La vie était vraiment étrange dans cet endroit. Il y avait d’abord eu Sirius, puis Regulus sans parler de Walburga. Des gens de son passé qui refaisaient surface comme lui-même était revenu d’entre les morts. Il y avait aussi des absents comme son frère Cygnus. Comme si tout ceci était aléatoire, comme s’il n’y avait pas de logique derrière ces retrouvailles. On pouvait vivre dans la même ville que des êtres chers, pendant des années et les croisés par hasard au marché. Il y avait une forme de magie derrière tout ça même s’il ne comprenait ni laquelle ni pourquoi. C’est ainsi qu’en discutant avec Regulus, il avait appris le retour d’un être cher parmi eux. Kreattur, leur fidèle elfe de maison.
Celui-ci tenait une petite boutique de casse-tête et autres jeux. Ça avait l’air d’être de très belle qualité, mais il ne pouvait pas en être sûr, car la boutique était fermée à son arrivé. Regulus l’avait prévenu : Kreattur n’ouvrait que sur rendez-vous. Alphard avait donc laissé un petit mot sous la porte signifiant qu’il souhaiterait regarder les articles le lendemain à 15 h. Il n’avait bien entendu pas signé de son vrai nom. Cela aurait été trop facile. Il fallait bien faire une petite surprise à leur elfe !
Le lendemain, il hésita à pousser la blague encore plus loin en se déguisant. Finalement, il abandonna l’idée. Il ne fallait pas trop en faire. Surtout que Kreattur devait avoir un âge auquel on n’aime pas vraiment les surprises. Les avait-il jamais aimés même à l’époque ? En marchant vers la boutique, Alphard se remémora de l’elfe au service de sa maison. Il avait toujours aimé Walburga plus que n’importe qui dans la maison, mais il était resté très fidèle à eux jusqu’à ce qu’Alphard quitte le Square Grimmaurd pour vivre dans sa propre maison.
Il se demandait à quoi le vielle elfe pouvait ressembler à présent. Il y avait tellement d’années qui étaient passées. Avait-il rajeuni comme Sirius ? Bien que pour Alphard, Sirius avait la même tête que quand il l’avait quitté.
C’est avec tout ça en tête qu’il arriva devant la petite boutique. D’aspect général, c’était un bel endroit. Il regarda un instant la vitrine sans se manifester, car il avait quelques minutes d’avance. Il savait que la rigueur était importante pour Kreattur. S’il avait dit 15 h, il annoncerait sa présence à 15 h pile. Quand l’heure sonna enfin, il arrêta son inspection de la vitrine pour sonner à la porte de la boutique.
Il était assez impatient de retrouver son cher elfe.
- Bonjour Kreattur. Tu as bien changé…
C’était très surprenant de voir son elfe sous les traits d’un vielle homme. Pourtant, il aurait dû s’y attendre, il avait entendu des rumeurs sur les changements d’apparence de plusieurs personnes par rapport à leurs univers d’origine.
- C’est une bien belle boutique que tu as là. Je serais curieux de savoir comment l’idée t’est venue de faire ce commerce. Que dirais-tu d’une tasse de thé pour rattraper le temps perdu ?
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T’avais regardé ce petit mot en haussant un sourcil. Encore une personne qui allait changer ton organisation de la journée et on ne pouvait pas dire que c’était ce qui te plaisait, mais au moins il avait le mérite de prévenir, ce que tout le monde ne faisait pas. T’étais même un peu surpris, il faut bien le dire, que cette personne prenne le temps de faire cela. Par déduction logique ça devait être quelqu’un qui connaissait tes habitudes mais comme le nom ne te disait rien, ça devait être une connaissance d’un habitué. Pourquoi pas. T’avais jamais interdit aux gens de parler de toi, tu demandais juste qu’on respecte tes habitudes, ce qui était fait. T’avais donc fini ta journée sans te poser plus de questions, continuant de travailler sur des pièces d'échecs, répondant à ton courrier comme c’est uniquement ainsi que tu communiques avec les gens.
Le jour J, tu es en train de changer une pièce d’une de tes vitrines comme tu l’as vendu quand on frappe à ta porte. Ton réflexe est de regarder l’heure. Quinze heures, c’est tout à fait correct. Tu te diriges donc vers la porte pour poser ton regard sur cet homme que tu reconnais tout de suite. T’es vieux certes mais tu as une bonne mémoire et la famille Black est gravée à tout jamais dans ta mémoire, même ceux qui en sont partis.
« C’est une évidence. » Réponds-tu en premier sur un ton neutre pas vraiment cordial mais tu l’as jamais été d’un autre côté. « Bonjour Monsieur. »
Ce n’est pas une surprise de savoir qu’il est dans cette ville car on t’en a parlé, mais c’est une surprise de le voir sur le pas de ta porte par contre car tu ne pensais pas qu’il viendrait te rendre visite. Tu n’avais rien contre ce jeune intrépide mais il avait décidé de faire sa vie loin de la famille, donc tu ne pensais pas qu’il viendrait te parler.
« Je vois que vous n’avez pas changé. » Toujours aussi dynamique, amusé et fatigant. « Entrez. »
Quoique tu en dises -et surtout en penses- la famille Black est importante pour toi aussi tu ne peux pas refuser de prendre une tasse de thé avec Alphard. Et puis tu sais qu’il épaule Regulus, ce qui est important pour toi face à ce qui va finir, tôt ou tard, par se passer. Maintenant que tu as revu Madame, tu es conscient que la confession de ton jeune maître à ses parents ne se passera pas bien. T’espères juste que ça n’ira pas trop loin.
Tu refermes la porte à clés derrière lui et montes à petits pas vers l’étage pour récupérer deux tasses et vous servir deux thés bien chauds, puisque tu le gardes à bonne température toute la journée pour ta propre consommation.
Kreattur sous sa forme humaine était à la fois un choc pour Alphard qui ne l’avait pas imaginé avec un visage humain et encore moins âgé. Pourtant, l’elfe avait largement l’âge de sa version humaine. À vrai dire, Alphard ne connaissait pas son âge. Il ne s’était jamais posé la question avant. Kreattur était là depuis le début et jusqu’à la fin, c’était tout. Il était plus qu’un meuble de la maison des Black. Mais vu la réaction de son serviteur, pas particulièrement chaleureux, lui demander son âge n’était peut-être pas la première question à lui poser.
- Comment te portes-tu ?
La question était peut-être bête, car il ne l’aurait peut-être pas posé à son elfe si celui-ci avait gardé son apparence d’avant, mais le voir sous les traits de ce vieil homme lui donnait envie de s’inquiéter de sa santé. Après tout, si plusieurs membres de la famille Black avaient rajeuni, ce n’était peut-être pas le cas de leur elfe.
- Comment t’es venue l’idée d’ouvrir cette boutique ? Est-ce que tu l’as fait visiter à Walburga ? Je pense qu’elle serait heureuse de voir la délicatesse que tu apportes à ton travail. Ce sont de belles pièces du peu que j’ai pu voir. Je ne te savais pas si doué.
Inutile de mentionner Sirius devant l’elfe. Alphard était déjà mort au moment du départ de Sirius qu’il avait grandement aidé en lui léguant sa fortune, mais il savait que l’elfe ne pouvait pas supporter le premier-né, de cette génération, de la maison Black. Sirius était trop différent de ce qu’on attendait de lui, trop fougueux, trop rebelle. Son attitude de défi permanent envers sa mère n’avait jamais fait qu’apporter de l’huile sur le feu de sa relation avec Kreattur (qui n’avait d’yeux que pour Walburga).
- Est-ce que tu apprécies ton indépendance ?
Après tout, Kreattur avait toujours eu l’air heureux de servir les Black. Enfin, «heureux » n’était peut-être pas le bon qualificatif pour l’elfe de maison. Disons satisfait. Suffisamment satisfait. Voilà.
Alphard savait que le serviteur avait aimé sa famille et que se retrouver ici dans ce monde n’avait sans doute pas été facile, surtout vu son caractère. Peut-être appréciait-il d’avoir sa vie à lui sans être obligé d’être dans l’obligation de servir un maître. A l’époque, il aurait semblé impossible à Alphard que Kreattur puisse choisir de vivre par lui-même plutôt qu’être à leur service, mais tout ça, c’était avant. Qu’en était-il aujourd’hui ? S’était-il reconstruit une vie avec des amis ? Des loisirs ?
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Tu es vieux, tu le sais. Tu as certainement l’équivalent humain de l’elfe que tu étais, même si tu as souvent l’impression d’être bien plus vieux. Il faut dire que ce corps humain est fatigué, il te bloque dans certains mouvements et se fatigue. T’as eu du mal à accueillir la découverte d’être dans le corps de ceux que tu avais servi tant d’années mais tu as eu le temps de t’y faire depuis que tu es ici. Ca ne veut pas dire que tu es mieux ainsi, tu aimerais récupérer ta nature d’elfe de maison car ça te permettrait de faire bien plus de choses, mais que peux tu y faire à part râler ? Ce que tu fais parfaitement.
Tu montes donc à petits pas, écoutant les questions d’Alphard sans rien dire pour le moment. On peut dire qu’il est plus bavard que tous les autres membres de la famille Black réunis. Ca te fait étrange d’ailleurs, mais ce n’est pas désagréable. Certes il a fait partie des rebelles de la famille mais tu n’en as jamais voulu aux humains d’être comme ils sont, tu leur en as voulu de faire du mal à ceux que tu aimais. Ou bien te faire du mal à toi, comme Sirius a pu le faire.
Tu ramènes silencieusement les deux tasses de thé avant de t’installer délicatement et confortablement dans ton fauteuil, calant bien les coussins dans ton dos. Tu laisses ton invité importun s’installer ou regarder autour de lui, même s’il n’y a rien à voir à part énormément de livres et une partie d’échec sorcière en cours.
« Madame a déjà beaucoup à penser depuis notre rencontre, je ne l’ai pas dérangé avec cela. »
Après tout elle s’est retrouvée devant son ancien elfe de maison qui est devenu un homme, elle a réalisé aussi que tu savais énormément de choses sur elle comme tu as été son confident les dernières années de sa vie, et elle a compris que tu avais été libéré de tes obligations. Elle avait aussi bien deviné que tu étais au courant de la vie de Regulus et qu’il lui cachait quelque chose. Cela faisait beaucoup, donc t’avais préféré ne pas parler de ta vie ici.
« L’accès à l’éducation m’a permis de beaucoup apprendre et de découvrir les travaux comme les casse-têtes. Quant à la boutique... Je n’aime pas commercer mais cela me permet d’avoir de l’argent et qu’on me laisse tranquille. »
Pas d’association des vieux pour venir t’expliquer à longueur de journée que tu serais mieux en maison de retraite. Avec d’autres comme toi ? Certainement pas !
« Pour le reste j’étais déjà libre dans notre monde mais peut être ne savez vous pas cela. J’ai été libéré par mon dernier maître et j’ai travaillé ensuite à Poudlard où les elfes étaient libres et payés. »
Ha, ce vieil elfe de maison était resté le même que dans les souvenirs d’Alphard. Toujours aussi peu bavard. En même temps, ça ne surprenait pas tellement le sorcier. Depuis toujours, il était difficile de l’entendre parler longtemps. Après tout, il était un Black lui aussi d’une certaine façon et à part lui et Sirius, les membres de la maison n’étaient pas les plus causants qui existent. C’était quelque chose à laquelle il s’était habitué au fil des années et il avait l’habitude de maintenir la conversation à flot sans problème.
- Je pense, au contraire, que Walburga serait contente d’avoir une distraction avec ta boutique. Après tout, ça lui changerait les idées de ses problèmes et elle serait fière de voir que tu t’es débrouillé comme un chef dans ton corps humain.
Alphard n’avait pas vu sa sœur depuis un certain temps, mais il était convaincu que revoir Kreattur avait dû lui faire du bien. L’elfe n’avait certes plus la même apparence, mais Alphard arrivait très bien à reconnaître sa façon d’être. Il semblait plus fragile dans ce corps cependant. C’était assez bizarre…
- Je vois, ce sont de très bons points. Qu’est-ce qui te plaît dans les casse-tête ? Faire souffrir les moldus quand il s’agit d’en résoudre un ?
Alphard remercia l’elfe pour le thé. Il le préparait avec la même expertise qu’à son habitude. Cela faisait plaisir de voir que certaines choses restaient les mêmes.
- Effectivement, je ne savais rien du reste de ta vie. Tu te plaisais à Poudlard ? La transition après une vie chez les Black à dû être brutale pour toi. Qui a été ton dernier maître ?
C’était une drôle d’idée ce concept d’elfes libres et payés, mais peut-être que le monde avait eu le temps d’évoluer depuis l’époque du sorcier. Il était mort il y a longtemps de cela après tout.
- Comment tu sens-tu entouré de moldus ? Je sais que tu ne les portais pas vraiment dans ton cœur, mais j’imagine qu’ils sont la majeure partie de tes clients bien que tu aies dit ne pas aimer commercer.
Alphard était sincèrement curieux. Walburga avait eu beaucoup de mal à se faire à cette transition. On pouvait même dire qu’elle n’y était pas vraiment arrivée vu le peu de tolérance qu’elle avait pour eux, mais avait-elle le choix ? Aucun d’eux n’avait eu le moindre choix depuis qu’ils étaient dans ce nouveau monde. Alphard s’était senti si seul au milieu de gens dont il ne connaissait rien, dans une autre époque, avec d’autres codes. Heureusement pour lui, il était largement le plus « adaptable » si on le comparait à Walbruga ou à Kreattur.
- Qu’en est-il de tes pouvoirs ? Tu les as conservés sous cette forme ?
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Donc non, Madame n’est pas fière de ce que t’es devenu, elle essaie déjà d’accepter que tu es un homme libre désormais, ce qui est très déstabilisant pour elle. Tu étais son serviteur, un être fait pour servir toute ta vie les Black en te taisant -ce pourquoi t’as gardé l’habitude de n’être pas particulièrement causant- donc il faudra du temps pour passer de votre passé commun à la réalité de cette ville. Tu ne te plains pas de ton ancienne vie, tu as été très heureux de servir cette famille pendant de longues années, tu regrettes juste que ça se soit fini si mal pour eux. Et, hélas, ce n’est pas parce que cette ville offre une seconde chance à cette famille que tout va changer du jour au lendemain, surtout avec des convictions aussi bien ancrées. Alphard l’oublie. Mais ce n’est pas une surprise comme il est vite parti pour vivre sa vie comme il l’entendait. Tu trouves juste dommage qu'il connaisse aussi mal sa sœur car elle aurait bien besoin d’un soutien en ce moment.
« La précision des engrenages, la réflexion et la logique pour les manipuler. La magie aussi puisque certains sont faits pour les sorciers. Je fais aussi des échiquiers avec des pièces sur mesure. La création m’occupe. »
Et comme tu ne sors que rarement de chez toi, ça te prend énormément de temps. T’apprécies voir ce que t’es capable de créer par toi-même. Ça te donne l’impression de faire quelque chose d’important, qui va suivre les gens dans leur vie. Peut-être une autre façon pour un elfe de maison de s’occuper des gens qui t’entourent, mais sans avoir besoin du contact que tu n’apprécies pas particulièrement.
« Mon dernier maître était Harry Potter, le filleul de Sirius. »
Ton ton reste dédaigneux quand tu parles de Sirius, sans surprise. Pas forcément de Harry par contre car, même si vous ne vous appréciez pas, il avait reconnu ses fautes grâce à l’issue de moldu et avait même fait un geste vers toi, ce que t’avais accepté. Les elfes ne sont pas d’horribles créatures, ils demandent juste à ce qu’on soit gentil envers eux pour rendre ce sentiment. Harry avait su l’être, ce que Sirius ne saurait jamais.
« Je n’ai rien contre les moldus. J’ai respecté et compris les règles de la famille Black pendant les longues années où j’ai pris soin de vous, mais j’ai découvert à Poudlard que les sorciers issus des moldus étaient capables de beaucoup pendant la grande bataille et ensuite. Ce changement était radical, et il l’est aussi depuis que je suis ici, mais je n’ai rien contre les êtres qui m’entourent. »
Ce sont les humains -sorciers ou non- qui ne savent pas reconnaître comme leur égal les êtres différents d’eux et qui les jugent facilement, pas l’inverse. Tu n’as jamais été le plus doux des elfes en effet mais ce n’est que ton caractère et de longues années à entretenir cette tristesse d'avoir vu mourir toutes les personnes que tu aimais.
« Comme pour chaque personne ici, je suis arrivé sans et je les récupère doucement. » Tu n’as pas de traitement de faveur et t’as pas de raison d’en vouloir. « Et vous, que faites vous ici ? Toujours aussi insouciant de ce qui vous entoure ? »
- Je n’oublie pas Kreattur, mais Walburga à besoin de changer sa vision du monde dans cette ville si différente de nos habitudes. Peut-être qu’elle a du mal à s’y faire, et je la comprends. Mais elle ne peut pas rester bloquée dans le passé. Elle devra se faire à ton nouveau statut et tu as vécu avec elle la perte de ses enfants. Même si tu n’étais que notre elfe, elle a partagé des choses avec toi.
Alphard n’avait pas l’habitude que Kreattur le contredise, mais il devrait s’y habituer maintenant qu’il n’était plus leur elfe. Leur relation datait aussi d’il y a presque 50 ans. Il fallait s’attendre à ce que chacun ait changé dans un sens comme dans l’autre.
- Tu as rencontré beaucoup de sorciers ici ? Tu arrives à sentir les gens qui viennent de notre monde ? Je n’ai rencontré que des membres de notre famille jusqu’ici. Je commençais à croire que nous étions seuls.
Alphard fut surpris que Sirius ait eu un filleul. Pour lui, la vie s’arrêtait à l’époque où les garçons n’étaient que des adolescents. Il avait toujours du mal à les imaginer jeunes hommes ou même plus vieux que cela. Pourtant, là aussi, il avait un demi-siècle de retard.
Le sorcier fut surpris d’apprendre que Kreattur n’avait rien contre les moldus. Étant dans leur famille, il s’était attendu à ce qu’il partage les convictions des Black à ce sujet même si son avis à lui-même était moins tranché que celui de sa sœur. Sans parler de Sirius qui avait toujours adoré les moldus et qui s’obstinait à en parler pour énerver ses parents à la moindre provocation.
- J’imagine que ça a rendu ton arrivée ici plus simple si tu n’avais pas d’animosité envers les moldus.
Alphard eut un petit sourire canaille en entendant la remarque de Kreattur quant à son insouciance.
- Je suis devenu un revendeur d’œuvre d’art ici. Avec mes connaissances de sang pur, j’ai pu me faire une place dans ce milieu et trouver des pépites à petit prix. Je les revends aux ventes aux enchères. J’ai réussi à me refaire un petit pécule grâce à cela. J’ai l’intention d’ouvrir ma propre boutique pour élargir mon public. J’imagine que je suis un peu moins insouciant maintenant que j’ai des factures à payer, mais je reste quelqu’un qui s’amuse dans la vie si c’est ta question.
Le sorcier prit une gorgée de son thé avec un sourire. Il imaginait très bien que son rythme de vie, ses connaissances, sa façon de réseauter avec n’importe qui ne devait pas être considéré comme très sérieux. Pourtant, Alphard prenait cela comme un travail, et même si cela lui plaisait, il devait quand même faire attention. C’était simple pour lui qui avait toujours du faire bonne impression pendant sa vie en tant que membre de la famille Black.
- Maintenant que tu es humain, tu as réussi à te faire des amis ici ? Je sais que tu es bien seul, mais peut-être qu’après ton passé à Poudlard, tu as appris à vivre avec d’autres elfes.
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Tu n’es plus un elfe de maison en effet, et autant dire que tu n’as aucun souci à répondre aux humains, surtout quand ceux-ci ont décidé de quitter le cercle familial pour aller faire leur vie ailleurs, laissant Regulus et Walburga mourir seuls, en souffrant terriblement. Tu auras toujours plus de respect envers elle et ton jeune maître parce qu’ils sont les deux sorciers qui ont le plus compté pour toi, donc tu seras plus doux dans tes jugements et tes réponses. Comme tu peux l’être aussi avec Nagini et Nicholas car ils comptent pour toi. Mais tu n’as clairement que faire du reste du monde et aucune raison de prendre des “pincettes” comme disent les humains, alors que tu es un vieux bonhomme qui en a vécu bien plus qu’eux.
« J’ai été aux côtés de Madame jusqu’à son dernier souffle, j’ai recueilli ses derniers mots. Elle n’est pas un être qu’on secoue pour qu’il ouvre les yeux, elle a besoin de temps. Je suis d’accord qu’elle va devoir changer pour ne pas perdre cette seconde chance qu’elle a de voir sa famille unie, mais il faut y aller par étape. Faites ce que vous voulez, vous l’avez toujours fait de toute façon, mais je ne la brusquerai pas quant à moi. Elle est plus fragile qu’elle n’y paraît. »
Point. Tu ne changeras pas d’avis sur cela. Si Alphard est assez idiot pour ne pas comprendre tout seul qu’il connait bien mal sa soeur, il le découvrira tout seul. Les révélations que Regulus va lui faire seront déjà largement assez difficiles pour eux deux, tu n’as aucune raison de la contrarier car tu veux absolument qu’elle s’intéresse à toi. Chaque chose en son temps.
« Je ne peux pas sentir la magie des gens, mais j’ai rencontré d’autres sorciers oui. »
Des sorciers de “clans” très différents et ça n’a pas été facile de faire comprendre à certains que tu donnais une chance à ceux et celles qui n’avaient pu faire autrement que de faire de mauvais choix dans leur première vie, comme Nagini. Tu connais l’histoire de la maledictus et tu comprends parfaitement pourquoi elle a choisi cette vie à côté du seul être qui pouvait prendre soin d’elle et lui “parler”. Pourtant t’as combattu cet être mais, dans la situation de ta protégée, tu penses que tu aurais fait exactement la même chose. Maintenant elle peut espérer à une seconde vie et tu l’y pousses car tu veux qu’elle soit heureuse, tout comme Regulus.
Car ce monde leur ouvre beaucoup de possibilités et ils sont assez jeunes pour pouvoir en profiter. Ce n’est pas parce que tu es un vieux solitaire que tu ne réalises pas ça, et tu trouves plus important qu’ils prennent soin d’eux que de rester dans un racisme inintéressant envers ce monde qui peut leur permettre de vivre enfin. Tu es borné et têtu certes, mais le bonheur des tiens passera avant tout ça.
« Ce n’était pas ma question. Je suis même surpris que vous ayez autant de projets concrets. »
Réponds-tu avec une franchise frontale comme toujours, buvant une gorgée de ton thé, parfaitement calme.
« J’ai dû faire avec les autres elfes oui, même si certains étaient niais à souhait. » Et tu as de nombreux noms qui te viennent à l’esprit mais là n’est pas la question. « J’ai quelques rares amis ici. Un qui m’a aidé à comprendre ce monde et un autre avec qui je partage le fait de n’être pas humain. Et quelques personnes sur lesquelles je veille comme Regulus. Cela me suffit largement. Je suppose que c’est l’inverse pour vous. »
Alphard est certainement le plus sociable de la famille Black. Il y a Sirius aussi certes, mais tu respectes un peu plus l’énergumène en face de toi que l’autre imbécile.
Alphard ne chercha pas à argumenter davantage avec son ancien elfe. Kreattur était assez grand pour se faire son propre avis sur les choses et de toute façon, ils ne seront jamais d’accord. Alphard ignore dans quel état se trouvait Walburga à l’époque de la mort de Regulus. Il ne peut même pas imaginer sa sœur dans un état de détresse. C’est tout simplement impensable et inimaginable. Même quand ils étaient jeunes, Walburga a toujours fait preuve de retenue dans ses sentiments même envers sa famille. Si Alphard sait qu’elle aime ses enfants, on ne peut pas dire qu’elle le montre beaucoup. Alphard a l’habitude de voir sa sœur forte, et même lorsqu’elle est blessée, elle est redoutable. Il est tout simplement incapable de l’imaginer autrement et si Kreattur ne partage pas son avis, c’est qu’il ne la connaît pas aussi bien que lui. Peu importe.
- Quelle était ta question Kreattur ? A quoi pensais-tu ?
Alphard ne pouvait pas nier qu’il n’avait pas eu bonne réputation dans sa première vie. Enfin, ce n’était pas tellement une question de réputation qu’une question de point de vue selon Alphard. Oui, il avait refusé le rôle qu’on lui destinait depuis toutes ces années, mais il n’avait pas fait le choix de vivre parmi les Black. Il aimait sa sœur et son frère, mais il ne voulait pas de leurs vies. Se marier, avoir des enfants, faire partie de l’élite des magiciens de leur monde… Ce n’était pas pour lui. Il ne niait pas qu’il était l’élite, mais il en avait eu très vite marre des réunions de réseautage pour étendre l’influence de leur famille. Cygnus pouvait très bien s’occuper de cela et Walburga avait eu des enfants elle aussi.
- J’imagine que la plupart des elfes n’ont pas ton expérience.
Une façon polie et tout à fait serpentard de parler du manque de tact que pouvait parfois avoir Kreattur quand on n’était pas dans ses petits papiers. Mais il était hors de question qu’Alphard le formule ainsi. Il ne voulait pas se mettre l’elfe à dos, ça n’aurait eu aucun sens. Et il savait que celui-ci s’inquiétait pour Regulus et Walburga tout comme lui.
- C’est bien que tu sois tout de même un peu entouré. J’imagine que la transition a dû être difficile pour toi.
Alphard prit une gorgée de thé, essayant d’être pragmatique : Kreattur avait changé de corps. Même s’il avait l’air de bien le vivre, cela avait dû être un sacré chamboulement pour n’importe qui et même si l’elfe n’était pas un grand sensible, cela avait dû l’affecter.
- Détrompe-toi, je suis assez peu entouré. J’ai énormément de contacts dans cette ville quand il est question de faire des affaires, mais cela reste des relations superficielles. J’ai bien une ou deux personnes proches de moi, mais je suis loin d’avoir noué des relations sincères ici jusqu’à présent. Je ne suis pas comme les moldus même si je n’avais pas ma baguette quand je suis arrivé.
Il était dur de nouer de vrais liens quand on avait un aussi gros secret. Alphard avait gardé son habitude de ne pas parler de sa nature magique. Même Sélina n’était pas au courant alors qu’ils se voyaient quand même régulièrement.
- Kreattur, j’ai une question à te poser. Est-ce que Regulus est en danger ?
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« Je demandais ce que vous faites dans la vie simplement. Je suis surpris de vous entendre penser à l’avenir avec un projet solide mais c’est une bonne chose. Pour le reste je connais votre caractère mais vous avez évolué, comme toute personne qui mûrit. »
Il n’y avait rien de sous entendu, tu es un homme plutôt franc. Trop même car à force d’honnêteté tu peux être blessant, mais tu juges que c’est important qu’il y ait quelqu’un pour dire clairement les choses. Certes, ce n’est pas toujours agréable mais il faut que ce soit dit. Alors tu lui demandais réellement ce qu’il faisait désormais de sa vie et t’es plutôt content de voir qu’il a des projets. Tu te doutes qu’Alphard restera toujours une sorte d’épicurien -comme les humains disent- mais entendre ses projets est une nouveauté. Il est parti longtemps et t’en voudras toujours à ceux qui ont laissé ta maîtresse seule face à ses chagrins mais t’es conscient aussi qu’il n’est pas si facile d’affronter le caractère de Walburga et tu restes, malgré tout, quelqu’un d’assez protecteur envers les Black. De plus, Alphard reste poli face à toi, ce que tu apprécies.
T’hoches la tête positivement quand il te dit que ça n’a pas été facile pour toi car, oui, ça ne l’a pas été mais comme tu lui as dit, t’as été entouré et t’as fait ta vie en tant que vieil humain et c’est tout ce qui compte pour toi. Tu ne peux t’empêcher de soupirer et de lever les yeux au ciel quand il te dit qu’il n’a pas noué de lien sincère car il reste un sorcier dans un univers moldu, même sans sa magie.
« Je n’ai jamais compris ce besoin des humains de mettre des barrières invisibles entre eux. Vous vous targuez de ne pas suivre les règles de votre famille et pourtant vous faites exactement la même chose. La magie n’est que secondaire Alphard, ce n’est pas elle qui régit votre confiance et vos liens. Nous ne sommes plus dans notre monde, il y a tant de magies différentes et tant de pouvoirs, que c’est anecdotique d’être un sorcier. Ne vous cachez pas derrière nos anciennes règles. Je croyais que vous étiez un être insouciant. »
Comme toujours tes conseils sont donnés de façon trop abrupte et autoritaire mais tu juges cette façon de pensée si “sang pur”. Même toi tu as des amis qui connaissent ta vie. Même toi, le vieil elfe de maison aigri d’une des familles les plus fermée de votre monde, tu as appris à ouvrir les yeux. Alphard est parti loin des siens pour avoir son indépendance et finalement il reste dans les carcans de son éducation. N’est ce pas un comble ?
Cependant tu fais un silence quand il te pose une question directe sur Regulus. Tu bois une gorgée de thé en soupirant. Tu ne sais pas si Regulus lui a raconté la raison exacte pour laquelle il est mort mais, d’un autre côté, tu ne peux pas passer à côté d’une aide en plus si jamais votre ennemi s’en prend à lui comme il a de nouveau le médaillon. C’est une situation compliquée et ça se voit que, pour une fois, tu jauges ta réponse.
« Oui. »
Tu n’as aucune raison de lui cacher cela. Oui il est en danger. Que ce soit à cause de sa situation personnelle parce qu'il ne supportera pas un rejet de ses parents, ou bien face à Voldemort qui ne se gênera pas de s’en prendre à lui pour se venger de l’avoir trahi il y a tant d’années. Ce n’est pas le même danger mais pour Regulus ça revient au même et tu le sais.
« Vous a t’il expliqué les conditions de son décès ? »
La réponse de Kreattur était assez touchante à sa façon. Il était curieux et semblait sincère dans son envie de savoir ce qu'Alphard faisait à présent dans la vie. Le sorcier savait que l’elfe lui en voulait d’être parti vivre sa vie de façon insouciante. Il n’avait pas abordé le sujet de son décès et de son testament qui léguait toute sa fortune à Sirius, mais il n’y avait pas besoin de mettre de l’huile sur le feu. Les relations étaient bien assez tendues entre les membres de la famille Black (dont faisait partie Kreattur d’une certaine façon).
La leçon de moral que lui fit ensuite Kreattur sur la magie et les barrières qu’Alphard avait créer entre lui et les moldus le fit sourire. L’elfe n’avait pas tort, il fallait bien l’avouer. Leur monde n’avait plus lieu d’être. Le code international du secret magique n’était visiblement plus actif. Pourtant, il était dur pour le sorcier d’oublier ce qui avait toujours régi sa vie. Il se sentait en décalage avec les autres, mais peut-être qu’il fallait qu’il fasse tomber ses barrières et qu’il s’ouvre davantage aux autres. Ce qui n’était pas dans sa nature profonde. Il était très sociable de surface, mais même dans le monde magique, il avait peu d’amis.
La conversation change radicalement de sujet quand ils reprennent des mines graves en évoquant Regulus.
- J’ai compris des brides entre sa mère et lui. Il a été engagé par Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom et il s’est… Il a essayé de voler et de détruire des choses lui appartenant.
Alphard prit une gorgée de thé pour chasser le froid qu’il ressentait à présent en évoquant une période aussi sombre de la vie de son neveu même s’il n’était pas là pour le voir de ses propres yeux.
- Je n’ai pas réussi à avoir beaucoup d’informations de la part de Regulus. Il était assez secret et il ne voulait pas me mettre en danger en m’en disant trop. Mais le temps à passer depuis notre échange, j’ai réfléchi…
Il marqua une nouvelle pause, cette fois pour faire sortir les mots de sa bouche, car il savait qu’ils revêtaient d’une importance toute différente.
- Je veux essayer de l’aider. Il est mon neveu, je dois tenter de le protéger.
Ce n’était pas un engagement qu’il prenait à la légère, et même si cette attitude allée à l’encontre de sa façon de gérer les choses habituellement, l’enjeu était trop gros pour renoncer. Il ne supporterait pas de voir Regulus mort à cause de son inaction. Il avait l’habitude de se préserver et d’éviter scrupuleusement ce genre de confrontation, mais cette fois, il n’avait pas le choix.
- Qu’est-ce qui se passe au juste Kreattur ? Tu peux m’en dire plus sur ce qui nous attends ? Je ne veux pas qu’il se batte seul même si je ne sais pas trop dans quoi je m’embarque.
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Tu réponds ça un peu trop rapidement en entendant les verbes “voler” et “détruire” parce que tu sais que s’il a entendu ça de la bouche de ta maîtresse, c’était certainement de façon négative. De plus, Regulus pense aussi qu’il n’a rien fait de si extraordinaire. Mais pour toi, ça l’est. Personne d’autre que ton jeune maître n’aurait ainsi pris sur lui pour voler le médaillon de Voldemort et sauver l’elfe insignifiant que tu es. T’aurais tellement aimé pouvoir accomplir la mission qu’il t’avait confié mais t’avais été incapable d’être utile, t’avais même fini par te faire voler le médaillon alors que c’était la seule mission que ton maitre t’avait confié avant de souffrir jusqu’à en mourir. C’était ton plus grand regret après celui qu’il se soit sacrifié à ta place.
« Je suis la dernière personne à l’avoir vu avant sa mort. Il l’a fait pour me sauver, pour tous vous sauver. Il a compris avant les autres ce qui était en train de se passer. »
Il a compris qui était vraiment Voldemort, ce qui était en train de se tramer. Il a fait face à ce que sa famille lui demandait pour décider plutôt d’avoir un geste désespéré qui pourrait peut être aider. Tu es persuadé qu’il ne l’a pas fait en vain même si lui pense qu’il n’a rien fait, que ce n’était qu’une goutte d’eau dans l’océan de tout ce que les autres ont fait. Non son frère n’a pas fait mieux, non il n’y a pas de comparaison à avoir entre les deux, non il n’était pas qu’un lâche. Tant de choses que tu aimerais l’entendre dire car tu sais que rien n’est facile dans la vie de Regulus, ni dans ton esprit d’ailleurs. Et hélas ses parents ne comprendront jamais pourquoi il a fait ça ou trop tard, comme toujours. Tu soupires de tristesse quelques instants, détournant le regard avant de revenir à la conversation.
« Ce n’est pas à moi de vous expliquer ce que Regulus à fait, c’est à lui de choisir de se confier à vous. Monsieur et Madame ne connaissent pas la vérité non plus, donc soyez prudent. La seule chose que je peux vous dire c’est qu’il a de nouveau en sa possession l’objet que Voldemort convoite et que c’est dangereux bien entendu. »
Forcément que ça l’est. Comment cela pourrait-il en être autrement ? Ce sorcier n'arrêtera jamais de courir après le pouvoir, la puissance et l’immortalité. Ce qui a été fait dans votre monde n’a plus effet ici, donc les horcruxes sont certainement de retour pour l’empêcher de mourir comme cela a été le cas chez vous. Il va falloir de nouveau tout détruire pour briser l’homme. Tu repenses à la conversation que tu as eu avec la jeune Granger, te demandant si elle est au courant d’où sont les autres ou s’il y a une possibilité que ça ne soit pas encore effectif. Difficile à dire et tu ne peux pas en parler aussi librement.
« Il ne se bat pas seul, il est bien entouré. Mais tout ça, vous devez le dire à lui, Alphard. Une fois que vous saurez tout, nous pourrons parler de ce que nous pouvons mettre en place pour l’aider. »
Car Regulus ne sera certainement pas d’accord que vous vous mettiez en danger pour lui, mais tu l’as vu une fois partir à la mort sans pouvoir rien faire car t’étais tout ses ordres et il est hors de question que cela recommence. Tu n'obéis à personne à part à toi-même désormais.
Le sorcier écoutait l’elfe avec beaucoup de gravité. Il sentait bien que Kreattur était émotif quand il lui parlait de ce que Regulus avait fait. La perte de son maître semblait l’avoir beaucoup touché à l’époque et restait un sujet sensible. Alphard regrettait de ne pas avoir été présent pour son neveu à ce moment-là de sa vie. Il était terrible d’imaginer Regulus mourir dans les bras de son elfe…
Alphard ne parla pas pendant un moment, se contentant d’écouter ce que lui rapportait Kreattur. C’était une situation délicate, il ne voulait pas en demander trop à l’elfe, mais en même temps parler à Regulus allait être difficile. Le jeune homme ne s’était pas confié à lui directement, Alphard avait du chercher les réponses par lui-même. Les Black ne faisaient pas dans les sentiments, ils étaient pragmatiques. Pourtant, cette fois, Alphard comprenait bien qu’il devrait parler plus directement avec son neveu pour être en position de l’aider. Il n’y avait plus de place pour les conventions sociales et les faux-semblants. Pour une fois, il faudrait parler à cœur ouvert ce qui semblait si dur pour les membres de cette famille.
Alphard se leva après avoir fini sa tasse.
- Merci Kreattur. Aussi bien pour ce que tu as fait dans le passé que pour ta présence au côté de Regulus maintenant. Je ne te dérange pas plus, j’ai un neveu à aller questionner. Prends soin de toi, nous nous recroiserons, j’en suis sûr.
Il sera la main du vielle homme et reparti sans plus de cérémonie.
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