(Terminé) Oh, you're here too... — Lucifer M.

Je n'avais aucune envie d'être de garde à la base. C'était chiant de passer des nuits avec mon collègue, Jerry qui passait son temps à renifler les pieds posés sur le bureau et les yeux rivés sur son téléphone. Plus ça allait, plus il m'insupportait complètement. Sérieux, qui m'avait foutu un gars comme lui dans les pates ? Il n'était même pas capable de ne pas être blesser lors d'une arrestation et je n'y étais, à mon grand désespoir, pour rien. Vous l'aurez compris, je n'aimais pas ce Jerry. C'était le cliché du flic qui ne pensait qu'aux donuts et aux cafés, incompétent comme pas possible, rondelet et surtout avec une hygiène déplorable. Si j'avais pu changer de coéquipier, je l'aurais fait, mais en plus d'être bloquée sur cette fichue île, je l'étais avec lui. Au moins il s'avait conduire ces trucs du malin. Ouais les voitures. Depuis que j'avais manqué de me faire percuter par l'une d'elle, j'avais du mal à les apprécier et voulant encore moins en conduire une. Fierté mal placée dira-t-on. Parce que oui, si ma peine avait été lourde et écrasante à mon arrivée, j'avais un but qui me motivait à rester en vie: la vengeance. Je voulais faire payer à tous ces pêcheurs ce qu'ils avaient fait à nous les Exorcistes et surtout à Adam. Oui, nous les massacrions une fois par an, mais ils n'avaient aucun droit de nous attaquer en retour! Nous étions au dessus d'eux, autant dans le sens figuré que littéral !

Un signalement me fit lever le nez de mon téléphone, occupée encore une fois à regarder les vies pathétiques des habitants de ce monde affichées sur les réseaux. Jerry lâcha aussi son Candy Crush et se leva maladroitement et avec lourdeur. Super. Nous avions donc une effraction dans une usine en pleine nuit. Nous primes donc nos affaires et nous dirigeâmes en direction du casse. Ce monde était bien trop souillé, une purge ne lui ferait probablement pas de mal. Une fois garée devant le bâtiment, un mot me marqua: "Morningstar" je me mis à rouler des yeux et pris une attitude encore plus désinvolte que Jerry avant de frapper à la porte. Un blond vint nous ouvrir et son visage m'était un peu trop familier.

- Police, on nous appelé pour signaler une effraction.

Il y avait un pourcentage de chance infime pour que je me trompe, je ne pouvais pas le savoir, mais il n'était pas le seul Morningstar de ce monde. Pourtant les couleurs, le blond de ses cheveux et l'air idiot qu'il avait me poussait à croire que c'était lui. J'aurais pu me tromper, mais j'étais bien trop bornée pour imaginer une autre hypothèse. L'ancien porteur de lumière était là, devant nous -enfin Jerry n'aurait pas dû compter- et il nous expliqua la situation. D'une certaine manière, ce n'était pas le fait qu'il eut été cambriolé qui me dérangeait le plus, c'était de devoir, d'une certaine manière lui rendre service. J'aurais peut-être préféré mettre le feu moi-même à son usine, qu'il se retrouve aussi déminue que je l'avais été, privée d'Adam à mon arrivée. Bien sûr, il n'y était pour rien, d'autant plus qu'il avait probablement dû gérer une arrivée éclair lui aussi, mais je n'en avais strictement rien à foutre et ne considéra pas une seule seconde cette idée ridicule.

- Où se situe cette vitre ? Avez vous entendu d'autres bruits ?

Je me mis à analyser la situation le plus rapidement que je le pouvais. Il y avait de cas de figures possibles. Le voleur pouvait s'être enfui ou alors il aurait pu simplement recevoir une aide extérieur. Ce bâtiment était énorme et devait stocker tout un tas d'objets. Il nous invita à entrer et je réprimais une grimace. J'entrais en terre ennemie et le fait qu'il ne semblait pas m'avoir reconnue ne m'inspirait pas confiance du tout. Sa simple présence me rendait méfiante. Je suivis Jerry qui entra aussi facilement qu'un rat dans une nasse. Je restais sur mes gardes, tous mes sens en éveil. Je devais comprendre ce qu'il se passait pour mieux comprendre la situation.

Je me dirigeais donc vers l'endroit om la fenêtre avait été brisée, concentrée sur le moindre son que je pourrais entendre. Pourtant, hormis des étagères presque assez hautes pour atteindre le Paradis, je ne vis rien de suspects. La fenêtre avait été brisée, des débris de verres jonchais sur le sol, mais il n'y avait rien de plus.

- Il semblerait qu'il n'y ait plus de traces de notre voleur, qu'aurait-il bien pu vous voler M.Morningstar?

Sérieusement ? Est-ce que je lui avais appris à être le premier traitre de l'Historie ? Non, alors il n'allait pas m'apprendre à faire mon travail. Franchement, j'étais légèrement agacée par sa remarque. N'importe qui agissant avec un minimum de professionnalisme aurait sans doute pris le temps de respirer, de redescendre et de calmer sa colère. Pas moi. Je n'étais pas venu ici pour me faire traiter comme ça par quelqu'un qui avait détourné son regard de la Lumière. Je le regardais, restant droite.

- Soit. Mais vous auriez peut-être pu nous indiquer la direction. Nous allons chercher ne vous en faites pas.

J'avais pensé à quoi sérieusement ? Que ce Morningstar aussi utile que Jerry nous aiderait à comprendre ce qui s'était passé? Impossible. Alors nous primes la direction de l'entrepôt, du lieu où tous ces jouets étaient stockés. Si parfois il m'arrivait de trouver Adam enfantin et immature, il me suffisait de voir ces pauvres Pêcheurs pour me rendre compte qu'en fait ce n'est pas si grave. Lucifer ne prenait pas réellement au sérieux son rôle, il nous avait déjà envoyé sa fille pour le remplacer lors de réunion. En voyant tout ce qui nous entourait, je comprenais bien ce qu'il pouvait faire dans ce monde. Evidemment, tous les jouets n'étaient pas exposé, il y en avait certains qui dépassaient de cartons, d'étagères tandis que d'autres étaient sagement rangé prêt à l'envoie, enfin c'était ce que je pouvais deviner.

Il ne sembla pas surpris lorsque je l'appelais par son nom. Ca ne voulait rien dire, i était inscrit sur l'édifice, mais quelque chose en mois me poussait à rester méfiante, comme un sixième sens ou simplement mon anxiété. Jerry, lui, était totalement à l'aise dans cette situation, même si ses petites jambes boudinées avaient du mal à le supporter et n'attendaient qu'une chose: retourner glander dans la voiture ou mieux au poste. Il me désespérait. Pourtant, il me laissa inspecter la zone autour de la fenêtre (heureusement). Je pris le temps de regarder les étagères, de regarder s'il n'y avait pas quelque chose. Ce n'est qu'une fois que Lucifer m'eut répondu que je me mis au sol pour regarder sous l'étagère. Je le vis, un objet rond et jaune. Je le pris dans ma main, le sortis de là dessous et le montra à Jerry plus qu'à M.Morningstar. Une fois la balle récupérée je répondis.

- Quel est le premier événement qui vous à fait nous appeler ? Au premier regard il semble que ce ne soit qu'une blague ou alors un incident involontaire.

Ce monde me dégoutait de plus en plus. Si les Enfers étaient une prison éternelle, ce n'était pas pour que leur prince se retrouve à pavaner devant moi alors qu'il n'était qu'un vulgaire fabriquant de jouet. Ca apportait de la joie à des enfants, peut-être, mais ce n'était pas vraiment l'activité la plus mature qui soit. Je jugeais chaque chose qui passait sous mes yeux. C'aurait pu en être autrement si ça n'avait pas été Lucifer, ou peut-être pas. Enfin, l'enquête nous mena à la fenêtre et à une balle, cachée sous une des étagères. Quelque chose me disait que c'était un peu trop simple. Lucifer Morningstar, le malin en personne ne pouvait pas être si démunie face à un simple bruit de fenêtre cassé, c'était vraiment étrange... Sauf si. Ah. Un rire resta bloqué dans ma gorge comprenant ce qui était en train de se passer. Comme Adam et moi au début, il n'avait aucun pouvoir. J'aurais aimé pouvoir me pavaner orgueilleusement avec mes ailes déployées face à lui pour le plaisir de lui montrer que j'avais plus de puissance que lui. Malheureusement j'en étais au même point que lui et ça c'était d'autant plus rageant. Adam, lui, avait commencé à récupérer quelques uns de ses pouvoirs, mais ce n'était pas surprenant, s'était Adam.

- Je vois, merci pour ses quelques précisions, malheureusement j'ai l'impression que ce n'était qu'une simple blague.

J'avais la balle en main et lui montrait, lançant un regard à Jerry qui prenait des notes. Puis, je les laissais tous les deux à avant de tourner autour du bâtiment vers la fenêtre. Je cherchais dans les environs quelque chose qui pourrait nous aider à comprendre. C'est la que je vis un sac à dos, mais pas d'enfants à côté. Je le pris et le rapporta à l'intérieur où je me mis à regarder à l'intérieur, rien de très intéressant hormis un cahier avec un nom, une école et une raquette de tennis. C'est avec cette dernière à la main que je lui dis.

- On dirait que le mystère de cette fenêtre brisée est résolu. Ce n'était que des enfants, rien de dangereux, vous pouvez retourner à vos occupations, quelles qu'elles soient.

Ce sac à dos sans propriétaire n'était pas réellement une bonne nouvelle. Par pour Lucifer, mais pour nous. Parce qu'il allait falloir que je passe encore du temps avec Jerry, que je me rende à l'établissement scolaire le plus proche pour aller demander à voir ce gamin. Tout ça pour aider Lucifer. On verra. Jerry lui répondit quelque chose que je ne pris même pas la peine d'écouter, ce n'était probablement rien d'important ou bien même d'intéressant. Je pris le temps de fermer le sac à dos avant d'avancer vers les deux hommes qui me dégoutaient l'un comme l'autre.

- N'hésitez pas à rappeler si vous entendez d'autres bruits.

Ou à mourir à cause de votre peur, ça peut se jouer aussi. Ca nous débarrasserait d'un indésirable au moins. Mais bon, il semblerait que Dieu ne soit pas ici ou du moins qu'il souhaite que l'on tue nous-même ce genre de vermine. J'avais l'adresse, je savais qu'il était là. Bien évidemment, en rentrant de cette nuit, croisant Adam qui venait de se lever, je ne pus garder cette information pour moi. Il sut donc tout, que Lucifer était là, où il travaillait et tout ce que j'avais pu analyser, comme par exemple son manque apparent de pouvoirs. J'eus le droit à des félicitations qui ne firent que flatter plus mon égo. Quelques jours plus tard, je me rendais dans l'établissement scolaire du petit qui avait laissé son sac et le réprimanda pour ce qu'il avait fait, sans pour autant l'amener s'excuser auprès du traitre. Je l'aurais fait, si ça n'avait pas été Lucifer.