J'ai trouvé Finn et BB-8. Viens à l'aérodrome tout de suite !
J'ai relu ce message, encore et encore, comme si je craignais les avoir mal lu, comme s'il était possible que ces mots signifient autre chose que ce qu'ils indiquaient pourtant clairement. Est-ce que ça aurait pu être une mauvaise blague ? Non, impossible. L'humour de Poe n'est pas toujours le plus subtil, mais jamais il ne se hasarderait à plaisanter sur un sujet pareil. Je sais combien il a été affecté par l'absence de Finn, c'est une chose qu'il n'aurait absolument pas pu me cacher, même s'il l'avait voulu. Alors je dois en déduire que ces mots veulent dire précisément ce qu'ils expriment. Poe a bel et bien retrouvé Finn. Ou Finn a retrouvé Poe. Peu importe. Finn est là, il est enfin de retour... Et cet espoir de plus en plus maigre que nous avions de le revoir, cette étincelle que je cherchais à raviver du mieux que je le pouvais, avec parfois moins de détermination que je ne l'aurais voulu, n'a pas été vaine.
Dès l'instant où j'ai vu ce message, je m'en suis terriblement voulu. J'avais laissé mon portable dans mon sac, et je n'ai pas songé à le consulter une seule fois de la journée. Quand certains ne jurent que par ces petits appareils, je ne m'en sers jamais, pour ma part, qu'en cas d'urgence absolue ou pour m'organiser. Mon répertoire se limite à Ben, Poe et Sam, c'est dire. Alors oui, ce n'est qu'en terminant mon travail, tardivement, que j'ai pris connaissance du message en question. Aussitôt, j'ai appelé Poe, mais évidemment, j'avais loupé le coche. Poe m'a donné son adresse, sur Lockwood Hill, et je n'ai pas hésité une seule seconde avant de m'y rendre. Nous avions déjà perdu deux ans, je ne voulais pas perdre une heure, une minute de plus.
C'est totalement débraillée, du cambouis plein mon bleu de travail (je n'ai pas pris la peine de me changer) que j'arrive devant sa porte. C'est bien son nom, sur la porte. Enfin, son nom... Il ne doit y avoir qu'un seul Finn "Dameron" dans toute cette ville, et le choix qu'il a fait concernant son nom, s'il me fait sourire, ne me surprend pas le moins du monde. C'est logique, et c'est symbolique. Il était tout aussi évident pour Finn de se faire appeler Dameron que pour moi d'être appelée Skywalker.
Je sonne à la porte, impatiente. En mon fort intérieur, je prie pour qu'il soit bien là, mais je suis vite rassurée. J'entends du mouvement à l'intérieur. Et c'est bien Finn qui m'ouvre la porte. Un large sourire s'affiche immédiatement sur mes lèvres en le reconnaissant, et avant même de le saluer, je le serre contre moi.
❝C'est bien toi...❞, je dis dans un souffle, sans le lâcher tout de suite, comme si ce n'était pas évident. Avant de finalement daigner le lâcher. ❝Je suis tellement heureuse de te revoir. Tu vas bien ?❞
Dernière édition par Rey Skywalker le Mer 28 Juil - 13:13, édité 1 fois
Invité
Sam 17 Juil - 14:03
I thought I lost you
“Les amis : une famille dont on a choisi les membres.”
─ Rey était ici ? Vraiment ? L’information avait eu du mal à s’imprimer dans ton esprit quand Poe te l’avait transmise. Tu étais perdu entre un milliard de sentiments, mais ceux qui dominaient était sans nul doute le bonheur, l’impatience de la revoir et de la serrer contre toi, mais aussi une certaine forme de tristesse. Tu t’en voulais de ne pas avoir su la trouver avant, de ne pas avoir essayé de la chercher alors que vous étiez tous là depuis deux longues années. Tu t’en voulais d’avoir focalisé tes recherches sur Poe sans penser aux autres que tu pourrais aussi retrouver alors que tu avais toujours considéré Rey comme un membre à part entière de cette famille que tu t’étais construit, comme ta sœur de sang. Malgré les remords, seul le positif triomphait à la suite de cette révélation et une idée s’imposait immédiatement à toi — celle de la retrouver, de la voir. Vous aviez tant de choses à vous dire ! Curieux et attentionné comme tu étais, tu voudrais très certainement tout savoir dans les moindres détails de sa nouvelle vie ici. Un milliard de questions foulaient déjà ton esprit, mais une t’importait le plus « Tu es heureuse Rey, ici et maintenant ? » C’est sûrement celle-là que tu lui poserais en premier parce qu’autant avec elle qu’avec Poe, ton bonheur passait par le leur et par leur bien-être. Même si des liens plus qu’amicaux te connectaient à Poe, vous trois formiez le plus inséparable des trios. Si l’un des membres allait mal, les deux autres flanchaient aussi. Cette dynamique s’observait également dans les moments d’enthousiasme fou, comme à l’instant avec l’annonce de la présence de Rey dans ce monde que bien des gens ici considéraient comme étrange. Toi, tu l’aimais, juste pour les moments beaux qu’il t’offrait.
Ce n’est qu’en fin de journée que tu rentrais chez toi, après tes retrouvailles avec Poe. Tu ne réalisais toujours pas ce qu’il s’était passé aujourd’hui entre l’aveu de ton amour réciproque pour le pilote que tu admirais en secret depuis si longtemps et la présence de Rey. Ton sourire semblait figé sur tes lèvres et rien ni personne ne pourrait le faire tomber à présent. Tu étais entouré des gens que tu aimais, tu vivais ta vie comme tu l’entendais, toi qui, dès ton plus jeune âge, étais tombé entre les mains perfides du Premier Ordre. Jamais tu n’aurais cru pouvoir apprécier autant cette vie calme, presque banale alors que tu avais vécu dans l’action toute ton existence, même lors de tes premiers jours de liberté. Tout ce que tu voulais désormais, c’était vivre auprès de Poe et Rey, renforcer ces liens qui vous unissaient, et n’avoir plus aucun compte à rendre à personne et c’était bien parti pour. Toutefois, la journée était loin d’être terminée et te réservait des surprises, une surprise de taille ! Tu sursautais en entendant la sonnette retentir dans ton salon. Tu adressais un sourcil levé intrigué à la porte d’entrée. C’était Poe ? Logique : c’était le seul qui connaissait ton adresse après tout. Cette idée te faisait sourire ; tu lui manquais déjà, c’est ça ? Lui aussi pour être franc. Alors forcément, puisque tu t’attendais à découvrir le pilote derrière ta porte, tu finis bouche bée en découvrant une figure plus féminine et que tu connaissais très bien.
Poe avait donc dit vrai. C’est elle ! Elle est là ! Tu la regardais comme si tu venais de croiser le Messie en personne sur Terre et, tout comme elle, tu ne réalisais pas vraiment au départ, figé comme une statue de sel avec ta main encore cramponnée à la poignée. Tu en avais même encore la bouche ouverte avant que tes émotions ne te ramènent les pieds sur Terre. « Rey ! C’est vraiment toi ! » Dès que ses bras avaient entouré ton corps, tu fis de même avec les tiens en la serrant de toutes tes forces. Si elle savait ô combien tu lui avais manqué ! Tu retrouvais ta sœur, ta famille. Ton cœur se serrait de bonheur. « Tu m’as énormément manqué… Je suis si heureux de te revoir moi aussi. J’en reviens pas ! C’est dingue ! » Transit d’émotion, tu écourtais cette étreinte pour pouvoir te reculer un peu et la regarder. Un sourire éclatant fendait ton visage, les yeux embués de joie. « Je vais super bien. Surtout depuis que je te sais ici et Poe aussi. Et toi ? Pareil, j’espère ! » Un rire. Tu te permis en guise de preuve d’affection d’embrasser sa joue. Vous pouviez en profiter au maximum de ses retrouvailles maintenant qu’il n’y a plus aucune guerre pour vous séparer. Tu te poussais pour l’inviter à rentrer. « Fais comme chez toi ! Tu veux quelque chose à boire ? À manger ? » Tu refermais la porte derrière elle. Tu te dirigeais immédiatement vers la cuisine, complètement surexcité au point de presque sortir tout ce que tu avais dans tes placards pour sustenter correctement Rey. Tu voulais tant lui faire plaisir. Ton comportement de grand-frère attentionné était absolument adorable, surtout quand tu avais autant de mal à cacher ta joie. « J’ai tellement de trucs à te dire… Si tu savais ! » Notamment tes retrouvailles enflammées avec Poe. Tu voulais que Rey soit la première au courant et personne d’autre. « Et toi ? J’espère que tu es heureuse ici. » Un sourire plus doux tintait tes lèvres.
Le bonheur que Finn a de me revoir est tangible, communicatif et surtout réciproque. Il m'a manqué également. Après tout ce que nous avons partagé, tout le temps que nous avons passé ensemble, me retrouver soudainement sans lui, et pendant si longtemps a été particulièrement éprouvant pour moi. Mais il est là, à présent, petit à petit, je retrouve tous ceux qui comptent et ont compté pour moi, et je me sens plus heureuse, plus forte, plus sûre de moi. Il suffit d'une étreinte et de quelques mots de la part de Finn, et j'ai le sentiment que nous ne nous sommes jamais quittés. Que c'était hier que nous partagions notre dernière conversation. Le temps écoulé n'a pas la moindre importance, j'ai retrouvé mon frère, et il est hors de question que je le perde de vue à présent que c'est chose faite.
Je n'ai aucun mal à le croire sur parole quand il me dit qu'il va bien : ça se voit, ça se sent dans son sourire, dans le ton de sa voix, et je peux le comprendre d'autant plus facilement qu'il a dû se sentir bien seule jusqu'ici. J'ai eu la chance de retrouver Ben, puis Poe, assez rapidement. Je me suis peut-être sentie un peu isolée, parfois, mais jamais seule en revanche. Oh, je ne doute pas que Finn s'en soit tiré à merveille sans nous, il a de la ressource, et je suis convaincue que son caractère et sa bonne humeur auront clairement su séduire les personnes qu'il aura rencontré en notre absence, mais tout de même... quel bonheur d'être enfin réunis. Et quelle injustice qu'il nous ait fallu si longtemps pour que cela arrive.
❝Je n'ai jamais été mieux❞, je réponds avec un sincère sourire quand il me retourne la question.
Et je le pense bel et bien. Je n'irai pas jusqu'à dire que la situation est complètement idéale, mais elle ressemble de plus en plus à cela malgré tout. Il ne me manque que ce qui est dispensable ou presque. L'indispensable, en revanche, est à portée de mains.
❝Je boirais bien quelque chose... la même chose que toi, tiens❞, j'ajoute tout en entrant dans son appartement, que je découvre donc en détails, sans pouvoir m'empêcher de jeter un regard curieux à tout ce que je trouve à portée d'oeil, une façon comme une autre de m'assurer que tout va bien pour lui, qu'il mène une vie convenable, voire plus que convenable.
J'ai l'impression que c'est le cas. Le voir ici me réchauffe le coeur, j'ai le sentiment qu'il a toujours vécu là, comme s'il était dans son élément. Dans le fond, qu'il soit le plus à même de s'adapter à cette situation ne me surprend pas le moins du monde, c'est même plutôt logique, et je n'ai que d'autant plus envie de le prendre en exemple.
❝Honnêtement, oui, je ne pensais pas que je me plairais autant ici mais... je commence à m'y faire. Au début, je voulais m'en aller par tous les moyens, et maintenant...❞ Maintenant j'ai trop conscience de ce que je perdrais si je m'en allais. ❝Enfin... j'ai encore du mal à m'adapter à pas mal de choses, je suis parfois un peu nostalgique, et j'aimerais vraiment comprendre ce qui nous est arrivé mais... mais vie ressemble à une vraie vie, ici. J'ai un métier honnête, un logement...❞
J'hésite à lui parler de Ben. J'ai refusé de parler de mon rapprochement avec lui à Poe, parce que je sais pertinemment ce qu'il en pensera, mais avec Finn c'est différent, je pense qu'il pourra comprendre. Ceci dit, je ne veux pas aller trop vite en besogne non plus.
❝Et maintenant je t'ai retrouvé❞, j'ajoute avec un large sourire. ❝Et toi alors ? Comment ça se passe pour toi ? Et comment ça s'est passé avec Poe... Tu sais qu'il ne s'est pas passé un seul jour sans qu'il me parle de toi...❞, j'observe avec un regard malicieux, teinté d'une fausse innocence.
Je ne suis pas dupe, je les fréquente depuis trop longtemps pour ne pas me faire une très bonne idée de leurs sentiments respectifs. Quoique deux années ont peut-être pu altérer ceux de Finn, mais j'ai bien vu qu'il n'en était rien, en ce qui concerne Poe. Alors je me permets la question, qui n'est en rien innocente, je le reconnais.
“Les amis : une famille dont on a choisi les membres.”
─ Le bonheur de Rey faisait le tien. Voir ses sourires suffisait pour que tu retrouves un tant soit peu de bonne humeur. Si la question ne s’était pas posée quand tu étais seul, tu te demandais comment tu avais réussi à composer avec ce monde sans elle et Poe maintenant que tu l’avais en face de toi et que tu avais retrouvé le pilote depuis peu. Elle t’avait manqué. Terriblement. À tel point que tu regrettais de ne pas l’avoir retrouvé avant et de ne pas avoir plus cherché. Ce manque premier d’enthousiasme pouvait donner une certaine impression, tu le savais, mais elle était totalement fausse. Tu aimais Rey et jamais tu n’aurais pu l’oublier aussi facilement. Surtout pas après tout ce que vous aviez traversé. Puis, même si tu aurais aimé les retrouver toustes plus tôt, tu devais reconnaître que cette solitude avait été nécessaire. Autant pour te retrouver que pour apprendre à te connaitre parce que tu ignorais tout de toi, de la personne que tu étais au fond, de tes gouts, de tes envies… La faute au Premier Ordre qui avait tenté de faire de toi une machine après t’avoir arraché à ta famille dès l’âge de trois ans. Ainsi, même si la solitude t’avait au départ effrayé, vivre dans cet univers que tout le monde semblait vouloir fuir t’avait fait un bien fou, t’offrant cette renaissance que tu avais toujours cherchée. Mais pour en revenir à Rey, il est vrai que tu aurais pu te servir de la Force pour la retrouver. Mais jusqu’à maintenant, tu avais été dépossédé de ta sensibilité et surtout, tu n’étais pas sûr d’avoir le niveau de maîtrise adéquat pour te servir d’un tel pouvoir. C’est peut-être pour cette raison aussi que Rey non plus n’avait pas pu te retrouver par ce biais, comme vos liens à travers la Force étaient éteints. L’avait-elle retrouvé de son côté, d’ailleurs ? Comme l’arrivée sur cette île semblait avoir ôté tout pouvoir ou capacité spéciale à tout être. Tu lui demanderais plus tard, le moment ne se prêtait pas à ce genre de considération.
Pendant que tu lui servais un grand verre de jus d’orange (que tu avais fraîchement pressé toi-même ce matin), tu écoutais ses explications. Tu ne pouvais que la comprendre puisque tu avais été en proie aux mêmes sentiments lors de ton arrivée ici. Tu posais son verre devant elle sur la table avant de t’en servir un pour toi. « Franchement… Moi non plus je pensais pas que j’allais réussir à m’adapter à ce monde. Contrairement à toi, j’ai jamais cherché à m’enfuir par contre. La solitude me faisait flipper. Mais au final, elle m’a été bénéfique pour renouer avec moi-même et savoir qui je suis. » Tu lui adressais un sourire, prenant place en face d’elle. Tu t’enfilais une gorgée de ton jus tout en continuant d’écouter ce que disait celle qui faisait office de sœur dans ton cœur. Tu attrapais d’ailleurs dans ta main la sienne laissée à l’abandon sur la table et la serrais avec tendresse. « Tu mérites cette vie, Rey. Tu mérites vraiment d’être heureuse après tout ce que tu as traversé. » Et son bonheur, elle devait l’acquérir par tous les moyens qu’elle estimait bénéfiques pour elle. Et si cela impliquait Ben dans ce processus, et bien qu’elle y aille, sans aucune hésitation, sans s’inquiéter de ce que Poe ou toi pourriez penser. C’est ce que tu essayais de lui transmettre à travers cette phrase et tu espérais qu’elle avait saisi le message. Elle ne manquait pas de te rappeler inconsciemment que cette phrase était également valable pour toi quand elle te demandait ce qu’il en était de ton côté et qu’elle évoquait Poe.
Poe… Doux prénom qui transformait tout de suite ton rictus tendre en quelque chose de plus amoureux, de plus niais. Tu n’arrivais même pas à lui cacher, même dans ton regard si expressif animé par ton inconscient. Poe était la principale raison qui te faisait revoir ta position sur cette île étrange sur laquelle vous aviez atterri : certes, vous étiez bloqués ici pour dieu seul sait combien de temps, mais au moins, cette séquestration t’avait permis de vivre enfin une histoire avec celui qui occupait déjà tes pensées dans votre monde. Devant Rey, tu étais comme un adolescent qui crevait d’envie de raconter sa première histoire d’amour à sa meilleure amie. « Et bien… Avec Poe… » Un sourire malicieux aux lèvres, tu faisais encore durer un peu le suspens. « On est ensemble. Quand je l’ai retrouvé… Les choses se sont faites tellement naturellement. Comme si l’évidence était sous nos yeux et qu’on avait toujours refusé de la voir. » En réalité, vous en aviez toujours eu conscience, mais la guerre, la violence ne vous ont pas accordé le temps que vous méritiez. Vous aviez bien d’autres choses auxquelles penser. « Je pensais pas que je me sentirais aussi bien avec lui. Enfin, je veux dire… Je savais que je serais heureux avec lui, mais autant que ça ? Jamais. C’est vraiment comme une drogue pour moi. » Tu ne te sentais pas ridicule de penser que lui et toi étiez des âmes sœurs. Votre rencontre, votre histoire, ce lien si fort presque instantanément… Tu ne pouvais te résoudre à mettre cela sur le compte du hasard. Tu voulais même déjà l’épouser. Cette envie était presque viscérale et obsessionnelle, mais tu te disais qu’il était peut-être plus judicieux de profiter de ce temps qui vous étiez offerts. C’est alors que tu rebondissais sur un tout autre sujet qui était malgré tout lié : « Et toi… Tu as retrouvé Ben ? Je sais qu’il est ici alors… Je voulais savoir… Comment ça se passait pour vous. » Tu voulais lui montrer qu’elle pouvait se sentir en confiance avec toi et qu’elle pouvait en parler librement, en dépit de tous les mauvais sentiments que tu pouvais entretenir à l’égard de celui qui fut à l’origine d’un bon nombre de vos malheurs dans votre monde.
J’affiche un nouveau sourire tandis que Finn me parle de la manière dont il s’est adapté à ce nouveau monde qui est dorénavant le sien, le nôtre, et je pense comprendre parfaitement ce qu’il me dit. A une moindre échelle, j’avais moi aussi besoin de me trouver. Il est complexe de se connaître vraiment et de savoir se construire dans un climat de misère et de guerre perpétuelle, et pour ma part, j’ai passé trop de temps à espérer après le retour de mes parents, comme si faire la lumière sur mes origines m’aiderait à comprendre qui j’étais vraiment – avant de me rendre compte que non, bien sûr que nous ces origines ne nous définissent pas. En découvrant mes affinités avec la force et en les exploitant, j’apprenait à me familiariser avec une part de mon identité, jusqu’à la perdre finalement, comme ça, sans prévenir, à mon arrivée ici, mais là encore, c’était pour le mieux. Quand on ne peut plus se reposer que sur soi-même, on ne peut qu’acquérir une vision certaine de qui l’on est vraiment, avec une acuité, une justesse infinie et nécessaire. Et bien sûr que Finn en avait besoin plus que n’importe qui d’autre, lui que l’on avait enrôlé auprès du Premier Ordre, pour le fondre dans une masse informe de soldats au but écrit d’avance, sans aucun droit à l’individualité. Je comprends que Finn n’ait jamais cherché à s’enfuir. C’est même totalement normal. Ici, il peut être tout ce qu’il veut, et parce que je pense le connaître toujours, je sais me convaincre qu’ici, il pourra déployer l’ampleur de ses qualités humaines, si nombreuses, car je ne connais définitivement personne de plus méritant que lui… et savoir son bonheur fait immédiatement, naturellement le mien.
❝On le mérite tous les deux❞, je réponds avec sincérité et émotion quand Finn confirme que je mérite une vie telle que celle-ci. Parfois, il me faut encore m’en convaincre, mais Finn m’y aide parfaitement en cet instant, et bien évidemment, je le pense tout autant en ce qui le concerne. Si quelqu’un mérite définitivement le bonheur, plus que n’importe qui en ce nouveau monde, je n’ai aucune hésitation quant au fait qu’il doit s’agir, tout naturellement, de Finn.
Et ce bonheur, je veux croire qu’il peut autant passer par ce monde et notre amitié que par quelque chose d’autre également, de tout aussi essentiel et important. Et oui, je ne suis pas dupe de ce qui se trame – se tramait entre Poe et Finn. En ce qui concerne Poe, les doutes ont été levés depuis bien longtemps. Certes, il ne me l’a jamais dit directement, mais j’ai bien senti avec quels regrets il évoquait le souvenir de Finn avant de le retrouver. Et quand Poe m’a appris l’avoir retrouvé, son enthousiasme était tel qu’il ne pouvait dissimuler ni l’ampleur de son émotion, ni la nature de ses sentiments. Et évidemment, je ne demande qu’à les voir ensemble. Ils se complètent, tous les deux, et je les trouve parfaits ensemble. Bien sûr que je ne peux que vouloir leur bonheur.
Finn ne tourne pas autour du pot trop longtemps, et encore heureux, tandis qu’il m’avoue que oui, Poe et lui sont ensemble, et j’aime terriblement entendre Finn me parler de cette relation de cette manière. Je trouve ça à la fois beau et si logique. Qu’ils aient pu se retrouver, qu’ils s’aiment à ce point et puissent enfin le vivre, savourer un bonheur qu’ils ont tant mérité, vous pensez bien que ça me comble de joie.
❝Je suis heureuse pour vous.❞ J’affiche un sourire malicieux. ❝Mais je le savais, que ça arriverait forcément.❞ Je rajoute, m’amusant à mettre la charrue avant les bœufs. ❝Preums pour être la marraine de votre premier enfant.❞
Après quoi le sujet dérive sur Ben, et je comprends pertinemment pourquoi. Lui aussi n’est pas dupe de ce qui peut habiter mes pensées. Ne pas nous être vus pendant si longtemps n’y change absolument rien.
❝Ça se passe bien.❞ Je cherche les mots les plus justes pour présenter les choses. ❝Je sais qu’il s’en inquiète encore, mais il n’y a plus rien de Kylo Ren en lui.❞ Je laisse passer un temps de pause. ❝J’espère que tu me donneras l’occasion de te présenter le vrai Ben, celui que…❞ Mon regard se fait légèrement fuyant alors que je me racle légèrement la gorge. ❝… l’homme qui partage ma vie.❞