Ton Walter PPK à la taille, un couteau dans ta botte, tu allumes une cigarette et quittes ton bureau d’un pas décidé. D’un signe de la main, tu indiques à la jeune femme qui est à l’accueil que tu quittes l’université. Elle a des instructions dans ce cas-là. Elle sait qu’en cas d’ennui, elle peut te joindre sur ton portable et que si tu ne réponds pas tout de suite, elle doit s’adresser à Alucard, mais cela uniquement en cas d’urgence. Tu ne vas pas loin, tu préfères donc faire le chemin à pied. Le talon de tes bottes claque sur les pavés. Le temps est au beau fixe et pourtant, tu as revêtu ton long manteau marron que tu as laissé ouvert et qui recouvre ta tenue de travail habituelle. Un pantalon foncé, une chemise blanche et une lavallière qui orne ton cou sur laquelle trône une croix.
Tu n'as pas oublié les conseils vestimentaires de Pamela pour t’aider à changer et à évoluer au sein de cette nouvelle vie, mais tu les gardes pour les rares moments de détente que tu t’accordes depuis quelques semaines. Cette tenue est comme une carapace pour toi, une manière de rester concentré sur ton rôle et tes objectifs comme on te l’a enseigné depuis ta plus tendre enfance. Or, ce soir, tu te rends chez un forgeron, mais pas pour le plaisir. Pour le travail et ta tenue, reflète le sérieux de cette rencontre. Cela bien longtemps que tu cherches un forgeron de talent pour s’occuper de tes armes. Tu n’avais pas trouvé, jusqu’ici, un artisan avec assez de talent pour que tu lui confies tes armes. Il y a peu de temps, un des hommes de ton unité d’action avait mentionné le nom d’un homme qui semblait doué dans sa partie. Tu avais lancé quelques recherches le concernant, mais tu voulais te faire ta propre idée le concernant. Tu avais donc appelé la forge pour prendre rendez-vous et tu lui avais indiqué que tu tenais à être seule pendant cet entretien. Tu voulais que ce forgeron ait toute ton attention et que vous ne soyez pas interrompu par des clients de passage.
Tu écrases ta cigarette quelques mètres avant d’arriver devant la boutique. Tu passes le pas de la porte de la forge, vérifies qu’elle est bien vide et te diriges vers l’homme présent.
«Bonsoir Monsieur Turner. Je suis Integra Hellsing. Nous nous sommes parlé au téléphone. J’aurais un travail à vous proposer, mais avant de parler de cela, je dois m’assurer que votre talent de forgeron est à la hauteur de votre réputation.»
Pour Will, rien n’est plus important que de fournir une arme non pas bien faite, mais parfaite. Il a toujours eu le sens de la perfection et de rendre pleinement satisfaits ses clients. Autrefois lorsqu’il travaillait dans la forge du vieil ivrogne Brown, Will s’assurait déjà que ses épées soient parfaitement taillées et polies avant de venir les livrer aux clients de son patron. À cette époque cependant, personne ne savait que c’était lui qui réalisait ces belles armes. Qui aurait pu penser qu’un gamin tel que lui possédait déjà un vrai talent ? Personne. Mais maintenant qu’il est son propre propriétaire, cela lui tient d’autant plus à cœur. Il ne prend que peu de commandes à la fois, mais garantit ainsi en retour un travail parfaitement réalisé. Et c’est ainsi qu’il s’était fait une petite réputation dans le quartier. Will est d’ailleurs toujours étonné de recevoir des commandes de personnes qui au premier abord, n’aurait pas la moindre utilité d’une telle arme. Mais parmi ses clients, il y a aussi des collectionneurs. Ils sont d’ailleurs nombreux et Will apprécie particulièrement de pouvoir échanger avec eux, de passer de longues minutes à parler de finition et de détails que seuls les passionnés relèvent.
Aussi lorsqu’une nouvelle cliente lui téléphone afin de fixer un entretien, Will s’assure de bien respecter sa demande en planifiant tout l’après-midi pour elle en décalant le rendez-vous avec un autre client au lendemain. Même avant de la rencontrer, il pressent qu’elle va être une cliente plutôt exigeante avec une attente bien particulière. Cela ne fait que renforcer sa passion pour son métier et son envie de se surpasser comme à chaque fois. Parfois, il lui arrive de livrer ses armes en retard, justement parce qu’il s’assure de la perfection de ses créations. Ainsi bien avant de devenir un pirate, Will était un forgeron qui aime son travail. À l’heure exacte du rendez-vous, la porte s’ouvre et une femme fait son entrée. Immédiatement, il relève qu’elle a une certaine classe et que comme son intention le lui a murmuré, elle n’est pas n’importe qui. Il a déjà hâte de se mettre au travail et de relever le défi qu’elle lui proposera sûrement de relever.
- Bonjour Madame Hellsing. Je suis William Turner, forgeron et propriétaire de la forge. Je serai très heureux de prendre votre commande. répond-t-il de manière courtoise en venant lui serrer la main. Bien sûr, c’est normal. Je vous en prie, prenez votre temps pour examiner quelques-unes de mes œuvres que j’expose.
Le jeune homme l’invite à venir examiner les deux épées qu’il présente au public afin qu’il puisse se faire une idée de son travail. Et pour convaincre ses clients, Will apprécie de s’habiller comme à son époque mais de manière raffinée bien sûr. Bon, c’est aussi parce qu’il a franchement du mal avec le style vestimentaire de cette époque.
L’exactitude est la politesse des rois. Voilà une phrase que ne cesser de te répéter ton père t’expliquant que l’on pouvait se permettre de faire attendre la Reine ou d’arrivée en retard sur un champ de bataille. Cela t’était toujours resté et tu mettais un point d’honneur à respecter cette règle. C’est dans cet esprit que tu pousses la porte de la forge et te présentes à son propriétaire. Tu réponds à sa poignée de main de manière assez tonique, un peu comme pourrais le faire un homme.
« Enchantée Monsieur Turner. J’ai mis du temps à trouver un forgeron. J’espère que nous pourrons faire affaire ensemble. »
Tout dépendra de la qualité de son travail et de sa régularité. Tu prends le temps de regarder une à unes les épées qu’il expose. Tu tends la main vers la première pour la soupeser, trouver son point d’équilibre, regarder de très près la lame avant de la reposer et de prendre la deuxième en main pour lui faire subir le même sort. Les minutes s’égrènent sans un bruit, tu tiens à regarder son travail en profondeur, comme il te l’a proposé. Au bout de quelques minutes, tu poses enfin la deuxième épée pour reprendre la parole.
«Je ne peux que reconnaître un beau travail Monsieur Turner. Ces armes, sont-elles des commandes ou sont-elles à votre usage personnel ?»
Car tu ne peux que constater, à sa manière de se vêtir et à son métier, qu’il n’est pas un amateur. Que ces connaissances en forge d’arme doivent dater de son ancienne vie. On ne crée pas de telles armes en seulement quatre ans d’apprentissage.
«Vous cantonnez-vous aux épées ou faites-vous aussi d’autres armes blanches comme des couteaux par exemple ?»
Car tu aimerais offrir un beau couteau à Pam pour la remercier de t’avoir accompagné pour faire du shopping et tu lui apprendrais à s’en servir.
«Je me bats à l’épée depuis ma plus tendre enfance, mais, comme vous devez vous en doutez, j’ai atterri dans cette étrange ville sans mes armes. »
Walter avait toujours su te fournir et entretenir tes armes. Il était un génie dans ce domaine, mais tu ne l’avais plus avec toi, et même s’il réapparaît dans cette ville, tu ne lui ferais plus confiance. Il avait perdu cet honneur en vous trahissant pendant le dernier blitz
«J’ai des besoins à titre personnel, mais je ne ferme pas la porte à un contrat avec mon entreprise si je suis satisfaite de votre travail, mais avant tout, je dois connaître vos spécialités.»
- J’espère surtout parvenir à satisfaire votre demande Madame. répond-il toujours sur le même ton poli et tout en lui offrant un sourire aimable. Will est en effet une personne qui se soucie avant tout de la qualité de son travail avant le profit.
Aussi afin que sa potentielle future cliente se fasse une idée de son travail, il l’invite à venir examiner deux de ses fabrications qu’il expose. Mains derrière le dos, il se place légèrement en retrait et attend patiemment qu’Integra ait fini. En l’observant soupeser ses deux épées, Will relève immédiatement que c’est une connaissance et cela ne fait donc que renforcer sa passion pour son métier et l’envie de se surpasser encore. Et si parfois la curiosité pointe le bout de son nez afin de connaître l’usage que fera ses clients de ses armes, il ne se permet toutefois jamais de poser la question. Cela ne le regarde pas. Sa mission se termine au moment où le client accepte son travail et que ce dernier le paie. Mais parfois, il arrive que ce soient justement les clients qui entrent dans le vif du sujet. La plupart d’entre eux sont naturellement des collectionneurs, car dans cette ville moderne, l’usage d’une épée appartenant aux temps anciens n’a réellement sa place.
Au bout de plusieurs minutes d’inspections que Will respecte naturellement, la femme repose la seconde épée et se retourne vers lui. Plus un client est connaisseur et méticuleux et plus il ressent un défi à relever. Et quelque chose lui dit qu’il ne sera pas déçu aujourd’hui à ce niveau-là. Integra commence par le féliciter pour son travail et Will la remercie d’un petit signe de tête.
- Elles sont à mon usage personnel. Je les utilise comme modèles d’exposition. Le client peut ainsi immédiatement se faire une bonne idée de mon travail. Et si je puis me permettre, je n’ai pas manqué de relever que vous semblez vous-même être connaisseuse, je me trompe ?
Cela ne peut que le ravir, car ainsi il peut se permettre de lui poser quelques questions et pourquoi pas avoir un vrai échange entre passionnés.
- La plupart de mes clients me demandent des épées et j’admets sans honte qu’elles sont ma spécialité, mais je fabrique également toutes sortes d’armes blanches régulièrement, incluant les couteaux oui. explique-t-il tandis qu’Integra lui apprend sans surprise qu’elle se bat avec des épées depuis son enfance mais qu’à son arrivée ici, elle les avait perdues. Ce serait un honneur pour moi de signer un tel contrat madame. Et si par hasard un jour vous souhaiteriez croiser ma lame, j’en serai également ravi car je suis certain que vous devez être un adversaire redoutable. Vous l’aurez sans doute remarqué, mais je viens d’une époque bien plus ancienne que cette ville et malgré moi, la pratique me manque un peu.
Le travail présenté par cet homme était à la hauteur de tes attentes. Quelle chance de trouver enfin une personne avec un tel talent. Tu prends le temps d’observer ces créations d’un œil expert. Tu n’as pas de talent de forgeron, mais tu pratiques depuis tellement d’années et tu as eu la chance de te battre avec des armes de qualités et cette expérience te classe dans la catégorie des gens qui recherche la qualité et le professionnalisme dans les moindres détails. Et ce sont ces détails qui te rassurent et font que tu te permets d’engager la discussion sur un possible contrat avec ta société. Mais avant cela, tu tiens à tester son travail pour une commande plus classique.
« Mon père m’a offert ma première épée pour mes 8 ans. Jusqu’à ce jour, j’utilisais les armes mises à disposition par mon maître d’armes. Ce cadeau avait une valeur à mes yeux. Il montrait que mon père était fier de mes progrès et estimait que j’étais digne d’avoir ma propre arme.»
Les mots ne valaient pas dire grand-chose entre vous, tout comme l’expression des sentiments, mais ce geste, avait été un geste fort de la part de ton père et tu l’avais accepté d’un simple merci, comme on te l’avait appris, tes sentiments ne devant pas venir perturber ton éducation et ton devoir envers la famille.
« Parfait, nous allons donc pouvoir parler commande ensemble, car j’aimerais offrir un couteau de combat à une amie et voir avec vous pour une épée à mon usage personnel. Je tire avec une épée à une main, j’aime les rapières. Il m’arrive de m’entraîner au fleuret aussi par moment, mais je n’aime pas emmener cette arme au combat. »
Tu trouves les épées plus efficaces à ton goût.
« Je suis à l’écoute de vos propositions et de vos idées bien sûres. Vous êtes spécialiste dans le domaine. »
Et plus à même de te faire des propositions auxquelles tu n’avais pas pensé. Voilà une nouvelle proposition intéressante à laquelle tu n’avais pas pensé en venant ici. Un nouveau partenaire d’entraînement. Quelle aubaine.
«Ce sera un honneur de croisé le fer avec vous Monsieur. Parle-moi de votre monde. Si cela ne vous dérange pas bien sûr. J’ai peu rencontré des gens venant de monde ou d’époque où le combat à l’épée était la norme. Je suis persuadée que vous pourriez m’apprendre des techniques que je n’ai jamais eues le loisir de voir avec mes maîtres d’armes »
Plus le client est difficile, plus Will se sent motivé. Et aujourd’hui, il sent que clairement il va être bien servi. Il a déjà hâte à vrai dire de signer ce nouveau contrat avec cette nouvelle cliente et de se lancer dans son travail. Cela peut paraître surprenant pour un pirate d’apprécier autant son travail, mais Will a été forgeron bien longtemps avant de devenir un pirate. C’est là dans la forge du vieil ivrogne qu’il avait confectionné ses premières épées et qu’il s’était entrainé tout seul. Si l’équipage du Black Pearl n’avait pas été attaque Port Royal, il n’aurait jamais pris la mer et serait probablement resté forgeron. Mais il n’aurait alors jamais découvert ses véritables origines. Aujourd’hui, Will en est fier parce que grâce à Jack, il a appris à accepter que même en étant un pirate, on peut être quelqu’un de bien. Ouvrir sa propre forge a été comme une évidence pour lui à son arrivée sur l’île. Et son travail est amplement récompensé par la satisfaction de ses clients. Aussi, il est hors de question pour lui de décevoir cette femme, aussi exigeante soit-elle. Les défis, il aime les relever. Et puis quand on passe une grande partie de son temps en mer à amener les âmes des défunts vers l’au-delà, plus grand-chose ne peut vous effrayer.
- C’est impressionnant. Voilà qui explique pourquoi vous êtes aussi bien renseignée sur les armes blanches.
Will lui offre un doux sourire et sent à travers son explication combien cette première épée a dû être importante pour elle. Lui-même se rappelle la première qu’il avait fabriqué, alors qu’il n’était encore qu’un jeune garçon. Mais l’âge n’a guère d’importance lorsque la passion y est. Que l’on soit enfant, adolescent ou adulte, peu importe. Finalement, Integra semble conquise et lui dit qu’ils vont pouvoir parler commande. Ce soir, il aura quelque chose de très intéressant à raconter à Elizabeth. Will aime lui parler de ses clients et de ses créations.
- Venez dans mon bureau, je vais vous présenter mon catalogue où j’ai répertorié tout ce que je sais faire et que j’ai surtout déjà fait. Vous aurez ainsi le loisir de faire votre choix. dit-il en l’invitant à l’arrière de la boutique où il tient un petit bureau avec ses comptes. Il lui présente le fauteuil avant d’aller lui-même s’asseoir derrière son bureau. Il présente alors à Integra un catalogue de ses créations. Il commence par lui monter les différents couteaux qu’il propose à la création.
- Voici ce que je peux vous proposer. dit-il en lui montrant quelques exemples.