|
| I "came" for you | |
| |
Mar 2 Juil - 18:44 |
| "Tu fais quoi, là ?"Je reviens à moi, réellement, avant de poser les yeux sur une de mes employées, une jeune serveuse a l'air revêche dont l'apparente rébellion semble séduire pas mal de nouveaux clients. Je préfère que les gens d'ici aspirent à côtoyer une femme qui s'assume plutôt qu'une femme soumise. "Non, rien. C'est juste qu'il s'est mis à pleuvoir."La jeune femme hausse les sourcils, regarde par la fenêtre, constate qu'il s'est effectivement mis à pleuvoir. Elle attend une suite qui ne viendra pas. Dana sort de son travail dans à peine trois quarts d'heure, si le temps se maintient, elle sera mouillée. Je renifle de désapprobation. Si elle doit être mouillée, ce doit être de mon fait. "Et du coup, tu nous files un coup de main ?"Si la réponse aurait dû être un évident "Ouais ouais", je me mets au contraire à ranger. Notre journée de travail touche à sa fin de toute façon. Tout est prêt pour ce soir, l'endroit est privatisé. "Je reviens, je vais chercher quelqu'un... Vous... n'aurez qu'à rentrer plus tôt si vous avez fini plus tôt. Bonne soirée !"Mes employés me saluent, reconnaissant de leur laisser la possibilité de rentrer à leur guise. Par-dessus mon "costume de scène", je mets une chemise rouge, un pantalon et des chaussures de villes noires ainsi que ma veste longue... Avant de me rectifier. Non. Je vais mettre quelque chose de plus... enfin de moins... enfin de correct. "Hé, t'aimes quoi comme fringues, sur un mec ?" Je demande à ma serveuse. Elle hausse les épaules avant de répondre. "Franchement ? Du classique. Costume trois pièces, cravate."Après l'avoir remercié et m'être changé à nouveau, me voilà dehors. Cet endroit a un charme différent, presque mystique, en pleine journée. Je souris avant de presser le pas pour rejoindre la ville. Sans même que je ne m'en rende compte, l'orage s'est calmé, et bien calmé. Sur mon chemin, je passe près d'une pâtisserie où je demande deux beignets, un au chocolat noir corsé, et un au citron vert. Les deux couleurs bien distinctes me font sourire. Un peu plus loin, je m'arrête également chez un fleuriste. J'hésite un instant, n'y connaissant strictement rien aux plantes, et absolument ignorant du fait qu'il puisse exister un "langage des fleurs". "Eeeuh, ça, s'il vous plait."Elles sont en pot, donc elles ne mourront pas dans deux jours, et elles sont belles, et elles sentent bon. "Des lys blancs ? Excellent choix, monsieur. C'est pour offrir ?"J'aimerais tellement prendre un air dépité et répondre "nan, c'est pour consommer sur place..." mais je vais m'en abstenir. On ne sait jamais. Je souris et hoche la tête. Le fleuriste me regarde un instant, comme s'il voulait me dire quelque chose, mais je ne comprends pas. Une fois les fleurs étrangement emballées dans du papier transparent, ce que je trouve idiot parce que la surprise est moindre ainsi, je peux enfin partir avec mon petit cadeau sous le bras. Au-dehors, les nuages s'écartent paresseusement et mon pas se fait de plus en plus tranquille. Quelqu'un me salue et je hoche le visage, un sourire charmeur aux lèvres. C'est une belle après-midi qui s'achève, ni trop chaude, ni trop fraîche. J'arrive en périphérie du jardin botanique, je suis un peu en avance, mais qu'importe. Sans passer par l'entrée principale, je pousse une porte annexe et me dirige vers la serre où je sais que Dana travaille habituellement. Sur le chemin, mes pas se ralentissent encore et je vois une fleur étrange, noire, une... rose ? Je m'approche pour en sentir le parfum. Ma main libre attrape sa tige du bout des ongles pour pencher les pétales vers moi. C'est alors que j'entends un cri provenir de l'une des allées transverses. Je me retourne et vois une femme hurler en pointant son doigt dans ma direction. Je me retourne, mais ne vois strictement rien. Ce n'est que quand je lâche la rose que j'avise ma peau rouge, mes ongles noirs... Je me recouvre de mes ailes avant de plonger entre les arbres afin de me cacher. ... Cette journée avait si bien commencée ... |
| | | |
Dim 7 Juil - 3:34 |
| La journée est si belle et l'air sent si bon. Ma journée de travail est terminée et la plupart des gens à ma place se sentiraient heureux. Il est vrai que je me sens heureuse, mais ça n'a rien à voir avec le travail. Je suis toujours très heureuse, pourvu que les choses se passent sans difficulté et c'est souvent le cas dans ma vie. On pourrait penser que c'est difficile de vivre loin de chez soi et c'est vrai que ça m'a fait un choc quand je suis arrivée dans cet endroit et que j'ai découvert un monde complètement différent de celui que j'ai connu. Et en même temps, il y a des fleurs, des arbres, de la terre, du vent et même des flammes parfois. Une chose est sûre, ce monde ressemble plus au mien qu’il n'en est réellement différent. J'aurais pu créer ce monde là.
Dans mon monde, chacun est l'enfant de ma création. Mais je ne suis liée à personne en particulier. Cela me permet d'être ici, aussi paisible et tranquille que je l'étais dans mon monde. Ici, ce ne sont pas mes enfants. Ils ne peuvent pas l'être puisqu'ils ne viennent pas de chez moi. Ça ne veut pas dire que je ne peux pas les aimer comme s'ils l'étaient, cependant. Ça ne veut pas dire que je ne peux pas m'en faire des amis. Je dois être prudente, par contre. Je ne suis plus aussi forte que je l'étais avant. Je n'ai aucun pouvoir et je ne peux pas m'aider des forces de la nature pour réussir à me défendre contre les personnes mal intentionnées. Mais j'ai quand-même réussi à avoir de vrais amis.
Il y en a un qui m'a trouvé ma maison. Il s'appelle Harleep et c'est un homme très mystérieux et très secret. Il n'est pas méchant mais il est curieux et il possède un endroit où il se passe des choses avec lesquels je ne suis pas vraiment familiarisée. Quelquefois, j'ai l'impression qu'il aurait bien envie de me montrer et quelques fois, il y a une part de moi qui me dit que j'aimerais peut-être ce que j'y trouverai. Mais en vérité, je n'en sais rien et je ne sais même pas si je suis censé avoir envie de le savoir. La vie d'un humain tout simple est bien compliquée et si je sais une chose, c'est que je n'en maîtrise pas encore tous les aspects. Mais je me dis que ça doit être assez intéressant de les apprendre avec Harleep. Je ne sais pas ce qui me fait penser ça, mais j’en suis à peu près sûre.
Je m'interromps dans mes pensées sur le chemin qui me ramène à la maison qu'il m'a trouvée. Rien à voir avec l'endroit aussi mystérieux et bizarre où je me demande toujours ce qui est censé se passer. Ma maison est toute discrète et confortable et je m'y sens comme chez moi, ce qui est le plus important pour une maison, après tout. Mais je viens d'entendre un bruit et je ne sais pas de quoi il s'agit. Je suis sûre qu'il y a quelqu'un dans les broussailles. Petit lapin ou jeune enfant perdu, c'est sans importance. Je ne dois pas l’effrayer. Je sais que personne ici n’est né de ma création, mais je fais comme si parce que je suis ainsi. Et j’ai envie qu’il se sente bien auprès de moi. Je serai très douce et il va sûrement confortablement se sentir auprès de moi. Enfin, je l’espère.
« Bonjour, qui que vous soyez ! Vous pouvez vous montrer. Je vous assure que je ne vous veux pas de mal. »
|
| | | |
Dim 7 Juil - 21:55 |
| Non non non... Madame ! S'il vous plaît, je suis un gentil ! Ou une gentille ! Ou ce que tu veux ! Elle crie encore un petit peu, puis s'évanouit. Quelqu'un vient l'attraper, elle dit qu'elle vient de se faire agresser par "un diable"... La personne essaie de la réconforter sans grand succès. Bon, parfait ! Si même lui n'y croit pas... Finalement, assez rapidement, me voilà seul. Je m'accroupis, écarte mes ailes timidement. Il me faut... retrouver ma forme humaine à présent. Je me concentre sans pouvoir y parvenir. Il m'a toujours fallu un petit moment avant d'user mon pouvoir à nouveau. Plus j'essaie, plus je sens que cela m'échappe et moins, je parviens à me calmer. Finalement, faute de mieux, je m'assois dos à l'arbre et relève les yeux. Le soleil joue avec l'ombre dans les feuilles et tout cela se met à danser autour de moi au rythme du vent. Je n'avais jamais remarqué à quel point une plante pouvait être aussi... aussi... je n'ai pas le mot. Beau ? Je n'avais jamais vu ni côtoyé de plantes auparavant. La nature était une vague notion que certains aventuriers portaient encore dans leur cœur. Je trouvais ça atrocement niais. Maintenant ? Je tends la main pour ramasser les lys blancs et les porter à mon visage. Cela sent bon. J'entendrai presque mon double du passé se moquer de moi avec virulence. Heureusement que mon moi actuel n'en a strictement rien à foutre. Je me redresse quand j'entends la voix douce de Dana. Lentement, je me rapproche, comme... apprivoisé. Je tends la main en dehors, à l'air libre, une main rouge pourvue de griffes noires. Je lui saisis doucement le poignet pour l'attirer à l'intérieur de ce petit endroit à l'ombre des feuilles et caché du regard des autres. De son point de vue, je pense que seuls mes yeux brillent d'un éclat de flamme. Je pose mon doigt sur mes lèvres. "Hey petit papillon, c'est moi, Haarlep ! N'ai pas peur."Je me penche et trouve le sac de pâtisserie. Je ramasse aussi ma veste et ma chemise pour y voir les déchirures. Bon, rien d'irréparable, heureusement... "Que dirais-tu d'un petit pique-nique en douce, à l'abri des regards ? Juste le temps que je reprenne ma forme normale ?"C'est dommage, moi qui avais fait un effort vestimentaire... Il va falloir que j'arrange mes vêtements avec ces ailes de cuir. Je me demande comment mon maître faisait, lui. Au Mephistar, je pense que je trouverai bien une couturière qui m'aidera à trouver des idées. Finalement, je reprends ma place assise dans l'herbe, dos au tronc d'arbre, et tapote la place à côté de moi. Devant nous, nous pouvons voir les passants qui se trouvent à quelques mètres sans même nous soupçonner. |
| | | |
Jeu 5 Sep - 16:34 |
| Je ne m’attendais pas à me faire attraper et embarquer dans un petit recoin. Normalement, c’est le genre de choses qui font peur, surtout si celui qui vous kidnappe est une chose étrange à la peau rouge et aux doigts griffus. C’est impressionnant quand on ne s’y attend pas, mais quand il me rassure, instantanément, ça va mieux. Ce n’est que Harleep. C’est probablement à ça qu’il ressemblait quand il était dans son monde. Quel curieux physique ! Je ne peux m’empêcher de me demander si c’est chaud, le contact de sa peau. Je tends la main pour toucher sa joue, mais je n’ose pas vraiment aller jusqu’au bout. Je suis impressionnée, c’est idiot.
« Harleep ? Tu as une couleur peu ordinaire. C’est ainsi que tu es normalement ? Est-ce que ça brûle ? »
Il a de quoi faire un pique-nique, il est vraiment préparé à tout, c’est impressionnant. J’ai toujours faim à cette heure-ci, sûrement parce que je viens de finir et que je peux enfin me détendre. Il le sait, il me connait, et il a tout prévu. Voilà qui est extrêmement attentionné de sa part. Il est toujours particulièrement attentionné avec moi, Harleep, je ne sais pas pourquoi. Mais ça prouve bien que c’est quelqu’un de bien et que j’ai raison de lui donner de la légitimité dans ma vie. C’est quand-même précieux d’avoir quelqu’un comme ça dans ma vie. Avec lui, je ne crains rien.
« Ho ! Quelle bonne idée, un pique-nique ! J’ai très faim. Tu me connais bien, toi ! »
Je me glisse à-côté de lui. Il contemple ses vêtements qui ne sont pas en très bon état. Ils n’ont pas dû bien résister à la transformation, le pauvre. Enfin, s’il faut que je lui achète d’autres vêtements ou que je recouse ceux-là, je m’y essaierai. Je n’ai pas tellement l’habitude de coudre, mais pour lui, je suis prête à essayer. En tout cas, il me plait bien, même comme ça. En fait, c’est bien qu’il puisse être redevenu lui-même. Mais il semble dire qu’il ne le sera pas tout le temps. Je suis curieuse. C’est peut-être la façon dont les choses se passent d’habitude.
« Tu vas redevenir comme avant ? Comment ça se passe ? Tu peux ressembler ç ce que tu veux ? »
|
| | | | | | | | I "came" for you | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |