The night is ours — Eros

Le minuteurs indiqua qu'il était temps de sortir la plaque du four. La jeune déesse le coupa, et ouvrir la porte pour récupérer son gateau. Pour l'instant, ce n'était qu'une génoise, une toile vide avec laquelle elle allait pouvoir s'amuser. Elle avait prévu de la découper avec des emporte-pièces ronds plus petits pour pouvoir faire des petits crémeux gâteaux à étages. Elle laissa le gâteau refroidir et alla se laver les mains. Perséphone était comme un poisson hors de l'eau ici. Elle avait soit une cuisine assez grande et tout aussi équiper que celle de son premier appartement à Nouvelles-Athènes, mais elle n'était pas pour autant réellement chez elle. Elle se laissait porter par les jours tout en cherchant à s'adapter le plus possible à ce monde. Elle était seule, sans sa mère, sans Hadès, sans Lexa, sans ses autres amis. Elle était libre comme elle avait toujours voulu l'être, mais à quoi bon être libre quand on ne peut réellement pas être heureuse ?

Elle n'était pas mal tombée, elle avait rencontré Eros, son colocataire divin à son arrivé. Elle avait été on ne peut plus paniquée. Trempée jusqu'aux os, elle était allée vers la première personne (lui) afin de demander ce qu'il en était, ce qu'elle faisait là alors qu'elle avait bien plus urgent à gérer ailleurs. Comme par exemple empêcher sa mère, Héra, Poséidon et Thésée de renverser Zeus et surtout de détruire leur monde. Elle avait apprécié le je-m'en-foutisme apparent d'Eros qui l'avait sagement raisonné pour qu'elle se calme. La reine avait réussis à respirer normalement et surtout à sécher ses larmes. Alors ils avaient fini par aménager ensemble. Les deux dieux s'entendaient bien et Perséphone tolérait les nombreux amants qui passaient par chez eux. Elle se taisait, ne disait rien, mais ne pouvait se sentir que frustrée. Parce que son époux lui manquait terriblement, comme si elle était de nouveau vide sans lui et qu'il était le seul à pouvoir combler ce manque.

- C'est presque prêt.
 
Lança-t'elle . Elle se hâta et les pâtisseries furent prête. Il lui tardait de se poser sur le canapé avec le verre de vin qui l'attendait sur la table basse. Elle dressa deux petites assiettes, pris des cuillères et les apporta directement là-bas. Elle regarda Eros avec un énorme sourire et lui présenta ses gâteaux avec fierté.

- Et voilà, deux forêts noires faites maisons ! J'espère que ça te plaira.

Ayant passé la majeur de sa vie seule, isolée, Perséphone faisait de son mieux pour parâitre normal, pour avoir une vie comme celles des autres. Elle avait grandit dans une orangeraie, elle avait  eu une éduction strict, avec peu de liberté. La jeune Déesse avait encore de lourd séquelle de ce passif. Elle s'était toujours cru incapable, elle avait toujours pensé qu'elle n'était qu'une ratée, qu'elle n'arriverait à rien dans sa vie. Tout ça parce que sa mère l'avait empêché d'atteindre la magie, la rendant dépendant à la sienne lorsqu'elle avait voulu faire ses études parmi les humains. C'était une relation toxique, une relation qui avait étouffé Perséphone, qui l'avait rongé de l'intérieur, qui l'avait fait culpabiliser. Parce que Déméter n'avait pas su s'arrêter, elle avait voulu récupérer sa fille coûte que coûte. Elle s'en était donc pris au monde des mortels, à leur vie, faisant comprendre à Perséphone que tout ce qui arrivait était sa faute et qu'elle n'avait qu'à abandonner Hadès, sa liberté et sa vie si elle voulait tous les sauver. Ca avait été horrible, mais la jeune déesse n'avait pas flanché face à sa mère. Elle avait regardé les misères provoqués par sa mère, elle avait essuyée les attaques des Impies, mais elle était restait droite, elle était restée fidèle à elle-même. Si sa mère voulait être une déesse cruelle et sans merci, Perséphone, elle ne voulait pas rentrer dans son jeu. Elle voulait montrer à sa mère que ce n'était pas avec une telle attitude qu'elle arriverait à la ramener à elle.

C'était avec des personnes comme Lexa, Sybille, Hermès ou bien Eros qu'elle arrivait à être bien, qu'elle arrivait à être un peu plus elle-même. Elle n'avait pas besoin de faire semblant, ils savaient qu'elle était une déesse, il savait qui elle était et c'était le plus important à ses yeux. Elle pouvait enfin respirer après une quasi vingtaine d'année à devoir être la fille que sa mère voulait et non qui elle elle voulait être. Le coeur de Perséphone était lourd, elle était loin de ses amis, de son peuple et surtout de son mari. Pourtant, lorsqu'elle voyait le sourire de son colocataire, elle se sentait toujours un peu mieux. Elle s'était installé à côté de lui et le regardait, impatiente de le voir découvrir ce qu'elle avait pris du temps à préparer. Elle se mit à rire à la fois parce que ce qu'il disait l'amusait, mais aussi un peu jaune.

- Je ne pense pas que je serais aussi à l'aise que toi. Et si on se base sur le seul et unique mariage que j'ai organiser, je ne suis pas faite pour ça.
 
A vrai dire, c'était beaucoup de dire qu'elle avait organisé son mariage. Elle avait choisi sa robe, le lieu et bien d'autres détails, mais Hadès et elle s'étaient marié rapidement dans l'espoir de ne pas être séparés. La nuit de noces avaient été plus préparées et travaillées que les noces en elle-même et c'était son époux qui s'en était chargé. Elle se ressaisit, refusant de laisser ses pensées gâcher le plaisir que lui procurait cette situation.

- Où en est ton application? Tu as pu régler les derniers détails pour la mettre en ligne ?

Perséphone n'avait eu de vie sociale que depuis très récemment. Elle avait adoré ça. Elle n'était qu'en fac, personnes ne s'était marié dans son entourage. La jeune déesse aurait probablement adoré aider Lexa à organiser son mariage. Les deux amis auraient passé des heures à organiser tout ça, elles auraient probablement prévu chaque détail et auraient passé des heures à en rire. Pour organiser son mariage, Perséphone avait fait appel à Hécate pour qu'au final les choses se fassent précipitamment. Elle serra les dents, sentant toujours une pointe percer son coeur quand elle pensait ou parlait d'Hadès. Cette relation était sa première "amourette" elle était si passionnée, si puissante. Elle avait l'impression d'avoir vécu deux vies, la première avait pris fin quand elle avait rencontré Hadès et la seconde avait commencé à ce moment là. Elle comprenait enfin ce que d'autres pouvaient ressentir, ce qu'elle avait pu lire ou voir. Eros était très investi dans les relations d'autrui, c'était un peu son rôle, d'une certaine manière. Perséphone, quant à elle ne s'investissait que dans les relations  de ses amis et les siennes, elle n'aurait jamais eu le temps de faire comme Eros. Gérer sa relation ou du moins la retrouver était déjà bien suffisant.

- Si tu as besoin de quelqu'un pour faire le gâteau, je pourrais t'aider, mais je ne suis pas sûre de pouvoir faire plus.
 
Parce qu'après avoir vécu tant d'année persuadée d'être une moins que rien, Perséphone apprenait encore à avoir confiance en elle, en ses capacités. Gérer le gâteau d'un mariage était déjà une énorme responsabilité dont elle espérait pouvoir être à la hauteur. Parce que si c'était pour aider Eros, Perséphone était capable de sortir de sa zone de confort, elle était capable de se dépasser. Elle l'appréciait vraiment et le considérer comme un bon ami. Puis c'était ancré dans la personnalité de la Déesse, elle était prête à de grande chose pour les autres bien plus que pour elle-même. Elle avait changé de sujet de manière totalement discrète (pas du tout) et s'était concentrée sur l'application de son ami. Elle réfléchit quelques instants avant de lui proposer une solution.


- As-tu penser à en faire la publicité sur les réseaux ou dans les journaux ? Ca serait amusant que tu trouves des cobayes prêts à tenter l'expérience pour qu'ensuite ils en parlent autour d'eux. Ca pourrait probablement t'aider.