[Terminé] Si j'existe, c'est d'être fan {feat. Iago}

Cela faisait un moment que ça durait, Iago était toujours à l'affut d'une bonne affaire ou d'un pigeon à plumer, il arnaquait pas mal de gens et ça permettait de payer son loyer, mais il espérait pouvoir voir plus grand. Un palais, par exemple. Mais pour le moment, il se contentait de vivre dans un appartement glauque avec des voisins aussi louche les uns que les autres ( tout comme lui, en fin de compte ) et il y avait ce type, son voisin de palier, Mi... Miles a-t-il lu quelque part. Ou entendu. Peu importe. Il disparaissait souvent la nuit et par curiosité, il l'avait suivi un soir, c'est comme ça qu'il s'était rendu compte qu'il servait de, comment dit-on ? Mixeur de musique ? En tout cas, il faisait de la musique dans des soirées remplies de pigeons qui ont tellement de pognons qu'ils ne savent même plus quoi en faire, une vraie aubaine pour Iago. Il n'aurait normalement pas été invité à ce genre de soirée, mais en passant par la porte de derrière et se faufilant loin des regards, ou réussissant à embobiner quelqu'un, il avait commencé à venir dans ces soirées pour profiter de la nourriture et la boisson. Ainsi que vider quelques poches qui se présentaient à lui.

Ce soir n'était pas différent des autres, Miles, qu'il zyeutait toujours de loin sans jamais approcher, faisait comme à son accoutumé, et pourtant, alors que Iago entamait son sirop à la fraise, celui-ci vint à lui comme s'il l'avait repéré. Il l'avait complétement repéré, mais ça ne voulait pas dire que Iago ne pouvait pas s'en sortir.

- Et pourquoi je ne pourrais pas être l'un de tes fans ? Tu es quelqu'un de très doué après tout, ce ne serait pas si étonnant. Tu ne passes pas ton temps à recevoir des éloges, peut-être ?

Il n'était pas si doué, en tout cas Iago ne le pensait pas, mais la flatterie est toujours ce qui fonctionne le mieux. Il n'avait pas l'impression qu'il l'ait reconnu en tout cas, ce qui était un avantage, mais finalement, il sembla que si. Il allait devoir continuer d'improviser, de toute façon, qu'est-ce qu'il pourrait bien lui reprocher tant qu'il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il faisait là ?

- C'est vrai, j'habite l'appart' en face du tien, mais je n'ai jamais osé t'adresser la parole... Tu es un peu intimidant, tu sais ?

Intimidant ? à côté de Jafar, c'était une majorette, mais bon, ici Iago avait l'air tellement frêle qu'on pourrait le croire prêt à s'envoler, donc ce ne serait pas si tiré par les cheveux.

En général, la flatterie ça fonctionne toujours, les gens aiment entendre ce qu'ils ont envie, peu importe que ce soit vrai ou non. Et comme dit l'adage, tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute, c'est comme ça qu'il pouvait par exemple "prédire l'avenir" pour quelques billets. C'était si simple, les gens sont si naïfs après tout ! Ils ne semblent pas avoir rencontré quelqu'un comme Jafar en tout cas, là, ils auraient appris à être méfiant à leurs dépens. Jafar ne les aurait pas dépossédés de quelques billets, mais de tout, il aurait fait de leur vie un enfer. Il était bien content de ne plus être coincé dans la lampe avec lui à entendre ses jérémiades sans arrêt, oui, ils avaient échoué en beauté, et oui, ils ne pouvaient plus rien y faire à part rester coincer tous les deux dans une foutue lampe, était-ce vraiment sa faute ? Et il y avait ce type qu'il suivait depuis un certain temps et qui avalait ses paroles comme si elles étaient divines.

- Oh, vraiment ? Je suis étonné, c'est dommage qu'on ne te le dise pas plus souvent. Pourtant, c'est évident que tu es doué, sinon pourquoi tu serais invité pour faire ce genre d'évènements ?

Parce qu'ils ont de la merde dans les oreilles ou parce qu'il n'est pas cher ? Allez savoir, les gens et leur logique ! C'est sûr que s'il n'y avait pas de la bouffe et quelques larcins à la clé, il ne se donnerait pas la peine de faire le déplacement ! Et le pire, c'est qu'on l'avait jamais coincé, même ici, il était trop petit et discret pour qu'on fasse attention à lui. Bah, tant mieux dans le fond, c'est plus facile de plumer ces oisillons de bas étages s'ils ne se méfient pas d'un petit gringalet comme lui.

- Oooh, Monsieur Morales se souvient de mon prénom, je ne sais plus où me mettre.

Punaise, on dirait une petite midinette qui essaie de l'attirer dans son lit. Il en a presque envie de vomir tellement ça le débecte.

- Ce que je veux ? Je pense pas que tu puisses me donner ton talent, pas vrai ? Hmmm... j'aime bien venir t'écouter et aujourd'hui, en plus, t'es venu me parler, je ne vois pas ce que je pourrais demander de plus !

Et allez, il joue les ingénues, comme s'il croyait vraiment à son baratin. Après tout, les meilleurs menteurs sont ceux qui croient à leurs mensonges, pas vrai ?

Qu'est-ce qu'il en avait à faire de toute façon, de la raison pour laquelle on l'invitait ici, à son époque on dirait que ce n'était rien d'autre qu'un amuseur, le bouffon du sultan et des autres personnes ayant un peu d'argent et un statut. Iago ne voulait juste jamais finir comme lui, son but dans la vie était de trouver un beau pigeon dans le style de Miles, mais riche. Avec beaucoup de pognon. De quoi le faire vivre dans le luxe sans avoir à lever le petit doigt, c'est tout ce qu'il voulait, et tant pis pour les autres, ils n'avaient qu'à pas être aussi bête.

- T'as peut-être juste l'impression de perdre ton temps ici ? ça paie, mais c'est comme si personne ne t'écoutait vraiment, non ?

Quelque part, Iago connaissait ce sentiment, d'être méprisé, insignifiant, de ne pas être reconnu à sa juste valeur. Ça ne voulait pas dire qu'il aurait une quelconque sympathie pour ce gars, mais il savait ce que ça faisait. Peut-être qu'il aurait vraiment dû lui demander quelque chose, mais il avait appris à ne pas être trop gourmand pour ne pas se faire prendre, sinon c'était sûr qu'à un moment, Miles allait calculer qu'il ne s'intéressait pas tant que ça à lui et que ses intentions étaient loin d'être louables.

- Tu m'imagines chanter avec ma voix de crécelle ? On me paierait pour que je me taise, ou alors, je finirai en Hamburger pour les chacals. Non, je ne joue pas non plus... c'est déjà assez récent que j'ai des mains, on va pas trop en demander.

Et franchement, est-ce qu'il avait seulement envie d'en jouer ? ça lui permettrait de faire la manche en dernier recours, remarque. Mais non, il avait d'autres talents sous l'aile et Miles n'avait pas forcément de savoir lesquels. Néanmoins, celui-ci sembla s'incruster, comme s'il avait décidé que Iago deviendrait son nouveau pote. Alors celle-là, il ne l'avait pas du tout vu venir, devait-il s'en réjouir ou fuir ?

- Merci, c'est vraiment sympa de ta part !

Il ne se vit donc pas prié et recommanda un autre verre, si Miles comptait passer la soirée avec lui, autant en profiter un minimum !

Il lui fait un peu de peine le petit Miles à croire tout ce que tu dis, à penser qu'il est parfaitement honnête dans ses propos, comment ça se fait qu'il ne soit pas déjà fais avoir ? Iago n'était quand même pas le seul profiteur de cette ville, mais c'est vrai que Miles n'était pas non plus la personne qu'on viserait comme personne à arnaquer, naïf oui, mais pas une thune, il valait mieux viser plus haut dans le panier, et là, il l'empêchait un peu de viser tout court.

- Non, bien sûr, je t'écoute vraiment, sinon qu'est-ce que je ferais là ?

Il avait presque envie de le secouer pour qu'il regarde la vérité en face, mais il ne savait pas trop si ce n'était pas mieux qu'il croit un peu en ses rêves. Dire qu'ils étaient voisins, maintenant qu'il l'avait repéré, c'était sûr qu'il allait l'avoir sur le dos. Il n'avait pourtant pas prévu de se faire des amis dans ce monde, il n'était de toute façon pas très douée pour cela, certainement parce qu'il avait tendance à prendre les autres pour des débiles, mais en même temps, vous voyez tout comme lui sur quoi il tombe ?

- Cherche pas, chéri, je chante comme un perroquet qu'on étrangle !

Il rit pour lui-même, les perroquets n'étaient de toute façon pas connue pour leurs chants mélodieux et franchement, il s'en fichait, il n'avait pas l'intention de donner un concert ou de se donner en spectacle de toute façon, il ne serait jamais comme Miles.

- Je te confirme, je n'étais pas humain, rien d'exceptionnel, je te rassure, mais j'avais des ailes à la place des mains, ça change !

Il ne cachait pas le fait qu'il était un poulet avant, il s'en fichait en fait, mais si Miles se décidait à se moquer de lui pour ça... Eh bien, au moins ça lui donnerait une bonne raison de ne pas être pote avec. Il fixe longuement celui-ci alors qu'il lui propose de se tirer ailleurs, puis vide son verre avant de hausser un sourcil.

- J'ai rien de prévu, tu proposes quoi, mon chou ?

Plus le temps s'écoule, plus Iago a l'impression que Miles essaie de devenir son ami. Il est censé faire quoi ? Il n'en sait rien lui, il n'a jamais eu d'amis ou quoique ce soit dans ce genre, il avait Jafar, mais c'était plus comme un partenaire qu'il aidait à atteindre son but ultime qu'autre chose, ça n'avait rien d'un lien affectif... suffisait de voir la facilité avec laquelle il l'avait laissé à son sort sans aucun regret, il ne savait même pas pourquoi il perdait son temps à penser à lui d'ailleurs ! Il sirota un peu son verre sans savoir exactement quoi faire avec cet idiot. Cet idiot pauvre. Son voisin. Il était coincé maintenant qu'il l'avait repéré, il ne pouvait pas juste l'envoyer bouler en espérant ne plus le recroiser, ça allait forcément arriver.

- Oh, tu sais, des trucs, par-ci par-là. Et toi, à part la musique, t'es genre vendeur dans... le truc là... j'ai pas trop compris ce que c'était ?

C'était le genre de chose qu'il n'y avait pas à Agrabah et qui le dépassait complétement, cela dit, c'était déjà bien qu'il sache ce que faisait Miles dans la vie, pas que ça l'intéresse, mais quand on est aussi discret que lui, c'est très facile d'observer les gens sans se faire remarquer, après tout ça faisait un moment qu'il venait s'incruster dans les soirées et Miles ne le remarquait que maintenant. Néanmoins, maintenant que c'était fais, les choses allaient être plus compliquées, surtout s'il s'intéressait à lui, ça allait être difficile de noyer le canari très longtemps.

- Bof, j'ai toujours passé mon temps à m'adapter, ça ne change pas grand-chose, je sais juste plus voler, mais je peux écrire et jouer du piano maintenant. Enfin, pas que je sache jouer du piano pour autant, mais tu vois ce que je veux dire. S'attacher à des gens, à des choses aussi futiles qu'une enveloppe corporelle ou même à un monde, c'est ouvrir la voie à la déception.

Pas de sentimentalisme avec Iago, il n'avançait qu'avec les gagnants, ceux qui pouvaient lui apporter quelque chose dans la vie, pire qu'un minion. Si son acolyte ne lui apportait pas la vie voulue, alors il lui suffisait de trouver mieux ailleurs, pourquoi se prendre la tête avec de l'affection, franchement ?

- Euuh... je doute que ma piaule soit un endroit adéquat. Et j'ai pas pris mon portefeuille.

Déjà parce qu'il avait pas de portefeuille à part celui des autres et il n'était pas encore prêt à révéler toutes ses cartes. Il n'allait pas non plus être gonflé au point de dire à Miles de l'inviter, alors qu'il savait qu'il n'était pas riche non plus.

Même lorsque Miles lui explique ce que c'est, Iago n'a toujours pas vraiment compris, apparemment, c'est en rapport avec des trucs culturels dont il n'a aucune connaissance, il n'est pas sûr que ce genre de choses l'intéresse, mais Miles semble penser le contraire, comme si ce n'était pas la première fois qu'il rencontrait quelqu'un qui n'y connaissait rien, mais que ça ne voulait pas dire qu'il ne pourrait pas craquer. Après tout, s'il était un bon vendeur, alors il pouvait vendre n'importe quoi à n'importe qui, ça ne devrait pas l'étonner tant que ça, cependant le jeune homme ne semblait pas être un bon baratineur, sinon il aurait fini par remarquer à quoi jouait Iago. Pauvre de lui, il n'avait vraiment pas conscience de la personne qu'il avait devant lui et Iago ne savait même pas s'en débarrasser.

- J'ai bien peur de ne pas connaitre tout ça, mais si tu y tiens, tu pourras toujours me faire découvrir ton univers.

Une invitation à se connaitre plus ? Pas tout à fait, il réalisait juste que ça avait de la valeur pour certaines personnes donc s'il pouvait lui chourer des trucs, il pourrait les revendre derrière et se faire du blé. Mais bon, quitte à voler, il préférerait quand même voler quelqu'un qui a vraiment de quoi, pas un pauvre gars qui n'a visiblement aucune conscience d'à quel point la vie est moche et que les gens sont loin d'être aussi sympa qu'il le croit. Et puis, si seulement c'était quelqu'un qu'il ne reverrait jamais, mais non, c'était son voisin, la poisse ! Il aurait dû se barrer quand il l'avait repéré.

- Non, pourquoi faire ? Ce nouveau monde n'est pas si différent du précédent, le fond reste le même. Les riches ont le pouvoir et les pauvres se démènent pour un bout de pain. J'vois pas trop ce qu'il y a à découvrir...

Fût un temps où Iago était juste un perroquet dans une cage qu'on vendait au marché. Il a perdu toute notion d'amour depuis, même pas sûr qu'il sache ce qu'est l'amitié, pour lui ce genre de choses, c'est pour les perdants, on finit toujours plumé à la fin, il n'a pas envie de se faire avoir comme Miles en ce moment. Il essaie de refuser poliment son invitation, mais Miles ne semble pas le prendre comme ça et il se retrouve invité, ou quelque chose dans le genre. Bon, on ne refuse pas un repas gratuit après tout. Il se retrouve donc dehors la minute d'après.

- Si tu veux qu'on aille chez toi, vaudrait mieux prendre à emporter.

C'est gentil à Miles de vouloir lui faire découvrir son monde, mais ça n'a vraiment pas l'air d'intéresser Iago, sa seule idée en tête était le fric. Vivre confortablement, profiter des autres, se faire de l'argent sans se fouler, c'était sa vie de rêve et s'attacher à des gens, ou à des trucs fictifs, ça ne faisait clairement pas partie de son plan, lui qui voulait vivre dans l'opulence, comment y parviendrait-il s'il devait dépenser son argent dans des choses inutiles ? Non, ce n'était clairement pas sa façon de faire et ça n'allait pas être si simple de lui faire comprendre combien autre chose que l'argent peut lui être bénéfique. Il était très fixé dans ses idées et le faire dévier n'allait pas être une mince affaire. Mais bon, est-ce que Miles était vraiment prêt à essayer de l'entrainer dans son monde.

- Ouais, je passerai à l'occasion.

Il eut un petit sourire pour lui-même. Du temps dans son emploi du temps ? Mais il n'avait que ça, il ne pouvait juste pas lui dire, ça finirait par sauter aux yeux du jeune homme qu'il n'avait pas réellement de travail et qu'il vivait un peu au jour le jour selon les pigeons à escroquer qu'il croisait. Miles ne méritait pas vraiment de se faire pigeonner, il n'avait pas de thune, et il était sympa, cependant Iago ne se voyait pas non plus lui dire la vérité, c'était pour ça qu'il se retrouvait dans cette position. Un mensonge en entraine un autre, qui en entraine un tas d'autres... néanmoins, il avait toujours l'histoire que leur relation ne continue pas sur le long terme et qu'il n'aurait pas à lui expliquer un beau jour que tout était faux.

- J'ai un doute, mais t'essaierais pas de devenir mon pote ?

Il était quand même sacrément insistant alors que Iago essayait de l'envoyer dans les cordes sans être trop tranchant, il n'était même pas sûr d'y arriver d'ailleurs puisque ce n'était pas vraiment dans sa personnalité de prendre des gants et d'essayer d'avoir du tact. Cependant, par la suite, il ne comprend plus trop ce qu'il se passe. Peut-être parce qu'il ne fréquente pas de gens justement ? ça se passait bien, du moins il le croyait, Miles ne semblait pas comprendre ses refus, au point de l'entrainer dehors sans vraiment prendre en compte son avis et soudainement, il a l'air de réaliser que Iago n'est pas chaud. Il sent la déception et ça l'agace. Voilà pourquoi il ne voulait pas discuter avec quelqu'un ! Il lui tape sur l'épaule, sans méchanceté.

- Rhoo, c'est juste que j'ai pas envie que t'ai l'impression que je profite de toi, ma grande ! Allez, je te propose un truc, on prend à emporter et je t'emmène dans un endroit sympa pour pique-niquer à la belle étoile, t'en dis quoi ? Tu vas pas laisser ton nouveau pote grailler tout seul, quand même ?

Oui... bah oui, il se foutait dedans tout seul. Mais il n'avait pas non plus envie que l'atmosphère soit pesante la prochaine fois qu'ils se croiseraient, alors c'était la bonne solution, non ?

Les humains étaient si émotifs après tout... Miles était de ceux qui croyaient en l'amour, l'amitié, et ce genre de connerie, il faisait confiance au premier venu sans se douter ou même imaginer une seule seconde qu'en fait, il se fichait complétement de lui. Il ne savait pas trop comment agir avec lui, parce que c'était lui qui s'était mis dans cette situation en premier lieu et qu'il n'avait pas eu l'intention de l'approcher vraiment. Mais maintenant qu'il s'était fait prendre et qu'il avait réalisé qu'il s'agissait de son voisin, il essayait de botter en touche, mais sans éveiller ses soupçons, il ne savait pas trop comment faire. C'était une situation un peu compliquée pour lui, surtout qu'il n'avait pas prévu au départ d'en faire sa victime.

- Ce n'est pas ce que j'ai dit, pourquoi tu t'excuses ? Je t'ai dit que j'avais pas de pote, c'est normal que je me pose la question.

Même s'il ne voyait vraiment pas pourquoi Miles voulait tellement s'en faire un ami, se sentait-il seul à ce point pour en arriver là ? Iago n'avait jamais songé à se faire des amis, ce n'était pas son truc, il savait comment ça finissait... enfin, il l'imaginait, en tout cas. Si ce n'était pas Miles qui allaient finir par lui planter un couteau dans le dos, alors ce serait lui, et quel meilleur moyen de commencer une relation perdue d'avance qu'en mentant à la personne sur ses réelles intentions ? Il ne se voyait pas lui dire "bon écoute, je suis là pour voler tous ces gens en réalité et j'en ai rien à faire de ta musique". Même si, effectivement, ce serait certainement radical et qu'il laisserait tomber l'idée d'être pote avec lui. La seconde fois qu'il s'excusa, il se frappa la tête en faisait son drama habituel.

- Tu peux juste arrêter de t'excuser pour rien ?

Il roula des yeux alors que Miles indiquait qu'il n'allait pas l'accaparer longtemps, mais il ne répondit rien, déjà qu'il se donnait du mal pour le faire se sentir un peu mieux et ne pas l'envoyer simplement bouler. Il l'accompagna donc pour aller chercher leurs commandes puis il l'emmena dans un de ses coins préférés, un parc non loin de là, une place de roi entre les arbres où on pouvait admirer les étoiles sans souci. Il ne sait pas non plus pourquoi il l'a emmené ici à vrai dire, mais bon, Miles devrait se sentir un peu honoré qu'il prenne le temps de l'emmener jusque-là.

- Bon appétit, bah, c'est moins classe que le casino, mais c'est calme ici. J'aime bien grimper à l'arbre, mais je sais pas si t'es assez doué pour ça !

Il se posa à côté de lui et commence à manger tout en l'observant du coin de l'oeil.

- Putain, heureusement que c'est pas vrai.

Iago roula des yeux, il savait que Miles plaisantait ou plutôt qu'il tentait de le faire et ça l'agaçait un peu en fait. Il ne savait pas pourquoi Miles se descendait tout seul comme un grand et faisait comme s'il n'avait aucune qualité. D'accord, ce n'était pas lui qui allait lui faire des compliments, même s'il avait essayé au début, mais c'est parce que ce n'était pas dans sa nature, il était certain que Miles avait un tas de qualité pour la plupart des gens... déjà, il parlait à un gars comme lui, qui n'avait rien fait d'autre que de le suivre à des concerts qu'il donnait. Il ne savait rien de plus sur Iago mis à part qu'ils étaient voisins, ce qui ne disait absolument rien sur sa personnalité.

- Je suis sérieux mec, les gens vont te prendre pour un paillasson à force. Et c'est pas très agréable quand les gens essuient leurs sales pattes dégueulasses sur toi.

C'est sûr que lui, il ne s'excusait jamais de rien, et pourquoi diable donnait-il des conseils à son voisin ? Bon, c'était pour le repas qu'il venait de lui payer, on va dire. Il pouvait se permettre de le secouer un peu, même si ça pouvait le mettre en défaut, car clairement, il n'était pas dans le bon camp pour pouvoir lui donner des conseils. Mais c'était plus fort que lui, ça l'énervait qu'il s'excuse pour rien, beaucoup plus que le fait qu'il l'a embarqué sans réellement se soucier de son avis, mais bon, maintenant, il était là alors autant faire avec.

- Pas soucis mon vieux, j'ai hâte de voir ça !

Voilà qui était quelque chose qui lui donnait déjà plus envie de continuer que de rester dans des excuses vide de sens. Ils étaient donc partis pour manger et enchainer sur ce qui semblait être une compétition pour grimper à l'arbre. C'était quelque chose qui le bottait clairement. Il n'avait évidemment aucune idée de ce que pouvait valoir Miles dans un arbre.

- Ouais, mais essaie de pas tomber quand même, sinon je te laisse pour mort, t'es prévenu !

Vrai ou pas, allez savoir, en tout cas, il n'avait clairement aucune envie d'appeler l'hosto. Autant vous dire qu'il a été bien surpris en le voyant grimper à l'arbre aussi facilement, il en était même déconcerté.

- C'est ça que t'appelle "doué seulement pour faire des excuses" ? T'es vraiment un crétin.

Il partit à sa suite, avec un peu moins de facilité, mais on voyait quand même qu'il avait l'habitude, il le rejoint donc sur sa branche.

Ce n'est pas son genre, mais Iago se sent légèrement dépité par ce qu'il entend et il n'est pas sûr de ce qu'il doit en penser. Surtout, il ne devrait pas s'investir personnellement dans cette relation, peu importe ce qu'elle est, elle est destinée à mal finir un jour ou l'autre, c'est ce qui arrive lorsque la relation est basée sur un mensonge. Pourtant, il n'a pas réussi à se faire une raison et l'envoyer chier, même lorsqu'il lui a donné l'opportunité de le faire, et maintenant, il était là... sans savoir exactement ce qu'il était censé faire maintenant.

- Je crois que tu es juste idiot. Si tu es le héros, je ne vois pas pourquoi tu devrais t'excuser de sauver des gens ou de faire des choses "bien". C'est à eux de te remercier de s'excuser de t'avoir impliqué dans des situations qui ne te concernaient même pas !

C'était la meilleure celle-là quand même, à quel point Miles n'avait pas d'estime pour s'excuser alors qu'il était évident qu'il n'était pas le fautif dans l'histoire. Il se doutait cependant qu'on avait dû le faire se sentir mal quand il cassait certaines choses, parce que ce n'était clairement pas les méchants qui allaient s'excuser, payer ou réparer, mais ce n'était pas son problème ! ça l'énervait un peu de constater qu'on l'avait vraiment pris pour une carpette en fait, même le tapis volant ne l'était pas à ce point. Heureusement, une fois le bidon plein, cette histoire était bien loin, même s'il ne savait toujours pas ce qu'il allait faire. Miles n'état pas méchant. Et c'était bien tout le problème, c'était un héros et Iago ? Tout son contraire. Il roula des yeux alors qu'il l'informa que ça pourrait lui couter cher de ne pas venir à son secours.

S'il savait, il ne lui parlerait certainement pas, mais Miles était trop sympa pour qu'il le lâche et surtout, il lui donnait envie de l'endurcir, de lui montrer qu'il pouvait être un héros et avoir quand même du caractère, ce n'était pas incompatible.

- T'as dit que j'étais beau ?

Renchérit-il non sans un sourire, pas qu'il se souciait de la beauté d'une façon ou d'une autre, mais il aimait quand même se pavaner et se lancer des fleurs tout seul.

- Ouais ouais, t'avais l'air d'avoir besoin de te changer les idées, alors disons que c'est ma BA du jour. De la semaine. Peut-être même du mois ?

Il faut dire que Iago peut piquer très facilement, c'est dans sa nature, il a grandi comme ça, c'est sa façon de se protéger et de survivre, s'il était aussi mignon que Miles alors c'est sûr qu'il se serait fait bouffer depuis longtemps par les chacals et franchement, il ne préférait pas. Sa rencontre avec Jafar ne l'avait pas aidé non plus, il avait façonné Iago pour qu'il soit son parfait petit lieutenant, peureux, lâche, et pourtant, toujours ce petit côté malicieux qui trouvait toujours de quoi répondre, parce que ce n'était pas parce qu'il était petit et faible et qu'il devait laisser les autres avoir le dernier mot.

- Hm, ça dépend, c'est payé ou pas ?

Il ne blaguait qu'à moitié, après tout, si Iago avait moyen de se faire de l'argent, il n'avait rien contre, peut-être qu'il devrait mettre à profit l'idée de son nouvel ami pour apprendre aux gens à répondre et ne plus se laisser marcher dessus ? Mais après, comment il fera pour les entuber ? Ouais, il valait mieux ne pas apprendre ses techniques à n'importe qui. Iago esquissa un sourire confiant, ravi qu'on lui lance des fleurs sans qu'il ait besoin d'insister.

- Oh arrête, tu vas me faire rougir ! Une heure avec moi et tu ne peux déjà plus te passer de moi ?

Il rit légèrement, c'était agréable d'entendre qu'il était apprécié que ce soit pour son charme ou sa compagnie, même s'il dirait que Miles était maso parce que, franchement, ça faisait un moment qu'il avait arrêté de le brosser dans le sens du poil, et pourtant, ça ne l'avait même pas fais fuir !

- C'est surtout que je n'en ai pas, mais ouais ok, ça passera le temps.

Il ne lui serra pas la main, il tapa dedans avant de le check, c'était un peu plus "pote", pas trop formel, et surtout, il refusait de montrer que tout cela pouvait l'affecter.

- Ouais, rentrons !