Danger about a son [PV Zeus]

J'étais installé dans mon bureau somptueux, situé au sommet de l'un des gratte-ciels les plus impressionnants de la ville. Le luxe et l'opulence régnaient en maîtres, des lustres de cristal illuminant la pièce de mille feux, tandis que le mobilier en marbre et en bois précieux témoignait de ma grandeur éternelle. En cet an 2024, j'avais su m'adapter aux temps modernes, tirant profit de ma richesse et de mon pouvoir pour asseoir mon influence sur le monde des mortels.

Ma secrétaire entra, l'air légèrement troublé. « Monsieur, votre fille Artemis est ici. Elle désire vous voir immédiatement. »
Un sourire se dessina sur mes lèvres. Artemis, ma fille adorée, avait toujours su attirer mon attention, même dans les moments les plus occupés.
« Faites-la entrer », ordonnai-je d'une voix ferme mais bienveillante.

Chaque occasion de poser les yeux sur ma fille était une belle chose pour moi. Je ne pouvais la faire attendre. J’avais eu ici l’occasion pure et belle de faire renaître une magnifique relation avec ma fille, je n’allais pas perdre le moindre moment avec elle.

Artemis pénétra dans la pièce avec la grâce d'une déesse, mais je décelai une lueur d'inquiétude dans son regard. Je me levai pour l'accueillir, la prenant par les épaules dans une étreinte paternelle.
« Ma chère Artemis, quel vent t'amène en ces lieux? »

Mais mon sourire s’estompa quelque peu lorsque je contemplai l’expression du visage de ma chère fille.
« Que se passe-t-il, ma fille ? » demandai-je, ma voix résonnant comme un tonnerre dans le silence de la pièce.
Je ne pouvais m’empêcher d’imaginer mille tourments qu’aurait pu traverser ma fille… peut-être avait-elle été malmenée par quelque mortel inconscient… Je ne pouvais que songer à ce qui pouvait avoir eu lieu, en connaissant les penchants pervers et malvenus de nombreux mortels !
Mais je ne pouvais laisser faire cela. Ma fille était venue à moi, le ton grave et le visage inquiet. Je ne la trouvais guère aussi mal que lorsque je l’avais extirpée des griffes de cette avide créature féminine qui avait voulu la forcer à l’accompagner dans des étreintes que ma fille avait toujours refusées à quiconque. Je respectais la pureté de ma fille, je respectais ses décisions et ses volontés… mais pourquoi donc ces mortels imbéciles n’avaient-ils guère cette propension au respect ?
« Parle-moi, ma fille, je ne peux tolérer de te voir dans cette posture ! »

(c) princessecapricieuse

J’étais assis dans mon fauteuil de cuir, enveloppé dans une aura de puissance et de majesté. La vue panoramique de la ville s’étendait devant moi, les gratte-ciels scintillant tels des échos modernes de l’Olympe. Le luxe de mon bureau, paré de bois nobles et de marbre, témoignait de mon statut incontestable. Les lustres de cristal, suspendus comme des étoiles captives, projetaient une lumière douce et tamisée, créant une ambiance à la fois solennelle et apaisante.

La porte s’ouvrit doucement, et Artemis entra avec cette grâce innée qui n’appartenait qu’aux divinités. Je pouvais voir dans ses yeux une détermination farouche, mais également une ombre d’inquiétude. Je me levai, laissant derrière moi les préoccupations des affaires mortelles, et m’avançai vers elle.

« Ma chère Artemis, quel tourment te mène à moi en cette journée? » demandai-je en lui prenant les mains.

Elle m’expliqua, après une profonde inspiration, qu’elle n’était pas blessée, et qu’elle avait retrouvé assez de pouvoirs pour ne plus rien craindre de ce côté-là. Cela me rassurait, bien que je me sois promis d’être toujours là, prêt à intervenir, s’il devait arriver quelque chose à ma fille. Cependant, elle avait une grave nouvelle concernant Apollon. Apollon, dont j’ignorais la présence sur l’île. Un sosie de mon fils avait été passé à tabac. On lui avait ôté ses pouvoirs pour l’empêcher de se défendre correctement. La cause semblait être une histoire de jalousie, mais la cible réelle était Apollon. Les agresseurs avaient l’intention de rendre Apollon vulnérable avant de le démolir.

La colère bouillonna en moi comme un orage naissant. Mon fils, Apollon, victime d’une telle perfidie ? Mon poing se serra instinctivement, et l’air sembla vibrer autour de nous. « Par les cieux et les enfers ! Qui ose s’attaquer ainsi à mon fils ? Des mortels ? » demandai-je, mes yeux lançant des éclairs de rage.

Je m’écartai de quelques pas, mon esprit déjà en quête de vengeance.
« Ma fille, nous ne pouvons tolérer cette attaque contre notre famille. Apollon doit être protégé, et ses agresseurs doivent être châtiés. »

Artemis, soucieuse mais résolue, me rappela que nous devions agir avec prudence. Les méthodes des mortels s’étaient perfectionnées, et nous devions comprendre comment ils avaient pu ôter les pouvoirs pluriels de ce sosie. S’ils pouvaient faire cela à un mortel, ils pourraient tenter de le faire à Apollon.

Je pris une profonde inspiration, apaisant temporairement la tempête en moi.
« Très bien. Nous devons enquêter et comprendre cette menace. Toi, Artemis, tu es douée pour traquer et découvrir les vérités cachées. Prends tes indices et commence cette quête. Quant à moi, je mobiliserai nos ressources ici, dans cette ville, pour obtenir des réponses et garantir la sécurité de notre famille. »

Je retournai à mon bureau, mes pensées en ébullition. J’ouvris un livre ancien, une relique de notre passé divin, cherchant des indices sur la magie employée par nos ennemis. Mes doigts effleurèrent une boîte en ébène sur mon bureau, contenant des artefacts précieux et des amulettes de protection. Je devais faire appel à toutes nos ressources.

« Tes pouvoirs, combinés aux miens, peuvent être suffisants, mais je préfère ne rien laisser au hasard. Cette île regorge de mortels capables du meilleur comme du pire !
»

J’avais pu moi-même me rendre compte de cela, la première fois lorsqu’une véritable amazone cherchait à violenter ma fille en heurtant son consentement, une autre fois lorsqu’un mortel était entré dans ma demeure privée pour me cambrioler, se targuant de posséder des pouvoirs lui assurant une certaine aisance… le monde actuel était loin d’être sûr et je me devais de jouer mon rôle de dieu protecteur et bienveillant.

Je pris alors mon téléphone, un appareil que j’avais appris à maîtriser, et commençai à envoyer des messages et passer des appels brefs, conviant certaines personnes à venir me voir derechef. Des contacts influents, des alliés fidèles, tout serait mobilisé pour découvrir la vérité. Je ferais appel à des experts en sécurité, des investigateurs privés, et même à quelques mages discrets qui avaient survécu aux âges.

Je m’assurerais également de renforcer la protection de notre domaine. Des dispositifs de sécurité moderne couplés à des enchantements anciens seraient mis en place. Il fallait que notre famille demeure invulnérable à toute attaque.

En réfléchissant à la menace qui pesait sur Apollon, je me rappelai l’époque où, en tant que dieux, nous ne connaissions pas de telles vulnérabilités. Désormais, même les dieux devaient se méfier des mortels et de leurs nouvelles magies. Mon esprit vagabondait vers le passé, où une couronne symbolisait notre pouvoir suprême et incontesté. Aujourd’hui, cette couronne devait se mêler aux réalités de ce monde moderne.

Je me tournai ensuite vers la fenêtre, observant la ville qui s’étendait à mes pieds. Les mortels pouvaient bien croire qu’ils avaient évolué, mais face à la colère d’un dieu, ils n’étaient que des insectes. Une pluie d’orages se préparait, et je comptais bien faire comprendre à ces agresseurs qu’on ne défie pas impunément Zeus et sa famille.

La lumière changeait lentement, annonçant le crépuscule. Un sentiment de gravité pesait sur mes épaules. Ce jour marquait un tournant, non seulement pour nous, mais aussi pour le monde des mortels. Je pensais à notre longévité, à ces siècles passés, et à chaque anniversaire célébré dans l’éternité. Le temps, fluide comme de l’eau, continuait de s’écouler, mais notre essence restait immuable.

Le tonnerre grondait déjà au loin, annonciateur de la tempête à venir. J’avais à cœur de montrer à Artemis, à Apollon, et à tous les autres, que le roi des dieux veillait toujours, prêt à frapper pour protéger ceux qui lui étaient chers. Les défis pluriels de cette époque moderne ne pourraient jamais éteindre la flamme divine qui brûlait en moi.

(c) princessecapricieuse

Je regardais Artemis, cette fille silencieuse et sage, qui semblait peser chaque mot avant de parler. Elle était ma force tranquille, celle qui, dans ce chaos que nous appelions la modernité, gardait un pied dans la patience et la réflexion. Moi, Zeus, je bouillonnais de colère, prêt à déchaîner l’orage, tandis qu’elle, immobile et impassible, savait que ce n’était pas encore le moment de frapper.

Je fis quelques pas en direction de la grande baie vitrée, observant la ville qui s’étendait à mes pieds. Ce monde mortel, avec ses lumières aveuglantes et ses bruits incessants, me semblait plus distant que jamais. Et pourtant, c’était dans ce même monde que nous devions évoluer désormais, loin des collines verdoyantes de l’Olympe, parmi ces hommes qui avaient oublié la crainte des dieux.

Je ne pouvais me résoudre à tolérer l’attaque contre Apollon, même si ce n’était qu’un sosie qui avait été pris pour cible. Il portait en lui une part de la divinité, un éclat de notre grandeur, et cette offense ne pouvait rester impunie. Pourtant, Artemis, de sa voix calme et posée, avait raison. La vengeance brute, immédiate, serait une erreur. Les mortels, comme toujours, cachaient plus qu’ils ne montraient, et il y avait quelque chose de plus grand, de plus sombre, derrière cet acte.

Je pris un verre, remplissant lentement le cristal d’un whisky ambré. Je ne pouvais pas ignorer ce que ma fille avait évoqué. Elle avait suggéré que les humains n’étaient peut-être pas seuls dans cette affaire, qu’il y avait des forces à l'œuvre, des alliés potentiels qui les guidaient dans l’ombre. Cela me déplaisait de l’admettre, mais il était plausible que d’autres dieux ou créatures se soient alliés aux mortels, trahissant ainsi notre lignage. La simple pensée que quelqu’un ait osé défier ma puissance en s’attaquant à l’un des miens me fit serrer le verre jusqu’à ce qu’il craque légèrement sous ma poigne.


« Ces humains... » murmurai-je en observant les éclairs qui fendaient le ciel sombre. « Ils ont toujours été insaisissables. Mais jamais je n’aurais cru qu’ils trouveraient le moyen de nous affaiblir ainsi. »

Artemis n’avait pas besoin de parler pour que je comprenne ce qu’elle pensait. Elle voyait la situation avec plus de distance, plus de recul. Elle ne partageait pas cette fureur qui m’animait. Ses instincts de chasseresse lui soufflaient la prudence. Elle savait qu’il fallait traquer, observer, attendre avant de frapper. C’était sa nature, et c’était pour cela que nous faisions une équipe redoutable.

Je me rappelais qu’elle m’avait parlé de Sarah, cette mortelle qui avait osé nous avertir. Elle avait fait preuve de courage, certes, mais je ne pouvais m’empêcher de ressentir une pointe de mépris pour ces êtres si fragiles, si éphémères. Pourtant, il était vrai qu’elle nous avait offert un avantage stratégique. Peut-être que, pour une fois, un humain avait su se montrer digne de confiance.

« Alors, il semble que nous devons reconnaître que les mortels ont leurs atouts, » dis-je finalement en me tournant vers Artemis, mes pensées vagabondant encore sur cette Sarah. « Ils osent des choses qui autrefois leur auraient valu notre colère immédiate, mais aujourd’hui... nous devons jouer à leur jeu. »

Je pris une gorgée du liquide brûlant, sentant la chaleur me réchauffer de l’intérieur, et continuai : « Ces humains croient qu’ils sont invincibles derrière leurs technologies, leurs sciences. Ils se bercent d’illusions, oubliant qu’ils ne sont qu’un battement de cœur dans l’éternité des dieux. Mais tu as raison, ma fille. Il y a autre chose derrière tout cela. Je sens des forces à l’œuvre qui ne sont pas d’origine mortelle. »

Artemis ne fit qu’un léger signe de tête en réponse, me confirmant ce qu’elle avait déjà insinué plus tôt. Elle avait mentionné, en termes prudents, que d’autres divinités, ou peut-être des créatures d’un autre monde, avaient pu se mêler de cette affaire. La simple idée de trahison divine me fit frémir, mais je savais que c’était une possibilité à envisager. Nos ennemis n’étaient plus seulement humains.

« Nous devons agir avec précaution, » concédai-je à contrecœur, tout en sentant ma colère s’apaiser légèrement. « Si d’autres divinités ou entités surnaturelles se sont alliées à ces mortels, alors cela ne peut plus être une simple affaire de vengeance. Il faut découvrir qui se cache derrière ces attaques. » Je posai mon verre sur le bureau et me tournai vers la carte qui ornait le mur. Chaque point lumineux, chaque grande ville de ce monde, était une cible potentielle, un foyer d’influence à surveiller.

« Nous commencerons ici, » déclarai-je en désignant un quartier de la ville que je savais être un carrefour d’activités mystiques. « Si ces humains ont trouvé une manière d’affaiblir notre pouvoir, alors ce savoir provient de quelque part. Il y a des sorciers, des mystiques, des êtres d’une autre époque, cachés parmi eux. Je ferai appel à mes contacts, ceux qui vivent encore dans l’ombre. Quant à toi, Artemis...  » Je laissai la phrase en suspens, sachant qu’elle comprendrait. Elle traquerait ces alliés invisibles, ces complices qui, comme elle l’avait dit, ne pouvaient être simplement humains.

Lentement, je m’approchai d’elle. Nos regards se croisèrent, et pendant un moment, je sentis toute la puissance de notre lignée dans cette pièce. Le roi des dieux et sa fille, unis par un but commun. Je pris une longue inspiration et posai une main lourde de sens sur son épaule.

« Nous agirons ensemble, cette fois-ci. » Ma voix se fit plus grave, presque un murmure, alors que le tonnerre retentissait de nouveau au loin. « Les humains ont osé défier notre famille, et je ne laisserai pas cette offense impunie. Mais nous devons frapper au bon moment. Lorsque nous aurons découvert qui manipule les fils de cette trahison, alors je déclencherai l’orage, et ils comprendront ce que signifie défier les dieux. »

Je laissai ma main retomber, et nous restâmes là, dans ce bureau qui était à la fois un sanctuaire et un champ de bataille, à observer la tempête qui se préparait au-dehors. Ni elle ni moi ne bougerions avant que nous n'ayons percé le mystère de cette attaque. La fureur viendrait plus tard, mais pour l’instant, nous étions des chasseurs, à l’affût du moindre signe de faiblesse dans les rangs ennemis. Artemis, avec sa patience implacable, et moi, avec ma force prête à éclater, nous ne ferions qu’un dans cette quête.

(c) princessecapricieuse

Le visage d’Artemis était marqué par une détermination froide et implacable, cette même lueur de jugement divin que je reconnaissais en moi. Sa voix, mesurée et lucide, m’avait ramené à une vérité que je connaissais sans l’accepter pleinement. En ce monde, nous n’étions plus les dieux de tous, et même ceux qui croyaient encore en nous étaient peu nombreux et dispersés. Pour la première fois, nos pouvoirs devaient s’exercer dans un monde où d’autres divinités, d’autres croyances, nous avaient arraché notre suprématie. Un roi sans sujet n’est qu’un homme, après tout. Ce constat déplaisant résonnait comme un écho d’humilité, une vérité amère que je refusais d’ingurgiter. Mais Artemis, avec ce calme ancré dans la sagesse, avait raison de me la rappeler.

Je contemplai la ville étalée sous nos pieds, chaque lumière tremblotante de ce paysage urbain brillant comme autant de minuscules chandelles dans le noir. Elles étaient là, indifférentes, toutes ces âmes perdues dans leur quotidien, sans la moindre idée du courroux qui menaçait de s’abattre sur elles, ni de l’équilibre précaire de cette lutte divine qui se jouait à leurs côtés. Elles ne voyaient que des hommes, des femmes, parfois des puissants, mais jamais les dieux que nous étions.

Je me tournai vers ma fille, ma voix se faisant un murmure grondant, aussi sourd et distant qu’un roulement d’orage. « Artemis, je vois bien ta sagesse et la justesse de tes mots. Nous avons tous les deux payé le prix de cette vulnérabilité que le monde moderne nous impose. J'ai ressenti, comme toi, cette amère humilité de devoir courber l’échine face aux lois mortelles, et il est évident qu'ici, notre puissance brute se heurte aux limites que ces hommes ont eux-mêmes forgées. »

Mon regard se perdit un instant dans le vide, une étincelle de frustration brûlant dans mes yeux. « Les hommes d’autrefois ne se seraient jamais permis de douter. Ils auraient tremblé de crainte, se seraient prosternés devant la simple évocation de mon nom… Mais aujourd’hui, ils osent lever la main sur un de nos semblables, sans hésiter, avec l’arrogance de ceux qui se croient maîtres de leur propre destin. C’est précisément là leur folie. »

Je fis quelques pas vers la grande carte du monde accroché au mur, mes doigts effleurant certains points précis. Ces lieux, ces carrefours d’influences mystiques, où l’ombre de dieux oubliés et d’entités malicieuses flottait encore. Si je devais agir avec prudence, alors nous devrions également infiltrer ces réseaux invisibles qui nous échappaient, ces allégeances subtiles et secrètes qui s'étendaient dans les sous-sols de cette ville.

« Tu as raison, Artemis, » concédai-je d’un ton grave. « Ils ont des failles, des réseaux, des contacts, tout un tissu souterrain de personnes mal intentionnées capables de manipuler ce pouvoir qui affaiblit notre essence divine. Nous allons explorer ce réseau, et j’utiliserai mes propres alliés dans l’ombre, ceux qui me doivent loyauté, pour remonter chaque fil jusqu’à la source. Ces mortels et ceux qui les guident comprendront que même dans cette vulnérabilité apparente, nous restons des dieux, et ils regretteront d’avoir cherché à nous affaiblir. »

Je laissai mes mots flotter dans l'air lourd du bureau. La tempête grondait encore au-dehors, mais cette fois, ce n’était pas simplement un reflet de ma colère, mais bien la promesse d’une vengeance froide et minutieuse. Ma main se posa sur le dos d’un fauteuil, que je serrai en m'adressant à elle.

« Tu mèneras l'enquête parmi ceux que tu connais. Trouve les alliés de ces imposteurs, découvre ceux qui manipulent les fils de cette machination. Je suis certain que derrière eux se cachent des êtres moins innocents qu’ils n’en ont l’air. Quant à moi, je déploierai mes propres ressources dans les profondeurs de cette ville. Des âmes me sont encore fidèles dans ce monde moderne, des experts de ce qu’ils appellent la technologie, des mortels qui croient encore en moi. Ensemble, nous démêlerons leurs mensonges et leur arrogance. »

Je relevai les yeux vers elle, la fierté divine scintillant dans mon regard. Elle comprenait la profondeur de cette mission, au-delà de la simple vengeance. Elle savait que ce qui se jouait ici n'était pas seulement un affront personnel, mais une lutte pour restaurer une autorité et une crainte oubliées. Nous devions leur rappeler qu’au-delà des lois humaines, au-delà de leurs inventions modernes, il existait une puissance que même le temps ne pouvait éteindre.

« Ta pitié pour eux, si c’en est vraiment, » repris-je après un silence pensif, « est peut-être justifiée. Ces pauvres âmes ne savent pas ce qu’elles provoquent. Elles n’ont jamais vu la véritable étendue de notre courroux, elles n’ont jamais connu la terreur d’un dieu vengeur. Mais lorsqu’ils découvriront ce qu’ils ont invoqué, ce sera trop tard. »

Je sentais cette familiarité confortable de notre complicité. Elle, la chasseresse implacable, moi, le roi des tempêtes. Ensemble, nous allions entamer cette traque, mais avec l’intelligence calculatrice d’un prédateur prêt à fondre sur sa proie. Elle savait, comme moi, que le véritable pouvoir ne résidait pas dans la fureur, mais dans la patience et l’attente, dans cette tension insupportable avant l’orage. Il fallait que ces hommes nous craignent, qu’ils perçoivent l’approche inexorable de notre vengeance, qu’ils sentent les prémices de la tempête qui s’annonçait.

Je posai une main lourde et paternelle sur son épaule.
« Alors, nous avancerons ensemble, ma fille. Nous les plongerons dans le doute et la crainte, peu à peu, jusqu’à ce qu’ils comprennent l’erreur fatale qu’ils ont commise. La tempête que nous préparons sera silencieuse, mais elle s’abattra avec toute la force que nous avons accumulée. Aucun d’eux ne pourra y échapper. »

Je me tus, laissant l’écho de mes mots remplir la pièce. Ma fille et moi, en silence, nous contemplâmes cette ville insignifiante qui se croyait invincible. Ils avaient cru en leur monde nouveau, mais ils avaient oublié une chose essentielle : les dieux ne disparaissent jamais.

(c) princessecapricieuse

La voix d’Artemis, ferme et réfléchie, continuait de résonner dans mon esprit comme le grondement d’un tonnerre lointain. Ses mots, porteurs de sagesse et de pragmatisme, s’ajoutaient au poids déjà lourd de mes pensées. Elle avait raison. En ce monde, nous ne pouvions plus agir comme jadis, en maîtres incontestés et intouchables. Les règles avaient changé, et il nous fallait les comprendre pour les plier à notre avantage. Mais le feu en moi, cet orage prêt à éclater, refusait encore de s’éteindre totalement. Ma fureur exigeait une vengeance. Non pas dans l’aveuglement, mais dans une éclatante démonstration de notre supériorité.

Je posai mes mains sur le bureau, m’appuyant dessus, mes doigts pressant le bois poli comme s’il pouvait porter le poids de mon courroux. La foudre éclairait par intermittence la pièce, ses éclats reflétés par les surfaces vitrées. Ce bureau, symbole de ma puissance dans ce monde, n’était qu’une extension de l’autorité que je devais regagner.

« Ils ont peut-être décidé de s’affranchir de notre protection, » dis-je finalement, d’une voix lourde et réfléchie, « mais ils n’ont pas compris ce que cela implique. Ces mortels croient avoir évolué, mais au fond d’eux, ils restent les mêmes créatures vulnérables, guidées par leur orgueil et leur ignorance. Leur force réside dans leurs outils, dans leurs réseaux, mais ils ne connaissent rien à la véritable puissance. La puissance d’une tempête calculée, d’une vengeance implacable et méthodique. »

Je me redressai, croisant les bras, mon regard perçant se posant sur la silhouette d’Artemis. Elle ne faiblissait jamais, son esprit aiguisé comme la flèche qu’elle n’hésitait pas à décocher. Elle parlait de réseaux, de moyens modernes d’agir, et je savais qu’elle avait raison. Ma position dans ce monde, bâtie sur la richesse et l’influence, offrait des armes bien différentes de celles que j’avais autrefois maniées. Ces mortels, avec leur technologie, leur bureaucratie et leur obsession pour les lois, ne comprenaient pas que même dans leurs règles, je pouvais trouver des leviers pour les écraser.
« Si les hommes veulent des batailles dans les arènes de leur conception, alors nous leur donnerons cela. Mais à nos conditions. » Mon ton se durcit légèrement. « Ils pensent être à l’abri derrière leurs lois, leurs juges, leurs alliances fragiles... Mais toi et moi, ma fille, nous savons ce qu’est le vrai pouvoir. Nous n’avons pas besoin de salir nos mains pour les détruire. Non. Nous les pousserons à se détruire eux-mêmes. »

Je pris une inspiration, sentant la tension redescendre légèrement, remplacée par une détermination froide. Cette vengeance que je désirais tant ne serait pas une explosion brutale. Ce serait une lame aiguisée, une blessure précise et irréversible.
« Ce réseau qu’ils ont construit, cette audace de concevoir un moyen de nous affaiblir... » Je fis quelques pas, mes doigts glissant sur la surface d’un globe terrestre posé près de la bibliothèque. « Nous allons les infiltrer. Trouver leurs failles. Chaque allié, chaque outil, chaque fragment de leur puissance sera retourné contre eux. Et lorsqu’ils seront à genoux, lorsque leur monde s’écroulera autour d’eux, alors ils comprendront qu’ils n’ont jamais cessé d’être sous notre domination. »

Je m’arrêtai, observant la tempête au loin. La pluie commençait à tomber, ses gouttes s’écrasant contre les vitres comme autant d’échos du chaos à venir. Artemis avait mentionné que nous ne devions pas nous précipiter, et je savais qu’elle avait raison. La patience était une vertu que je n’avais jamais cultivée autant que mes enfants. Mais aujourd’hui, elle serait notre meilleure arme.

« Tu as ma confiance absolue, Artemis, » repris-je, ma voix se faisant plus basse, presque un murmure. « Ta sagesse guide mes décisions. Ensemble, nous combinerons nos forces. Tu trouveras leurs traces, leurs alliés, et je m’assurerai que nos ressources dans ce monde leur coupent toute retraite. »

Je me retournai vers le bureau, ouvrant un tiroir secret pour en sortir un petit carnet relié de cuir. À l’intérieur, des noms, des notes, des détails sur ceux qui, dans cette ville, me devaient loyauté. Certains étaient influents, d’autres n’étaient que des pions prêts à être sacrifiés, mais tous seraient utiles. Je posai le carnet devant moi avec une satisfaction froide.
« Les hommes parlent de justice, de lois, mais ils n’ont jamais compris la véritable essence de la justice divine. Elle est implacable, elle est inévitable. Ces mortels qui ont cru pouvoir s’attaquer à nous découvriront que chaque pierre qu’ils ont posée dans leur édifice servira à construire leur tombe. »

Je jetai un dernier regard à Artemis, un sourire énigmatique se dessinant sur mes lèvres. Elle savait que cette traque ne serait pas simplement un acte de vengeance, mais une démonstration de force, une leçon pour ces hommes qui croyaient pouvoir échapper à la puissance des dieux.
« Le temps est notre allié, ma fille. Cette tempête que nous préparons ne fera pas que les balayer. Elle les changera à jamais. »

Et, sur ces mots, je me tus, laissant le tonnerre répondre pour moi, un grondement profond annonçant l’inévitable. Nous étions des prédateurs dans l’ombre, et le moment de frapper viendrait bientôt.

(c) princessecapricieuse