On t’a demandé d’aller travailler à l’université aujourd’hui, comme souvent. Ça ne te dérange pas, bien au contraire tu es moins surveillée là bas, même si tu dois gratter du papier. Mais au moins tu peux tricher, tu peux t’entrainer à recoudre des plaies en cas de besoin. Et les étudiants sont généralement d’accord pour ne pas préciser que c’est toi, encore pauvre infirmière, qui a fait les sutures. Et bien que l’infirmerie soit calme à l’instant, tu t’affaires tout de même à ranger ce qui a été laissé en plan la veille.

Jusqu’à ce qu’on toque à ta porte. Abandonnant tes affaires sur le bureau, tu n’attends pas plus longtemps avant d’aller ouvrir. Tu te stoppes un instant, surprise de l’état dans lequel se trouve ton nouveau patient. Et alors qu’il insinue qu’il s’est peut être un peu trop emballé, tu pinces tes lèvres pour cacher ton sourire moqueur. « Monsieur Taylor, j’espère que vous êtes au fait que “Mordre la poussière” n’est qu’une expression, n’est-ce pas ? » que tu demandes, sans attendre de réponse, car il s’agit avant tout d’une moquerie.

Tu l’invites à entrer et à s'installer assis sur l’un des lits avant d’attraper le nécessaire pour nettoyer tout ça, après t’être désinfecté les mains.. Il est dans un sale état en effet, mais tu as besoin d’un peu plus de précisions. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » demandes-tu en l’examinant d’un peu plus près. Matt est un habitué de l’infirmerie, mais un jour, tu devras lui conseiller de faire une vraie consultation, avec un vrai médecin. Alors, tu ne le préviens pas que ça risque de piquer un peu lorsque tu approches ta gaze imbibée d’alcool pour nettoyer. Le but de ta manoeuvre est qu’il te parle, qu’il se change les idées, alors que tu retires les graviers de son visage. Tes gestes sont précis, tu es consciencieuse. Tu réfléchis déjà à la suite du soin, s’il a besoin de points, ou de strappes car il lui faudra des antibiotiques. Mais avant tout, il faut que dégage la zone endommagée avant de faire quoi que ce soit de plus. Et même si tu n’as vu que son visage de prime abord, tu te doutes qu’il va falloir que tu l'examines d’un peu plus près encore.