Dieu ne fit la mort que pour des raisons de commodité. ϟ Lydia

La musique en fond sonore dans tes écouteurs, des tubes a essais entre les mains, c'est ainsi que tu te sens bien Lydia. Tu apportes ta petite pierre à l'édifice censé rendre ce monde meilleur et surtout cela t'occupe l'esprit. Pendant que tu penses au drame des autres, tu en oubli celui qui te hantes. Au loin, tu regardes le commissariat qui s'agite comme tous les matins, on dirait une fourmilière puis l'heure des donuts passent et chacun disparait pour des raisons plus ou moins utiles. A vrai dire, tu n'en sais rien, tu ne connais pas beaucoup de monde ici, tu es la fille bizarre qui parle avec des mots étranges, c'est presque ironique si tu te fis à tes souvenirs de la fille populaire. Parce qu'ici, tu ne l'es pas vraiment, on t'apporte juste des dossiers dont on espère un retour rapide et clair. Mais pas lui. Lui, tu le regardes discrètement s'approcher du laboratoire. Lui, tu ne le connais pas. Enfin, tu le connais de nom comme toutes les personnes qui travaillent ici. Un homme qui se prend pour le diable, forcément cela amuse la galerie. Et entre nous, tu te crois folle alors qui es-tu pour le juger ? « Vous aussi vous avez une passion pour les carottes ? » Tu joues la fille stupide, c'est ta meilleure carte Lydia. Et les blagues sur les rousses, tu les connais par coeur. Tu as même eu le bonheur d'entendre de magnifiques chansons bien cruelles comme seuls les enfants savent le faire. Et tu dois dire que les trouves toutes très moyenne, le monde semble bien plus clément avec les blondes. Mais soit, tu sais très bien de quoi il parle. Si il se prend pour le diable, il doit te prendre pour l'une de ses choses, l'une de ses femmes qui part le passé lui donnait leur âme. Une sorcière. Et quand tu y penses, tu en ai peut-être une, qui sait ? Bref, par chance, tu n'as pas de tâches de rousseur, tu peux éviter que tout cela ne tourne dans un registre trop glauque pour toi. « Lydia » Tu lui souriais à ton tour, il avait la gentillesse de passé la porte du laboratoire alors tu n'allais pas être froide avec lui, même si tu continuais de penser que c'était étrange. Tu prends la main qu'il te tend et soudain, tu ressens un frisson froid qui te fait la retirer assez rapidement, frottant ensuite tes doigts entre eux comme pour comprendre ce froid. « Vous aviez besoin de quelques choses peut-être ? »

« Il parait oui. » Une petite réponse que tu accompagne d'un sourire, une réponse qui se veut mystérieuse mais l'est-elle vraiment ? Il y a de nombreuses personnes qui travaillent au poste, beaucoup sont des inconnus, des gens parmi les gens mais pas lui. Lui, il a autre chose que tu ne serais définir. Quelque chose qui fait qu'on le remarque. Bon, tu dois avouer que ses histoires de diable sont amusantes et surprenante, qui se vanterait d'être le diable ? Ceux qui torture les âmes ? Celui qu'on imagine avec des cornes et des flammes. Est-ce que c'était ton destin ? Celui de finir en enfer ? Une partie de toi répondrait non sans la moindre hésitation, tu es une gentille fille Lydia mais il y a des rêves qui se confondent à la réalité et si ce sont effectivement des souvenirs, tu as surement une place toute prête qui t'attends entre deux flammes pour la damnation éternel.

Le lieutenant ? Cela semblait indiquer une personne bien précise mais qui ? Dans ton esprit c'est juste un grade, un grade que tu n'as pas . « Aucun autre lieutenant ne vous plait ici ? » La raison de sa présence t'avait surpris, tu ne portais pas de plaque et même si tu étais curieuse et plutôt maligne, tu n'avais rien d'un agent confirmé comme il pouvait en trouver des dizaines dans le commissariat. « Je vous déconseille celui qui se prend pour Dieu, quelque chose me dit que vous n'allez pas vous entendre. » Petit trait d'humour, pas très fin mais pas si faux, tu ne savais pas grand chose de l'homme dont tu parlais puisque contrairement au diable, il se sentait trop important pour parler avec la simple biologiste que tu étais. Et d'ailleurs, malgré sa réponse, tu avais toujours un peu de mal à comprendre sa présence. Non pas que tu refusais de l'aider mais tu n'avais pas de plaque, ni même l'habitude du terrain alors ... « J'imagine, j'ai toujours eu l'habitude de travailler seule.. Enfin je crois. » En faite, tu n'en sais rien, c'est ce que tes souvenirs veulent te faire croire mais quand tu fermes les yeux, tu es rarement seule. Souvent avec le même beau brun, mais aussi avec toute une meute. Une fois de plus, les réalités se confondent. « Mais si vous avez besoin d'une biologique, je ne dirais jamais non pour quitter le labo. J'aime être ici, mais on ne peut pas dire que ce soit l'aventure. »

Tu dois bien avouer que tu ne comprenais pas trop la raison de sa présence mais tu le trouvais sympathique. Bien moins vantard que ce qu'on avait pu te dire à son sujet même si le voir se prendre pour le diable était assez amusant, cela donnait même une touche particulière à sa personne et tu aimais bien ce grain de folie. Enfin si cela en était vraiment un. Avec tes cauchemars de ses dernières semaines, tu en viens à te demander ce qui est réel de ce qui ne l'es pas. Après tout, tu rêvais simplement d'un ex qui en quelques secondes étaient un lézard géant manipulé pour tuer tes amis qui étaient en réalité des loups .. Alors franchement, tu n'es personne pour juger, bien au contraire, tu respectes ses convictions même si cela s'avèrerait peut-être être de la folie. « J'attendrais mon heure pour le croiser, si vous voulez bien. » Le paradis, l'enfer, tu y crois même si tu ne pries personne. Et tu dois avouer que tu ignores le chemin que ton âme va suivre. Il te parlait ensuite d'un lieutenant bien précis qu'il semblait rechercher. Avec si peu d'indices, tu étais bien incapable de l'aider, tout ce que tu savais c'était que le commissariat était rempli de lieutenant. Tu ne pouvais pas prétendre tous les connaitre mais la plupart étaient sympathique. A vrai dire sauf un vantard qui te sortais par les yeux, tu n'avais jamais eu la moindre mauvaise rencontre sur ton lieu de travail. « Un justicier dans l'âme fini toujours par se rapprocher de la justice, il faut peut-être juste encore un peu de patience ? » Ou elle est morte ? Hypothèse pas impossible mais un peu glauque et loin d'être très ambitieuse alors tu préfères la taire. En ce moment, tu penses beaucoup à la mort et à ta relation avec elle. Elle intervient souvent dans tes souvenirs d'ailleurs, ça t'échappe complètement. En parlant de s'échapper, tu lui disais de ne pas hésiter à t'appeler en cas de besoin sur le terrain, tu sais que certains biologistes vont sur les scènes de crimes mais c'est souvent les mêmes personnes. Pourtant, tu n'es pas contre changer un peu d'air et découvrir le monde de la justice loin des épuisettes. Bon, il faut aussi avouer que la seule fois où tu y a été c'était assez étrange, ce sentiment que tu avais, cette odeur de mort alors que la personne était simplement disparu, bref. Est-ce que ce n'était pas mieux ainsi, tu doutes .. « Je ne suis pas sur que vous soyez prêt pour cela, ce mec est un véritable c... » Tu allais sortir de ton labo pour lui conduire vers le vantard quand tu avais eu une nouvelle fois ce sentiment étrange, ce frisson glacial qui t'avait parcouru le corps et sans t'en rendre compte, ta main avec serrer le bras de l'homme a tes côtés. Fermant les yeux un instant pour te recentrer un mot t'échappe, dans un murmure. « Parker ? »

« Pour cela, vous devrez attendre qu’on s’y retrouve, je ne veux pas vous donner trop d’avance sur mes châtiments » Tu lui souriais. En réalité, la situation t’amusait beaucoup même si tu avais des doutes quant à sa véritable nature. Tu n’oserais probablement pas agir de la sorte si tu savais que tout cela était vrai. C’était même certain. A vrai dire, tu ne sauras pas comment tu pourrais réagir. Peut-être que tu oserais lui parler de ses voix dans ta tête, peut-être qu’il aurait une réponse ? Peu importe pour le moment, tu ne penses pas à cela mais juste à apprécier un peu de compagnie dans ton laboratoire bien vide par moment. « C’est complétement stupide ! » Tu es un peu choqué par ce qu’il vient de te dire, tu trouves que cela n’est pas cohérent avec notre monde. « Désolé de vous le dire mais en bossant ici, vous devez le savoir. La plupart des tueurs n’ont pas la moindre culpabilité, c’est bien notre drame » Triste réalité, cela te ferait presque de la peine de voir que même après leur mort, justice ne sera jamais vraiment rendue pour certains. « Si la clé est vraiment la culpabilité, je ne vous infligerais jamais ce distributeur » Il n’était pas pire qu’à l’hôpital mais il était loin de te convenir. D’ailleurs, il suffit de regarder le nombre de boites de donuts qu’on croise sur les bureaux. Certes la plupart sont des gourmands avec de sales habitudes mais votre distributeur n’aide pas.

Tu lui parlais ensuite de ce lieutenant qui se prenait pour Dieu, jouant avec la situation et l’éternel conflit entre ses deux anges que tout le monde connait. Tu étais loin de penser qu’il allait te prendre aux mots parce que si un doute pouvait persister sur sa nature à lui, tu n’en avais aucun sur celle de l’autre homme. Il était bien trop vaniteux pour être Dieu où alors le monde était définitivement une cause perdue. Tu appréciais la présence de cet homme mystérieux dans ta journée, il l’a rendait moins monotone. Mais alors que tu marchais tranquillement à ses côtés dans les couloirs du commissariat, tu avais de nouveau eu ce présentement que tu commences à trop bien connaitre. Un frisson perturbant, comme un coup qui surprend, tu avais attrapé l’homme a tes côtés par reflexe. Un nom était sorti de ta bouche puis tu l’avais caché avec tes mains pour qu’elle t’empêche de crier comme tu avais envie de le faire. Retenir tes cris était une torture, tu sentais ta gorge te brûler mais tu ne pouvais pas. Tu n’avais pas le droit d’hurler en plein commissariat sans raison. Cela ne dure probablement que quelques secondes mais pour toi, c’est une éternité. Et puis, la radio se met en marche pour annoncer une prise d’otage sur Parker Street. Encore sous le choc de ce qui vient de se passer, tu ne réfléchis pas avant de murmurer. « Il est mort ». Ca te semble évident et pourtant tout le monde s’agite comme si il y avait encore un espoir. Comme si cette mort n’était évidente que pour toi.

Comme tout le monde, tu te posais beaucoup de questions sur la vie et sur la mort, sur ce qu’il pourrait bien se passer après. Est-ce que le paradis existe ? Est-ce que l’enfer existe ? Ou est-ce que tout cela n’est qu’un mythe qu’on raconte aux enfants qu’ils ne deviennent pas les pires adultes du monde ? Tu l’ignores Lydia. Mais tu es dans un état mentale qui serait prêt à croire n’importe quoi, n’importe qui alors si il était véritablement le diable et si il avait vraiment des réponses à t’apporter, ça valait le coup, non ? La culpabilité, c’était cela la clé ? Alors, tu es condamné belle rousse, condamné par tes rêves, par tes doutes. Et tu te demandes qui évite l’enfer. Tout le monde culpabilise, certains pour des détails, d’autres pour des choses plus importantes, est-ce que cela joue dans la balance de Dieu ? Tu étais curieuse, Lydia. « J’espère que vous avez raison, j’ai envie de croire qu’il y a une justice quelque part, enfin en quelque sortes » Tu souriais, alors qu’au fond, cela n’avait rien de bien drôle, c’était même plutôt effrayant mais tu étais choqué par la révélation qu’il venait de faire. Et tu ne savais pas trop comment réagir. Est-ce que tu allais finir en enfer, Lydia ? Tu n’avais pas le sentiment d’être une mauvaise personne mais tu avais ses horribles cauchemars, ses morts sur la conscience.

Mais il avait raison, tu prenais la discussion plus à la légère que lui, mais moins qu’il ne le pensait. Tu voulais juste te rassurer en te disant que tu ne pouvais pas parler avec le véritable diable. C’était fou, et puis, soyons sincère quand on voit l’image du Dieu et l’homme à tes côtés, on a tous envie d’aller en enfer pour le suivre. Alors que tu marchais à ses côtés dans le commissariat, tu avais ressenti cette douleur qui t’avait arrêté dans ta marche. Ce pressentiment qui glace le sang et te retourne l’âme en même temps, cette envie de hurler aussi fort que possible que tu contiens pour ne paraitre folle. Quand il te demande si Dieu est mort, tu dis non avec la tête malgré l’état de choc que tu ressens. Tu as le sentiment d’avoir assisté à la scène, d’avoir vu l’homme mourir même si tu es incapable de dire comment la vie lui a été ôté. Et c’est trop tard. Tu te laisses alors guider par le diable, t’asseyant et prenant l’eau alors qu’il analysait tes mots. « Vous êtes le diable ? Vraiment ? » Question stupide puisqu’il l’affirme depuis le début. » Ton regard est dans le vide et tu chuchote presque dans le brouhaha du commissariat en panique. « Alors voilà pourquoi je finirais chez vous » Parce que tu comprends la mort, ou parce que tu l’as provoque. C’est un détail que tu n’as pas encore compris.

Tu es fatiguée Lydia. Fatiguée de tes cauchemars qui se confondent de plus en plus à la réalité. Fatiguée des doutes qui ne font que grandir en toit chaque fois qu’un évènement étrange se produits. Chaque fois que tu ressens ce sentiment de mort étrange, comme si elle était ton ombre. Comme si, vous vous entremêliez. En réalité, c’est probablement ce lien qui t’effraie le plus. Et si tu étais la mort ? C’était totalement fou. Dans ton esprit la mort n’avait pas de visage, ni même d’existence physique, c’était juste une ombre. C’était l’histoire que tu avais préféré sur le sujet. Parce que même Dieu ne saurait pas dire combien d’articles tu as pu lire sur la mort. La panique te gagnait, tu n’étais pas stupide Lydia, savoir qu’un homme est mort avant tout le monde, cela fait de vous une coupable plus qu’une innocente et pourtant, tu ne sais rien. Tu ne pourrais rien dire de plus que le « Parker » que tu avais soupiré sans même si savoir si c’était une rue, une boutique ou tout simplement un prénom.

Sourire et se relevé ? C’est ce que tu fais la plupart du temps. Tu prétends un vertige ou une maladresse mais pas là. Si il était vraiment le diable, peut-être qu’il connaitrait une vision plus juste de ce qu’est la mort ? Et si c’était le cas, peut-être qu’il pourrait te dire qui tu es pour elle. Si tu es la mort. Ou si ton hypothèse de la folie est la plus exacte ? Tu écoutes ses mots, tout en te concentrant sur ton cœur qui bat trop vite et que tu dois calmer. Tu ne veux pas attirer l’attention du mauvais flic, de celui qui irait t’enfermer sans se poser de questions. Tu es bien trop fragile pour un interrogatoire et tu sais que personne ne te croirait. Tu sais que ta carrière serait fini, tu sais exactement ce qui t’attendrait alors oui, tu as peur. « Pour l’accepter, il faudrait déjà que je sache ce que j’ai, non ? » Ta question était sincère, comme si le diable avait toutes les réponses. « C’est difficile à dire, c’est un ressenti étrange comme si une froideur saisissait mon âme et me donnait envie de hurler. » Tu n’étais pas certaine d’être clair, pas certaine que quelqu’un puisse te comprendre de toute manière. Puis tu le regardes dans les yeux avant de reprendre. « Comme si durant quelques instants, j’étais connecté à la mort, face à elle. » Tu souriais ensuite, tu te sentais ridicule. « Les fous finissent en enfer à ce qu’on dit. Et je sais que cette histoire est improbable. Je vous fait perdre votre temps, je suis désolé. »

Tu avais toujours trouvé les histoires sur les personnes rousses répugnantes. Tu avais toujours détesté qu’on te compare à une sorcière, qu’on t’associe au diable mais si tu regardes la vérité en face, tout cela n’était peut-être pas si faux. Après tout, tu as des cheveux de feu, des rêves étranges et une relation particulière avec la mort alors même si tu ne sais pas exactement ce que tu es, et ce que tu es en train de vivre, tu sais que tu n’es pas normale Lydia. Et tu ignores si c’est une bonne chose ou pas. Dans tes rêves, tu sembles gérer cette différence et l’apprécier mais ici. Ici, tu es seule et ça change tout. Parce que tu as bien compris que ta puissance venait du fait que tu étais dans une meute, que tu étais entourée, protégé alors que dans ce monde, tu avances seule. Et tu as peur Lydia. Peur du monde, peur de toi-même. Et tu en venais à tenter de comprendre auprès d’hommes dont l’apparence laissait croire à la même folie que la tienne. « Ou encore plus de questions. » Tu lui souriais, tu tentais de comprendre et même si il fallait du temps pour que tout devienne clair, tu n’étais pas patiente Lydia. Tu ne l’as jamais été d’ailleurs. Mais peu importe, tu n’as pas le choix. Tu dois juste ne pas laisser tout cela prendre le dessus sur toi. Tu lui confiais ce sentiment étrange que tu ressentais peu avant que la mort ne frappe. Ses frissons qui te parcourait l’âme par moment, toutes ses choses qui en ferait fuir plus d’un. Pas lui. « Je suppose que c’est une bonne nouvelle ? » Sois positive Lydia. Essaye de voir le verre à moitié plein au lieu de te morfondre en râlant comme une enfant. « Et tu sais en quoi ça consiste d’être une messagère de la mort ? Ce que je veux c’est que si je reçois ses messages c’est pour une bonne raison, non ? » Tu doutais que ton pouvoir se limitait à prévenir la police que c’était inutile de se presser pour un cadavre. Est-ce que tu dois empêcher les morts que tu ressens ? Souvent, c’est trop tard alors tu supposes que ce n’est pas cela mais c’est quoi du coup ? Quel est l’intérêt de ce pouvoir ? Encore des nouvelles questions, ça faisait longtemps…

« Possible. » Tu lui souriais, tu étais ouverte sur ce sujet qu’il maitrisait bien mieux que toi. « On pourrait y aller ? Voir si devant le corps de ce Parker, il se passe un truc. Tu en dis quoi ? » Oui, tu es mouillé jusqu’au cou dans cette histoire alors autant foncer.

« J’ignore si cela est rassurant ou pas, mais on va dire que oui. » Tu lui souriais, tentant de faire bonne figure, tentant d’être positive malgré un esprit plus que tourmenté par ta réalité. Si le diable n’avait pas les réponses sur sa propre personne comment pourrais-je en avoir sur celle que je suis supposé être ? Surtout si tout cela est encore vague dans ton esprit. Bref, c’était un casse-tête qui n’était pas prêt de trouver une fin mais tu voulais malgré tout tenté de t’en rapprocher au maximum.

Tu écoutais ses pensées sur la mort et tu ne pouvais pas dire le contraire, c’était l’un des plus grands mystères de ce tombe. Est-ce qu’on va au paradis ? En enfer ? Ou sommes-nous simplement de la poussière qui disparait avec le vent et ne survit que dans les souvenirs ? D’autres encore parle de la réincarnation. Toi, tu n’as jamais vraiment eu d’avis sur tout cela, tu n’as jamais vraiment cherché non plus. Enfin il te semble. « Mais vous, vous savez. Ce qu’il se passe après la mort. » Bon point, pourquoi garder secret ce qu’il s’y passe ? C’était une bonne question. Un sujet surement réfléchis depuis des millénaires parce qu’en apparence, le dire serait plus simple, non ? Savoir qu’on est condamné à souffrir pour ses erreurs n’est pas un bon moyen de convaincre pour rester dans le droit chemin ? « C’était pareil pour vous ? Je veux dire, je ne connais pas toute votre histoire, je n’ai jamais été attentive à l’église le dimanche mais, vous avez dû penser que vous étiez maudit vous aussi ? » Ta grand-mère t’y poussais tous les dimanches et comme toutes les petites filles trop curieuse et rebelle, ce n’était pas ton élément. Trop de silence, trop de mystères, trop de structure mais tu connaissais les grandes lignes de l’histoire du tout-puissant et il était plus que clair que tu n’avais pas envie de douter des mots de l’homme en face de toi. Diable ou fou, dans tous les cas, tu avais le sentiment qu’en ce moment, il était le seul à te comprendre. Le seul en tout cas à ne pas regarder avec un drôle de tête face à ta réalité.

« J’espère juste que je ferais quelque chose de bien. » Tu haussais les épaules. Il était vrai que la mort était associé à des pensées négatives et jusqu’à présent, ce cri qui te brûles de l’intérieur parvient bien trop tard pour que tu puisses sauver ou aider qui que ce soit. Mais tu avais espoir, confiance en cet inconnu qui semble sérieux derrière son humour et son sourire charmeur. Tu lui demandes ensuite si vous pouvez vous rendre sur la scène de crime. Tu ne sais pas si cela va te servir mais tu veux croire que oui, croire qu’il pourrait peut-être voir des détails qui échappent à ton regard « humain ». « Je vous suis » Tu n’attrapes rien, ni ta veste, ni ton sac, tu le suis tout simplement jusqu’à une sublime voiture dans laquelle tu montes. Reniant les principes d’éducations de base de tes parents.