But it's a funny thing, life is. No matter what you have planned, there's always going to be that one thing that comes along and says, haha fuck you, this is what's going to happen now. - Tales of Verania tome 2 de T.J Klune
L’enquête ne serait pas simple. Certaines étaient rapides. Nines entrait dans une pièce, le coupable avouait, et fin. Mais là, le corps découpé en morceaux, quasiment en petit cube, avec un aspect pervers et sadique… Nines savait que ça allait mettre plus de temps que ça. Mais peu importe. Résoudre des enquêtes l’aidait à être lui-même. Trouver les pièces du puzzle, le terminer, envoyer le coupable sous les barreaux… Ca le détendait. Et puis, aujourd’hui, l’équipe qui s’occupait de tout ce qui était médecine légale et autres prises d’ADN, comptait parmi eux une personne que l’ancien androïd “appréciait”. Pas qu’ils furent amis. Pas qu’ils prenaient une bière le soir en sortant du boulot. Mais plutôt, ce type là, était juste bon dans son travail, sérieux, et en prime, “force de proposition”. Et surtout, il ne cherchait pas à causer pour causer. Nines, donc, l’aimait bien.
Ainsi, c’était une bonne journée. Jusqu’à ce qu’il fallu interroger le mari de la victime. Il semblait désespéré, ce pauvre vieux. Dans la cinquantaine, bedonnant et aux cheveux blancs, il paraissait faire la moue, et à deux doigts de se mettre à pleurer. Sauf qu’il avait aussi le rôle de celui qui avait découvert le corps. Il valait donc mieux lui causer pour obtenir le nécessaire.
Nines prit conscience que le photographe, celui qu’il appréciait, était toujours à ses côtés, non loin. Il le laissait être là de toute façon. Il n’allait pas le rejeter. Dans tous les cas, il s’avança vers le témoin, et en restant debout - même si ça restait impressionnant à voir -, il lâcha :
“Bonjour monsieur….C’est bien vous qui avez retrouvé le corps ?”
Calme, posé, et surtout, il avait la sensation de quelque chose qui le titillait. Quelque chose de familier. C’était étrange. L’homme lui, tentait toujours de se retenir de pleurer. Ou de vomir. Ou les deux peut-être.
“...Vous appelez ça un corps, vous ?!”
Nines ressentis sa colère. Il grimaça. C’était…Etrange. Quelque chose n’allait pas. Au delà de l’impression familière, du petit picotement, du fait qu’il percevait plus de détail que d’ordinaire - l’homme ne prenait pas soin de ses ongles probablement à cause d’un métier dans le jardinage -.
L’enquête ne serais pas simple. Heureusement, peut-être, qu’il n’y avait que du bon personnel autour de lui.
Tim n'était pas préparé mentalement, physiquement et émotionnellement à gérer avec les pleurs d'un conjoint ébranlé. Déjà il avait dormi comme une merde (et vraiment, quelle surprise, pourquoi était-il encore surpris-), une piste dans une de ses enquêtes tournait en rond depuis maintenant beaucoup trop longtemps à son goût (et c'était une personne très patiente, ça en parlait quant à la piste) et un logiciel qu'il développait pour forger des documents pour expliquer ses absences subites à l'école n'avançait pas comme il le souhaitait.
En résumé, aujourd'hui n'était pas une de ses meilleures journées.
Il était arrivé sur la scène de crime avec une mine de cochon dû à son (environ) 2 heures de sommeil, déjà peu bavard de base et encore moins disposé à discuter maintenant. Comme d'habitude, il avait enfilé la combine protectrice et s'était mit au travail de photographier la victime et les preuves autours de l'appartement. Mort brutale pour un petit matin vraiment, découpé en morceau comme un vulgaire animal au boucher. Tim en avait vu des vertes et des pas mûres, mais ça... Ça montait assez haut sur son échelle aux côtés des victimes du Joker ou celles du Professor Pyg. Mais rien ne vaincrait jamais la violence de sa chère ville natale. Gotham ne serait pas Gotham sans le sang tâché de façon permanente dans ses rues. — ...Vous appelez ça un corps, vous ?! Tim adressa un regard en coin, relevant sa tête de son objectif de caméra pour observer l'altercation entre l'homme et le détective en charge de l'enquête. Un certain... Stern, si Tim avait bonne mémoire (et c'était le cas). Un officier envers lequel il ne possédait pas grand information, autre qu'il était silencieux et très professionnel, et vraiment, c'était une victoire dans son livre.
Il se faufila entre les deux hommes, un "Désolé" envers les deux, puis s'installa afin de commencer son "analyse" du corps. Pour l'oeil commun, il semblait ne prendre que des photos rapides et efficaces, mais en réalité il observait le corps tel un détective, cherchant à comprendre quelle arme aurait pu causer de telles blessures. Le corps humains n'étaient pas facilement ainsi... découpé. Il fallait une lame solide, capable de broyer des os et du cartilage. Les traces étaient fines, bien qu'un peu oscillantes, preuve même du talent du coupable, mais de certaines hésitations ou frénésies. Tim penchait sur la théorie de la frénésie : après tout, quelqu'un allant jusqu'a découper une autre personne en aussi petit morceau ne l'aurait pas fait pour se débarrasser. Non, ils avaient affaire à quelqu'un ayant délibérément tué la pauvre victime, puis découpé.
Et ses expériences avec les gens capable de faire de tel acte et d'en trouver du bonheur n'étaient pas positives.
Il se releva de sa position penchée afin d'adresser un regard à l'homme, puis au détective : dépasserait-il les bornes à jouer les détectives? Il ne savait pas si l'autre homme allait le reprendre, après tout là n'était pas son travail. Certains appréciaient les théories, d'autre non, et Tim ne connaissait pas assez l'autre pour prévoir sa réaction. Devait-il tenter quand-même...? — Les coupes sont fines, mais frénétiques. J'ai pris en photo les traces, mais je pencherais sur un meurtre psychotique ou prémédité et apprécié. Tordu comme formulation de phrase, et le témoin en larme ne manqua pas de lui faire remarquer : — Apprécié?! Vous êtes en train de me dire que Nilo est morte par quelqu'un ayant apprécié ce qu'il lui a fait?! Tim grimaça, il aurait pu mieux formuler ça... — Je... Euh... Désolé c'était mal dit...
But it's a funny thing, life is. No matter what you have planned, there's always going to be that one thing that comes along and says, haha fuck you, this is what's going to happen now. - Tales of Verania tome 2 de T.J Klune
Alors que Nines ressentais ce malaise au fond de lui qui s’insinuais de façon intrusive, la silhouette du photographe qu’il connaissait se dessina entre lui et le compagnon de la victime. Soit. Il n’était pas bien surpris, le laissant passer pour qu’il fasse son travail. Lui était là pour interroger, l’autre là pour faire des analyses. Mais quelque part il le remercia intérieurement : après tout, cela le calma un peu, lui permis de se recentrer, au moins quelques instants.
Se reprenant ainsi, Nines se laissa à observer malgré tout le reste. L’homme semblait avoir des soucis de sommeil, il se tenait mal, décelant sûrement des futurs ou déjà présent problèmes de dos… C’était comme si, l’ancien androïd était à nouveau capable de voir des choses si minimes mais importantes. A nouveau, parce qu’avant, il lui suffisait d’un coup d’oeil d’androïd pour y parvenir. Au vu de la qualité des mains, il semblait évident que l’homme n’était pas coupable, mais ça n’empêchais pas que… Il savait quelque chose.
Peu doué pour le dialogue, Nines se contenta d’une autre phrase :
“Vous pouvez me décrire comment cela s’est passé ?”
Le trouble de l’homme se faisait toujours plus sentir. En vérité, ce fut si grand, qu’il ne paru même pas parvenir à poser des mots sur ce qu’il venait de voir. Il balbutiait. Et ce, avant que le garçon à côté ne se mette à parler :
— Les coupes sont fines, mais frénétiques. J'ai pris en photo les traces, mais je pencherais sur un meurtre psychotique ou prémédité et apprécié.
Nines n’était pas contre cette théorie. Souvent, si c’était fin et frénétique, ça voulait certainement dire ça. Il aurait pu sourire, être satisfait qu’il y avait des gens intelligents autour de lui, mais…
— Apprécié?! Vous êtes en train de me dire que Nilo est morte par quelqu'un ayant apprécié ce qu'il lui a fait?!
Ce fut comme une vague de douleur. Nines ressentait cette douleur en lui même, et c’était ça qui le troublait. D’autres détails lui venait dorénavant aux yeux. Les photos. Là elle souriait, là non, et elle semblait même malheureuse.. Les photos les plus récentes semblaient plus difficiles à prendre… Pas d’enfants… Posant une main sur son visage, Nines savait qu’il devait dire quelque chose, mais l’esprit du géant était pris par une multitude de données parasites, quand d’ordinaire il savait les maitriser.
- Ce qu’il veut dire, c’est que… Cela peut éliminer les personnes de son entourage… Ou pas… - Ca les élimine, ou ça les élimine pas ?! Je commence à me demander si vous voulez vraiment retrouver son meurtrier ! - …Monsieur… Vous ne m’aidez pas… Je vous ai demandé de me… - Vous raconter quoi ?! Que j’ai ouvert la porte, et que j’ai trouvé Nilo en morceaux ?!
Oui. C’était exactement ce que Nines voulait. Mais avec plus de détails. Jetant un coup d’oeil sur son partenaire d’infortune, il lui fit signe d’observer éventuellement plus le corps ou l’entrée. Mais il se doutait que ce dernier ferait probablement ce qu’il avait envie de faire tant que ça lui semblait professionnel. Il n’empêchait que le malêtre de Nines continuait d’augmenter. Il détestait interroger des témoins troublés, mais là c’était encore différent. Plus…. Persistant. Plus…Touchant.
Tim gardait une oreille sur la conversation qui se déroulait à côté de lui, mais s'était retiré lorsque le témoin s'était tourné vers le détective en charge, un peu lâche comme stratagème, mais lorsqu'il avait vu une porte de sorti pour ne pas gérer avec l'autre, il l'avait prise à bras ouvert. Ce n'était pas son travail de gérer avec les proches frénétiques, même s'il avait une bonne formation avec son autre travail, il n'avait juste pas la tête à gérer avec le mari en ce moment.
Hochant de la tête lorsqu'il vit le petit signe du détective : c'était logique. La façon comment laquelle l'assaillant était rentré pouvait en dire beaucoup sur la relation de la victime avec son meurtrier. Esquivant les deux autres personnes dans la salle, il se dirigea vers la porte, caméra armée vers la serrure. Pas de trace de crochetage... Soit la porte avait été ouverte de l'intérieur, soit la personne qui avait crocheté était douée, très très douée.
Capturant les traces pour bonne mesure, Tim laissa ses yeux tracer le chemin entre la porte, la cuisine, puis le salon où avait été trouvé les... Morceaux. Un couteau capable de broyer ainsi les cartilages et les os d'une personne devait être professionnel, et vraiment le manque de carnage plus que le minimum indiquait quelqu'un qui s'y connaissait en anatomie. Vraiment, l'enquête ressemblait de plus en plus à une réplication des meurtres de Jack l'Éventreur, et l'idée d'un copycat ne le mettait absolument pas en confiance.
Il s'approcha du détective, lui faisant signe qu'il souhaitait lui parler en privé. Lorsque ce dernier vint le rejoindre un peu plus loin, il lui partagea ses découvertes : — La porte n'a pas été crochetée, la victime connaissait le meurtrier., il lui montra les photos, puis changea l'affichage de son appareil pour montrer celles prises du corp, De plus j'ai remarqué que les coupes avaient été causées par un couteau professionnel, le genre de truc qu'on retrouve dans les hôpitaux ou les boucheries. On a sûrement affaire à un professionnel de la santé ou quelqu'un qui s'y connait drôlement bien en anatomie humaine pour minimiser les saignements inutiles. , il rangea son appareil, puis continua, Écoutez, je ne suis pas détective, c'est pas mon travail de faire des conclusions comme ça, mais ça ressemble de plus en plus à un meurtrier habitué de tuer, vous avez peut-être un tueur en série sous les bras.