▿ Autre(s) compte(s) : Juvia Lockser & Nick Scratch & Perséphone Rosi & Charlie Morningstar & Millie Knolastname & Eve Smith & Isabel S. Conklin
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Jeu 14 Mar 2024 - 16:25
I'm gonna make you wish that you'd stayed dead
Cet endroit, cet île n'était qu'un nid à emmerde. Non, mais franchement on ne pouvait pas passer une seule garder à terroriser quelques enfants tranquillement. Ouais, ces gamins c'était amusé à faire cramer des trucs, ils avaient vraiment rien de mieux à faire? Ils pouvaient pas juste s'abrutir devant leur télévision ou ce petit truc rectangle avec des boutons... Ouais, une console. Rester sagement chez eux et ne pas emmerder le monde, c'était trop leur demander ? Enfin, je me mis à rouler des yeux quand on me signala au talkie (une petite boite parlante, qui fait un son juste horrible) qu'un tapage nocturne dérangeait des habitants quelques rues non loin de moi. Franchement, les gens n'avaient rien de mieux à faire en pleine semaine ? Ce monde était vraiment horrible, plein de personnes incapables de se tenir correctement. Quand je les voyais tous, je comprenais mieux pourquoi l'Enfer débordaient de Pêcheur. En soit, c'était pas pour me déplaire. La vermine était soit plus nombreuse, mais ça nous faisait notre petit plaisir annuel de pouvoir les exterminer. C'était un peu comme du sport et surtout l'une de mes activités préférées.
Arriver dans cet endroit, qui craint on va pas se mentir, n'a pas réellement été la meilleure expérience de mon happy ever after life. Bousiller du démon c'était fun, se pavaner au paradis, ça l'était aussi, mais arriver ici et devoir à nouveau vivre, non c'était pas prévu du tout au programme. En soit, ç'aurait pu être supportable, si je n'avais pas perdu l'être qui comptait le plus pour moi avant d'arriver ici. Par "perdu" j'entends mort, zigouillé définitivement, parce que ce n'était pas comme si j'allais le retrouver en soulevant le canapé. J'étais encore folle de rage rien qu'en y pensant. Perdre était une chose, mais se faire tuer par une vermine, c'en était une autre. Je n'étais pas prête à le voir mourir ni à devoir vivre sans lui. Parce que ça faisait un bail que je vivais avec lui, que je passais le plus clair de mon temps avec lui. C'était comme s'il était une partie de moi à force. Enfin, il était mort et il fallait que je fasse avec, tant bien que mal.
Mon arrivée n'avait pas été des plus simples, bien au contraire. J'ai évidemment refusé toutes aides extérieur, envoyant royalement péter toutes les personnes qui voulaient m'aider. J'avais rejoint les forces de l'ordre, trouvant comme une sensation familière à suivre les ordres et à faire respecter la loi. C'était une manière d'évoluer, d'avancer et de passer à autre chose, autant possible que cela puisse être en seulement trois mois et demi.
- J'y crois pas...
J'étais finalement arrivée sur les lieux du tapage nocturne et ce que je pouvais voir me dégoutais sans que je puisse exactement exprimer pourquoi j'étais si en colère. Adam était là, avec sa super guitare et il se pavanait à chanter et jouer devant une foule et surtout, avec des choristes se collants à lui. Mon sang ne fit qu'un tour, pulsant dans mon crane et me poussant à taper des pieds. D'un rapide coup d'œil je vis qu'il n'y avait aucun câble à débrancher. Mon entrée fracassante allait devoir se faire autrement. Je me mis alors à contourner la foule, jouant des épaules et des coudes pour finalement pousser la choriste entre Adam et moi. Les menottes se refermèrent sur sa main et ma poigne se fit plus autoritaire. Je me servais des menottes pour l'empêcher de bouger la main comme l'aurait fait un lasso.
- Police, votre petite fête est terminée. Rentrez tous chez vous ou je vous embarque.
Mes yeux devaient probablement lancer des éclairs et je vis à sa réaction qu'il m'avait -bien évidemment- reconnu. Je lui en voulais, j'étais même folle de rage. Comment avait-il pu me laisser croire qu'il était mort pendant tout ce temps alors qu'il se pavanait entouré de blondasse à faire son one man show ? Je n'allais pas lui laisser passer cette fois.
There's gotta be a reason that I'm here on Earth. Gotta be a reason for the dust and the dirt. The changing of the seasons never changed my hurt. If we're going down together, better take another hit.
☾☾ Adam ne pouvait le nier, depuis un certain accord, l'ancien ange n'avait jamais été aussi proche d'un ersatz de sa vie menée au Paradis. Il n'avait plus à se soucier d'argent ou du logement et ses pouvoirs commençaient à revenir. Les choses s'arrangeaient. L'autre grand changement était qu'il n'était plus seul, et qu'importe si une part de lui avait conscience que ses nouveaux amis ne l'étaient qu'en apparence. Le genre de rapace qui lui tournerait le dos au premier revers de fortune. Cela lui convenait. (Il irait jusqu'à dire que ce n'était pas si différent de certaines amitiés qu'il avait au Paradis.) Le plus important était qu'il s'agissait du type d'ami auquel il pouvait proposer, sur un coup de tête, un concert sauvage dans une usine désinfectée, et qu'ils étaient prêts à le suivre, sans que personne ne vienne le faire chier avec des questions comme 'oui, mais, est-ce qu'on a le droit de le faire ?' ou 'comment on va faire pour le matos ?'. Il avait envie de le faire, alors, il le faisait, POINT. Comme au bon vieux temps, et, bon dieu, qu'est-ce que se cela lui avait manqué !
Au point qu'il en oublia temporairement que tout n'était pas exactement revenu comme avant. Un élément essentiel lui manquait toujours. Installé au pied de la scène improvisé, il grattait les cordes au hasard, cherchant l'enchaînement idéal pour commencer le concert. D'habitude, un commentaire ne tardait pas à fuser derrière lui, provenant de son exorciste préférée. Ici, rien, bien évidemment, mais, Adam était tellement concentré sur sa guitare angélique, qu'il en avait oublié ce détail. "Lute, t'en penses quoi de..." Commença-t-il en se tournant vers sa gauche. Sa bonne humeur s'effrita instantanément. La réalité lui fit l'effet d'une douche froide. Ah oui, c'est vrai, Lute n'était pas là. C'était tellement déroutant ! Il n'aurait jamais cru, qu'un jour, ils seraient séparés. Cet ascenseur émotionnel, composé de ce genre d'oubli, suivit d'un rappel cruel à la réalité lui arrivait un peu trop souvent à son goût.
Pourtant, paradoxalement, aussi douloureux que pouvait lui sembler cette absence, Adam ne faisait rien pour activement la retrouver. Certains y verraient de la fainéantise, ou, au mieux, de l'insouciance, lui préférait parler de confiance absolue. Il lui était évident que Lute serait bien plus compétente à le retrouver que l'inverse, voilà tout. Comme il l'avait dit plus haut : les choses s'amélioraient. Alors, de la même façon qu'il sentait ses pouvoirs angéliques revenir, il n'avait aucun doute de revoir Lute. En-tout-cas, mieux valait voir les choses ainsi que de trop réfléchir à une autre éventualité : celle que Sera aurait eu le sadisme de l'envoyer seul ici. Tout comme il n'avait jamais imaginé être séparé de sa lieutenante, il envisageait encore plus difficilement l'idée de ne jamais la revoir. À chaque fois que cette pensée traîtresse lui traversait l'esprit, il se surprenait à ressentir un profond sentiment d'effroi.
Sentant cette émotion désagréable revenir à la charge, le premier des hommes se leva si brusquement qu'il en fit sursauter les choristes. Hors de question de se laisser déprimer. Ce moment, c'était SON moment. Et il allait le vivre pleinement, sans qu'aucune autre pensée parasite qui ne le tire vers le bas. Les premières notes furent un peu maladroites, mais Adam se laissa porter petit à petit par les réactions du public, avant de pleinement se noyer dans le présent. Rien d'autre ne comptait. Une choriste se colla à lui, et Adam se laissa porter par cette sensation grisante, s'approchant à son tour et calant son menton contre l'épaule de la demoiselle. En fermant les yeux, il pouvait s'imaginer sans problème être de retour au Paradis.
Il remarqua à peine que la choriste avait été poussée sans ménagement par une nouvelle arrivante sur scène. En plein milieu d'un riff, il sentit le contact froid du métal se refermer autour de son poignet, suivit de celle de sa main tirée en arrière qui le coupa net dans son élan créatif. Il n'avait pas reconnu immédiatement la voix de Lute. Honte à lui. Il en avait tout simplement marre des faux espoirs, ok ? Il avait juste saisi le mot 'Police', couplé à une voix féminine. Aussi, s'était-il tourné vers l'origine de cette voix, son meilleur sourire charmeur sur les lèvres, prêt à arrondir les angles avec la flic... Sourire qui se décomposa immédiatement en reconnaissant enfin l'exorciste.
"Lute ?" Commença-t-il, n'osant pas en croire ses yeux. "Putain ! Lute !" Répéta-t-il, ensuite, plus joyeux. Elle avait l'air un peu différente, ses cheveux s'étaient noircis et elle semblait avoir retrouvée son bras perdu, mais, il n'y avait aucun doute possible : c'était bien elle. "Sexy l'uniforme." Commenta-t-il en levant un sourcil, le tout appuyé par un sourire entendu. En réponse à sa gaieté, Lute, elle, le foudroyait du regard. Confiant, Adam regarda derrière lui, se demandant qui s'apprêtait à passer un sale quart d'heure... Avant de se rappeler la menotte qui enserrait sa main et de réaliser avec un temps de retard que cette fameuse cible s'apprêtant à finir foudroyé n'était autre que lui. Trouble et incompréhension se peignirent alternativement sur son visage. Il n'avait jamais subi les foudres de sa lieutenante. Et pour cause, Lute lui avait toujours TOUT passer. Le moindre de ses travers, ses fêtes, les concerts, ses commentaires grivois sur les 'after'. Comment aurait-il deviné que cette fois-ci serait différente ? La seule explication était qu'elle ne l'avait pas reconnu. Ce qui serait vexant, certes, mais, il pourrait vivre avec. Il suffisait de lui rafraîchir un peu la mémoire.
"Allez, danger tits ! Tu ne peux pas m'arrêter. C'est moi... Adam." Rappela-t-il avec le sourire crispé de celui qui espérait une mauvaise blague. "Et la fête n’est pas terminée. Elle ne fait que commencer. Surtout qu’on a quelque chose à fêter. J’ai pas raison ?" Avec une assurance à toute épreuve, il ferma son poing menotté pour le tendre en une invitation à lui faire un check, comme ils l'avaient fait si souvent par le passé.
Autour d'eux, le silence s'était fait. Les participants du concert trépignaient sur place, incertain sur ce qu'ils devaient faire. Une partie d'entre eux commençaient déjà à reculer doucement vers la sortie. Adam était le seul à nier l'évidence : la fête était bel et bien finie.
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I roar! And you cry! I'm the reason you run and hide! You better leave your hopes behind, no one's gonna stop me! You won't defeat my kind. A predator of my size. You better hope you're out of sight or you're doomed to be my victim. You can watch as I rise! I will claim what is mine. I'm a literal monster !
Luella Cherub
▿ Ton univers : Hazbin Hotel
▿ Date de naissance : 05/04/1992
▿ Age : 32
▿ Métier : Inspectrice de police
▿ Quartier : Lockwood Hill
▿ Côté cœur :
I'll promise you you're all I see, I'll never leave
So you can drag me through hell
If it meant I could hold your hand
I will follow you
And you can throw me to the flames
I will follow you
You'll never takes us alive
We swore that death will do us part
They'll call our crimes a work of art
We'll live like spoiled royalty, lovers and partners, partners in crime
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Forme angélique
▿ Force décuplée
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Dim 17 Mar 2024 - 12:30
I'm gonna make you wish that you'd stayed dead
Ca n'allait pas marcher. Il était hors de question que je me laisse séduire par le premier Homme. Ni ce soir, ni jamais. Je sentais en moins bouillonner un tumulte d'émotions toutes aussi différentes que nombreuses. J'étais tout de même attendrie par sa manière de me regarder, comme si j'allais encore et toujours tout lui passer. J'étais aussi contente de le savoir en vie, ne pouvant pas supporter un monde sans lui. Je l'avais remarqué, bon gré, mal gré en devant passer trois mois ici, seule à simplement le penser mort. Evidemment, je me sentais aussi soulagée, parce que je l'avais cherché avec la boule au ventre, craignant qu'il soit mort pour de bon. Une part de moi, la fierté, était plus que satisfaite de voir qu'il me reconnaissait, mais trouvait qu'il avait mis du peu de temps. Plus de temps pour me reconnaitre que pour finir dans les bras de sa choriste. Pauvre femme qui malheureusement tenta de se relever au moment ou je m'avançais un peu plus vers Adam et qui se retrouva, la main sous mon talon. Mince. Je la libérais rapidement, ne voulant pas qu'elle reste là plus longtemps, sans pour autant lui accorder un seul regard. Evidemment, le sentiment qui me dominait était la colère (sans parler de la jalousie) et la déception, aussi forte puisse être cette dernière à l'égard d'Adam. Parce que si j'avais passé des mois de merde à espérer le retrouver, à me donner les moyens de le retrouver, lui n'était visiblement pas aussi inquiet que moi. C'était aussi pourquoi, ma colère était aussi dirigée contre moi-même, pour avoir espéré qu'il tienne à moi à ce point.
Il avait beau avoir un très beau sourire, ça ne changeait rien à ce que je pouvais ressentir. J'avais oublié ma place. Je n'étais ni Lilith, ni Eve, les deux seules personnes ayant eu de l'importance pour lui, de ce que j'en savais. Et si sa bite avait été personnifiée, elle aurait probablement était, à ses yeux, sa meilleure amie. J'étais simplement son lieutenant, la cheffe de son armée d'Exorciste et il fallait que je me comporte comme tel. Son sourire disparut aussi vite qu'il était apparut. C'était comme s'il avait vu un fantôme, sauf que j'étais un ange. Mon coeur se serra lorsqu'il sembla être content de me revoir, une énorme vague de culpabilité se claqua en plein dans ma gueule. Parce que j'avais pensé des mots forts et visiblement, il suffisait qu'il me reconnaissait pour que je me radoucisse. C'était l'effet qu'il me faisait, qu'il m'avait toujours fait. J'aurais pu, sans mauvais jeu de mot, lui donner le bon Dieu sans confession.
En tant normal, j'aurais probablement croisé mes bras sur ma poitrine, tentant de l'empêcher de voir réellement comme il pouvait être moulant. Je l'aimais bien, du moins je me sentais bien en portant un uniforme, mais effectivement, il mettait mes formes en valeurs. Au lieu de tenter de gagner de la contenance en croisant les bras, je me grandis, me raidis et ne lui répondis pas. J'avais peur de me laisser attendrir et de perdre toute la colère que je pouvais ressentir si je me laissais aller. Parce qu'une chose était sûre: je n'étais pas réellement habituée à résister au premier Homme. Il semblait comprendre que ça n'allait pas se passer comme d'habitude, qu'il n'allait pas pouvoir m'attendrir comme ça. Il se retourna, comme si, par magie, quelqu'un s'était mis derrière lui et que j'avais brusquement envie de le tuer. Non, c'était bien vers lui que se dirigeait ma fureur. Je faisais de mon mieux pour ne pas simplement hausser les épaules et lui dire de continuer, mais pas cette fois. Il se pavanait, faisait son choix, se coller à une femme alors que j'avais passé trois moi à éplucher des avis de recherches, des rapports de police dans l'espoir de le retrouver. Parce que non, je n'avais pas rejoint les forces de l'ordre simplement par envie de justice, c'était aussi avec l'espoir de le retrouver.
Je me mis à rouler des yeux pour seule réponse lorsqu'il utilisa ce surnom par lequel il me nominait souvent. Je savais bien qui il était et c'était la raison de mon entêtement. J'allais l'arrêter et lui donner une bonne leçon. Ce serait ma vengeance pour tout ce que j'avais ressenti pour lui ses derniers moi. J'étais bornée et rancunière, ce qui n'allait pas jouer en sa faveur ce soir là.
- Ici Cherub, code R623-2 je suis sur place. Besoin de renfort.
Ca avait été ma seule réponse face à son monologue. Oui, nous avions quelque chose à fêter, oui je mourrais d'envie de poser à nouveau mon poing contre le sien, mais ce n'était pas une solution. J'avais bien évidemment fait semblant d'appuyer sur le bouton du talkie-walkie, mais ça avait suffit pour que la foule commence à se disperser. Avant d'avoir un nouveau regard de chien battu et de craquer, je lui mis la seconde menotte sur son autre main.
- Malheureusement, Adam, je ne peux pas te laisser partir ce soir. Tu as enfreins la loi.
J'aurais pu lui énoncer ses droits, comme je me devais de le faire, mais cet arrestation n'était pas réelle et je n'avais pas particulièrement envie de le traiter comme tous ces autres vermines que j'avais arrêtées, il restait Adam tout de même. C'était donc à notre tour d'aller vers le poste et j'impulsais le mouvement, espérant qu'il ne résiste pas, je n'avais aucune envie de faire preuve de violence avec lui... Quoi que, ça lui ferait les pieds.
- De ce que je vois, tu te portes bien on dirait.
Il y avait de l'amertume dans ma voix alors que je nous sortais de la bâtisse à contrecœur. J'avais envie de me venger et un petit tour en cellule serait probablement suffisamment marquant. Surtout quand, comme Adam, on avait généralement tout ce que l'on voulait.
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☾☾ Lute était là. Ce n'était pas un stupide rêve et encore moins une putain de méprise. L'ancienne exorciste venait d'écraser la main de la choriste sous son talon. Persuadé qu'il s'agissait d'un geste volontaire, Adam accueillit le spectacle avec une expression mélangeant joie mauvaise et fierté, l'air de dire : Là, je te retrouve, Lute ! Le premier Homme adressa ensuite un sourire faussement désolé à la pauvre femme qui tentait de se relever, Lute la libéra de son talon et Adam, quant à lui, exécuta un petit signe d'au revoir dédaigneux de la main pour inviter la choriste à dégager au plus vite de sa vue. Cette dernière ne comptait déjà plus à ses yeux depuis l'entrée en scène de sa danger tits.
Malheureusement pour lui, il déchanta assez vite concernant la joie de ses retrouvailles. Lute n'avait pas répondu à son commentaire sur son uniforme, elle le foudroyait du regard et elle avait rouler des yeux devant le rappel de son surnom. En soi, Adam avait l'habitude des réactions silencieuses de sa lieutenante, mais, et là se trouvait la subtile différence, en temps normal, celles-ci étaient, d'ordinaire, toujours en parfaite adéquation avec les siennes. Ici, la moindre réplique de Lute semblait à contre-temps par rapport à ses attentes. Ce qui n'était pas arrivé depuis... Jamais ? Ce n'était jamais arrivé. Quelque chose clochait. Même quelqu'un d'aussi égocentrique que lui pouvait s'en rendre compte. Il avait mis temporairement le problème de côté, mettant son trouble sur le compte de l'hypothèse qu'elle ne l'avait pas reconnu. Explication absurde, a bien y réfléchir, mais, qui avait le mérite d'être rassurante.
Adam regarda l'appel de renfort avec une grimace sceptique, se demandant ce que pouvait bien être cette drôle de boite... Ou ce que voulait dire le code R623-2. Et c'est là que le pire arriva : Lute ne lui rendit pas son 'Check'. Il gigota un peu le poing, au cas où Lute n'aurait pas bien vu à cause de son appel bizarre. Mais, non. Elle n'avait même pas réagi devant sa proposition de fête. L'expression joyeuse de l'ancien ange se décomposa. Putain, il se passait quoi là ? C'était quoi la prochaine étape ? Il allait commencer à pleuvoir des grenouilles ?
L'appel de renfort avait provoqué un vent de désertion dans le public. Sur le moment, Adam ne songea même pas à faire preuve d'autorité pour les empêcher de partir. Il était bien trop choqué par ce qui était en train de se passer pour avoir ce réflexe. Lute venait de lui passer la deuxième menotte autour de son autre main. Le guitariste en lâcha son instrument de musique angélique qui se volatilisa à mi-chemin de sa chute vers le sol.
"Tu t'fous de ma gueule ?!" Cria-t-il, plus surpris que réellement en colère. "On croirait entendre jacasser Sera." Grimaça Adam, en réalisant que Lute semblait on ne peut plus sérieuse en parlant de loi enfreinte. "Qu'est-ce qu'on en a à foutre des lois humaines ? Elles ne s'appliquent pas à nous. On est au-dessus de ça." Et par là, il voulait dire, bien sûr, de manière littérale. La tournure de phrase était suffisamment ambiguë pour ignorer si le 'nous' et 'on' évoquait les anges de manière générale ou s'il parlait d'eux deux comme d'un tout.
Qu'est-ce qui lui prenait, bon sang ? Respecter les règles, lui-même n'avait jamais eu à se préoccuper de ce genre de considération. Même lorsque Sera lui avait interdit de parler de l'Extermination et qu'il avait vendu la mèche en plein conseil, la Séraphine ne l'avait pas puni. Et là, Lute, SA Lute, la plus fidèle parmi les fidèles, le bassinait sur une loi d'humain qu'il aurait soi-disant enfreinte ? "Et je ne comptais pas partir. On vient de se retrouver." Répondit-il, passant complètement à côté du sens de la phrase. Son incompréhension se heurtait au déni. Ce dernier point lui bloquait l'éventualité de penser qu'il ait quelque chose à se reprocher dans cette histoire. Ils ne s'étaient plus vus depuis presque trois mois, il ne pouvait donc pas avoir fait quoi que ce soit méritant de recevoir les foudres de Lute, pas vrai ? Il ne songeait pas un seul instant à envisager que le problème se situait, justement, sur ces quasi trois mois d'absence. Il cherchait des réponses ailleurs.
"Ou alors, les menottes, c'est ton type de kink." Il testa la solidité des menottes avec un sourire lourd de sous-entendus. "Si c'est ça, je ne juge pas." Après tout, il avait vu bien pire en espionnant les pratiques des Sinners.
Rassuré par cette nouvelle hypothèse, Adam n'offrit aucune résistance au moment où Lute le poussa vers la sortie. Autant dire que la remarque qui suivit le prit totalement par surprise. Il avait l'air de bien se porter ? Quelle putain de blague ! L'éclat de rire fut bref et aussi chargé d'amertume que le commentaire auquel il y répondait. Le regard fuyant. Ni vantardise, ni tentative de noyé le poisson de sa part ne suivit cette exclamation. D'une certaine façon, le silence d'Adam, si exceptionnel quand on le connaissait, était bien plus parlant que tout les discours ampoulés qu'il aurait pu tenter de faire pour préserver les apparences. Dans son malheur, il remerciait le Ciel (oui, à ce point) que Lute ne l'ait pas retrouvé deux mois plus tôt, au moment où il avait été au plus profond du gouffre. À la réflexion, même il y a un petit mois seulement, sa situation n'avait pas été plus joyeuse. Mais ça, il était hors de question de l'admettre. Son orgueil ne s'en serait jamais relevé. Il était déjà passablement froissé de constater qu'elle s'en était mieux tirée que lui en tant qu'humaine. Même si au fond, cela n'aurait pas dû l'étonner. Elle avait toujours été débrouillarde, sa danger tits.
En se laissant traîné hors de la bâtisse, Adam détailla Lute avec plus d'attention, dans ce qu'il pensait être une observation discrète. Malgré lui, son regard s'attarda un peu plus sur le bras retrouvé de sa lieutenante. Une expression de soulagement passa furtivement sur son visage. "Alors... Comme ça... Cherub, hein ? Pas mal." Glissa-t-il, pour camoufler ce bref moment de sincérité. Finis son petit moment de faiblesse, il avait le demi-sourire amusé de celui qui venait de comprendre la référence obscure d'une blague. "Agent Cherub ? Lieutenant Cherub ? Quand même pas... Capitaine Cherub ? Quoi que ça ne m'étonnerait pas. T'as toujours été douée." Continua-t-il, l'air de vouloir faire la conversation. Il s'arrêta et observa les alentours, puis se pencha un peu en avant, avec un air de conspirateur et un sourire complice. "Ok, ok, j'ai compris. Tu as ta nouvelle vie, ici, faut que tu respectes les règles, préserves les apparences, toussa, toussa. J'ai saisi le truc." Commença-t-il sur un ton faussement compréhensif et en appuyant la fin de sa déclaration d'un clin d'oeil. "On se la joue comment ? Tu veux que je hurle un truc du genre 'je connais mes droits' ou 'j'ai droit à un coup de fil' ah non ça, c'est en cellule. Hum..." Commença-t-il à réciter en faisant appel aux vagues souvenirs de série policière qui lui venait en tête. C'était sa dernière carte, la seule explication à laquelle il s'accrochait encore. Elle jouait les dures ici, mais, dès qu'ils seraient entre eux, les choses redeviendraient comme avant.
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Mar 19 Mar 2024 - 15:40
I'm gonna make you wish that you'd stayed dead
J'avais encore à réaliser qu'il était vraiment là, en chair et os en os, humain et surtout sans auréole. Durant ces trois derniers mois, j'avais réussi à me faire à l'idée, assez étrange mais réelle, que j'étais humaine à nouveau, que mon auréole et mes ailes m'avaient été enlevée. J'avais ressentis avec amertume ce que j'avais fait subir à Vaggie et la douleur n'en était pas moindre puisque, contrairement à elle, je n'avais rien fait pour mériter ça. Pourtant, voir que le chef était lui aussi réduit au rang d'humain, c'était quelque chose d'inadmissible pour moi. Parce que c'était Adam putain ! Le voir aussi démunie me serra d'autant plus les tripes et accentua ma colère déjà bien présente. Il semblait pourtant toujours fidèle à lui-même. Je pouvais reconnaitre ses traits, soit moins angéliques mais toujours aussi plaisants au regard. Il était toujours aussi expressif, comme si ça avait toujours été en lui. Je me retins de sourire lorsque je le vis répudier la femme à présent blessée. C'était plaisant de se dire qu'elle n'avait plus d'intérêt pour lui parce que j'étais là, mais c'était cruellement douloureux de retourner à la réalité en se disant que ce n'était sûrement pas ça, qu'il devait y avoir quelque chose d'autre.
En d'autres circonstances, peut-être aurais-je pris le dangereux risque de lui sauter au coup, de lui montrer à quel point j'étais ravie qu'il soit vivant, je lui aurais probablement montré à quel point j'avais été inquiète. Mais non, dans ces conditions je ne pouvais pas. Je faisais de mon mieux pour être à contre-temps avec lui, répriment même mon immense envie de poser mon poing contre le sien, comme nous le faisions toujours. Je le regardais, droit dans les yeux, pourtant, j'avais bien vu ses petits moments désespérés et comme il avait été touché par se refus. Ce n'était pas le premier que je lui mettrais dans les dents, mais c'était incontestablement le plus douloureux que je pouvais nous faire subir à tous les deux (ou au moins à moi-même). Parce que si le premier homme n'était pas habitué à ce que je le contredise, montrer qu'il y avait de la distance, qu'il n'y avait plus cette complicité si plaisante entre nous, c'était un réel crève-cœur pour moi. Je mourrais d'envie de lui donner une bonne leçon, pourtant une part de moi avait peur de le décevoir, de perdre cette confiance qu'il avait en moi et de ne plus jamais pouvoir à nouveau avoir le droit de me tenir fièrement à ses côtés. Être son bras droit était incontestablement mon passe-temps préféré et j'en étais incroyablement fière. Les mains d'Adam entravée dans les menottes, je savais que je ne pourrais plus faire marche arrière et son incrédulité manqua presque de me faire abandonner mon plan de vengeance (qui se profilait petit à petit dans mon esprit sadique).
- Nous ne sommes plus au dessus de tout, Adam. On ne peut plus faire ce que l'on veut sans conséquences.
C'était complètement faux. J'étais prête à mettre en jeu mon rôle de flic pour le couvrir tout comme j'avais toujours été prête à mettre ma vie en péril pour lui. Parce que c'était Adam, il n'était pas n'importe qui. Il était le chef des Exorciste, le premier homme et bien plus que ça. Il comptait pour moi comme n'importe qui d'autre. Mouais, je ne peux pas vraiment dire que j'aime/je tiens à Adam plus que tout... peut-être pas plus que mes ailes et ma lance en fait... J'en avais rien à foutre des lois, en effet, du moins pas de celles des humains contrairement à celle de la Bible, mais ce métier me permettait de continuer à punir ce qui le méritaient. Pourtant, l'idée de coffrer Adam pour tapage nocturne me plaisait pas mal. Je le remerciais intérieurement de ne pas faire d'histoire et de me suivre, au vu de sa nouvelle carrure, je n'étais pas sûre de pouvoir le tirer ou le pousser s'il ne se laissait pas faire.
Je me mis à serrer la mâchoire à presque m'en faire mal. On venait de se retrouver, mais pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il ne m'avait pas chercher autant que ce que moi j'avais retourné ciel et terre simplement pour m'assurer qu'il était vivant ? Pourquoi sembler si content de me retrouver s'il n'avait rien fait pour ? Adam pouvait se montrer feignait, mais à ce point ? Au point de me donner l'impression de n'être qu'une arme pour lui ? Je n'avais pas réellement de grandes aspirations, j'aurais simplement aimé être considérée comme... Je sais pas moi, son amie ? Tous ces questionnement ne firent qu'attiser le brasier qui brulait en moi. Je tapais des pieds, je tirais la tronche, je n'avais aucune envie de profiter de ce moment, j'avais simplement envie de lui faire comprendre qu'il m'avait blessée et qu'il allait me le payer, là je pourrais peut-être commencer à me détendre et à apprécier le moment présent.
- Il ne manquerait plus que ça.
Pour le coup, il n'y avait pas besoin de kink entre nous. Parce qu'il pouvait en être un à lui tout seul et surtout parce que je connaissais bon nombre des siens, ayant eu le droit à des résumés, un peu trop précis pour mes oreilles chastes, de ce qu'il avait pu faire comme soirée. Adam parlait énormément, c'était un égocentrique doublé d'un vantard, ce n'était pas mon cas, j'étais très discrète sur tout ce qui pouvait concerner mes envies, mes désires, mes pratiques, sauf en terme de torture et d'extermination. Certaines choses devaient, à mon sens rester dans le domaine du privé et ne pas être exposé à tout va. Ce qui pourtant ne rendait pas Adam détestable à mes yeux pour autant, il était tel qu'il était avec ses qualités et ses défauts. Pourtant, s'il avait ne serait-ce que sous-entendu une once de jugement au sujet de ce qui pouvait m'attirer ou non, j'aurais probablement resserrer les menottes pour seule réponse et punition.
Si j'avais pris le temps de bien le regarder, j'aurais peut-être remarquer qu'il n'était pas comme il pouvait l'être habituellement, j'aurais probablement compris que ce concert était une manière d'aller mieux et non bien. J'aurais probablement mieux interprété son rire, j'aurais probablement fait autre chose que de le forcer à avancer plus vite ou de me retenir de le frapper. J'avais passé des heures à ses côtés, je le connaissais presque mieux que ce qu'il pouvait se connaitre lui-même, j'aurais pu voir tout ça et j'aurais pu changer son humeur, j'aurais pu le prendre dans mes bras, j'aurais pu lui offris la blague qu'il attendait pour sourire, mais je n'en fis rien car je ne vis pas la détresse dans laquelle il se trouvait malgré les apparences.
- C'est un dérivé de Chérubin. Il me fallait un nom en arrivant ici et d'apparence humaine ou non, je reste un Ange et j'en redeviendrais un au plus vite.
Il était loin d'être bête, il avait probablement compris tout seul, sans que je lui explique, pourtant j'avais envie de lui rappeler que ce serais toujours lui et moi contre le reste du monde, autant que possible et surtout une fois que j'aurais compris pourquoi il m'avait laissée me faire un sang d'encre pendant tout ce temps. Depuis que je connaissais Adam, c'était la première fois que je passais autant de temps séparée de lui et surtout, c'était la première fois que j'avais l'impression de compter aussi peu pour lui. Pourtant, je vis, l'espace d'un instant son soulagement, son regard sur mon bras et se fit la première fois que je lui montrai un semblant de faille, que mes sourcils se remire légèrement plus droit. Alors il s'était inquiété? Non, il m'aurait cherché sinon. Je remis rapidement mon masque de colère et mécontentement en place. Avoir la froideur que j'avais depuis plusieurs minutes maintenant je répondis à ses questions.
- En trois mois je n'ai pas réellement pu gravir les échelons. Je n'étais pas simplement douée, j'étais la meilleure de tes Exorcistes.
Je savais qu'il avait conscience de ma valeur, il ne m'avait pas nommée à la tête de son armée pour rien. Enfin, disons que déplumer Vaggie avait pas mal pesée dans la balance. Pourtant, malgré tout il semblait encore me connaître et savoir de quoi j'étais capable. Non pas seulement parce que j'étais en capacité de me hisser en haut de l'échelle des policiers, mais surtout parce qu'il avait compris que j'aurais pu jouer les dures, que j'aurais pu conserver les apparences tout en lui laissant encore et toujours tout passer. J'aurais pu, évidemment, mais là sa bêtise n'était pas anodine, il n'avait pas simplement enfreint une loi ou quelque chose d'aussi anodin, non, il m'avait blessé moi.
- Tu sais donc que tu as le droit de garder le silence et que ça t'est plus que recommandé.
Je mourrais d'envie de lui poser des questions, de savoir ce qu'il avait fait pendant tout ce temps, sous quel nom il se présentait et surtout quel était son plan, mais à quoi bon? S'il avait réellement voulu partager ça avec moi, il l'aurait fait avant que je ne le retrouve.
There's gotta be a reason that I'm here on Earth. Gotta be a reason for the dust and the dirt. The changing of the seasons never changed my hurt. If we're going down together, better take another hit.
☾☾ Un peu de violence gratuite et une rencontre inespérée, il n'en avait pas fallu plus pour qu'Adam agisse comme si ces trois derniers mois n'avaient jamais existé. De la même manière, il accueillit Lute comme si leur dernière rencontre ne datait que de la veille. Enfin, pour être honnête, pas EXACTEMENT comme après leur dernière rencontre. Toute la partie mort éminente, Lute criant son nom, ce qu'il avait pu ressentir à ce moment-là, les larmes qu'elle avait versée, tout cela, il avait préféré le refouler dans un coin de sa mémoire qu'on pourrait étiqueter comme étant la cachette des 'trucs qui allait inévitablement revenir lui péter à la gueule, un jour, mais qu'il pouvait se permettre d'ignorer pour l'instant'. Du moins, c'est ce qu'il s'était imaginé.
Tout comme il s'était toujours imaginé que sa fidèle lieutenante le retrouvait en premier, de préférence avec une solution toute prête pour revenir au Paradis. La réalité glissait plutôt vers le putain de cauchemar, au point qu'il était tenté de se pincer pour s'assurer qu'il n'était pas en train de rêver. Adam avait pu digérer la colère, les œillades assassines ou les roulements de yeux agacés, mais, lui mettre un vent sur le 'check' était sans conteste le plus dur à encaisser. Surtout que Lute continua avec un prêchi-prêcha digne de Sera aux sujets des lois humaines. On aurait presque dit que... Lute n'était pas contente de le revoir... Mais, ça, ce n'était pas possible. Pas vrai ?
"Connerie !" Cria-t-il un peu plus fort, haussant le ton pour mieux étouffer son angoisse naissante. "J'sais pas ce que veut dire ton code R6-j'sais-pas-quoi-de-mes-couilles, mais, s'il est contre le rock, alors il est à chier !" Insista-t-il avec un large mouvement de la main (du moins, autant que pouvait le lui permettre les menottes), comme s'il cherchait à effacer cette réalité dérangeante par ce simple geste. Un point sensible venait d'être touché. Il était Adam, putain. Mais, ici, il n'était personne. Un humain parmi tant d'autres. Alors qu'il commençait à retrouver un ersatz de sa vie passée, cette réalité revenait frapper à sa porte. Et le fait que ce soit Lute, précisément, qui lui fasse ce douloureux rappel rendait ce fait d'autant plus insupportable. "Et tu m'feras jamais avaler que tu crois au paquet de niaiserie que tu viens de me déblatérer !" Il la défia du regard, avec l'intime espoir de voir un indice montrant qu'elle partageait son avis.
L'explication était pourtant là. Juste devant lui. Dans le rythme tapé par le pied rageur de Lute. Dans la manière dont ses sourcils se fronçaient à la moindre de ses réponses. Dans la grimace contrarié que ses lèvres dessinaient sur son visage. Autant de micro détails qui, mis bout à bout, aurait dû lui fournir un début de réponse, pourtant, il continuait de jouer l'ignorance. Préférant se réfugier derrière des excuses pratiques, quand bien même ces dernières semblaient voué à s'effriter les unes après les autres. Choisissant la provocation plutôt que la réflexion.
L'allusion concernant les menottes était une manière de ramener la conversation sur un terrain où il pourrait prévoir les réactions de sa lieutenante et Adam eut un mince sourire malicieux en voyant qu'il avait réussi son coup. "Donc... Tu ne sais pas ? Faut jamais dire non avant d'avoir essayé. Je dis ça, je dis rien." Continua-t-il, avec un sourire entendu et un mouvement de sourcils tout aussi lourds de double sens. Oui, il poussait sur sa chance, mais, de son point de vue, jouer la provoc valait mieux que cette distance insupportable qui semblait s'instaurer entre eux.
Toute cette situation ressemblait à une putain de mauvaise blague cosmique ou il ne savait trop quoi ! Son premier concert après trois mois de galère avait été avorté, et, là, même ses retrouvailles avec sa lieutenante préférée tournait au vinaigre. Parler d'amertume serait un euphémisme. La colère lui nouait également les tripes et Adam cherchait tout naturellement sur qui il pouvait la déverser. Curieusement, Lute ne figurerait pas sur cette liste de coupables à blâmer, alors qu'il lui aurait pourtant été très facile de la traitée d'ingrate et de déverser sur elle une partie de sa frustration, tandis que l'exorciste le poussait sans ménagement vers la sortie. La seule chose qui l'empêchait d'exploser, était sa dernière planche de salut : L'éventualité que Lute jouait la comédie, et redeviendrait normale dès qu'ils seront de nouveau en tête-à-tête. Si cette dernière théorie tombait, il ne savait honnêtement pas comment il réagirait. Ce qui le poussait à s'y accrocher avec d'autant plus d'ardeur.
"Prends-moi pour un con, tant que tu y es. Je sais ce que veux dire Cherub." Commenta-t-il, ratant complètement l'allusion glissée dans la réponse de sa lieutenante. Son agacement passa aussi vite qu'il prononça sa remarque. Avec un sourire fier, il donna un petit coup d'épaule qui se voulait complice. "Hey, tu ne devineras jamais le mien." Glissa-t-il, joueur.
Involontairement, Lute lui avait tendu une perche en parlant de redevenir un ange au plus vite. Lui, qui avait commencé à retrouver ses pouvoirs, tenait là une occasion en or de se vanter. Surtout avec son orgueil quelque peu froissé sur le fait que sa comparse semblait mieux s'en sortir que lui dans cette nouvelle vie. Il tenait là, servi sur un plateau, une excuse pour lui souffler de manière mesquine qu'il gardait un avantage. Une occasion qu'il ne saisit pourtant pas. Au contraire, avoir la confirmation que Lute avait perdu son statut d'ange le perturbait plus qu'autre chose. C'était idiot. Lui-même en avait été privé, alors pourquoi pas elle ? L'inverse aurait été injuste, pas vrai ? Mais... C'était sa danger tits, bordel de merde ! Il n'arrivait pas à l'imaginer aussi démunie qu'il l'avait été à son arrivée sur cette maudite île. Jamais il ne l'avait vu... Le souvenir d'une Lute en difficulté, un bras en moins et pleurant tout en hurlant son nom s'imposa à son souvenir. Ouais, finalement, il arrivait un peu trop bien à visualiser. Et c'est certainement ce souvenir qui le poussa à s'attarder sur l'inspection du bras retrouvé de l'exorciste.
À ce moment-là, Adam aurait pu toucher du doigt un début de réponse pour comprendre les réactions de Lute. Il avait bien remarqué que sa posture de 'bad bitch' s'était légèrement craquelée. Fugace, mais, bien là. Seulement, le premier Homme était trop orgueilleux pour se permettre de prolonger ou de simplement admettre ce petit moment de faiblesse. Il préférait y voir le signe qu'il avait vu juste (Lute jouait son rôle de flic pour sauver les apparences.) et continua la conversation comme si cet instant fugace de sincérité n'avait jamais eu lieu.
"74 putain de jours. Pas trois mois." Corrigea Adam, sur le ton du prisonnier qui marquait d'un trait chaque jour passé au bagne. "Bien sûr que tu es la meilleure. C'est pour ça que je ne te donne même pas une putain de semaine avant que tu prennes la tête du commissariat." Sa remarque oscillait entre le commentaire débonnaire et l'ordre implacable. Le fait que Lute ait, à présent, un autre supérieur hiérarchique que lui le dérangeait bien plus profondément qu'il voulait l'admettre. Il entendait ses dents grincés, rien que d'imaginer sa lieutenance obéir aux ordres de quelqu'un d'autre que lui. Il n'était pas jaloux ! Il détesterait tout autant ce fameux supérieur hiérarchique s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme (mais, s'il s'agissait d'un homme, il l'A-TO-MI-SE-RA sur place, voilà tout). Bref, passons.
Ils étaient sortis de l'usine. En voyant la voiture de patrouille garée plus loin, Adam demanda à Lute comme elle voulait qu'il joue la scène. (Car, ça ne pouvait être qu'une mise en scène, pas vrai ?) Il essaya de piocher dans ses vagues souvenirs de série policière pour mieux l'aiguiller. Pour toute réponse, elle lui rappela son droit de garder le silence et lui conseilla de le mettre en pratique. Adam roula des yeux avec une grimace aussi agacée que déçue. "T'es pas drôle, Lute, mais, oook, tu veux la jouer comme ça ? On va la jouer comme ça." Concéda-t-il, de mauvaises grâces. S'il y avait bien UNE chose qu'Adam ne supportait pas, même de la part de son exorciste préférée, c'était qu'on lui demande de se taire. Ici, il était prêt à se montrer (faussement) conciliant, tout en marmonnant sur le fait que Lute avait intérêt à reconnaître tous les putains d'efforts qu'il faisait pour entrer dans son jeu.
Il ne lui fallut pas cinq minutes pour revenir sur sa bonne résolution. "Putain, c'est qui ce bouffon ?" S'exclama-t-il en remarquant enfin le flic au volant de la voiture. Comment voulait-elle qu'il ferme sa gueule face à... Ça ? Il se racla la gorge, se rappelant qu'il devait jouer au prisonnier contrit. Pour compenser sa remarque piquante, il se fit violence pour ne pas pousser un scandale en se retrouvant cantonné sur la banquette arrière tandis que Lute prenait le siège passager, à côté de l'autre plouc. (Le traité de plouc était une simple observation des faits, toujours pas de la jalousie). L'idée de ne plus avoir longtemps à supporter toute cette mascarade l'aidait beaucoup à prendre son mal en patience (et, surtout, en silence). Adam passa les premières minutes du trajet à juger silencieusement le conducteur, surtout ces potentielles interactions avec Lute. (Une action purement motivée par de la simple curiosité, rien de plus.) Il estima rapidement que le bouffon en question ne méritait pas son intérêt (pas qu'il en ait jamais douté) et s'installa plus confortablement avec un petit sourire confiant sur le visage.
Arrivé à destination, il était toujours persuadé que cette grosse farce se dirigeait doucement vers la fin. D'un instant à l'autre, Lute allait dire à l'autre clown qu'elle prendrait le relais ou un truc dans le genre, elle le conduirait à l'écart, lui enlèverait ces putains de menottes et ils pourront enfin fêter leurs retrouvailles. Ce n'était plus qu'une question de secondes... Allez, voyons large, une question de minutes...
Au lieu de cela, il se fit pousser vers l'entrée. Adam pila net, avec l'impression que son monde venait de s'écrouler. "Attends... T'es sérieuse ? Tu vas vraiment me boucler ?" Réalisa-t-il, avec un énorme temps de retard et en se montrant soudainement beaucoup moins coopératif. Non, ça devait être une blague, pas vrai ? Quoi que... Ce n'était pas le genre de Lute de plaisanter. Elle avait toujours été le sérieux incarné. "Putain, tu me tues, Lute ! C'est quoi ce plan de merde que tu me joues là ?" Si seulement il avait prêté un peu plus attention aux réactions de sa lieutenante, pris le temps de réfléchir aux raisons de son comportement, il aurait su à quel point le choix de mots qu'il venait de faire était mauvais.
CODAGE PAR AMATIS
I roar! And you cry! I'm the reason you run and hide! You better leave your hopes behind, no one's gonna stop me! You won't defeat my kind. A predator of my size. You better hope you're out of sight or you're doomed to be my victim. You can watch as I rise! I will claim what is mine. I'm a literal monster !
Luella Cherub
▿ Ton univers : Hazbin Hotel
▿ Date de naissance : 05/04/1992
▿ Age : 32
▿ Métier : Inspectrice de police
▿ Quartier : Lockwood Hill
▿ Côté cœur :
I'll promise you you're all I see, I'll never leave
So you can drag me through hell
If it meant I could hold your hand
I will follow you
And you can throw me to the flames
I will follow you
You'll never takes us alive
We swore that death will do us part
They'll call our crimes a work of art
We'll live like spoiled royalty, lovers and partners, partners in crime
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Forme angélique
▿ Force décuplée
▿ Régénération
▿ Épée angélique
▿ Immortalité
▿ Autre(s) compte(s) : Juvia Lockser & Nick Scratch & Perséphone Rosi & Charlie Morningstar & Millie Knolastname & Eve Smith & Isabel S. Conklin
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▿ Date d'inscription : 12/03/2024
▿ Notes :
I'll always be an angel
Everything sucks. Ok, not everything, day by day it looks better now
Target N°1
Target N°2
Lun 25 Mar 2024 - 20:40
I'm gonna make you wish that you'd stayed dead
- R623-2. Ce n'est pas contre le rock, c'est contre les tapages nocturnes. Aucune loi n'est contre le rock S...
Je me retiens tout juste à temps pour ne pas ajouter le "Sir" que j'avais tendance à utiliser avec lui. Il avait été mon supérieur depuis aussi loin que je m'en souvienne, pourtant il ne l'était plus et la colère me poussa dans une sorte de rébellion. J'avais soit été légèrement amusée par sa réplique, par l'idée qu'une loi puisse interdire un genre de musique aussi agréable, pourtant je n'avais aucune envie de lui donner ce crédit. Tout comme je n'avais pas envie de me rappeler les bons moments que nous avions pu passer, j'avais envie de lui faire comprendre comme il m'avait vexée. C'était même plus que ça, mais je ne pouvais pas réellement mettre les mots là dessus. A ce moment là, je n'avais aucune idée de ce que je pouvais ressentir, enfin je n'avais surtout pas envie de l'admettre. Je ne pouvais pas lui dire que le perdre avait été la pire expérience de ma vie et de mon after-life. Je ne pouvais pas non plus lui dire que perdre mon bras n'était rien, que j'aurais préférer perdre mon existence si ça avait permis que lui puisse continuer à vivre. J'avais passé ces trois mois à ressasser à quel point j'aurais aimé me jeter entre cette folle et lui pour le sauver plus que n'importe quoi. Pourtant je ne pouvais pas lui dire, tout comme je ne pouvais pas lui dire à quel point ça me faisait mal de voir qu'il était important pour moi, mais que je ne l'étais pas pour lui. Ca n'aurait pas dû être important, ça n'aurait pas dû me toucher, pourtant c'était bel et bien le cas. J'avais foi en Adam, nous avions un lien au dessus de tout, du moins je le pensais. C'était tout aussi dur que de le perdre, parce qu'il était vivant et que je me devais de vivre avec le fait qu'il ne tenait pas à moi comme moi je tenais à lui.
Le silence était mon meilleur allié à cet instant. Parce que j'aurais pu lui répondre, mais j'avais peur qu'Adam comprenne qu'en effet, je ne croyais pas en ces conneries régies par des lois humains au-dessus desquels je nous espérais encore être. Pourtant, au fond de moi, l'amertume me poussa à me dire que s'il me connaissait si bien, il comprendrait pourquoi j'étais si furax. Mais pourquoi me connaitrait-il autant que je le connaissais? Adam était un égocentrique, il n'aurait pas pu faire suffisamment attention à moi pour ça. Je restais de marbre, soutenant son regard le plus possible.
- Je n'ai pas dit que je ne savais pas, mais je ne pense pas que ce soit le moment, ni que tu sois la personne à qui en parler.
C'était froid, distant, inhabituel. Je n'aimais pas réellement avoir à être comme ça. Avec cette utopiste d'Emily, pourquoi pas, mais pas avec Adam. Je me fis violence pour simplement regarder droit devant moi, pour ne pas flancher. Ce genre de remarques grivoises, c'était sa zone de confort et pour une fois je ne voulais pas lui laisser de confort justement. Egoïstement, j'avais -rapidement et simplement- jugé qu'il avait été dans une bonne position depuis son arrivé ici. Il n'avait aucune inquiétude qui lui tordait les viscères, aucun cauchemar qui le réveillait en sueur en pleine nuit. Evidemment, je n'en savais rien et c'était peut-être faux. Si j'avais été un temps soit peu plus calme, j'aurais deviné qu'il avait traversé un enfer -sans mauvais jeu de mot- et qu'il aurais eu besoin de moi plus tôt, j'aurais été plus douce, comme je le suis généralement uniquement pour lui.
J'avais grand espoir que cette situation s'arrange, une fois qu'il aurait compris son erreur et surtout une fois ma rancœur passée, les choses redeviendraient le plus possible comme avant. En disant que je restais un ange, j'avais risquée qu'il ne se rebute, qu'il ne me rappelle que nous étions au dessus de ces lois, pourtant il se braqua simplement. Je n'avais jamais pris Adam pour un con, loin de là. Il avait des moments de faiblesses où il pouvait ne pas être aussi malin qu'il l'était le reste du temps et son tempérament un peu immature le conduisait dans une situation assez cocasse. Pourtant il savait être stratège, cruel et surtout il protégeait le Paradis. Je ne voyais pas Adam comme la personne la plus intelligente de mon entourage, mais il n'était pas stupide pour autant. Soit, son égo était souvent là pour rappeler qui il avait été lui donnant des airs d'imbécile heureux, mais ce n'était pas la réalité. Je tournais la tête vers lui lorsqu'il me poussa à deviner son nom. Il avait piqué ma curiosité à travers la carapace que je me battais à maintenir.
- Est-ce que c'est en rapport avec l'Eden ou le fait que tu es le premier homme?
J'aurais mis ma main à couper que c'était l'une ou l'autre de mes suggestions. Enfin, gardons mes deux bras où ils étaient, entier et en bonne santé. Ils me servaient bien à ce moment là, me permettant d'entrainer l'ancien ange jusqu'à la voiture gentiment garée. Evidemment Jerry ne s'était pas trop mouillé, restant sagement devant Neflix -c'était comme ça qu'il avait nommé les images défilants sur son écran- à manger son repas gras et débordant de sauce. Je me mis à serrer les dents. Oui, 74 jours, soixante-quatorze jours. C'était même 1776 heures et un nombre incalculable (enfin pour moi à cet instant) de secondes. Tout ce temps, je n'avais passé que très peu de temps à ne pas penser à lui puisque même dans mon sommeil je rêvais de notre dernière interaction. Pourtant, c'est son autre phrase qui me fit rapidement tourner la tête, faisant voler mes cheveux autour de mon visage, m'obstruant légèrement la vue.
- C'est un défi ?
J'avais envie de lui donner raison simplement pour prouver que ma valeur était toujours aussi prestigieuse. D'une autre manière le ton qu'il avait employé était ambigüe. C'était comme s'il l'avait dit avec nonchalance tout en me l'ordonnant. J'étais son lieutenant, sous ses ordres et depuis des lustres lui obéir avait été aussi naturel que battre des ailes. Les habitudes ont la vie dure. J'avais toujours eu cet envie de prouver à Adam ce que je pouvais faire, certains diront que je suis allée jusqu'à arracher les ailes de l'une des notres dans ce but, moi je vous dirais simplement que j'ai toujours fait ce qu'il fallait. J'avais toujours fait preuve de dévouement envers Adam, envers ses idéaux que je partageais bien évidemment. S'il me donner une direction à prendre, j'y allais les yeux fermés, pourtant ici ça n'avait pas été le cas pendant trois mois et j'avais, d'une certaine manière perdue mes repères. J'aimais recevoir ses ordres tout en sachant que j'étais libre dans la manière de les exécutés. C'était cet équilibre, cette harmonie que j'aimais tant entre nous.
Il était amer, aussi ravi que moi de cette situation et même si ça me brisait le coeur, c'était bien fait pour sa gueule. Je tentais de m'en convaincre tout en étant persuadée qu'être énervée contre lui était la meilleure solution pour lui faire comprendre ce que je ressentais. C'était risqué, il pourrait se retourner contre moi, m'en vouloir, mais j'avais besoin d'une vengeance. Il se tut et le silence ne fut pas aussi agréable que je l'aurais cru. Une vague d'angoisse se mélangea à ma fureur. Je pouvais tout perdre, tout ce qui avait de l'importance à mes yeux simplement en une soirée. Parce que s'il ne m'avait pas cherchée, s'il était tranquillement en train de se pavaner sur scène alors que je le pensais mort, s'il n'était pas inquiet pour moi il pourrait très bien décider de tracer sa route après les représailles de ce soir là. Spoiler alerte, ça n'arriva pas.
Il finit par rompre son silence lorsqu'il vit Jerry sur le siège conducteur. Ouais, nous n'étions pas si différents tous les deux, j'avais eu une réactions similaire lorsqu'on m'avait annoncé qu'il serait mon coéquipier. Il était aussi ennuyant que sale. J'ouvris la portière arrière et vis le regard d'Adam, étrangement il n'appréciait pas vraiment. Je n'aimais pas particulièrement Jerry, au moins il avait un semblant de gentillesse. Il me tendis un gobelet de sa main grasse et dodue puis l'essuya sur son pantalon avant de démarrer la voiture avec. Nous n'étions pas loin du poste, ce trajet fut horriblement silencieux malgré les tentatives de Jerry pour me parler qui se solvait par un bruit d'aspiration provenant de ma paille. Non, je ne le portais pas dans mon coeur, mais la nuit était longue (et s'annonçait douloureuse en plus de ne pas être finie) alors je ne pouvais pas refuser le slushy qu'il me proposait même s'il l'avait touché. Voir le sourire confiant d'Adam dans le rétroviseur ne me détendit pas du tout, au contraire. J'aurais préféré le voir réfléchir sur tout ça.
Evidemment, une fois au commissariat il compris ce qu'il se passait et ne fut pas aussi coopératif qu'à l'usine désaffectée. Il semblait avoir compris ce qui était en train de se passer. J'eus besoin de l'aide de Jerry pour le mettre dans une cellule et l'idée qu'il avait touché Adam me provoqua une nausée folle. Il n'était rien, qu'un cafard et il avait posé les mains sur lui. Pourtant je me retins de dire quoi que ce soit à mon coéquipier forcé, il me rendait bien service. Pour la première fois depuis que je l'avais revu, je lui offris un sourire. Ce n'était pas l'un de ceux pleins de chaleurs, d'amitié qu'il aurait peut-être voulu avoir, mais il appuya à merveille mes propos.
- Je suis sérieuse Adam. Toutes actions entrainent des conséquences.
Sur ce, je tournais les talons et allai rejoindre mon bureau. Ce fut alors l'heure la plus longue de toute mon existence, même en comparaison à ces trois derniers mois. Je pouvais l'entendre malgré les murs qui nous séparaient je pouvais deviner à quel point il se sentait trahit, mais c'était exactement ce que je recherchais. Je me fis violence pour ne pas aller le voir avant, pour ne pas craquer. Au bout d'un peu plus d'une heure, je passais au distributeur et pris une canette de quelque chose au hasard puis allai jusqu'à sa cellule. Il était assis, sagement, comme résigné face à son sort. Il releva la tête lorsqu'il m'entendit approcher. A travers les barreaux, toujours fâchée je tendis la main pour lui passer la boisson que j'avais acheté au distributeur.
- Tu dois avoir soif.
Je n'ajoutai rien de plus, restant debout le bras tendu vers lui. C'était une manière de faire un semblant de paix, même si je lui en voulais encore, c'était surtout le moment de voir s'il avait compris la leçon. Je n'avais pas entièrement décanté, je n'étais pas totalement calme, mais c'était encore Adam que j'avais face à moi, le faire attendre seul pendant une heure était déjà beaucoup trop. N'importe qui aurait pu pourrir en prison que je n'en aurais rien eu à faire, mais pas lui. Il était là, vivant et il fallait que je comprenne ce qui s'était passé de son côté pendant tout ce temps. J'étais suffisamment calme pour me dire qu'il y avait bien une raison à tout ça mais pas assez pour le libérer.
There's gotta be a reason that I'm here on Earth. Gotta be a reason for the dust and the dirt. The changing of the seasons never changed my hurt. If we're going down together, better take another hit.
☾☾ Malgré sa situation plus qu'hasardeuse, Adam poussa un soupir de soulagement en apprenant qu'aucune loi ici n'était contre le rock. "Ah, c'est mieux que rien, je suppose. Il y a peut-être encore un peu d'espoir pour cette putain d'île infernale !" Pesta-t-il. En revanche, le 'Sir' avorté de Lute lui fit lever un sourcil perplexe. Tout comme l'excuse du tapage nocturne qui n'avait aucun sens aux yeux du premier homme (peut soucieux qu'il était des lois humaines). Ils étaient dans une usine désinfectée. Qui aurait pu se plaindre d'un pseudo-tapage ? Les morceaux de ferrailles en train de rouiller dans un coin ? L'ancien ange était sur le point de souligner ce détail, mais les réactions de Lute étouffèrent ses commentaires sarcastiques dans l'oeuf.
La situation était simple à résumé : Rien n'allait. Sa lieutenante enchaînait les remarques froides, comme si elle prêtait foi à ces stupides lois humaines. Aucune de ses tentatives pour la dérider ne faisait mouche. Même son mince espoir de ramener la conversation vers sa zone de confort éclata en mille morceaux la minute suivante. Adam ignorait l'énorme perche tendue que représentaient les trois mots 'soit le moment', trop choqué par la suite de la déclaration. Comment ça, il n'était pas la personne à qui en parler ? Bon, à la réflexion, Lute n'avait jamais été expansive sur ce sujet, mais... Tout de même... Pas la personne à qui en parler ? LUI ? Elle sous-entendait quoi, avec cette connerie ? Qu'il n'était pas son type ? Ah ! De qui il ne serait pas le type, franchement ? Il était le premier homme, putain de merde. Tout les autres 'type de mec' provenait de lui. Elle devait vouloir dire que ce serait trop bizarre d'en parler parce qu'il était son supérieur. Oui, voilà. De toute façon, il s'en foutait ! Il avait évoqué le sujet pour la taquiner et non par réel intérêt pour la réponse.
"Ok, pour ton propre bien, je vais ignorer ta dernière remarque." Finit-il par dire, plus vexé qu'il le laissait paraître ou voulait bien le reconnaître. Qui aurait cru que se serait lui qui allait couper court à une discussion au sujet de kink ? Certainement pas lui. Finalement, la pluie de grenouilles allait peut-être s'abattre d'une minute à l'autre sur eux, qui sait ? Il en était à un stade où plus rien ne l'étonnerait.
Heureusement, il y avait des petits instants auxquels il pouvait encore se raccrocher. Des moments où la froideur se craquelait le temps d'une expression ou d'une réplique. Adam les prit comme autant de preuve confirmant sa théorie et le confortait dans son réconfortant déni. Comme ce petit moment où il avait réussi à piquer la curiosité de Lute en évoquant le nom qu'il s'était choisi ici. "La deuxième option. Bien joué." Dit-il après être parti dans un rire aussi joyeux que fier, qui ne collait pas vraiment avec le comportement que devrait avoir quelqu'un de menotter et en train d'être traîné vers une voiture de police. Une autre personne aurait deviner aussi rapidement la bonne réponse aurait subi une remarque boudeuse de sa part et la grimace de déception qui allait avec, mais, Lute avait toujours bénéficié d'un traitement de faveur. Surtout, ici, où Adam pouvait y voir le signe rassurant qu'ils n'étaient pas totalement devenus deux étrangers l'un pour l'autre.
Après 74 putains de jours et des retrouvailles d'une froideur sibérienne, une part de lui avait commencé à redouter qu'il était devenu un putain de caillou dans la bottine de l'exorciste. Une angoisse qu'il ne parvenait toujours pas a entièrement chassé de son esprit. Lute avait l'air d'aller bien. Nouvelle vie. Nouveau job. Nouveau supérieur... Cette dernière chose le dérangeait particulièrement. Il lui donnait une semaine pour changer la donne. Lute se tourna vers lui en demande s'il s'agissait d'un défi. Adam lui adressa le sourire énigmatique qu'il lui faisait toujours lorsqu'il lui donnait un ordre volontairement ambigu. Le sourire qui lui donnait carte blanche sur l'interprétation et l'exécution de cet ordre.
Pour l'instant, il pouvait encore se bercer d'illusions, savourer ce nouvel instant fugace de complicité qui lui avait tant manqué au cours de ses derniers mois et dont il n'en avait eu que des miettes jusqu'à présent. Mais, surtout, il pouvait se persuader que tout cela n'allait pas tarder à s'arranger. Il était prêt à tout pour garder cet état d'esprit, même à jouer le jeu de 'garder le silence' comme venait de lui suggérer Lute, ne pas faire 'trop' de commentaire concernant le dénommé Jerry ou supporter un trajet sur la banquette arrière sans crier au scandale. Bien sûr, sa coopération ne serait pas gratuite. Le Premier Homme comptait bien lourdement insister sur les efforts effectués pour entrer dans son jeu, dès l'instant où toute cette mascarade s'arrêterait et d'exprimer ouvertement tous les commentaires refoulés au sujet du confrère de Lute. L'ancien ange avait quelque peu tiqué lorsque Jerry avait proposé le slushy, mais, le silence obstiné de Lute à toutes les tentatives du conducteur d'établir le dialogue avait tôt fait de rassurer. (Pas qu'il ait eu besoin de l'être, cela dit, puisqu'il n'était pas jaloux).
Arrivé au commissariat, la réalité lui éclata en pleine gueule, sans plus aucune possibilité de la nier. Il en regretta son ancienne force et son ancienne taille, qui aurait rendu impossible de le traîner jusqu'en cellule. A la place, ses tentatives de résister n'eurent pour tout résultat que de retarder l'inévitable. Ses injures proférées se concentraient sur Jerry. Une part de lui espérait toujours que Lute n'oserait jamais faire ce qu'elle était pourtant en train de faire.
L'incompréhension fit place à la trahison, alors que Lute lui adressa un sourire en débitant une nouvelle phrase de moralité à deux balles. Adam se rua vers les barreaux tandis que l'exorciste s'éloignait. Blessé dans son amour-propre, les digues de tout ce qu'il avait contenu jusqu'à présent cédèrent d'un coup. Tout les travers amers qu'il avait vécus, que ce soit lors du fiasco de la dernière Extermination ou liés aux malchances qu'il enchaînait depuis son arrivé ici, toute sa frustration et son orgueil froissés, tout s'exprima en un déversement colérique sur une seule cible, celle qu'il avait soigneusement écarté d'accuser jusqu'à présent, mais qui se trouvait être la seule à portée d'oreille pour subir son discours.
"Je vois que quelqu'un a pris un peu trop la confiance en mon absence ! 'Toutes actions entrainent des conséquences' Mon cul, oui ! Tout ce que je demandais, c'était un putain de moment de paix dans toute cette merde ! Tu te prends pour qui pour me priver de ça ? Putain de salope ! T'as oublié à qui tu parlais ? Je suis Adam, putain ! J'ai qu'un coup de fil à passer et je sors d'ici, avec les excuses de ton nouveau boss en prime ! Et je me trouverais une nouvelle lieutenante en un claquement de doigts !" Il déversa sa colère d'une traite, en respirant à peine entre ses répliques, ponctuant chaque fin de phrase par un coup rageur sur les barreaux, que ce soit du plat de la main ou de la pointe du pied, quitte à grogner de douleur après chaque coups. Les mots dépassaient ses pensées. Alternant entre aveux involontaires de sa faiblesse, doux mensonge pour essayer de se persuader qu'il maîtrisait encore la situation, et phrases intentionnellement blessantes même s'il ne les pensait pas un seul instant. "J'te rappelle que l'un de nous deux à encore une partie de ses pouvoirs angéliques. Fais-moi sortir, tout de suite ! Avant que je ne dégomme moi-même ces putains de barreaux ! Je t'offre une putain de dernière chance, Lute ! T'as intérêt à la saisir !"
Il recula. D'un geste, sa guitare se retrouva de nouveau entre ses mains. Adam leva la main, prêt à faire raisonner le plus fort des riff qu'il n'a jamais entonné. Pourtant, il ne fit rien. Il se mordit la lèvre. Son bras tremblait légèrement. D'accord, il pouvait sortir d'ici par ses propres moyens, ou, effectivement passer un coup de téléphone pour rappeler son deal au type de la télévision. Et après ? Pour la première fois de toute sa vie, le Premier Homme avait conscience d'une ligne à ne pas franchir. S'il continuait son geste, c'était fini. Il ne verrait plus jamais Lute. Un sursaut d'orgueil le poussa à penser : Et alors ? Lute venait de le jeter en cellule. Elle méritait de croupir en retour dans sa nouvelle vie (qu'il imaginait soudainement merdique), à continuer de se coltiner son imbécile de collègue ! Au lieu d'éprouver une joie mauvaise à cette idée, un doute froid l'envahit. Lute était sérieuse quand elle l'avait bouclé ici... peut-être qu'il l'avait déjà perdu ? Qu'il aille au bout de son geste ou non ? Son bras retomba mollement le long de son corps.
"FAIS CHIER !" Hurla-t-il une dernière fois, avant de se laisser tomber dans un coin de la cellule. Après un instant de silence, il ramena sa guitare contre lui, la tenant serrée comme un gamin serrerait son doudou après un cauchemar. Avec lenteur, ses doigts parcoururent les cordes de l'instrument, entonnèrent les premières notes de la chanson 'Hell's forever", mais, en ralentissant le rythme, frôlant à peine les cordes pour en atténuer les accords endiablé (sans mauvais jeux de mots). Parfois, quelques accords se faisaient rageurs entendre, trahissant sa colère et son amertume, mais, globalement, sous ces modifications, la chanson avait perdu toute les intonations joyeuses qu'elle avait à l'origine, mais, se teintait de nostalgie.
Une heure interminable passa. Il enchaîna les morceaux sans réfléchir, laissant les notes suivre le cours de ses pensées. 'Et maintenant' étaient deux petits mots qui le terrorisait, et qu'il n'était pas encore prêt à y penser. Il ne chantait pas, la gorge encore trop endolorie par son éclat colérique pour cela.
Il se força à rester concentré sur son jeu, alors qu'il entendit des bruits de pas. Une moue de gamin boudeur sur son visage, il refusait de tout son être de faire quoi que ce soit susceptible de trahir la détresse qui lui nouait les tripes. Et puis, quoi encore ? Pourtant, il ne put résister très longtemps à l'envie de lever la tête en entendant Lute s'arrêter devant sa cellule. L'ancien ange regarda la boisson qui lui était tendue au travers les barreaux, comme s'il hésitait entre méfiance et reconnaissance. Il ne s'attendait pas à un geste de paix après tout ce qu'il venait de lui cracher à la gueule. L'ancien ange étouffa son orgueil qui le poussait à prononcer une remarque acerbe (du genre : c'est pas trop tôt). Malgré lui, une lueur reconnaissante perça dans son regard. Il se leva pour se saisir de la cannette avec sa main gauche, la droite toujours fermé autour du manche de sa guitare qu'il traina derrière lui.
"Pour info, je pourrais vraiment dégommer ces putains barreaux. Ce n'était pas du bluff. Mais... Merci." Marmonna-t-il, ne pouvant s'empêcher de compenser son petit moment de faiblesse par ce genre de déclaration. Il leva sa cannette pour appuyer son remerciement, comme s'il trinquait à quelque chose, et alla se réinstaller dans son coin pour ouvrir la boisson. Il accueillit avec un certain soulagement la sensation froide de la première gorgée de soda qui se déversa dans sa gorge endolorie. Il s'arrêta après avoir bu une longue gorgée, veillant tout de même à ne pas vider complètement la cannette, de peur que la fin de sa boisson signifierait la fin de cette petite visite. Il garda la tête posée contre le mur, regardant le plafond avant de baisser les yeux sur sa canette qui tournait maladroitement entre ses doigts.
"Je... J'ai peut-être..." Il s'arrêta avec une grimace et leva les yeux au ciel. "Ok, pas peut-être, j'ai dit des trucs pas cools tout à l'heure. Je n'en pensais pas un mot, tu dois bien t'en douter ? J'ai... J'ai merdé, ok ? Désolé." Son ton de gamin boudeur ne le quitta pas, malgré la sincérité de ses mots. On pouvait compter les moments où Adam avait prononcé le mot 'désolé' sur les doigts d'une seule main, et celle où il l'avait fait de manière non-sarcastique sur un seul doigt. L'unique fois où il l'avait fait (en dehors de maintenant) était après avoir subi les foudres de Sera lors du conseil séraphique. Autrement dit, uniquement, face à une personne supérieure à lui. Dans le cas présent, il s'agissait de renvoyer la balle, conscient du geste qui avait été fait de la part de sa lieutenante. Il était encore trop orgueilleux pour admettre (ou réfléchir) à sa part de responsabilité dans cette situation au-delà des mots balancés une heure plus tôt. Il comprenait qu'il était allé trop loin dans ses paroles et il redoutait d'avoir franchi cette fameuse ligne, celle de l'irréparable, sans encore comprendre pourquoi Lute l'avait enfermé pour cette stupide raison de tapage nocturne. Il s'arrêta là, bien décidé à ne pas brûler les étapes ou à faire une tentative pour détendre l'atmosphère. Il guetta la réaction de Lute, en lui lançant un regard à la dérobée, sans oser la regarder en face. Une chose à la fois.
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I roar! And you cry! I'm the reason you run and hide! You better leave your hopes behind, no one's gonna stop me! You won't defeat my kind. A predator of my size. You better hope you're out of sight or you're doomed to be my victim. You can watch as I rise! I will claim what is mine. I'm a literal monster !
Dernière édition par Adam Firstman le Dim 31 Mar 2024 - 18:58, édité 1 fois
Luella Cherub
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▿ Date de naissance : 05/04/1992
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▿ Métier : Inspectrice de police
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I'm gonna make you wish that you'd stayed dead
Pour le coup j'étais bien d'accord avec Adam, c'était une putain d'île infernale. Être en accord avec lui me faisait du bien, ça me montrait que ce qu'il y avait entre nous n'était pas mort, qu’il y avait bien encore ce petit truc particulier. Adam était une personne ayant une place particulière à mes yeux. Déjà, parce qu’il était mon supérieur, mais aussi parce qu’il n'était pas n'importe qui à la base. Il était le premier Homme en plus d'être mon supérieur. J’aurais pu lui sourire s’il n’avait pas perçu mon erreur et par conséquent touché mon égo. Ce n’était pas une situation que j’appréciais. J’avais un million de choses à lui dire tout en ne voulant lui en montrer qu’un centième. J’étais contrariée -quel bel euphémisme- avec les nerfs en boule. Je n’avais qu’une envie: que cet enfer se termine et d’être fixée sur ce qui en serait de nous. Parce que le simple fait de ne pouvoir réprimer ma colère comme la plupart de mes émotions n’était pas bon signe. Je me sentais vulnérable, mais c’était Adam, ça ne devait pas être un problème non? Il m'avait piquée à vif. Ses mots avaient, je l’espérais, dépassé ses pensées car ils ne firent qu’attiser mon angoisse prenant un peu le pas sur ma colère. Par cette simple remarque il me prouvait bien qu’il était toujours mon supérieur malgré tout ce bordel. D’une certaine manière, c’était rassurant, c’était ce que je voulais au fond de moi. D’une autre, cette menace muette n’était pas vraiment agréable, prouvant que mes craintes que tout se finisse ce soir n’étaient pas infondées. J’aurais préféré qu’il me réponde, qu’il me menace plutôt qu’il fasse cette remarque lourde de sous-entendus voulant à la fois tout et rien dire.
Il était si fier mais je ne savais pas sur quoi mettre ce sourire: son nom où bien le fait que j’ai trouvé ? Je te connais Adam, bien mieux que quiconque, bien mieux que toi même ou que ces traitres de Lilith et Eve. Pourtant, encore une fois, je n’étais ni l’une ni l’autre tout en n’aspirant pas à le devenir. Je ne serais jamais comme elles tout bonnement parce que j’étais droite dans mes bottes, fidèle à mon supérieur et surtout loyale. Je n’allais pas laissé un abruti fan de canards et de pommes, incapable de prendre ses responsabilités (parce que oui, envoyer sa sale garce de gamine à des réunions à ça place c'était pas sérieux) me détourner de lui. Il m’arracha presque un sourire qui aurait pu m’échapper si je ne m’étais pas contenue, encore une fois.
Le trajet ne fut pas particulièrement agréable, mais la suite de la soirée le fut encore moins. Ce n’était pas particulièrement dû à la présence de Jerry. On pouvait même dire que pour une fois il n’était pas mon problème principal. Je ne l’avais pas mis en cellule de bonté de cœur, loin de là. Pourtant, je l'avais fait parce que j'avais le besoin de me venger. En tournant les talons je ne pus qu’entendre les injures qu’il gueulait. Je serrais les dents, les poings, encaissant tous ces mots qui me meurtrissaient. Je savais que ce n’était pas sincère, mais à ce moment là, je n’étais plus trop sûre de savoir ce qu’il se passait dans son esprit. Il n’avait pas tort d’une certaine manière, j’avais pris la confiance d’une façon que je ne me serais jamais permise au Paradis. Moi qui lui avais toujours tout passé, cette fois je n’avais pas envie de courber l’échine face à lui. J’aimais pourtant ça habituellement. Le reste passait, j’étais habituée aux élans de colère d’Adam, pourtant une phrase me blessa réellement "je me trouverais une nouvelle lieutenante en un claquement de doigts". Touchée. Je sentis mes yeux me piquer, ma gorge se serrer, mais il était hors de question que je laisse couler ne serait-ce qu’une seule larme. Je me mis à serrer d’autant plus les poings jusqu’à blanchir mes phalanges, jusqu’à enfoncer mes ongles dans mes pommes blessant ma peau. Jerry subit alors ma mauvaise humeur pendant ce long moment. Il tenta de briser la glace avec sa maladresse habituelle.
- Eh beh, pas commode ce gars, un ex à toi? - La ferme Jerry.
Ce fut assez plaisant de l’envoyer péter pour me concentrer sur mon portable, pour insulter quelques déchets sur les réseaux. Ca plus mon insulte envers Jerry, ma colère se calma un peu. Comme quoi, insulter quelque crack-whore ça ne faisait pas de mal de temps à autre. J’avais bien évidemment entendu la guitare et avais compris qui jouait, reconnaissant sa chanson, cet air que nous avions si souvent fredonné ensemble.
Lorsque je revins enfin à lui, il était assis dans sa cellule, accroché à sa guitare, le regard vide tel une âme en peine. Cette canette était un drapeau blanc, une manière de lui dire "on fait la paix?" Pourtant je n’étais pas encore totalement calme et je voyais bien qu’il était encore boudeur. Je lui souris à nouveau, répondant simplement avec plus de douceur que précédemment.
- Évidemment, tu es Adam.
Oui il était Adam et c’était bien pour ça qu’il était encore là, que je l’avais considéré suffisamment pour ressentir le besoin de me venger de son manque de considération. Lorsqu’il commença à parler, qu’il admit avoir "peut-être" merdé, je ne pus qu’hausser un sourcil et le regarder incrédule. Il sembla comprendre le "Comment ça 'peut-etre'?" et continua sa phrase. C’est cette suite, ces mots suivants qui passèrent l’éponge sur l’ardoise de reproches que j’avais à lui faire. Adam, s’excusait vraiment ? Je le regardai, incrédule capable simplement de battre des cils. Je me blindais de nouveau, reprenant un peu de contenance pour ne pas le mettre mal à l’aise et surtout ne pas lui montrer qu’il m’avait bel et bien blessée.
- T’es allé loin? Peut-être, c’est oublié en tout cas. Je me permis cependant de croiser les bras avec fermeté en étant pour autant bien plus douce que précédemment. - C’est le seul point sur lequel t’as merdé, tu es sûr?
There's gotta be a reason that I'm here on Earth. Gotta be a reason for the dust and the dirt. The changing of the seasons never changed my hurt. If we're going down together, better take another hit.
☾☾ Pendant une heure, Adam avait laissé s'enchaîner les accords de guitare, exprimant par la musique la moindre émotion qui le traversait, qu'elle soit fugace ou encore contradictoire. Il serait mentir de dire qu'il n'avait pas tendu l'oreille au moment de jouer 'Hell Forever' (leur chanson), dans l'espoir d'entendre Lute en fredonner la mélodie. Ce qui n'arriva pas et le déprima un peu plus. S'il s'était calmé de son coup de sang, il ne pouvait empêcher quelques accords rageurs de continuer d'attiser les cendres de sa rancune. Il n'en revenait toujours pas de ce que venait de lui faire Lute. À LUI, son supérieur. Elle se prenait pour qui, putain ? Les meufs, franchement. D'abord Lilith, ensuite, Eve, et maintenant Lute. Toutes pareils ! Tu leurs donnes un petit peu trop d'attention et elles ne se sentent plus pissé ! Oui, il venait de mettre mentalement ces trois noms sur le même plan. Et non, il ne réalisait pas encore ce que cela sous-entendait. Il était trop occupé à accumuler les prochaines piques verbales qu'il pourrait lui balancer si elle n'osait pas se repointer immédiatement devant lui. Le Premier Homme savait que sa dernière réplique avait particulièrement fait mouche et il se sentait capable de trouver largement pire. Bizarrement, il ne ressentit pas la joie mauvaise qu'il éprouvait habituellement quand il trouvait comment bien rabaisser l'autre. Au contraire, il ressentait une angoisse sourde qu'il peinait à étouffer avec ses pensées boudeuses. Il était peut-être allé trop loin, non ? Une pensée qui était automatiquement chassée par un sursaut d'orgueil. Lui-même étouffé tout aussi rapidement par un nouvel élan de déprime... Et ainsi de suite.
En une heure, l'ancien ange avait eu largement le temps de passer par toutes sortes d'émotions, le plus souvent contradictoires, transformant sa prestation musicale en véritable montagne russe de rythme et qui le laissa en bout de course aussi épuisé qu'amer. Pourtant, il continua à jouer, même si chaque accord le laissait un peu plus en vrac. Mieux valait ça que de rester seul avec ses pensées... Ou, pire, spéculer sur ce qui allait arriver ensuite.
L'enchaînement des notes diminua, presque inconsciemment, en entendant un bruit de pas, avant de totalement s'arrêter au moment où Lute se stoppa devant sa cellule. Intérieurement, il se maudissait de sa réaction. Il aurait voulu se murer dans son attitude renfrognée. Ne pas s'arrêter de jouer, ne pas lever la tête à son arrivée, ne pas accueillir cette cannette tendue comme un putain de drapeau blanc inespéré. Il essaya de rattraper le coup avec une bravade. Malgré cela, il ne put empêcher un merci de franchir ses lèvres en bout de course, lui qui avait pourtant l'habitude de répondre à ce genre de geste par de l'insouciance ou encore, plus souvent, par de l'ingratitude. Elle lui répondit par un sourire et une confirmation de qui il était.
"Putain que oui !" Réagit-il avec un sourire éclatant, comme si Lute venait de lui faire le plus beau cadeau du monde en lui rappelant son nom. Ce qui n'était pas si éloigné de la vérité. En-dehors du type de la télévision, toutes les personnes qu'il avait croisées jusqu'ici en avait eu rien à foutre de son nom et de ce qu'il représentait. "Et tu as intérêt à ne jamais l'oublier." Il avait voulu donner à sa phrase des intonations d'ordre, lourd d'une menace sous-jacente, mais, à ses oreilles, sa bravade avait plutôt des airs de supplique. Si on lui posait la question, il mettrait cela sur sa voix enrouée par sa crise colérique de tout à l'heure. "Toi et toute cette putain d'île !" Relança-t-il, plus rageur, pour se rattraper. Adam se tourna pour retourner à sa place, cachant la grimace qui lui tordit les lèvres.
Il posa sa guitare à côté de lui, au lieu de la faire disparaître, histoire de la garder à portée de main, et but une gorgée de sa canette. En partie désaltéré, il fit un énorme effort pour rompre le silence. Pas avec n'importe quoi, avec des excuses. Son ego le poussa à glisser un 'peut-être', mais se ravisa assez vite devant le haussement de sourcil de Lute. Ok, il voulait bien admettre avoir merdé. Il voulait même prononcer le mot 'désolé'. Sans tentative de noyer le poisson ou sans la moindre fanfaronnade. Chose plus que rarissime. Pas parce qu'il n'avait jamais fait d'erreur, mais, plutôt parce qu'il était du genre à ne jamais les admettre, quitte à s'enfoncer encore plus dans la merde au passage. Ce qu'il venait de faire, il ne l'aurait pas fait auprès de n'importe qui. En apercevant la réaction de Lute, un rire amer s'échappa de ses lèvres. L'époque où il pouvait déclarer sans sourciller qu'il n'avait jamais commis la moindre erreur dans toute sa putain de vie lui semblait beaucoup trop lointaine à son goût. "Tu m'arrêtes. Je m'excuse. Toute cette putain de journée à des airs de Fin du Monde, non ?" Ironisa-t-il. Une manière de masquer son soulagement face à la réponse de l'exorciste, qui semblait accepter ses excuses.
Il aurait aimé tout raconter à sa lieutenante, la moindre de ses errances sur cette île pourrie, le moindre revers de fortune. Si une seule personne dans tout l'Univers pouvait comprendre ce qu'il avait traversé, ça ne pouvait être qu'elle, pas vrai ? Et, paradoxalement, c'est parce qu'il s'agissait d'elle qu'Adam se refusait à faire de tels aveux. Il ne voulait pas avouer sa faiblesse. Il ne DEVAIT pas paraître faible devant elle. Même dans cette situation. Il en avait déjà un peu trop montré à son goût, avec le spectacle pitoyable qu'il avait dû lui offrir lorsqu'elle était venu lui tendre la cannette. Il devait gommer cette image, à tout prix.
C'est dans cet état d'esprit qu'il accueillit la deuxième question de sa lieutenante. Il osa enfin regarder Lute droit dans les yeux et se décolla du mur. "C'est quoi cette putain de question piège ? Tu fais encore allusion à ce tapage nocturne à la con ?" Réagit-il, sur la défensive. Il trouvait toujours aussi absurde d'être arrêté pour ça, mais d'un autre côté, de quoi pouvait-il s'agir d'autres ?
En temps normal, il n'aurait pas cherché plus loin, se serait contenter de lancer une réplique nonchalante en laissant son interlocutrice combler les trous à sa place plutôt que de chercher véritablement la bonne réponse. Ici, malgré sa bravade, il avait un peu trop conscience de la situation précaire dans laquelle il se trouvait. Une mauvaise réponse pouvait signifier que Lute le laisse mariner une heure de plus dans ce trou ou, pire, qu'elle tourne les talons pour ne jamais revenir lui parler.
"C'est à cause de la dernière Extermination ?" Glissa-t-il avec une grimace, redoutant autant une réponse positive que négative. Il aurait préféré garder ce sujet sous le tapis. Lute voulait lancer l'attaque tout de suite après la découverte de l'ange décapité, tandis que lui avait avancé la date de six mois. C'était leur dernier désaccord en date non réglé, du moins, de son point de vue.
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Luella Cherub
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Mar 9 Avr 2024 - 19:44
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C'était étrange, comme si toute cette rage tournée contre Adam s'était petit à petit autodétruite. Il suffisait d'un drapeau blanc, d'un sincère sourire plein de fierté et j'étais à peu près calmée. Bon soit, le faire mariner pendant une heure m'avait grandement plu, il faut se l'admettre. Je ne pouvais m'empêcher de me dire qu'il tolérait cet affront parce que c'était moi et pas une autre Exorciste. Pourtant, j'étranglai rapidement cette pensée. Non, je n'étais pas si importante, enfin, pas pour lui, ce n'était qu'une histoire de hiérarchie tout ça. Je me contentais, en bon petit soldat, de hocher la tête. Non, jamais je ne pourrais oublier qui il était ou tout bonnement l'oublier lui. Ces trois mois me l'avait bien fait comprendre. Je ne pouvais pas mettre de mots pour expliquer ça. Enfin, si, j'aurais pu en mettre s'il n'y avait pas eu un solide mur pour cacher tout ça nommé "le déni". Parce que je mettais tout sur le compte du respect que j'éprouvais pour lui, de cette habitude que j'avais eu de toujours le voir dans les parages, mais il me semblait pas possible qu'il soit important pour d'autres raisons que l'évidence: il était mon supérieur.
Au moins, cette journée, aussi horrible fut-elle, semblait prendre un tournant un peu plus positif. Adam hurlait de nouveau, mais ce n'était pas des insultes, c'était simplement de la joie et de la fierté. C'était étrangement à la fois similaire et différent de ce à quoi j'étais habituée et ça me surpris sans que je puisse dire pourquoi.
- Peut-être, au moins ce n'est pas la pire journée de ces 74 derniers jours. Il faut relativiser.
Non, la pire avait été la première. La plus difficile à encaisser. J'avais passé des heures immobiles à attendre que Sera me ramène chez nous et surtout à attendre que mon corps veuille bien coopérer. Mon bras gauche était certes de retour, mais mes jambes elles étaient incapables de bouger. J'étais figée, tout mes muscles n'étaient que douleur. J'avais dû attendre plusieurs heures avant de pouvoir encaisser réellement le choc et me relever. Tout ça pour finir à moitié renversée par une voiture et devant un abruti qui m'avait filé de la tune que j'avais évidemment refusant, ayant presque envie de lui faire bouffer.
Je n'en avais en réalité rien à foutre de ce tapage nocturne à la con, mais n'avait pas plus envie que ça de débattre sur quelles avaient été mes réelles intentions. Surtout, comment pourrais-je lui expliquer? Je restait donc là, sans rien dire à le regarder assis dans sa cellule. A cause de la dernière Extermination? Il plaisantait là? Peut-être bien oui. Peut-être que le voir mourir sous mes yeux, de ne pouvoir aller vers lui mais arrivée plutôt ici avec mon désespoir pour seule compagnie pouvait y jouer oui. Et peut-être bien que voir qu'il était vivant, qu'il n'avait pas chercher à me retrouver me mettait hors de moi. Peut-être aussi que ce concert, cette pouffiasse à son bras et son sourire m'horripilaient oui. Mais peut-être qu'en vrai, j'étais simplement en colère de voir qu'il pouvait très bien vivre sans moi et que cette idée me rendait d'autant plus malade. Cette pensée me fit à nouveau serrer les poings, mes ongles blessèrent ma peau un peu plus profondément, laissant perler de légère goutes de sang. Je ne laissais pourtant pas ma colère ou bien encore moins ma tristesse ce voir. Je me contentais de soupirer avant de répondre de douceur et de sympathie.
- Laisse tomber. Je suis contente de voir que tu as l'air d'aller bien, Sir.
Parce que oui, il en avait l'air. Il était vivant, c'était déjà une chance énorme. Passer tout ce temps sans lui, tout ce temps à simplement chercher un moyen de faire ce deuil, ces 74 putains de jours m'avait paru être une épreuve infranchissable. Aussi loin que je pouvais m'en souvenir, le premier homme m'avait toujours inspiré un profond respect voir même une certaine admiration. Faire partie des Exorciste était une fierté, mais devenir le bras droit d'Adam en était une bien plus grande. Je ressentais plus que de la loyauté ou de l'estime pour lui, c'était de la dévotion. Il était mon supérieur et d'une certaine manière mon ami, il comptait énormément pour moi, tout comme son avis et son jugement.
Notre monde, le Paradis, les Exterminations, tout me manquait cruellement. Cette période de notre après vie ou tout semblait bien plus simple que maintenant. Pourtant, même si nous n'étions plus des Anges, si nous n'étions plus au Paradis, nous étions tout de même toujours à peu près les mêmes. Il était Adam, Le premier homme, mon supérieur et j'étais Lute, sa lieutenante cheffe des Exorcistes. Quelque part, c'était quelque chose qu'on ne pourrait jamais nous enlever et surtout, que je ferais en sorte de ne pas perdre... Même si mettre en cellule son chef n'est pas la meilleure idée qui soit.
There's gotta be a reason that I'm here on Earth. Gotta be a reason for the dust and the dirt. The changing of the seasons never changed my hurt. If we're going down together, better take another hit.
☾☾ Adam serra un peu plus sa prise autour de sa cannette, assez pour obtenir un petit bruit de métal plissé sans pour autant l'écraser ou la rendre inutilisable, juste ce qu'il fallait pour manifester son agacement. Pas la pire journée de ces 74 derniers jours ? Relativiser ? Facile à dire quand on se trouvait de l'autre côté de ces putains de barreaux ! Alors, oui, il pouvait se dire que la situation pouvait être pire, qu'au moins, il avait survécu et, qu'au milieu de tout ce bordel, ils avaient réussi à se retrouver. D'autre n'avait pas eu cette chance (il était bien placé pour le savoir, puisqu'il avait exploité cette détresse de nombreuses fois le premier mois de son arrivée ici). Il devait admettre que de revoir Lute restait réconfortant, malgré la mauvaise surprise de son arrestation. Sauf qu'Adam ne voulait pas se montrer raisonnable, relativiser ou n'importe quelle autre connerie du même genre digne d'un fortune cookie. Merde, il avait le droit d'être, sinon complètement en rogne, au minimum, un peu boudeur, non ? Il marinait dans cette cellule depuis une heure entière !
"Mouais, parle pas trop vite, la journée n'est pas encore finie." Répondit-il avec une moue boudeuse. Il haussa les épaules avec un sourire sardonique. "Il pourrait encore avoir une attaque de lapins cannibales ou une invasion de sauterelles, qui sait ? On est plus à une bizarrerie près dans ce putain de purgatoire." Ajouta-t-il en une nouvelle tentative de détendre l'atmosphère. Il voulait garder l'illusion que, malgré la situation, il avait le contrôle, chasser par l'humour toute allusion sous-entendrait que la suite (et sa libération) dépendait uniquement du bon vouloir de sa lieutenante. Car si son masque de fierté volait en éclats, que lui resterait-il ? Il ne tenait pas vraiment à le savoir. Il en avait déjà trop montré à son goût, allant jusqu'à lui faire des putains d'excuses ! Un truc si rare que Lute serait légitimement en droit de s'en vanter pendant le reste de leur éternité à leur retour au Paradis. Pourtant, il était toujours en cellule. Elle n'avait pas fait le moindre geste indiquant qu'elle comptait le libérer. Au contraire, elle semblait vouloir enfoncer le clou en lui demandant où il avait merdé d'autres.
Il espérait vraiment que ce n'était pas encore à cause de ce tapage nocturne à la con. Parce qu'il était hors de question qu'il regrette ce concert. C'était la meilleure chose qu'il lui soit arrivé durant ces 74 putains de derniers jours ! Et c'est ce qui avait permis de se retrouver. Ça ne pouvait pas être une raison aussi conne qui la mettrait autant en rogne. Lute garda le silence. Il interpréta cela comme un 'cherche encore' . En temps normal, il n'aurait même pas pris la peine de chercher et se serait contenté d'exprimer son agacement. D'un autre côté, il ne tenait pas vraiment à mariner une autre heure dans ce trou. Elle avait dit quoi, déjà ? Toute action entraîne des conséquences ? Ou un truc du genre. Le dernier conflit non-résolu qui lui venait à l'esprit était la dernière Extermination. Lorsqu'il évoqua ce point, tout dans l'attitude du Premier Homme montrait qu'il ne voulait pas mettre ce sujet sur le tapis. Pourtant, lorsque Lute lui lâcha un 'laisse tomber' avec un soupir, il ne ressentit aucun soulagement. Pire, il se surprit à éprouver un pincement au cœur en l'entendant de nouveau l'appeler 'Sir'. Comme si ce retour au statu quo tant espéré n'était pas aussi réconfortant que prévu.
Et, puis, surtout, elle avait encore fait cette putain de réflexion sur le fait qu'il avait l'air d'aller bien. Adam ouvrit la bouche, grimaça, avant de la fermer aussi sec. Il voulait hurler, tout lui dire, laisser exploser son amertume, mais, il étouffa tout cela dans un sourire sans joie. Tout simplement parce qu'il n'était pas certain de pouvoir assumer la suite si jamais il cédait de nouveau à sa colère. "Toi, par contre, faudrait faire quelque chose pour ta main." Signala-t-il avec un mouvement de menton en direction de la légère blessure qu'elle s'était faite à force de serrer les poings. L'ancien ange leva un sourcil et affichait une mine sérieuse qu'on ne lui voyait que rarement, l'air de dire : tu pensais vraiment arriver à me cacher ça ? Je te connais par coeur. Ce qui ne manquait pas d'ironie, puisqu'il semblait rester totalement aveugle aux raisons ayant conduit à la dite blessure. Mais Adam pouvait se montrer ainsi, parfois. Doué pour remarquer des petits détails tout en arrivant à ignorer les évidences dérangeantes. Remarquer une blessure physique était bien plus simple que de parler sentiments. Cela ne nécessitait pas spécialement de prendre un risque ou de s'ouvrir à l'autre. "Et il manque quand même quelques galons à cet uniforme. Enfin, j'ai aucune putain d'idée de comment s'affiche les grades ici, mais, le défi tient toujours." Ajouta-t-il avec nonchalance.
Il posa sa cannette et ramena sa guitare vers lui pour entamer les premiers accords de Comfortably Numb. Le choix de la chanson avait été inconscient, juste histoire de combler un peu le silence ou plutôt de masquer une angoisse naissante planant sur la suite de cette conversation. "Doooonc... C'est quoi la suite du programme, danger tits ?" Glissa-t-il en baissant obstinément la tête sur sa guitare, se donnant l'air d'être concentré sur ce qu'il faisait. S'il ne regardait pas Lute, il pouvait faire passer sa question pour de la simple curiosité nonchalante et non un aveu d'incertitude ou de faiblesse. "Caution ? Coup de téléphone ? Nuit au cachot ?" Commença-t-il à énumérer, s'évertuant à garder sa plus grande crainte pour lui. Le plus effrayant en cet instant n'était pas l'idée de moisir une nuit ou même plusieurs jours ici. Non, ça, c'était ennuyant, frustrant, mais, il pouvait composer avec. Ce qui l'angoissait véritablement était le moment juste après avoir franchi les portes de cette cellule. Lute était en rogne, et semblait très bien s'acclimater à sa nouvelle vie (du moins, c'est l'image qu'il s'en faisait). Et si elle lui annonçait qu'ils allaient chacun repartir de leur côté, désormais ? Il s'arrêta de jouer sur une fausse note à cette pensée. Adam déposa sa guitare et se leva en feintant de s'étirer, ensuite, il s'approcha des barreaux, s'appuyant dessus en arrivant au niveau de Lute. Il regretta son ancienne carrure, qui lui aurait permis de la dominer totalement par sa taille. Ici, bien qu'il dépassât l'exorciste d'une demi-tête, il devait bien admettre, que hélas, l'effet n'était pas du tout le même. "Et ne me lâche pas que ça ne dépend pas de toi. J'te croirais pas." En disant cela, il fit de son mieux pour gommer la grimace d'incertitude qui menaçait de tordre ses lèvres. Il s'appuya un peu plus contre les barreaux, remplaçant sa grimace par un sourire enjôleur. "Come on, Lute. Je me suis excusé, tu veux quoi de plus ? Que je te supplie ?"
CODAGE PAR AMATIS
I roar! And you cry! I'm the reason you run and hide! You better leave your hopes behind, no one's gonna stop me! You won't defeat my kind. A predator of my size. You better hope you're out of sight or you're doomed to be my victim. You can watch as I rise! I will claim what is mine. I'm a literal monster !
Luella Cherub
▿ Ton univers : Hazbin Hotel
▿ Date de naissance : 05/04/1992
▿ Age : 32
▿ Métier : Inspectrice de police
▿ Quartier : Lockwood Hill
▿ Côté cœur :
I'll promise you you're all I see, I'll never leave
So you can drag me through hell
If it meant I could hold your hand
I will follow you
And you can throw me to the flames
I will follow you
You'll never takes us alive
We swore that death will do us part
They'll call our crimes a work of art
We'll live like spoiled royalty, lovers and partners, partners in crime
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
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▿ Régénération
▿ Épée angélique
▿ Immortalité
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Everything sucks. Ok, not everything, day by day it looks better now
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Dim 21 Avr 2024 - 15:19
I'm gonna make you wish that you'd stayed dead
- Encore une invasion de sauterelles ? Ce serait un manque d'originalité de la part de Dieu.
J'aurais pu dire que si, la journée toucherait bientôt à son terme, mais je n'avais pas envie d'être si douce/mielleuse. Alors je m'étais contentée de répondre à sa blague. Je savais déjà qu'il allait grincer des dents en entendant parler de cet être divin qui nous avait plongé dans une sacré merde. Je n'étais qu'une ange parmi tant d'autres, mais pourquoi faire subir ça à Adam ? C'est Adam, merde. J'avais beau être vexée, lui en vouloir, tout ce que vous voulez, voir qu'il était lui aussi dans cette situation m'exaspérait grandement. Pourtant je ne pouvais ne pas penser à ce concert qu'il avait donné plus tôt. S'il pouvait jouer, c'était qu'il n'était pas en si mauvais état que ça. De même, s'il n'avait pas cherché à me retrouvait, n'était-ce pas une preuve qu'il n'avait plus besoin de moi ? D'une certaine manière, peut-être. Je n'avais jamais réellement eu besoin de lui, alors pourquoi est-ce que ça me faisait si mal ? Parce que j'avais ma fierté mal placée et mon égo qui ne pouvait supporter de tenir à quelqu'un plus que ce que cette personne m'estimait.
J'avais fini par baisser les bras, j'avais eu des excuses pour ses paroles, c'était un début et je ne pouvais pas forcer pour en avoir plus. Parce qu'il était déjà rare qu'Adam s'excuse, si j'en demandais encore plus, je franchirais probablement une ligne à ne pas franchir. J'avais simplement espéré qu'il s'aperçoive de ce qui m'avait vraiment contrarié. J'aurais préféré qu'il le voit pour ne pas avoir à dire réellement ce que j'avais en tête, pour ne pas être forcée de mettre des mots sur ce que je ressentais. Je lui en voulais d'avoir continuer sa vie sans moi, de me donner cette impression de vouloir quelque chose que je ne pouvais pas avoir sans pour autant savoir ce que je voulais. C'était bien ça le pire. J'aurais pu, dès ce moment là comprendre que c'était parce que j'avais perdu celui qui comptait le plus pour moi -bien plus que Dieu- et que voir qu'il ne tenait pas autant à sa lieutenante, fidèle et loyale me faisait mal. Mais il aurait fallut que je regarde au fond de moi, que je fasse une introspection et que je me rende compte que peut-être que ma dévotion n'était pas seulement envers le chef, envers la figure religieuse mais aussi envers l'homme, envers l'individus et la personne qu'il était.
Je ne vis pas que j'avais touché un point sensible, encore, en lui faisant remarquer qu'il avait l'air d'aller bien. Parce que j'ignorais complètement ce qu'il avait pu traverser et que je me concentrais, égoïstement pour une fois, sur ce que je ressentais et l'impression que j'en avais. Ce n'était pas mon genre de penser à moi avant de penser à ce que pourrait penser mon chef. Pourtant, en pensant qu'il n'avait eu aucune pensée pour moi, c'était naturel pour moi de me recentrer sur moi-même. Il me coupa de mes divagations, réduisant en miette ces idées toxiques en remarquant ma blessure à la main. Je n'avais pas prêté attention à cette sensation légère de piqure et ce n'est que lorsqu'il me dit de faire quelque chose pour ma main que je regardais ma paume. Les entailles étaient légères, courbées comme de petits croissants de lune. Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre de quoi il s'agissait. Je mis rapidement la main derrière le dos, comme un enfant pris en flagrant délits qui s'obstinerait tout de même à mentir.
- C'est rien.
Je n'étais pas à l'aise avec l'idée qu'il ait remarqué quelque chose d'aussi discret me sentant tout à coup observée. Je savais que cette réponses ne lui suffirait pas, ce que son ton et surtout cet air sérieux voulait dire. Alors, doucement, je remis ma main le long de mon corps. Je n'aimais pas qu'il puisse remarquer quelque chose d'aussi insignifiant, qu'il soit aussi perspicace tout en me demandant pourquoi il agissait ainsi dans cette situation où il n'avait clairement pas l'avantage.
- Bien. Je m'en occuperais.
J'avais repris le contrôle de mes émotions, du moins en apparence, laissant la nonchalance et la lassitude prendre le dessus. Ce n'était pas vraiment ce que cette remarque avait provoqué chez moi, mais c'était la seule émotion que je voulais qu'il voit. Parce qu'il était hors de question qu'il se fasse des idées sur ce que je pouvais bien ressentir à son égard. Un léger rire jaune m'échappa alors qu'il parlait de mes grades. Les yeux brillants, je ne pus que prendre le défi au sérieux.
- Il semblerait qu'ici je sois trop jeune dans le métier pour prétendre à un grade plus élevé pour l'instant. Apparemment, ils attendent que je fasse dans la charité, ils m'ont collés un sacré cas comme coéquipiers. Une fois que j'aurais changé de partenaire, laisse moi un mois et je serais au dessus de tous ces glandeurs.
J'avais failli ajouter que j'aurais préféré être sa partenaire ou alors être sous ses ordres pour ne plus avoir à supporter Jerry. Pourtant, je sentais que ce n'était pas le lieu pour amorcer cette idée, encore mois le moment pour lui montrer qu'il pouvait m'avoir manqué. A la place, je le regardais s'avoir sur le banc inconfortable de sa cellule. Je ne connaissais pas les accords qu'ils jouaient, mais c'était préférable. Au moins je n'avais pas Hell's forever qui martelais mon coeur. L'utilisation de mon surnom, qui pouvait parfois m'exaspérait, me fit sourire. Pourtant, j'étais incapable de lui répondre.
Malgré la colère que j'avais ressenti à son égard et cette rancœur qui était toujours présente, j'étais tout de même contente d'avoir franchi le seuil de cette usine. Je ne savais pas encore comment il allait géré la suite des événements, mais je savais que, de mon côté, je comptais le laisser sortir. J'avais l'espoir que nous ne soyons plus séparés comme ces horribles treize dernières semaines. Mon appartement n'était pas bien grand, mais il avait la mérite d'avoir trois pièces -salon chambre et salle d'eau-, c'était tout ce que j'avais pu me permettre de prendre. Pour moi toute seule, c'était largement suffisant alors s'il y avait de la place pour une personne, pourquoi pas pour deux ? Ce n'était peut-être pas le sujet à abordé là maintenant, je tirais des plans sur la comète -ou alors pensait à l'avenir pour oublier le présent et surtout le passé-.
J'avais, visiblement, mis trop de temps à lui répondre puisqu'il s'était approché pour se coller aux barreaux. J'aurais dû garder une distance de sécurité parce qu'il était bien trop près. Je ne sus quoi faire, le regardant simplement avoir cette attitude qui m'horripilait. Cette manière de penser que par un sourire toutes les filles allaient tomber sous son charme. Ce qui m'agaçait le plus, c'était vraiment qu'elles tombaient comme des mouches ces salopes. Je le regardais, perdant légèrement mes moyens. Il me suffit de l'entendre parler de me supplier pour que je me gifle mentalement.
- En effet, ça dépend de moi. Si tu arrêtes ton numéro de charmes, je te laisse sortir. Tu sais très bien que ça ne marche pas sur moi.
Je me mis à rouler des yeux et passa la clef dans la serrure pour libérer le premier homme. Bien, le moment qui me faisait le plus peur était arrivé, j'allais être fixer.
- Je crois que tu as des choses à me raconter. Je connais un endroit plus sympa, si tu veux bien me suivre.
Je ne me voyais pas l'inviter à venir chez moi en le formulant telle quelle. Je savais comment il aurait pu réagir et ce n'était pas vraiment le genre de conversation que je voulais avoir avec lui. J'ouvris la porte en grand avec un sourire camouflant l'angoisse qui s'était emparée de moi. S'il refusait, je l'aurais simplement bien mérité.
There's gotta be a reason that I'm here on Earth. Gotta be a reason for the dust and the dirt. The changing of the seasons never changed my hurt. If we're going down together, better take another hit.
☾☾ Adam réprima un grognement boudeur. Dieu était le dernier nom qu'il avait envie d'entendre dans sa situation. Il en voulait déjà suffisamment à Sera de ne pas se bouger pour venir les chercher, il n'avait pas besoin de réaliser, en plus de tout ça, qu'elle n'était pas la seule à potentiellement pouvoir agir sans pour autant ne rien faire pour les ramener chez eux. Il se demanda si Lute n'avait pas fait exprès d'évoquer le nom du Créateur, en sachant qu'à quel point cela l'agacerait, mais se ravisa assez vite. Il ne voulait pas commencer à douter du moindre fait et geste de l'exorciste. Il voulait croire qu'après le geste de paix effectué des deux côtés, les choses étaient redevenus comme avant entre eux, et surtout d'étouffer le plus possible le pincement au cœur aussi surprenant qu'étrange que cette idée lui procurait sur l'instant.
"Techniquement, ça sera mon deuxième exil, alors, l'originalité..." Ironisa-t-il en essayant de se donner une nonchalance qu'il était loin d'avoir. Comme si le fait d'avoir été chassé du Jardin d'Eden à cause de Lucifer n'était pas quelque chose qui lui nouait encore les tripes de rancunes, même après tant de siècles. "Au moins, cette fois-ci, il y a un semblant de civilisation. Parce que, clairement, toute la partie 'C’est dans la peine que tu tireras ta nourriture, tous les jours de ta vie', je refuse de me la taper une deuxième fois, merci, mais non merci." Concéda-t-il de mauvaise grâce. Qu'il puisse cité un passage biblique au mot près n'avait rien d'étonnant. Il aimait pouvoir se vanter de tout ce qu'il avait accompli pour l'Humanité, citation à l'appui.
Il pouvait concéder, avec énormément de réticence tout de même, que cette île maudite n'était pas pire que la Terre dans les premiers jours de sa Création. Parce que cela lui évitait de réagir à la remarque de sa lieutenante, qui osait lui dire qu'il allait bien. Non, il n'allait pas bien, mais, s'il osait l'admettre, même sous la forme d'une remarque moqueuse, il savait qu'il ne s'arrêterait pas là, qu'il lui aurait tout déballer sur le désastre qu'avait été sa vie durant ces 74 jours. Or, il préférait tout simplement crever une deuxième fois que de faire un tel aveu. Il avait déjà beaucoup trop montrer à son goût en termes de faiblesse, notamment avec ses excuses. Tout avouer au risque de recevoir déception ou, pire, de la pitié ? Non. Jamais. En aucune façon.
Heureusement, la blessure de sa lieutenante lui offrit une occasion de faire dériver la conversation sur un sujet plus factuel. Le premier réflexe de Lute fut de cacher la blessure. Adam fronça les sourcils de désapprobation. Son expression passa de sérieuse à sévère. "Non, ce n'est pas rien." Soudain, il n'était plus le gars paumé croupissant en cellule pour tapage nocturne, il était redevenu le chef des armées angéliques, n'acceptant pas qu'une de ses exorcistes lui mentent sur son état. Et encore, la situation restait inédite... Adam n'avait jamais dû se soucier des blessures de ces soldates. Avant cette histoire d'ange retrouvé décapité, il les avait cru aussi invincibles que lui. La dernière bataille lui avait lourdement prouvé le contraire en ce qui le concernait. Sans parler de cette maudite lune rouge. La blessure de Lute, aussi secondaire soit-elle, la dérangeait autant que s'il s'agissait de sa propre main, car il lui rappelait que leurs sangs avaient perdu leurs belles couleurs dorées et les avantages qui allaient avec cette modification sacrée. La confirmation qu'ils étaient bien redevenu des simples mortels. C'était... Dérangeant. Il se surprit à en vouloir doublement à Sera pour avoir puni Lute de cette façon tout en ressentant un certain soulagement égoïste de ne pas être le seul ange à devoir subir les affres de la mortalité retrouvée.
Finalement, Lute arrêta de cacher sa main, la ramenant le long du corps en promettant de s'en occuper. Le sourire revint sur le visage d'Adam qui se contenta d'un hochement de tête en guise de réponse. Il glissa une remarque sur le grade, tout en rappelant le défi lancé plus tôt, comme un signe que le moment de sévérité était passé. Le Premier Homme se détendit un peu plus en voyant l'éclat brillant dans les yeux de son interlocutrice. Il était rassurant de constater qu'elle n'avait pas tellement changé pendant son absence, qu'il pouvait encore prédire ces réactions jusqu'à un certain point. Elle allait relever le défi, et, ainsi, il n'aurait pas à faire l'aveu de son agacement de la savoir sous les ordres d'un autre que lui. Agacement n'était pas tout à faire le mot juste, mais, il se refusait d'utiliser un autre mot et certainement pas celui nommé 'jalousie'.
"Trop jeune, sérieux ? Ils en sont à juger sur l'âge physique, ici ? Quelle bande de baltringues !" Rigola-t-il. On pouvait reprocher beaucoup des choses à Adam, mais, en ce qui concernait le choix de ses exorcistes, il avait toujours privilégié les compétences au-delà de toute autre considération. "Pour le coéquipier lourdingue, le jour où tu en auras marre de lui... Eh bien, les accidents, ça arrive. Je dis ça, je dis rien." Dit-il sur un ton innocent dont la fausseté se révélait assez facilement grâce à son air de conspirateur. Là encore, sa suggestion était suffisamment ambigu pour laisser le doute sur le fait qu'il s'agissait d'une proposition pour qu'il s'en charge à sa place ou une autorisation de passer à l'acte. Tout comme il restait vague sur la nature de l'accident, s'il devait être mortel ou non. En-tout-cas, son sourire s'agrandit en s'accompagnant d'un hochement de tête approbateur lorsque Lute déclara que dans un mois, elle serait au-dessus de tous ces glandeurs. Il n'en attendait pas moins d'elle.
Adam sentait bien qu'il s'agissait du dernier sujet 'léger' de cette conversation. La question de l'après planait un peu plus au-dessus d'eux. Il avait posé sa cannette (qu'il avait légèrement écrasé en contenant sa colère) et recommencer à jouer Il essaya d'évoquer les possibilités qui l'attendait avec un air faussement décontracté, comme s'il parlait de la pluie et du beau temps au lieu de sa potentielle libération. Au moins, cette fois, elle avait souri à son surnom. L'ancien ange s'accrocha à ce détail et poussa sa chance un peu plus loin en se levant pour s'approcher des barreaux. Il n'était concentré que sur une seule chose : donner l'illusion que, malgré le fait de se trouver du mauvais côté des barreaux, il avait le contrôle. Laisser penser le contraire reviendrait à reconnaître qu'il avait menti durant son coup de colère et que la seule personne susceptible de payer la caution évoquée ou qu'il aurait pu appeler à l'aide de ce fameux coup de téléphone se trouvait déjà devant lui. Il n'avait personne en dehors de Lute. Au point qu'il préférait largement l'éventualité de passer la nuit ici que la perspective d'être relâché et renvoyer à sa vie. Mais, ça, il n'était pas prêt de faire ce genre d'aveu. Il avait sa fierté.
Il préféra largement jouer la carte du 'numéro de charme', qui était devenu tout autant sa zone de confort que les commentaires lourds de sous-entendus. En restant dans ce rôle, il pouvait passer toutes ses craintes pour de l'humour, prétendre que l'éventualité de formuler une supplique était de l'ironie et rien d'autre. Il pouvait composer avec l'agacement de Lute parce qu'il en faisait 'trop'. Moins avec l'idée qu'elle puisse lui en vouloir pour une raison qui lui demanderait de se remettre en question. Adam s'écarta avec une expression amusée sur le visage et en levant les mains comme en signe de paix ou d'apaisement. "Très bien. Je serais sage, promis." Et il alla jusqu'à mimer de tracer une croix au niveau du coeur, comme le ferait un gamin qui prêterait serment. Une nouvelle exagération destinée à camoufler que le dit coeur avait manqué un battement durant le bref moment séparant l'ouverture de sa cellule et celui où elle l'invita à poursuivre la conversation ailleurs.
Le 'des choses à me raconter' l'empêchait d'être totalement heureux de sa libération. Adam piétina un instant sur le seuil de sa cellule, avant qu'un sursaut d'orgueil ne le rattrape et ne le décide à s'avancer. Il fit disparaître sa guitare angélique, enfonça les mains dans ses poches et leva légèrement le menton pour compléter son attitude bravache. Il était le putain de Premier Homme ! Où allait ce Monde pourri si le grand Adam commençait à s'inquiéter d'une vulgaire conversation avec sa lieutenante ?
"Un endroit plus sympa, hein ?" Il eut un demi-sourire, comme s'il voulait ajouter une remarque de son cru, avant de finalement se raviser avec un haussement d'épaules. "Ça me va." Il appuya sa parole d'un simplement mouvement de la tête, indiquant à Lute qu'il était prêt à la suivre docilement. Il respecta sa promesse d'être 'sage' en sortant du commissariat sans esclandre, vantardise ou remarque acerbe. Pourtant, ce n'était pas l'envie de frimer qui lui manquait, surtout envers le collègue incompétent, mais, se serait dommage de cause du tort à Lute directement après lui avoir lancé le défi de grimper les échelons au plus vite, pas vrai ?
Il suivit Lute dans sa course pour choper le dernier bus (de quoi regretter amèrement l'absence de ses ailes) et, fouilla dans sa poche pour payer les deux trajets, sans vraiment réfléchir à l'incongruité de son geste, lui qui avait toujours eu l'habitude de se voir offrir tout. Il était bien trop occupé à chercher deux places libre pour se poser des questions sur son geste. Le bus démarra et l'ancien ange feignit de se plonger dans la contemplation du décor à travers la fenêtre. Un petit subterfuge qui lui permettait de chasser la centaine de questions qu'il aurait voulu poser à sa lieutenante. Des questions qu'il ne voulait surtout pas qu'elle lui pose en retour. Malgré tout, Adam détestait toujours autant le silence. Il prêta une vague attention à la musique passant en fond sonore dans le bus. Tandis qu'il cherchait un sujet de conversation moins 'minée', un jingle annonçant une émission rétro raisonnant, suivit des premières notes d'une chanson qu'Adam reconnut instantanément. Le Premier Homme se redressa sur son siège. "Ah ! Tu parles d'une coïncidence." Rigola-t-il. D'un mouvement de tête, il indiqua à Lute le haut-parleur le plus proche. "Paradise City. Guns N'Roses." L'informa-t-il, au cas où sa lieutenante n'aurait pas reconnu la mélodie. "Rétro, mon cul. Ce morceau date de... ça fait juste..." Il marmonna un rapide calcul. "Trente-sept ans. Mouais, d'accord. C'est peut-être un peu vieux." Concéda-t-il avec une moue. L'éventuel 'coup de vieux' qui aurait pu le traverser fut balayer lorsqu'arriva le refrain. Adam ne pouvait s'empêcher de le chantonner à voix basse, tout en tapant la mesure du pied. "♫♪Take me down to the Paradise City. Where the grass is green and the girls are pretty.♫♪" Arrivée à cette ligne chantée, il fit un clin d'oeil en direction de Lute, plus complice que dragueur. "♫♪Oh, Take me home.♫♪" Il lui était impossible de chanter cette partie sans que ce mot ne résonne de nostalgie. Malgré tout, il allait mieux, et, cette fois ce n'était pas une bonne humeur de façade. Il allait véritablement mieux parce qu'il venait de retrouver un petit bout de son Paradis aujourd'hui. Ça, il voulait bien l'admettre, même s'il nierait la signification qui se cachait derrière cette pensée.
Ils semblaient être arrivés à leur arrêt, et, avec cette annonce, le rattrapait toutes les craintes qu'il avait consciencieusement laissé à plus tard. Descendu du bus à la suite de Lute, le Premier Homme regarda les alentours, à la recherche d'un indice sur le lieu sympa évoqué plus tôt. Il fronça les sourcils en reconnaissant la zone résidentielle, avant que son visage ne s'éclaire d'une révélation accompagnée d'un sourire taquin. Adam profita du fait que Lute s'était arrêtée pour se glisser derrière elle et poser son menton sur le haut du crâne de sa lieutenante. Heureusement, il était encore assez grand pour faire ce geste qui lui était familier (à la différence que, sous son ancienne apparence, il devait se plier bien plus en avant pour le faire). "Par endroit sympa, j'imaginais un bar ou à un resto. Mais, toi, tu me ramènes carrément chez toi, en fait ? Tu ne perds pas de temps." Plaisanta-t-il. Avec un petit rire taquin, il recula et leva de nouveau les mains en signe de paix. "Je plaisante. Je plaisante. Allez, avoue que tu aurais été déçue si je n'avais pas fait un commentaire."
CODAGE PAR AMATIS
I roar! And you cry! I'm the reason you run and hide! You better leave your hopes behind, no one's gonna stop me! You won't defeat my kind. A predator of my size. You better hope you're out of sight or you're doomed to be my victim. You can watch as I rise! I will claim what is mine. I'm a literal monster !
Luella Cherub
▿ Ton univers : Hazbin Hotel
▿ Date de naissance : 05/04/1992
▿ Age : 32
▿ Métier : Inspectrice de police
▿ Quartier : Lockwood Hill
▿ Côté cœur :
I'll promise you you're all I see, I'll never leave
So you can drag me through hell
If it meant I could hold your hand
I will follow you
And you can throw me to the flames
I will follow you
You'll never takes us alive
We swore that death will do us part
They'll call our crimes a work of art
We'll live like spoiled royalty, lovers and partners, partners in crime
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Forme angélique
▿ Force décuplée
▿ Régénération
▿ Épée angélique
▿ Immortalité
▿ Autre(s) compte(s) : Juvia Lockser & Nick Scratch & Perséphone Rosi & Charlie Morningstar & Millie Knolastname & Eve Smith & Isabel S. Conklin
▿ Messages : 317
▿ Points : 890
▿ Date d'inscription : 12/03/2024
▿ Notes :
I'll always be an angel
Everything sucks. Ok, not everything, day by day it looks better now
Target N°1
Target N°2
Sam 1 Juin 2024 - 13:44
I'm gonna make you wish that you'd stayed dead
Je me mis à grincer des dents. Merde. Ce n'était pas ce que j'avais voulu dire. Pourtant, c'était effectivement son second exil. Cette fois, c'était différent, ce n'était pas juste lui et Eve livrés à eux-mêmes avec toute une terre à peupler. Il n'était pas seul ou encore moins avec cette sale traitresse. C'était évident que je serais là, j'avais toujours fait en sorte de l'être et ça n'allait pas s'arrêter. Je lui en voulais, je n'aimais vraiment pas ce que je ressentais, mais n'était-ce pas mon devoir de lieutenant que d'être présente pour lui? Bien que ça puisse m'attendre, il n'avait pas cette obligation il n'en avait réellement aucune envers moi. Ce n'était pas vraiment ce que je voulais, il était le premier Homme, on ne pouvait pas attendre une telle chose de lui. Tout ce que je voulais, c'était me débarrasser de cet envie, de ces sentiments parasites. J'étais plus son épée que son amie -ou plus- et il fallait que je m'y fasse. Les mains derrière mon dos, je ne dis rien de tout ce que je pensais me contentant d'énoncer des faits.
- Tu as pu y arriver la première fois, tu aurais réussis de nouveau. Tu es le putain de premier Homme non?
C'était une évidence, il était le premier de tous, le départ de l'humanité. Eve et Lilith n'étaient rien, simplement des renégates, des corps de tentation et d'envie mais surement pas de fidélité et loyauté. Même lorsque j'avais lu la Bible la première fois, j'avais été sidérer par leurs agissements. C'était justement cette foi, cette pieuté que j'avais toujours eu lorsque j'étais vivante qui m'avait conduite au Paradis. Ce n'était pas compliqué de gagner ses ailes, de faire les bons choix sans faire de conneries. C'était probablement de la paresse et d'autres pêchés qui les avaient empêché de s'envoler vers le ciel.
Il y avait eu une faille. Un simple moment qui avait duré aussi rapidement qu'il était parti. Un bref moment où il avait laissé tombé son masque et où j'avais pu voir un brin de compassion. Il semblait sérieux, bien trop inquiet pour une simple griffure. Alors je me risquais à regarder ma main, à voir ses légers traits qui aurait dû être doré, mais qui ne l'était plus. Je remis la main en question derrière mon dos tout en me retenant de ne pas serrer à nouveau les poings, risquant de ne rien faire d'autre que d'aggraver la situation. C'est son sourire satisfait qui m'aida à penser à autre chose. Nous n'étions peut-être plus des Anges, pourtant les choses étaient comme elles l'avaient toujours été... Non? Si on oubliait cette putain d'île, cette vie médiocre, l'absence de mes pouvoirs, cette impression d'avoir déchu, cette sensation que Sera nous regardait et devait bien se fendre la poire... Ouais, beaucoup de choses à ignorer en fait.
Je me mis à hausser les épaules. A vrai dire, je ne m'étais pas amusée à hurler haut et fort que j'étais un ange, que j'étais probablement plus vieille qu'eux tous réunis. Je n'avais pas envie de prendre cette peine, de perdre ce temps. Pourtant, l'entendre rire me détendait un peu. Je lui en voulais toujours, bien évidemment, mais ma colère était amoindri par chaque élément qui me rappelait ce que nous avions vécu. C'était pourtant aussi ce qui faisait que je lui en voulais. Je pensais avoir été la préférée celle sans qui les Exorcistes ne seraient pas les mêmes. Celle sans qui la vie au Paradis serait différente. L'idée de pouvoir faire disparaître Jerry était plaisante. Les cris et les effusions de sangs me manquaient. Il n'y avait que gémissement et pleure dans ce monde, mais ce n'était pas le délicieux désespoir de la torture, du meurtre, non c'était l'autre pétasse qui avait perdu son chihuahua. Je me retins de lui proposer notre check habituelle pour sceller cette proposer cette promesse silencieuse, mais je n'avais pas envie de lui offrir ce plaisir, pas encore.
L'entendre parler d'être "sage" était perturbant. Sérieusement, pouvait-il être autre chose que... lui ? Pouvait-il vraiment être sérieux et calme alors qu'il était du genre à saisir la moindre occasion pour faire dévier la conversation? Pourtant, j'étais la mieux placée pour savoir qu'il y avait une différence entre l'Ange qui s'endormait lors des réunions avec les Séraphins et le chef qui nous menaient raser le Cercle de l'Orgueil. C'était probablement la même chose là. Alors j'ouvris la cellule et lui fit signe de me suivre. Je n'avais pas envie que cette soirée se finissent là, qu'il prenne sa route et moi la mienne. Ma plus grosse crainte était pour cet "après", la peur de ne plus jamais le revoir alors que l'on venait de se retrouver. J'avais donc proposer qu'il me suive, je n'avais pas envie de le laisser partir. Son sourire lourd de sous-entendu se heurta à la froideur de mon visage. Ca n'avait jamais été le genre de relation que nous avions et ne le sera jamais.
Si cette petite farce avait duré plus longtemps, j'aurais probablement dû rentrer à pied. Je n'habitais pas vraiment à côté, mais c'était toujours mieux que de demander à Jerry de me ramener et de passer quelques minutes de plus en son horrible compagnie. Par chance et non sans courir, nous prîmes le dernier bus. C'était le bus que prenait de rare personne finissant tard ou alors ceux qui rentraient chez eux après avoir bu plus d'alcool que ce qu'ils ne pouvaient tolérer. Adam paya nos deux tickets et nous allâmes nous installer un peu plus loin. Il regarda la fenêtre et je me perdis dans un scroll nonchalant des publications de mon fils Instagram. Rien de passionnant mais c'était toujours mieux que ce silence pesant. Je ne prêtais pas attention à ce qui nous entourait, que ce soit les gens ou bien la radio, mais lorsqu'Adam montra sa curiosité, je tendis l'oreille sans lever le nez de mon téléphone. Je n'avais effectivement pas reconnu et il me fallut un petit moment pour ce faire. Il se mis à chanter et là je me mis à le regarder. Il m'arracha finalement un sourire. Effectivement, je connaissais cette chanson.
- Strapped in the chair of the city's gas chamber. Why I'm here, I can't quite remember. The surgeon general says it's hazardous to breathe. I'd have another cigarette but I can't see. Tell me, who you're gonna believe?
Cette complicité, à nouveau bien présente m'arracha même un petit rire. Jusqu'à ce que je reconnus l'arrêt précédent le mien et me leva tout en faisant signe à Adam pour qu'il me suive. Pour le coup je ne vis pas à quel point "take me home" pouvait bien coller avec la situation. Je fouillais mes poches à la recherche de mes clefs lorsqu'il posa sa tête sur la mienne. J'avais beau être habituée, ce n'était pas pareil avec ces apparences. Je me sentais moins petite, moins frêle en comparaison. J'aurais dû m'attendre à une telle remarque, il aurait été bien bête de ne pas prendre la perche qui lui était tendue. Je me retournais pour le foudroyer du regard. Il leva les mains et se justifia de suite. Sa remarque me fit soupirer, il n'avait pas tort.
- Je me suis dit que ce serait mieux qu'un endroit où on ne pourrait pas s'entendre. Libre à toi de faire demi-tour.
C'est fou comme parfois on peut dire des choses que l'on ne pense pas du tout. Comme les mots qui peuvent sortir sont en total désharmonie avec ce que l'on peut ressentir dans le font. J'avais atteint la porte de l'immeuble et me retourna pour vérifier qu'il était toujours là. Un nouveau soupir m'échappa et je finis par dire sans le regarder.
- Ce n'est pas ce que je voulais dire. Venez, Sir.
C'était un aveux de faiblesse, le premier depuis des mois, le premier depuis que j'avais pleuré en le pensant mort. C'était suffisamment rare pour être remarquer sans que ce soit comparable aux nombres de fois où j'avais entendu Adam s'excuser. J'ouvris la porte et nous prîmes les escaliers jusqu'à mon étage. Une fois arrivée dans mon chez moi, rangé, presque aseptisé je n'avais toujours rien dit de plus. J'allais instinctivement à la cafetière et tentai une banalité.
"Putain que oui, je le suis !" S'écria-t-il joyeusement, un sourire éclatant sur les lèvres tout en faisant le signe des cornes de sa main libre. Il n'avait fallu que quelqu'un mot de Lute pour que les pensées déprimantes sur son exil disparaissent comme par magie. Être ainsi flatté dans son ego le conforta dans sa détermination à garder secrète la galère humiliante qu'avaient représentés ses premiers mois sur l'île. Ici, tout le monde se moquait de savoir qui il était. Tous sauf Lute. Il avait tellement redouté, après le coup de la cellule, qu'elle soit devenue 'comme les autres', à apprendre à voler de ses propres ailes ou une autre connerie émancipatrice du même genre. Découvrir qu'elle n'avait plus besoin de lui. Mais ce n'était pas le cas, il était toujours le putain de Premier Homme pour elle, et il était hors de question qu'il risque d'égratigner cette haute opinion que l'exorciste avait de lui !
Il aurait presque pu croire que tout était redevenu comme avant facilement ignorer les barreaux qui les séparaient et le fait que, contrairement à ce qu'il s'imaginait, il n'avait aucun contrôle sur la situation. La blessure de Lute sonnait comme un rappel désagréable qu'ils avaient tous les deux perdus leurs statuts angéliques, que leurs sangs avaient retrouvés leur couleur rouge affreusement ordinaire, alors qu'ils étaient tellement plus que cela !
Adam rigola sur la bêtise des forces de l'ordre de ce monde. Parce que ça ne pouvait être que ça, ou au moins, un manque flagrant de clairvoyance pour laisser quelqu'un d'aussi compétente que Lute plafonner au bas de l'échelle. Même s'il aimait aussi l'idée d'être le seul à voir le potentiel de l'exorciste. Une idée qui flattait un peu plus son ego, bien que quelque peu éroder par celle moins agréable de savoir Lute sous les ordres de quelqu'un d'autre que lui. Ce n'était pas de la jalousie. C'était... C'était SA danger tits, voilà tout, ok ? Heureusement, ce point fâcheux pouvait être encore corrigé, avec un petit défi. Et si ce dernier mettait trop longtemps à se concrétiser... Hé bien... Comme il l'avait dit, des accidents ça arrivaient tous les jours. Ne pas savoir Jerry coller de trop près Lute serait une compensation acceptable. Son sourire satisfait grandit en constatant que l'idée plaisait à sa comparse. Pas besoin de mot pour le voir. Il aimait se dire qu'il la connaissait assez pour le savoir. De se vanter de la connaître par coeur. Alors que, dans les faits, il ignorait toujours pourquoi elle semblait fâcher contre lui, et le pourquoi de cette putain de farce que représentait à ses yeux (pour ne pas dire l'insulte - terme qu'il n'aurait pas hésité à employer si la responsable n'avait pas été Lute) son arrestation pour tapage nocturne. Surtout, qu'au final, Adam avait pu facilement sortir de là, sur la simple promesse de se tenir tranquille.
Lorsque la porte de la cellule lui fut ouverte, il se retint de tendre le poing dans une nouvelle tentative de check, échaudé par le précédent échec. Son ego ne supporterait pas d'être ignoré une deuxième fois. Pas alors que les choses semblaient enfin redevenir normales. Le fait qu'il se retienne de faire un geste, lui qui avait toujours fait ce qu'il voulait quand il le désirait, lui lassa une impression déroutante. Ce n'était pas dans ses habitudes de prendre en considération la réaction des autres. D'habitude, il étouffa ce genre de sensation dérangeante en en faisant trop, seulement, ici, il avait promis de se tenir tranquille, alors, il se contenta d'un sourire lourd de sous-entendus, suivit d'un petit rire étouffé devant la froideur reçu en retour.
Ensuite, une course pour réussir à chopper le dernier bus se chargea de lui changer les idées. Temporairement. Juste le temps de retrouver son souffle et un jugement silencieux des autres passagers. Ensuite ? Et bien, il ne voulait pas penser à ce 'ensuite', justement. Il n'aimait pas le silence, mais il ne voyait pas comment le briser non plus. Pas de manière 'safe', en tout cas. Toutes les questions qu'il avait en tête pouvaient se retourner vicieusement contre lui. Et les questions d'une banalité à pleurer du type parler de la pluie et du beau temps ? Eurk, non merci. Aucune chance que ce genre d'interrogation sorte naturellement de sa bouche, et il refusait de faire pitié en s'y essayant.
La radio lui sauva la mise en diffusant un air très à-propos que l'ancien ange reconnut dès les premières notes. Il avait beau bougonner que ce hit soit qualifié de rétro, son pied tapait déjà la mesure, attendant avec impatience le refrain. Il chantonna à voix basse. Le sourire de Lute reçu en réponse à son clin d'œil lui procura une sensation de chaleur qu'il était bien incapable d'expliquer (et qu'il ne cherchait surtout pas à décortiquer). L'exorciste chanta à son tour. Le sourire d'Adam se fit radieux et il eut le regard pétillant de celui qui venait de recevoir le plus beau des cadeaux. "♫♪Tell me, who you're gonna believe?♫♪" Chanta-t-il en même temps qu'elle, dans une harmonie parfaite qui lui avait cruellement manqué. Il entama de nouveau le refrain, plus fort, en se moquant de la réaction des autres passagers. Les mains gigotant dans le vide comme s'il manipulait une guitare invisible, le regard rivé sur Lute qui riait. Il se surprit à souhaiter que cet instant dure éternellement.
Malheureusement, rien n'était éternel (excepté l'Enfer, mais, ce n'était pas le débat, pour l'instant). Avec une moue de regret, Adam s'arrêta de chanter pour suivre Lute. Ils n'avaient même pas pu écouter la chanson en entier. Putain de timing de merde !
Encore grisé par le moment dans le bus, le Premier Homme chercha à retrouver une autre habitude familière en posant négligemment son menton sur le sommet de la tête de sa lieutenante pendant qu'elle cherchait ses clefs. Il glissa une remarque sur leur destination, balayant bien vite sa promesse. Il s'écarta aussitôt, riant de sa propre blague et levant bien vite les mains comme s'il se rendait face au regard meurtrier reçu en retour.
Adam s'attendait à une réplique piquante. Il s'était même préparé à plaisanter en retour et avait, d'ailleurs, déjà un petit sourire facétieux sur le visage. La réflexion sur le fait qu'il était libre de faire demi-tour fit tomber ce sourire. Il fronça les sourcils d'incompréhension. Le bien-être ressentit dans le bus se fissura pour lui rappeler que tout n'était peut-être pas resté comme avant, finalement. Il était resté là, planté sur place, se dépêchant de fourrer ses mains dans ses poches pour ne pas rester les bras ballants, jusqu'au moment où elle revint sur ses paroles. Adam étouffa le soupir de soulagement qui menaçait de l'envahir. Orgueil oblige, il ne voulait pas montrer d'à quel point cette simple remarque l'avait affecté. Lui-même trouvait sa réaction stupide. À la place, l'ancien ange 'montra' (façon de parler) qu'il apprécia le geste en ne cherchant pas en enfonçant le clou sur cet aveu de faiblesse par une taquinerie, pour une fois.
"Parce que tu croyais pouvoir te débarrasser de moi comme ça ? Bien sûr que j'allais te suivre." Plaisanta-t-il en passant la porte, sur un ton qui aurait pu paraître débonnaire si sa gorge ne s'était pas serré sur la fin. Tout comme le sourire fanfaron, qu'il s'était empressé de faire réapparaître, c'était crispé au niveau de la commissure des lèvres. Les escaliers étaient l'occasion de regretter une nouvelle fois l'absence de ses ailes. La montée aurait pu être accompagnée d'une crainte grandissante devant l'approche de la conversation tant redoutée, mais, en vérité, la curiosité l'emportait sur tout le reste. Il n'avait jamais vu à quoi ressemblait la maison de Lute au Paradis. D'ailleurs, il ignorait s'il s'agissait d'une maison ou d'un appartement, comme ici. C'était toujours elle qui venait (souvent parce qu'il l'avait convoqué) et jamais l'inverse. Il entra dans l'appartement, en regardant partout. Il n'y avait pas grand-chose à voir, cela dit, tant tout était impersonnel. "J'aurais cru qu'il y aurait un sac de boxe... Et des armes... Ou des cibles." Commenta-t-il avec une moue de réflexion.
Lute lui proposa un café. "Oh, putain, ouais !" Accepta-t-il de bonne grâce. En attendant que le café soit prêt, il arpenta l'appartement tout en continuant de jeter des regards à droite et à gauche. "T'as une pharmacie ou un truc dans le genre ? Oublie pas ta blessure, Lute." Rappela-t-il, en ouvrant une ou deux armoires au hasard, comme s'il était chez lui. "Un corps humain, c'est putain de fragile. Suffit que cette saloperie s'infecte et c'est fini." Bon, pour sa défense, la dernière fois où il avait été humain, la médecine était au niveau zéro et, effectivement, la moindre blessure sous-estimée pouvait tourner mal. En vérité, il cherchait surtout à se concentrer sur autre chose, que sur la conversation qu'il savait ne pas pouvoir continuer de fuir très longtemps.
LYA
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Luella Cherub
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Sam 13 Juil 2024 - 16:53
I'm gonna make you wish that you'd stayed dead
Au début de cette journée, je n'aurais jamais cru qu'elle finirait ainsi. J'attendais depuis tellement de jour de retrouver Adam que c'en était presque incroyable. La colère, le tourbillon qui avait bouillonné en moi m'avait empêché de voir clairement que cette situation n'était pas un problème mais plutôt une résolution. Une solution à toute ses insomnies à revivre ce même instant en regrettant de ne pas avoir agis plus tôt. La solution à des moments horribles où mes entrailles se torsadaient, où la bile montait dans ma bouche, où des larmes menaçaient de montrer le bout de leur nez. La solution à cette vie vide e sens dans laquelle je me contentais de me laisser porter. Je n'aurais jamais commis l'acte pêché et horriblement lâche de me tuer, mais la vie sur cette île était fade, inintéressante et terriblement ennuyeuse. Chanter dans ce bus, sentir cette connexion, entendre notre harmonie, ce n'était peut-être pas grand chose en apparence, mais ça me redonnait espoir, comme si Adam n'était jamais mort, comme si la culpabilité de ne pas l'avoir suffisamment protégé n'était plus là. Il eut même le droit à un sourire. Parce qu'il était toujours lui, toujours le putain de Premier Homme, toujours le même et c'était bon de retrouver un semblant de quotidien ici. Bon, le retrouver à se pavaner aux bras d'une blondasse n'était pas vraiment très plaisant quand j'avais passés des mois à encaisser sa mort.
Une fois sortis du bus, une fois de retour dans cette réalité gênante, dans cet agacement que je ressentais toujours, je ne pris pas de gants, envoyant une phrase dépensant grandement mes pensées. Ce n'était pas ce que je voulais, bien au contraire. Une fois retrouvé, je ne voulais pas qu'il reparte, je voulais d'autres moments comme celui du bus, d'autres moments comme ceux aux Paradis. Pourtant, l'image d'un Adam souriant et s'amusant alors que j'étais douloureusement en train de faire mon deuil s'imposa à moi. Il n'avait pas besoin de moi, pas autant que moi j'en avais besoin et ça, évidemment il ne le saura jamais. J'avais regretté cette phrase et avais fait marche arrière, me montrant légèrement vulnérable. C'était justement parce qu'il s'agissait du chef que je ne pouvais pas me permettre de l'être et que je le regrettais un peu. Prenant les choses avec légèreté, comme à son habitude, il plaisanta et me suivit. Il était mon premier invité. Pour être honnête je n'avais pas vraiment d'amis et n'avais pas envie d'en vouloir alors personne à part mon propriétaire et moi n'était rentrée dans mon chez-moi. Sa remarque me fit rire. C'est vrai, c'était la première fois qu'il découvrait mon environnement de vue.
- Simple gain de place, j'ai tout ce qu'il faut pour m'entrainer en libre accès au poste. Comme ça l'était dans la salle d'entrainement des Exorciste.
Cette grande salle où je m'entrainais avec mes sœurs d'armes, où nous avions mené nos plus belles bagarres. Ca me manquait de pouvoir rabattre le caquais d'une personne simplement avec une grande gifle et un peu de charisme. Ici, il fallait toujours agir avec des mots pour ne physiquement blesser personne, c'était d'un ennuie... Je mis la machine à café en route et regardait Adam faire le tour de l'habitacle, comme s'il cherchait quelque chose. Il observait cet endroit si neutre et impersonnel d'un point de vu externe parce que pour moi c'était beaucoup trop intimiste. Je croisais les bras sur ma poitrine, comme pour me faire une armure que je n'avais pas. Comme si je pouvais me protéger un peu plus de cette intrusion volontaire.
- Non. Mais ce n'est rien, je vais passer ça sous l'eau avec du savon et je verrais au poste demain si j'ai besoin de plus de soins. Ne vous inquiétez pas pour moi, même avec un corps humain je reste coriace.
Oublier ce concert sauvage dans cette usine désinfecté. Adam lui collait déjà mentalement l'adjectif 'minable' pour y penser. Ce moment dans le bus l'avait détrôné à la seconde où Lute avait commencé à chanter avec lui. Il n'avait même pas invoqué sa guitare, se contentant de mimer de jouer de l'instrument. Il n'y avait pas de public, en dehors des regards désapprobateurs ou blasés des autres passagers. Il n'avait même pas pu aller au bout de la chanson, seulement à la moitié. Comparer à ses concerts au Paradis, ce n'était rien, même pas un ersatz et, pourtant, cet instant fugace allait rester gravé dans sa mémoire un sacré bout de temps.
Encore grisé par cet instant, le Premier Homme retomba très vite dans ses travers, oubliant tout aussi rapidement sa promesse de se tenir 'sage', et le rappel à l'ordre de Lute le prit totalement par surprise. Il s'était attendu à une remarque piquante, une grimace ou un roulement des yeux agacés, pas à cette suggestion sèche de partir si son choix le dérangeait. Sa lieutenante s'était rattrapée presque aussitôt et Adam camoufla tout aussi vite son malaise avec une blague. Hors de question de montrer d'à quel point cette remarque l'avait affecté. Aussi fugace qu'avait été cette sensation, il avait détesté que ce doute qu'il avait réussi à étouffer en sortant de la cellule, et totalement oublier durant le trajet dans le bus, était revenu à la charge au premier moment de faiblesse, gonflé par le fait qu'il ne savait toujours pas ce qui l'attendait ensuite.
Rien n'était réglé. Il ne savait toujours pas ce qui l'attendait après avoir franchi le seuil de l'appartement. Demain, restait une notion toujours aussi inquiétante, en plus de la fameuse 'conversation' sous-entendue par l'exorciste. Sa seule certitude, assez désagréable, était qu'il allait forcément devoir mentir, car, si ces 74 putains de jours revenaient sur le tapis, il était impensable que l'ancien ange lui avoue d'à quel point sa vie avait été misérable. L'ennui étant que, s'il y avait bien UNE personne sur cette Terre pouvant lire en lui comme dans un livre ouvert, c'était bien Lute. C'était pour ça qu'elle était sa meilleure exorciste. Elle arrivait à anticiper ses désirs sans qu'il n'ait à le formuler. Ici, Adam ne savait pas s'il devait espérer ou non que Lute ait gardé cette particularité. Et rien que le fait de se poser cette question l'irritait au plus haut point. Pourquoi tout était devenu aussi putain de compliqué ? Ne pouvait-il pas profiter de ses retrouvailles comme si ces 74 putains de jours merdiques n'étaient jamais arrivées ? Mieux ! Comme si cette dernière extermination catastrophique n'avait jamais existé !
Adam s'obligea à se concentrer sur autre chose. La possibilité de découvrir l'appartement de Lute l'aida beaucoup dans ce sens. Après tout, il n'avait jamais vu le 'chez soi' de sa lieutenante au Paradis et se montra soudain assez curieux sur ce sujet. Le résultat était... Et bien, il ne savait pas trop quoi en dire. C'était à la fois un peu décevant, tant l'endroit était impersonnel, et également convenu, car le contraire l'aurait étonné. Néanmoins, il ne put s'empêcher de manifester sa déception de ne pas trouver des cibles et des armes. Le rire de Lute l'arracha à sa contemplation curieuse. Il haussa un sourcil surpris et ne tarda pas à sourire. Il avait l'impression d'avoir marqué un point. C'était bizarre comme sensation. Il ne tenait pas vraiment les comptes, pourtant. Sinon, quoi ? Il se retrouverait à faire un tableau avec des petits traits pour regrouper les points gagnés et perdus auprès d'elle ? La bonne blague !
Et, en parlant de blague, puisque sa première remarque avait fait mouche, Adam ne put s'empêcher d'essayer de 'transformer l'essai', après que Lute lui ait parlé de gain de place en évoquant la salle d'entraînement des Exorcistes. "Donc... C'est à ça aussi que ressemble ton petit chez toi au Paradis ? Si c'est ça, rappelle-moi de t'augmenter à notre retour. Ou de t'offrir un Loft ou une Penthouse." Plaisanta-t-il tout en déambulant dans l'appartement avec une curiosité qu'il ne chercha même pas à cacher. Il préférait penser à leur retour au Paradis et à sa propre maison luxueuse qui l'y attendait certainement, plutôt que de s'attarder sur le triste constat qu'il avait connu bien plus petit en termes d'espace de vie depuis son arrivée ici, sans parler du fait qu'il n'avait rien de vraiment à lui en dehors de ce qu'il avait sur lui... Alors qu'elle, elle avait même sa propre machine à café ! Dont il accepta volontiers la proposition d'une tasse, avant de reporter son attention sur autre chose.
L'ancien ange commença à fouiller quelques armoires au hasard, comme s'il était chez lui, sans se soucier du caractère intrusif de son comportement. L'ordre militaire des lieux le dérangeait, parce qu'il appuyait une énorme différence entre eux. Lui ne pouvait pas s'empêcher de mettre le bazar partout où il allait, même là où il squattait. Il appelait ça 'son bordel organisé'. Une manière de crier au monde qu'il était là, bien vivant. En ouvrant des armoires au hasard, Adam en profita pour chercher également des traces de la présence d'un éventuel 'autre'. Le Premier Homme avait été rassuré de trouver seulement le nom 'Cherub' inscrit sur la sonnette de l'entrée, mais, il était bien placé pour savoir que cela ne voulait rien dire. Une froide colère couvait en lui à l'idée que quelqu'un partage le nouveau quotidien de sa lieutenante. Bien sûr, il ne voulait pas admettre chercher ce genre d'indices. Ce serait admettre de craindre d'avoir été remplacé dans une nouvelle vie où Lute semblait s'en sortir tellement mieux que lui. OR, il n'éprouvait aucune crainte d'aucune sorte et n'était certainement pas jaloux, COMPRIS ?!
À la place, le Premier Homme prétexta chercher de quoi soigner la blessure de Lute. Ce n'était pas vraiment un mensonge. La blessure l'inquiétait, parce qu'Adam avait connu une époque où la moindre entaille sous-estimée, même la plus anodine en apparence, pouvait tourner au drame. Lute lui assura d'être coriace, même avec un corps humain. "C'est vrai, t'es une dure à cuire." Reconnut-il, avec un petit sourire fier. Adam arrêta sa fouille pour s'installer à la table de la cuisine, puisqu'un petit bruit annonça que le café était prêt.
De toute façon, il avait eu l'information qu'il voulait, Lute semblait vivre seule. Sur le moment, il se sentit idiot. Bien sûr qu'elle vivait seule ! Sinon, il ne l'aurait jamais invité ici, pas vrai ? Sauf si elle avait voulu le narguer... L'idée fit vicieusement son chemin dans son esprit. Peut-être qu'un monsieur-parfait allait ouvrir la porte d'un instant à l'autre et qu'elle allait lui balancer d'avoir refait complétement sa vie avec le bellâtre en question, merci et adieu. Adam sentit une angoisse sourde monter en lui. Le souvenir de Lilith lui tournant le dos, accrochée aux bras de Lucifer s'imposa dans son esprit. Non... Mais... Lute ne ferait jamais ça, pas vrai ?
Lute lui servit son café et Adam referma ses mains en coupe autour du mug avec un petit hochement de tête en remerciement, s'imprégnant de sa chaleur pour se forcer à se concentrer sur le présent. Ce souvenir l'avait totalement pris au dépourvu. Pourquoi pensait-il à ça maintenant ? S'il était honnête avec lui-même, il aurait admis qu'il n'avait jamais vraiment cessé d'y penser. La trahison de Lilith, sans parler de celle d'Eve, restait une blessure qui ne cicatrisait jamais complètement. Au mieux, il arrivait à l'ignorer, mais, elles restaient toujours tapis dans un coin de son esprit, qu'importe le nombre de groupies accrochées à ses bras, qu'importe le bruit des concerts ou le nombre de saloperies de Sinners qu'il massacrait chaque année. Sauf qu'il ne l'était pas, honnête envers lui-même. Alors, il préféra mettre tout cela sur la faute de cette putain d'île qui retournait le cerveau des gens. Il but une gorgée de café. "Pas mal." Commenta-t-il avec un petit murmure d'approbation. Le silence lui semblait encore plus insupportable que tout ceux dans lesquels il s'était volontairement emmuré jusqu'à présent.
Bien sûr, il pouvait attendre que son interlocutrice fasse le premier pas. Sans doute, se serait-il rabattu sur cette option, sans le souvenir de la trahison de Lilith. Ici et maintenant, il avait un furieux besoin de reprendre le contrôle, même si cela signifiait mettre les pieds dans le plat dans une conversation potentiellement désagréable. "Alors..." Commença-t-il en posant sa tasse de café. Il releva la tête de sa boisson pour se concentrer sur Lute. "De quoi voulais-tu parler ?" Il s'installa plus confortablement sur son siège, jambes croisées, allant jusqu'à poser un coude sur le dossier de la chaise. Il s'efforçait d'afficher une assurance qu'il était loin d'avoir, en réalité.
LYA
I roar! And you cry! I'm the reason you run and hide! You better leave your hopes behind, no one's gonna stop me! You won't defeat my kind. A predator of my size. You better hope you're out of sight or you're doomed to be my victim. You can watch as I rise! I will claim what is mine. I'm a literal monster !
Luella Cherub
▿ Ton univers : Hazbin Hotel
▿ Date de naissance : 05/04/1992
▿ Age : 32
▿ Métier : Inspectrice de police
▿ Quartier : Lockwood Hill
▿ Côté cœur :
I'll promise you you're all I see, I'll never leave
So you can drag me through hell
If it meant I could hold your hand
I will follow you
And you can throw me to the flames
I will follow you
You'll never takes us alive
We swore that death will do us part
They'll call our crimes a work of art
We'll live like spoiled royalty, lovers and partners, partners in crime
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Forme angélique
▿ Force décuplée
▿ Régénération
▿ Épée angélique
▿ Immortalité
▿ Autre(s) compte(s) : Juvia Lockser & Nick Scratch & Perséphone Rosi & Charlie Morningstar & Millie Knolastname & Eve Smith & Isabel S. Conklin
▿ Messages : 317
▿ Points : 890
▿ Date d'inscription : 12/03/2024
▿ Notes :
I'll always be an angel
Everything sucks. Ok, not everything, day by day it looks better now
Target N°1
Target N°2
Jeu 8 Aoû 2024 - 21:41
I'm gonna make you wish that you'd stayed dead
J'étais de ces personnes qui ne pouvait trahir. Je n'étais loyale aux personne avec des valeurs auxquelles j'étais sûre d'adhérer. J'étais incapable de m'engager si je sentais que je ne serais pas la majeur partie du temps en accord avec cette personne. Ca avait été le cas avec Adam, j'avais de suite su que je le suivrais peut importe où il irait. J'avais appris à le connaitre et cette impression c'était révélée réelle. Au fils des années, cette admiration c'était changé en adoration, en dévotion. Il était notre chef à toutes et c'était un honneur de combattre sous ces ordres. J'avais toujours suivi la religion, j'avais toujours écouté ma foi avant tout, mais il aurait suffit d'un mot venant d'Adam pour que je renie tout. Je ressentais des sentiments forts et puissant pour lui, ce n'était pas de l'amour, non il n'y aurait jamais rien de tel entre nous, c'était évident. Pourtant, Adam était ce genre de personne que je ne pourrais oublier, même si je le voulais fort. Visiblement, ce n'était pas réciproque et cette seule pensées suffit à me miner le moral, à me rendre plus aigrie que ce que je n'étais déjà. Je n'avais jamais espérer obtenir une place qui n'était pas faite pour moi, mais j'aurais probablement aimer compter plus pour le chef.
Pourtant, il était là, dans mon appartement, à fouiller dans mes placards, cherchant apparemment quelque chose pour soigner ma main. Ce n'était rien, le genre de blessure qui ne m'inquiétait pas, surtout quand mon sang était encore doré. Pourtant, il était bien rouge signe de mortalité, ce qui me fit penser qu'Adam était peut-être inquiet. Son attitude était différente, cette hâte à tout fouiller, j'avais du mal à le comprendre, je ne l'avais jamais vu comme ça. Lors qu'il parla du Paradis, mon coeur se serra douloureusement, oui, si on y retournait un jour...
- Je n'ai pas besoin de plus Sir, c'était parfait aussi petit soit-il. En vérité, je passais plus de temps avec vous où à notre base d'entrainement que chez moi alors c'était largement suffisant pour le temps que j'y passais.
Parce que je suivais Adam comme son ombre, autant parce qu'il me demandait d'être avec lui (parfois pour des missions étrangement sans intérêt) mais aussi parce que j'aimais ça. J'étais son bras droit et j'avais durement mérité cette place. Je le connaissais mieux que ce que je me connaissais moi-même, j'étais capable de décrypter chaque attitude, mais pas cette fois-là. Je ne le reconnaissais plus et c'était probablement ce qui me mettait le plus hors de moi. Parce que quelque chose était différent et que je n'arrivais pas à deviner ce que c'était. Je ne l'arrêtais pas dans sa fouille, préférant me concentrer sur le canapé, me concentrer sur autre chose qui me sortait de la tête cette horrible soirée que je venais de passer. Soit, pas si horrible que ça, mais j'avais du mal à encaisser de l'avoir vu se pavaner alors que je le pensais mort. Il était vivant, c'était tout ce qui devait compter non? Alors pourquoi est-ce que je ne pouvais me sortir cette scène de la tête ?
La fierté dans son sourire (un sourire que je n'avais pas vu depuis des mois et qui m'avait tant manqué) me fit frissonner. Je me redressais, fière et le remercia d'un signe de tête. Mes supérieurs au sein de la police n'étaient rien, Jerry encore moins. Ils pouvaient dire tout ce qui leur plaisait, seul l'avis d'Adam comptait réellement. Le putain de premier Homme était bien plus important qu'ils ne le seraient jamais que ce soit factuellement ou à mes yeux. Suite à ça, nous nous regardâmes en chien de faillance, attendant patiemment que l'autre commence à crever l'abcès. Adam étant un homme d'initiative, il lança le sujet de but en blanc. Je n'étais plus autant en colère qu'auparavant et surtout, je n'avais pas envie de lui dire ce qui me dérangeait vraiment.
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée d'en parler maintenant. Est-ce que vous voulez rester pour ce soir ?
Mon regard était le plus neutre possible tandis que je le suppliais intérieurement d'accepter. Je ne savais pas s'il avait une vie ici, un endroit où dormir, quelqu'un attendant qu'il rentre chez eux, mais j'avais besoin de le savoir près de moi. Après tant d'année presque tout le temps avec lui, il m'avait été presque insupportable de ne pas l'avoir à mes côtés pendant ces 1776 heures. Tout comme la pensées qu'il aurait pu me remplacer. C'était probablement l'une des pires impressions qui puisse exister. Avoir de l'importance pour quelqu'un un jour puis ensuite découvrir que cette personne a perdu tout intérêt en vous. C'était ce qui lui était arrivé à deux reprises à cause de cette enflure de Lucifer Morningstar. Une petite voix au fond de moi me disait qu'il était peut-être aussi terrorisé que moi à l'idée de se faire jeter une autre fois puis je me contentais de l'égorger mentalement (la petite voix bien sûre. J'aimais bien imaginer qu'elle ressemblait à Vaggie dans ces cas là). Je n'étais ni Eve, ni Lilith et je n'aurais jamais une telle importance aux yeux du premier Homme. Encore une fois, je savais où était ma place. Elle était à ses côtés, mais en tant que lieutenante. Il fallait que j'accepte qu'il ne m'avait pas cherchée, que je ne lui avais pas manquée et que c'était normal qu'il en soit ainsi.
- Evidemment, en tout bien tout honneur, j'ai un canapé confortable pour vous.
Parce que je n'allais pas en plus lui laisser ma chambre ? Les bras croisés, montrant que j'étais fermée à l'idée de l'accueillir dans mon lit et ne le connaissant que trop bien lui et sa passion pour la gente féminine. Je n'allais pas en démordre et c'était une manière de lui montrer que tout n'était pas -encore- pardonné. Parce que, encore une fois, je le connaissais et je savais qu'il était capable de rechigner, de négocier. Je lui pardonnerais tout, je pourrais lui donner le bon Dieu sans confession, mais pas ce soir, non. Je ne pouvais pas céder si vite et surtout, pour une fois, je ne pouvais pas mettre de côté mes sentiments et faire comme si son attitude ne m'avait pas profondément blessée. Ca n'avait rien à voir avec la blondasse qui se pressait contre lui ou contre son air joyeux avec sa guitare à la main. Pour une fois depuis que je le connaissais, ça avait un rapport avec moi, avec mes sentiments. Je n'attendais pas qu'il le comprenne, du moins je ne comptais pas lui en parler pour l'aider à ce qu'il assimile tout ça. Malgré mon invitation à rester sur mon canapé et le manque de confort que cela pouvait signifier, j'espérais quand même qu'il reste, au moins pour cette nuit-là.
Adam plaisanta sur l'appartement de Lute au Paradis, promettant de lui trouver bien mieux à leur retour. Pour lui, il était évident qu'ils allaient retrouver un jour leur juste place dans le Ciel. Sinon, à quoi bon tenir un seul jour de plus dans cette ville pourrie ? Et l'idée que sa lieutenante se coltine une habitation aussi réduite là-haut qu'ici le dérangeait. Bien sûr, il tourna ça la blague pour masquer le fait qu'il ne savait pas expliquer pourquoi ça le dérangeait autant. Il n'avait jamais prêté attention à ce genre de détail avant, il ne s'était même jamais posé la question d'où pouvait vivre Lute au Paradis ou encore ce qu'elle pouvait bien faire quand ils n'étaient pas ensemble. En même temps, c'était si rare qu'ils ne soient pas ensemble. Tout comme il ne s'était jamais demandé s'il la dérangeait quand il la convoquait à n'importe quelle heure de la journée pour des raisons le plus souvent triviale. Pourquoi il ne s'en fichait plus ? Mystère. Il mettait cela sur le compte de son ego ou des apparences. Il ne pouvait pas laisser SA lieutenante vivre dans un minuscule appartement, pas vrai ? Il passerait pour un mauvais boss si ça venait à se savoir. C'était uniquement pour cela qu'il se jurait de rectifier le tir plus tard. Dès l'instant où leur retour au Paradis sera acté.
"Parle pas au passé, Lute. On y retournera. Sera va bien finir par se bouger le cul pour nous ramener." Assura-t-il. L'idée que Sera pouvait potentiellement se retrouver dans la même galère qu'eux ne lui vint pas une seule seconde à l'esprit. Il n'avait pas vraiment envie de réfléchir à cette éventualité. Tout comme il n'avait pas envie d'imaginer l'éventualité que si Lute parlait de leur ancienne vie au passé, c'est parce qu'elle s'était faite à cette nouvelle vie sur cette île de merde, voir même qu'elle la préférait à l'ancienne. Si son subconscient l'avait laissé tranquille sur l'éventuelle présence de Sera ici, il ne voulait pas le lâcher avec la seconde hypothèse.
C'est ainsi qu'il en était venu à soupçonner autant que redouter l'existence d'un 'autre' et que sa recherche de pharmacie s'était transformé en recherche d'indices d'une vie commune avec un inconnu. Il était certain que ce ne pouvait pas être l'autre tocard qui lui servait de coéquipier. C'était déjà ça. Quoi que... Avec l'autre truffe, il était certain d'avoir le dessus, au moins. Adam ne s'était jamais senti aussi vulnérable. Pas depuis le Jardin. Et c'était certainement à cause de cela que des mauvais souvenirs de cette époque remontèrent à la surface. Du moins, il essayait de s'en convaincre.
Tout comme il essayait de se convaincre que Lute ne serait jamais vicieuse au point de l'inviter chez elle pour lui balancer sa nouvelle vie à la gueule. D'un autre côté... Lute n'aurait jamais osé l'envoyer en cellule avant, non plus. Adam s'empressa d'écarter cette pensée tout aussi sournoise que la précédente. Il avait eu des mots dépassant ses pensées, elle aussi, elle lui avait apporté à boire, il s'était excusé. Égalité. Fin de l'histoire. Cela lui conviendrait parfaitement de ne plus jamais en reparler. Il préférait ne pas avoir de réponse que d'en recevoir une qui serait désagréable à écouter.
Lute se redressa face à son compliment, comme elle le faisait à l'époque où elle était sous ses ordres. Adam s'accrocha à cette réaction, lui permettant de continuer de croire brièvement que rien n'avait changé entre eux. Il arrêta sa fouille, de toute façon inutile.
Malgré tout, le souvenir lié au Jardin le hantait toujours. Le café servi lui offrit un maigre sursis, qui lui semblait insupportable. Il avait besoin d'en avoir le coeur net. En posant la question, l'ancien ange se drapa dans une attitude pleine d'assurance. Peut-être qu'ainsi, il pouvait se persuader de vraiment l'être et de ne pas avoir ressenti un immense soulagement au moment où Lute lui proposa de rester ce soir.
"Tu n'as qu'un seul lit, je suppose." Dit-il en s'accoudant à la table, avec un sourcil levé plein de sous-entendu et un sourire qui l'était tout autant. Il n'était pas sérieux. C'était la même chose que lorsqu'il s'était appuyé contre les barreaux de la cellule. Adam se retranchait dans ses mauvaises manies pour écarter toutes ses angoisses. Chassés les dernières brides de ses mauvais souvenirs, en même temps que sa crainte de voir débarquer un 'monsieur-parfait' venaient de s'envoler. Bien sûr, il réfléchit au meilleur moyen de la faire un peu mariner. Accepter directement risquer de trahir le fait qu'il n'avait nulle part où aller, et il avait une réputation à tenir, surtout auprès de sa lieutenante.
Sauf que... Lute lui parla du canapé. Ce qui le coupa immédiatement dans ses tentatives de vantardises. Adam laissa échapper un petit rire incrédule. "Moi ? Dormir sur le canapé ? Très drôle." Réagit-il dans un premier temps. Il ne fit face qu'à de la froideur et l'inflexibilité de son interlocutrice. Il eut la même réaction qu'au moment où il avait compris que Lute allait vraiment le coffrer pour tapage nocturne. "Attends ? T'es sérieuse là ?" Il s'était redressé pour s'appuyer sur la table. Son sourire se fit plus crispé. "Allez, Lute, tu vas quand même pas me faire dormir sur un putain de canapé ?" Il se tourna vers le dit canapé en question, puis revint vers sa lieutenante. "Tu sais... Je connais autre chose de méga confortable. En tout cas, aucune femme ne s'en est jamais plaint." Glissa-t-il, plein de sous-entendu en passant une main sur son ventre. Cette allusion sembla empirer la situation. Plutôt que s'en excuser, il leva les yeux au ciel avec un grognement excédé. "C'était une putain de blague, ok ? On peut tenir à deux dans ton lit, chacun de son côté, et pas de mains baladeuses, promis." Il rit de nouveau en levant les mains en signe de paix. "Je peux même mettre une putain de muraille d'oreillers entre nous si ça peut te rassurer." Cette dernière phrase avait été dite sur un ton plus sec, indiquant qu'un nouveau discours colérique pouvait surgir à tout moment.
L'idée de mettre son refus dans la balance pour négocier ne lui vint pas un seul instant à l'esprit. Parce que Lute lui avait déjà fait sous-entendre qu'il pouvait faire demi-tour. Ce n'était pas un risque qu'il voulait prendre. "T'as vraiment pris la confiance, on dirait." Souffla-t-il entre ses dents serrés. Il regretta presque immédiatement ce rappel à son précédent coup de colère. Lorsqu'il se redressa, il afficha un faux sourire magnanime. "Ok, j'accepte." Céda-t-il, avec un léger rire, l'air de lui accorder une immense faveur. Il fit le tour de la table pour s'approcher de l'exorciste. "Mais uniquement pour cette nuit... Et c'est bien parce que c'est toi qui me le demandes." Glissa-t-il en lui touchant le bout du nez avec un petit 'boop'. Lute recula et Adam afficha un petit sourire amusé. Il avait toujours été tactile, mais, ici, il avait surtout besoin d'être rassuré, de garder cette illusion de contrôle qui lui était si cher.
Il tourna ensuite le dos à l'exorciste, surtout pour masquer son hésitation. Il était tenté de prétendre devoir récupérer quelques affaires, toujours avec l'envie de préserver sa réputation en plus de faire un peu mariner son interlocutrice. Peut-être que s'il la faisait un peu attendre, elle changerait d'avis et accepterait qu'il dorme avec elle ? D'un autre côté, elle pouvait changer totalement d'avis concernant sa proposition de dormir ici... En plus, il aurait l'air con de revenir sans rien parce qu'il n'avait rien à récupérer, et il était trop tard pour acheter de quoi maintenir l'illusion du contraire... Il ne pouvait même pas prétendre devoir passer un appel ou envoyer un texto, puisqu'il n'avait pas de téléphone. Bref, en faisant le tour de la question, il était moins humiliant d'accepter de dormir sur ce putain de canapé. Ce qui était assez déprimant, quand il y pensait. Alors, il préféra ne plus y penser, se réinstallant à la table de la cuisine pour finir de boire son café.
"Oh... Et est-ce que, dans ta grande miséricorde, j'aurais au moins droit à un putain d'oreiller et une couverture ?" Ironisa-t-il, se réfugiant une nouvelle fois dans l'humour pour camoufler tout ce qu'il ne voulait pas laisser paraître. La réponse ne l'intéressait pas tellement. Adam avait la conviction de ne pas arriver à dormir, de toute façon. Et puis, ce n'était que pour une nuit, pas vrai ? Après... Après, on verra. Demain ne l'avait jamais intéresser, préférant se concentrer sur le présent, et il s'y raccrochait de nouveau. Tout ce qui comptait pour l'instant, c'était qu'il avait retrouvé Lute. D'accord, elle semblait en rogne contre lui pour une raison qui était, à ses yeux, un mystère, mais, elle voulait toujours de lui et, pour l'instant, rien d'autre n'avait d'importance.
LYA
I roar! And you cry! I'm the reason you run and hide! You better leave your hopes behind, no one's gonna stop me! You won't defeat my kind. A predator of my size. You better hope you're out of sight or you're doomed to be my victim. You can watch as I rise! I will claim what is mine. I'm a literal monster !
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