Nous étions enfin arrivés devant le portail du manoir. Oh, cette vue, cette majesté, cette promesse de nuits inoubliables ! Je poussai le portail d’un geste théâtral, savourant le grincement sinistre des gonds, un son qui me rappelait combien cet endroit nous avait attendus, combien il avait souffert de notre absence, tout comme nous avions souffert loin de lui. Je l’invitai à passer devant moi, ne pouvant résister à l’envie de la suivre, de contempler sa silhouette élégante se mouvoir avec grâce entre les murs du manoir.
« Mon cher et tendre amour, bienvenue à la maison, » murmurai-je, mes yeux brillants d'une flamme nouvelle, alimentée par des souvenirs et des désirs réprimés trop longtemps.
Le manoir était tel que nous l'avions laissé, mais il y avait quelque chose de nouveau, une énergie, une force, comme si la maison elle-même s’était mise à frémir à l’idée de notre retour. Les escaliers, les chandeliers, les portraits poussiéreux semblaient nous saluer, comme des amis perdus depuis longtemps.
« Tish, » murmurai-je en m'arrêtant dans le grand hall, la regardant avec toute la passion que j'avais accumulée pendant ces années de séparation, « chaque brique, chaque pierre de ce manoir, attendait ton retour, tout comme moi. Et maintenant que nous sommes ici, plus rien ne nous arrêtera. Je veux te montrer à quel point tu m’as manqué, à quel point chaque seconde sans toi a été une éternité. »
Je l'embrassai alors, avec cette fougue qui me caractérisait tant, et qui n'avait jamais faibli, même après tant de temps. « Que le manoir soit le témoin de notre amour renouvelé, que les murs résonnent de nos rires et de nos murmures secrets, » dis-je en la serrant contre moi, ne voulant plus jamais la lâcher.
La nuit était à nous, le manoir était à nous, et nous allions en faire le théâtre de nos retrouvailles. Avec un sourire malicieux, je pris sa main et la conduisis vers l’escalier menant à notre chambre. « J’ai tant de choses à te montrer, tant de secrets à te murmurer. »
Alors que nous franchissions le seuil du manoir, l'air chargé d'une douce électricité, je sentais chaque fibre de mon être frémir d'anticipation. Le long tapis cramoisi qui couvrait les marches du grand escalier semblait nous inviter à gravir ces marches une à une, comme pour prolonger encore un peu ce moment d'intimité, ce retour si ardemment désiré. Je tenais la main de Morticia avec une tendresse infinie, appréciant chaque seconde où nos doigts s'entrelaçaient, formant un lien indéfectible que rien ni personne ne pourrait briser.
Les chandeliers éclairaient notre passage de leur lumière vacillante, projetant sur les murs des ombres dansantes, véritables spectres de nos émotions. Chaque pas résonnait dans le silence solennel du manoir, comme le battement d'un cœur énorme et ancien, celui de notre demeure, qui retrouvait peu à peu sa vigueur à notre retour. Arrivés au palier, je marquai un arrêt, laissant mes yeux se perdre dans les siens, ces yeux noirs qui avaient toujours su capturer mon âme. « Cara mia… » murmurai-je avec une intensité qui me surprit moi-même, « chaque moment que j'ai passé à parcourir ce monde, chaque péril que j'ai affronté, n'était qu'une préparation pour ce moment. Pour nous. »
Il n'y avait pas besoin de mots entre nous, pas à cet instant. Le langage de nos regards, de nos gestes, suffisait amplement. D'un mouvement délicat, je la guidai vers notre chambre, sans la lâcher, le cœur battant, chaque pas plus lourd de promesses que le précédent. La porte s'ouvrit avec un léger grincement, comme un ancien serviteur réveillé après une longue torpeur. L'air à l'intérieur était parfumé d'une odeur familière, celle du bois ancien, des draps de satin, et cette légère touche de roses noires qui flottait toujours autour de Morticia, un parfum que j'aurais pu suivre les yeux fermés jusqu'au bout du monde. Je la laissai entrer la première, mon regard ne la quittant pas un instant. Tandis qu'elle avançait dans la pièce, ses pas silencieux comme ceux d'un félin, je fermai doucement la porte derrière nous, coupant le monde extérieur, nous isolant dans ce sanctuaire privé. Nous étions enfin seuls, loin des regards indiscrets, loin de tout ce qui avait cherché à nous séparer.
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PRETTYGIRL
(709 mots)
Morticia Addams
▿ Ton univers : The Addams Family (1991) & The Addams Family Values (1993)
▿ Date de naissance : 06/06/1978
▿ Age : 46
▿ Métier : mère au foyer
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Côté cœur :
Let our love be a flame, not an ember,
Say it's me that you want to dismember.
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Tolérance à la douleur.
▿ Pseudo : dustywings
▿ Avatar : Anjelica Huston
▿ Copyright : avatar par Ameknos || signature: code par bat'phanie, gifs (+profil) par morticiasmoonflower@tumblr & la citation est le poème "Wild Nights" d'Emily Dickinson || côté coeur: "the masochism tango", par Tom Lehrer
Depuis l’instant où nous avons quitté ce que je ne peux décrire que comme une serre, ou un jardin botanique, je n’ai pas lâché la main de mon époux. Que ce soit la joie de l’avoir retrouvé, ou alors l’appréhension de le perdre à nouveau je ne pouvais le dire mais j’étais déterminée à ne pas le laisser s’échapper. Lorsque nous sommes sortis et nous sommes enfin engagés dans l’artère principale du quartier dans lequel nous nous trouvions, un milier de merveilles s’est offert à mon regard. Des créatures que je n’ai jamais vu autre part que dans les grimoires les plus éclectiques de notre famille volaient autour de nous, nous dépassaient, couraient gaiement sans le moindre souci au monde. Je ne peux réprimer un frisson de surprise ou de me rapprocher de mon Amour lorsque l’un de ces êtres me frôle d’un peu trop près. Où ai-je donc débarqué ?!
Mon chéri ?
Il serre ma main d’un ton rassurant et m’offre un sourire qui me convainc que, peu importe l’étrangeté du monde qui m’accueille désormais, je n’ai rien à craindre tant que j’ai mon fou Castillan à mes côtés. À chaque pas vers le manoir, je deviens plus confortable, si cela est seulement possible en talons aiguilles et corset. D’ordinaire je n’aurais jamais refusé la moindre forme de torture, mais il y a un temps pour tout et ce temps n’était définitivement pas maintenant. Je soupire avant d’appuyer mon visage dans le creux de l’épaule de Gomez, avançant d’une foulée synchronisée vers un but commun. Je m’amuse de ce que je vois, je me repose sur mon époux, humant l’arôme de cigare et de cologne que j’ai toujours associé avec lui.
Il ne faut pas bien longtemps avant que la silhouette familière du manoir se découpe à l’horizon du quartier que je découvre, et c’est avec une pincée d’anticipation que j’accorde la plus simple des questions: comment? La demeure que je découvre du regard est, planche par planche, la même batisse que nous avons appelé “home” depuis notre mariage. La même silhouette, les mêmes éclats de goudron sur le porche, témoin de notre accueil aux choeurs de Noël il y a tant d’années. Portail s’ouvre devant moi lorsque Gomez m’invite à le précéder et je ne peux que m’émerveiller devant le frétillement métallique lorsque je passe les limites de notre domaine. C’est… Comme si l’esprit du portique me reconnaît et jubile de mon retour, tout comme l’homme qui me suit et me dévore du regard s’extasie de nos retrouvailles.
Bienvenue à la maison.
Il m’enlace par derrière, doucement, déposant un baiser dans le creux de ma nuque avant de calmement m’encourager à avancer. À passer le seuil de notre demeure, à poser les yeux sur un bâtiment que je redécouvre alors que je l’ai quitté il n’y a que quelques heures.
J’ai toujours du mal à y croire, murmurai-je dans un soupir. Quelque part dans le manoir, je me persuade d’entendre le craquèlement d’électricité et le rire de mes enfants résonner, mais lorsque le spectre de mes sens se retire, je ne suis accueillie que par le silence brisé par la brise soufflant dans les étages. L’esprit de la maison semble accepter mon retour, également, même s'il ne peut m'offrir plus que l'écho de mes petits. Gomez semble accepter cet état des faits, puisqu’il porte voix aux preuves de l’accueil que les murs ancestraux m’offrent.
Tu veux me montrer, hmm?
Je ne peux nier être touchée par ce qu’il me dit, mais cela fait tellement longtemps que je n’ai pas partagé de moments avec lui que je ne peux m’empêcher une pointe taquine dans le ton de ma voix. Il ne semble pas immunisé à cette malice, en revanche. Gomez a toujours été facile à séduire, je n’ai qu’à exister et nos retrouvailles semblent allumer la flamme d’impatience qui manque de nous dévorer depuis que je suis arrivée.
Impatience.
Passion. Parce qu’à peine a-t-il terminé de parler que ses lèvres s’emparent des miennes comme si l'idée même d'être séparé de moi le tenait en horreur. À partir de ce moment, nos retrouvailles prennent une vie qui leur est propre, notre langage corporel retrouvant les expressions que cinq ans de séparation avaient effacés. Il me guide vers l’escalier principal, la familiarité des lieux et de l’intensité de nos ébats contribuant à la facilité que nous avons à nous déplacer. Ce n’est pas la première fois que nous nous laissons emporter à la ferveur de nos sentiments, même si les longues années de séparation ont attisé le brasier qui semble désormais déterminé à nous consumer. Je n’ai pas de difficulté à monter les marches, me reposant sur lui autant que je laisse dévorer mes sens. Il s’arrête sur le palier, et je profite de sa tempérance pour glisser mon regard dans le sien, caressant son visage de mes phalanges avec une douceur qui fait contraste à la fureur de notre contact, il y a à peine un instant.
Pour nous, je répète doucement, comme une promesse.
Il me guide jusqu’à la chambre principale du manoir, notre domaine conjugal, le temple de notre affection, et s’il me laisse découvrir les lieux la première en ayant été galant assez pour ouvrir la porte, je ne peux m’empêcher de me retourner dès le premier pas franchi. J’agrippe son col et je l’attire à moi avant de fermer la porte pour nous séparer du monde une fois pour toute.
Mon Sauvage… montre-moi.
Je ne cesse de l’embrasser assez longtemps que pour lui murmurer ces mots contre ses lèvres, préférant l’inviter à me dévorer plutôt que perdre mon temps à reprendre mon souffle. Qui a besoin de respirer lorsqu’ils sont proie à une passion pareille? Le temps à l’extérieur de nos fenêtres s’assombrit soudainement, l’éclat du tonnerre annonçant un cadre merveilleux pour nos étreintes. Je recule pas à pas avant de cogner une jambe contre notre lit et je me surprends, juste une seconde, à me demander si Gomez y a dormi seul toutes ces années. J’ai certainement eu du mal, de mon côté. C’est peut-être cette pensée qui redonne un souffle nouveau à mes offres de tendresse et de passion, déterminée à prouver aux diables et au monde entier que jamais plus il n’aurait à passer la nuit dans des draps glacés..
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Gomez Addams
▿ Ton univers : The Addams family (1991) & The Addams family values (1993)
▿ Date de naissance : 31/10/1974
▿ Age : 50
▿ Métier : rentier - mécène
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Côté cœur :
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Tolérance à la douleur
▿ La Chose
▿ Pseudo : ameknos
▿ Avatar : Raúl Juliá
▿ Copyright : ameknos
▿ Autre(s) compte(s) : Duncan & Martin & Doc' Ten & House & Zeus & Eric & Crowley & Papy & Jiraya & Sebastian & Severus & Jürgen & Kaecilius & Sweeney & Gomez & Nigel & Kristoff & Ezio & Corto & Beetlejuice & Garrett & Owen & Spencer
Morticia... rien qu'à la voir, mon cœur battait à tout rompre. Je l'observais alors qu'elle se mouvait dans notre chambre comme une panthère noire glissant à travers les ombres. Sa silhouette se dessinait contre la lumière pâle du crépuscule filtrant à travers les rideaux lourds de velours noir, et je ne pouvais m'empêcher de sentir une vague de désir m'envahir, plus puissante, plus impérieuse que jamais. La tempête qui se levait à l'extérieur n'était rien comparée à celle qui faisait rage en moi.
Elle s'était retournée vers moi, son regard brillant d'une lueur qui faisait écho à la mienne. Elle m'attrapa par le col avec une force et une passion que je ne connaissais que trop bien, et cette proximité, ce contact brûlant, me rappela combien chaque jour sans elle avait été une éternité glaciale. J'étais un homme à moitié, un naufragé sans son phare. Mais maintenant... maintenant, je l'avais retrouvée, et il n'y avait plus de place pour l'ombre de la séparation entre nous.
Ses lèvres trouvèrent les miennes encore et encore, chaque baiser un serment silencieux de ne plus jamais être séparés. Je sentais sa chaleur, sa vie contre moi, et une partie de moi voulait hurler à la lune de gratitude d'avoir retrouvé mon autre moitié, celle sans qui le monde n'était qu'un désert sans fin. Elle murmura, son souffle chaud contre ma peau, et ces mots — "Mon Sauvage… montre-moi." — allumèrent un feu dévorant en moi.
Je la pressai contre moi, sentant chaque contour, chaque courbe de son corps contre le mien. Mes mains glissèrent sur son dos, cherchant la peau sous le tissu, avide de ce contact direct, primal. « Tish, mon amour, ma vie, » soufflai-je entre deux baisers, la voix rauque, presque étranglée par l’émotion, « il n’y a pas un endroit en ce monde, pas un recoin de ce manoir qui ne connaisse notre histoire. Et pourtant, ce soir, nous allons tout réécrire, tout redécouvrir. »
Les éclairs déchiraient le ciel dehors, illuminant la pièce d'une lumière vive et fugace, chaque flash dessinant sur les murs les ombres mouvantes de nos corps enlacés. Le tonnerre gronda, comme pour accompagner la symphonie de nos retrouvailles. Je la fis tourner doucement, avec une passion contrôlée, jusqu'à ce que son dos soit contre le lit. Je me penchai sur elle, la dominant de ma stature, mes mains encadrant son visage parfait. Je voulais graver cet instant dans ma mémoire, chaque détail, chaque soupir, chaque éclat de ses yeux.
Elle me tira plus près encore, ne laissant aucun espace entre nous, et je sentis mon cœur battre à l’unisson du sien. Ce moment n’était pas seulement celui de la passion retrouvée, mais aussi celui des promesses renouvelées, des vœux silencieux échangés dans le secret de notre alcôve.
« Morticia, ma reine, ma déesse, tu es la lumière dans ma nuit, la flamme qui me consume et me sauve. »
Je plongeai sur elle, mes lèvres trouvant sa gorge, ses épaules, glissant le long de sa clavicule comme un amant redécouvrant un trésor perdu. Ses mains dans mes cheveux, ses ongles s’enfonçant légèrement dans ma peau, tout cela ne faisait qu’attiser mon désir, comme un brasier auquel on ajouterait du bois sec. « Tu m’as manqué plus que les mots ne pourraient jamais le dire, » continuai-je, ma voix réduite à un murmure rauque contre sa peau. « Chaque nuit sans toi était une torture. » Et certainement pas le genre de torture que nous aimions partager, oh non…
Elle répondait à mes caresses avec une intensité égale, ses doigts traçant des chemins brûlants sur ma peau, son souffle rapide contre mon oreille me faisait perdre pied. J’étais à elle, et elle était à moi, et plus rien d’autre n’avait d’importance. Je sentis la morsure douce de ses ongles dans ma chair, et cela fit naître en moi un grondement de plaisir profond, presque animal.
« Tish, » murmurai-je, mon souffle se mêlant au sien. « Ce soir, je veux te faire oublier ces années de solitude, te rappeler à chaque instant combien je t’aime.»
Je la soulevai légèrement, glissant mes bras sous elle pour la rapprocher encore plus de moi. Je pouvais sentir la chaleur de son corps à travers le tissu fin de sa robe, et cela m’enivrait, me poussait à la folie douce. Ses lèvres retrouvèrent les miennes, et ce baiser fut plus profond, plus long, plus intense, comme si nous cherchions à fusionner, à ne faire plus qu’un.
Le tonnerre gronda de nouveau, et je levai la tête, regardant vers la fenêtre. La pluie s’était mise à tambouriner contre les carreaux, une symphonie sauvage qui semblait accompagner le rythme de nos cœurs. Même le ciel semblait pleurer de joie pour nous.
Je la fis basculer doucement sur le lit, mes mains glissant le long de son corps, cherchant chaque endroit sensible, chaque point qui la ferait frémir. Ses réactions, ses soupirs, ses murmures, tout cela était une musique à mes oreilles, un chant que je n’avais pas entendu depuis trop longtemps.
« Je t’ai attendue, chaque nuit, chaque jour. Et maintenant que tu es là, je ne te laisserai plus jamais partir.» Je m’arrêtais un moment, la regardant dans les yeux, mes mains caressant doucement ses joues. « Que chaque instant soit une célébration de notre amour, que chaque jour soit un jour volé au destin. Et que ce soir, nous réécrivions notre histoire, plus intense, plus belle que jamais. »
La passion montait, irrésistible, et je ne pouvais plus attendre. Je sentis mes mains trembler légèrement alors que je les posais sur ses hanches, mes lèvres se posant sur son front dans un baiser de dévotion totale. « Je vais te montrer tout ce que nous avons manqué… » Et dans la lumière éclatante des éclairs, sous la couverture du tonnerre, nous laissâmes enfin le monde derrière nous, plongés dans la nuit de nos retrouvailles.
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PRETTYGIRL
(982 mots)
Morticia Addams
▿ Ton univers : The Addams Family (1991) & The Addams Family Values (1993)
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J’avance dans notre chambre matrimoniale d’un pas lourd, lent, chaque geste étant presque calculé pour maximiser l’absorption de l’esprit résidant dans les lieux. Sur ma droite, le soleil crépusculaire laisse ses rayons agresser mes yeux un instant avant de mourir derrière l’horizon, ma main se levant pour me protéger de la lueur qui n’a pas pu être filtrée par les volets. Je me souviens de ce jour, il y a si longtemps, où les rayons d’une autre étoile ont tout autant assailli mes sens et avec quelle bravoure mon époux avait bravé le danger lumineux pour dire de m’apporter confort et vengeance. Je frissonne au souvenir de cette nuit-là, des nuits qui ont suivi, de la vivacité que j’ai toujours pu retrouver dans l’essence même de qui il était, jusqu’à ne plus avoir qu’un souvenir pour égayer mes soirées.
Nous avons toujours été enjoués à l’idée d’une sévère séance de torture, trouvé plaisir et satisfaction dans la douleur que ça peut offrir… mais je ne souhaiterais la solitude de ces dernières années à nul autre. Personne ne mérite de ressentir ça.
Ce soir, je veux te faire oublier ces années de solitude…
Une fois encore, c’est comme s’il lisait dans mes pensées, saupoudrant mon être de baisers alors que je peinais presque à trouver le rythme à adopter pour lui rendre l’intensité de ses affections. Nous n’avions jamais été particulièrement timides dans l'expression de nos ébats, l’avis des autres nous important si peu que nous n’avions d’yeux que pour nous. Gomez m’attire à lui au moment précis où le ciel s’ouvre et un déluge torrentiel frappe nos fenêtres, et je ne peux qu’apprécier la bonne augure d’un tel changement atmosphérique. Les cieux craquent d’électricité, et il m’attire à lui, m’arrachant le peu de souffle que je me permet par l’intensité de son étreinte.
Je ne comprends pas comment j’ai pu vivre sans toi…
Une fois encore, ce même étonnement, cette simple vérité à l’idée d’avoir pu survivre jour après jour malgré la morsure de la séparation. Bien sûr, je n’étais pas née pour me morfondre et j’ai rapidement repris le poil de la bête, mais je n’étais pas réellement moi sans lui.
Pas de Morticia sans Gomez, en quelque sorte. Ça a toujours semblé être une vérité fondamentale de notre relation…
Je l'embrasse, je sombre, mais que ça soit par magie typiquement Addams, ou alors par la force de l’homme qui me penche par-dessus les draps, ma descente est lente, calculée, soignée. Et tout à la fois, je ne suis absolument pas capable de cesser ma redécouverte de sa figure. Lorsque mes mains flattent son torse et redécouvrent les lignes de sa silhouette malgré les vêtements qui nous séparent encore, Gomez me pose au milieu du lit avec toute la délicatesse qu’il m'ait jamais adressé, et mon cœur se serre au souvenir de toutes les nuits passées sans ce sentiment d’appartenance. Sans le réconfort de sa présence, la brûlure de ses sentiments.
…a day alone, only that would be death.
L’écho de ses paroles se mêle aux effusions d’affection qu’il fait résonner contre ma peau, et pour la première fois depuis cinq ans j’ai enfin l’impression de renaître. De m’extirper du caveau glacé dans lequel je m’étais laissée sombrer pour aller me brûler à l’éclat de sa passion. Après un début calculé, tendre, l’instinct reprend bientôt le dessus sur l’atmosphère de moins en moins romantique de la pièce, laissant volontier l’émotion guider la mélodie des cœurs qui se retrouvent. Les baisers se font plus brouillon, moins tendres, chaque mouvement semblant être basé dans l’instinct des retrouvailles plutôt que l’attention des amants. Gomez est incroyable dans son affection, impitoyable dans la tâche qu’il s’est imposé: réapprivoiser ma silhouette, prendre un plaisir malsain à me faire réagir là où je n’offre jamais autre chose au monde qu’une expression froide et fermée. J’entends un déchirement résonner dans la pièce, et si je doute que mon époux ait eu l’idée d’arracher mes vêtements, je n’hésite pas à imaginer que notre hâte commune ait probablement contribué à la destruction du vêtement.
Il y a une certaine vulnérabilité dans son regard lorsqu’il s’arrête un instant pour déclarer son intention à mon égard, et tout d’un coup c’est comme si nous venions de nous rencontrer à nouveau, un retour aux sources, à l’enthousiasme brûlant à l’idée de partager le reste de nos jours avec l’autre. Il a toujours été plus aisé pour lui de s’exprimer, alors que mes mots meurent sur mes lèvres avant d’être avalés par un énième baiser destiné à me faire taire. J’ai envie de partager son serment, de jurer à mon tour ne plus jamais quelque chose d’aussi ordinaire qu’un monde parallèle avoir raison de nous, mais l’intensité du moment me condamne au silence. Je ne doute pas qu’il comprenne le sentiment, de toute manière, n’ayant jamais été une créature de trop de mots.
Je capture ses mains dans les miennes avant d’entrelacer nos doigts et de l'embrasser comme je ne l’ai pas embrassé depuis longtemps. Lorsque nos ébats embrasent enfin le lit matrimonial, je ne peux que soupirer de plaisir à l’idée d’être enfin chez moi, encadrée par les flash lumineux d’un ciel furieux. Je murmure des mots en Français à l’oreille de mon amour, et salue avec brio le regain d’enthousiasme qui promet de marquer les heures à venir. La demeure elle même allait être le témoin involontaire des émotions retrouvées.
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Au matin, une fois n’est pas coutume, je suis la première à me réveiller: Gomez est souvent le premier à se lever, mais il est si rarement le premier à ouvrir l’oeil. Et comme à mon habitude, je glisse mes doigts dans ses cheveux dans une caresse qui semble apaiser son repos, garder éloigner l’horreur de ses démons. Non pas que je ne lui souhaite jamais de doux cauchemars, mais admirer sa forme assoupie à cette heure matinale a sur moi l’effet d’une oasis devant un assoiffé perdu dans le désert. J’ai vécu sans cette image pendant cinq ans et aujourd’hui je risque de ne plus pouvoir m’en passer. Assise contre le dossier de notre lit, je l’observe, j’étudie ses traits, je m'étire doucement pour ne pas le réveiller tout en appréciant la morsure de raideur musculaires témoignant de nos activités nocturnes. Ma caresse glisse jusqu’à sa joue et je me demande si ce n’est pas ça qui finit par l’arracher au monde des rêves. Il ne lui faut pas bien longtemps pour paraître totalement réveillé, et j’accueille son retour par un baiser languissant, pâle écho des échanges offerts il n’y a pas si longtemps
Bonjour, mon Démon.. Bien dormi?
La question est simple, certes, mais il y a une certaine chaleur dans le ton de ma voix qui doit lui être impossible d'ignorer.
Dernière édition par Morticia Addams le Dim 17 Nov 2024 - 3:56, édité 1 fois
Gomez Addams
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Ah, cette nuit… une nuit où le temps semblait se plier devant la force de notre passion, où chaque seconde s’étirait pour se fondre en une éternité. Elle fut une célébration sauvage, un acte d’adoration réciproque, où nous nous retrouvâmes comme deux âmes enfiévrées qui s’étaient perdues trop longtemps. Dès l’instant où nos corps s’étaient enlacés, une énergie ancienne, presque mystique, s’était éveillée dans la chambre, imprégnant chaque recoin de cette pièce qui connaissait tant de nos secrets et de nos promesses. Le tonnerre grondait au-dehors, mais ce n’était qu’un murmure face à la tempête que nous déchaînions entre ces murs, une passion brute et dévastatrice qui consumait tout sur son passage.
Je me rappelle de ses mains, fines et délicates, qui glissaient sur ma peau avec une précision exquise, éveillant en moi des frissons que je n’avais connus qu’auprès d’elle. Elle me redécouvrait, chaque toucher, chaque baiser étaient l’expression d’une patience brisée, d’une absence trop longue, d’une douleur silencieuse qui prenait enfin fin. Elle explorait chaque contour de mon corps comme une terre qu’elle s’était jurée de reconquérir. Et moi, je la voulais tout entière, sans retenue, avec la même fougue qui m’avait embrasé le cœur le jour où je l’avais vue pour la première fois.
Nous fûmes tour à tour tendres et sauvages, nos gestes passant de la douceur à l’ardeur, comme si nous cherchions à emprisonner tout l’amour, toute la douleur de notre séparation dans chaque étreinte. Je sentais son souffle chaud contre mon oreille, des murmures en français, des mots empreints d’une intensité qui me rendaient fou, me poussaient à l’aimer encore plus fort. Je pouvais presque entendre le manoir lui-même frémir, témoin silencieux de cette communion retrouvée, ses murs résonnant des échos de nos voix, de nos soupirs, de nos rires entrelacés.
À un moment, je l’avais soulevée, la portant avec une révérence presque religieuse, comme si elle était une divinité à laquelle je m’offrais entièrement. Elle riait, un rire profond, chaud, qui résonnait contre mon torse, un rire que je n’avais pas entendu depuis trop longtemps. Je l’avais allongée sur le lit avec une tendresse qui n’appartenait qu’à elle, et la voir là, sous moi, son regard brûlant de désir, fit naître en moi une gratitude sans bornes. Elle était là, réelle, tangible, sa silhouette se découpant dans l’ombre, et dans ses yeux, je voyais tout l’amour que nous avions partagé, tout ce que nous avions traversé, et tout ce qui nous attendait encore.
Le reste de la nuit fut une danse, un enchaînement parfait où chacun de ses mouvements répondait aux miens, où chaque baiser semblait se fondre dans le suivant, comme une symphonie sans fin. Ses mains, ses lèvres, tout en elle m’attirait irrésistiblement, et je la suivais, prêt à tout lui donner, à me perdre en elle encore et encore. Il y eut des moments d’une intensité quasi spirituelle, où nous restions un instant immobiles, plongés dans le regard de l’autre, comme pour capturer ce moment et l’ancrer dans nos âmes pour toujours. Puis l’élan reprenait, plus fort, plus puissant, une force inarrêtable qui nous emportait à chaque instant plus loin dans les profondeurs de notre amour retrouvé.
Quand le matin pointa enfin à l’horizon, le monde autour de nous avait disparu. Nous étions deux âmes enfin réunies, le cœur battant à l’unisson, les corps encore entrelacés, comme si la nuit elle-même avait fusionné nos essences pour ne plus jamais nous séparer. Je la contemplais, épuisé mais comblé, et dans cette lumière naissante, je sus que cette nuit serait gravée en moi comme la preuve éternelle de notre amour, de cette passion que rien ni personne ne pourrait éteindre.
Le matin filtrait doucement à travers les rideaux épais, révélant Morticia assise contre le dossier du lit, une silhouette d’ébène baignée dans la lueur pâle de l’aube. Mes yeux s’ouvrirent lentement, s’accommodant à la lumière douce, et aussitôt, je la vis. Mon cœur se serra d’émotion, savourant la vision de cette déesse sombre veillant sur moi, me caressant avec une tendresse que seule elle savait exprimer, aussi silencieuse et féroce qu’un pacte secret entre nos âmes. Elle murmura, douce comme la caresse d’un couteau, « Bonjour, mon Démon... Bien dormi ? » Un sourire se dessina sur mes lèvres, et je pris sa main dans la mienne, la portant à mes lèvres pour y déposer un baiser langoureux. « Dormir ? Est-ce possible, quand mon âme est en éveil rien qu’à la pensée de toi ? » Mes yeux se posèrent sur elle, avides, comme si la nuit passée n’avait été qu’un prélude, une promesse d’autres étreintes à venir. « Mais oui, ma belle, ma tentatrice… je crois que j’ai dormi d’un sommeil si profond que même la mort m’aurait semblé moins douce. »
Je la contemplai, buvant chacun de ses traits, chaque ligne parfaite de son visage, qui me rappelait un tableau vivant, peint dans les ombres et la lumière. Elle semblait à la fois paisible et conquérante, telle une reine victorieuse après une bataille, se délectant de son triomphe. Sa main caressait toujours ma joue, et cette tendresse éveillait en moi des désirs que je croyais pourtant rassasiés. Mais avec Morticia… il n’y avait jamais de satiété, seulement un appétit toujours renouvelé. Je laissai échapper un rire bas, presque murmuré. « Oh, Tish, » susurrai-je en laissant glisser mes doigts sur son bras nu, traçant des cercles doux, mais fermes, sur sa peau, « De telles retrouvailles… je ne crois pas que les mots puissent exprimer ce que j’ai ressenti. J’étais possédé, cara mia, possédé par toi, comme aux premiers jours, comme à notre premier serment. »
Elle me regarda, ses yeux noir d’obsidienne scintillant d’une étincelle que je ne pouvais qu’adorer. Dans son regard, je vis la promesse de tant d’autres moments volés, de nuits passionnées, de jours partagés dans cette danse infinie qui était la nôtre. Lentement, je m’assis à ses côtés, laissant mes doigts errer dans ses cheveux comme si je cherchais à emprisonner l’essence même de notre nuit passée.
« Vois-tu, Morticia, je pourrais dire que cette nuit m’a redonné la vie, mais… » Je posai une main sur ma poitrine, feignant un soupir théâtral, « Mais c’est toi, ma beauté ténébreuse, qui me fais vivre, bien plus que le battement de mon cœur, bien plus que l’air que je respire. » Je la pris dans mes bras, savourant la sensation de son corps contre le mien, chaud, vibrant. « Sans toi, chaque jour était une condamnation. Mais maintenant, avec toi à mes côtés… chaque instant devient éternité. »
Elle murmura quelques mots en français, des mots doux, presque comme une chanson ensorcelante qui éveilla mes instincts les plus profonds. Sa main glissa sur ma nuque, et ses lèvres trouvèrent les miennes, dans un baiser qui scella toutes les promesses échangées, tous les serments que nous n’avions jamais cessé de nous faire, même dans l’absence.
« Que dirais-tu, Tish, de prolonger ce moment éternel ? » soufflai-je en me détachant de ses lèvres juste assez pour plonger mon regard dans le sien. « Le manoir est à nous, les ombres de ses couloirs sont nos témoins, et je suis… affamé de toi, comme si le temps lui-même cherchait à nous rattraper. »
Elle esquissa un sourire mystérieux, et je sentis une vague de plaisir m’envahir à cette vue, comme une promesse tacite de mille délices encore à partager. Doucement, je l’attirai à moi, glissant ma main le long de sa taille, savourant chaque frémissement sous ma caresse.
« Morticia, mon amour… cette nuit était la première d’une série d’éternités que je veux partager avec toi. Plus jamais je ne permettrai que quoi que ce soit nous sépare. Tu es mon tout. » Je l’embrassai de nouveau, laissant nos souffles se mêler, et je sus, à cet instant, que tout ce que nous avions traversé, tout ce que nous avions enduré, n’était qu’un prélude, un prélude à un amour plus fort, plus sauvage, plus éternel encore.
Alors, sans un mot de plus, nous laissâmes le jour entrer doucement dans notre chambre, encore enveloppés dans l’ombre de la nuit, dans l’intimité sacrée de nos retrouvailles.
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PRETTYGIRL
Morticia Addams
▿ Ton univers : The Addams Family (1991) & The Addams Family Values (1993)
▿ Date de naissance : 06/06/1978
▿ Age : 46
▿ Métier : mère au foyer
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Côté cœur :
Let our love be a flame, not an ember,
Say it's me that you want to dismember.
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Tolérance à la douleur.
▿ Pseudo : dustywings
▿ Avatar : Anjelica Huston
▿ Copyright : avatar par Ameknos || signature: code par bat'phanie, gifs (+profil) par morticiasmoonflower@tumblr & la citation est le poème "Wild Nights" d'Emily Dickinson || côté coeur: "the masochism tango", par Tom Lehrer
L’orage reprend de plus belle, même si la naissance d’un nouveau jour amène avec lui un brouillard qui semble déterminé à couvrir l’horizon, du marais au cimetière, enlaçant les gargouilles du manoir comme autant d’amants cherchant à étouffer la décoration architecturale. L’automne avait bien commencé, Halloween n’allait pas tarder à arriver et avec cette célébration bénie, la délicieuse cacophonie de cris terrifiés, murmures funestes de gens n’ayant pas eu la moindre idée de ce à quoi ils s'engagent lorsqu’ils sonne à la porte du manoir. Il y a une certaine vie à la demeure, et l’esprit du manoir semble frétiller autant d’impatience que moi, manifestant son enthousiasme (ou alors son propre souhait de bienvenue à mon égard) sous la forme d’une branche battant la fenêtre au gré du vent et de la pluie, offrant un tempo régulier qui a presque épousé l’intensité de nos retrouvailles.
La mort aurait certainement semblé moins… tumultueuse, dis-je d’un sourire narquois en arrachant mon attention de l’arbre mort frappant de son ombre les murs de notre chambre, marquant les murs de formes grotesques alors que Gomez semble décidé à noyer ma chair sous l’assaut de ses affections.
Après une nuit comme nous venions de vivre, les premiers rayons de l’aube se prêtent à une attitude plus posée, plus contemplative: mes yeux caressent du regard le moindre trait s’offrant à moi, consignant à ma mémoire la moindre différence ayant marqué son expression dans les années qui nous ont séparées. Je trace d’un ongle acéré la ligne discrète d’une ride accompagnant ses yeux alors qu’il les ferme lentement et penche sa tête pour la reposer dans ma main; ce monde a durcit ses traits, affermis ses expressions, et je me découvre une envie soudaine de réapprendre à le découvrir, à dévoiler peu à peu toutes ces petites choses faisant de lui l’homme que j’ai toujours aimé. Je le sens frissonner sous la tendresse si peu caractéristique de mes attentions, et je ne peux réprimer un sourire charmé lorsqu’il lui est impossible de résister à l’appel de mon toucher.
Je m'enivre du pouvoir que ça me donne sur lui, touchée une fois encore par l’intensité de ses ébats et la sincérité de ses mots. Je n'appartiens qu'à toi, corps et âme, Gomez. Tienne depuis le jour où tu as gravé mes initiales sur ta jambe, je termine en caressant son visage, faisant écho à une déclaration faite il y a si longtemps et frottant son menton avec une manucure qui aurait fait souffrir n’importe qui d’autre.
Il s’installe à mes côtés, notre rôle échangé en silence et complicité: moi contre son cœur et lui avec sa main plongée dans ma chevelure, caressant doucement comme le jour où nous avions retrouvé Fester. L’homme est certainement sanguin, le doux murmure de muscles endoloris servant de témoin à la passion qui l’a animée pendant tant d’heures, mais c’est tout autant de tendresse qui me met à l’aise: pour la réputation que nous avons parfois démontré, inlassables l’un de l’autre, il y a ces moments de calme avant la tempête où nous prenons un soin particulier à nous inquiéter de l’autre. Une intimité telle qui ne peut être définie par des ébats fougueux ou une réunion charnelle. Le désir de retrouver mon mari naît sous bien des formes, surtout maintenant que le manoir nous a retrouvé, lui aussi.
Sans toi, chaque jour était une condamnation.
Je frissonne d’inconfort, le souvenir de la séparation encore trop récent dans mon esprit pour être complètement congédié. J’enlace une jambe entre les siennes et le capture un peu plus fortement d'une étreinte déterminée, serrant contre moi la seule personne que je refuse de laisser échapper à nouveau. Plus jamais, je grogne contre sa peau. Souvent, je me permet le français pour le rendre dingue, pour m’amuser de sa réaction instinctive et savourer les bénéfices que ça m’octroie lorsque l’homme perd ses moyens et passe les minutes suivantes à me ravir. Mais cette fois… Cette fois, je suis plus féroce dans ma déclaration, comme si mes mots mettaient au défi quiconque écoute de nous séparer à nouveau. Pour une fois, peut-être pour la première fois, mes mots n’avaient pas l’intention de raviver l’intensité amoureuse de mon fou castillan, mais bien de déclarer au monde entier que je n’allais certainement plus me laisser faire. Je resserre mon étreinte avant de poser un baiser sur le torse nu qu’il offre à mon regard; une détermination à tout épreuve scellée par la tendresse que je ne promettais qu’à lui.
S’il y a eu une morsure dans mes attentions, je ne réagis pas, préférant au contraire sourire à m'abreuvant de la réaction du patriarche de notre clan. Et je ne peux totalement accepter le blâme: l’homme me rend folle et si mon désir de protection se manifeste dans une déférence un peu plus violente à son égard, je doute qu’il trouvera à s’en plaindre. J’alterne entre tendresse et brutalité, apaisant de baisers là où la chair commençait déjà être plus rouge, plus sombre suite à mon affection, mon désir de marquer sa chair assez similaire à la folie qui s'était emparée de moi lors de nos premières nuits. Et Gomez ne semblait pas s’en plaindre. Au contraire, sa respiration saccadée lorsque mes lèvres se referment contre sa chair est un messager tout aussi clair de ce qu’il peut bien penser de telles attentions..
N’as-tu pas promis de tout me montrer, mon Amour?
Il n’est pas prévenu lorsque je me lève légèrement pour m’installer sur sa taille, capturant sa silhouette sous la mienne avant de répondre à ses mots par des gestes ne laissant aucune équivoque. Gomez a toujours été le meilleur orateur, de nous deux, et j’éprouve des difficultés à exprimer verbalement l’intensité de ce que je cherche à lui faire comprendre. J’espère qu’il parvient à le lire dans mes yeux, au moins un instant… même si au bout de quelques instants, je finis par me pencher à nouveau vers lui et capturer ses lèvres en distraction pendant que mes mains capturent les siennes d’une emprise serrée. Je force la séparation de son toucher et force la captivité de ses mains contre le coussin, juste au-dessus de sa tête, n’offrant comme réponse à sa demande que l’écrin intime de notre propre éternité.
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Rekindling the Darkness || ft. Morticia
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