Il était une fois, dans une galaxie lointaine, dans un futur lointain... ft. Revan

Il était une fois
Dans une galaxie lointaine
Dans un futur lointain
Une planète nommée Dune
Un empereur doté de visions
Un chevalier disparu

La chaleur devenait intense, le soleil s’élevait dans l’horizon et les dunes semblaient alors s’embraser. Le jeune empereur observait l’épice faire scintiller le sable. Plus elle s’accumulait en un point, plus les chances qu’un vers des sables se manifeste, vienne, étaient manifestes. Leto sourit, il frappa le sable à plusieurs reprise. Il avait sentit le tambour sous ses pas en se déplaçant, il lui suffisait de frapper pour que les coups se répercutent et que le vers vienne plus vite. Il avait toujours aimé les vers. Il pouvait sentir leur présence, depuis tout petit, probablement parce que sa mère s’était gavé d’épice pour combattre les effets du stérilisant qui lui avait été inoculé par Irulan, l’épouse jalouse de Paul Atréides. Son père et l’empereur de Dune à l’époque. Leto n’avait connu son père qui avait choisi de s’enfoncer dans le désert, après être devenu aveugle à la suite d’un attentat, puis veuf à la naissance des jumeaux. Mais il avait toujours senti sa présence à travers les vies secondes qui s’accumulaient en lui. C’était du fait de ce double héritage qu’il pouvait sentir la présence des vers et les chevaucher sans les tiges de métal. Il grimpa sur ce grand-père, à la taille si imposante. Il aimait sentir le vent s’engouffrer sur son visage, il pouvait sentir sa peau qui n’était plus la sienne, constituée de nombreuses truites de sable. Il pouvait sentir le désert tout entier. Bientôt, il ne ferait plus qu’un avec, songea-t-il.

Mais avant cela, il devait enclencher le sentier d’or et revenir au palais où les ambassadeurs thelaxu l’attendaient. Il ne savait que trop bien ce qu’ils voulaient. De l’épice, en quantité. Ils l’utilisaient pour leur abominables créations dans leurs cuves, ces gholas qui imitaient si bien les morts. Il savait aussi qu’ils avaient tendance à éduquer les gholas, à leur implanter un programme secret servant leurs intérêts. Combien de familles avaient payés monstrueusement cher pour revoir un proche décédé pour ensuite le voir se comporter de curieuse manière ? Il pourrait mettre fin à tout ceci, il était l’empereur après tout. La guilde, le bene gessetti, la ligue des nobles s’étaient rangés à ses ordres. Ils avaient compris qu’il était allé plus loin que son père. Paul avait refusé de suivre ce chemin, craignant d’y abandonner son humanité, craignant le sacrifice à opérer. Leto l’avait fait, pour sa soeur jumelle, pour l’humanité, parce que les visions ne lui laissaient guère le choix, mais aussi parce qu’il avait envie de relever un tel défi. Leto avait toujours été curieux et joueur, téméraire aurait ajouté Irulan. Où était-elle ? Elle et Ghamina ? Sa soeur jumelle lui manquait tout autant que sa belle-mère. Mais les Thelaxu l’attendaient. Il remonta le long des cavernes creusées de tunnels qui constituaient son palais. Il avait délaissé l’ancien palais, monstrueuse création de son père, pour ces grottes naturelles dont l’enchevêtrement en faisait un labyrinthe où était si aisé de se perdre. Lui seul en connaissait tous les secrets. Il connaissait le désert.

Il gagna la grande salle où il recevait ses invités. Il préférait généralement les loger en de petits appartements, les laisser patienter puis se présenter à eux quand ils s’y attendaient le moins. Ainsi, il surprenait les invités et les prenaient à dépourvu. Mais il en allait différemment avec les thelaxu. Ces maudits ! Ils croyaient avoir du pouvoir sur lui, il fallait qu’il les mette au pas, comme tous les autres, ils finiraient par comprendre. Il s’avança, sa peau qui n’était pas sa peau, couverte d’écailles qui brillaient comme des paillettes d’or, était recouverte d’un manteau ornementé. Il n’avait couvert sa tête d’aucun symbol royaux. Il n’en avait pas besoin. Tous connaissaient son visage, il ressemblait tant à son père. Il possédait le nez droit des Atréides, leur regard buté et franc, leur menton en pointe, leurs lèvres fines qui se pinçaient si aisément lorsqu’ils réfléchissaient. Il observa les Thelaxu le saluer et se demanda combien de danseur-visage devait-il compter parmi eux. Les danseurs-visages étaient des espions pouvant imiter n’importe quel trait. Généralement ils tuaient ceux qu’ils imitaient et prenaient leur place. Ils pouvaient aussi changer de genre, de couleur de peau. Leto était curieux de savoir comment ils faisaient, mais surtout, il s’en méfiait. C’était un danseur-visage qui avait poussé son père à s’offrir au désert. Il les vit s’ouvrir pour dévoiler un sacophage d’obsidienne. « Que me voulez-vous ? » Demanda-t-il d’un ton las et peu aimable. « Seigneur, pardon, Empereur, nous venons vous offrir un présent, pour vous montrer que nous sommes reconnaissant que vous continuiez à nous livrer l’épice. » Leto haussa un sourcil. « N’espérez pas obtenir une livraison plus généreuse parce que vous m’aurez offert un cercueil. » Le sarcophage s’ouvrit révélant un visage inconnu. Leto était de plus en plus surpris. « Est-ce sensé me surprendre ? » Le thelaxu, un nain comme tous ceux de son espèce, prit un air outré. « Je vous assure, Empereur, qu’il s’agit d’un précieux cadeau. C’est un maître d’arme. » Le thelaxu se tourna vers l’homme en question, l’invitant à s’exprimer par lui-même. Leto de toute façon préférait le voir s’exprimer, il préférait tout sauf écouter ce nain qui croyait pouvoir le contrôler. L’empereur de Dune s’avança vers l’inconnu et lui demanda: « Dites moi pourquoi devrais-je vous garder à mon service ? »