La sorcière détestait être ici, encore plus vu qu’elle avait perdu toute sa magie. Jamais elle ne s’était sentie si vulnérable, et c’était quelque chose qu’elle abhorrait au plus haut point. Morrigan espérait finir par trouver une alternative à force de fouiller les rangées de livres de la bibliothèque, mais devant en plus s’occuper de Kieran, autant dire que sa patience était mise à rude épreuve. Si au moins elle pouvait le mettre en sécurité derrière des barrières magiques… Mais non, il n’y avait que cette ville au visage changeant et ces citoyens tous plus étranges les uns que les autres. Jusqu’ici, elle n’avait croisé personne qui ait franchi le sol de Thédas avant de se perdre dans ce monde, comme elle. De là à savoir si c’était une bonne ou une mauvaise nouvelle… Toujours est-il que ses recherches l’avaient menées à comprendre qu’elle n’était pas la seule à avoir été arrachée à son monde originel. Tous ceux qui vivaient ici racontaient la même chose : une lune rouge, puis leur arrivée ici. Savoir que les inconnus qu’elle croisait étaient tout aussi perdus qu’elle était une idée plutôt réconfortante. Au moins, ils partaient tous du même pied d’égalité et elle n’avait pas de retard à rattraper. En revanche, que ce soit dans ce monde comme dans le sien, il fallait travailler pour se faire de l’argent et pouvoir vivre. Ce n’était pas parce que l’Immatériel l’avait envoyé dans un autre univers qu’il fallait renoncer au capitalisme. Malheureusement, sans pouvoir, Morrigan se retrouvait seule avec juste ses diverses connaissances – très nombreuses mais presque inutiles ici – et ses talents en herboristerie. Elle avait choisi cette dernière option et travaillait désormais avec une certaine Alice Abernathie. Elle ne lui faisait pas spécialement confiance, mais comme elles travaillaient toutes deux dans le même domaine et que les plantes que la sorcière connaissait n’existaient pas dans ce monde, elle avait bien dû faire quelques concessions. Patiemment, elle apprenait, notait, et se réappropriait ce nouvel univers. Aujourd’hui par exemple, elle était venue dans les bois non seulement pour récolter des plantes pour son travail, mais aussi pour remplir son carnet où elle répertoriait toutes ces nouvelles variétés de plantes, de buissons, d’arbres et de champignons qu’elle trouvait. Il fallait qu’elle réapprenne à connaitre la faune et la flore, et qu’elle s’accoutume à la nouvelle géographie de cette île ainsi qu’à sa météo. Ça allait lui demandait beaucoup de temps, d’autant qu’elle avait remarqué le côté changeant de la ville, preuve s’il en fallait une supplémentaire qu’il y avait bien une magie puissante à l’œuvre. Mais la magicienne était confiante, elle finirait par démêler les nœuds de ce mystère. En attendant, sa priorité restait Kieran.
Encapuchonnée et accroupie devant un buisson, Morrigan esquissait sur son carnet le bosquet qui lui faisait face. Elle y annotait aussi diverses informations qu’elle remarquait et constatait. Concentrée et se sentant naturellement en sécurité dans les bois, un endroit où elle avait grandi enfant, elle relâcha légèrement sa garde. Jusqu’à ce qu’elle entende un craquement. Aussitôt elle stoppa toute action, tandis que ses yeux perçants se tournaient vers l’origine du bruit. Un homme était là. Une arbalète dans le dos, ses cheveux cachant son regard et vêtu étrangement, il n’avait pas l’air de l’avoir remarquée. Sur ses gardes, Morrigan décida de ne pas bouger et d’attendre qu’il parte. Néanmoins, le risque qu’il la repère était bien réel.
(c) princessecapricieuse
Dernière édition par Morrigan O'Donnell le Dim 2 Mai - 11:14, édité 2 fois
"Rien n'arrive qui n'ait d'abord été rêvé." Carl Sandburg
J'avais beaucoup de mal, à me faire une place dans ce nouveau monde. Oui j'avais grandi dans un monde normale, puis il y avait eu les rôdeurs, seulement, je ne pouvais pas vraiment dire que j'avais eu une enfance "normale". J'avais connu un père alcoolique, violent, une mère complètement droguée par les médicaments, et un frère sombrant dans la délinquance. En faite, depuis que j'étais gamin, je devais me débrouiller, me faire petit, silencieux, apprendre seul et j'avais rapidement compris, que si on me fuyait à l'école, c'était à cause de cette immense différence. Un enfant n'avait pas à subir tout ça, je l'avais bien vue à l'école, j'avais le comportement des autres parents, Merle m'avait toujours dit que ça rendait les enfants faibles, que je devais affronter la vérité, j'avais toujours cru en mon frère, mais il c'était bien trompé. Etre père, c'était protéger son enfant, lui apprendre à vivre mais sans rentrer dans la violence, un enfant a ce besoin de temps, et un peu de rêverie. Judith avait grandi dans un monde apocalyptique, et c'était une gamine formidable, elle n'avait pas eu besoin qu'on la baigne de la violence, Judith était déterminée et forte, une battante, oh oui elle en avait vue des horreurs, même si tout le monde avait voulut la protéger ... Cette brave gosse avait à présent besoin de moi, nous étions dans un monde "inconnu" et je n'étais pas un excellent exemple. Gosse, j'avais surtout appris à voler et chasser, je ne pouvais me permettre de voler, se serait un mauvais exemple pour Judith, alors devant nos maigres provisions, j'étais parti à la chasse. Je pouvais très bien aller au supermarché du coin, mais avec quel argent ? J'en avais besoin pour payer le loyer de ce minuscule appartement, j'en avais aussi besoin pour le confort de Judith, moi, je pouvais m'en passer. J'économisais un maximum ce que je gagné, lorsque je réparais des motos.
Armé de mon arbalète, je continué d'avancer en forêt, pistant du mieux que je le pouvais, un lapin, un écureuil, n'importe quoi que je pourrais ramener à dîner. Je savais que c'était interdit de chasser, quelque part, je comprenais pourquoi, ici ce n'était pas "l'apocalypse", mais je n'avais pas assez d'argent, puis Judith avait besoin de ce nourrir, alors j'irais à la chasse, le temps de me stabiliser financièrement. Un bruit retint mon attention, j'avançais alors à pas lent, puis je pus remarquer une forme ... M*rde je n'étais pas seul, que devais-je faire ? Je choisi de ranger mon arbalète, c'était ainsi qu'une personne civile devait réagir, enfin je crois. Maintenant face à une femme, celle-ci ayant le visage dur, le regard méfiant, j'eu l'impression de me reconnaitre. "Je ne voulais pas vous faire peur" étais-ce vraiment la meilleure chose à dire ? Si ça aurait été moi j'aurais envoyé promener. Visiblement celle-ci était en pleine cueillette.
Dernière édition par Daryl Dixon le Ven 14 Mai - 21:41, édité 1 fois
Invité
Dim 2 Mai - 12:21
Le chasseur et la sorcière
daryl & morrigan
Attendant que l’intru s’en aille tout en continuant de l’épier au loin, Morrigan eut la désagréable surprise de se faire repérer. Peut-être était-ce un chasseur après tout, ce qui expliquerait pourquoi il avait mis si vite à l’apercevoir. Légèrement agacée mais se disant qu’il ne resterait peut-être pas à lui faire la conversation, la mage eut encore tort. L’homme lui adressa la parole, s’excusant, mais elle remarqua néanmoins que lui-aussi ne semblait guère heureux de faire face à une inconnue. En ce cas, il aurait pu tout simplement passer son chemin, exactement comme elle l’aurait fait à sa place. Mais se sentant sans doute obligé d’obéir aux conventions sociales, il opta pour la solution B, celle où il allait se montrer poli au lieu de l’ignorer. Dommage, mais compréhensible. Après tout, n’inculquait-elle pas ces valeurs-là à son fils ? « Je ne voulais pas vous faire peur. » déclara l’homme, faisant instantanément lever un sourcil à la mage. Lui faire peur ? A elle ? Quelle drôle d’idée ! Encore un homme qui pensait que les femmes étaient sans défense. Eh bien si c’était le cas de certaines, ce n’était clairement pas le sien. Certes elle n’avait plus sa magie, mais elle demeurait intelligente et capable de manier une lame. « Qu’est-ce que vous fait croire que vous me faites peur ? » demanda-t-elle en se relevant, légèrement provocante mais non sans élégance. Son regard transperçant, inquisiteur, se posa sur l’homme. Même s’il était évident qu’ils ne venaient pas du même monde, Morrigan pouvait aisément deviner qu’il faisait partie de la basse classe. Ses vêtements, tout comme son faciès et son regard sombre, montraient qu’il avait vécu à la dure. La mage en avait vu beaucoup des personnes comme lui, dans son monde originel. Comme quoi, qu’importe les ères ou les autres mondes spatio-temporels, on retrouvait toujours les mêmes problèmes et les mêmes strates sociales. De son côté, bien qu’elle ait été élevée au fin fond des terres sauvages et qu’elle ait passé sa vie en marge de la société, son érudition croisée à sa magie lui avait toujours permis de connaître une toute autre vie. Car si dans les débuts, n’y connaissant rien à la vie en société, elle s’était déjà retrouvée dans des situations peu confortables et avait dû apprendre certaines choses à ses dépens, ses expériences n’avaient jamais été vaines. Aujourd’hui, sur ces terres inconnues et dans ce monde étrange duquel elle ignorait comment s’en aller, ses connaissances en matière de société lui étaient fort utiles. Morrigan savait autant se faire voir que passer inaperçue, et comment plaire aux grands qui détenaient le pouvoir pour parvenir à ses fins. Pour l’heure elle se contentait de comprendre comment fonctionnait cette île et ses habitants, tous hétéroclites, en continuant d’éduquer et de protéger son fils en parallèle. Autant dire qu’elle n’avait guère le loisir de s’ennuyer, mais elle avait toujours ignoré ce que pouvait bien signifier ce verbe et ne pourrait de toute façon en comprendre le concept. Ne rien faire, c’était pour ceux qui manquaient d’ambition, et ce n’était clairement pas son cas.
(c) princessecapricieuse
Dernière édition par Morrigan O'Donnell le Dim 6 Juin - 9:30, édité 1 fois
"Rien n'arrive qui n'ait d'abord été rêvé." Carl Sandburg
Levant les mains en signe de paix, je n'avais qu'à regarder la femme en face de moi, pour voir qu'elle devait avoir son caractère. Visiblement je venais de ... Je venais de dire quelque chose que j'aurais du garder pour moi. Observant la brune se relever, il était maintenant clair que j'avais fait une erreur, voila ce que ça faisait de vouloir se montrer "sympathique" et sociable. "Euh non ... Disons que c'était une façon de m'excuser de mettre fait remarqué". Je pouvais entendre le rire dans mon frère dans ma tête, oh oui, il serait certainement écroulé de rire devant ce spectacle aussi pathétique, rien de mieux que de voir son petit frère se ridiculiser devant une femme, en même temps, je n'étais pas comme Merle, je n'étais pas en rentre-dedans et encore moins un dragueur. J'avais toujours vécu en célibataire, voir seul et ça avait toujours très bien marché pour moi, mais non, il fallait que je tente d'appliquer les codes de cette société ... Pourquoi en faite ? Ah oui ! je voulais faire des efforts pour Judith, lui montrer que je pouvais m'intégrer dans cette société sans trop de problème, bien c'était tout le contraire. Misère, j'aurais du passer mon chemin et me taire. Alors qu'à présent j'étais face à cette femme, je pouvais deviner une éducation stricte, elle était aussi très belle, élégante avec un port de tête, à la limite de royal (Non Daryl tu n'es pas dans un dessin animé, reprends toi). Il y avait aussi les vêtements de cette femme, tout en elle, venait à prouver qu'elle ne venait pas du même monde que moi ... En faite, je pourrais même croire que j'étais face à une magicienne, le genre de femme qui vient d'une contrée lointaine, prête à tuer des hommes ... Ouh la j'étais en train de divaguer, ça m'apprendra à lire du n'importe quoi à Judith, j'étais même à la limite de me faire peur. Peut-être que j'étais même en train de rêver, après tout, elle était bien en train de récolter des plantes ? Voila j'étais face à une sorcière, j'avais besoin d'un verre ou de me réveiller. Tu crois pas aux sorcières et pourtant tu crois aux morts qui marche ? Je devais savoir, j'avais besoin d'une réponse, seulement est-ce que c'était une bonne idée ? Il n'y avait qu'à voir se prestance, pour que je me remette en question, disons que je tenais tout de même à la vie. Alors je me contentais d'un "Daryl", tout en hochant la tête, plus abr*ti tu meurs, mais je ne pouvais pas rester ainsi sans rien faire.
Dernière édition par Daryl Dixon le Lun 28 Juin - 20:40, édité 1 fois
Invité
Sam 12 Juin - 15:29
Le chasseur et la sorcière
daryl & morrigan
Le message semblait être passé, puisque l’homme leva les mains en signe de paix. Bien. Rien n’était plus agaçant que les personnes qui s’enfonçaient car elles pensaient parvenir à la dérider avec une pirouette des plus ridicules. Un trait généralement masculin, ces derniers pensant que toutes les femmes ne pouvaient que les trouver attirants. Quelle blague ! Cependant elle n’allait pas s’en plaindre, elle avait utilisé maints fois cet orgueil mal placé pour parvenir à ces fins. Les hommes étaient si facilement manipulables… C’était pour elle tantôt un amusement infini, tantôt une source d’exaspération. Pour l’heure, Morrigan ne savait où le ranger, mais sa réplique avait eu l’avantage de le couper dans son élan s’il avait voulu tenter quoi que ce soit ; ou du moins son assurance l’obligerait à trouver une autre tactique. Car non, elle n’était pas un petit être fragile, quand bien même sa magie l’avait désertée. « Euh non... Disons que c'était une façon de m'excuser de mettre fait remarquer. » Oui, peut-être. Dans ce monde, la mage avait rencontré toutes sortes de personnes venant d’ailleurs. Il était donc tout à fait possible qu’il emploie un langage qu’elle ignorait et des expressions qui lui étaient inconnues. Il n’empêchait pas que montrer sa force de caractère dès le début était déjà une bonne protection. Et une habitude chez elle.
Debout face à lui, son regard ancré dans le sien, Morrigan dégageait force et prestance tout à la fois. Après tout, maintenant qu’elle avait été repérée, il ne servait plus à rien de tenter la discrétion. Cependant, elle ignorait toujours ce que lui voulait l’inconnu. Pourtant, vu qu’il restait planté là, devant elle à la regarder, c’est bien qu’il attendait ou cherchait quelque-chose non ? Il lui sembla qu’il s’interrogeait, mais à propos de quoi ? De ses vêtements ? Pourtant elle n’était pas la seule sur cette île à être ainsi vêtue. Où alors cet homme sortait d’une grotte, ce qui était également possible. Il paraissait aussi solitaire qu’elle pouvait l’être, et devait donc éviter les bains de foule. Finalement, le silence fut brisé par l’inconnu qui décida de se présenter, un simple « Daryl » sans fioriture qui appelait sûrement à ce qu’elle en fasse autant. Mais la magicienne ne se présentait pas à n’importe qui, et tant qu’elle ignorerait ce qu’il cherchait, elle continuerait de le jauger avec méfiance. « Et tu as quelque-chose à me demander, Daryl ? » l’interrogea-t-elle, devinant par son attitude et son regard qu’il avait au moins une question qui lui brûlait les lèvres.
"Rien n'arrive qui n'ait d'abord été rêvé." Carl Sandburg
Le pourquoi du comment, je ne pourrais le dire, en voyant la brune, enfin surtout en croisant son regard, j'eu envi d'en apprendre plus sur elle. Pour commencer, celle-ci était sur ses gardes, elle avait un fort caractère, il y avait aussi quelque chose de très puissant chez elle, je ne serais dire quoi ... Une aura ? Non je ne croyais pas à ce genre de c*nnerie. Ayant levé les mains en signe de paix, il n'y avait rien à redire, la brune savait parfaitement quoi répliquer, et pas besoin d'user de la parole, son regard suffisait. Je fini par me présenter, normalement c'était quelque chose que les "humains" faisaient, mais à la réponse de la brune, j'eu un sourire en coin "j'imaginais avoir votre prénom, mais je crois que c'est raté" dis-je tout en gardant le sourire. Je savais ce que c'était de vouloir la paix, je n'allais pas l'ennuyer plus souvent, j'avais beaucoup de respect pour les femmes. Cette femme à la fois mystique et mystérieuse voulait être au calme, je ne pouvais que l'admirer, un être sauvage, quelque part je me retrouvé en elle ... Est-ce qu'elle souffrait de la solitude en silence ? De mon côté, j'avais Judith et Dog, heureusement, sinon j'aurais sans doute viré fou, voir encore plus grognon que je ne l'étais déjà. "J'habite dans les bois avec ma fille, alors il est sans doute possible que l'on se croise à nouveau bref ..." autant lui foutre la paix et la laisser à ses plantes, ce que je pouvais me sentir idiot, j'eu envi de soupirer de lassitude, face à mon comportement. Me reculant doucement, je repris ma route, seulement je ne cessais de penser à cette femme, alors je du m'asseoir contre un arbre pour faire une pause. M*rde, m*rde, j'avais le tout d'un crétin, si avant j'avais si aimé ma solitude, depuis que j'avais vécu en groupe, j'avais compris le sens de l'amitié, amour ... Judith était mon petit rayon de soleil, je devais trouver de quoi la nourrir, petit bout de femme qui n'avait rien demandé, et qui pourtant se montré si forte. Seulement j'en revenais à cette question, mais qui pouvait bien être cette femme ? Me prenant la tête entre les mains, je devais me sortir la brune de la tête, c'était ça un coup de foudre ? Un coup c*nnerie oui ... Toujours assis contre l'arbre, je relevais la tête, cherchant le soleil, hum ... Il n'était pas tard, alors que faire, continuer en forêt ? Ou m'aventurer en ville ? Je devais vraiment trouver des vivres pour Judith, quand à moi, je pouvais très bien me passer de nourriture. "P*tain je demande pas grand chose, juste un écureuil, je ne peux pas revenir les mains vides m*rde" , oui je parlé seul et alors ?
Dernière édition par Daryl Dixon le Mar 27 Juil - 20:50, édité 1 fois
Invité
Jeu 1 Juil - 21:00
Le chasseur et la sorcière
daryl & morrigan
On ne pouvait pas dire que l’île était particulièrement petite, du moins Morrigan n’en avait pas l’impression – et d’ailleurs elle projetait de cartographier l’endroit dès qu’elle en aurait le temps – pourtant, il fallait qu’elle tombe sur quelqu’un ici, alors qu’elle faisait exprès de s’enfoncer dans la forêt pour être tranquille. Mais bien évidemment, c’était sans compter le fait qu’elle n’était pas la seule à vouloir retrouver sa solitude. A Thédas, elle n’avait jamais eu ce problème, ou très peu. Les lieux retirés étant trop dangereux entre les ours, les araignées géantes, les démons et autres joyeusetés, seules les personnes en mesure de pouvoir se défendre se risquaient à s’aventurer aussi loin. Mais ici, c’était différent. Morrigan avait perdu sa magie, et elle n’avait plus accès à l’immatériel. Elle se contentait ainsi de survivre grâce à ses connaissances en botanique, tout en cherchant à comprendre ce qui leur était arrivé, à elle, à son fils, et aux autres insulaires.
Dérangée par cet inconnu, la mage se montra égal à elle-même : indifférente et peu amène. En même temps, elle avait toujours eu du mal à comprendre pourquoi les personnes ressentaient un besoin inhérent de se présenter l’un à l’autre. Ils parlaient de sociabilité, mais lorsqu’on constatait à quel point chacun portait un masque et de quoi ils étaient capables, l’éclat de ce mot était sacrément terni. Elle était ainsi heureuse d’avoir grandi en marge de la société, et de pouvoir se suffire de sa seule présence. Et puis surtout, elle avait son fils, Kieran, et il était tout ce dont elle avait besoin. Néanmoins, maintenant que cet homme qui disait se prénommer Daryl lui parlait, elle dut bien se résoudre à lui répondre. « J’imaginais avoir votre prénom, mais je crois que c'est raté. » L’intéressée leva un sourcil. Pourquoi ferait-elle ça ? Elle avait l’air d’attendre qu’on s’intéresse à elle ? Non, elle était tranquillement en train de cueillir et de répertorier ses plantes. Quant à son identité, elle ne la dévoilait que lorsqu’elle le jugeait utile, ce qui n’était pas le cas ici. L’homme reprit. « J'habite dans les bois avec ma fille, alors il est sans doute possible que l'on se croise à nouveau, bref... » Ô joie ! pensa Morrigan avec ironie lorsqu’il évoqua une autre potentielle rencontre. Mais les deux autres informations qu’il lui fournit l’interpellèrent malgré elle. Il vivait dans les bois et il y vivait avec sa fille. Le fait qu’il vive en marge de la société était déjà intriguant, car elle avait toujours vécu ainsi. Mais surtout, qu’il ait une fille vivant avec lui ne pouvait faire autrement que de lui rappeler à la fois sa propre histoire, et à la fois ce qu’elle vivait avec son fils. Il n’empêche qu’elle préféra rester de marbre, et qu’elle ne fit rien pour retenir l’homme lorsqu’il tourna les talons. Le hasard était étonnant… Mais elle ne devait pas se laisser perturber par ce genre de considération.
Terminant ce qu’elle avait à faire, Morrigan finit par se relever, rangea son parchemin, attrapa son panier et partit en direction de sa maison où Kieran devait déjà l’attendre. Or, elle détestait le savoir sans surveillance. Elle n’avait jamais fait confiance aux humains, ce n’était pas maintenant qu’elle allait commencer. Mais voilà que sur le chemin, elle entendit un charmant « P*tain je demande pas grand chose, juste un écureuil, je ne peux pas revenir les mains vides m*rde. » prononcé avec beaucoup d’agacement. Reconnaissant cette voix qu’elle avait entendu il y a quelques minutes, la mage ne fut guère surprise de tomber sur le fameux Daryl qui se tenait là, en face d’elle. Décidément, soit le hasard avait envie de se moquer d’elle, soit elle devait y discerner un message. Cela dit, Morrigan choisit de s’arrêter plutôt que de l’ignorer. Bien malgré elle, sa curiosité était piquée, et son instinct maternel aussi. « Si vous n’avez vraiment plus rien pour vous nourrir ce soir, je peux sans doute vous aider. » Une proposition surprenante venant de la mage, mais si elle le faisait, c’était évidemment pour sa fille. Sa posture droite et son regard fier démontraient d’ailleurs qu’elle restait sur ses gardes et qu’elle ne comptait pas faire de concessions sur ses a priori. Simplement, elle pouvait faire des efforts si la situation l’exigeait, même si ça signifiait partager un repas avec une personne vulgaire.
"Rien n'arrive qui n'ait d'abord été rêvé." Carl Sandburg
Il n'y avait qu'à regarder la brune, pour voir que j'étais en trop. Tant pis pour mon début de sociabilité, au moins j'aurais tenté quelque chose, seulement j'étais en forêt pour chasser, et non pour faire la discussion, puis ce n'était mon genre d'insister, bien au contraire, j'avais toujours hâte de prendre la fuite. Seulement aujourd'hui j'avais voulu tenté une nouvelle expérience, celle de "faire connaissance", mais ça n'avait pas marché, c'était peut-être un signe ? Le signe que je devais laisser tomber ce genre de résolution à la c*n. Il n'y avait qu'à voir les réactions de la brune, dans sa tête ça devait être "Super, maintenant tu vire" , "je m'en fou dégage" enfin ce genre de phrases assez courtes, mais qui une fois dite, avait le mérite de faire partir cette fameuse personne en quête de compagnie. Bon bref, j'avais essayé, j'avais échoué, Judith m'avait dit d'essayer, maintenant que c'était chose faite, j'allais de nouveau me concentrer sur le dîner.
Il n'y avait rien, je ne savais même pas si c'était légal de chasser ici, après je ne pouvais pas dire que j'étais le plus respectueux, envers les lois, mais un minimum. D'ailleurs dans ce monde, y avait-il des animaux dans le genre "dinosaure" ? J'avais bien vue des zombis, je ne serais plus étonné de rien, on pouvait même me présenter Dracula, que je n'aurais aucune réaction, peut-être un haussement d'épaule et encore ... J'étais fatigué, après je n'étais pas du genre à m'attarder là-dessus, je devais ramener de quoi manger à Judith, hors de question de rentrer les mains vides, seulement errer dans cette forêt, me demandant toujours ce qu'était devenu le reste du groupe, avait le don de me bouffer le moral. Tout en me posant contre un arbre, voila que je ne pus m'empêcher de râler à voix haute. A peine eu je le temps de soupirer, que j'entendis une voix et je fus étonné de croiser à nouveau la brune, et encore, le plus étonnant, était qu'elle me propose son aide, elle avait peut-être une jumelle ? Toute à l'heure j'étais tombé sur la grognon ? Arquant un sourcil, je me contentais de continuer de regarder la femme, hésitant, c'était tentant certes, mais j'avais appris à me méfier. "Pourquoi me proposer votre aide ? Surtout que j'ai bien compris que vous êtes le genre solitaire, alors pourquoi m'aider maintenant ?" Je devrais peut-être la fermer et accepter son aide, mais il y avait quelque chose en elle, qui me disait aussi "méfiance".
Dernière édition par Daryl Dixon le Jeu 5 Aoû - 18:16, édité 1 fois
Invité
Dim 1 Aoû - 12:19
Le chasseur et la sorcière
daryl & morrigan
Parler de la pluie et du beau temps, raconter sa vie au premier quidam qui passe ou même parler pour ne rien dire, c’était autant de chose que Morrigan n’avait jamais compris et qu’elle ne voulait pas comprendre. Son temps était trop précieux pour être gâché de la sorte. C’est vrai qu’en compagnie du garde des ombres, elle avait appris à verser un peu d’eau dans son vin. Il était devenu, contre toute attente, un ami, un confident, le seul qu’elle n’ait jamais eu. Puis Kieran était né, et ça l’avait encore changé plus profondément. Son instinct maternel était tel qu’elle était prête à tout pour protéger son fils. Elle veillait sur lui comme un dragon sur son trésor, et pulvériser le monde entier ne lui poserait aucun problème de conscience si ça signifiait préserver son enfant. Et à la différence de parents qui feraient la même chose ou le pensaient, Morrigan, elle, en avait les capacités. Du moins avant qu’elle n’arrive ici par elle ne sait quelle magie ! A la place, elle allait ainsi devoir se contenter de ses connaissances en botanique, de manipulation et de subterfuge. Mais la mage apprenait vite, et quelque soit le temps dont elle aurait besoin, elle trouverait les réponses à ses questions. Sa propre mère était Flémeth, alors rien ne lui était impossible. Cependant, concernant sa quête de réponse, Morrigan préférait agir seule, comme à l’accoutumer. Sauf si, bien sûr, elle rencontrait quelqu’un d’utile à ses plans.
Doutant que ce soit cet homme des bois, un va-nu-pieds, qui puisse lui servir d’aide – à moins qu’elle ait besoin d’un chasseur et ça, elle y réfléchirait peut-être un autre jour selon ses besoins – Morrigan ne le retint pas après lui avoir fait comprendre que sa présence n’était guère désirée. Ce « Daryl » s’en alla donc sans se retourner. Un bon point pour lui, la mage détestant et méprisant les hommes qui insistaient avec les egos surdimensionnés. Comme si elle était incapable de vivre sans eux… Ces pensées et agissements machistes lui avaient toujours donné envie de leur prouver combien ils avaient tort… et elle l’avait déjà fait. Mais pas le temps aujourd’hui. L’indifférence était une arme au moins aussi efficace qu’une lame ; pour preuve l’homme s’en allait. Pourtant, lorsqu’à son tour elle entendit ce même homme soupirer et s’énerver du fait qu’il n’avait rien à ramener à manger pour sa fille, Morrigan ne put s’empêcher de lui venir en aide. Pas pour lui bien sûr. Mais s’il avait effectivement une petite qui l’attendait, l’instinct maternel de Morrigan ne pouvait accepter de la laisser sans rien. L’attachement qu’elle portait à Kieran débordait un peu sur les autres enfants, même si le sien passerait toujours en premier. « Pourquoi me proposer votre aide ? Surtout que j'ai bien compris que vous êtes le genre solitaire, alors pourquoi m'aider maintenant ? » Une question légitime, et sa méfiance était une preuve d’intelligence. Après avoir refusé de se présenter, voilà qu’elle changeait subitement d’attitude. C’était suspect. Mais la raison était pourtant extrêmement simple, même pour lui. « Oh, je ne le fais pas pour vous. A vrai dire, si je pouvais aider cette petite sans devoir vous supporter, je le ferais sans hésiter. Mais dans ce cas-là, je me doute que ni vous ni elle n’accepterait mon aide. Alors je me vois obligée de vous… inviter aussi. Où tout du moins, de préparer quelque chose à manger que je vous donnerai. » Parce que les têtes-à-têtes avec les inconnus, ce n’était pas son truc et elle doutait que la présence des enfants y change quoi que ce soit, même si cette rencontre leur ferait du bien, ça les changerait d’être seuls pour une fois. Car au vu des vêtements de l’homme, Morrigan se doutait bien qu’il ne devait pas vivre dans le luxe. Non, il était plutôt comme elle, en retrait de la société et sa fille devait en pâtir, pour le meilleur comme pour le pire. « Vous vouliez connaître mon nom ? Je m’appelle Morrigan, et j’étais une mage puissante dans mon monde. Mais ce n’est pas parce que qu’ici j’ai perdu une partie de mes capacités que je suis une proie innocente. J’ai bien d’autres tours dans ma besace. En résumé, je vous aide pour que votre fille n’ait pas à souffrir de la faim. Mais si vous cherchez à me duper, ce sera au prix de votre vie. » On avait connu des invitations plus courtoises et des aides plus généreuses, mais Morrigan était et resterait quelqu’un de prudent et de pragmatique. Et surtout, cet homme ne pourrait pas dire qu’il n’avait pas été prévenu si jamais il cherchait à profiter de la situation en lui faisant du mal, à elle, ou pire, à son fils.
"Rien n'arrive qui n'ait d'abord été rêvé." Carl Sandburg
Cette femme, qui m'avait bien montré qu'en aucun cas, elle ne désirée parler avec moi, me proposa soudainement son aide. Un visage froid, autoritaire, elle savait ce qu'elle voulait, une femme forte à en croiser son regard, une femme, qu'il était préférable de ne pas avoir comme ennemi. J'avais bien saisi son message, j'étais donc parti, mais pourquoi vouloir m'aider ? Je fus moins aimable lorsque celle-ci me proposa son aide, et que je lui répondis sur la défensive. Moi non plus je n'avais pas de temps à perdre, mais avant de trop juger celle-ci, il était sans doute préférable que je laisse celle-ci s'exprimer, c'est ce que Rick m'aurait dit de faire. Lorsque la brune repris la parole, elle eu au moins le mérite d'être honnête par rapport à moi, dans d'autre circonstance, ça aurait pu m'arracher un sourire, mais pas dans une situation aussi délicate, il était question de Judith ! Au fur et à mesure de ses paroles, j'arquais un sourcil, hum ... Elle avait du répondant, c'était quelque chose qui m'avait toujours attiré, une grande force de caractère, je l'avais déjà lu dans son regard, puis à sa façon de parler aussi. Cette femme ne devait pas mener une vie sereine, pour être autant sur la défensive, pensais-je tout en me mordant légèrement la lèvre. Alors comme ça, elle voulait m'aider, enfin aider ma fille ... Penchant la tête sur le côté, je continué de regarder la brune, alors si elle était venu, c'est parce qu'elle du m'entendre grogner dans mon coin, étais-ce vraiment une bonne chose ? D'un côté je ne trouvais vraiment rien, moi je me moqué de manger ou pas, j'avais l'habitude de me priver pour Judith, par contre, il était hors de question que Judith ne reste l'estomac vide. Je pouvais même me rappeler, quand elle était encore toute petite, puis que le groupe manqué de nourriture, c'était une enfant qui n'était pas du genre à se plaindre, mais au bout d'un moment, elle finissait par vraiment avoir faim, et il était normal qu'elle pleure, elle n'avait déjà plus de mère, il fallait qu'en plus, elle subisse la faim ... Tout en étant perdu, la brune fini par se présenter, Morrigan, j'avais déjà lu ce nom dans un livre ... En ce qui concerné ses autres paroles, je n'allais rien dire, car je venais d'un monde ou les morts se relevaient. C'était son côté mage puissante qui lui donné un sale caractère ? Tout en observant celle-ci, je compris quelque chose "Vous êtes vous même une mère ..." oh oui je m'aventurais sur un terrain dangereux, mais devant son pragmatisme, je doutais fortement qu'elle veuille m'empoisonner. "Merci, merci pour ma fille, j'accepte votre aide".
Dernière édition par Daryl Dixon le Lun 30 Aoû - 1:01, édité 1 fois
Invité
Dim 22 Aoû - 18:15
Le chasseur et la sorcière
daryl & morrigan
Il avait son caractère lui-aussi, mais vu le sien, elle serait malavisée de le juger. En fait, Morrigan préférait les personnes avec du tempérament aux mollassons incapables de prendre des décisions par eux-mêmes. Rien de plus méprisable que ceux qui ne savaient pas ce qu’ils voulaient et qui se complaisaient à vivre dans le moule qu’on leur imposait. Et puis elle devait reconnaître que la méfiance de cet homme était légitime. Qu’elle change soudainement d’avis avait de quoi éveiller les soupçons. A sa place, elle ferait pareil. Cependant, elle ne le faisait pas pour lui. Depuis qu’elle avait eu Kieran, elle s’était découvert un instinct maternel particulièrement fort qui avait tendance à ressortir même lorsqu’il s’agissait des enfants des autres. Elle n’en était pas spécialement fière et ça l’agaçait même souvent, mais au moins ça prouvait bien qu’elle n’était pas un monstre, contrairement à ce que son côté pragmatique pourrait laisser croire. Ce n’était pas parce qu’elle aimait sa solitude et qu’elle surprotégeait son fils qu’elle n’avait aucune compassion pour les autres enfants. Et peut-être même qu’en se retrouvant loin de chez elle, son intérêt pour le reste de la société s’était développé. De toute façon, entre deux livres qu’elle dévorait pour trouver des réponses relatives à cette île, elle n’avait pas réellement de grand projet à accomplir. Ainsi, face à ce père qui rencontrait des difficultés pour subvenir aux besoins primaires de sa fille, la mage n’hésita pas à faire marche arrière et à proposer son aide. Et puis de son point de vue, il y avait une vraie différence entre faire ami-amie avec lui et lui offrir une aide ponctuelle. Ils n’étaient pas obligés de s’apprécier pour partager un repas. Le principal était qu’avec sa fille, ils aient le ventre rempli. D’ailleurs, Morrigan ne se priva pas de lui expliquer le pourquoi ni l’enjeu de cette proposition. C’est alors qu’il lança une phrase à laquelle elle ne s’était pas attendue. « Vous êtes vous-même une mère... » affirma-t-il avec certitude. Clairement plus perspicace que son allure d’homme des bois pouvait le laisser paraître, elle se tut un instant. Manifestement, elle l’avait jugé trop vite ; une erreur qu’elle avait déjà commise avec Alistair il y a des années de cela. Et tout comme le garde des ombres, il semblait que cet homme soit plus malin et intelligent qu’elle ne l’avait supposé de prime abord. Elle prit ainsi le temps de le jauger et de l’observer plus attentivement que la première fois. « En effet, je le suis. » reprit-elle, songeuse. Elle doutait que ce soit une bonne idée de lui révéler qu’elle avait un point faible. Mais d’un autre côté, Kieran était aussi sa plus grande force. Lorsqu’elle lui avait dit qu’elle n’hésiterait pas à se défendre s’il tentait quoi que ce soit, c’était d’ailleurs à lui qu’elle avait pensé. On pouvait s’attaquer à elle, mais pas à son fils, à moins de vouloir en finir avec la vie. « Merci. Merci pour ma fille, j'accepte votre aide. » Comme s’il avait le choix… songea-t-elle, toujours en ne sachant pas si elle venait de faire une erreur. « Je possède un dispensaire à Lockwood Hill. Retrouvez-moi là-bas vers 20h. A moins que vous ne préfériez que je vienne déposer la nourriture directement chez vous ? » Pour l’heure, Morrigan envisageait surtout de lui donner à manger puis de partir, mais elle savait qu’en en parlant à Kieran, il aurait sûrement la curiosité de connaître la fille de cet homme. Cependant, l’image d’eux quatre autour d’une table à partager un repas ne s’imposait pas à son esprit comme une évidence, c’était le moins qu’on puisse dire. Elle doutait également que ce soit ce qu’attende Daryl. Mais parfois, les caprices des enfants…
"Rien n'arrive qui n'ait d'abord été rêvé." Carl Sandburg
Il n'y avait qu'une mère ou une femme d'un très grand coeur, pour réagir comme Morrigan venait de le faire. A voir le caractère de la brune, j'optais plutôt pour la version, qu'elle était elle même une mère, pas qu'elle ne devait pas avoir un grand coeur, juste qu'il n'y avait qu'à croiser son regard, son visage pour voir qu'elle avait un caractère fort, puissant, le genre à se méfier, à ne pas se laisser "attendrir" aussi facilement, bref, je me comprenais. Cette période ou j'étais adolescent, presque un adulte, j'en avais tellement vue, qu'il pouvait arriver n'importe quoi, je prenais toujours un immense recul, ayant appris à me débrouiller seul, un frère n'hésitant pas à me cogner pour me renforcer, c'était ce qu'il me disait, notre père, il était préférable que j'évite d'y penser. Je mettais adouci grâce à Rick, ça avait mis du temps, puis j'avais de suite réagi à la naissance de Judith et la mort de sa mère, j'avais comme changé, chose incroyable, ce petit bout m'avait fait réagir, certes j'avais failli mourir en cherchant Sophia, mais c'était surtout pour me rendre utile, puis éviter de rester dans le groupe, pour ce qui était de Judith, non je n'avais pas fuit le groupe, bien au contraire. En réfléchissant bien, je mettais même davantage attaché à Judith, que son frère Carl ... C'était sans doute parce que je l'avais connu, lors de ma période ou je n'étais qu'un dur, un c*nnard aussi, grognon, râleur ... Judith ne connaissait pas cette partie de moi, et c'était tant mieux, car j'en avais honte.
Morrigan avait bien choisi ses paroles et j'avais accepté son aide, lorsqu'elle me dit de venir chez elle à 20 heures, à moins qu'elle ne vienne chez moi, je devais admettre que j'étais curieux de voir ou pouvait loger cette femme et son fils "Je serais chez vous à 20 heures avec ma fille" , dis-je en hochant la tête, ce qui signifié que j'acceptais toujours son offre, ainsi que celle de me déplacer. A présent, il n'y avait plus rien à dire, et n'ayant pas besoin de rester fixe comme un piquet, je repris le chemin de retour, non sans qu'un petit sourire ne vienne orner mes lèvres. Morrigan, un beau prénom, mystérieux tout comme cette femme, un prénom fort, qui impose le respect, je ne savais pas d'où elle pouvait venir, mais son prénom devait forcément avoir une signification. C'est tout en rentrant à la maison (du moins si on pouvait appeler ça une maison), que j'expliquais à Judith que nous étions "invités" , il n'y avait qu'à croiser le regard de ma fille de coeur, pour voir qu'elle n'y croyait pas, seulement je voulais tout de même qu'elle fasse des efforts, qu'elle se débarbouille et qu'elle ne ramène pas son katana chez Morrigan. Non je n'étais pas naïf, j'étais réaliste, j'avais assez étudié de personne, pour voir qui était honnête des menteurs. Ce fut une lutte pour que Judith ne ramène pas son katana, finalement, elle enfila le chapeau de son père, chose qui me faisait toujours sourire et nous nous rendions tout deux chez Morrigan.
Je n'avais pas d'adresse exacte, mais dans le quartier de Lockwood Hill, disions qu'on en avait pas vraiment besoin. Il y avait peu de boutique et la moindre d'entre elle, venait forcément sauter aux yeux, ainsi, quand j'aperçus le dispensaire sur les "herbes", je savais que j'avais trouvé la bonne adresse, et il était pile 20 heures. Tout en regardant Judith, j'haussais les épaules avant de frapper à la porte me sentant bête, Judith me glissa "Il est poli de ramener un cadeau quand on est invité, heureusement que je suis la" dit-elle en sortant une boîte de chocolat, lui ébouriffant les cheveux, je savais que la fille de Rick était toujours pleine de surprise.
Dans l’intérêt de la petite fille, les deux parents avaient finalement réussi à mettre leur côté sauvage et asocial de côté. Autant dire que c’était un exploit, dans un cas comme dans l’autre. En effet, cela demandait de l’humilité de la part de Daryl d’accepter de l’aide extérieure, tandis que Morrigan devait faire preuve de générosité. Une qualité que sa mère ne lui avait jamais apprise. Non, Flémeth lui avait appris la survie et nul doute qu’elle serait choqué de ce revirement si elle avait assisté à la scène. Du moins, peut-être serait-elle moins surprise maintenant qu’elle avait vu de ses propres yeux quel genre de mère Morrigan avait décidé d’être. Autrement dit, son exact opposé. Pour autant, elle n’était pas quelqu’un de faible. La mage savait se défendre et avait conservé cette optique d’acquérir toujours plus de savoir, car le savoir, c’était le pouvoir. Certaines connaissances passées avaient été oubliées, et la vérité n’était donc plus sûre. Morrigan se faisait un devoir de récupérer tout ce savoir et de le conserver. Certaines choses étaient trop précieuses et primordiales pour qu’on les oublie au profit de la nouveauté, ou pire, par crainte ou fénéantise. C’était pour cette raison que la brune passait l’essentiel de son temps à étudier, à chercher et à vouloir comprendre. Le fait qu’elle ait été happée de son monde jusqu’ici cachait peut-être une vérité oubliée depuis longtemps, et si jamais c’était le cas, elle comptait bien la découvrir. Devant improviser un repas pour quatre personnes, Morrigan commençait à entrevoir que ce moment pourrait s’avérer bénéfique. Elle pourrait en profiter pour savoir ce que cet homme savait de cette île, ce qu’il avait entendu et vu. Quitte à devoir passer un moment ensemble, autant qu’elle en tire parti. Ce serait toujours mieux que de se regarder dans les blancs des yeux dans un silence pesant et gênant. « Je serai chez vous à 20 heures avec ma fille. » Morrigan hocha la tête, et le chasseur disparut sans ajouter un autre mot. Au moins, niveau politesse barbante, ils étaient d’accord, c’était une perte de temps. A son tour, elle tourna les talons et rentra chez elle.
A l’annonce d’invités surprises, Kieran avait ouvert de grands yeux émerveillés. Il s’était montré curieux mais, comme d’habitude, son tempérament calme ne l’avait pas poussé à se montrer insistant. Le garçon avait écouté les rares explications que sa mère avait accepté de lui donner, puis il s’était attelé à la tâche. Lorsqu’on l’apercevait, on ne s’attendait pas à voir Morrigan derrière les fourneaux, et pourtant, c’était une excellente cuisinière qui maîtrisait les épices et l’art de la cuisson. Non seulement elle avait dû apprendre à mettre la main à pâte pour elle et sa mère, il y a maintenant fort longtemps, mais en plus c’était nécessaire dans les différentes préparations qu’elle concoctait chaque jour. Bref, la mage était une véritable fée du logis, même s’il valait mieux éviter de le lui faire remarquer sous peine de mourir prématurément. Pour le dîner de ce soir, Morrigan avait opté pour de la viande d’agneau qu’elle servirait aux côtés de carottes, de pommes de terre et de champignons dans une sauce relevée au vin. Toujours ponctuelle, le repas fut prêt peu avant vingt heures et mijotait désormais tranquillement dans la cuisine. Ils n’attendaient maintenant plus que leurs invités. Lorsque finalement on frappa à la porte, Morrigan jeta un œil à son fils. L’idée que c’était peut-être un piège était présente et ils avaient répété ce qu’il devrait faire si jamais c’était le cas. Se levant, ce fut la mère de famille qui alla ouvrir la porte. Le visage dur, elle ne put s’empêcher de s’attendrir à la vue de la petite fille et lui sourit. « Salutations et bienvenus dans mon humble demeure. » fit-elle en acceptant le cadeau qu’on lui tendait, et s’effaçant derrière la porte pour les laisser entrer. A présent, il n’y avait plus de retour en arrière possible. Mais étrangement, Morrigan se sentait rassurée maintenant qu’elle voyait par elle-même l’existence de cette enfant. Elle savait qu’elle avait pris la bonne décision.
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[Terminé] Promenons-nous dans les bois ✧ Daryl
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