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[Terminé] Nobody's perfect anymore (so why can't I be your Golden Boy?) Ft. Viktor ♥

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Anonymous

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Jeu 28 Mar 2024 - 13:09



Nobody's perfect anymore

(so why can't I be your Golden Boy?)
Les journées se ressemblent toutes, pour Jayce Talis ; elles suivent un schéma régulier et répétitif. Tôt le matin, aux aurores, il observe la ville s’éveiller par la fenêtre de son appartement ; c’est un spectacle à la fois enchanteur et déprimant, une manière de se focaliser sur la réalité, de s’ancrer dans l’instant présent. Cela fait environ trois semaines que Jayce s’est résigné à l’idée de rester ici, de ne jamais revoir personne, d’être coincé. Le plus dur pour lui (du moins, l’une des choses les plus dures) est de ne pas savoir ce qu’il est advenu de Piltover, de Mel, de Viktor, de Cait, et de tous ceux qu’il a connus, qui ont compté pour lui. L’ignorance l’a rendu fou des jours durant ; aucun nom, sur aucune liste des hôpitaux. Et puis, cet endroit en lui-même, si différent de tout, aux quartiers méconnaissables dans lesquels il s’est longtemps perdu sans parvenir à retrouver son chemin. Perdu, il l’est encore. Mais il a lâché prise, incapable de faire un pas de plus en avant, ses rêves hantés de cauchemars.

Est-ce ce missile qui l’a fait atterrir ici ? Il n’en sait rien, et l’ignorance est peut-être ce qu’il y a de pire, pour lui. Ne pas avoir en main les informations nécessaires pour contrôler la situation. Alors il coupe ses pensées, enferme son esprit dans un cloaque de travail, une tâche après l’autre. Le son du marteau sur l’enclume, le métal qui ploie sous le poids du maillet, voilà ce qui résonne dans sa tête du matin au soir. Et lorsque ce n’est pas suffisant, lorsque les souvenirs emplissent son regard d’or et de sang, il travaille davantage encore, chez lui. Jayce Talis ne sort plus vraiment, ne regarde plus autour de lui. Non, il ne fait que s’acharner. Sa chambre est devenue un atelier clandestin, comme autrefois, dans l’insolence de sa jeunesse. Mais cette fois, il ne joue plus avec la magie, il ne cherche pas à contrôler des sources d’énergie dangereuse. Il fabrique des jouets de toutes sortes, petits mécanismes délicats aux formes diverses avec les pièces récupérées à la forge et à la fonderie.

Ainsi, il ne pense plus au bruit du verre qui se brise, aux cris, à la peur, au néant. Ainsi, il tente de racheter ses fautes, petits gestes qui ne changeront pourtant rien. Ainsi, il parvient à ignorer les feuilles entières griffonnées d’adresses et de noms ; feuilles laissées dans un coin, dissimulées comme le secret honteux de son abandon.  

Jayce s’arrache à sa contemplation et pose sa tasse de café vide sur le rebord de l’évier avant d’enfiler sa veste et de descendre. La forge n’est pas loin ; à vrai dire, elle est juste en bas de l’immeuble. Quelques pas, seulement, et il atteint déjà son lieu de travail. Il n’est pas le premier sur ces lieux qui ne dorment jamais vraiment. Il salue ses collègues d’un geste de la main, a à peine pris le temps de bien les connaître. Lui d’ordinaire si sociable, si prompt à sympathiser avec les uns et les autres, enorgueilli de son propre savoir faire, fait désormais profil bas et rase les murs. Cette ville l’a assommé ; K.O technique.

C’est en fin de matinée que son supérieur vient lui parler.    

« Talis, t’es de livraison cet après-midi ! »
« Uh ? … Ok. » répond-il de manière machinale en levant ses yeux dorés sur l’homme qui le surplombe.

Une promenade en ville, après tout, pourquoi pas. Se dégourdir les jambes ne peut pas lui faire de mal, lui qui reste d’ordinaire cloîtré dans la forge ou chez lui du matin au soir depuis qu’il s’est résigné. L’envie ne le fait pas tressaillir, mais il accepte. Il passe rapidement chez lui pour se débarbouiller, manger un sandwich, et redescend ensuite pour attraper les différents paquets et colis. Il fait encore froid, malgré le printemps qui s’installe, Jayce se couvre donc le cou d’une élégante écharpe et enfile d’épais gants. Les basses températures lui ont laissé des souvenirs mitigés et il préfère de loin avoir un peu trop chaud.

Sur son téléphone (gadget qui l’a fasciné pendant des jours au point de le démonter et de le remonter en boucle) il entre les différentes adresses, celles d’entreprises dont ils sont les fournisseurs de pièces, et grimpe sur son vélo après avoir soigneusement serré tous les colis à l’arrière de sa selle. Il s’élance alors sur la route et pédale en direction d’Hogwarts Place, un quartier qu’il a tendance à éviter à cause de l’ambiance familière qu’il y perçoit. Cette Université, qui se dresse comme pour se moquer de lui, ne manque jamais d’éveiller en lui une colère sourde (contre lui-même, et contre cette île). Il s’engouffre néanmoins dans les rues, pédalant en rythme pour garder ses idées focalisées sur le chemin qui s’élance devant lui. Entre les voitures et les passants, il ne peut aller bien vite, mais l’air frais fait du bien à son moral et redonne un peu de couleur à ses joues.

La première livraison se déroule sans problème, les vendeurs.euses le connaissent bien et il se retrouve même à les saluer d’un geste, comme si sortir et se mêler au monde lui avait rendu quelques formes de courtoisie, un sourire au coin des lèvres. Et sourire fait un peu mal aux joues ; il se demande depuis quand il n’a pas activé ce muscle autrefois toujours en action. Il reprend son vélo et tourne à l’angle d’une nouvelle rue et c’est qu’il l’aperçoit dans la foule, ce visage familier, immanquable. C’est si bref qu’il croit rêver. Il freine si fort qu’il manque de passer par-dessus le guidon. Ses roues dérapent sur le bitume dans un bruit strident. Il pose le pied à terre et tourne la tête, fouille des yeux les passants. Était-ce une illusion, une simple illusion ?

Là-bas ! Parmi les personnes qui marchent dans la rue, il le repère à nouveau. Son cœur explose et il bondit, abandonne le vélo et les commissions sur le bord du trottoir sans même s’en soucier. Il court, si fébrile qu’il a l’impression de tomber à chaque foulée.

« Viktor !? » s’exclame-t-il, la voix tremblante. Les passants lui adressent des regards étonnés. Jayce s’en moque. Il ne visualise que cette silhouette. Il espère tant ne pas se tromper. Ne pas se tromper ! « Viktor !! » Il l’atteint enfin, pose sa main sur son épaule pour l'obliger à lui faire face. « C’est toi !? C’est toi !! » il hurle presque, l'euphorie l’écrase tant qu’il ne remarque pas tout de suite les détails. Seul compte pour l’instant le résultat, car il ne peut pas le confondre, pas lui. La joie déferle par vagues entières et ses bras se referment autour de son ami, geste automatique mu par un soulagement trop grand pour être contenu. L’émotion serre sa gorge dans un étau et un rire s’en échappe.

Il n’est plus tout seul, finalement.
Il n’est plus tout seul !

Il relâche son étreinte et recule d’un pas ; le sourire éclaire tout son visage.

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Dernière édition par Jayce Talis le Jeu 23 Mai 2024 - 13:44, édité 1 fois
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Sam 30 Mar 2024 - 1:22


NOBODY'S PERFECT ANYMORE (SO WHY CAN'T I BE YOUR GOLDEN BOY?)
Viktor Kovalyov & @Jayce Talis


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Le début du printemps n’est pas une période simple pour Viktor qui, pourtant, devrait se réjouir des journées qui se terminent de plus en plus tard, de la chaleur qui s’installe lentement à nouveau. Mais non. Pour lui, le changement de température est surtout synonyme de douleurs articulaires plus prononcées et de fatigue tenace. C’est, en exagérant à peine, tout à fait insupportable. S’ajoute à ça une absence nouvelle de tranquillité d’esprit qu’il n’arrive toujours pas à identifier, mais qu’il imagine attribuable au Xenon. Après, a-t-il déjà été libre d’anxiété au moins une fois dans sa vie ? Poser la question, c’est y répondre. Ce n’est donc pas surprenant si, ces derniers jours, Viktor a pris l’habitude de ne pas traîner trop longtemps à l’université après le travail, préférant de loin le silence de ses quatre murs aux fourmillements typiques de l’approche de la fin du semestre. Il se montre patient lorsque, de temps en temps, des étudiants plus jeunes viennent lui demander de l’aide pour leurs examens ou que des collègues viennent lui partager les conclusions de leurs recherches, mais ça lui coûte beaucoup plus cher en énergie sociale qu’à l’habitude. Les années ont beau avoir passées, Viktor n’est pas spécialement plus approchable qu’à Piltover.

Malgré tout, cet après-midi, Viktor a décidé de prendre son temps, de se poser sur un banc du campus pour achever la lecture d’un bouquin sur l’IA et le machine learning qui l’occupe depuis quelques jours, suffisamment pour empêcher ses pensées de rejouer cette étrange sortie au restaurant. Son esprit n’est pourtant pas tranquille: il jette quelques regards par-dessus son livre, comme s’il craignait qu’on le surprenne à nouveau. S’il y a bien une chose qu’il apprécie moins que les contacts physiques non sollicités, ce sont les surprises. Quoi de pire que d’être tiré de force de sa routine ? Ugh. Bref. Au bout d’un moment, il zieute l’heure sur sa montre et en convient qu’il est temps de rentrer avant d’attraper froid. Avant de prendre la route, le Kovalyov enfourne son livre dans son sac à bandoulière et empoigne sa canne qu’il n’utilise désormais que lorsque lui vient une recrudescence d’arthrose.

Il n’a pas le temps d’atteindre le portail que son cœur manque un battement. Ses joues se chauffent de gêne lorsqu’il entend son nom porté par une voix forte. Soudainement, il sent le petit vent frais l’envelopper solidement. La voix ne lui est pas inconnue. Au contraire : il la connaît trop, mais une partie de lui préfère fermer les yeux, faire comme s’il l’avait oubliée après autant de temps. C’est long, 5 ans sans nouvelles, après tout. Il accélère le pas autant que possible malgré son genou douloureux, espérant se sortir d’une situation où tous les regards se poseraient sur lui. Il n’a pas besoin de ça maintenant. Mais la main qui tombe sur son épaule, le forçant à se retourner, en décide autrement. Les mots répétés se perdent dans ses oreilles alors qu’il peine à réaliser qui se trouve devant lui, qui l’éclabousse de ce sourire toujours aussi stupide. Ses yeux s’écarquillent avant même qu’il n’enregistre l’information. Il sent son cœur remonter dans sa gorge sous un trop plein d’émotions. Tout s’enchaîne beaucoup trop vite. Viktor a à peine le temps de cligner des yeux qu’il se retrouve brièvement coincé au milieu d’une paire de bras qui lui rappellent la maison. Sa canne lui en glisse des mains. « C-C’est moi. Qui veux-tu que ce soit d’autre ?», parvient-il à souffler  à travers sa voix doucement enrouée, dans une ironie qui confirme bel et bien son identité. Alors que Jayce le relâche, Viktor cherche presque à s’y accrocher pour ne pas qu’il lui file encore entre les doigts, doutant presque qu’il soit réel.

Ses iris dorés tracent les traits de son visage qu’il n’aurait pas pu oublier même s’il l’avait voulu, même s’il avait essayé, parfois. Son propre faciès s'endurcit soudainement. C’est que tout ce qui se chamaille en lui fait plus mal qu’il ne l’aurait cru. Comme si un sentiment d’injustice remontait tout d’un coup. Et avec tous les regards qui se posent sur eux, c’est incroyablement dur à vivre. En ce moment, il ne sait pas s’il est en colère contre Jayce et son absence ou contre lui-même, qui ressent trop. C’est tout un flot qui se bat en lui, entre la colère, l’envie de sentir sa main à nouveau sur son épaule, le malaise qui s’accentue à chaque nouveau regard qu’il croit se poser pour lui. Viktor s’est toujours caché comme un chat malade pour vivre ses émotions, par honte autant que pour n’embêter personne. Être forcé à les vivre en public, c’est particulièrement violent.  Tout serait plus facile s’il avait un moteur à la place du cœur. « Disparaître pendant des années et revenir comme un cheveu sur la soupe ? Tu trouves vraiment toujours de nouvelles façons de m’impressionner… », crache-t-il, en levant les yeux au ciel. Disparaître c’était sa spécialité à lui. Si ses mots sont sévères et lourds d’une douleur qu’il ne veut pas vivre en public, son regard s’accroche solidement à l’homme devant lui. Il a toujours été son pilier et ça ne semble pas vouloir changer, malgré tout. « Hmn. » , grommelle-t-il avant de se pencher pour récupérer sa canne avec l’intention apparente de se barrer.

Pourtant, quand il se redresse, Viktor ne s’éloigne pas. Il se rapproche plutôt un peu de Jayce. Il s’y sent naturellement plus en sécurité qu'au milieu de la foule. En ce moment, il a envie de tout sauf de se retrouver seul. Son regard descend un instant vers ses chaussures. « Penses-tu que j’en ai souris, moi, de t'avoir cru… », le mot peine à sortir de sa bouche, «… mort ? », marmonne-t-il en resserrant sa poigne sur le manche de sa canne, les lèvres tordues en une petite grimace.


(c) DΛNDELION


Dernière édition par Viktor Kovalyov le Lun 1 Avr 2024 - 4:51, édité 1 fois
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Dim 31 Mar 2024 - 22:12



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(so why can't I be your Golden Boy?)
Là, face à Viktor, il ne peut s’empêcher de se dire que tout va s’arranger, comme s’il possédait une formule miracle. Bien sûr, rien n’est aussi simple, mais le poids qui pesait sur ses épaules depuis son arrivée s’envole alors qu’il observe la mine sombre de son ami. C’est lui, bien sûr que c’est lui, et le fait de le savoir vivant est déjà une bonne (excellente) nouvelle, en soi. Quelque chose cloche, pourtant. Pas seulement dans son allure globale, mais dans la manière dont il s’adresse à lui, dont ses mots sont envoyés, durs et accusateurs, voilés du sarcasme qui le caractérise bien. Par réflexe, Jayce a un très léger mouvement de recul, les bras levés à mi-hauteur d’un geste pacifique. Il doit admettre ne pas comprendre, ne pas savoir pourquoi Viktor semble lui en vouloir. Il entrouvre donc la bouche, sans savoir quoi dire, sur le coup, et il fronce les sourcils.

L’instant de silence qui suit cette déclaration est rompu par un grommellement de son ami qui se baisse pour ramasser sa canne ; un geste que Jayce imite un peu trop tardivement, mouvement vain qu’il arrête à mi-hauteur. Sa main vient finalement se plaquer derrière sa nuque alors qu’il se redresse aussitôt, gêné et, surtout, démuni face à la déclaration précédente. Son sourire s’est transformé en une légère grimace alors qu’il cherche encore ses mots, qu’il cherche surtout à trouver un sens aux paroles de Viktor. Des années de silence, comment ça ? Mais, déjà, Viktor reprend, sans pitié, tout en se rapprochant de lui. Ses mots, pourtant, résonnent de manière douloureusement familière aux oreilles de Jayce qui déglutit lentement. Il ne sourit plus, à présent, la gorge nouée, peiné par les souvenirs de cette nuit-là, de son réveil ici, et la panique de ne plus retrouver personne. Il imagine donc sans peine que Viktor a dû traverser la même chose, et il baisse la tête à son tour, l'espace d'un instant, avant de déclarer :

« Tu crois vraiment que j’ai passé les trois derniers mois à sourire, en pensant que toi, et tous les autres, étiez …» ce mot là ne parvient pas à franchir ses lèvres, à lui. Il reste bloqué au fond de sa gorge et déchire sa poitrine d’une colère sourde et familière. « Bon sang, Viktor, j’ai bien cru que… ! » Il serre les dents, ne sachant pas comment continuer sa phrase, n’ayant de toute façon pas vraiment envie de l’achever. Il lâche un léger soupir avant de pincer l'arête de son nez du bout de ses doigts, la tête légèrement baissée. Finalement, il redresse la tête et reprend plus doucement, la voix enrouée d’une certaine émotion : « Est-ce que tu sais où sont les autres, est-ce qu’ils sont là, est-ce qu’ils ont survécu ? » souffle-t-il alors en posant doucement ses deux mains sur les épaules de son ami, comme pour les stabiliser tous les deux.

Son cœur cogne lourdement contre sa poitrine ; il espère bien sûr une réponse positive mais, quelque part, au fond de lui, il se doute que tout ne sera pas aussi simple. Et c’est ce doute qui dévore son cœur d’une ombre terrible : celle de la culpabilité. Il aurait dû prévoir tout ça. Il aurait dû mieux les protéger, tous. Par sa faute, tout le monde avait été réuni en salle du Conseil, ce soir-là, et le missile avait heurté la vitre et fait voler en éclats la paix tant attendue. Mais cela a-t-il encore la moindre signification, maintenant, alors qu’ils sont là, dans cet endroit si différent où les règles ont drastiquement changé ? Il prend une inspiration en gardant ses mains sur les épaules de Viktor, comme pour s’ancrer dans le présent, s'assurer qu'il ne rêve pas. Il y a tant de questions qui se bousculent dans sa tête.

« Que voulais-tu dire par … des années ? Tout cela s’est passé il y a à peine trois mois. » reprend-il en se raclant la gorge pour reprendre l’assurance perdue quelques instants plus tôt. « Si tu fais référence à tout ce qu'il s'est passé ces derniers temps, je suis désolé. Tu sais que je suis désolé, n'est-ce pas ? » achève-t-il en plongeant ses yeux dans ceux de son ami. Il tente d'y trouver quelque chose, une forme d'absolution, peut-être. Il ne sait pas trop. Il a besoin de savoir Viktor de son côté, comme il l'a été toutes ces années. « Pour l'instant, je suis juste soulagé de t'avoir retrouvé. » Finit-il par conclure en esquissant un sourire. Et il aimerait que ce sentiment dure plus longtemps, qu’ils n’aient pas besoin de remuer des événements tragiques. Malgré tout, ils vont devoir en parler. « Et j’aimerais pouvoir démêler tout ça … Avec toi, si tu le veux bien ? » demande-t-il de manière moins confiante, question presque timide alors qu’il fait pourtant face à son partenaire, celui avec qui il a partagé ses rêves, ses espoirs, avec qui il a échoué dans certaines expériences ; celui avec qui il a changé une facette du monde. Peut-être est-ce aussi pour cela que, malgré la peine et les tourments, il a l’impression que les événements deviennent un peu plus clairs, plus légers, moins insupportables. Viktor a toujours eu cet effet, celui de rendre les problèmes moins insolubles, même maintenant. Jayce veut donc profiter de ce sentiment de soulagement encore un peu avant de se plonger dans ce dont il faudra bien parler. Et peut-être qu'ils devraient d'ailleurs en discuter dans un autre lieu plutôt qu’ici, au beau milieu de la rue ou quelques regards sont encore tournés vers eux. Jayce en prend soudain conscience et se redresse un peu, par réflexe, comme un bouclier devant son ami qu'il sait moins à l'aise, plus pudique.

« Peut-être pourrions-nous en parler ailleurs ? »

A cet instant précis, il oublie tout le reste : son travail, ses livraisons, son vélo étalé au beau milieu de la rue. Ne compte que Viktor, le fait de l’avoir retrouvé, et le signe d’une amélioration potentielle. Il se rend compte qu’une de ses mains est toujours posée sur l’épaule de son ami et il lui rend doucement sa liberté.


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Mar 2 Avr 2024 - 18:29


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Viktor Kovalyov & @Jayce Talis


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Viktor déglutit ; au creux de sa gorge, sa tristesse coléreuse laisse un arrière-goût amer, comme s’il venait lentement à la regretter. C’est bien son problème: il n’a jamais su rester fâché assez longtemps contre Jayce, toujours à faire preuve d’une étonnante empathie, même lorsqu’il était celui qui en aurait eu besoin. Cet instant ne fait pas exception. Ils n’ont jamais vraiment eu besoin de mots pour communiquer, se comprendre ; seul son maniérisme et le ton de sa voix lui suffisent pour comprendre que Jayce est sincère, que la situation est tout aussi troublante pour l’un que pour l’autre, peut-être un même un peu plus pour son ami. Mais c’est aussi que Viktor réalise, peu à peu, que même si cinq années sont passées, il n’est jamais passé par-dessus le sentiment d’abandon. Il n’a jamais fait le deuil de leur amitié, non plus. C’est un fantôme qu’il a toujours traîné avec lui. Peut-être parce qu’il savait bien depuis le début, au fond de lui, que ce n’était pas Jayce de lui tourner le dos de cette façon. Pas après les derniers événements (enfin, les derniers avant la lune rouge…). «Je… Non. », laisse-t-il tomber mollement, se mordant l’intérieur de la joue pour se retenir de prononcer des mots qui ne feraient que l’enfoncer.

Les mains qui se posent sur ses épaules le forcent à relever les yeux. Le contact ne lui donne pas envie de fuir, au contraire. C’est complexe pour lui de se l’expliquer, mais ça lui a trop manqué. Si bien qu’il s’est parfois surpris à sursauter en ayant l’impression d’une main fantôme contre son dos ou son épaule, subissant une nouvelle déception à chaque fois qu’il se retournait. Les autres ? Hormis Jayce, il n’a jamais vraiment cherché à savoir si les autres étaient toujours en un morceau… Et ça doit être réciproque de leur côté, il imagine bien. Il hésite un instant, avant d’admettre: « J’ai un peu travaillé avec Heimerdinger sur un projet à l’hôpital. », il hoche la tête, une petite lueur d’enthousiasme naissant dans son regard comme chaque fois qu’il parle de ses passions. Elle meurt vite, laissant à nouveau place à une certaine hostilité. Viktor n’avait jamais vraiment apprécié les membres constituants du conseil, mais il se permettait maintenant de moins le masquer. « Les autres, ceux qui étaient , je ne sais pas. S’ils sont ici, ils ne sont pas spécialement loquaces. », souffle-t-il en haussant un sourcil. Et a-t-il vraiment envie de le savoir ? C’est une autre histoire qu’il ne souhaite pas voir revenir piétiner sa paix d’esprit.

Il secoue la tête, détournant le regard un instant pour l’empêcher de voir le trouble qui revient s’installer dans son regard. L’impression d’être étouffé par l’excès de présence autour de lui ne s’atténue pas. Sa main libre, celle gantée, se referme sur la ganse de son sac, à défaut de savoir quoi en faire. Une part de lui voudrait la poser sur l’avant-bras de Jayce, comme une confirmation de sa présence, mais il ne s’en convainc pas. Trois mois. Ses yeux s’écarquillent brièvement, perplexes. Soudainement, tout est légèrement plus clair. Il se souvient de la lueur rouge qui avait taché son plancher, au début de la nouvelle année. Il n’y avait pas trop porté attention, peut-être qu’il aurait dû. « J’entends par là “des années”. Ça ne fait peut-être que trois mois pour toi, Jayce, mais cinq ans pour moi. C’est plus que ce que j’aurais pu espérer, à une époque, tu sais. Mais je ne crois pas les avoir vécus à leur plein potentiel, à force d’espérer un signe quelconque. J’ai cru que tu m’en voulais par proxy pour ce qu’il s’est passé ce soir-là… » Quand il retrouve le regard de son ami, il s’y accroche fermement, l’air de dire qu’il ne lui tient plus rigueur de ce qui a pu se passer avant. Ça fait partie de lui, certes, mais, ici, toutes ces histoires ne valent plus grand-chose. Du moins, pour l’instant. Son cœur se serre doucement et ses yeux se lèvent au ciel pour retenir une rare envie de laisser couler son mélange de joie et de tristesse. Tout se déballe en même temps dans sa tête, mais même lorsqu’il sentait que son heure approchait, il ne s’était jamais laissé aller à afficher ouvertement sa vulnérabilité, il n’allait pas commencer au milieu d’un trottoir achalandé. « Dire que je commençais à apprécier le silence. », murmure-t-il, accompagné de ce qui semble être un léger rire soulagé ; sa façon à lui de dire qu’il est prêt à le laisser entrer à nouveau dans sa vie.

Il jette un œil autour, puis sur le vélo qui traîne pathétiquement dans la rue. La proposition rassure Viktor dont le besoin d’être cloîtré entre quatre murs se fait de plus en plus grand. « Nous pourrions aller chez moi, si ça ne te dérange pas. Je n’habite pas très loin d’ici. », propose-t-il en désignant la direction. « À moins que tu préfères que nous nous posions dans un café…  » Ses lèvres se pincent dans l’attente d’une réponse, espérant silencieusement qu’il choisisse la première option pour leur permettre de revivre ces moments du passé où ils pouvaient passer des heures à échanger sans personne pour briser leur enthousiasme. « J’imagine que nous avons beaucoup à mettre au clair. », il hoche un peu la tête en tournant les talons, pressé de retrouver un certain sentiment de sécurité. Beaucoup à mettre au clair. Sur la situation, sur eux, sur ce rêve qu’ils ont longtemps partagé…

(c) DΛNDELION
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Mer 3 Avr 2024 - 19:00



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(so why can't I be your Golden Boy?)
La mention d’Heimerdinger est une lueur d’espoir qui vacille dans les ténèbres. Ils ne sont pas seuls, au moins. Mais des autres, pas de nouvelle. Jayce baisse légèrement la tête ; il s’y attendait, mais que Viktor prononce son ignorance à voix haute n'en est pas moins douloureux, la culpabilité n’en est pas moins mordante. Il ne sait pas quoi faire de cette information pour l’instant, alors il la range quelque part et songe aux feuilles remplies d’adresses cachées dans un coin de son bureau. Nul doute qu’il reprendra ses recherches dès que Viktor et lui auront parlé davantage. Il s’est assez lamenté sur son sort, il doit continuer ce qu’il a laissé de côté. Cette assurance le rend au moins un peu plus calme, un peu plus confiant ; il fera ce qu’il faut, il retournera toute la ville si nécessaire, mais il les trouvera. Il y a cependant quelque chose qui le taraude. Quelque chose qu’expose Viktor au grand jour, comme une évidence. Pour Jayce, ça ne fait que quelques mois. Pour son ami, cela fait des années. Et là, c’est comme si le temps s’arrêtait brusquement. Des années. Jayce en a le tournis. Cinq ans. Cinq années durant lesquelles Viktor a vécu ici, évolué ici. Cinq années de plus ajoutées à son compteur et, enfin, Jayce regarde son ami plus en détails pour la première fois depuis leurs retrouvailles. Certaines choses ont effectivement changé, chez lui. Il lui semble toujours aussi fatigué, mais il dégage aussi une meilleure santé que les dernières semaines passées à Piltover. A cela s’ajoute différentes choses que Jayce n’est pas encore en mesure d’assimiler, des questions qui rejoignent celles qui sont déjà sur ses lèvres. Il secoue légèrement la tête, comme pour clarifier ses pensées. Tout va un peu trop vite à son goût, et il a du mal à suivre.

Alors, cinq ans. Pourquoi pas, après tout ; si l’Hextech leur a démontré quelque chose, c’est que les possibilités sont infinies. Un voyage à travers l’espace jusqu’à en déformer le temps ? Peut-être. Jayce n’avait jamais prévu ça dans ses calculs, mais il n’avait, à vrai dire, rien prévu du tout, au bout du compte. Alors, oui. D’accord. Pourquoi pas. Et puis, soudain, les paroles de Viktor résonnent enfin dans sa tête, à retardement, et Jayce s’ébroue, les yeux écarquillés. « T’en vouloir ? » demande-t-il, perplexe. « Pourquoi je t’en aurais voulu ? » Ça ne fait pas vraiment sens, pour Jayce. Comment Viktor aurait-il pu être responsable des événements ? « S’il y a quelqu’un de fautif, c’est moi. » marmonne-t-il en détournant la tête, submergé de honte alors que ses doigts se resserrent légèrement sur les épaules de Viktor. Le silence s’abat sur eux et Jayce propose finalement qu’ils aillent discuter ailleurs. Parler de tout ça au milieu de la rue n’est définitivement pas la meilleure façon de se retrouver. Il relâche donc son emprise sur son ami qui rebondit aussitôt sur ses propos, et son sarcasme amusé arrache un sourire sincère à Jayce, au milieu de tout ce qui le questionne et le culpabilise. Au moins, Viktor est là. Au moins, il n’est plus seul. Et il lui semble, qu’au fond, retrouver Viktor en premier suit une certaine logique. Il a toujours été là, dans les moments les plus désespérés. Jayce repose donc son regard sur lui, et le soulagement s’abat à nouveau, allège un peu sa poitrine. « Oui, chez toi, c’est très bien. » s’empresse-t-il de répondre. Non pas qu’un café ne soit pas non plus une bonne idée, mais Jayce n’a pas envie qu’ils parlent dans un lieu public. Il préfère qu’ils puissent échanger en toute tranquillité, sans personne autour d’eux, comme autrefois lorsqu’ils partageaient le laboratoire. Les sujets qu’ils vont aborder ne seront pas tous plaisants, mieux vaut qu’ils puissent être entre eux.

Ses yeux se reposent sur son vélo, un peu plus loin, et son visage tombe un peu. Ses livraisons ! Hors de question de les mener à bien pour l’instant, mais faillir à un devoir le met un peu mal à l’aise. Cela dit, il y a plus important que des colis pour des pièces de construction. Il ne reprendra pas le travail aujourd’hui, c’est un fait. Un soupir s’échappe de ses lèvres et il se précipite jusqu’à son moyen de transport pour le dégager de la rue. Il le redresse par le guidon et revient vers Viktor en le poussant à côté de lui.

« Je devais livrer des colis, mais je crois que ça attendra. » déclare-t-il avec un petit sourire au coin des lèvres. Il ne s’imagine pas repartir comme ça, soudainement, et laisser derrière lui Viktor qu’il vient à peine de retrouver, comme ça, au hasard d’une rue. « Je te suis ! » ajoute-t-il avec un petit rire presque nerveux. C’est, après tout, la première fois qu’il va se rendre chez Viktor et c’est un fait qui l’impressionne presque un peu. Viktor a toujours été assez discret sur sa personne, et Jayce n’a jamais posé beaucoup de questions à son sujet. Certaines parties de sa vie demeurent un mystère, pour lui, et se rendre à son domicile est comme pénétrer dans un recoin gardé secret.


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Sam 6 Avr 2024 - 2:53


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Viktor Kovalyov & @Jayce Talis


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Face à la réaction de Jayce, Viktor se contente d’un bref sourire pincé, secouant la tête pour lui signifier de laisser tomber pour l’instant. Il y a plus important sur la planche. Au final, ils auraient beau chercher un coupable longtemps, ils ne pourraient qu’en conclure qu’autant puissent-ils y être aveugles pour l’instant, ni lui ni Jayce n’ont à porter le blâme pour la manière dont les choses se sont terminées. Ils n’avaient été que des pions parmi tant d’autres dans le conflit socio-politique opposant le ville du haut et la ville du bas. S’ils continuaient à s’approprier respectivement la balle, ils ne feraient que se blesser, alors qu’on leur offrait enfin une opportunité de repartir à neuf. Et c’est chez lui, pour une fois, que ça se ferait. Malgré tout, l’idée d’ouvrir la porte sur son unique safe space lui noue l’estomac. Pas qu’il craigne le jugement de Jayce,  mais une telle mise à nue (on peut le dire comme ça, pour quelqu’un d’aussi secret de sa personne que Viktor) le laisse non pas moins proie à une vulnérabilité qu’il est pourtant prêt à affronter. Jamais il n’aurait proposé une telle chose à Piltover.

Quelque chose d’un peu triste brille au fond de ses iris ambrés lorsqu’il l’observe ramasser ses affaires. Comme s’il venait enfin de réaliser l’absurdité de la situation. De symbole vivant du progrès à livreur … Jayce a tellement plus à offrir et, une fois encore, Viktor ne peut que lui tendre naturellement une main altruiste. « Ils survivront un jour ou deux sans leurs colis. », s’amuse-t-il en balayant le vide d’un geste de la main, drôlement touché de passer avant son travail. Une fois prêts, le Kovalyov lance la marche qui se déroule dans le plus grand des silences. Pas qu’il n’ait pas envie de parler, au contraire, mais il ressent surtout le besoin de profiter de cette présence qui pourrait très bien se révéler n’être qu’une mauvaise blague de l’île. Il n’irait pas jusqu’à dire que son absence le laissait incomplet, mais ça s’en approche. Sans aucun doute, Viktor accuse le fait que Jayce ait toujours été son seul véritable ami.

Une fois devant sa porte, Viktor hésite un peu, sans pour autant revenir sur sa décision. L’idée de lui donner accès à son petit monde est angoissante, mais elle ne surpasse pas le soulagement, quoi qu’un peu empreint de méfiance, qu’il éprouve. « Ce n’est pas grand chose, mais fais comme chez toi. Tu peux laisser ton vélo à côté de la porte. », laisse-t-il tomber, alors qu’il l’invite à entrer dans son petit appartement. Il pourrait se payer mieux avec son salaire, mais le confort des lieux étroits lui convient mieux que le vide des lieux vastes. Le salon sur lequel s’ouvre la porte d’entrée est à l’image du scientifique. Beaucoup de livres, autant d’ouvrages scientifiques que de fiction, et de carnets éparpillés, deux ou trois tasses de café oubliées, le tout en un chaos méthodique et organisé. Mais ce qui tape surtout à l'œil, c’est la multitude de nooks and crannies composés de coussins et de plaids, de sorte à rendre le moindre petit espace confortable pour son corps chroniquement endolori. «  Assieds-toi, je vais nous préparer du café. Je sens qu'on va en avoir besoin. », affirme-t-il, une pointe de nostalgie dans la voix, avant de disparaître dans la cuisine. Viktor en profite aussi pour vérifier que la porte donnant sur son atelier est bel et bien fermée. Il est prêt à parler de tout aujourd’hui, mais peut-être pas tant de ses nouvelles expérimentations avec l’hextech…

Au bout de quelques minutes, il revient avec deux tasses, dont une qu’il tend à Jauce. S’il y a bien une chose qu’il n’a pas oubliée, c’est la façon dont son ami boit son café. À la quantité qu’ils en consommaient à l’époque, c’aurait été honteux de ne pas s'en souvenir. Le silence s'installe quelques secondes avant qu'il ne se risque: « Si ça ne fait vraiment que trois mois, ça signifie que tout est encore très frais pour toi, hmn. », soulève-t-il, songeur, en référant évidemment au dernier Conseil qu’ils ont vécu ensemble. Désormais qu’une porte les sépare du monde extérieur et des regards un peu trop envahissants, il se permet un peu plus de liberté quant à ses paroles, plus familières, et ses pensées, plus hyperactives. Après avoir replacé quelques coussins pour son confort, il se pose sur le canapé. « Ce n’est pas trop… ? », il plisse les yeux incertain de la manière dont il devrait terminer sa question; les ressentis n’ont jamais vraiment été au cœur de leurs échanges, par le passé, et il manque un peu de vocabulaire en la matière, mais cette fois c'est impossible de contourner le sujet. Quoi qu’il en soit, plus les secondes passent, plus les interrogations se multiplient dans la tête de Viktor.  Ce qui était auparavant déjà un mystère ne fait que devenir encore moins clair.


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Dim 7 Avr 2024 - 3:54



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Le trajet s’est fait en silence, les pensées vagabondes. Alors que Jayce tient fermement le guidon de son vélo qu’il traîne à côté de lui, il songe aux coïncidences et au hasard, aux statistiques. Quelles étaient les probabilités pour qu’aujourd’hui, plus que tout autre jour, il aperçoive Viktor au coin d’une rue parmi d’autres passants ? L’univers, ou le destin, sont-ils deux éléments à remettre en cause ? Jayce n’a jamais cru au destin, fait aléatoire et peu fiable. Et pourtant n’est-ce pas ce qui entremêle parfois plusieurs existences ? Viktor est-il la personne qui se rapproche le plus de cette tangente aléatoire placée dans une équation : imprévue mais essentielle pour résoudre un calcul ? Un soupir silencieux franchit les lèvres du jeune homme alors qu’ils arrivent à destination. Et dire que son ami habite dans un quartier qu’il s’est échiné à éviter pendant de longues semaines, aveuglé par une familiarité qu’il ne voulait pas regarder en face. Jayce ne s’était encore jamais considéré comme un lâche … C’est pourtant l’impression qu’il se donne alors qu’il pose consciencieusement son vélo contre le mur près de la porte. Par acquis de conscience, peut-être, il prend soin de déficeler les colis et de les prendre dans ses bras afin de ne pas les laisser à l’extérieur. Qu’il ne les délivre pas aujourd’hui ne lui paraît finalement pas si grave, mais se les faire voler ? Ca, non, il ne pourrait en aucun cas le justifier.

Lorsqu’il entre dans le logement de Viktor, il s’arrête un instant sur le seuil. Il a l’impression de pénétrer dans un lieu aussi inconnu que familier. L’odeur, surtout, est rassurante et ne lui rappelle que trop bien les heures passées ensemble dans leur laboratoire. Jusqu’alors, il n’y avait jamais prêté attention, mais c’est bel et bien ce qui le frappe en premier parmi tous les autres détails. La mémoire olfactive est décidément bien mystérieuse, pense-t-il en gardant ses colis serrés contre lui alors qu’il se risque à faire un pas à l’intérieur. Une fois cette première impression passée, ses yeux se posent bien malgré lui sur tout ce qui l’entoure. L’endroit est confortable et il se surprend à sourire. Il n’avait jamais pris la peine d’imaginer quoique ce soit, vis-à-vis de Viktor et de son ancien lieu de vie. Quelque part, il l’avait toujours imaginé enchaîné à leur laboratoire et à leurs recherches, il ne parvenait pas à se figurer Viktor ailleurs. Et, ô combien il avait eu tort de se montrer si réducteur. Quel appartement confortable, presque chaleureux, en un sens, avec ce salon empli de livres et de notes griffonnées dans des carnets, ces tasses vides et ces coussins.

“Évidemment,” murmure Jayce, plus pour lui-même que pour Viktor qui s’est enfui vers la cuisine pour préparer du café.

Le sentiment d’être rentré chez lui n’a jamais été plus vif, alors qu’il se trouve littéralement dans l’appartement de son ami et ancien partenaire de recherches. Il s’en veut même un peu alors que cette impression prend racine quelque part en lui, et il se racle légèrement la gorge avant de trouver un petit coin de table pour déposer ses colis abandonnés, ainsi que ses gants, son écharpe et sa veste. Il prend ensuite place sur le canapé, sans oser s’étaler, sans oser prendre ses aises, observateur dans un lieu nouveau malgré ce sentiment d’appartenance. C’est parce que c’est Viktor, se dit-il, parce qu’il est celui avec qui j’ai partagé le plus d’idées et de rêves au cours de ces dernières années. Pour Jayce, qui pensait avoir tout perdu il y a encore quelques heures, ce retournement de situation est brutal. L’euphorie retombée, il ne peut que se sentir bien, ici.

Lorsque Viktor revient dans la pièce, Jayce attrape la tasse de café avec gratitude. L’odeur est forte et agréable, il se sent déjà mieux sans même en avoir bu une goutte. Les mots de Viktor sont les premiers à briser le silence qui s’est installé, petite bulle de bien être qui ne pouvait, bien sûr, pas durer. Jayce lève les yeux sur son ami, et un sourire un peu las étire le coin de ses lèvres. Trois mois, oui. Presque quatre, à dire vrai. Viktor ne termine pas vraiment sa phrase, après s’être installé, mais Jayce aurait pu trouver des dizaines de termes pour combler le non-dit.

“Étrange ? Déroutant ? Complètement fou ? Insensé ? Incroyablement difficile ?” Jayce secoue la tête et lâche un léger soupir avant de poser ses yeux sur le contenu de sa tasse. “J’imagine que ça a dû être pareil pour toi, il y a … Cinq ans.”

Il a encore du mal à avaler cette vérité crue. Cinq années, comment est-ce seulement possible alors qu’ils étaient côte à côte dans cette salle lorsque … Jayce secoue la tête, refusant de rejouer encore une fois cette scène dans sa mémoire.

“J’ai d’abord pensé que c’était à cause de l’Hextech.” ce mot qui n’a pas encore été prononcé entre eux jaillit enfin de ses lèvres. “Que ce qui a armé le missile avait dû… Je ne sais pas… Agir d’une certaine façon. Qu’il nous avait transporté ici, tu sais, comme avec l’Hexgate.” Le bout des doigts de sa main libre se mirent à tapoter sa tasse alors que son regard se perd quelque part, dans le décor de l’appartement. “Alors je me suis mis à chercher partout. J’ai cherché Mel, j’ai cherché Cait, tout le Conseil. Je t’ai cherché, toi. Avec ma liste de noms, ils ont vraiment dû me prendre pour un fou.” un rire nerveux s’échappe de ses lèvres. “Et puis, j’ai bien fini par comprendre, par voir, que tout le monde était dans le même cas, et pas seulement des personnes que nous connaissions autrefois. J’ignore encore beaucoup de choses et… Pour être honnête, j’ai … Abandonné.” Le dernier mot est soufflé, aveu honteux qu’il murmure les dents serrées en évitant de regarder son ami dans les yeux. “Est-ce que … Est-ce que tu sais ce qu’il se passe, Viktor ?” demande-t-il en reposant les yeux sur lui avec, au fond du regard, une lueur d’espoir. Ses mains se resserrent autour de sa tasse qui en absorbe la chaleur, lui donnant l’impulsion de se lever et de faire les cent pas dans la pièce, devant le canapé.

“Comment se fait-il que nous soyons ? Comment as-tu possiblement pu arriver il y a cinq ans alors que je ne suis là que depuis quelques mois, et que tu étais bel et bien avec moi à ce moment-là ? Est-ce que tu sais s’il s’agit d’une forme de magie que nous ne connaissions pas, ou autre chose ? Est-ce que tu connais des personnes qui auraient des réponses ? Est-ce que tu- …" il s’arrête net et adresse à son ami une légère grimace. “Excuse-moi, heum… Je te laisse parler.”


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Dim 14 Avr 2024 - 2:44


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Viktor Kovalyov & @Jayce Talis


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En observant Jayce silencieusement, la chaleur de la tasse réchauffant ses paumes, un constat happe Viktor : ce n’est pas tant le fait d’ouvrir une porte sur son monde en invitant son ami chez lui qui le trouble, mais la possibilité qu’il disparaisse à nouveau en quittant ses quatre murs. La situation prend une tournure plus tangible, plus réelle, mais, surtout, potentiellement plus blessante. Il ne sait pas s’il arriverait à supporter une autre perte. Entre celle survenue lors de la première lune rouge et toutes celles d’avant, plus insidieuses, peut-être visibles uniquement de sa perspective… Ses iris se noient un instant dans le liquide sombre entre ses mains. « Incroyablement difficile, oui. », il hoche un peu la tête à défaut de se permettre des mots plus graves ; à vrai dire, c’est un miracle que la détresse n’ait  pas poussé un homme fuyant autant la mort à mettre fin à ses propres jours. Mais ça, jamais il n’en soufflerait un mot à Jayce. « Tu n’es pas seul, au moins. », marmonne-t-il, cherchant à le rassurer à sa façon. Jayce peut compter sur tous ces gens arrivés bien avant lui, mais il peut surtout compter sur lui, comme avant, et c’est surtout ça qu’il sous-entend. Il cesse de fixer son café, relevant son regard vers son ami.

Le Kovalyov peine à retenir le petit sourire en coin qu’éveille la voix du Talis. Elle lui a bien trop manquée. Et ces moments interminables qu’ils passaient à théoriser ensemble sur tout et n’importe quoi, il aurait donné beaucoup pour les retrouver. Beaucoup avait changé entre le moment où ils s’étaient trouvés et le moment où le missile avait détruit la salle du Conseil, mais le fond restait le même: s’il venait à perdre définitivement son partenaire, Viktor en aurait aussi perdu toute forme de stabilité physique et mentale. Il refuse de le voir de cette façon, mais, une fois dans le monde moderne, cette absence qu’il avait fini par attribuer à un silence volontaire lui avait fendu le cœur. Une fissure qui ne peut que se creuser lorsque le concerné admet avoir abandonné ses recherches. Après seulement une poignée de semaines. Tandis que lui-même n’a jamais vraiment cessé de chercher des signes de sa présence, jusque dans le fond de ses tasses de café. Il ne dit rien de cette tristesse qu'il ne saisit pas lui-même, mais ses sourcils froncés parlent à sa place. Il prend une gorgée de son café encore chaud pour faire passer le nœud dans sa gorge qu’il râcle ensuite pour laisser tout ça derrière lui.

Pendant ce temps, le discours de Jayce semble se faire un peu plus anxieux, mais Viktor en manque quelques morceaux, perdu dans ses interrogations de nature similaire. « Honnêtement ? Je n’ai absolument aucune idée de ce qu’il se passe.  », ponctue-t-il par un soupir tout en déposant sa tasse sur la table basse. Ses bras se croisent sur son torse, tandis qu’il triture son menton d’un air à la fois sombre et songeur. La question le tracasse depuis cinq ans et le manque de réponses ne fait que s’alourdir. « J’ai aussi cru que l’hextech était derrière, mais plus j’y ai pensé, plus l’hypothèse m’a semblée improbable. Ce serait du registre du coeur d’hextech qui était, comme tu sais, particulièrement instable. Créer et maintenir la vie lui demande de sacrifier une autre source d’énergie. Peut-être que l'annihilation de Piltover aurait suffi pour alimenter le premier jet d’un nouveau monde, mais nous serions vite entrés dans un cycle de destruction et de reconstruction perpétuel. » Il s’enfonce dans le canapé, un coussin coincé entre le bras, comme il a l’habitude de le faire pendant l’analyse de sujets lourds. Comme si le confort l’aidait autant à réfléchir qu’à camoufler une subtile honte de ne pas pouvoir offrir de solutions immédiates.

« La magie serait une piste intéressante, mais j’irais plus loin que ça, même. Un clash agressif entre la magie et une quelconque exotechnologie pourrait en être à la source. », son regard s’illumine soudainement d’un enthousiasme que Jayce ne doit connaître que trop bien. Viktor se lève pour aller récupérer un carnet qui traîne sous le pot d’une fougère clairement au bout de sa vie (le maintient en vie, ce n’est pas son fort). « J’ai rencontré un type un peu spécial qui s’amuse à protéger la ville en se déguisant en araignée hypertechnologique. Tu l’aimerais bien, je pense. », il conclut sa parenthèse sur un geste de la main signifiant grosso-modo “whatever”. « Pour en venir aux faits, son amoureux a rafistolé son équipement assez souvent à l’aide de la magie pour déstabiliser les connexions. Selon mes micro tests, quelques secondes de plus en contact avec le champ magnétique sur lequel je travaillais au moment de notre rencontre et son costume aurait violemment explosé. Tout ce qui se situait dans un rayon de dix mètres aurait été réduit en poussière instantanément. Pourtant,la technologie qui le constitue est d’un savoir-faire qui n’a rien à voir avec ce qui est accessible à tous, même ici. » Son attention, malgré son envolée scientifique, ne déroge pas de son ami dont il attend la réaction. Viktor s’approche pour lui tendre son carnet renfermant à la fois croquis et diverses réflexions sur des sujets modernes, allant de la théorie des cordes aux théories récentes sur les multivers, passant par certaines conceptions technomagiques. « Tu vois où je veux en venir ? Plus une technologie est raffinée, plus y mêler la magie est risqué. Selon mes recherches, certaines personnes travaillaient sur des méthodes de déplacement inter-univers dans leur monde d’origine. Une interférence magique avec un tel dispositif pourrait expliquer ce que nous vivons maintenant.  », étale-t-il en essayant d’afficher une confiance solide, mais, en vérité, il n’est pas du tout certain de ce qu’il avance. Ses sourcils se haussent, l’équivalent de son “ta-dah !” à lui.

Il se passe quelques secondes avant que son petit sourire ne s’affaisse et que sa gestuelle se calme, tombant à plat. Sa voix est tout d’un coup plus pensive. « Et pourquoi nous ne sommes pas arrivés en même temps, ce n’est sûrement rien de moins que le hasard. C’était peut-être mieux comme ça, à ce moment-là. », soupire-t-il avec lassitude. Mieux pour toi, pense-t-il réellement. Il n’avait pas à le subir dans l’état où il se trouvait à l’époque, même si Viktor aurait eu plus que jamais besoin de son épaule.

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Jeu 18 Avr 2024 - 13:04



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Beaucoup d’espoir est ancré dans le regard de Jayce dont les yeux sont rivés sur Viktor, comme si son ami détenait toutes les réponses. Au fond de lui, pourtant, il sait que les choses seront bien plus compliquées que ça, que Viktor ne détient sans doute pas la solution - ou pas toute. Le sujet est trop vaste et les dépasse trop - dépasse probablement toutes les personnes regroupées sur cette île. Mais Jayce ne peut s’empêcher de vouloir comprendre. Il ne peut pas se contenter d’une réponse négative, il ne peut faire comme si de rien n’était. Et peut-être pourront-ils y réfléchir ensemble, comme avant ? Réfléchir à une façon de corriger tout ça. Si tant est qu’il y ait quelque chose à essayer … Jayce n’est pas fier d’avoir abandonné, quelques semaines plus tôt, d’avoir dissimulé les papiers, les noms, les adresses comme s’il s’agissait d’un secret trop honteux pour être révélé au grand jour. Il se demande si Viktor a abandonné, lui, ou s’il a continué de croire, s’il a continué de s’acharner. Jayce baisse légèrement les yeux sur ses mains au moment où son ami prend la parole. Il interrompt sa marche pour lui faire face et croise les bras sur la poitrine.

Aux premières réponses négatives, un soupir franchit ses lèvres ; lorsqu’ils travaillaient sur l’Hextech ensemble, Viktor avait la mainmise sur l’Hexcore. A son sujet, Jayce ne sait finalement que très peu. Il se souvient bien sûr des dernières théories remises par son ancien partenaire, des notes, des élucubrations. Ce qu’il explique alors commence à le faire réfléchir sérieusement à une multitude d’autres possibilités. La théorie de l’Hexchore est improbable, autrement l’endroit serait bien plus chaotique, les vies bien plus incertaine, et Jayce n’a remarqué aucun dommage lors de ses trois derniers mois ici ; il ne voit donc pas comment cela aurait pu être possible. Avec un soupir, il se laisse donc tomber à côté de ton ancien partenaire dans le canapé et son poing se referme pour se poser sous son menton.
Lorsque Viktor reprend la parole, les mots se heurtent contre les paroies de l’esprit de Jayce et font aussitôt sens. Un sens inattendu mais qui éveille en lui une forme de curiosité qu’il pensait avoir oublié. Il redresse la tête, les sourcils haussés, et regarde Viktor se lever pour aller attraper quelque chose, un carnet, quelque part sous un … pot. Un sourire amusé étire les lèvres de Jayce qui doit se retenir de ne pas éclater de rire au beau milieu de cette conversation trop importante pour être balayée par les excentricités de Viktor (et, oh, bon sang, comme ces excentricités lui ont manqué !).

Jayce se redresse, toujours assis sur le canapé, mais de plus en plus curieux alors que Viktor lui explique plusieurs théories, dont le fonctionnement d’une … Euh… Jayce n’est pas sûr de vraiment comprendre les termes employés, son ancien partenaire va vite mais il s’enthousiasme et Jayce tente de garder la cadence. « Attends, j’ai du mal à te suivre … » marmonne-t-il en pinçant l'arête de son nez. Il tente de reformer les mots de son ami, de les banaliser pour qu’ils soient sur la même longueur d’onde :  « Tu veux dire que cette personne manipule les énergies, que nous appelons magie, de façon à renforcer une technologie déjà puissante ? » Ce qui a, semble-t-il, frôlé la catastrophe. Jayce déglutit lentement, les yeux perdus dans le vague. Il n’ose même pas imaginé ce que leurs propres recherches auraient finalement pu créer. C’est à la fois fascinant, et Jayce sent d’ailleurs son cœur s’emballer alors que ses doigts frôlent son bracelet toujours attaché à son poignet, et inquiétant. D’un geste un peu hésitant, il attrape le carnet que lui tend Viktor et parcourt les notes à l’écriture familière de son ami des yeux. Les mots deviennent des formes dans son esprit et, aidé des croquis, il parvient à se faire une représentation mentale des différentes pièces de cet immense puzzle. A la question rhétorique de son ami, il souffle un « Oui, je vois, » tiraillé entre l’excitation qui gonfle sa poitrine et la réticence qui lui donne envie de lancer le carnet au loin.

« Quoi … ? » demande-t-il soudain alors que Viktor parle de choses encore plus grandes, encore plus… Surréalistes (et pourtant, n’a-t-il pas lui-même vécu une expérience similaire, autrefois ?).  Et si cette téléportation, dont ils avaient trouvé la combinaison de runes, n’était en fait qu’un déplacement temporel qui, à grande échelle, mènerait à … L’inter-univers ?

La tête de Jayce se met à tourner violemment et il referme le carnet pour prendre sa tête entre ses mains. La confiance et l’assurance de Viktor sont telles que Jayce ne sait pas quoi répondre pendant un long moment. Autrefois, il aurait donné cher pour entendre toutes ces théories, avoir accès aux calculs, parler à ces personnes évoquées par Viktor. Aujourd’hui, il a plutôt envie de se lever, d’attraper sa veste, et d’hurler à tous ces gens d’arrêter, qu’ils ne comprennent pas le danger auquel ils s’exposent et exposent les autres. Le traumatisme est encore récent, et il ne veut pas que de mauvaises choses continuent de se produire. Soudain, il comprend les mises en garde d’Heimerdinger. Soudain, il a peur, lui aussi. Il prend finalement une profonde inspiration et se masse les yeux avant de se redresser pour se tourner vers Viktor.

« Ok, euhm… Merci pour tes explications. Je crois que je comprends où tu veux en venir, et où ces gens veulent en venir. Je- … J’ai besoin d’une seconde, d’accord. » souffle-t-il en rendant son carnet à Viktor. « Tu me dis concrètement que les possibilités sont beaucoup plus grandes que tout ce que nous avions pu imaginer jusqu’à présent ? Que le déplacement d’un point A à un point B, celui que nous avions calculé à partir des runes, va bien au-delà de l’utilisation que nous avions eu ? Des univers ? C’est… C’est … ! WAOUH ! »

Et c’est bien là le seul terme que son esprit scientifique arrive à faire sortir de son cerveau en ébullition. Waouh. Il se redresse, agité par tant d’émotions et de souhaits contradictoires qu’il ne sait pas par quel bout saisir ce problème. Il ne peut s’empêcher d’imaginer tout ce que cela implique, tout ce que cela pourrait engendrer (ce que ça a probablement engendré ici). Il n’arrive pas à se concentrer sur une seule idée à la fois, tout défile devant ses yeux et il a l’impression d’avoir des siècles de retard sur tout.

« C’est extrêmement dangereux ! » finit-il malgré tout par dire. « C’est incroyable, fascinant, et c’est une possibilité à laquelle je n’aurais jamais pu penser, et… Et peut-être que ça signifie que le processus est réversible ? » Jayce se demande si Viktor et lui pourraient trouver le moyen de faire machine arrière. « Tu l’as déjà envisagé, j’imagine ? »


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Mer 24 Avr 2024 - 17:11


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Viktor Kovalyov & @Jayce Talis


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Une faible lueur nostalgique éveille les iris de Viktor ; sentir que ses pensées sont trop rapides pour ce que Jayce est prêt, en ce moment, à encaisser n’est pas sans lui rappeler une époque lointaine. Avant que tout dérape. Dire qu’il avait cru tout ça perdu à jamais. Dire, surtout, qu’il a toujours tout fait pour ne jamais trop s’attacher aux gens, mais que ça a quand même échoué… Ça lui pince le cœur plus qu’il ne veut l’admettre. « Exactement ! Et si on y pense deux secondes, c’est exactement la même chose que l’hextech. La magie au service de la technologie. », qu’il laisse tomber en accompagnant ses paroles d’un geste de la main soulignant l’évidence. Parce que, oui, ce qu’ils ont inventé dans leur monde, des milliers de gens à travers les espaces temps et les univers l’ont inventé aussi. L’histoire, où qu’elle prenne place, ne fait que se répéter. « La seule chose qui change, c’est la nature de la magie employée. J’ai poussé un peu mes lectures et il semblerait que certaines soient largement plus dangereuses que celle de notre monde. » Et elle n’était pas spécialement douce, non plus…

Viktor se rassied sur le canapé, récupérant sa tasse de café pour en retrouver la chaleur rassurante. Son regard se pose sur Jayce dans un état qui le fait se sentir étonnamment impuissant. Il ne peut même pas prétendre comprendre toutes les émotions qui habitent son ami. D’une part parce que Jayce a probablement perdu plus que lui en tombant ici, de l’autre parce qu’il avait pu prendre le temps de tout découvrir par lui-même plutôt que de tout se faire balancer à la gueule par un hyperactif du cerveau. Instinctivement, il tend une main pour lui tapoter l’épaule, comme pour rendre à Jayce tout le réconfort qu’il a su lui donner pendant des années, mais il interrompt subitement son geste, incertain d’avoir le droit, et ramène sa main contre sa tasse. Malgré lui, il retient difficilement le petit sourire en coin qui s’étire quand Jayce se redresse comme s’il venait de comprendre le sens de l’univers. Vraiment, il n’a pas changé. Du moins, pas autant que lui. Il déglutit comme pour oublier ces pensées aigre-douces. « Les possibilités sont infinies, Jayce. Nous n’aurons jamais assez d’une vie pour les explorer, mais disons que plus de portes nous sont ouvertes qu’à Piltover. Je n’ai pas de mal à croire que si nous avions eu plus de temps et moins de… contraintes, c’est exactement ce que les Hexgates auraient pu accomplir. », son air se fait un peu plus rêveur, mais aussi un peu plus triste. Peut-être parce que plus le temps passe, plus il constate à quel point ses rêves ont été piétinés au profit de la politique.

Il prend quelques secondes pour absorber la remarque de Jayce qui n’est pas sans lui rappeler les inquiétudes d’Heimerdinger. Considérant la note sur laquelle leur passage à Piltover s’est achevé, ce n’est pas étonnant. « Oui. Très dangereux. Mal exploité, ce genre de dispositif peut causer ce qu’on appelle une spaghettification. », essaie-t-il d’expliquer le plus sérieusement possible, parce qu’il n’est rien d’autre qu’un simple humain sensible à ce genre de noms un peu débiles, « Concrètement, il s’agit du phénomène d’étirement des corps physiques, comme des nouilles, au moment d’être absorbés par un trou noir, à cause de la tension entre les différentes forces de gravités. Les théories voudraient que la même chose puisse se produire au moment du voyage entre les univers. Dans une situation de dérapage incontrôlé, comme un oubli de fermer un portail, toute l’humanité en serait victime. », qu’il conclut en dodelinant de la tête, un peu songeur. «Tu comprendras donc que, oui, j’ai déjà pensé à tout ça. Je crois, par contre, que le problème est beaucoup plus vaste que ce qu’on peut envisager, sinon toutes nos hypothèses ne se heurteraient pas à  un mur, hmn. » Il pousse un soupir un peu las ; Viktor a toujours détester n’arriver à rien et avoir l’impression de se sentir un peu inculte, alors que c’est loin d’être le cas. Les maux de l’anxiété de performance…

Soudainement, son regard se perd sur le sol, les lèvres tordues en une petite grimace de réflexion. « Tu sais, Jayce, même si on me donnait la possibilité de retourner en arrière, je ne pense pas que je la prendrais. Plus maintenant, en tout cas. Il n’y a plus rien qui m’attend là-bas. », qu’il murmure doucement. Viktor s’ouvre rarement quant à ses ressentis (pour ne pas dire jamais), mais cette fois, il en a besoin. Peut-être avant que cette histoire de trouver un moyen de rentrer ne prenne des proportions immenses. Il y travaillerait pour les autres, oui, mais il ne veut pas que Jayce s’attende à ce qu’il le suive si, par magie, ils trouvaient un chemin vers leur monde d’origine. La seule personne qu’il souhaitait retrouver se tient maintenant près de lui.
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Ven 26 Avr 2024 - 10:40



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Dans l’esprit des Jayce, les idées s’enchaînent à toute vitesse, passent d’une information à l’autre pour assembler les pièces du puzzle les unes aux autres. La magie, d’abord ; une forme abstraite qui, ici, peut a priori prendre différentes formes. A cette idée, son cœur s’emballe et sa main se resserre davantage autour du bracelet attaché à son poignet. Les paroles de Viktor glissent dans son esprit pour s’y faire une place alors qu’il accompagne sa prise de conscience, qu’il guide ses réflexions, comme il a toujours eu l’habitude de le faire. La graine de la création implantée dans son cœur essaye de prendre racine, de déployer ses branches comme autrefois lorsque, jeune chercheur à l’Université, il avait entrepris des expériences secrètes et illégales dans son laboratoire improvisé. Cette vie lui semble si loin, maintenant. Pas seulement à cause de cet endroit ; cette époque était déjà lointaine, cette image de lui presque révolue, pantin d’un Conseil et d’une Politique en recherche de contrôle sur ce qui ne pourra sans doute jamais être vraiment contrôlé. Et c’est ce qui leur faisait peur (ce qui lui faisait peur aussi, à lui).
Jayce se lève alors que Viktor s’assoit, non pas pour fuir son compagnon mais pour garder du mouvement entre eux, une forme de dynamisme, comme pour fluidifier leurs pensées respectives.

« La…. quoi ? » demande-t-il soudain, manquant presque d’éclater de rire, alors que Viktor lui parle d’un terme saugrenu qu’il ne connaissait pas. Son ami semble tout de suite saisir que certaines notions lui sont inédites et ne perd pas de temps avant de lui expliquer ce dont il s’agit, une intonation sérieuse au fond de la voix. Jayce n’avait jamais vraiment étudié l’astronomie et les notions liées à l’espace, il se retrouve donc un peu stupide face au savoir de son ami et croise les bras, songeur. Cette façon de voir les choses ouvre certes de nouvelles perspectives mais ne répond pourtant à aucune question - pas vraiment, du moins. Mais … Voyager à travers les univers. Cela le laisse songeur ; il saisit entre ses doigts son menton, en proie à une profonde réflexion sur les possibilités infinies qui lui donnent presque le tournis. « C’est parce qu’il y a une information clé manquante. » dit-il avant de croiser les bras sur sa poitrine et de reposer les yeux sur son ancien partenaire. « Une information qui permettrait de mettre le doigt sur la vérité qui échappe apparemment … À tous ? » Il peine à croire que tout le monde ignore ce qu’il se passe - et que, probablement, certains s’en fichent, s’y accommodent. Impossible, pour quelqu’un comme Jayce, de penser qu’il est possible de rester sans agir, sans rien faire, sans tenter de comprendre l’incompréhensible. Un soupir lui échappe et il se laisse à nouveau tomber à côté de Viktor, l’esprit en pagaille.

Il y a toutefois une bonne nouvelle, au milieu de tout ça. La possibilité de peut-être trouver le moyen d’inverser le processus et … De rentrer. Cette idée lui arrache un léger sourire alors qu’il évoque cette possibilité à voix haute, comme un enfant plein d’espoir. Mais il se heurte à un mur et il ne s’y était pas préparé. Son sourire s’efface et son coeur se glace à l’idée même que Viktor ne voudrait pas rentrer. « Mais … Pourquoi ? » souffle Jayce à son tour. Il ne comprend pas que son ami puisse penser de cette façon. Et leurs recherches ? Et sa vie, à Piltover ? Viktor n’a-t-il donc aucun ami ? Jayce fronce légèrement les sourcils. A bien y réfléchir, il n’a jamais vu Viktor en dehors de son laboratoire, en dehors de rares exceptions, de quelques journées où son ami disparaissait puis revenait ensuite. Et Jayce se rend alors compte ne jamais lui avoir posé aucune question personnelle. Ni sur lui, ni sur sa famille, ses relations, sur sa vie... Le jeune homme avait supposé que si Viktor avait voulu se confier, il l’aurait fait de lui-même. Il se mord légèrement la langue et pose son regard sur son ancien partenaire. « C’est… A cause de ta santé ? » lui demande-t-il doucement. Il ne se souvient que trop bien de la manière dont la santé de Viktor s’était dégradée, à quel point la maladie l’avait atteint, rongé ; et de sa propre impuissance alors qu’il se tenait là, entre Viktor et le Conseil, entre l’Hextech et la guerre, et il se souvient aussi de cette indécision, des choix désastreux, et son coeur se serre dans sa poitrine.

« Si… Si c’est à cause de ça, on … » il se râcle légèrement la gorge pour chasser cette curieuse émotion qui brise légèrement sa voix. « On pourrait trouver des solutions, ici, non ? J’ai remarqué que … » il pose son regard sur ses propres mains. « Il y a eu certains effets, en arrivant ici, non ? Comme si l’âge physique avait régressé de quelques années ; c’est aussi ton cas, n’est-ce pas ? » car malgré son habituel air fatigué, Jayce ne peut s’empêcher de trouver Viktor plus en forme que la dernière fois. « Il y a des formes de technologies et … D’éléments si nouveaux, ici, il y a forcément des solutions. »

Et Jayce est prêt à en faire sa priorité, parmi toutes les recherches, si cela peut pousser Viktor à choisir de rentrer avec lui. Car retourner à Piltover sans Viktor … Il n’arrive même pas à se l’imaginer. Sa main s’abat sur l’épaule de son ami alors qu’il lui adresse un sourire confiant.

« Apprend-moi tout ce que tu sais. Le sujet de tes recherches, les nouvelles connaissances de ce monde. J’ai beaucoup de choses à rattraper, on dirait ! »


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Ven 3 Mai 2024 - 21:40


NOBODY'S PERFECT ANYMORE (SO WHY CAN'T I BE YOUR GOLDEN BOY?)
Viktor Kovalyov & @Jayce Talis


You can lean on my arm
As you break my heart
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La réaction de Jayce face à la spaghettification lui arrache un rire presque inaudible qu’il s’efforce de ravaler ; un pincement au cœur pour lui confirmer que tout est bien trop réel. Son partenaire a toujours eu ce que lui n’a pas : une certaine légèreté et une aisance à vivre qui ont la capacité de déteindre sur son entourage. Même sur Viktor; enfin, jusqu’à ce que tout cesse de bien aller. Mais Jayce, à sa façon, lui a appris à apprécier la vie. Cette petite lumière, malgré la gravité de la situation, lui revient tout doucement, lui rappelant à quel point ça lui avait manqué. Les choses paraissent toujours trop simples avec lui. « Peut-être qu’on ne regarde tout simplement pas au bon endroit. », ajoute-t-il en haussant les épaules, les iris allumées à l’idée de pouvoir se pencher sur tout ça avec la personne qui, sans l’admettre, compte le plus à ses yeux. C’est bien la facette de la science qui lui plait de plus: prototyper, poser des hypothèses aussi tirées par les cheveux puissent-elles être, essayer, se tromper, peut-être même faire exploser un truc ou deux dans le processus… Seul, ça n’a jamais été pareil.  

Puis, son air s’endurcit un peu et il pousse un petit soupir. Ses chaussures lui paraissent tout d’un coup plus intéressantes. Viktor ne veut rien de moins qu’inquiéter Jayce. À l’époque, il se serait terré dans un mutisme anxiogène ou aurait disparu quelques jours, balayant du revers de la main ses quintes de toux profondes ou ses saignements de nez soudains. Ce n’était rien. Son espérance de vie n’avait pas à empiéter sur la tranquillité d’esprit de Jayce. Viktor n’avait jamais accepté l’idée de sa mort, mais il avait accepté que s’il mourrait, il mourrait seul. Cette fois, c’est différent: entre ses quatre murs, il n’a nulle part où se cacher, les oreilles baissées comme un chat qui attend sa fatalité. « Ma santé, oui. », laisse-t-il tomber avant de ravaler sa salive. Un demi-mensonge pour ne pas aborder des sujets plus sensibles. Son regard se relève vers son ami à qui il adresse un mince sourire pincé. « C’est aussi mon cas, oui. Si j’en crois mes papiers, j’étais même plus jeune que lorsque nous nous sommes rencontrés. Vingt-et-un ans. Je venais à peine d’entrer à l’Académie, à cet âge. », souffle-t-il comme pour alléger un peu l’atmosphère.

Il mordille furtivement sa lèvre avant de continuer, hésitant à poursuivre. Ses mains se resserrent autour de sa tasse. « Tu sais, les solutions existent déjà. Ce qui est incurable à Piltover ne l’est pas nécessairement ici. C’est épuisant, j’ai beaucoup de rendez-vous pour surveiller l’évolution de mon état et la médication est un peu dispendieuse, mais c’est le prix à payer. », pour vivre, pour continuer à avoir un impact sur le monde. Ce n’est peut-être pas suffisant pour celui qui a commencé à rêver d’immortalité, mais c’est mieux que rien. « Je ne pense pas qu’elles puissent être exportées à Piltover. Tout notre système technologique n’était pas assez avancé… Et, je me doute que l’évolution de ma santé ne ferait que régresser, là-bas. », conclut-il en sous-entendant le fait que s’il rentrait, il devrait un jour ou l’autre retourner à Zaun et que ses poumons ne feraient qu’en noircir encore plus. On dira ce qu’on voudra, un zaunite n’aura jamais sa place à Piltover. D'une certaine façon, il doit beaucoup à la lune rouge et retourner en arrière reviendrait à cracher sur la chance qu'on lui a offert.

Sous le poid de la main sur son épaule, son cœur rate un battement. Cette fois, c’est vrai. Ça n’a rien à voir avec les sensations fantômes qui ne l’ont jamais quitté, avec toutes ces fois où il s’est retourné en croyant sentir la présence de son ami à ses côtés. Il l’observe un instant, secouant vaguement la tête pour éloigner le souvenir du bref câlin qui lui revient en tête. La mélancolie qui noircit son visage le trahit un peu, mais, heureusement, elle ne dure pas longtemps. Peut-être sans le savoir, Jayce vient de tirer sur une corde sensible qui redresse ses épaules affaissées. L’occasion parfaite pour changer de sujet. « Beaucoup, tu dis ? Bel euphémisme. », qu’il s’amuse doucement en levant les yeux au ciel. Jayce ne se doute certainement pas de la boîte de Pandore qu’il vient d’ouvrir. « On va en avoir pour longtemps, j’ai intérêt à être un bon professeur. En parlant de ça... L’université m’a demandé de tenir un cours d’initiation à la physique pendant le semestre d’été. Ce n’est pas ma tasse de thé, parler seul devant autant de gens, mais peut-être que tu pourrais venir y assister ? » Ça signifierait beaucoup pour moi, aimerait-il ajouter, mais certaines choses ne doivent pas être dites. « Si tu penses rester encore un peu, je peux peut-être prendre le temps de sortir quelques livres et te faire une liste de choses à étudier.  Et tu pourrais revenir dans deux ou trois jours quand tu auras tout lu ? », qu’il propose comme si la plupart des gens normaux pouvaient lire trois ou quatre bouquins de physique en aussi peu de temps. Ses doigts se posent instinctivement sur la main de Jayce pour la retirer de son épaule avant de se lever. Sans un mot, il quitte le salon pour aller chercher quelque chose dans un meuble du couloir. Quand il revient, quelques secondes plus tard, il se rassied en lui tendant un double de la clé de son appartement. « Ce sera plus simple, je n’entends pas toujours la sonnette quand je travaille. », qu’il suggère sans se soucier des implications sociales de ce genre de geste; pour lui, ce n’est rien de plus qu’une question pratique.

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Dim 12 Mai 2024 - 15:28



Nobody's perfect anymore

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Le fait de pouvoir rajeunir fascine Jayce bien plus qu’il n’ose l’avouer (peut-être parce qu’il n’a pas eu le temps de se pencher sur la question avant aujourd’hui, qu’il n’avait personne avec qui vraiment pouvoir en discuter). Beaucoup de choses sont gardées sous silence (pas entre eux, mais de manière plus globale, sur l’île). Le jeune homme se demande si des sujets de recherches ont déjà été lancés … Il suppose que oui et devra faire un effort considérable pour se renseigner, pour se mettre à jour ; l’idée ne lui fait pas peur. Jayce a toujours été un acharné de travail, surtout lorsqu’il se met une idée en tête. Et avec Viktor à ses côtés, il se sent curieusement invincible.

“Vingt-et-un ans ?” souffle-t-il, songeur, se revoyant à cette époque à l’Académie de Piltover. Oui, des chercheurs promis à un brillant avenir, n’est-ce pas ? Ces rêves ont désormais un goût de cendre dans la bouche de Jayce qui n’a pas eu le temps de digérer les événements traumatiques encore si récents, pour lui. Il secoue la tête, chasse les idées sombres, et sourit à son ancien partenaire. “Alors l’avenir nous tend les bras,” affirme-t-il plutôt, convaincu de pouvoir ici tout vaincre, tout affronter à nouveau, sortir vainqueur de ce qui fut autrefois source de défaite. D’ailleurs, les paroles de Viktor ne font que le conforter dans ces nouvelles convictions. Son visage s’éclaire alors que sa main se resserre sur son épaule. “Vraiment ? Que disent les médecins ?”

Si l’état de Viktor a pu être stabilisé, cela peut leur laisser le champ libre pour trouver des solutions. Cependant, la sentence est lourde à accepter, et difficile à comprendre pour Jayce qui ne supporte pas l’idée d’opinions divergentes. Il se mord la langue, puis la lèvre, l’air peiné. Il décide d’en reparler plus tard, lorsqu’ils auront fait le tour d’autres questions plus urgentes avant de penser à peut-être pouvoir rentrer à Piltover. Leur vision des choses a toujours été différente, concernant la ville et les compromis à mettre en place ; Jayce n’a pas pris le temps de penser aux derniers événements qui tournent en boucle dans ses cauchemars. Il se doute cependant, au fond de lui, que sa future conclusion ne mettra pas Zaun en valeur, bien au contraire. L’attaque en traître prouve bien une chose, aux yeux de Jayce : qu’ils n’ont jamais eu l’intention de faire la paix.
Mais ici, quelle importance, finalement ? Tout cela n’existe pas. Mal à l’aise, Jayce s’agite légèrement sur le canapé, ses yeux vont d’un endroit à l’autre dans la pièce et ce simple fait l’apaise un peu. L’environnement est familier et, pour l’instant, il n’a besoin de rien d’autre que de ça, cette présence, ce confort venu d’une époque lointaine, d’un quotidien. C’est peut-être aussi pour ça que sa main vient trouver sa place habituelle sur l’épaule de Viktor, diffusant entre eux une ancienne chaleur, réanimant une ancienne proximité. Un rire s’échappe de ses lèvres alors qu’ils changent de sujet pour naviguer sur des eaux moins sensibles.

“Toi, donner des cours ?” s’étonne-t-il en haussant les sourcils, se rappelant de la réticence de Viktor à l’idée de parler en public. Jayce imagine mal Viktor dans le rôle d’un professeur, il se souvient de lui comme quelqu’un d’assez peu patient sur certains sujets … Mais l’on peut toujours changer, après tout, non ? “Tu as donc appris la patience, professeur ?” le taquine-t-il avec facilité. “Je viendrai avec plaisir, tu me rends curieux ! Quelle est la date ?” demande-t-il pour faire une place dans son emploi du temps (très peu chargé).

Lorsque Viktor lui propose de commencer dès maintenant à rattraper son retard, Jayce est un peu pris de court, il entrouvre la bouche mais c’est une excuse pour rester encore ici, pour ne pas déjà repartir (pas si vite !), pour traîner dans l’appartement, continuer à parler avec Viktor (à qui il a encore tant de questions à poser et dont la présence, il s’en rend bel et bien compte, lui a terriblement manqué). “Oui !” s’exclame-t-il avec un peu trop d’enthousiasme. “Oui, bien sûr, ce serait une très bonne occasion, un bon début.” reprend-t-il, un peu plus calme mais aussi un peu plus nerveux, soudain, pour une raison indéterminée. “Je pourrai … Commencer à en lire un ou deux ici ? Si tu n’es pas occupé, bien sûr, je ne voudrais pas m’imposer toute la nuit…” Et pourtant, l’idée de le quitter, de quitter l’appartement, lui arrache déjà le cœur. Il aurait l’impression d’avoir rêvé - mais il ne veut pas prendre le temps de Viktor, si ce dernier a des choses à faire.

Lorsqu’il se voit obligé de retirer la main de l’épaule de son ami (qu’il n’avait pas conscience d’avoir laissé là tout ce temps), il regrette déjà ce contact qui, comme une ancre, lui avait permis de revenir au moment présent quelques instants plus tôt. Il le regarde s’éloigner avec curiosité, se tordant le cou pour essayer de l’apercevoir alors qu’il disparaît dans le couloir de l’entrée pour en revenir avec une clé. Jayce cligne un instant des yeux sans savoir quoi dire, quoi répondre, il se sent ridiculement ému à l’idée de posséder le droit d’entrer dans l’appartement de son ami, un endroit qu’il juge si intime, bien différent de leur laboratoire, ancien territoire neutre, un point de rencontre professionnel. Il y a, derrière cette proposition, une excitation que Jayce ne peut cacher alors qu’il se lève pour refermer ses deux mains autour de celle de Viktor qui tient la clé.

“Tu es sûr ? C’est quand même chez toi, je ne voudrais pas… Euh … Franchir une limite.” dit-il en arquant un sourcil, comme pour s’assurer que tout est vraiment bon avant de prendre le double et de regarder la clé avec un sourire. “Parfait, alors ! Ce sera plus… Pratique, en effet.” dit-il en se raclant la gorge. “Et quels étaient les livres dont tu voulais me parler ? Je pense que je vais devoir commencer par les bases, malheureusement.” dit-il avec une légère grimace. Être au stade d’un débutant ne lui plaît pas spécialement mais il est prêt à lire et apprendre pour comprendre les mystères de cet endroit, et se remettre à niveau. Cinq ans à rattraper en à peine quelques mois (car il ne veut pas que cela lui prenne des années non plus !) est un challenge. Un challenge qu’il est prêt à accepter. Son bras vient s’enrouler autour des épaules de Viktor, son sourire retrouve tout son éclat sur son visage confiant.

“Avec toi, de toute façon, Viktor, tout est possible ! Allons-y, je suis prêt !”


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Jeu 16 Mai 2024 - 19:48


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Viktor Kovalyov & @Jayce Talis


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L’avenir nous tend les bras. Ces mots résonnent dans la tête de Viktor ; ils sonnent doux. À vrai dire, il n’avait jamais vraiment vu ça sous cet angle. L’avenir n’est pas un privilège auquel il croit avoir droit, même avec les traitements, même avec son âge moins avancé, mais lorsque cette idée est portée par Jayce, c’est différent. Comme s’il pouvait enfin y croire. « Le pronostic n’est pas inquiétant. Ils n’estiment pas que mon espérance de vie soit trop différente de celle d’une personne en bonne santé, tant que mes traitements sont suivis avec rigueur. », qu’il laisse tomber, un peu d’espoir dans la voix. En contact avec la médecine moderne, il a été difficile pour Viktor de ne pas se sentir abandonné par le système de santé de Piltover, allant parfois jusqu’à se demander si la véritable raison de son état n’était pas un manque de volonté plutôt qu’un manque de connaissances. Il évite heureusement de se laisser aller trop souvent à ce genre de mauvaise foi. D’un geste de la main, Viktor balaie le sujet ; ils auront tout le temps plus tard pour se pencher sur ces sujets qui fâchent.

On pourrait presque dire que sa santé vigoureuse est le moins surprenant des changements. C’est ce que suppose la réaction de Jayce lorsqu’il évoque son éventuel poste de professeur. Ça lui arrache un sourire amusé et un haussement d’épaules presque mystérieux. « J’ai eu le meilleur formateur pour apprendre la patience.  », se moque-t-il gentiment, la victime ayant été le principal témoin de son impatience qu’il cachait à peine.  « Tous les mercredis matin de la saison estivale à partir du 11 juin. Tu n’es pas obligé de venir chaque fois. », qu’il précise. Dans le langage de Viktor, c’est une façon comme une autre de sous-entendre que sa présence lui ferait plaisir. Après tout, Jayce avait été son pilier tellement longtemps ; c’est à se demander comment il a pu survivre cinq ans sans cette présence rassurante. Sans vraiment le savoir, il compte déjà s’y accrocher autant que possible, notamment en lui donnant l’accès à son chez lui sans trop de restrictions.

La chaleur des mains de Jayce autour des siennes, renfermant la clé, est confortable et, étonnamment, ça fait battre son cœur un peu plus fort. Il zieute un instant les mains avant de remonter son regard sur le visage de son ami.  « Si je te la laisse, Jayce, c’est qu’il n’y pas de soucis. Tu passes quand tu veux et quand tu peux. Et oui, pour te répondre, tu peux rester ici pour les lire, ce sera plus simple si tu as des questions. » ; et il ne dit pas non à un peu de compagnie dans son appartement habituellement si vide. Il se râcle la gorge pour camoufler la brève déception qui lui vient lorsque Jayce lâche ses mains pour passer son bras autour de son épaule. Ça ne dure que quelques secondes avant qu’il ne se libère de cette proximité. Non pas parce qu’il n’en veut plus, au contraire, mais bien parce que s’il veut aller chercher les livres, il va avoir besoin de toute sa liberté. Ses iris divaguent un instant sur le visage de son ami, taché d’un enthousiasme presque juvénile. Une chose de plus à ajouter au journal des choses qui lui ont tellement manqué… « J’espère bien. Bref. Installes-toi pendant que je vais chercher l’arsenal du débutant. », le taquine-t-il avant de quitter la pièce à la recherche des livres en question.

Pour la première fois depuis longtemps, Viktor se sent terriblement léger; en espérant que ça demeure ainsi.

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[Terminé] Nobody's perfect anymore (so why can't I be your Golden Boy?) Ft. Viktor ♥
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