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Chagrin d'amour

J'ai ouvert les yeux sur une puissante inspiration. La nuit est encore là et je n'ai absolument aucune idée de l'heure qu'il est. Tout ce que je sais est que quelque chose n'est pas... normal... En cet instant... En fait, j'ai la sensation de ne pas même avoir besoin de respirer. Je reste sur place, dans le silence le plus total et je remarque qu'effectivement, mon souffle n'est plus nécessaire. Je regarde par la fenêtre, me disant que je n'ai pas même besoin de dormir. Avant de n'avoir rien décidé, je suis dehors, un genou au sol, et je me mets à courir vers le seul et unique endroit où j'ai besoin d'être : aux côtés de ma protectrice.

Ma foulée me pousse sur la route et je fais un bond de côté quand un véhicule se met à me hurler dessus. Je me retrouve devant la vitrine d'un magasin, me rend compte qu'effectivement, je n'ai pas à reprendre mon souffle et... Mes yeux s'ouvrent en grand... Mon reflet...

Je pose mes mains sur la vitre, et constate que je peux regarder directement au travers moi. Regarder directement dans un miroir était l'une de mes astuces préférées pour voir si quelqu'un arrivait dans mon dos.

"Oh... Par les dieux."

Me voilà en train de redevenir celui que j'étais. Avant de paniquer, je reprends ma course jusqu'à la ferme. Le soleil commence à hérisser ses rayons mortels à l'horizon au moment où j'arrive aux abords de la ferme. J'entends les cœurs du bétail, chevaux, vaches, et autre. Je sens l'odeur de la poussière déposée sur le poil, le foin qui a séché toute la journée, l'humidité des différents souffles. Le premier rayon atteint le sommet d'un arbre et me voilà traqué par les lueurs de l'astre, en train de me ruer en trombe à l'intérieur de l'écurie. Des jeunes oreilles se dressent vers moi. Épona, la pouliche préférée de Malon me regarde avec curiosité. Presque par instinct, je porte une main à mon oreille... Pointue, comme mes dents, mes cheveux sont redevenus ondulés, et très probablement blancs.

Dehors, le soleil commence déjà à régner en maître. Je déglutis. Est-ce que Malon va me rejeter, à présent ? Dos contre le mur, je m'adresse à la seule créature susceptible de m'écouter.

"Qu'est-ce que je vais faire ?"

Je gémis, presque pitoyablement... Avant de me redresser brusquement. Quelqu'un est là, dans l'étable.

"Ma... Malon ?"

Je n'avais jamais pu percevoir les battements de son cœur, son odeur délicate à mi-chemin entre le musc animal et un parfum floral, ni d'être à l'écoute de son souffle. Même ma voix à changer, l'air qui frappe les cordes vocales n'est plus de l'air expulsé de manière vitale, il me sert exclusivement à parler, je n'ai plus à prendre mon souffle. Ma langue passe sur mes dents.

Pas de doute, je suis de retour, mais je doute que ce soit une bonne nouvelle.

▿ Date de naissance : 11/02/2002

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Malon était inquiète. Elle faisait tout pour ne pas l'être. Elle faisait tout pour penser que tout irait bien, mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'être inquiète quand-même. Astarion n'était pas rentré de la nuit. Elle s'en était rendu compte ce matin au moment où elle avait été faire la chambre et qu'elle s'était aperçue que rien n'avait été déplacé. Il était évident que personne n'avait dormi là. Bien entendu, c'était un grand garçon et il n'avait besoin de personne, encore moins de Malon pour lui dire ce qu'il avait à faire. Il n'était absolument pas cantonné au ranch et il avait bien le droit de partir en balade quand ça lui chantait. Elle n'avait strictement rien à dire et pourtant, elle se faisait du souci pour lui sans savoir pourquoi.

Malgré tout, elle ne pouvait faire autrement que de tenter d'exprimer un peu de bonne humeur à l'adresse des animaux dont elle s'occupait. Elle savait bien qu'ils avaient des émotions et qu'ils comprenaient quand elle ne se sentait pas bien ou quand elle avait des problèmes. Or, un animal qui s'inquiétait pour elle était moins en forme et produisait moins de qualité. Malon devait prendre sur elle pour transmettre de bonnes ondes aux vaches afin qu'elle produise un délicieux lait et aux chevaux afin qu'ils se sentent bien pour promener les clients. Au pire, elle leur chanterait sa chanson. Même à elle, cela faisait toujours du bien.

Elle rentra dans l'enclos des chevaux où une ombre se dessinait. Elle le reconnut instantanément, cela ne pouvait être que lui puisque les animaux n'avaient pas protesté. Pour autant, il n'était pas tout à fait le même. La première chose que Malon remarqua, ce fut son teint pâle et ses yeux rougis. Il avait passé la nuit dehors et ce qu'il avait fait semblait l'avoir marqué elle avait l'impression qu'il avait l'air malade. Peut-être avait-il seulement trop bu et clairement, elle espérait qu'il ne s'agissait que de ça. Elle avait peur qu'il se soit fait attaquer ou qu'il a été drogué pour lui faire du mal. Ce serait tellement horrible si quelqu'un avait voulu lui faire du mal.

« Astarion… est-ce que vous allez bien ? Est-ce que vous êtes blessé ? Est-ce que quelqu'un vous a fait du mal ? »

Son seau, absolument vide pour le moment puisqu'il devait servir à récolter le lait après qu'elle se soit assurée du bien-être des chevaux, tomba sur le sol dans un grand fracas et elle se précipita dans sa direction, en se retenant tout juste pour ne pas le serrer dans ses bras de soulagement. Elle ne savait pas pourquoi elle s'était autant inquiétée ni pourquoi elle s'inquiétait autant en ce moment pour lui mais une chose était sûre, elle n'avait pas envie qu'il lui arrive quelque chose.

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Chagrin d'amour

Ses yeux me regardent comme je ne peux plus le faire. Plus aucun miroir ne me renverra mon image à présent. Déjà, mon apparence commence à se perdre comme une ombre dans mes souvenirs, comme une vieille habitude. J'aurais dû me regarder sous toutes les coutures, mais alors, je ne savais pas ce qui allait m'arriver.

Mes yeux se relèvent vers Malon, honteux, probablement de la même lueur rouge dont on m'a parlé à l'origine. Pour une raison qui m'échappe, elle ne se pose même pas la question de savoir si c'est moi. Pourtant, j'ai changé d'apparence, je le sais, ou peut-être... pas tant que cela ?

Pourquoi me demande-t-elle tout cela ? Je ne peux pas croire qu'elle se soit inquiétée à ce point. Il y a d'autres personnes toutes prêtes à la protéger, et je sais que sitôt que j'aurais rendu la chambre, j'imagine que d'autres vont la prendre. Malgré toute la volonté dont je fais preuve en cet instant, je ne parviens pas à me mettre sous mon meilleur jour, me redresser, sourire un brin... J'ai l'air... Je dois avoir l'air totalement abattu.

"N... Non non, personne ne m'a fait du mal." sinon, il se serait sans doute retrouvé avec une lame en travers de l'œil. Les joies de ma liberté retrouvée ! "C'est juste que..."

Voilà, je me redresse, pour lui montrer ce que je suis, qui je suis.

"C'est juste que je suis visiblement redevenu ce que j'étais avant." Un monstre en devenir, un être de la nuit, un vampire esclave, un rejeton "... Un elfe."

Oui, voilà, un elfe. Personne ne sait ce qu'est un elfe, ici, n'est-ce pas ? Une idée me traverse l'esprit.

"Et chez moi, disons que j'avais eu une malédiction, celle de ne pas pouvoir être en plein soleil. J'ai peur que ça ne soit pareil ici. Est-ce que vous voulez bien m'aider à faire ce pas ?"

Je tends la main.

"Je vais avoir besoin de vous, au cas où ça se passerait mal."

Au moins, on saura vite. Une petite brulure scintillante.

"Que voyez-vous à présent, quand vous me regardez ?"

Quelque part, mon apparence est secondaire, mais j'ai besoin de savoir comment elle me perçoit à présent. C'est un peu comme si son avis comptait, mais il ne compte pas. Ou alors si peu. Enfin, pas peu, mais pas beaucoup. Ou en tout cas...

Rhaaa, que m'arrive-t-il ?

▿ Date de naissance : 11/02/2002

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Malon était vraiment très inquiète de voir Astarion dans un tel état. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander si quelqu'un avait essayé de le voler ou si on l'avait drogué. Et si quelqu'un lui avait fait du mal, il ne s'en tirerait pas comme ça. Elle avait bien l'intention de réagir et de faire en sorte que ça ne se reproduise pas. Mais elle fut bien vite rassurée lorsqu'il lui confia qu'il avait simplement repris l'apparence qui était la sienne dans son monde d'origine. C’était une apparence qui pouvait peut-être sembler fragile au premier abord, mais Malon ne savait pas ce qui en était réellement et s'il considérait que tout était normal, alors cela lui convenait aussi.

« Ho ! Je suis soulagée ! Je n'aurais pas voulu qu'il vous arrive malheur. Mais heureusement, ça n'est que ça. Vous devez être content d'être redevenu vous-même. Ça ne doit pas être facile de ne pas se reconnaître dans le miroir. »

Elle ne pouvait pas savoir qu'elle venait de parler de quelque chose qui n'existait pas réellement puisqu'il ne pouvait plus se voir comme c'était le cas depuis le nouvel an. Elle n'avait pas non plus assez de connaissances sur de la culture populaire de ce monde pour deviner à son apparence et à la mention de ses soucis avec le soleil qu'il était un vampire. Ce genre de lecture n'était pas ses favorites et on lui en aurait donné la dénomination qu'elle n'aurait pas su de quoi il s'agissait. Elle se contenta donc de faire avec les informations qu’il lui donnait sans se poser de questions, bien-sûr, sur les éléments de contexte plus compliqués.

« Oui bien sûr que je vous aiderai », dit-elle en lui prenant la main avec douceur. « Dites-moi ce que je dois faire. Si vous ne devez pas vous exposer, nous pourrons trouver des solutions. Vous dormirez la journée et travaillerez la nuit par exemple. Et je ferai tout pour que vous soyez le mieux à votre aise, je vous le promets. »

Elle ne comprit pas bien la question qu'il lui posait et le regarda avec un peu de perplexité. Elle ne savait pas s'il voulait savoir combien il comptait pour elle ou s’il n'était pas sûr de l'apparence qu'il avait, mais elle ne savait pas bien comment lui demander des précisions sur sa question. Elle décida de répondre de la manière qui lui semblerait la plus évidente mais de lui faire savoir que si elle l'avait mal compris, il avait le droit de reposer sa question ensuite. Ce serait le meilleur moyen pour qu'il sache exactement ce qu'il avait envie de savoir. Elle n'avait pas l'intention de lui cacher quoi que ce soit. Elle n'avait aucune raison de le faire.

« Je ne suis pas sûre de comprendre exactement le sens de votre question, alors n'hésitez pas si je ne vous réponds pas comme vous l'entendez. Mais si vous voulez savoir ce que vous êtes pour moi, alors sachez que vous m’êtes devenu un ami extrêmement cher et une personne en qui j'ai une grande confiance. Mais vous devez le savoir. Après tout, je ne confierai pas les rênes du ranch à quelqu'un en qui je ne pourrais pas avoir une absolue confiance. Et vous êtes le seul ici et parmi tous les gens que je connais dans ce monde que je laisserai m'aider à gérer les affaires de ce ranch. »

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"Que ça" ? Non mais cela soulève énormément de questions ! Est-ce que je suis encore libre ? Est-ce que je ne vais pas tarder à me faire rappeler dans un autre monde ? Est-ce que j'ai récupéré mes pouvoirs ? Oh, par les dieux ! Est-ce que j'ai une larve dans la tête !? Je suis sur le point de la rectifier : je ne me vois plus dans un miroir, mais nous allons dire que j'ai suffisamment dramatisé pour le début de journée. Je laisse donc mes épaules s'abaisser, dans une respiration que je ne fais même plus que pour préserver les apparences. Voilà, je suis mort à nouveau. Dire que je venais à peine de me faire à cette apparence de brun aux yeux verts.

"J'ai au moins cela pour moi, effectivement."

Je pose mon autre main sur la sienne. Elle est déjà en train de trouver des solutions alors que nous n'avons pas encore cerné le problème. Ce genre d'attitude a le don de m'énerver... Mais pas elle. Malon m'apaise, parce que je sais qu'elle sera là, avec moi.

"Je vous remercie..."

Oui, bien sûr, je me suis déjà exposé à la lumière. Parfois parce que je n'avais pas le choix, et d'autres fois pour voir comment cela faisait. Je lui pose une question du bout des lèvres, je ne connais pas mon apparence actuelle. Je ne me reflète ni dans les miroirs, ni dans les voitures, ni sur les photos des... machin... portables... Ma main se soulève et je passe mes doigts dans mes cheveux pour en percevoir leur texture, elfique, courts, et frisés. Mes oreilles sont redevenues pointues. Je me demande si je peux essayer de redevenir humain, pour me fondre dans la masse... Je me baisse et attrape un chapeau dont je me couvre la tête. Voilà. Au moins mes oreilles sont moins évidentes, mes yeux aussi.

...un ami ?

Je déglutis.

"Oh, je..." Je perds un instant toute ma verve, toute la capacité que j'ai à parler, à réfléchir, à mentir. Je devrais lui dire, je devrais lui signaler que ses animaux risquent de ne plus apprécier ma compagnie dans les semaines à venir... Je devrais... Mais j'ai autre chose de plus important à lui dire avant. "J'ai beau y penser, je crois que je n'ai jamais eu d'amis. Merci, Malon."

Je sers sa main un peu plus fort, je la regarde dans les yeux. Allez, il est temps. J'avance d'un pas, un autre, et je me tiens juste à la lisière de la porte. Tandis qu'une de mes mains approche de la lumière dévastatrice, l'autre serre les doigts de Malon de plus en plus fort. Une dernière hésitation, je ferme les yeux et... rien... à part peut-être le léger chatouillement du soleil sur ma peau. Je ramène ma main à moi, pâle, délicate, mais intacte. Je m'avance avec Malon au soleil, lui offrant mon corps tout entier, puis mon visage que je lève avec une certaine délectation. Tout va bien... Ou plutôt non, tout ne va pas bien. Si je suis résistant au soleil, c'est que quelqu'un me garde encore sous son emprise, à moins que non ? Peu importe pour le moment, si mon cœur le pouvait, il serait déjà en train de battre de joie.

Profite tant que ça dure.

"Je peux marcher au soleil ! Enfin, je pouvais aussi dans mon monde d'avant, mais c'était parce que j'avais réussi à régler... un détail... Mais visiblement, je peux ici aussi ! Je suis tellement content !"

Je bondis et prends Malon dans mes bras et tourne avec elle. Je finis notre danse chaotique et improvisée en la reposant au sol, dans une dernière pirouette, je m'incline bas devant elle.

"Malon, permettez-moi de vous inviter à sortir ce soir."

D'ici là, j'aurais sans doute rattrapé tout le travail de la nuit dernière et de la nuit à venir !

▿ Date de naissance : 11/02/2002

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La jeune fille avait vraiment l'impression que ça ne lui plaisait pas plus que ça d'être redevenu lui-même. Mais c'était peut-être juste parce qu'il était timide ou réservé que cela donnait cette impression. Elle avait essayé de le réconforter de son mieux et elle a démontré qu'elle s'inquiétait pour lui. Elle était donc persuadée qu'il se passait quelque chose dont elle ne connaissait pas encore les détails. Mais ce serait à lui de lui en parler quand il le souhaiterait. Pour le moment, elle était seulement contente qu'il ne soit pas blessé et que la situation soit normale.

Il lui demanda son aide et elle fut aussitôt ravie de lui donner un coup de main. C'était très important pour elle de toujours être présent pour les personnes qui comptaient vraiment, même si elle devait admettre qu'elle élargissait les choses et se montrait souvent disponible, même pour des personnes qui comptaient un peu moins. Mais elle n'avait pas pour ces personnes la même considération que celle qu'elle avait pour Astarion. Il lui prit chaleureusement la main comme pour freiner son enthousiasme alors qu'elle réfléchissait à toutes les possibilités pour l'aider.

« Je veux que vous vous sentiez bien ici, Astarion. C'est très important pour moi. »

Ce qui lui dit était très triste. Il n'avait jamais eu d'amis. Elle était la première. Puisqu'il n'en avait jamais eu, il pouvait compter sur le fait qu'elle ne le lâcherait pas, jamais. Elle serait là pour lui quoi qu'il soit et quoi qu'il devienne, simplement parce que tout le monde méritait d'avoir un ami sur cette terre et encore plus quelqu'un comme lui qui s'était montré tellement gentil à son égard. Elle ne comprenait même pas comment il se faisait que personne ne s'en soit encore rendu compte. Pour elle, c'était quelque chose de tout à fait évident.

« Vous en avez une, à présent. Et peu importe la façon dont les gens vous considèrent, je tiens à vous dire que vous pourrez toujours vous considérer chez vous dans ce ranch. »

Elle l'accompagna pour faire son test au soleil en se tenant prête à réagir au moindre danger. Elle ne savait pas ce qui risquait de se produire mais si elle voyait qu'il risquait de lui arriver quoi que ce soit, elle le ramènerait tout de suite à l'abri et empêcherait le moindre rayon de l'atteindre. Il était absolument hors de question qu'il lui arrive quelque chose et elle ferait tout ce qu'elle pourrait pour le protéger de tout ce qui pourrait lui faire du mal, même si c'était étrange ou inhabituel pour elle. Elle n'avait pas vraiment l'habitude de considérer que le soleil soit un danger mais elle pouvait admettre que ça le soit pour lui.

Mais si elle était inquiète et préoccupée car elle n'était pas sûre de ce qu'elle allait devoir faire, la situation lui démontra rapidement qu'elle n'avait aucune raison de s'inquiéter. le soleil fut absolument inoffensif sur la peau de son ami et il laissa éclater sa joie comme il l'avait rarement fait auparavant. Il l'attrapa et la fit tournoyer dans un élan de joie et elle était impressionnée, mais heureuse de le voir à ce point célébrer sa résistance au soleil. Elle rit alors qu'il la faisait tournoyer, enchantée de le voir de si bonne humeur. Quand il la reposa, elle osa faire ce qu'elle n'avait encore jamais fait et déposa un petit bisou sur sa joue.

« Je suis tellement heureuse pour vous. Vous n'avez plus besoin de vous inquiéter maintenant. C’est une bonne nouvelle. Mais soyez tout de même prudent et prévenez-moi si vous sentez que quelque chose change à ce sujet. Je ne voudrais pas que vous preniez le moindre risque. Vous voulez bien me le promettre ? »

Elle ne voulait pas atténuer son bonheur mais elle avait très envie de continuer à le protéger et à veiller sur lui, même s'il apparaissait vraiment évident qu'il était doué pour se protéger lui-même et protéger les autres. Quand il s'inclina devant elle et qu’il lui proposa de sortir en ville le soir même, elle se prit au jeu et accueillit sa proposition avec une gracieuse révérence. En même temps, l'idée de sortir lui faisait le plus grand bien parce que celui dont elle était amoureuse ne l'avait même pas recontactée depuis le nouvel an. Elle était donc un peu anxieuse de la raison pour laquelle cette relation n'avançait pas.

« Avec grand plaisir, très cher ami. »

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D'ordinaire, sa phrase m'aurait immédiatement rendu excessivement méfiant. Pourquoi est-ce qu'elle veut que je me sente bien ici ? Dans quel but ? Pourquoi ? Quand vais-je me réveiller avec un couteau sous la gorge ? Un vague souvenir de quelqu'un qui se fait assassiner dans son sommeil me revient... Mais là, tout de suite, je n'entends plus rien, enfin si, je l'entends elle, mais je ne sens plus ma méfiance naturelle. Peu m'importe si je suis la cible d'un sort.

"Très bien, chère amie." J'essaie, sincèrement, de ne pas avoir l'air moqueur, mais c'est si étrange pour moi, de dire cela. "Je vous promets de veiller sur moi-même."

D'autant que je suis presque persuadé que je peux faire retour arrière. Je me demande si je ne peux pas retrouver mon apparence humaine. Peu importe, je suis bien plus moi ainsi. Le chapeau bien enfoncé sur la tête, je regarde Malon dans les yeux, son "très cher ami" semble si naturel, venant d'elle... Comme si elle en avait l'habitude, ce qui est très certainement le cas.

Je me remets à la tâche avec une certaine ardeur, toute la journée. Je fais même du zèle en nettoyant à fond la grange, ainsi que l'étable... mais je n'avouerai pas que c'est moi, même sous la torture. Je me fends aussi de faire fondre la neige des abreuvoirs, de brosser quelques crinières. Je m'applique particulièrement sur un hongre de grande stature dont j'ai totalement oublié le nom, alors entre moi et moi-même, je l'appelle Minsc. C'est l'un des seuls qui ne réagit pas négativement à mon approche aujourd'hui, alors j'ai décidé que je m'occuperai de lui en particulier pour rendre tous les autres jaloux. Comme par habitude, je mords dans une pomme pour le déjeuner avant de comprendre que... toute nourriture devient de la cendre dans ma bouche. Je partage donc mon fruit avec mon nouveau copain. Il mange avec appétit et redresse la tête quand je fais sortir les juments dans le pâturage. Ce n'est peut-être pas un hongre, finalement.

Dans l'après-midi, je m'offre deux heures pour voir si je peux le "travailler" un peu. Je lui offre une demi-carotte avant de me glisser sur son dos. Il ne bronche même pas, à part un léger hennissement glissé tout bas. J'avais déjà vu Malon faire de même, alors je le fais aller au pas dans la carrière, trouvant mon équilibre. Au départ, nous ne sommes pas accordés et j'ai l'impression de lutter contre un corps beaucoup plus lourd que le mien... Mais avec un peu de pratique, j'arrive enfin à le suivre, faute de pouvoir le diriger. Je sens son souffle fort entrer par ses naseaux, courir dans ses poumons, et être repoussé à l'extérieur. Chaque pas de ses sabots raisonne jusque dans mes os, et je me laisse aller à fermer les yeux pour suivre ses mouvements. Sans harnachement, je n'ose pas le faire aller plus vite. Je le libère donc, non sans le brosser en profondeur auparavant, et entre dans le ranch pour me préparer.

Je trouve une chemise proche, un pantalon assez serré, une ceinture que je glisse contre mon torse dans laquelle je place une dague et... j'hésite... allez, je prends le chapeau de cow-boy trouvé plus tôt. Je le place sur ma tête, vais m'admirer dans le miroir avant de me rappeler en grimaçant que ce n'est désormais plus possible. Finalement, je viens me présenter devant la porte de Malon, le chapeau dans la main, très droit, très fier. Et frappe doucement.

"Ma chère ? Êtes-vous prête ?"

Je penche ma tête sur le côté... Est-ce mon cœur qui bat aussi vite ? Non, c'est impossible.

▿ Date de naissance : 11/02/2002

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Malon était très sincèrement inquiète du fait que son ami puisse se retrouver en danger. Elle ne savait pas dans quelle mesure le soleil pouvait l'affecter mais s’il ne devait travailler que la nuit et se calfeutrer dès que le soleil montrait le bout de son nez, elle se ferait un plaisir de tout mettre en œuvre pour que ça puisse se passer comme ça. Ça ne semblait heureusement pas nécessaire pour le moment et il apparaissait qu'il était en pleine forme. Son physique, s’il le montrait pas, ne voulait rien dire puisque c'était à ça qu'il ressemblait naturellement et elle aurait bien été peinée de le laisser à penser que son aspect naturel lui donnait mauvaise mine. Ce n'était pas quelque chose d'agréable et elle n'était pas du genre à clamer ce qui n'était pas agréable.

Un grand sourire naquit donc sur ses lèvres lorsqu'il assura qu'il ferait attention à lui. Les yeux de la jeune fille brillaient de bonheur et son cœur battait plus vite de reconnaissance en songeant qu'il acceptait de tenir compte de ses inquiétudes. Elle ne pouvait s'empêcher d'espérer que cela voulait dire qu'elle compte suffisamment pour lui pour qu'il accepte ses conseils et sa bienveillance en tant qu'amie, même si elle savait que ce genre de personne n'avait pas besoin d'aide pour veiller sur lui. Il était indépendant et courageux et il ne semblait avoir besoin de personne. Mais une part d’elle espérait qu’il pouvait avoir besoin d’elle.

Le reste de la journée se passa dans les tâches quotidiennes. Elle était un peu moins inquiète qu’auparavant dans la mesure où il lui avait montré qu'il allait bien. Elle n'eut d'ailleurs pas à se plaindre de son travail qu'il faisait avec soin, comme toujours. Alors que le moment était presque venu de partir en promenade tous les deux, Malon se rendit à sa chambre où elle enfila la plus jolie de ses petites robes afin d'être mignonne pour l'accompagner en ville. Elle venait de finir de se préparer quand il frappa à la porte et elle se félicita de son timing. Quand elle ouvrit, elle ne put s'empêcher de rester muette devant son élégance.

« Astarion… », dit-elle après un instant. « Vous êtes époustouflant. »

Elle n'avait pas l'habitude que quelqu'un se fasse beau pour elle. Elle avait toujours eu l'impression que c'était à elle d'aller chercher les gens et de faire des efforts pour être remarquée. Non pas qu'elle voulut être remarquée plus que cela mais si d'aventure elle rencontrait quelqu'un, elle avait ce sentiment que c'était à elle de faire l'effort pour être acceptée alors que l'autre pouvait être lui-même. Mais cette fois c'était pour elle que l'on avait fait cet effort et elle en était extrêmement touchée. Elle lui accorda un sourire extrêmement chaleureux, avant de sortir à ses côtés, comme deux égaux.

« Nous prenons le chariot ? », s’informa-t-elle.

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Époustouflant ? Je suis à couper le souffle ? Vraiment ? J'hoche la tête en tenant un peu le chapeau de cow-boy que je porte, comme pour la remercier. J'en avais un, comme ça, avant. Ou non ? Je ne sais plus. Je crois, j'en ai le très net souvenir, mais cela s'enfuit de ma mémoire comme du sable entre les doigts. Peu importe, je suis ici, maintenant, et moi-même. C'est absolument tout ce qui compte. Je la regarde alors, intéressé par ses atours.

"Vous êtes très séduisante également, ma chère."

C'est une vraie musicalité que d'entendre son cœur s'accélérer à ce point. Oh, elle a un "amoureux", et je ne suis pas si naïf, mais... tout de même, c'est agréable.

"Le... chariot ?"

Je me retourne et regarde le ranch avant d'ouvrir la bouche, la refermer, et finalement me décider.

"Ma tendre amie, laissons ces braves canass... chevaux... se reposer tranquillement. De plus, j'ai très envie d'une balade avec vous ce soir."

En réalité, j'ai très envie que nous perdions tous deux la notion du temps. Avoir un cheval, ou n'importe quel animal avec nous dans notre sortie, signifie aussi penser à lui, le mettre dans un endroit sûr et ne pas rentrer trop tard. J'ai très envie de me sortir de nos responsabilités pour ce soir.

Je la prends par le bras, et nous voilà partis pour une petite sortie, seuls. En femme d'extérieur, sa démarche est assez rapide. Je pense que nous atteindrons un quartier animé dans pas longtemps. J'ai très envie de passer mon bras autour de ses épaules, ou de glisser ma main dans la sienne, mais j'hésite. Finalement, je garde mes mains pour moi, et décide à la place de faire la conversation.

"Le cheval, blanc et roux, le grand avec des longs crins. Je ne sais pas si vous avez vu, je l'ai sorti aujourd'hui... Comment s'appelle-t-il et à qui appartient-il ?"

Devrais-je lui dire que peu m'importera ses réponses, parce que cette bête est désormais à moi et que je l'appelle Minsc ? Non, je ne pense pas. Malon est encore un peu trop innocente pour que je ne la déçoive tout de suite.

"Qu'est-ce qui vous manque le plus, de votre monde ? Et qu'est-ce que vous avez apprécié trouvé ici ? Pour ma part, c'est l'unicité d'ici qui me déçoit un peu. Tout le monde a les oreilles rondes, et tout le monde a la même couleur de peau. Enfin... Non, pas tout le monde, mais les nuances sont tellement plus marquées en Faerun, ou la peau pouvait être aussi bien rouge, que noire, ou bleutée... Par contre, j'avous apprécier la musique d'ici."

▿ Date de naissance : 11/02/2002

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Malon rosit doucement face aux compliments de son ami. Elle était contente de lui plaire. Ce n'était peut-être pas son amoureux, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être extrêmement touchée par son charme et par sa nature étrangement protectrice. Elle avait le sentiment qu'il pourrait abattre des murs pour elle, mais elle ne savait pas exactement quel mur il estimerait devoir abattre pour la conquérir. Une part d'elle se demandait si elle n'allait pas se retrouver dans une situation compliquée à cause de ça et en même temps, elle avait presque envie que ça se complique de cette façon. La réalité était qu'elle avait du mal à analyser ce qu'elle éprouvait.

« Je vous remercie. »

La plupart du temps, quand elle allait en ville, la demoiselle était obligée de prendre un cheval, même si elle ne prenait pas le chariot au complet. Marcher jusque là-bas pouvait prendre du temps, surtout pour les quartiers les plus lointains. Mais puisque le jeune homme avait envie de se promener en sa compagnie, elle ne voyait pas pourquoi elle le priverait de ce plaisir. Les muscles développés par le travail du ranch depuis qu'elle était petite faisaient que Malon avançait rapidement, malgré la distance et la fatigue de la journée.

Elle ne savait pas pourquoi Astarion s'était intéressé à ce cheval en particulier, mais il était certain que c'était plutôt une bonne chose. Elle savait que, au départ, il n'était pas prévu qu'il reste employé du ranch aussi longtemps. Mais elle en était arrivée à un point où elle n'avait pas envie de le perdre, alors elle était heureuse qu'il commence à nouer des liens. Elle réfléchit un instant pour remettre exactement le cheval dont il parlait avant de lui sourire. Elle avait retrouvé dans sa tête qui il était et elle se rappelait le peu de choses qu'elle savait à son sujet.

« Ah oui, je crois que je vois de quel cheval vous parlez. Je l'ai baptisé Ecume, mais je ne sais plus pourquoi. Il était là quand je me suis réveillée au ranch, la toute première fois, comme beaucoup d'autres. Vous avez sympathisé avec ce cheval ? »

Ses questions étaient curieuses et originales, mais la jeune fille le trouvait plutôt attachant. Elle réfléchit à ce qui pouvait le plus lui manquer de son monde mais rien ne lui vint, en dehors de ce père qu'elle n'avait toujours pas retrouvé. Sinon, toutes les choses qu'elle avait chez elle et qui lui étaient précieuses, elle les avait ici aussi. Malon s'attachait davantage aux personnes qu’aux choses et c'était cela qui lui manquait donc forcément le plus. Dans la même veine, c'était probablement lui et son amoureux qu’elle était le plus heureuse d'avoir trouvé dans ce monde.

« Il ne s'agit pas de choses, ma vie est plus ou moins la même en termes d'affaires, ou de distraction ici qu’en Hyrule. Je suppose que cela pourrait être différent si je le voulais, je ne suis pas sûre de le vouloir. En tout cas, ce qui me manque le plus, c'est mon père. Et je crois que ce que je suis très heureuse d'avoir trouvé ici, en dehors de mon amoureux, bien-sûr, c'est vous, Astarion. vous êtes probablement mon meilleur ami ici. »

Elle fit une pause après avoir prononcé ces mots. Il y avait tellement d'émotion dedans qu'elle ne pouvait s'empêcher d'avoir les larmes aux yeux en le disant, mais elle se reprit rapidement en l'entendant parler de ce qui lui manquait à lui et de ce qu'il avait aimé trouver dans ce monde. Elle sourit en pensant aux diversités des personnes qui allaient sûrement revenir comme il avait pu le constater lui-même ce matin là.

« Heureusement que les disparités reviennent pour certains, dans ce cas. Je suis curieuse de ce que vous penserez de mes particularités physiques lorsqu'elles arriveront. Mais je ne suis pas si différente de celle que je suis actuellement. La musique n'existait pas dans votre monde ? »

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Chagrin d'amour

J'ai la sensation qu'ici, s'occuper de chevaux est un luxe, une chance dans la vie. Dans Faerun, ce n'était guère plus qu'un travail de paysan qui était la caste la plus basse possible dans la société... Ou alors il s'agit d'une exploitation spécialisée dans les destriers de guerre, voire d'animaux magiques. Peut-être que Malon aurait préféré que je parte avant, mais elle ne m'en a jamais rien dit, et je le vois, cet éclat, dans les yeux des gens à qui je parle, à quel point ils sont étonnamment envieux quand je dis où je vis, et où je travaille. Un jour, il faudra sûrement que je quitte tout cela. Une chose est certaine : je le ferai avec un certain regret.

"Oui, je l'ai appelé Minsc parce qu'il est suffisamment idiot pour me faire confiance."

Les chevaux et les vaches se laissent faire en ma présence, mais ce n'est très clairement pas de gaieté de cœur. Pourtant, je ne les maltraite pas, je ne les brusque jamais... Mais ils sentent que je suis indigne de leur confiance de bétail. On dirait qu'ils savent faire la différence entre un bon chien de ferme, et un loup sauvage.

"Vous avez juste... trouvé le ranch, et il était à vous ?"

Malon, Malon, Malon, auriez-vous commis un vol ?

Nous marchons côte à côte, et je lui pose des questions sur son monde d'origine. Comme à son habitude, elle n'en dit pas grand-chose. Je ne sais pas si elle connaît la magie ou la technologie. Son père lui manque et je manque de lever les yeux au ciel quand elle parle de son amoureux... Amoureux, qui, soit-dit en passant, je n'ai pas vu du tout.

Non, je vous assure, je ne l'ai pas vu.

Si je l'avais vu, il serait sans doute enterré au fond du jardin et je dirai haut et fort que je ne l'ai pas vu.

Blague à part, je ne sais même pas à quoi il ressemble. Tout ce que je sais, c'est qu'il a fait souffrir la femme à mes côtés, qu'il est absent depuis lors, et qu'elle est quand même bien patiente de le considérer encore comme son amoureux ! Un autre détail sur lequel je tique : celui d'être probablement son meilleur ami. J'ai déjà du mal à apprécier l'idée qu'elle ait plein d'autres amis, et très certainement qu'ils sont tous "probablement ses meilleurs amis", mais je...

... elle pleure ?

"C'est une mauvaise idée de m'avoir comme meilleur ami. Mais une chose est certaine, vous êtes la mienne, ici."

Ici et ailleurs, mais ce ne sont pas des choses qui s'avouent comme ça. Mais bon, elle m'a recueillie, nourrit, logée, offert un travail. Elle a tourné son dos alors que nous nous connaissions à peine. Elle ne me voit ni comme une belle pièce de viande, ni comme un otage potentiel.

"Je ne sais pas, je ne juge pas les gens sur leur physique." Être attirant, séduisant, voire sexy, c'est un tempérament. Ni la présence de corne, de sabots ou de queue n'y pourront rien changer. "Et vous, que pensez-vous des miennes ?" Oreilles très pointues d'un pur elfe, cheveux blancs que je n'ai vu chez nul autre, yeux rouges, dents pointues que je cache sous mes lèvres, et absence de poils... Mais ça, ce sera pour une future découverte ! "La musique ? Par les Dieux ! Si, évidemment ! Nous avons des bardes qui nous chantent les prouesses de par le monde. La plupart sont des musiques mélancoliques et tristes, certaines sont joyeuses et dansantes... Mais ici, il n'y a besoin de personne pour avoir de la musique en quantité illimité ! C'est impressionnant."

Presque comme en réponse, une musique nous provient dans le quartier voisin. Il s'agit d'une musique composée presque exclusivement de percussions.

"Désirez-vous aller voir ?"

▿ Date de naissance : 11/02/2002

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Malon était tellement heureuse de se rendre compte que celui qu'elle voyait comme un ami proche se sente suffisamment à son aise dans le ranch pour cet être familiarisée avec un cheval et lui avoir donné un nom. Et quel nom ! La jeune femme aurait pu être un peu ennuyée que quelqu'un se montre désagréable avec un de ses chevaux en lui donnant le surnom d’idiot, mais elle était persuadée que son ami était, malgré tout, attaché à ce cheval et qu'il n'y avait aucune malveillance dans sa façon de le surnommer. De toute façon, un animal ne savait pas pour quelle raison on l'appelait d'une façon ou d'une autre. Il se contentait de répondre au nom qu'il se connaissait.

« Oh mais ce n'est pas très gentil de dire ça. Alors vous pensez que je suis idiote, moi aussi ? Parce que je vous fais confiance », dit-elle en riant avant de reprendre son sérieux. « En réalité, il n'y a qu'une seule chose que je voudrais vous demander à ce sujet. Est-ce qu'il répond quand vous l'appelez de cette façon ? Est-ce qu'il a l'air d'apprécier ce nom que vous lui donnez ? »

Le plus important était le bien-être du cheval et s'il se sentait bien avec ce nom et ce compagnon, elle n'avait besoin de rien de plus pour accepter les choses. Le plus important pour elle, c'était que ses animaux se sentent à leur aise et bien traités. Ils évoquèrent les débuts avec le ranch et cela replongea la rouquine dans ses souvenirs. Elle avait du mal à se dire que cinq années étaient passées depuis. Mais elle se souvenait d'avoir été particulièrement perdue par rapport à la façon dont les choses fonctionnaient.

« C'est parce que vous êtes arrivé plus tard. Vous ne savez pas comment étaient les choses quand nous avons tous débarqués. C’était confus et on ne s’est pas tous réveillés au même endroit mais personne ne savait ce qu'il faisait là. J'ai atterri ici, j'étais toute seule et il y avait des animaux à s'occuper. Je n'ai pas cherché à en savoir plus. Je me suis occupée d'eux. Ensuite, il y a eu un genre de recensement. Ils ont voulu savoir qui était qui et qui faisait quoi. J'ai expliqué que je m'occupais du ranch, mais que je n'avais pas réussi à trouver le propriétaire. Ils m'ont demandé mon nom avant de m'annoncer que le ranch était enregistré à ce nom. Enfin, à mon nom de famille. En Hyrule, c'était le ranch de mon père et je ne sais pas si les choses sont les mêmes ici. Tout ce que je sais, c'est qu'on m'a dit qu'il était à moi, alors depuis, je gère tout. »

À chaque fois qu’elle exprimait à cet homme qu’elle l'appréciait, quelle que soit la façon dont elle l'exprimait, il lui faisait savoir que ce n'était pas une bonne chose. Elle comprenait mal pour quelles raisons il trouvait cela si dangereux d'être son ami, mais elle ne lui posa pas la question et préféra savourer le fait qu'il semblait ressentir la même chose à son égard. Elle se contenta donc de lui faire un grand sourire et un regard tendre tandis que la conversation basculait sur la disparité physique qu'il pouvait y avoir entre toutes les personnes qui vivaient dans ce monde. Il voulut savoir ce qu'elle pensait des siennes et elle sourit tendrement.

« Peu importe ce à quoi vous ressemblez, vous êtes toujours mon ami Astarion. Comme je vous l'ai dit en vous voyant ce matin, cela peut donner l'impression de mauvaise mine, mais quand on sait que c'est naturel, et qu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter, je dirais que vous ressemblez simplement à quelqu'un de différent qui vient d'un monde étranger. Je n'ai pas tellement d'avis sur le physique classique de votre monde, je ne suis pas du genre à juger de ces chose-là, mais je dirais que vous avez une certaine capacité à vous mettre à votre avantage, et je dois reconnaître que c'est plaisant à regarder. »

Elle aurait trouvé ça triste d'être dans un monde où il n'y avait pas de musique. Elle avait toujours apprécié la musique et d'ailleurs, elle passait beaucoup de temps à chanter en gardant les chevaux dans le ranch de son père. Mais comme pour lui, la musique n'était pas accessible en tout temps et en tout lieu en grande quantité en dehors de celle que l'on pouvait produire par soi-même. De fait, pour quelqu'un qui l'aimait, elle pouvait comprendre que c'était intéressant d'être dans un monde où la musique était disponible partout et pouvait être écoutée même dans la rue. En revanche, elle devait tout-de-même lire qu’en ce qui la concernait, elle n'était pas du genre a profiter des facilités technologiques que ce monde pouvait offrir. Malon aimait sa vie simple et ce n'était pas qu'elle ne puisse pas aimer une vie avec d'autres éléments et certaines facilités mais elle ne se rendait pas compte des opportunités. Elle ne cherchait pas plus.

« Je comprends. Je dois avouer que je ne regarde pas tout ça de trop près. Ces technologies modernes, je n’y suis pas habituée. Ca me perturbe. »

Parlant de musique, quelque chose se faisait entendre non loin de là. La demoiselle se vit proposer d'aller voir de quoi il s'agissait et elle ne disait pas non. Cette sortie était vraiment agréable et elle ne pouvait s'empêcher d'être reconnaissante à l'égard de Astarion pour l'avoir emmenée. Il n'était jamais facile de se dire qu'il y avait un temps pour prendre un moment agréable pour soi-même, mais elle était heureuse d'avoir fait ce pas ce soir-là. Elle s’avança en discutant joyeusement mais s'interrompit. Elle n'était pas la seule à avoir eu envie de ce genre de choses. Mais le plus cruel, ce fut lorsqu'elle vit l'homme qu'elle aimait le plus en train d'embrasser une jeune femme qui devait être à peu près de son âge. Son visage pâlit et son cœur se brisa instantanément.

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Idiote, elle aussi ? Je fronce le nez.

"Disons, pour simplifier, que me faire confiance n'est pas la chose la plus brillante à faire."

Ou alors c'est la chose objectivement la plus stupide à faire. Mais bon, j'ai été entraîné à cela, à abuser les gens, à les mener à faire ou a dire exactement ce que j'ai besoin qu'ils fassent ou disent. Du coup, j'imagine que c'est dans l'ordre des choses... Cependant, je pense aussi que sa naïveté l'a protégé de moi, d'une certaine manière. Nous parlons du cheval et j'avoue que je ne sais pas réellement ce que je peux en dire.

"J'ignorais que les chevaux puissent répondre à leur nom. Il a surtout apprécié la pomme qu..." que je voulais manger, et que je ne peux plus absorber, désormais. "...Que je lui aie tendu." Maintenant, j'imagine qu'il apprécie notamment ma voix, parce qu'elle doit avoir un goût de pomme dans ses oreilles.

Je baisse la tête. Non, naturellement, je ne sais pas comment les choses étaient à leur arrivée. Comment aurais-je pu le savoir, d'ailleurs ? J'imagine que tout s'est parfaitement bien goupillé pour tout le monde, sans le plus parfait des décors. Moi, je n'ai retrouvé personne que je connaissais, et ce n'est sans doute pas plus mal. Mon camp non plus.

... Mon camp ...

Je redresse la tête. Il faudrait que je le retrouve, de la même manière que je l'ai retrouvé, la première fois, en Faerun. Non, mieux ! Je vais le recréer. Ce ne sera pas très compliqué, après tout. Je peux le monter seul, j'en suis certain, et en un temps record. Bref, c'est une autre histoire.

Donc Malon a juste "obtenu" le ranch ? J'approuve d'un signe de tête tout en me demandant ce que j'aurais moi-même récupéré. Rien, sans doute. Bon, au moins, cela n'aurait rien changé pour moi.

"Bien joué, en tout cas. L'endroit que vous gérez est réellement agréable."

S'il y a bien une chose que j'apprécie en ce monde, du moins que j'appréciais en Faerun, c'était qu'on me dise que je suis beau. Oui, j'ai envie d'être apprécié pour mon regard, pour mon corps, pour mon charme. Il ne faut pas aller plus loin, avec moi. Une fois que je suis rassasié de compliments, je peux enfin passer à autre chose. Cependant, Malon semble décidée à ne pas vouloir me donner satisfaction. À part le fait que je ressemble à un étranger mal en point, s'entend.

Sans doute que ma grimace ne lui aura pas échappé parce qu'elle essaie de se rattraper à la fin. Finalement, j'éclate de rire. C'est bon, j'ai compris.

Je suis intrigué un instant quand elle parle de technologies modernes. Comment peut-on leur tourner le dos quand ils nous offrent tant de possibilités ? Je dois dire que cela m'apporte surtout de l'argent, mais je suis encore jeune dans ce monde. Je ne suis pas pressé de devenir addict à ces machins, mais j'y trouverai mon compte. J'y trouve toujours mon compte.

Nous entrons dans un endroit avec un peu de monde, certains en train de danser, d'autres en train de se relaxer sur des sièges qui ont l'air confortables. Je précède Malon comme le veut la tradition et... Son visage exprime une émotion que je n'avais jamais vue chez elle.

"Malon ? Ça ne va pas ? Qu'est-ce qui se passe ?"

Je suis son regard jusqu'à une femme qui embrasse un homme. Il y a d'autres couples, mais c'est celui-ci qui l'attire. Avant d'essayer de deviner quoique ce soit, je veux déjà être certain de ce que je crois comprendre.

▿ Date de naissance : 11/02/2002

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Il continuait de se dénigrer, ce qui ne faisait pas vraiment plaisir à Malon. Elle avait vraiment l'impression qu'il croyait en ce qu'il disait en prétendant qu'il valait mieux de ne pas lui faire confiance. Pourtant, depuis qu'il était arrivé, il avait fait tout ce qu'il fallait pour qu'elle se sente bien en sa compagnie et pour qu'elle se sente à l'aise de lui confier des tâches concernant le ranch. C'était ce qu'elle appelait être digne de confiance. Elle n'avait pas toujours été la mieux placée pour choisir les personnes à qui accorder cette confiance, mais en ce qui le concernait, elle estimait qu'il avait fait ses preuves.

« Je ne sais pas pourquoi vous dites toujours ça. Vous travaillez très dur depuis que vous êtes au ranch avec moi. Que je sache, vous n'avez pas volé ou maltraité des bêtes et vous avez mis bien du cœur à l'ouvrage. Vous n'êtes peut-être pas toujours exactement comme vous voudriez l'être, mais vous avez été honnête avec moi. Je pense donc que ma confiance est justement accordée. »

La question était surtout de savoir comment le cheval vivait le nom que Astarion lui avait donné. S'il avait accepté d'être appelé ainsi, elle ne voyait pas de difficulté pour changer son nom et elle n'en voyait pas non plus pour qu'il s'occupe préférentiellement de lui. La question qui se posait était de savoir s'il voulait des choses comme le fait que ce cheval ne participe plus aux promenades et qu'il lui soit exclusivement réservé. C'était une autre question. Elle savait très bien que ce n'était pas la question qu'il fallait poser tout de suite, ce genre de choses viendrait avec le temps.

« S’il accepte ce nom, je ne vois pas de mal a l'appeler comme ça. Après tout, l'essentiel et qu'ils se sentent bien. je suis contente que vous ayez trouvé un ami parmi mes chevaux. »

Elle riait avec lui et elle appréciait énormément sa façon de voir les choses. Même s'ils n'étaient pas d'accord sur tout, il n'empêchait que ça lui réchauffait le cœur de se rendre compte qu'ils s'entendaient bien. A son bras, elle se sentait tout à fait à son aise. Elle avait l'impression que rien ne pourrait venir gâcher cette journée jusqu'au moment où elle aperçut celui dont elle croyait qu'il était amoureux d'elle en train de flirter avec une fille qui n'était certainement pas sa femme. Il n'y avait aucun doute, c'était de la tromperie. Son cavalier se rendit compte qu'elle était troublée et il ne put s'empêcher de lui demander ce qui se passait.

« Cet homme… c'est lui que... C'est lui que j'aime et… enfin, elle n'est pas sa femme… »

Elle se détourna sur le point de s'enfuir, elle ne voulait pas assister à ça en comprenant qu'elle s'était fait avoir depuis le début. Il y avait des choses qui étaient bien trop difficiles à encaisser et cela en faisait partie. Elle ne voulait pas abandonner Astarion, mais elle avait une trop grande douleur dans le cœur.

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Je regarde Malon, interloqué. Comment peut-elle me demander cela ? Ce n'est pas elle qui a failli être volée ? Ce n'est pas elle qui se méfie de quiconque voulant faire du mal à ses bêtes, ou dont elle n'est pas absolument certaine qu'elle soit gentille avec ? C'est donc bien que les méchants et les abusifs existent en ce monde, non ?

"Très dur, n'exagérons rien..." En tout cas, j'ai amélioré certaines choses, oui... "Quant au fait de n'avoir pas maltraité de bête... est-ce qu'un marsupial en forme humaine, ça compte ?"

Aucun doute sur le fait qu'elle ait entendu parler de cette histoire. Entre amis, ils se sont bien mis au courant l'un l'autre.

"Votre confiance est accordée trop facilement." Je détesterai l'idée de la décevoir. Si elle a confiance en Crash qui est venu la voler et qui se balade librement jusqu'à son bureau, oui, j'imagine qu'elle peut effectivement me faire confiance. Cela me laisse un goût étrange dans la bouche, cerné par deux crocs nouvellement arrivés. "Disons simplement que je n'étais pas un très gentil garçon, dans mon monde. Et vous savez ce qu'on dit, chassez le naturel..."

Je passe ma langue sur mes canines, discrètement. Oui, elles étaient bel et bien de retour. Il faut que je sois certain de ce que cela signifie concrètement. D'ici là, j'aimerais profiter de cette fin de journée sans me poser plus de question. Adviendra que pourra. Je prends bonne note pour le nom du cheval, nous verrons plus tard si elle me permettra de partir, seul avec lui, pour une petite balade en pleine nature.

Nous arrivons enfin dans un endroit dansant et voilà que Malon bloque totalement sur un homme qui embrasse une femme. Un instant, je me demande si elle n'est pas vraiment très prude, mais elle me parle de l'homme qu'elle aime. Oui, cela me brise le cœur. Je glisse ma main dans la sienne et la presse un instant dans ma paume. Si je ne frape pas maintenant, ce connard serait fichu de revenir en s'excusant, et Malon de lui pardonner ses infidélités.

Je lâche la main et me dirige droit sur le monsieur, écartant parfois des danseurs au passage qui s'indigne de mon sans-gêne. Une fois arrivé devant le connard en question, je lui fais un énorme sourire, charme au maximum, avant de m'installer directement... sur ses genoux.

"Oh, mon chou, tu aurais dû me dire que tu passais... Tu m'as tellement manqué." Je lui caresse la joue, lui faisant les yeux les plus doux dont je suis capable. Puis, je fais mine de remarquer la femme avec qui il est. "Alors c'est elle..." Puis, je ne lui accorde plus une seule miette d'attention "Tu ne m'avais pas dit qu'elle était mignonne, l'autre femme ? De toute façon, moi je l'ai bien compris, tu ne quitteras jamais ton épouse, n'est-ce pas ? Laisse-moi redevenir ton petit sucre d'orge, je te promets que tu ne le regretteras pas."

Je me penche pour l'embrasser, m'arrêtant à quelques millimètres de ses lèvres, gémissant de bonheur. Heureusement, le chapeau fait le reste et l'autre femme part, folle de rage. Je pense que je n'ai plus besoin de cette promiscuité. Je me redresse et m'époussette.

"Tu as vraiment de la chance qu'on ait un public, sinon, c'est mes phalanges dans ta mâchoire." Je fais un signe de tête vers Malon, pour qu'il voit, qu'elle l'a vu, puis, je m'approche de lui, à nouveau. Souriant, à nouveau. "Maintenant, tu te barres d'ici. Si jamais je te voyais reposer ne serait-ce qu'un doigt sur qui que ce soit qui n'est pas ta femme, je te le casse."

Cette fois, je me redresse, tourne sur moi-même, m'incline, et lui indique la sortie d'un geste, geste qu'il suit, pas bien certain de ce qui vient de se passer. Pour ma part, je rejoins ma compagne de la soirée avant de m'incliner vers elle.

"Voudriez-vous m'accorder cette dance ?"

▿ Date de naissance : 11/02/2002

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S'il y avait au moins une chose que Malon pouvait lui accorder, c'était bien le fait qu’elle accordait sa confiance un peu trop facilement à n'importe qui. Elle ne manqua pas de noter qu'il faisait référence à Crash et il l'avait apparemment un peu bousculé. Elle ne se souvenait pas qu’il lui ai dit qu'il y avait autre chose et cela lui laissait à penser que Astarion exagérait peut-être ce qu'il avait fait à Crash. Mais elle savait que le marsupial était un excellent exemple d'une confiance qu'elle était capable d'accorder à quelqu'un qui ne l'avait absolument pas mérité, bien au contraire. Pour autant, elle était certaine qu'il ne la revolerait pas.

« Je ne peux pas le nier, vous avez raison. Néanmoins, je pense que vous n'êtes pas comme n'importe qui. La confiance que je vous témoigne est surtout liée au fait que je vous ai vu évoluer autour de moi. Et je n'ai pas eu l'impression de vous voir jouer la comédie. Mais peut-être que je suis dans l'erreur et que vous n'avez pas été naturel avec moi. Cela expliquerait votre véhémence à insister pour que je ne vous accorde pas ma confiance, mais je trouve ça dommage. Vous avez du potentiel. »

Elle préféra ne pas réagir à sa remarque concernant le marsupial à tête humaine. Il était évident que ce numéro était contrariant pour celui qu'elle considérait comme un meilleur ami et elle commençait à se dire qu'il faudrait peut-être envisager de limiter le recours à ses services si cela devait incommoder à ce point son invité privilégié. Elle se demandait quand-même le genre de choses qu'il avait pu faire dans son monde et dont il semblait ne pas être fier. Mais elle n'était pas là pour mettre en avant les fragilités de sa personnalité et elle ne désirait certainement pas être indiscrète sur le sujet.

« Si vous me cachez votre naturel, je ne peux pas vous dire s'il me plairait ou non. Mais je n'ai pas l'impression de devoir me plaindre que vous soyez arrivé dans ma vie. Elle me semble bien plus agréable depuis que je vous connais. »

Ça ne changeait pas le fait que son petit ami ne l'avait contactée que très peu durant cette période, principalement pour lui dire qu'il aurait voulu passer la nuit avec elle. Il ne le lui avait pas dit aussi catégoriquement mais c'était ce qui apparaissait au travers des messages qu'elle avait reçu de sa part. Malon avait besoin d'un certain degré de confiance et de relation pour le faire et il semblerait qu'il ne soit pas prêt à prendre le temps d'acquérir cette confiance, au vu du comportement qu'il était en train d'avoir. Elle allait partir quand elle vit son cavalier se précipiter vers cet homme. Elle ne savait pas ce qu'il avait l'intention de faire mais elle ne pouvait s'empêcher d'être un peu inquiète.

Elle fut proprement estomaquée par son comportement. Il s'était installé sur les genoux de l'homme, et il était en train de le draguer outrageusement. Le résultat fut une rougeur assez importante sur le visage de la rousse et la fuite sans négociation de la jeune femme qui était dans les bras de cet homme. Mais à peine cette femme fut elle partie que le comportement de Astarion changea. Elle était trop loin pour entendre ce qui se disait, mais la pâleur sur le visage de celui dont elle avait cru qu'elle pouvait lui faire confiance n’augurait pas de quelque chose de très rassurant pour lui. Pourtant, il se quittèrent sans que l'un ou l'autre ne soit blessé.

Lorsqu'il revint vers elle, Astarion l'invita à danser comme si de rien n'était. Malon était encore plus stupéfaite que jamais et elle ne comprenait pas comment il pouvait se montrer aussi désinvolte après ce qu'il venait de faire. Elle avait conscience qu'il avait pris sa défense d'une manière qu'elle n'était pas sûre de comprendre tout à fait, mais il était certain qu'il s'était mis en danger et que cela ne lui plaisait pas vraiment. Elle ne voulait pas qu'il arrive quelque chose de mal à celui qui était un allié et elle se rendit compte que son sort lui importait beaucoup plus que celle de l'homme qui l'avait trompée.

« Vous n'étiez pas obligé de faire ça », dit-elle en mettant néanmoins sa main dans celle de son cavalier. « Je… je ne peux m'en prendre qu'à moi-même si j'ai été blessée par le comportement de cet individu. C'est parce que je l'ai laissé entrer dans mon cœur. Mais je vous suis reconnaissante d'avoir pris ma défense ainsi. »

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Je ne dis rien de ce qu'elle en conclue. Oui, sans doute que c'est de la comédie, et sans doute qu'elle est dans l'erreur. Pour ce qui est de mon potentiel... Non. Je n'y crois pas. J'ai trop abusé de tout le monde, trop menti, trop trahi, trop... tout.

Mais je n'étais qu'un esclave, alors. Est-ce que ça change quoi que ce soit à qui je suis ? À ce que je suis ? Sans doute pas. De toute façon, cette histoire de mon existence n'intéresse personne. Moi, je suis juste une belle gueule sur un corps entretenu. Rien de moins, et certainement rien de plus.

"Tout le monde cache son naturel, à un moment donné ou un autre, ma chère."

Bon, certes, sans doute pas elle... Mais la plupart, j'en sais quelque chose. Ma vie n'a toujours été que duplicité, tromperie, ou alliance forgée dans la nécessité avant d'être brisées. Malon m'a offert une vie simple, dénuée de tout cela. Il faut croire que les vieux réflexes ont la vie dure. On verra si je finis par m'y habituer et me laisser aller à apprécier les plaisirs simples, ou au contraire, me remettre dans les magouilles et compagnie.

Bon, d'accord, j'y replonge avec délice avec l'ex (j'espère) amoureux de Malon. Je joue la comédie avec perfection, jouant l'amoureux, le séducteur, puis quelqu'un de beaucoup moins sympathique. Il détale, nous laissant seuls, enfin.

"Non, je n'y étais pas obligé, j'en conviens." Je prends Malon par la taille quand une musique plus intime débute, comme un fait exprès. "Mais au moins pouvez-vous vous estimer heureuse d'avoir vu mon moi au naturel. Il faut croire que je ne laisse pas mes sauveuses se faire piétiner ainsi." C'est faux, c'est totalement faux. D'ordinaire, je reste en retrait et j'attends les ordres en bougonnant s'ils ne me vont pas. Prendre partit ne me ressemble pas... ou peut-être que si ? "Alors, vous êtes désormais libre ?"

Question dangereuse, très dangereuse. Cependant, je la regarde dans les yeux, osant fixer mes yeux rouges dans ceux de quelqu'un. Je nous rapproche avec le rythme de la musique. La chose logique à faire, pour Malon, c'est de m'envoyer promener proprement. Oui, ce serait la chose logique.

▿ Date de naissance : 11/02/2002

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Il était difficile pour Malon de se dire que la vie pouvait être faite de faux-semblants et de choses irréelles. Ce n'était pas ce en quoi elle voulait croire. Elle avait envie de penser que la vie apportait de belles choses et que l'on pouvait se permettre d'en profiter sans craindre et sans être constamment terrifiée. La méfiance n'avait jamais réellement fait partie de sa nature profonde et pourtant, elle avait vécu un drame. Mais son drame s'était bien terminé et c'était une preuve éminente évidemment qu'il fallait y croire. Le problème, c'était que les choses se passaient ainsi jusqu'à ce qu'elles ne se passent plus comme ça et il était alors trop tard. Il n'y aurait plus moyen de lui dire qu'on le lui avait bien dit lorsque le faux pas arriverait.

« Je suppose que lorsqu'on a appris la méfiance depuis le début de notre vie, il est difficile de faire confiance. Inversement, quand quelqu'un comme moi n'a connu que de belles choses, il est plus difficile d'envisager que cela puisse mal se passer. Je suppose que c'est en évoluant l'un avec l'autre que nous apprendrons à dépasser nos instincts de base. »

Malon n'avait pas l'habitude de parler avec autant de sagesse, mais elle était pourtant convaincue que c'était la vérité et qu'il n'y avait que par l'expérience confrontée que l'on pouvait faire évoluer quelque chose qui ne semblait pas destiné à changer au départ. Cela dit, il y avait aussi des épreuves. Elle le comprit au moment même où elle comprit à quel point celui qu'elle avait cru l'avoir choisie lui démontra qu'elle n'était qu'une proie parmi tant d'autres. Le plus douloureux, c'était encore de se dire que tout ceux qui l'avaient alertée sur ce genre de choses avaient eu raison.

En dansant avec son protecteur au son romantique d'une danse dédiée aux amoureux, elle ne pouvait s'empêcher de remettre en question tout ce qu'elle avait toujours cru sur l'amour. La voix qui se moquait d'elle dans sa tête n'était absolument pas celle de son compagnon, mais elle était persuadée qu'il n'était pas mécontent de savoir qu'elle remettait en question sa candeur originelle. En tout cas, si son état de base était ce qu'il venait de montrer, elle estimait avoir raison en prétendant qu'il valait mieux que ce qu'il s'obstinait à penser depuis si longtemps.

« Eh bien, cette mésaventure aura au moins eu la bonne idée de prouver ce que j’avançais en disant que vous êtes quelqu'un de formidable, même si cela a aussi prouvé à quel point je me méprenais sur le compte de cet homme. »

Elle essayait d'empêcher sa voix de trembler mais au moment où il lui demanda si elle était donc libre, elle ne put empêcher sa voix de trembler et quelques larmes de couler de son visage. La douleur de la perte se faisait ressentir plus que jamais. Et c'était davantage la sensation d'amour que l'amoureux lui-même qu’elle pleurait en cet instant, désespérée de l'avoir perdue. Pourtant, c'était elle qui s'était montrée naïve et il semblait à ce titre qu'elle n'est que ce qu'elle avait mérité d'avoir, même si elle avait conscience que la naïveté était bien cruellement punie.

« En effet, je crains que ma brillante histoire d'amour n'ait finalement été qu'une illusion. Je ne devrais sans doute pas faire preuve d'autant de sensibilité. Je suis désolée. »

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Chagrin d'amour

Avec la musique et le bruit alentour, c'est délicat d'entendre ce qu'elle a à me dire. Alors je décode de ne me concentrer que sur elle… et par miracle, les autres conversations, les bruits de verre, et l'excès de musique… disparaissent. Je plisse les yeux en l'écoutant. Vouloir un homme marié en esperant qu'il se sépare n'est pas une ‘belle chose’ selon moi. Je ne juge pas cet état de fait, attention ! Je l'ai déjà fait aussi, et plus d'une fois, mais j'ai toujours su que ça finirait mal, et je me suis toujours débrouillé pour fuir avant que ça ne me retombe dessus. Le mariage est peut-être moins sacré ici qu'en Faerun, qui sait ?

”Je ne sais pas si ce sera si simple, mais bon, pourquoi pas ?”

Nous dansons et je fais tourner Malon autour de moi. J'exécute les mêmes mouvements que les autres, avant d'adapter mes propres gestes, issus d'une danse propre à la cour. Je roule un instant des yeux.

”Je ne suis pas formidable, pas plus que cet homme en qui vous croyez quelques minutes plus tôt.”

Par les Dieux… elle est encore amoureuse de lui ? Non ? Peut-être… en tout cas, elle pleure pour lui. Comment peut-on s'enticher de quelqu'un engagé à ne jamais tromper ? C'est même trop cher payé pour un simple défi.

Je pose une main sur sa joue pour que Malon me regarde dans les yeux. Je lui souris, et mon pouce essuie une larme.

”Il ne mérite pas même que vous pleuriez pour lui. Ne lui laissez même pas cet honneur. C'est sa perte. Quand il vous suppliera de vous reprendre, j'espère que vous allez rire de lui.”

Si possible de manière cruelle… mais bon, j'en demande beaucoup.

Alors juste... à moi de m'assurer qu'elle soit suffisamment heureuse et sûre d'elle d'ici là. Juste pour qu'elle lui décroche un sourire navré et une phrase bien sentie.

Mon autre main vient se poser sur son autre joue. Je l'approche de moi, tout proche

"Vous méritez quelqu'un de vrai, qui soit conscient de la chance qu'il a."

▿ Date de naissance : 11/02/2002

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Malon aurait pu ouvrir les bras à Astarion en toute confiance et le laisser prendre en main un certain nombre de ses affaires. Mais il ne cessait de répéter qu’elle devrait être plus méfiante. Elle ne savait pas si c’était vrai en ce qui le concernait, mais c’était vrai dans d’autres cas. En ce qui concernait l’homme dont elle était tombée amoureuse, il était clair qu’il avait joué avec ses sentiments. C’était des plus évidents pour elle quand elle l’avait vu embrasser à pleine bouche cette jeunette moins farouche qu’elle ne l’était. Quelqu’un de plus naïf encore que Malon aurait pu lui chercher des excuses, pas elle.

Il semblait dubitatif concernant le fait que leurs impressions naturelles respectives puissent évoluer, mais au moins les siennes grandiraient. Astarion ne pourrait peut-être pas apprendre à lui faire confiance, elle ne pouvait le savoir, ça ne dépendait que de lui. Cependant, pour ce qui était de contrecarrer la naïveté de Malon, c’était en bonne voie. Elle sourit d’une façon très triste, à-travers la douleur qui s’exprimait devant ce qui venait de lui arriver. Elle ne voyait pas pourquoi il fallait le cacher, ce n’était pas difficile à comprendre. Elle avait vraiment cru que quelqu’un s’intéressait sincèrement à elle, mais ce n’était pas le cas. Peut-être qu’elle n’en valait pas le coup.

« Je ne peux rien dire en ce qui vous concerne, mais pour ma part, la désillusion a déjà commencé. »

Elle ne put retenir ses larmes. Il était vrai que ce n’était pas forcément une chose bienvenue de pleurer pour un tel idiot, mais elle ne pouvait s’en empêcher. Ca lui faisait mal de se faire briser le cœur de la sorte. Astarion lui essuya tendrement le visage en lui disant qu’il ne méritait pas qu’elle pleure pour lui et il avait sans-doute raison. Mais elle avait le cœur gros, elle se sentait ridiculisée et humiliée et ce qui était absolument certain, c’était qu’elle ne le supportait pas bien. Rire de lui, en cet instant, elle s’en sentait complètement incapable.

« Je n’ai guère le cœur à rire… »

Il mit ses deux mains sur ses joues et approcha leurs visages. Malon s’en sentit extrêmement troublée. Elle n’avait pas l’habitude d’être aussi proche de quelqu’un et son regard avait changé, maintenant qu’il était redevenu lui-même. Elle lui trouvait quelque chose de plus captivant, de plus étourdissant. Elle essaya de garder le contrôle de son esprit mais elle ne parvint pas à chasser le trémolo dans sa gorge quand il lui affirma qu’elle avait besoin de quelqu’un de différent. Quelqu’un qui la mette sur un piédestal de ce qu’elle en comprenait. Mais elle ne savait pas si elle était en droit d’attendre cela de qui que ce soit.

« Moi… une chance... ? Vous vous moquez... » dit-elle en rougissant de plus belle.

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Chagrin d'amour

La désillusion ? Ce n'est pas cela que je souhaite, pour rien au monde, pas pour elle. Je veux juste qu'elle apprenne à se méfier avant que les gens ne la déçoivent. L'idée de partir pour ne pas assister à ce désastre m'a bien évidemment traversée, mais je ne peux pas m'éloigner de quelqu'un qui m'a sauvé.

En tout cas, je déteste que ce type ait gâché la soirée... Je pensais réellement juste qu'on se délasse après une journée de travail, la remercier pour ce qu'elle a fait pour moi... Mais elle s'est tellement laissée mener par le bout du nez qu'elle en souffre beaucoup. Même ses mouvements de danse ne sont absolument pas fluides. Nous nous arrêtons donc de danser, au milieu de la piste, mais cela n'a plus aucune importance, je suppose... J'essaie de sécher ses larmes de mes pouces.

Et alors que nous sommes très proches, Malon me dit quelque chose que je pense mal comprendre. Je me recule, et essaie de replacer sa phrase.

"Oh oui, croyez-moi, vous êtes une chance. Vous êtes ma chance."

Sans elle, je serai mort à l'heure qu'il est, mort de froid, seul, dans la peur et l'incompréhension la plus totale.

"Malon. Ouvrez les yeux et voyez. Qui est là, qui ne l'est pas. Promettez-moi que vous ouvrirez les yeux et jugez par les actes, et non par les mots."

Je la fais tourner sous mon bras. Je ne veux plus qu'elle accepte un ami parce qu'il dira qu'il l'est, et encore moins un amoureux.

Ce ne sont que des mots.
Les mots mentent.
Les gestes ne peuvent pas mentir.

Ma main se pose sur sa taille, fermement, bien décidé à ne pas la laisser tomber, en aucun cas.

Ce qui me peine le plus est de savoir qui sera le prochain quand celui-ci sera oublié. Qui abusera d'elle, encore et encore. Cela ne doit plus arriver.

▿ Date de naissance : 11/02/2002

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Astarion dansait avec elle avec la douceur et la grâce d'une personne attentive et bienveillante, tout en lui parlant de sa propre valeur et de celle qu'elle devait accorder aux autres, qui était généralement bien trop élevée pour ce qu'ils en méritaient réellement. Elle le savait, elle était beaucoup trop gentille et tolérante à l’inverse de ce comportement avec elle. La raison pour laquelle son propre bien-être ne semblait pas devoir compter, ou pas autant que celui des autres, elle ne le savait pas. C'était comme si elle avait toujours été le personnage secondaire, programmée pour travailler et rendre certains services et parfois, pour être la victime désignée.

Mais la vie n'était pas en jeu et elle ne devait pas accepter d'en être la victime. Elle n'aurait jamais utilisé le terme de chance pour décrire l'impact de sa présence dans la vie des autres. Mais elle l'avait sûrement été pour l'homme qui la faisait danser. Elle savait bien que si elle n’avait pas été là pour le récupérer au moment où il était arrivé dans ce monde, il n’aurait sûrement pas survécu, parce qu’il ne connaissait pas ce monde et sa rigueur. Elle ne savait pas forcément reconnaître sa valeur mais dans cette situation, la valeur était des plus évidentes.

« Je dois reconnaître que, dans ce cas précis, il serait difficile de dire le contraire. Mais mon impact sur la vie des gens en général est rarement aussi flagrant, même si je pense que c'est plutôt une bonne chose. »

Elle sourit. Il était parvenu à la faire sourire si rapidement que c'en était étonnant. Elle n'avait pas pris conscience de l'affection qu'elle lui portait et de la place qu'il prenait auprès d'elle. si elle avait vécu tout cela sans sa présence, elle se serait sûrement effondrée dans un coin. mais à présent, elle retrouvait le sourire et cela lui faisait du bien. Elle n'aurait pas su dire fondamentalement qui était vraiment la pour elle dans sa vie. Pas sans être absolument sûre qu'elle ne commettait pas d'erreur. Mais en ce qui le concernait lui, elle le savait présent et elle ne pouvait que constater à quel point il était sincère dans sa façon de prendre soin d'elle. Elle ne savait pas si c'était plus que de la gratitude, mais il lui faisait chaud au cœur.

« En tout cas, je peux voir que vous êtes là, Astarion. et je ne crois pas me tromper en disant que vous êtes là, infiniment plus que par de simples promesses. »

Il la fit tournoyer, il la ramena à lui et la prit par la taille et son regard en disait plus long que n'importe quelle parole sur l'inquiétude qu'il avait pour elle et l'attention qu'il avait envie de lui porter. Elle n'était pas certaine de savoir pour quelles raisons elle était devenue aussi importante à ses yeux, mais il lui semblait qu'il y avait plus dans ce regard que la simple gratitude qu'il affirmait lui devoir. Elle était reconnaissante aussi et elle savait qu'il était devenu des plus précieux pour elle.

**Invité**

Chagrin d'amour

Bon, d'accord...

Malon ne sait absolument pas danser. Elle se laisse totalement guider sans prendre d'initiatives. En cet instant, et sans que je sache réellement pourquoi, cela m'ennuie un peu. C'est presque... évident... ce qui lui arrive. J'imagine qu'elle n'a pas exigé la fidélité à cet homme qui voit déjà une autre personne dans le dos de sa femme, alors pourquoi n'en aurait-il pas profité ?

"Votre impact sur la vie des gens ? Mais de quoi parlez-vous ? Quiconque vous approche a immédiatement envie de vous adopter !"

...et cela me rend complètement fou, d'ailleurs ! Et plus encore parce que je ne peux strictement rien dire, ou faire ! En tout cas, sur cela, elle ne pourra pas me démentir. À titre de comparaison, depuis que je suis arrivé ici, le moins qu'on puisse dire est que personne n'ait vraisemblablement envie de m'adopter, absolument... personne ! En fait, la seule qui ait un tant soit peu nourrit de l'affection à mon égard est Malon... qui donne de l'affection à tout le monde. Bien sûr, cela ne change rien au fait que je lui en serais reconnaissant, mais je pensais être... plus... que juste un chien égaré parmi tant d'autres.

Au moins à présent, je suis là pour elle, et personne d'autre, et je n'ai absolument pas l'intention de la laisser seule alors qu'elle a visiblement besoin de quelqu'un pour la soutenir... Et si je croise le moindre marsupial, je mords.

"J'ai vécu dans un monde dans lequel une parole donnée est précieuse."

N'exagérons rien, je ne lui ai rien promis, non plus ! Mais bon, tout de même. Cette fois, elle est contre moi, si proche, si... chaude... en comparaison de moi. Je déglutis avant de retrouver mon sourire. Je m'approche pour lui glisser dans l'oreille.

"Votre soirée vous appartient à présent. Que souhaitez-vous faire ?"

Sa soirée, sa vie, sa liberté aussi... Beaucoup de choses sont possibles désormais. J'aimerais en profiter, mais il y a quelque chose en elle qui me maintient à distence. Je ne sais pas si ce sont ses mots, ou le fait que j'aimerais qu'elle m'exprime ses envies clairement...

"Votre existence ne répond plus à personne, désormais. Juste vous."

▿ Date de naissance : 11/02/2002

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S’il y avait bien une chose dont Malon ne se rendait absolument pas compte, c'était de l'impact qu'elle avait sur la vie des gens. Elle ne s'apercevait même pas que la plupart des gens se montraient beaucoup plus mignons et attentifs avec elle qu'avec la majorité des autres. C’était peut-être à-cause aussi de cette innocente candeur qu'il y avait tant de personnes qui voulaient la protéger et l'adopter, comme disait Astarion. Mais c'était tellement naturel chez elle qu'elle ne voyait pas l'aspect spécial et particulièrement vertueux de son attitude. Elle avait donc cette nature à tomber des nues dès que quelqu'un la portait aux sienne.

« Que me dites-vous là ? Bien-sûr, je n'ai pas à me plaindre, les gens sont gentils avec moi. Mais n'est-ce pas le cas pour tout le monde ? »

Il lui parla de promesses comme s'il lui avait offert le monde. Mais elle n'avait pas l'impression que ce soit le cas et elle n'exigeait rien de lui. Elle ne voyait aucun inconvénient à ce qu'il prenne soin d'elle et elle en était même touchée, mais elle ne voulait pas devenir une obligation pour lui. Il paraissait normal de faire en sorte d'avoir un travail et de rétribuer le logis et le couvert, mais en dehors de ça, elle n'estimait pas qu'il avait l'obligation d'être son garde du corps, à moins qu'il en ait envie. Il lui déplaisait fortement idée qu'une journée en ville à promener et à la faire danser soit une obligation en ce qui le concerne.

« J'espère bien que la distraction vous plaît un tant soit peu », lui demanda-t-elle avec un doux sourire triste.

Sa façon de lui dire que sa soirée et sa vie étaient à elle était une invitation à en reprendre le contrôle. Malon essayait de faire bonne figure et de se montrer à la hauteur de ce que les convenances exigeaient. Mais il apparaissait que ce n'était peut-être pas ce que son ami attendait d'elle. Elle croisa son regard un instant et l'intensité des prunelles transformées de Astarion lui firent totalement lâcher prise. Les larmes coulaient, inextinguibles, et elle se cramponna autour du cou de son cavalier, comme à une bouée de sauvetage. Elle laissa écouler franchement la peine qu'elle avait éprouvée, en toute confiance comme jamais auparavant.

Une fois les sanglots taris, elle se calma un peu, se moucha et de ses yeux rougis, elle contempla l'homme qui, lui seul, semblait désirer plus que tout que cette douleur ne la consume plus jamais. Il voulait qu'elle fasse un choix, il voulait qu'elle change, elle ne voulait pas changer, mais il n'était plus question d'être un personnage secondaire de sa propre existence. Il était temps d'assumer les commandes de son propre chemin. On aurait pu croire qu'elle serait encore plus fragile après cette crise de larmes, mais ses yeux brillaient d'une lueur qu’ils n'avaient sans-doute jamais eu auparavant. Avec une détermination peu coutumière, elle s'adressa à lui.

« Ce que je veux ? Astarion, faisons quelque chose de complètement fou, quelque chose que je ne ferais jamais. J’ai envie d'oublier complètement le calme et la tranquillité pour un soir. Mais rien de trop dangereux, n’est-ce pas ? »

**Invité**

Chagrin d'amour

Gentil... Avec elle ? Alors on ne va pas revenir sur le monsieur qui a voulu la voler. Non... Non ? Non ! Pas tout de suite. Il ne va pas nous gâcher le moment. À dire vrai, je pensais plutôt à l'"amoureux" qui s'est barré sans même une excuse. Non, les gens ne sont pas gentils.

"Très loin de là... Mais je suis ravi qu'il n'en va pas de même pour vous avec la plupart des gens."

En même temps, avec sa bouille, j'imagine qu'il est effectivement compliqué de lui vouloir du mal... Mais abuser d'elle, c'est arrivé. Je me redresse à sa question... qui n'en est pas une. Ne fait-elle jamais les choses pour elle-même ? Je ne fais rien qui me déplait, je pensais qu'elle l'aurait deviné depuis le temps. Pourquoi faut-il toujours qu'elle fasse passer les autres avant elle ?

"Vous voulez rendre le monde heureux autour de vous, mais vous n'y parviendrez pas si vous ne savez pas vous rendre vous-même heureuse."

Elle se cache derrière à nouveau quelque chose que je ne comprends pas, et que je ne comprendrai jamais. Ce qui me plait, chez elle, c'est elle. Quand elle a une bretelle qui tombe, quand elle essuie la sueur de son front, quand elle est triste ou angoissée pour une bête. Le sourire qui cache tout cela ne m'intéresse pas, moi, je veux le vrai, celui qui ne joue à aucun petit jeu, celui qui vient du cœur.

C'est alors qu'elle se met à pleurer dans mes bras de plus belle. D'ordinaire, j'aurais levé les yeux au ciel, mais là, je me fiche pas mal que les autres me regardent. Je serre Malon contre moi, un peu gêné de ce rapprochement qui n'est pas désagréable. Une musique, puis deux passent, avant qu'elle finisse par pouvoir se redresser et me regarder à nouveau dans les yeux.

Quelque chose de fou
Qu'elle ne ferait jamais
Mais rien de dangereux ?

J'hausse un sourcil. Je pourrais en profiter. Je pourrais. Mais elle vient de perdre l'autre gobelin... Ce ne serait pas moral, même pour moi. Si ? Au pire, elle me repousse.

Mes mains encore sur son visage l'amène à moi et je pose délicatement mes lèvres sur les siennes. Jamais je n'avais embrassé si doucement quelqu'un... et jamais mes muscles ne s'étaient tendus. Pourtant, je ne m'écarte pas, pas tout de suite, voulant en profiter un peu, toujours un peu plus. J'ai envie qu'elle comprenne qu'elle ne me laisse pas indifférent.

Après moment plus ou moins long, je me redresse et ouvre les yeux.

"J'imagine que tu ne pensais pas à boire, quand tu m'as proposé cela. N'est-ce pas ?" Nouveau sourire. "Et si on se tutoyait ?"

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