Il y a seulement de la malchance à n'être pas aimé ; il y a du malheur à ne point aimer. // Eros

**Invité**

Everything falling apart —

// Eros et Gavin

Une journée pourrie. Les voisins du dessus qui ne savent pas lever les pieds correctement. Le café qui se renverse sur les nouvelles du jour. La voiture qui a oublié de se réveil ce matin. Obligé d’emprunter les transports en commun. Les interventions débiles qui s’enchainent. Les papiers qui s’entassent. La machine qui déconne et crache son café brûlant tout sauf dans le gobelet. Y’en a des jours comme ça où fallait mieux pas sortir du lit et se rendormir. Mais ses connards de voisin auraient continué à danser la salsa avec leur talon aiguille. Pour répondre à toute cette malchance, Gavin balancera son humeur exécrable toute la journée. Y’avait des jours comme ça, où on préférait ne pas connaitre Gavin, ne pas être son collègue et devoir le supporter toute la journée.

Heureusement, la liberté sonna au soir, pour lui et surtout ses collègues de bureau, lorsqu’il prit ses affaires et se barra du commissariat. Il savait exactement ce dont il avait besoin. Se murger la tronche. Pas une minute à perdre, il démarre sa caisse pour rouler quelque temps, jusqu’à se garer devant l’un de ses bars favoris. Quelques personnes du service grimaceront en voyant Gavin passer les portes et se poser au bar. Il réclama rapidement sa consommation, désirant rapidement accéder à la quiétude de l’ivresse. Une soirée calme vous dites ? Tout comme sa journée, sa soirée serait déchainée. Les verres s’enchainèrent, le bruit augmentait et puis les premières insultes ont fusé.
Un gars dont il ne se souviendrait même pas le lendemain l’avait cherché. Ou alors il avait provoqué en premier ? En tout cas, c’est dans sa tronche que le poing de Gavin finira. Les coups s’échangèrent, le sang coulera et c’est le barman qui dut s’en mêler, remettre de l’ordre dans son bar. Il les dégagea tous les deux et le round deux put continuer dans la rue.

Lorsque son crâne rencontrera plusieurs fois le sol, le monde tournera bien vite pour lui. Au moins, même ici, même dans le passé, ces choses-là ne changeraient pas. Pas d’inquiétude de rencontrer l’un de ces foutus androïdes qui avaient réponse à tout. Un nouveau coup fauchera son visage, revanche méritée du gars qu’il avait sans doute défiguré à force de cogner ce rictus provocateur. Gavin ne bougera pas et clôturera ce round par son abandon.
Il profitera de la crasse de la rue quelque temps. Peut-être une heure ou deux. Heureusement il ne pleuvait p- La vie avait envie de l’emmerder aujourd’hui. Lorsqu’il sentit la pluie lui tomber dessus, il jurera un long moment en peinant à se relever. Le visage tuméfié, l’arcade sourcilière pétée et sans doute d’autres coupures du genre sur la gueule, il faisait peine à voir.

Il trainera sa carcasse courbaturée là où ses pas le guideraient. Le flic irresponsable qu’il était se laissera tomber sur l’un des bancs qui se trouvait là, se fichant d’affronter la pluie qui cognait l’arrière de son crâne. Au moins, ça lavait le sang. Au moins, on l’emmerderait pas. Il pouvait profiter de cette fin de soirée pourrie en paix.

– Putain d'vie. Soufflera-t-il, pour lui-même. Ou pour celui qui a décidé là haut de lui en faire autant bavé.

Et si c'était juste lui qui provoquait ses catastrophes ? Non. C'était pas de sa faute.

▿ Date de naissance : 14/02/1992

Il y avait des jours comme ça où il ne valait mieux pas se lever le matin et rester au fond de son lit, c'était valable pour tout le monde en général... mais pas Eros, oh non. Lui ? C'était le genre de personne à toujours voir le côté positif des situations, comme si tout avait une raison d'être, et de son point de vue de Dieu, c'était bien le cas. S'il était ici, sans ses pouvoirs, alors c'est que c'était voulu, et il valait mieux qu'il profite de ce moment de pur apprentissage plutôt que rejeter la faute sur quelqu'un et attendre simplement que les choses se tous seuls. Ce n'était pas comme ça que ça fonctionnait. Il n'était pas de ces gens dans le déni ou à rejeter la faute sur le monde pour finalement faire du surplace. Lui, il aimait apprendre, avancer, affronter chaque jour comme s'il allait vivre une véritable aventure et peu importe les choses qui lui tombaient dessus, ce n'était pas grave. C'est la vie, il fallait faire avec, et broyer du noir n'avançait à absolument rien.

On pouvait dire qu'Eros était un bon vivant, positif, il croyait en chaque petite chose précieuse, et surtout, il savait que toute personne possédait un cœur, une sensibilité, propre à chacun et que personne n'était totalement dénué de sentiments. Sa mission, aussi bien sur l'Olympe que dans ce monde, c'était que chacun trouve l'amour dans les meilleures conditions. Il savait qu'il y avait du travail à faire, que certains avaient besoins de panser leurs blessures, quand d'autres s'étaient égarés de chemins... mais ce n'était pas grave, l'erreur était humaine et il n'y avait pas plus complexe que les humains, c'est pourquoi ils avaient besoin d'une main tendue. Il serait cette main tendue, qui ne demande pas mieux que montrer le chemin du bonheur, toutefois, il ne pouvait pas le trouver à leurs places.

Ce soir-là, après une journée à bosser sur son application tout en passant de rendez-vous en rendez-vous, il se sentait de bonne humeur, mais un peu fatigué quand même, il travaillait vraiment dur après tout et n'avait plus ses pouvoirs divins et même si faire connaitre l'amour et le bonheur était une passion autant que son travail, il avait besoin quand même d'un instant de détente. C'est donc ainsi qu'il avait terminé dans ce bar à boire tranquillement un coup dans un coin et observant le monde, les gens. Il ne savait pas encore comment il allait terminer la soirée ni même s'il allait lui-même ramener quelqu'un à la maison, pour le moment, il se contentait d'observer et une bagarre éclata. Il n'y prit pas part et se contenta de rester en dehors de tout ça, ce qui ne voulait pas dire qu'il n'avait pas suivi ce gars qui paraissait si amoché et qui avait l'air d'avoir vécu la pluie horrible journée de sa vie. Il le retrouva sur un banc dont il s'approcha pour mettre son parapluie au-dessus de lui, attendant qu'il remarque sa présence ou au moins que la pluie ne semblait plus vouloir lui tomber dessus. Une fois que Gavin se tourna enfin vers lui, Eros esquissa un petit sourire compatissant et lui tendit un mouchoir.

- On dirait que vous avez connu des jours meilleurs ?