Comme à chaque fois que je me retrouve dans l'obligation de me "vendre", je me sens terriblement nerveuse. Plus de deux ans ont beau avoir passé, je garde cette peur au creux du ventre, qui ne me quitte jamais : j'ai peur d'être toisée, jaugée, rejetée, j'ai peur que l'on invente des prétexte bidons pour m'envoyer promener, quand on s'embarrasse seulement de prétexte. J'ai dû, toute ma vie ou presque, justifier jusqu'à mon droit d'exister, et je n'ai plus envie de ça... Forcément, au moment de réclamer un emploi, je crains la discrimination... pourtant, je devrais me sentir sereine.
L'une des premières choses que j'ai pu constater, ici, c'est que ma couleur de peau ne dérange pas la grande majorité des personnes qui croisent ma route, seulement une petite minorité qu'il n'est pas si difficile d'ignorer. J'ai même l'impression, parfois, que ma couleur de peau ne se remarque absolument pas, et ça, ça me fait un bien fou. Au fil de mon exploration dans cette ville, j'ai vu des personnes de couleur à des postes influents, et j'ai même ouïe dire de la part d'une personne avec qui j'ai échangé quelques mots qu'il y a quelques années de cela, même si peut-être dans un autre monde que celui-ci, le président des Etats-Unis était un homme noir. Vous le croyez, ça ? J'attends quand même des preuves, mais j'en ai au moins au quotidien de la bienveillance que beaucoup m'adressent, une bienveillance que je n'avais jamais connue autrefois.
Oui, je pourrais être plus confiante au regard de mon expérience récente, surtout que je sais que je n'ai pas grand-chose à perdre, et si je ne dois être jugée que sur mes compétences artistiques, je n'ai rien perdu de mon talent... même, je pense que je me suis améliorée. Et puis, on m'a dit du bien de ce cirque, alors je devrais vraiment cesser d'être à ce point nerveuse... Mais on ne se refait pas.
Je me retrouve à l'adresse indiquée, il y a quelqu'un à l'extérieur, je veux lui demander des informations mais je me fige en reconnaissant la silhouette face à moi. C'est le monde qui se fige, à l'extérieur de moi et en moi. Mon coeur oublie de battre, puis il s'emballe. J'ai tant pensé à lui, je porte son deuil depuis plus de deux ans, j'ai tant songé à tout ce que j'aurais dû lui dire, à tout ce que j'aurais fait différemment si l'occasion m'en avait été donnée... Est-ce que je suis en train de l'halluciner ? Ou n'est-ce que quelqu'un qui lui ressemble, j'ai envie de courir vers lui, et en même temps de prendre mes jambes à mon cou. J'ai si peur de me tromper...
Mais quand je me rapproche, je n'ai plus aucun doute. C'est lui, c'est bien lui. Il est là. Et il est vivant, bien vivant.
❝Phillip ?!❞
Je n'y résiste pas. Je me précipite vers lui et je le serre contre moi.
Les journées se font parfois longues depuis que je suis ici. Le fait de se retrouver seul dans ce monde qui me semble souvent bien trop étrange n'est pas facile à vivre. Le cirque m'aide à combattre cette sensation d'être totalement perdu , de ne pas être à ma place. Je préfèrerai mille fois retrouver le New-York que j'ai connu , loin de toutes ces technologies que je ne comprends absolument pas. C'est un sentiment que je ressentais déjà beaucoup à New-York , jusqu'à tomber sur Barnum , qui m'a fait voir plus loin que les traditions dans lesquelles j'étais emprisonné. J'espérais aussi que ce cirque attirerait ceux de mon monde , et si ça a parfois été le cas , il en reste que P.T n'a toujours pas fait signe de vie , pas plus que W.D ou même Lettie...
Encore moins , Anne. Il ne se passe pas un jour sans que mon esprit ne s'envole vers ces journées que nous passions ensemble, vers tout ce que j'aurai aimé faire différemment. J'ai si longtemps regretté d'avoir lâché sa main au concert de Jenny Lind...est-ce que cela aurait véritablement changé notre futur ? Peut être. Peut être qu'elle aurait eu davantage confiance en mon envie de l'avoir à mes côtés , sans me soucier du jugement des autres. Je sais que c'est idiot de se torturer l'esprit de la sorte , que je ne changerai pas un brin des événements. Pourtant , je ne peux pas m'en empêcher. Je crois que c'est humain , tout simplement.
Ça ne m'a pas empêché de faire de belles rencontres ici , fort heureusement. Mais , ça ne me rend pas mes amis , ni la famille que j'avais et encore moins l'amour. Je suis donc complètement accaparé par le cirque. J'y donne toute mon énergie pour éviter de me morfondre , de regretter ou même de déprimer. Ça me permet aussi de ne pas trop penser à l'incendie qui m'a laissé quelques marques , qui ne partiront sans doute jamais. Je reste d'ailleurs particulièrement nerveux , dès que je me retrouve près d'une bougie...
Je suis en train de remplir quelques papiers , dont ceux que je dois régulièrement fournir à la mairie , par rapport aux artistes , à leur bien être , des contrats bien plus en forme que ceux que faisaient Barnum , quand j'entends des bruits de pas derrière moi. Je ne m'en focalise pas tout d'abord , me disant que c'est un membre du cirque qui passe dans le coin. Quelqu'un qui voudrait s'entraîner ou peut être postuler , qui sait. Je sursaute brusquement , lâchant la pile de papiers que j'avais en main , au son de la voix qui vient de m'interpeller. Cette voix... Ça ne peut pas être ?
"Anne ?" , je demande prudemment en me retournant alors qu'elle se trouve déjà dans mes bras. Naturellement , mes bras se referment sur elle pour la serrer contre moi , n'osant y croire , ce n'est pas réel . Ça ne peut pas' être réel...Je sens même des larmes couler lentement sur mon visage , presque imperceptible , alors que je pose une main sur la joue de la jeune femme en face de moi , pour toucher le grain de sa peau , me convaincre que c'est bien elle.
"C'est moi oui...J'avais perdu tout espoir de te retrouver...Où étais-tu ?" , ma voix tremble légèrement , mon regard déjà perdu dans le sien. "Tu m'as tellement manqué. Tu n'imagine pas...Je te pensais dans le cirque en feu et après plus rien..." , je sais aujourd'hui qu'elle n'y était pas , je m'en étais rendu compte une fois dans le bâtiment , la fumée aveuglant déjà mes sens , mais il en reste que c'était ma dernière vision d'elle , Anne perdue dans cet enfer...
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Invité
Mer 4 Aoû 2021 - 13:46
❝Phillip & Anne❞ All I want is to fly with you
Je retrouve tout de lui en une étreinte, et ça me fait un bien inexprimable. C'est comme si ces deux années et même davantage ne s'étaient jamais écoulées, comme si le temps n'avait pas passé, comme si nous nous étions séparé hier. Le ton de sa voix, sa douceur, son regard, son parfum. Je m'imprègne de tout en une inspiration rassurante et j'ai soudainement le sentiment de renaître. J'ai l'impression d'avoir vécu en apnée une éternité durant, et enfin, je peux revivre, je peux respirer.
J'ai envie de le garder prisonnier entre mes bras pour toujours. Juste pour m'assurer que toutes ces sensations sont bien réelles, qu'il est bien là, que je suis bien avec lui, que je n'invente rien. Le pire qui pourrait m'arriver en cet instant serait d'ouvrir les yeux, de me réveiller et de réaliser qu'il n'est pas vraiment là, avec moi. Pour avoir plus d'une fois fait de ces rêves plus vrais que nature où il était à mes côtés, je sais pertinemment que ce serait possible... Mais non, les secondes s'égrènent et me confirment la réalité de cet instant. Il est bien là, bien présent.
❝Je n'étais pas dans le cirque❞, je lui explique avec tant d'émotion dans la voix que je redoute de ne pas savoir être aussi intelligible que je le souhaiterais. Il y a tant de choses, d'émotions qui me traversent en même temps. Je veux tout lui expliquer, ce que j'ai vécu, ce que j'ai ressenti, mais je ne parviens pas à l'exprimer, pas de la bonne manière. ❝Tu as risqué ta vie pour moi, j'ai cru que tu étais..., j'ai vraiment cru...❞ Un sanglot réprimé m'obstrue la gorge. Je n'arrive pas à être claire et je m'agace. ❝Je pensais que je ne te reverrais plus jamais... Je m'en suis tellement voulu, il y a tellement de choses que je dois te dire, tellement de choses que j'aurais dû te dire.❞
Et à la place, je balbutie, je m'exprime sans élégance ni cohérence, je ne trouve pas mes mots, je ne parviens pas à dire les choses comme il le faudrait... Peut-être que faute de mots, le plus simple, c'est encore d'exprimer les choses telles qu'elles me viennent le plus instinctivement du monde. Alors que je l'ai retrouvé enfin, je ne veux pas perdre une seule seconde, une seule minute, sans quoi, à coup sûr, je ne pourrai que me le reprocher éternellement.
Mes doigts caressent ses joues, j'approche son visage du mien et je l'embrasse, presque comme si ma vie en dépendait, parce que j'ai le sentiment que c'est un peu le cas. Ma vie entre parenthèses, et enfin j'entrevois une lumière dans l'obscurité, et je dois la saisir, la cajoler, ne jamais la laisser m'échapper.
Je n'ose croire à cette réalité. Je n'ose réellement me convaincre que la femme de mon cœur est bel et bien dans mes bras. Elle qui hante mes songes depuis si longtemps , parfois même mes cauchemars quand je revis ce cruel incendie qui a détruit notre maison , notre vie. Qui a détruit d'éparses parcelles de ma peau également...
Je me nourris des sensations de la retrouver. Du grain doux de sa peau , jusqu'à ses prunelles si expressives , brillantes , autant que doivent l'être les miennes. Elle ne me semble pas avoir tant changé . Elle est restée cette femme magnifique , sensible , celle pour qui mon cœur a basculé en un regard...
L'émotion que nous partageons est similaires. Nous qui avons réfréner notre amour impossible, avant de nous perdre dans les flammes. Je ne cesse de caresser sa joue de mon pouce , perdu dans les sentiments que je lis dans ses yeux. Ses mots agrandissent la boule qui se forme dans ma gorge , continuent de faire couler mes discrètes larmes. Moi aussi , j'ai regretté...moi aussi , j'ai pensé t'avoir perdu et ce tant de fois... Je ne suis pas toujours sûr de tout saisir , mais je comprends l'essentiel .
"Chuuut. Ne pleure pas. C'est fini. Je suis là." , je lui souffle doucement , presque de manière imperceptible.
Ce qui se passe ensuite , je ne l'ai pas vu venir , malgré les nombreuses fois où j'ai pu l'espérer. Je laisse Anne approcher nos visages l'un de l'autre , fermant les yeux quand ses lèvres se posent sur les miennes.
Un baiser doux , mais aussi brûlant. Doux comme l'amour que nous partageons , cette tendresse infinie pour l'autre , mais brûlant comme la passion qui nous anime , cette même passion dévorante qui nous amène à risquer notre vie pour l'autre et à tant souffrir d'une séparation.
J'amplifie ce baiser. J'y mets tout mon cœur, toute mon âme , tout mon amour. Je prie pour que ce ne soit pas faux...bien que je sais que mon cerveau serait incapable d'inventer de telles sensations. On ne rompt le contact que lorsque c'est nécessaire , afin de reprendre notre souffle. Encore plus ému qu'il y a quelques minutes , je pose mon front contre le sien , caressant ses lèvres du bout des doigts , réprimant l'envie de lui voler un nouveau baiser , mon cœur ayant envie de lui déclamer quelques mots importants avant.
"Dis-moi...pourquoi nous n'avons pas fait cela plutôt ?" , quand bien même la raison est évidente, elle me paraît stupide et dérisoire en cet instant. "Je t'aime , Anne. Je t'aime plus que ma vie elle-même." , je souffle doucement , tendrement , disant enfin ses mots à voix haute , ces trois petits mots que j'ai tant souvent voulu lui crier...et dont j'ai finalement fait l'illustration en me jetant dans ce bâtiment en flammes pour elle.
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Invité
Jeu 9 Sep 2021 - 14:36
❝Phillip & Anne❞ All I want is to fly with you
Tout en caressant ma joue du bout des doigts, il me rassure, me dit qu'il est là, bel et bien là. Je pense qu'il devra me le répéter encore un moment avant que je ne parvienne à complètement accepter cette réalité qui me semble si impossible. Et en même temps si belle. Il est là, il est là... Je n'y croyais plus. Et j'avais tant besoin de lui. Je sais à peine comment j'ai fait, tout ce temps, pour supporter son absence. Mais une chose est à présent certaine : je ne le laisserai pas m'échapper. Je ne le supporterai tout simplement pas.
Il est là, et bien là, et je m'assurerai qu'il ne disparaisse nulle part, tout comme moi-même je n'ai pas l'intention d'aller où que ce soit. Ma place est ici, avec lui. Et nulle part ailleurs. Et je compte bien ne plus jamais aucune circonstance compromettre cela. Je fais de mon mieux pour ne plus pleurer, mais c'est plus fort que moi, l'émotion qui m'étreint est si forte que j'ai bien du mal à ordonner à mes larmes de cesser de couler. Je ne contrôle pas grand-chose dans ces circonstances. Mes émotions prennent le pas sur toutes les autres. Des émotions fortes, puissantes, mues par un soulagement inexprimable.
Je n'ai pas non plus vraiment contrôlé mon geste au moment de venir déposer mes lèvres sur les siennes. J'en avais juste besoin. Profondément, impérieusement besoin. Juste de pouvoir exprimer, de la façon la plus belle, la plus directe, la plus concrète, toutes ces émotions qui m'animent à son égard. Je l'aime tellement. Je l'aime à un point tel qu'il m'est impossible de le décrire. Il est toute ma vie. Et ma vie n'est rien sans lui. Plus rien ne compte, en cet instant, alors qu'il accentue notre baiser. J'oublie tout ce qui nous entour, rien ne compte en dehors du fait qu'il est là, bien présent, et que quoi qu'il arrive à présent, jamais je ne le laisserais. Je l'ai perdu une première fois, jamais une seconde, surtout pas une seconde fois.
Quand nos lèvres se séparent, à contrecoeur, son front reste posés contre le mien, et les premiers mots qu'il m'adresse étirent un sourire sur mes lèvres. Une part de moi se dit que nous aurions dû, vraiment, car chaque instant est précieux, et le gâcher avec des atermoiements n'est pas une bonne chose, je le sais maintenant. Mais ce qui motivait ma réserve autrefois n'en était pas moins des arguments valables. Mais qui n'ont plus aucune valeur, ici. Ici, nous sommes libres d'être qui bon nous voulons être... De nous aimer comme bon nous semble.
Quand il me dit qu'il m'aime, je le sais, je le sais depuis bien longtemps, et pourtant, entendre enfin ces mots prononcés me fait un bien fou, et mon sourire se fait d'autant plus large.
❝Je t'aime aussi, Phillip, tellement. Je suis tellement désolée, j'aurais dû te le dire bien avant...❞ Parce que je suis comme incapable de faire autrement, mes lèvres retrouvent aussitôt les siennes, avant de reprendre la parole. ❝Quoi qu'il arrive, maintenant, je reste avec toi.❞ Je serre mes mains dans les siennes. ❝Comment tu t'en sors, ici ?❞
Nous retrouver ici , c'est la promesse d'une nouvelle vie qui nous attend. Une vie avec des difficultés différentes , mais au moins nous n'aurons plus jamais à nous soucier de l'opinion des gens sur nos sois disant rangs , et nos couleures de peau. Ici , peu importe que j'ai été riche. Nous avons le droit de nous aimer comme bon nous semble. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a aucun jugement ici , j'en ai bien conscience , mais sûrement serons-nous épargnés. Dans un sens , je crois même que j'oublie tous les problèmes rencontrés, et ceux que nous pourrons éventuellement affronter à l'avenir.
Car , je ne veux plus m'inquiéter de rien durant ce baiser. Plus rien n'a d'importance si ce ne sont ses lèvres et l'amour intense que nous échangeons , une promesse qui n'a pas besoin d'être exprimé par des mots. Je profite de tout mon être de ces instants partagés avec celle que j'aime , des moments dont j'ai rêvé mais perdu espoir. Et , je ne veux plus perdre un instant pour lui dire la profondeur de mes sentiments quand bien même cet échange est clair , je voulais l'exprimer à haute voix. L'entendre me dire qu'elle ressent la même chose est au delà des mots, au delà de ce que je pouvais imaginer.
"Je confirme , tu aurais dû me le dire avant." , je réplique avec un air un peu taquin alors que nos lèvres se retrouvent. Je savais qu'elle partageait mes sentiments depuis longtemps , mais peut être que l'entendre aurait été appréciable. "J'espère bien que tu restes. Plus questions d'être séparés avant un bon moment. Enfin , non plutôt jamais !" , peu importe les circonstances , je ne veux pas imaginer revivre cela encore une fois. "Eh bien , comme tu peux le constater , j'ai essayé de recréer un environnement familier. Je n'ai pas trouvé P.T , mais j'ai réussi à louer un terrain ici et à engager des gens. Il n'y a personne que nous connaissions mais...d'autres qui méritent d'être connus, et qui ont besoin du cirque. Ce n'est pas toujours facile car il n'y a pas autant de public qu'à New-York. Les financements sont compliqués , mais heureusement j'ai eu la chance de rencontrer un homme , Alexander , qui m'a aidé à monter le projet et à le maintenir. Pour l'essentiel, je vois au jour le jour. Je te fais visiter ?"
Lui faire visiter , lui présenter la troupe et passer un peu de temps juste nous deux , profiter de la présence de l'autre , voilà qui semble être un excellent programme.
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Invité
Mar 21 Sep 2021 - 13:55
❝Phillip & Anne❞ All I want is to fly with you
J'affiche un sourire amusé quand Phillip me confirme que j'aurais dû lui dire ces mots bien plus tôt. Il a raison, évidemment. Etrange comme tout ce qui nous paraissait insurmontable, insupportable, devient soudainement insignifiant quand on le replace dans un contexte très différent. Bien sûr, ce n'est pas seulement moi qui ait changé, mais la société où nous nous trouvons, qui m'épargne (généralement) les regards affligés et haineux qui me faisaient tant souffrir autrefois, mais malgré tout, je ne suis plus la même moi non plus. Avoir cru perdre l'homme que j'aimais pour de bon a tout remis en question. Nous vivons notre histoire pour nous et pour nous seuls, c'est tout ce qui importe. Et je ne veux pas laisser une seule minute, une seule seconde nous échapper. Si je m'écoutais, je ne le quitterais plus jamais des yeux, pas même une fraction d'instant, si cela devait revenir à prendre le risque de le perdre de nouveau.
❝Je ne te laisserai plus jamais une seule occasion de vivre sans moi, tu es prévenu❞, je lui dis avec un sourire taquin aux lèvres.
Je pense ne pas me tromper en estimant que sur ce point, ne ne saurions être que sur la même longueur d'onde. Nous avons des années à rattraper et une vie entière à passer ensemble. Il n'est plus question d'aller où que ce soit où l'autre ne se trouverait pas. Ce serait purement inconcevable. Phillip me parle ensuite de sa nouvelle vie, du cirque qu'il est parvenu à monter, à travers lequel il a voulu rendre hommage à l'oeuvre de P.T. (qui sait, peut-être finirons-nous par le retrouver ?). Il me confirme qu'il n'a trouvé personne de notre connaissance, mais cela ne l'a pas empêché de trouver des personnes exceptionnelles, dont le nom méritait d'être associé au cirque. Je suis fière de lui. Pas surprise, car l'entreprise qu'il a menée lui ressemble bien, mais heureuse surtout de constater qu'il n'a jamais perdu de vue son objectif. Dans ce monde, il est si simple d'avoir envie de baisser les bras, mais lui ne l'a pas fait. Il est resté exemplaire, et fidèle à lui-même. Et je suis impatiente de rejoindre sa troupe.
❝J'ai hâte de rencontrer tout le monde est de me joindre à vous - enfin, si tu m'acceptes, bien sûr. Tu aurais tort de dire non, il paraît que je suis plutôt douée sur un trapèze❞, je plaisante doucement en étant convaincue d'avance de sa réponse. ❝Et j'ai hâte de rencontrer cet Alexander aussi, je suis heureuse de savoir que tu as été entouré, tout ce temps.❞ Même si je n'étais pas là. Une erreur qu'on a tôt fait de corriger à présent, car je ne vais définitivement plus nulle part. Je suis toute à lui. ❝Je te suis❞, je confirme en lui prenant le bras quand il suggère de me faire visiter.
Il est certain que nous sommes d'accord sur le fait qu'il n'est plus question de revivre la séparation que nous avons vécu , tout comme ces non-dits et des regrets qui nous ont plus que perturbés ces dernières années. Je souris quand Anne m'assure qu'elle ne me laissera pas d'opportunités de vivre sans elle , à présent. J'accepte cette idée sans protester bien entendu , plutôt ravi de l'entendre dire ces mots , ainsi que la suite de notre conversation. Il est vrai que ce n'était pas aisé de faire revivre l'oeuvre de P.T ici , mais je crois que je ne m'en suis pas trop mal sortit. J'avais besoin d'un but , d'un objectif à accomplir , pour ne pas sombrer. J'avais besoin de quelque chose sur quoi me concentrer pour oublier ce que j'avais perdu. Et , je suis plutôt satisfait du résultat.
"Normalement , il faut passer une audition mais...je crois que je vais te faire confiance sur cet aspect. Il se pourrait que j'ai eu vent de tes talents sur un trapèze." , je réplique du même air taquin , un sourire en coin. "Je te le ferai rencontrer !" , je l'invite ensuite à visiter , et sa réponse positive me fait la guider dans l'enceinte du cirque.
Le cirque est assez différents de celui que nous avions à New-York. Chez nous , il se composait d'un immense bâtiment où tous les artistes pouvaient vivre et répéter. Ici , comme je le montre à Anne , il y a simplement une loge ainsi que la scène et des gradins. Un simple chapiteau où on lieu les répétitions et les spectacles.
"Tu vois , c'est un peu plus basique que ce qu'on a connu..." , je ne peux pas m'empêcher de lui dire , en profitant pour saluer les artistes qui sont là et leur présenter Anne.
Je lui montre également la loge , plutôt spacieuse avec quelques espaces délimités pour l'intimité , où nous pouvons nous préparer. Y sont aussi entreposer les différents costumes que j'ai pu acheter , ainsi que quelques accessoires.
"J'ai décidé de ne pas élever d'animaux ici. En y réfléchissant , en parlant avec certaines personnes qui m'ont aidé...J'ai compris que c'était mieux comme ça." , je n'avais pas envie de revoir toutes ces bêtes en cages , malheureuses , même si on pense bien les traiter. Cela réduit nos frais , également. "Malgré le peu de places disponibles , on a trouvé un moyen pour que les artistes qui le souhaitent puissent vivre près du cirque." , je l'entraîne ensuite à l'extérieur pour lui montrer les roulottes et caravanes mise à la disposition de ceux qui nous rejoignent : "Et voici ! Bien sûr, je m'arrange pour qu'ils aient accès aux nécessaires. Il me semble qu'on a fait le tour."
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Invité
Jeu 7 Oct 2021 - 12:59
❝Phillip & Anne❞ All I want is to fly with you
Le cirque que Phillip me fait découvrir est assez différent de ce à quoi je m'étais attendue. J'ignore pourquoi je m'attendais, en réalité, à retrouver les lieux presque similaires à ceux qui nous ont accueillis dans le New York de notre époque, et qui étaient notre foyer... Je recherche de la familiarité dans ce qui a inévitablement changé... Et peut-être pour le mieux, par de nombreux aspects (je peux sans mal reconnaître apprécier ne plus être la victime du racisme galopant qui rendait chacune de mes paroles et chacune de mes actions sujettes à mépris autrefois). Mais je crois que cette crainte s'explique assez facilement, et sans trop avoir besoin d'y réfléchir, au bout du compte. Je veux m'assurer que certaines choses n'auront pas changé, car je ne veux pas redouter que Phillip, et moi aussi, soient devenus des personnes totalement différentes, ici, dans ce monde, trop différentes pour espérer vivre ensemble, harmonieusement, en dépit de la pureté de nos sentiments respectifs.
Mais non, non, je ne dois pas me laisser envahir par ce genre de doute. Quand ses lèvres se posent sur les miennes, je sais que ces dernières ne voudront jamais en embrasser aucun autre. Son regard et son sourire sont tout ce dont je peux bien avoir besoin au monde. Et je sais qu'ils ne me quitteront jamais, à présent. Qu'il ne me quittera jamais. Il ne laissera rien nous arriver. Je n'ai pas à douter de ce qui est une certitude... Ce serait une erreur... Je reste fidèle à moi-même, je me pose souvent trop de questions, j'ai du mal à me laisser aller... Pourtant, tout ici tient de la perfection... Oui, le cirque est différent, mais je sais que Phillip en aura fait quelque chose d'exceptionnel, dans la continuité de tout ce qu'il aura accompli jusqu'ici.
Je hoche la tête quand il me fait comprendre qu'il a fait le choix de n'intégrer aucun animal au spectacle. Je comprends ce point de vue, et par ailleurs, ce qui semblait si exotique de notre temps - tigres, éléphants et autres zèbres - ne doit plus sembler si exceptionnels à ceux de ce temps-là. En fait, j'ai l'impression qu'ici, il faut véritablement se plier en quatre pour parvenir à impressionner qui que ce soit.
En m'entraînant à l'extérieur, il me fait aussi découvrir l'endroit où sont logés ceux qui le souhaitent, ou peut-être n'ont nulle part d'autre où aller. Les roulottes ont l'air confortables.
❝Je ne sais pas pourquoi, je m'attendais à une copie conforme de ce que nous avions connu.❞ J'adresse un sourire à Phillip et me blottis contre lui. Je ne veux pas qu'il y voit un reproche déguisé ou quoi que ce soit de la sorte, car ce n'est absolument pas le cas, c'est plus une observation de ma part. ❝Mais jusqu'ici, tout ce qui a été différent n'a été que meilleur❞, j'ajoute avec douceur. ❝Où est-ce que tu vis, toi ?❞
Faire découvrir le cirque à Anne a quelque chose d'irréel. Comme si ce n'était qu'un rêve , et que j'allais me réveiller en étant toujours loin d'elle. Mais non , je pourrai me pincer autant de fois que possible , elle est bien ici à mes côtés. Elle est bien là, en train de découvrir le cirque que j'ai rouvert ici , en essayant vainement d'atteindre la gloire de celui que nous avons connu. Chose plutôt impossible étant donné que je suis venu sans un sous , et qu'il a fallut se battre pour avoir des financements. Acheter tout un bâtiment n'était donc pas envisageable , il fallait viser plus bas. Enfin , plus bas oui , mais je ne voulais pas quelque chose d'insalubre. Je voulais que touts les membres puissent se sentir bien parmis nous. Ils ont le droit d'avoir leur espace , de se sentir bien et d'avoir le minimum nécessaire. Du moins , pour ceux qui désirent vivre en permanence avec nous. Ce n'est pas le cas de tous.
Quand je regarde cet endroit en compagnie d'Anne , je me dis que j'ai plutôt bien réussi. J'ai réussi à créer un endroit qui me plaît , retrouver un métier que j'adore , rendre des gens heureux peut-être moins qu'à New-York , mais tout de même ! Et surtout , j'ai réussi à attirer Anne en ce lieu...
"Au début , c'est ce que j'ai essayé de faire. De recréer presque à l'identique le cirque de Barnum. Le problème , c'est que j'étais seul et sans un sous en poche...J'ai vite dû revoir mes ambitions à la baisse...Puis , ensuite , je me suis dit que ce ne serait pas plus mal de me démarquer , de créer quelque chose de différent , qui me corresponde. Histoire de ne pas vivre dans le passé , mais de tout de même attirer ceux que nous connaissions." , je souris quand elle me demande où j'habite. Je lui reprends la main : "Viens , je vais te montrer."
Tendrement , et avec un certain empressement , je la guide jusqu'à ma caravane. Faut dire que je n'ai rien de spécial là-dedans. C'est un logement comme les autres membres du cirque, mais...forcément je suis heureux de pouvoir lui montrer. J'ouvre donc finalement la porte de ma caravane , la laissant entrer en première.
"Bienvenue dans mon humble chez moi. Je n'avais pas envie d'habiter en ville , alors au bout d'un certain temps , quand le cirque fut bien lancé...Je suis resté vivre ici."
Le logement est composé simplement : une pièce que l'on pourrait comparé à un salon avec un canapé , ainsi qu'un coin cuisine (oui j'ai appris à me faire à manger ici) , le coin salle de bain puis une chambre avec un grand lit. Autrement dit , ce n'est pas le grand luxe , mais cela me suffit amplement. Déjà a New-York j'avais compris que je n'avais pas besoin de beaucoup de biens matériels pour être heureux.
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Invité
Mer 24 Nov 2021 - 14:00
❝Phillip & Anne❞ All I want is to fly with you
Phillip me confirme que lui aussi a eu la tentation de reconstituer le cirque à l’identique de ce que nous avions connu. Chose que je comprends parfaitement, en ce qui me concerne. Je n’aurais pas fait les choses différemment à sa place. Même si cet endroit nous oblige à nous reconstruire, à combiner avec sa singularité, avec sa modernité, nous devons tout de même ressentir ce besoin de retour aux sources, car même si tout n’était pas parfait alors, c’est de là que nous venons. Les expériences que nous avons vécues nous ont façonnés d’une certaine manière.
Retrouver le cirque à l’identique, c’était aussi la promesse de reprendre notre histoire où elle s’était trop brutalement arrêtée. Mais nous n’avions pas vraiment besoin de cela, au fond. Ce qui compte, ce n’est pas l’apparence de ces lieux, c’est l’esprit qu’ils renferment. Et là-dessus, je sais que je peux compter sur lui pour conserver l’âme du cirque tel que P.T. l’avait créé.
Forcément, seul et sans le sou, il ne pouvait pas réussir de miracles, il n’était pas possible de conserver les mêmes ambitions, mais il avait su faire son nid et se démarquer. Par ailleurs, ce cirque est le sien, son projet, pas celui de P.T. qui, pour tout ce qu’il nous a offert de positif, est malgré tout loin d’avoir été exemplaire, et à plus d’un titre.
❝Tu as bien fait. Ça n’aurait fait de bien à personne de reproduire le cirque à l’identique❞, je confirme avec un fin sourire.
Et à nous y compris. Nous avons besoin de partir sur de nouvelles bases. Non, bien sûr, nous n’effacerons pas le passé, et c’est la dernière chose que nous devions faire, par ailleurs, mais nous devons aussi à prendre à progresser, à aller de l’avant, à accepter que nos existences se feront ici, également, et nulle part ailleurs. C’est important de garder cela à l’esprit, car c’est une chose qui ne changera pas, quoi que nous fassions.
Je le laisse m’entraîner quand il me prend tendrement la main pour rejoindre une simple caravane, un logement tout simple, proche du cirque, et dont je sens qu’il est fier. C’est chez lui, c’est dans son esprit, loin du luxe et de l’emphatique du monde richissime dans lequel il avait grandi mais n’était jamais parvenu à s’épanouir.
❝J’adore cet endroit❞, je dis avec un grand sourire en me permettant de le regarder de long en large. J’aime cet endroit, parce que j’y retrouve la personnalité de Phillip, et quand je le vois ici, je ne doute pas qu’il a trouvé exactement la vie qui était faite pour lui. ❝Mais…❞, j’ajoute en accrochant un sourire un rien malicieux à mes lèvres tout en m’installant dans le canapé. ❝On risque d’être un peu à l’étroit, à deux, tu ne crois pas ?❞
Je n’y vais pas par quatre chemins ? Je le reconnais, mais il faut me comprendre, je l’ai retrouvé, je ne risque pas de le lâcher de sitôt. Et s’il vit ici, alors il faut que je vive avec lui.
Je ne sais pas si cela aurait été bénéfique de recréer le cirque exactement à l'identique. Du point de vue d'Anne , il semble clair que non. C'est vrai qu'il est toujours mieux de se démarquer , de faire les choses à sa manière. Même si j'ai admiré P.T , je ne serai jamais comme lui (et heureusement dans un sens). Je suis davantage réservé , et je n'ai vraiment pas son sens du show.
En témoigne , le mécontentement du public quand il était en tournée , avant l'incendie. Je n'étais pas détesté , peut être même apprécié par une partie de New-York , mais c'était Barnum le centre de l'attraction. C'était sur lui que se fixait une grande partie de l'attention , et c'était sûrement notre problème, du reste.
Bref , peu importe , il est temps de montrer à Anne l'endroit , assez modeste , où j'habite pour l'heure. Ça n'a rien de clinquant , mais je n'étais pas d'humeur à m'installer dans quelque chose de plus grand , où je serai seul , sans rien avoir à faire de mes deux mains. Ici , juste à côté du cirque , c'était ce qu'il me fallait pour être bien. Ça semble plaire à la jeune femme , ce qui me fait sourire davantage encore. Pourtant , je suis un brin étonné , et un peu gêné aussi par rapport à ce qu'elle dit ensuite.
"Euh...oui , il est certain que ce n'est pas très grand." , je finis par dire me passant une main dans les cheveux. Après quelques seconde , je viens m'asseoir à côté d'elle. Pas la peine de stresser , non ?
"Avant de te retrouver c'est ce qui me convenait. Mais , maintenant...il faut qu'on trouve un endroit où l'on sera à l'aise tous les deux , pas vrai ?" , je lui souris tendrement. "Je n'ai plus autant de problèmes financiers qu'avant donc si tu le souhaites on pourrait réfléchir à s'installer ailleurs ? Peut être toujours pas loin du cirque , mais je sais qu'il y a quelques appartements disponibles dans le coin. Si toutefois , tu es capable de me supporter toute la journée !" , je finis avec un air taquin.
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Invité
Mer 15 Déc 2021 - 13:12
❝Phillip & Anne❞ All I want is to fly with you
Pas très grand, c'est un euphémisme. Je ne le dis pas comme un reproche, bien sûr que non, mais comme un constat. Je suis habituée au dénuement et aux espaces restreints, je n'ai jamais roulé sur l'or, après tout, et j'ai toujours su me contenter de peu. Je n'ai pas des goûts de luxe, et je me contenterais bien d'un logement misérable si je peux le partager avec l'homme que j'aime, c'est certain. Lui, c'est lui mon foyer, et à présent que je l'ai retrouvé, où que j'aille et quoi que je fasse, je sais que je me sentirais toujours chez moi. C'est une chose qui ne changera pas.
Je souris quand Philippe rejoint mon opinion. Je voulais seulement suggérer que nous devrions vivre ensemble à présent, car puisque nous nous sommes retrouvés, je ne veux plus jamais que nous nous quittions, c'est aussi simple que cela. Et s'il fallait pour cela que nous vivions tous deux ici, je serais capable de m'en contenter, pour lui. Ceci dit, quitte à faire notre vie à deux, autant le faire bien, n'est-ce pas ? Et même si nous ne pourrons pas tout nous accorder, ce n'est pas une raison non plus pour tout nous refuser. Tous les deux, nous serons forcément riches, à notre manière. Chacun est la richesse de l'autre.
❝Une journée et toute ma vie. Je ne veux plus passer une seule journée sans toi.❞ Je souris. ❝Crois-moi, tu te lasseras le premier, mais t'as pas le choix de toute façon.❞ Je glisse ma main dans la sienne. ❝Peut-être que c'est un peu rapide, j'en sais rien, mais j'ai l'impression qu'on a suffisamment perdu de temps, pas toi ? J'ai envie de m'endormir dans tes bras toutes les nuits, de me réveiller auprès de toi chaque matin.❞
Peut-être que j'en dis trop, ou que je vais trop vite en besogne, mais je parle avec le coeur, tout simplement, et j'estime que c'est nécessaire. Il y a trop de choses que nous ne nous sommes pas dites (et, surtout, que je ne lui ai pas dites), je ne veux plus passer à côté de notre histoire : je ne le supporterai pas. Je pense, sincèrement, que nous sommes sur la même longueur d'onde, et je veux rester sur cette opinion.
❝Je ne roule pas sur l'or, mais j'ai réussi à mettre un peu d'argent de côté. Et je ne risque pas de regretter mon appartement.❞ Je souris. ❝Mais en attendant, je me contenterai bien d'être ici, tu sais.❞
J'ai encore du mal à me faire à l'idée que tout ceci est bien réel. Que Anne est bien là devant moi , dans ce qui me sert de modeste chez moi , et que nous avons la possibilité de discuter d'un avenir à deux...Évidemment, nous n'avons jamais fait cela dans notre monde. Il n'y avait pas d'avenir pour nous à New-York... Du moins, pas à l'instant où nous nous sommes quittés. Elle avait prit sa décisions , et je la respectait , même si cela m'avait brisé le cœur . Jamais , je ne lui aurai imposé de changer d'avis, même si j'espérais chaque jour que ce soit le cas. Je ne sais pas si la situation aurait changée dans notre monde ou si nous aurions continué à nous ignorer , à souffrir en silence , mais à l'instant même , je suis heureux davoir été transporté dans ce monde car cela m'a permis de la retrouver complètement.
"Ne crois pas que ça me dérange. Je n'ai plus l'intention de te laisser filer une journée non plus..." , je lui souffle en serrant sa main et en posant mon front contre le sien. J'ai besoin d'être au plus près d'elle pour être certain que c'est bien réel , encore. "Aucune chance que je me lasse de toi." , je souris avant de rougir brièvement à ses paroles. Il faut dire qu'on ne s'est jamais parlé si...sincèrement ? Je ne sais pas si c'est le bon terme , mais ce qui est certain , c'est que je me prend trop la tête.
"Je suis d'accord. On a perdu beaucoup trop de temps. Rien n'est trop rapide. Nous avons beaucoup de choses à rattrapper..." , je lui souris en caressant doucement sa main du bout des doigts. "Tu peux rester ici , si tu le souhaites. Et , dès demain , nous pourrons rechercher quelque chose de plus confortable." , il est vrai que ce sera un peu petit pour nous deux ici alors...Mais , je n'ai plus envie qu'elle s'en aille. J'aurai bien trop peur de ne pas la retrouver demain.
"Tu avais quelque chose de prévu pour le reste de cette journée ?" , je lui souffle finalement , avec une lueur taquine dans les yeux , en venant capturer ses lèvres passionnément. "Si ta réponse est négative...Je crois que nous avons un beau programme ici...Tu ne crois pas ?" , c'était peut être osé, mais avec ce qu'elle avait dit tout à l'heure , et que nous avons à rattraper...Du reste , elle sait que je ne la forcerai jamais à rien.
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Invité
Mer 12 Jan 2022 - 13:17
❝Phillip & Anne❞ All I want is to fly with you
Nous avons perdu trop de temps, beaucoup trop de temps. Et je ne veux plus perdre un seul jour, une seule heure, une seule minute, une seule seconde. C'est à peine si je me sens capable de vivre sans lui à présent que je l'ai retrouvé, c'est à peine si je sais comment je suis parvenue à vivre sans lui durant ces trois longues années où j'avais fini par me convaincre que plus jamais je ne le reverrai. Ces pensées sont loin derrière moi à présent, bien sûr. Je sais ce qu'il en est, je sans ce que je veux. Ce que je veux, c'est être avec lui et ne plus jamais le perdre.
Sa main serrée dans la mienne, son front contre le mien, je bois ses paroles, qui ne sont jamais que l'expression la plus pure de mes propres pensées. Moi non plus je ne me lasserai jamais d'être avec lui. C'est avec lui que je veux me voir vieillir, vivre toute mon existence et, qui sait, fonder une famille un jour ? Je pense que nous ressentons l'urgence de tout vivre intensément, car nous ne pouvons tous deux que constater que nous avons perdu beaucoup de temps, et je pense que nous serons d'accord quant au fait qu'il est plus que temps d'y remédier, n'est-ce pas ? Tous les deux, en tout cas, je pense que nous sommes sur la même longueur d'ondes, et pour cette raison, je me permets de me montrer plus honnête, plus ouverte avec lui que je ne l'ai jamais été. Les craintes qui me retenaient par le passé, je ne les ai plus, ici et maintenant. Je suis prête à vivre cette aventure avec lui. Je veux vivre cette aventure avec lui.
❝Je resterai ici le temps qu'il faudra, je ne vais nulle part.❞ Nulle part où il n'est pas, ce n'est pas négociable. ❝Je crois...❞, j'ajoute avec douceur en laissant glisser mes doigts le long de ses bras. ❝... que j'ai tout ce dont j'ai besoin ici.❞
J'ai bien compris ce qu'il sous-entend, et si je sens une légère angoisse m'étreindre à cette perspective, elle est bien vite étouffée par le désir que je ressens d'être toujours plus proche de lui. Pour cela non plus, je n'ai ni besoin, ni envie d'attendre. Je suis prête. Je l'attendais, mais je suis prête. Mes lèvres s'emparent des siennes plus passionnément que jamais, une manière pour moi de le lui faire comprendre.
❝Je suis à toi.❞
Cette phrase peut s'entendre dans tous les sens que l'on souhaite. Et je sais qu'il comprendra quels sens je veux lui donner.
J'ai l'impression que si je détourne les yeux quelques secondes , Anne va à nouveau disparaître. Je revois le bâtiment en flammes , à New-York , ce même bâtiment où je pensais l'avoir perdu pour toujours , alors qu'elle n'était pas dedans , qu'elle était déjà à l'abri. Plusieurs années se sont écoulées depuis ce jour , mais mes sentiments n'ont jamais diminués. Je n'ai pas regardé une autre femme , comme je la contemple elle , je n'ai nullement désirer avoir une autre femme dans mes bras. Il n'y a qu'elle, depuis que je la connais. Ce que j'ai vécu avant me semble si lointain. Je ne peux pas nier la vie peu recommandable que j'ai eu , mais je ne suis plus défini par cela. Anne est bien différentes à mes yeux que toutes ces autres femmes.
L'idée de vivre avec elle n'a rien pour me déplaire donc. Bien au contraire. La caravane risque d'être un peu petite , il faudra chercher autre chose dans le coin , mais ce ne sera sûrement pas un problème. Elle peut toujours rester ici , en attendant. Elle peut rester ici, autant de temps qu'elle veut. Et , mon cœur s'emballe au son des paroles que nous échangeons entre déclarations, et sous entendus.
Je n'ai pas besoin de grande maison , de richesses , de célébrité ou même de l'approbation de mes parents. Je n'ai besoin de rien , d'aucune de ses choses tant que Anne restera à mes côtés. Un sourire aux lèvres, sa main dans la sienne , je me perds dans l'intensité du moment, de son regard. Un nouveau baiser échangé avec davantage d'idées derrière la tête , l'envie de la découvrir dans son plus simple apparat. Curieux , entreprenant , mais doux, j'augmente doucement l'intensité de notre baiser , lui transmettant tout l'amour que j'éprouve , laissant la paume de ma main se faire plus voyageuse , balladeuse sur des zones de sa peau que je n'ai encore jamais touché.
[hrp= je n'ai pas trop avancé vu que je ne sais pas si tu voulais écrire ce genre de scènes ou non je te laisse donc décider de la suite , si on l'écrit ou qu'on discute d'un nouveau Rp ♡]
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