Tout juste sortie d'un shooting photo un peu particulier, Perséphone se sentait déjà plus légère. Elle n'avait pas posée dans le but de devenir une mannequin de renom, non, elle l'avait fait pour elle. Lorsque Valentino Mariposa lui avait proposé de faire des photos un peu plus sexy, elle avait refusée de poser nue, mais avait accepté de dénuder sa poitrine tant que celle-ci n'était pas visible sur les photos. C'était son corps et elle savait qu'elle pouvait en être fière. Elle s'attendait, évidemment à recevoir une légère vague de slutshaming sur les résaux sociaux, mais elle se sentait capable de les ignorer. Sans sans mari et ses pouvoirs, la jeune déesse se sentait légèrement démunie et elle avait ressenti le besoin de se sentir femme et belle comme avant. Les derniers événements été encore bien trop ancrée en elle pour qu'elle les ignores. Celui qui la rendait malade au quotidien c'était bien évidemment la prise de pouvoir de Thésée. Elle était morte d'inquiétude, ne sachant pas ce qu'il était advenu de son mari ni de ses amis encore en vie. Pourtant, ce qui la poussait à aller là d'où elle sortait, c'était l'incident Pirithoos. Parce qu'il l'avait séquestrée, il l'avait traumatisée et seules les Moires savaient ce qu'il avait réellement prévu de lui faire. Il avait été la première âme que la reine avait torturées et ça lui avait été terriblement bénéfique. Elle espérait donc que, comme ses cauchemars, cette sensation de faiblesse la quitterait avec le temps.

Perséphone arriva finalement à bon port. Elle poussa la porte de la salle de sport mais ne vit pas grand monde ou du moins pas la personne avec laquelle elle avait rendez-vous. Elle prit le temps de se faire une queue de cheval pour patienter encore quelques secondes. Une fois ses cheveux attachés elle lança.

- Bonjour, j'ai rendez-vous avec Héraclès, on s'est eu au téléphone.

L'origine grec de ce prénom n'avait pas échappé à la Déesse. Elle n'avait encore aucune idée de qui il s'agissait ses connaissances des autres Dieux étaient déjà faible alors celles sur les dizaines de demi-dieux... Elle savait que Poséidon avait eu tout un tas d'enfants que ce soit par volonté de sa partenaire ou non (il suffisait de voir ce qu'il avait infligé à sa mère). Tout comme elle savait que Zeus était un énorme coureur de jupon ayant trop de conquêtes et d'enfants pour les compter. Il n'avait pas hésité à la déshabiller du regard alors qu'elle se tenait aux côtés de son frères pour demander sa bénédiction. L'Union d'Hadès et Perséphone devait donner un enfant capable de renverser Zeus. Elle avait donc promis, à contre coeur, qu'elle s'sacrifierait son premier enfant. Par chance, elle avait eu son accord avant qu'il ne réalise que la prophétie la concernée elle et non pas un futur enfant. Hadès et elle s'étaient donc rapidement marié avant qu'il ne change d'avis officiellement.

C 'était probablement à cause de l'odeur de sueur ambiante que la jeune déesse ne sentit pas que le demi-dieu en face d'elle était un fils de Zeus. Elle se serait probablement méfiée, n'appréciant pas réellement les demi-dieu de son monde. Ils étaient pour la plupart bien plus puissants que sains d'esprit et causaient plus de problème qu'ils n'en réglaient. Elle n'avait pas eu d'autres choix que de s'en méfier à cause de Thésée. Pourtant, elle découvrait dans ce nouveau monde que les choses pouvaient être différentes de ce qu'elle avait connu ou vu dans le sien. Elle avait vu une version bien plus aigri des autres dieux et Eros lui avait parlé de la bonté de certains. Ils n'étaient pas si absents, si imbus d'eux-mêmes dans tous les univers possibles. C'était d'ailleurs encore un concept qui était difficile à comprendre. Elle n'avait pas vraiment eu d'autre choix que de l'assimiler, mais ressentait encore parfois un léger vertige quand elle y réfléchissait trop.

Elle attrapa la main qui lui était tendu avec un sourire, toujours cordiale en toute circonstance. Elle prit le temps de détailler l'homme se trouvant en face d'elle qui n'était, honnêtement, pas déplaisant à regarder. Elle fit pourtant en sorte d'être la plus discrète possible, ne souhaitant pas mettre mal à l'aise le jeune homme en face d'elle ou lui faire mal interpréter ses intentions. Elle était mariée, même si son époux n'était pas dans le coin. Il aurait pu être là, dans l'ombre à l'observait mais ce n'était pas le cas. Cette pensée ne lui traversa même pas l'esprit.

- Avec grand plaisir, je vous suis.

Persephone suivit alors cet homme dans ce qui semblait être son environnement. Il avait l'air si à l'aise au milieu de tous ces engins, sa démarche était à la fois imposante et légère, comme si chaque mouvement était précisément voulu. Elle eu soudainement envie de l'imaginer sur un champ de bataille à se battre pour défendre une cause qui semblerait perdu au départ. Il avait attiré son attention et sa curiosité. Pourtant, ce n'était pas à elle de poser la première question et il lui fallut un temps pour pouvoir répondre sincèrement à cette question.

- J'ai été victime d'une agression il y a peu. Je veux avoir la condition physique pour me défendre seule. Je me sens quelques peu... différente, plus faible depuis... Depuis la dernière lune rouge en fait.

La jeune femme savait qu'il ne fallait pas être trop direct et revendiquer son statut de déesse trop haut et fort. Elle préférait rester large, tout en ayant du mal à parler de ce qu'elle avait vécu. Elle était encore terriblement en colère contre elle-même de ne pas avoir pu se défendre, elle avait été piégée par Pirithoos et ce qu'il lui avait fait serait pour toujours ancré en elle.

Perséphone n’était pas à sa place dans cette salle. Elle avait l’impression d’être comme une intruse. Elle était bien trop propre sur elle contrairement à ces personnes pleines de sueurs. Elle n’avait rien contre l’idée qu’elle puisse transpirer, bien au contraire, mais elle n’était pas un pilier de salle de sport comme la plupart des personnes présentes ici. Elle ne les jugeait pas, bien au contraire elle espérait pouvoir avoir autant de motivation qu’eux. Elle apprécia de voir qu’il compatissait à sa peine. Elle ne prit pas la peine de décrire qu’elle sentait encore en rêve les mains du demi-Dieu sur son corps, ou bien qu’elle avait connu pire comme agression entre-temps. Elle se contenta de répondre.

- Je vais mieux.

Elle ne pourrait probablement jamais se remettre de l’agression de Pirithoos ni de la torture psychologique de Thésée, mais elle pouvait avancer, elle pouvait chercher à devenir bien plus forte que ce qu’elle était pour contre-balancer le manque de magie. Elle qui avait passé tant de temps sans aucun pouvoir à devoir emprunter de la magie à sa mère était à présent privée de sa magie personnelle qu’elle avait enfin finit par développée. Elle se sentait comme nue et sans protection au milieu d’un monde inconnu.

- Oui, c’est ça. Et je vous avoue que je ne suis pas encore totalement familière avec cette situation.

Cette question était simple elle pouvait y répondre sans mentir, la suivante était bien plus compliquée… Elle pesa le pour et le contre se demandant si elle devait avouer à cet homme qu’elle était une déesse. Mais lorsqu’il parla du fait que son prénom lui était familier, elle fronça les sourcils et compris pourquoi ce nom était grec. C’était celui d’un autre Dieu, celui avec lequel Aphrodite avait trompé Héphaïstos et la raison de l’éloignement de celui-ci. Elle lui avait fait honte et ça avait nui à leur amour. Perséphone se souvint brusquement de la voix d’Hadès lui expliquant toutes ces choses. Ce Dieux elle l’avait croisé à un procès et il n’avait pas été en sa faveur, mais elle le savait grand guerrier et l’homme en face d’elle n’était plus le même. Elle comprit qu’elle pouvait dire la vérité.

- J’étais une Déesse. Tout comme vous, non? Je suis navrée mais je ne pense pas être votre Perséphone.