Pour Steve vivre dans cette étrange ville, c'était en quelques sortes une mission de plus. Sauf que cette fois, il ne pouvait plus compter sur le sérum du super-soldat car en se réveillant ici, il avait rapidement découvert que ses effets avaient disparu. Au moins, il n'était pas redevenu ce gringalet et avait conservé sa taille ainsi que son physique. Juste que désormais, il faisait tout comme n'importe qui. Pas aussi faible qu'autrefois, mais plus aussi fort que lorsqu'il était Captain America. Si dans un premier temps il avait tenté de trouver un moyen de rentrer chez lui, il avait finir par abandonner en découvrant que cela semblait impossible. Ce n'était pas dans les habitudes de Steve pourtant d'abandonner, mais là il semblait tout simplement n'exister aucun moyen tout court. En plus de cela, la ville était étrange en tout point. Elle semblait ne comportait pour commencer aucune fin. On avait beau essayer d'en sortir, il n'existait aucune sortie. Ensuite, il y avait des jours où il se sentait bizarre voir mal. La ville était comme possédée ou plutôt comme si elle avait une conscience et s'amusait à tourmenter ses habitants. Bien sûr, Steve n'avait aucun moyen de comprendre ce qu'il lui arrivait et de trouver la moindre explication logique. Les premiers mois pour donner suite à son arrivée avaient été les plus difficiles. Ensuite, l’ancien soldat avait réussi petit à petit à trouver sa place. Cependant, ses amis lui manquaient et il ne pouvait qu'espérer qu'ils se portaient tous bien. Quant à Tony, Steve avait fait le serment de ne jamais oublier son sacrifice. Lors de leur première rencontre, il n'aurait jamais imaginé qu'il en vienne à donner sa vie pour sauver l'univers, lui qui semblait si égoïste. Mais, les gens changeaient visiblement pour le meilleur comme pour le pire. Pour sa part, Steve avait toujours essayé de rester fidèle à lui-même, mais se serait alors mentir horriblement. Les différents évènements l’avaient changé, en particulier lors des accords de Sokovie.
Une fois habitué à vivre dans cette ville, Steve avait dû se trouver un travail et il avait été embauché comme professeur d’éducation physique. Après avoir intégré l’armée et avoir leadé les Avengers, ce travail n’avait clairement rien à voir avec son ancienne vie, mais Steve l’appréciait beaucoup. Ça payait plutôt bien et Steve avait de manière générale un bon lien avec ses élèves. Il essayait de ne pas être trop sévère sans être trop cool non plus. Les jeunes étaient après tout l’avenir, il était important de les former correctement, même si l’éducation physique n’était pas une discipline figurant dans les plus importantes. Au sein de son école, Steve entretenait de manière générale de bons rapports avec ses collègues. Mais quelle avait été sa surprise lorsqu’il était tombé sur Tony il y avait peu de temps. Même maintenant, il n’arrivait toujours pas à croire qu’il puisse être vivant. C’était complètement incensé. Pourtant, c’était bien Tony Stark, avec tous ses souvenirs. Une pensée avait alors traversé l’esprit, celle que Natasha pourrait peut-être également en vie. Il gardait donc espoir de la revoir elle aussi.
Lorsque Steve apprit que son école collaborait avec une école de danse, il songea que ce serait bien de s’y rendre afin de prendre quelques cours de danse. Il n’avait jamais trouvé le temps lorsqu’il combattait avec les Avengers. Mais ici, il n’avait définitivement aucune excuse. Mais autant dire que Steve ne s’attendait à aucun moment tomber sur nulle autre que Natasha en se présentant à l’école de danse. Sa mort l’avait énormément attristé, car il avait développé un lien très fort avec elle. Ils s’étaient serrés les coudes durant les cinq années suivant le snap de Thanos.
Dernière édition par Steve Rogers le Lun 15 Nov - 20:51, édité 4 fois
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Mar 28 Sep - 17:06
Aujourd’hui est un jour plat. Il fait beau, l’air est doux. Le père de Lizzie est en retard pour venir la récupérer, donc Victoria a convaincu sa mère d’attendre qu’il arrive pour partir. Le même scénario, toutes les semaines le même, tous les jours ressemblent au même de la semaine précédente. La mère de Victoria fume devant l’école et les petites s’amusent à l’intérieur. Je croyais que la rentrée scolaire m’apporterait un renouveau bienvenu, je me suis trompée sur toute la ligne : c’est le même depuis deux ans. Il n’y a que la taille des gamines qui changent, elles grandissent à une vitesse folle, progressent aussi, mais le reste de cette ville me donne l’écrasante impression de tourner en rond. La même sensation depuis deux ans, oppressante au début, elle en est devenue angoissante, déprimante. Nous sommes coincés ici, c’est un fait qu’il me faut accepter. Je me suis faite à l’idée, doucement et parce que je n’ai pas eu le choix et s’il n’y avait que les limites de notre ville, je m’y serais mieux adaptée. Mais je me heurte aussi à d’autres difficultés : l’absence de mes proches éloigne leur souvenir de moi, comme s’ils s’effritaient progressivement pour ne laisser derrière eux que cette incertitude dévorante. Je ne suis plus sûre de pouvoir encore reconnaître l’odeur insupportable du déodorant de Steve, ou la voix de Clint. Le pire, dans cette histoire, c’est Wanda. Wanda ? Pas en elle-même, mais les vérités qu’elle détient, les informations qu’elle a essayé de me faire entendre. Le même visage, le même prénom, mais elle m’a bien fait comprendre que nous ne sommes pas cousines, ni même de loin. Que dans la réalité qu’elle connait, Steve n’est pas mon colocataire, Clint pas mon frère. Il n’y a que moi pour garder ces souvenirs, personne avec qui les partager. Alors, même si je sais que si je le voulais, je pourrais retrouver des visages connus, je lui ai demandé de garder notre rencontre pour elle et plus jamais je n’ai cherché à aller la voir. Qui sait si elle n’a pas les réponses qu’il me manque ou si elle ne pourrait pas rendre à ma vie le sens qu’elle a perdu, mais dans cette ville, je n’ai plus rien d’autre que moi pour essayer de me reconstruire ici. Si je ne peux même plus compter sur ceux que j’ai connu, je refuse de la laisser détruire ma réalité pour m’en imposer une qui me serait aussi personnelle qu’un livre que j’aurais lu. L’irrépressible envie de rêver, mais la conscience que tout n’est rien d’autre qu’une fiction. J’appréhende ainsi ce que propose Wanda, et je refuse de me perdre dans une illusion. Ça n’a jamais été mon genre ; j’ai toujours été terre à terre, presque trop pour ne pas paraitre insensible dans des situations qui auraient demandé davantage d’empathie. Est-ce réellement efficace, de nier en bloc toute son existence ? Jusque-là, ça n’aggrave pas ma situation. Jusque-là. Parce que je ne peux rien faire quand le destin se montre cruel. J’ai croisé Wanda, je l’évite depuis, j’ai pris soin de ne pas chercher à en savoir plus sur ce qu’elle fait, surtout qui elle fréquente. Laissez-moi vivre de mon côté, dans l’espoir qu’un jour, qui sait, je retrouverai ma vie d’avant. Cet espoir s’effrite pourtant avec les mois qui passent et tout le déni du monde ni aucune thérapie ne suffiront pas à effacer ce constat. Planquée sous un joli sourire, j’en viens à craindre l’extérieur et qui je pourrais rencontrer, quel visage je pourrais recroiser : à quel espoir se raccrocher, si la seule issue possible est un regard rempli d’incompréhension de la certitude toujours plus évidente que je suis seule ? Je ne peux pas vivre pour de continuelles déceptions. Mais le destin, revenons-y, en a décidé autrement. Je salue Lizzie et Victoria de la main qui s’en vont et me font des grands signes, finalement récupérées par leurs parents. Oui, à la semaine prochaine les filles. Rien ne change jamais, de toute façon. Je vais aller récupérer le courrier, remplir la paperasse, fermer le studio, saluer ma collègue, rentrer. C’est réglé comme du papier à musique. Je n’ai juste pas encore prévu ce que je mangerai ce soir, pour ce que ça vaut. Du moins, j’y croyais, mais c’était sans compter sur la cloche de la porte, positionnée pour sonner discrètement dès que quelqu’un entre. Qui pour venir à cette heure-ci ? Nos élèves entrent par l’autre porte, les gens passent généralement le week-end, quand ils ont des renseignements à demander.
« Je… »
Suis à vous dès que j’ai fini de remplir ce document. Ou plus tôt, puisque le visage et la voix face à moi me font lâcher mon stylo. Je l’entends s’écraser au sol, le bouchon roule un peu plus loin, mais je l’ignore. Je le ramasserai plus tard, si je ne l’oublie pas. J’aurais dû sauter de joie, me jeter dans ses bras, mais je reste sur place, parce que je n’ai aucune envie de bouger. Ni de répondre à sa question. Je la connais la réponse, je ne veux pas l’entendre, je ne veux pas lire la déception dans les yeux de mon ami quand il comprendra que je ne suis pas celle qu’il pense retrouver. Je veux qu’il garde ces grands yeux surpris, pouvoir continuer à y lire le même espoir que celui qui m’a quittée depuis bien longtemps déjà. Même s’il n’est pas le Steve que j’ai connu, mon Steve, je ne veux pas le décevoir. C’est débile ! Pourtant, je ne veux pas perdre mon sourire de façade ou que la situation continue. Si elle pouvait s’arrêter là, entre le choc et la joie, ce serait beau. Mais c’est impossible, parce que le temps ne s’arrête pas. Il continue son cours sans égard pour les sentiments de ceux qui subissent son passage. Je ne veux pas, mais je sais que je dois réagir, ne serait-ce que pour Steve. Qui serait le plus cruel, si je me barrais en courant et le laissais en plan, maintenant : le destin, ou moi ? La réponse n’appelait pas à débat. Pourtant, je reste égoïste, car je ne peux m’empêcher d’aller le serrer dans mes bras. Mon ancien colocataire me manque et me manquera probablement toujours, mais je me laisse faiblement séduire une fois de plus par l’espoir euphorisant mais éphémère que tout ira mieux.
« Peut-être, sans doute pas. Si ce n’est pas toi, Steven, je voudrais ne jamais le savoir. »
Ça dépend de qui il s’attend à trouver, mais je n’ose pas lui mettre la question en tête. Je veux qu’il me serre dans ses bras et oublier toutes les incertitudes qui me hantent depuis deux ans. Stupide Natasha, niaise petite gamine enfermée dans ses espoirs dignes d’une enfant de onze ans.
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Jeu 7 Oct - 10:55
We always earn a second chance
Depuis qu'il a rencontré Natasha, Steve a noué un lien fort avec elle. Oh bien sûr, leurs débuts n'ont pas été de tout repos. Buté et coincé, Steve a tout d'abord gardé ses distances avec la rouquine. Cette dernière a pris un malin plaisir à le taquiner, aussi bien avant le début d'une mission que pendant. Pourquoi l'a-t-il repoussé de la sorte ? Sans doute parce qu'il n'a que peu d'expérience avec les femmes et que Natahsa l'a emmené sur des pentes inconnues sur lesquelles il risque de tomber à chaque pas. Au fond de lui, Steve est resté ce même petit gars timide et maladroit avec les femmes. Devenir Captain America n'a pas changé grand-chose à ce niveau-là. Mais à force de passer du temps ensemble ainsi qu'à se battre côte à côte, Steve a fini par avoir confiance en Natasha ainsi qu'à s'ouvrir davantage à elle. Aujourd'hui encore, il se demande comment leur relation aurait évolué si ce fameux jour dans la voiture qu'il avait emprunté, oui emprunté pas volé, il aurait répondu à Nat qu'il aurait aimé qu'elle soit sa petite amie. Il a toujours eu beaucoup de mal à la cerner et à réellement la comprendre, mais sa question avait semblé sincère sur le coup. Et Steve bien trop focalisé sur leur mission, lui avait simplement répondu qu'une amie serait parfait. Le problème du blond, c'est qu'il ne se sent pas prêt à se lancer dans une autre relation. Il a peur. Peur de quoi au juste ? D'oublier définitivement Peggy ou de se rendre compte qu'il peut aimer plus d'une femme ?
Près de deux ans se sont désormais écoulées et Steve ne sait toujours pas comment il a atterri dans cette ville. Il a fini par refaire sa vie en quelques sortes. Oh bien sûr, les souvenirs eux demeurent toujours présents. Il pense chaque jour à ses amis probablement perdus à jamais. Et ça fait mal de ressasser le passé en sachant qu'on ne pourra jamais retrouver tous ces souvenirs. À présent, ces précieux souvenirs se trouvent gravés à jamais dans son cœur. Durant ses premières semaines dans cette ville, il a eu l'impression de revivre exactement la même chose qu'à son réveil de la glace en 2012. Ça reste difficile. Et, il ne peut s'empêcher de penser à Nat et Tony qui se sont sacrifiés pour sauver leur univers. Maintenant, il est là et tente de recommencer pour la troisième fois une nouvelle vie. Mais le destin est bien étrange et vous réserve parfois de belles surprises. C'est ainsi que Steve a retrouvé Tony à sa plus grande joie et surprise. Maintenant, il espère revoir Nat qui était devenue probablement la personne la plus proche de lui au cours des dernières années au sein des Avengers. Alors en tombant face à face avec elle à l'école de danse, il reste tout d'abord planté sur place en bredouillant à peine son nom. Steve toujours aussi doué avec les relations sociales, ça ne change pas visiblement. C'est finalement elle qui vint le serrer dans ses bras et lentement, ses bras se referment alors autour d'elle. C'est bien elle, vivante. Il inspire puis expire doucement tandis qu'un sourire naquit sur ses lèvres.
- C'est bon de te retrouver, Nat. Mais pourquoi m'appelles-tu Steven ?
Il finit par s'écarter d'elle pour la regarder dans les yeux. Il tente de repérer un élément qui aurait changé en elle. Pourtant, il est pratiquement certain que c'est bien la Natasha qu'il a vu la dernière fois. Bon en même temps, Steve n'est pas doué pour cataloguer les autres et les examiner. La psychologie humaine et particulièrement celle des femmes, ce n'est pas pour lui. Alors pour lui, elle demeure exactement la même. Oh bien sûr, il sait qu'elle a traversé de terribles épreuves. Elle est morte littéralement. Mais le plus important pour le blond, c'est qu'elle soit désormais là avec lui.
- Je pensais ne jamais te revoir...
••.unbreakable
Dernière édition par Steve Rogers le Dim 7 Nov - 18:05, édité 2 fois
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Sam 16 Oct - 20:17
« Parce que c’est ton prénom ? », je réponds simplement en souriant à moitié.
Je pose ma joue contre son torse. Là, confortablement lovée dans ses bras qu’il serre autour de mes épaules, je ne dis plus un mot. Je ne suis pas stupide, mon ancien colocataire n’aurait jamais tiqué sur un détail aussi insignifiant. Certes, tout le monde l’appelle Steve, tout le temps, même moi. Généralement, je ne l’appelle par son prénom qu’en de très grandes occasions – donc souvent pour lui demander de me commander à bouffer. Et le retrouver après autant de temps est une encore plus grande occasion que de lui faire les yeux doux pour des sushis. Alors je sens bien que quelque chose cloche, mais c’était une certitude depuis le début, aucune grande surprise là-dessus. Je ne veux pas le savoir et préfère m’aveugler en fermant ma gueule. Il finira par se rendre compte de lui-même de l’incohérence. Tant qu’il ne l’a pas relevée, je fais comme si elle n’existait pas, ignore le sentiment dérageant, pourtant gros comme une maison, que rien ne va ni n’ira dans cette situation. Je pourrais, comme avec Wanda, en profiter pour prendre la fuite maintenant qu’il me lâche, mais j’ai davantage envie de protester pour qu’il ne me lâche jamais. Je n’en fais rien. Ses grands yeux interrogateurs sont synonymes de désillusion prochaine même si l’hésitation lui passe vite. Ah Steve ! Si doux et intelligent, mais pas un brin de talent dans l’analyse des comportements humains. Il me connait mieux que presque tout le monde et s’il sera sans doute capable de comprendre que je suis troublée, mais sans deviner pourquoi. Comme dit, il ne l’apprendra pas de moi. Tant qu’il ne me dit pas le contraire, l’homme que j’ai en face de moi était mon colocataire à New York, mon boulet préféré, incapable de faire marcher son téléphone seul, parce que « la technologique, punaise quel embêtement ! » - quand n’importe qui d’autre aurait dit « putain quel merdier », mais Steve parle trop bien pour le vingt et unième siècle – tout aussi incapable de parler à une femme sans rougir ou de passer l’aspirateur sans se prendre les pieds dans le fil. Je l’ai toujours beaucoup moqué sur ce genre de petites imperfections, mais ce sont elles qui font de lui un homme si humain et attachant et le rendent encore plus parfait qu’une perfection insupportable – ce con a un peu trop de qualités pour le bien de ce monde, trop longs de toutes les lister. Et il est encore plus parfait quand il est lui. Pas un autre Steve… Chut, ne dites rien, au fond de moi je le sais déjà.
« Dramaking. Je t’avais promis de revenir. »
Certes, je suis partie sur la côte Ouest, mais je le lui ai bel et bien promis. De revenir le voir, au moins pendant les vacances, lui m’a promis la même chose et pourquoi pas, on aurait fini par se retrouver dans la même ville. Steve est l’une des personnes qui m’est le plus chère, alors non, je n’imagine pas ma vie sans lui. Je sais que sa phrase n’a pas ce sens-là, que cette ville bouleverse toutes les promesses faites avant, mais je dédramatise comme je peux. C’est préférable à des retrouvailles larmoyantes, parce que j’ai toujours, toujours été dans la retenue et la maitrise. Je ne suis pas du genre à me mettre à pleurer – même si plus facilement avec Steve qu’avec d’autres – ni à m’étendre en sentiments. Certains trouvent ça trop froid, ceux qui me connaissent bien savent lire au-delà de l’image que je renvoie.
« On est nuls Steve », je rigole en posant ma tête contre son torse.
Au moins, il n’utilise plus le même déodorant, s’il en porte. Ce n’est pas un mal, celui qu’il avait à New York m’insupportait au possible, j’en détestais l’odeur. D’accord, j’accepte qu’il ait changé, pour ça. Mais pas trop, je veux qu’il reste le Steve que j’ai connu. Dans un geste assez inutile et désespéré qu’il ne change pas pour devenir un Steve qu’aurait connu Wanda – à tout hasard – je serre mes doigts sur son tee-shirt comme si je pouvais ainsi garder avec moi tous les espoirs qu’il représente par sa simple présence. Je devrais avoir l’habitude pourtant, depuis deux ans : caresser mes espoirs du bout des doigts, pour les voir s’envoler comme s’ils n’avaient jamais exister. C’est comme essayer d’attraper de la fumée avec des doigts, mais je continue à essayer, comme une conne.
« Nuls, Steve ! Des années qu’on est là, et jamais on a pensé à mettre un post it « wanted » ? C’est deux semaines que j’ai passées amnésique, pas deux ans. »
C’est totalement quelque chose que Clint aurait pu faire, un avis de recherche. Moi, ça ne m’a pas effleuré l’esprit, je me suis laissée bouffer par ce monde étrange, mais ma rencontre récente avec Wanda me fait douter sur ma volonté de retrouver tout le monde maintenant, volonté contradictoire alors que les jointures de mes phalanges blanchissent tellement je serre le tee-shirt de Steve – même si je retiens plus une idée que l’homme en lui-même. Est-ce vraiment un mal de ne le retrouver qu’aujourd’hui ? Je ne sais plus. Je ne sais plus grand-chose en ce moment, je dois l’avouer.
« On devait se revoir plus vite que ça, je suis désolée. »
Sans le lâcher, j’embrasse sa joue comme pour me faire pardonner. Je sais qu’il n’a rien à me pardonner, que notre situation excuse tout, mais tout de même.
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Lun 15 Nov - 23:01
We always earn a second chance
Steve ne peut s'empêcher de froncer un peu les sourcils. Natasha ne l'a jamais appelé Steven, juste Steve comme tout le monde en fait. C'est là qu'il songe que finalement, la Natasha qu'il a devant lui n'est peut-être pas celle qu'il a toujours connu. Est-ce possible ? Est-ce que la mort a changé quelque chose en elle ? Steve a lu quelque part après tout qu'on raconte qu'on perd une part de sois-même dans la mort. Oui, mais ce n'est que pure fiction tout cela. Ou alors, il a devant lui une autre Natasha. Est-ce que cela aussi peut s'avérer possible ? Les idées et hypothèses se bousculent dans l'esprit de Steve. Si sa joie de retrouver son amie a été sa première émotion, le doute et la peur de découvrir désormais qu'elle n'est pas celle qu'il a connu s'installent petit à petit dans son esprit. Les battements de son cœur s'accélèrent. Pourtant, l'ancien soldat profite pleinement de cet instant où il serre contre lui la rousse. Une vie sans elle n'en est pas une. Sa perte lui a littéralement déchiré le cœur parce qu'elle lui a tant appris comment fonctionne ce siècle où il s'est toujours senti de trop. Si aux débuts, elle s'est plu à se moquer de lui sur son manque de connaissance ainsi que sur sa maladresse dans ses rapports sociaux, elle est vite devenue une amie, une confidente à qui il a pu tout partager. Elle a été là quand il a assisté aux funérailles de Peggy, le cœur déchiré. Elle a finalement pris son parti lors des accords de Sokovie, croyant en lui jusqu'au bout, lui permettant de protéger Bucky son meilleur ami. Elle a même fini par prendre la route avec lui après s'être retourné contre le gouvernement. Et lorsque Thanos a claqué des doigts, faisant disparaître la moitié des êtres vivants de l'univers, elle est demeurée à ses côtés. Au fil des années, elle est devenue pour lui plus qu'une simple amie.
Lorsqu'elle le traite dramaking, cette fois le blond en est persuadé. Quelque chose cloche chez elle. Seulement, il a peur de prononcer ces quelques petits mots qui pourraient gâcher ces retrouvailles. Alors, il laisse le temps s'éterniser tandis qu'elle reste blottie contre son torse. Maintenant qu'il y pense, ils n'ont jamais été tactiles tous les deux. La faute à lui bien sûr ainsi que sa légendaire maladresse avec les femmes. Pourtant, il a la sensation que cette étreinte est juste et au fond, il n'a pas de la voir s'éloigner de lui une fois de plus, de peur qu'il la perde encore. Son parfum à elle est agréable. Elle sent bon. Cette simple pensée le fit un peu rougir, gêné d'avoir une telle pensée d'elle. Heureusement, son visage n'est pour l'instant pas dirigé vers le sien. Elle ne manquerait pas ainsi et à juste titre de se moquer de lui. Est-ce qu'un jour Steve Rogers se sentirait réellement à l'aise aux côtés d'une femme ? Cela restait à prouver encore. Finalement, Steve ressent une certaine gêne alors que l'étreinte perdure. Alors doucement, il s'éloigne d'elle, histoire de la regarder à nouveau dans les yeux. Cette fois, il veut relever le détail qui lui a tout d'abord manqué, le détail qui relève que la Natasha devant lui n'est pas celle qu'il a connu, celle qu'il a tant espéré revoir.
- Steven, dramaking ? Je... qu'est-ce qui t'arrive au juste ? murmura-t-il finalement conscient qu'il s'aventure sur un chemin qu'il risque fortement de ne pas apprécier.
Il la regarde droit dans les yeux tandis qu'elle se rapproche un peu et serre du bout de ses doigts son t-shirt. Cette fois, il en a bien la certitude. Quelque chose cloche. Natasha n'a jamais eu ce genre de comportement avec lui par le passé. Ils sont devenus des amis très proches, mais dans de ce genre-là. Et cela le trouble autant que ça le met mal à l'aise. Si ce ne serait pas Natasha, il aurait rougi et mis les pieds dans le plat depuis longtemps probablement. Il a beau être Capatain America, au fond il demeure ce petit gars de Brooklyn qui n'a fichtrement aucune idée de comment parler à une femme.
- Tu viens de dire amnésique ? Natasha... qu'est-ce qui t'es arrivé au juste ? De quoi te souviens-tu en dernier ?
Elle s'excuse et vint embrasser sa joue. Il ne bouge pas cependant il rougit un peu et détourne le regard. Il a peur de sa réponse, peur de ne jamais retrouver celle qu'il attend. Mais surtout, cela le désole d'apprendre qu'elle a été amnésique et qu'il n'a pas été là pour elle.
••.unbreakable
Dernière édition par Steve Rogers le Mer 22 Déc - 20:45, édité 1 fois
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Sam 4 Déc - 20:14
Ce qu’il m’arrive ? Je ne sais pas, dis-le-moi, tu auras peut-être une réponse que je parviendrais à accepter. Je n’accepte pas grand-chose, mais davantage venant de Steve. Mais inutile d’espérer : une réponse, il n’en a pas, où il ne paniquerait pas autant. Il essaie pourtant, de garder son calme et de rester stoïque, mais je sens son cœur qui s’affole à m’écouter parler, au fur et à mesure qu’il comprend à son tour l’ampleur de notre incompréhension. Je lis facilement dans ses yeux inquiets toutes les questions qui s’y bousculent – surtout le quoi et le pourquoi qui justifieraient mon comportement. Comment lui annoncer que je ne me souviens plus de lui, qu’il n’existe dans mon esprit plus qu’à moitié, au travers de souvenirs qui, chaque jour, s’affadissent un peu plus ? Il ne reste plus de réel que mes sentiments et mes ressentis. Ils me paraissent vrai, viscéraux et eux restent vivaces malgré tout, comme une marque indélébile qui traverserait tous les univers. C’est comme ça que je vois les choses. Steve, j’ai très rapidement appris à lui faire confiance, malgré moi. Je me méfie de tout, de n’importe quoi, parce que l’expérience m’a forgée ainsi, mais Steve ? Non, peu importe qu’il soit réellement mon colocataire ou non, sa réaction première – me serrer dans ses bras – me confirme cette impression que j’ai déjà eu avec Wanda : il n’y a que mes souvenirs pour être faussés. C’est cocasse, pour moi qui suis si factuelle, de prétendre me baser sur des sentiments pour réussir à me reconstruire, mais les faits ne se sont-ils pas montrés inutiles ? Ma confiance en lui ne doit pas sortir de nulle part, je dois avoir mes raisons, oubliées, qui me poussent à le vouloir près de moi, à détester l’inquiétude que je lis dans ses yeux. Je préférais sa surprise, sa joie passagère, mais je ne suis plus à une déception près. Pas lui, il ne sera jamais une déception, mais moi. Le perturber me déçoit… d’accord, pas le perturber, il a toujours été coincé, un peu vieux jeu, et j’ai toujours aimé aller le titiller dessus, mais l’ébranler de la sorte n’a jamais été dans mes plans. Lui qui est si positif, tellement que c’en devient parfois chiant. Passé ses joues rouges, je vois bien qu’il cherche et je suis si désolée de lui infliger ça. Cette peine, dans ce monde où tout le monde cherche ses proches en espérant qu’il ne leur soit pas arrivé malheur, je me serais passée de la lui infliger. Si j’avais pu être sa Natasha, sans hésitation je l’aurais été. Mais nous en sommes là, à se dévisager pour savoir qui est l’autre. J’ai toujours aimé savoir, fouiner, alors la situation me frustre autant que je me déçois.
Je cherche ses yeux, échoue à lui faire tourner la tête vers moi en penchant la mienne, alors je m’assieds sur le comptoir de l’accueil pour me laisser le temps de savoir comment lui expliquer la situation. Inévitablement, il s’inquiètera, parce qu’il est lui et que dans toute la confiance que j’ai en lui, j’ai aussi toute confiance en sa bienveillance surhumaine. Mais surtout, il attend une réponse et mon silence ne doit pas l’aider à ne pas s’en faire. Je plisse le nez pour montrer que je réfléchis. Je n’ai pas envie de débarquer dans sa vie avec la délicatesse d’une avalanche dans la gueule d’un passant ; il mérite mieux, plus de subtilité que juste tout lui déballer dans la gueule avec la sensibilité d’une huître, malgré la comparaison évidente qu’il est possible de faire entre ce mollusque et moi.
« De trop de choses, et de rien en même temps. »
Cette phrase n’a aucun sens, je le sais, mais que voulez-vous ? Un mois plus tôt, j’aurais pu passer des heures à lui raconter cette vie que j’affectionnais tant mais qui n’existe que dans ma tête. Maintenant, je ne suis pas sûre de vouloir m’étendre dessus. Elle me fait peur, car j’ignore ce qu’elle cache, je ne veux pas savoir quels traumatismes j’ai cherché à refouler en arrivant ici. Il m’est plus difficile de concevoir m’être inventé une vie entière si elle avait été vécue d’amour et d’eau fraîche, alors cette vérité, si elle m’est nécessaire, est-elle vraiment désirable ? Mais je n’ai pas souvent eu ce que je voulais, donc je n’ai pas la main sur ce que je désire pour ma vie passée, puisque je ne peux plus la changer.
« C’est compliqué. J’ai des souvenirs que personne d’autre n’a, jusqu’ici. Toi non plus, c’est évident, sinon tu ne te serais jamais étonné de m’entendre t’appeler Steve, ou tu n’aurais jamais autant rougi », je souris en haussant un sourcil à moitié moqueur, qu’il ait une bonne raison d’avoir envie d’aller s’enterrer vivant. « Va savoir pourquoi, je sens bien qu’ils n’ont rien de réels maintenant, mais je n’arrive pas à m’attacher à d’autres souvenirs. Ma seule constance va à mon cœur, comme s’il était la seule cohérence entre ces réalités qui ne correspondent pas : pour moi, tu es mon meilleur ami, peut-être l’une des personnes à qui je tiens le plus, sur laquelle je peux le plus me reposer, si ce n’est vraiment le plus. Si mes souvenirs ne sont pas vrais, je ne sais pas d’où me vient cette confiance en toi, mais quand tout le reste tombe en ruines, elle est ce qu’il me reste de plus vrai… Je me trompe ? »
Invité
Mer 22 Déc - 21:24
We always earn a second chance
Pourquoi est-ce que les choses doivent-elles être toujours compliquées ? Pourquoi est-ce que rien ne va comme Steve le voudrait ? Parfois, il aimerait revenir en arrière dans le temps où il n'était que Steven, ce petit gars gringalet de Brooklyn dont la vie était si banale que c'en était ennuyeux. Autrefois, il rêvait de rejoindre l'armée et de partir se battre au front afin de remplir son devoir envers son pays. Aujourd'hui, il en vient presque à regretter sa vie d'autan. La vie est étrange, n'est-ce pas ? Le blond est en tout cas bien le premier à le penser. Tout ce qu'il a vaincu jusqu'ici, toutes les batailles menées avec les Alliés lors de la seconde guerre mondiale, puis toutes celles aux côtés des Avengers avaient mené Steve ici aujourd'hui. Il a vu des choses incroyables, c'est le cas de le dire. Il a rencontrés des individus aux capacités extraordinaires, des aliens aux pouvoirs inimaginables mais surtout des menaces qui dépassaient largement l'entendement humain. Tony les a mis en garde. Il n'a pas écouté. Pire, il a mené les Avengers à se diviser. Mais l'union fait la force après tout et même lorsque la situation a semblé désespéré, ils ont su trouver des ressources au bon moment. Et malheureusement, des sacrifices ont été également nécessaires. Et aujourd'hui alors qu'il espère simplement retrouvé la Natasha qu'il a toujours connu, celle qui a aimé le taquiner gentiment et le faire sortir de sa coquille, sa Natasha n'est tout simplement pas là. À la place, il a devant lui une parfaite inconnue. Cela lui brise le cœur de voir les choses sous cet angles, pourtant c'est la stricte vérité.
- C'est bien vague. ne peut s'empêcher de répondre Steve alors qu'il la regarde s'asseoir sur le comptoir.
Perturbé, il l'est. Maintenant, il s'est aventuré sur cette pente et c'est trop tard pour revenir en arrière. Tant pis. Il est temps de confronter une fois de plus la dure vérité. Steve devrait être habitué depuis le temps, seulement ce n'est pas le cas. Il est toujours aussi incroyablement douloureux de perdre des êtres chers. Et dans sa vie, Steve n'en a pas eu énormément à vrai dire. Natasha en a fait partie. Apprendre sa mort a été si douloureux. Alors en constatant que ce n'est pas vraiment elle, il a l'impression de la perdre une seconde fois. Son cœur se serre en imaginant les épreuves par lesquelles elle a dû passer. Cela l'attriste d'autant plus qu'il n'a pu être là pour elle au moment où elle en a eu probablement le plus besoin. Finalement, la rouquine finit par lui en dire davantage. Il ne peut d'être davantage embarrassé qu'il ne l'est davantage lorsqu'elle relève le fait qu'il rougisse. En même temps, il n'est pas doué pour le cacher lorsqu'il est mal à l'aise. Il n'a simplement pas assez d'expérience et en ce moment, il est bien heureux que Tony ne se trouve pas dans la même pièce également. La suite des paroles de Natasha ne fait pas beaucoup sens pour lui. Mais au moins, il a bien la confirmation que quelque chose cloche. Il n'a pas de réponses sur pourquoi elle a d'autres souvenirs. En fait, il n'a tout simplement pas d'explication sur le simple fait qu'elle se tienne là devant lui alors qu'elle s'est sacrifiée pour l'univers. Mais ce point est bien trop sensible pour qu'il l'aborde.
- Je... je n'ai pas d'explications à te donner. Je n'y comprends rien à vrai dire. Mais... est-ce que tu te souviens quand même de nous ? Des Avengers ? De toutes les batailles qu'on mené ? New-York ? La Sokovie ? Les accords de Sokovie ?
••.unbreakable
Invité
Sam 19 Mar - 12:43
« Vague » Oui, je n’aurais pas dit mieux. Tout est vague, diffus, comme une illusion vouée à disparaitre. Ça m’attriste de n’avoir rien de mieux à lui proposer que rien. En l’état, je ne suis plus qu’un visage, une potiche, une jolie plante verte. Et encore : je suis en ce moment dans un état qui ne choquerait certes aucun danseur, mais Steve, celui que je connais, s’est toujours offusqué de voir à quel point on pouvait être minces. Là, tout le poids que j’ai pris en quittant le ballet (Steve aurait probablement heureux de me voir ressembler à un être humain normal) a fondu comme de la neige au sol ces derniers mois. Même la directrice de l’école, qui ressemble à un phasme, me regarde de travers. Encore plus que d’habitude, j’entends, puisqu’elle n’aime personne et passe sa vie à nous cracher dessus, autant ouvertement que dans notre dos. Je ne suis pas sûre d’encore ressembler à autre chose qu’un fantôme et n’est de toute façon aucun autre but que celui spectre : j’erre, c’est tout. Aujourd’hui est particulier : retrouver Steven, dans toutes les émotions que ça implique (joie, doute, déception : rien ne changera jamais) a rendu un peu de couleur à mon visage plus pâle et creusé que celui d’une morte. De l’extérieur, j’en aurais presque l’air vivante, mais en réalité, Steven a parfaitement raison : c’est vague. Je suis vague. Une ombre vide aux contours indéfinis que personne ne reconnait, pas même moi.
« Je n'y comprends rien ». Aïe. Prévisible, mais indéniablement douloureux de continuer à mettre les mêmes mots sur ce qui est devenu une généralité. Autant pour lui que pour moi, je suis désolée. Je sais que cette situation n’est pas un choix : je ne prends aucun plaisir à le torturer de la sorte, à lire ce désarroi dans ses grands yeux clairs. J’ai toujours aimé le taquiner, jouer avec ses limites vieux jeu de mec qui s’est trompé d’époque, mais là, on outre-passe tout amusement. Aucun d’entre nous n’est satisfait de la situation. Je n’ai pas un mot, plus un geste pour le réconforter : j’aurais tendu la main pour la poser sur sa joue, s’il n’avait pas eu l’air au bord de la syncope pour un câlin. A la place, mon visage se fige en l’écoutant parler, en essayant de comprendre ce qu’il me dit. Avengers ? Batailles ? New-York ? Sokovie ? Je connais New-York, la Sokovie parce que Wanda vient de là… je pense. Toujours est-il que le nom, je le connais. Mais des batailles ?
« Steven, la seule bataille qu’on a menée à New-York, c’était pour l’appartement. »
J’enfouis ma tête dans mes mains pour ne plus le voir, réfléchis une fraction de seconde et ajoute avant qu’il surinterprète ma phrase :
« On était colocs’. »
Et même si je sais qu’elle ne reviendra jamais, cette époque me manque et je ne peux pas m’empêcher de vouloir y retourner. Tout était simple, tout était compréhensible, mais cette limpidité a disparu aujourd’hui, pour le passé ou le présent. J’inspire profondément et me décide à aborder qui me fait mal au cœur rie à y penser :
« Tu n’es pas le premier à me remettre en question de la sorte. J’ai croisé Wanda, j’ai pris la fuite. Irrationnel, je sais, mais je… Je. Je suis désolée. J’aurais aimé être autre chose que cinglée, préféré que tu puisses me reconnaitre. Être autre chose qu’une copie vide de la Natasha que tu as connue. »
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