Bound by Destiny - ft. Jason Todd

Tout avait mal tourné, au possible. Ce qui n’était à la base qu’une conversation tranquille entre deux hommes, dans une ruelle sombre en pleine nuit, avait fini en bain de sang. Les poings encore rougis du sang qu’il avait ramassé en se défendant contre un pair de gangsters mal fringués, il courait maintenant sur les toits des immeubles pour essayer d’attraper celui qu’il était venu interroger. L’homme que Roy pourchassait était une petite frappe. Un délinquant de bas étage mais qui avait vu et entendu suffisamment de choses pour que cela intéresse Arsenal.

Il y avait une recrudescence dans le quartier de trafics en tout genre. Et avec tous les effets négatifs que l’on peut connaitre : règlements de compte sauvages entre dealers, camés qui trainent dans les rues et espaces publics en pleine journée, etc. Pas de quoi fouetter la police locale, mais juste assez pour l’agacer lui. Il avait un certain passif avec la drogue, alors autant dire qu’il en faisait une affaire personnelle.

Et le jeune délinquant lui avait tendu une embuscade. Roy n’en avait rien à faire de cet énergumène à la base. Ce n’était pas de la grosse viande comme il aime. Ce qui l’intéressait au tout départ était simplement les quelques informations, noms ou visages que la petite frappe aurait pu lui donner. Des indices que Roy aurait pu se mettre sous les dents pour remonter plus haut, infiltrer le milieu et couper quelques têtes.

C’était raté. Le délinquant avait préféré appeler ses potes, d’autres gus à l’allure peu fréquentables. Ils pensaient qu’à plusieurs, ils allaient pouvoir le battre, ce qui n’avait pas manqué de tirer un rire d’Arsenal. Mécontents, ou surtout vexés dans leurs égos, ils avaient attaqué sans prévenir. Mais l’ancien héros ne s’était pas laissé avoir et leur avait montré une bonne leçon. Coup de pied par-ci, coup de pied par-là… Coup de boule, et coup de poings. Une vraie démonstration de force. Très vite, le petit groupe était à terre, gémissant et pleurant, se tordant dans tous les sens pour essayer de calmer la douleur… Tout ça pour constater que le petit rigolo s’était fait la malle, effrayé par la machine de guerre qu’était Roy.

C’était ainsi qu’il se retrouvait en pleine nuit obligé de jouer au chat et à la souris avec l’apprenti dealer. Ce dernier avait visiblement l’habitude de s’enfuir en courant car il allait vite, et ne semblait pas s’épuiser. Manque de bol, dans la pénombre, la petite frappe manqua un saut entre deux toits et trébucha. Il se fracassa contre le bitume du toit suivant, se blessant probablement aux jambes dans sa chute. Aussitôt, Roy déboula à son tour, sans tomber toutefois. Il se positionna face à celui qu’il voulait interroger, plaçant son pied sur son torse pour l’empêcher de se relever, laissant appuyer tout son poids.

Arsenal sentit une présence dans son dos au même moment, aussi il attrapa son arc qu’il arqua d’une flèche, tout en se retournant…

Comme presque tous les soirs depuis quelques années maintenant, tu arpentais les toits de cette ville. Elle n'avait pas le nom de Gotham mais elle n'en était pas moins la soeur. La criminalité était la même, peut-être même qu'elle était pire que là bas car des criminels d'espèces différentes et la plupart du temps inconnues par toi avant, se développaient comme une invasion de champignons. Aussi résistants que de la mauvaise herbe, t'avais l'impression que le nettoyage allait être long et pénible. Mais au moins, cela nourrissait ton côté sombre et te permettait de te défouler.

C'est de ton perchoir que tu as remarqué des corps au sol et que t'es descendu voir. Tu reconnais immédiatement les petites frappes de la boite
de la dernière fois. Tiens donc. Quelqu'un leur avait pété la gueule et bien comme il fallait. Tu les ficèles et t'envoies un message aux flics du coin du portable d'un des gars avant d'essayer de traquer ce qu'il restait de la petite bande. Faut dire qu'il y avait deux séries d'empruntes qui filaient loin de la scène.

Tu suis les traces jusqu'à les perdre jusqu'à ce que tu repères une échelle pour les toits. Go tu remontes et tu retrouves des traces que tu suis. Tu sautes de toit en toit. T'entends que t'es sur la bonne voix quand tu entends un cri de douleur un peu plus loin. Un mec venait de se viander en sautant, t'en mettrais ta main au feu. T'arrives en silence, discrètement pour voir un mec le pied sur le torse d'un autre gars. Mais ce mec... Ca te fait un de ses effets que t'oublies de masquer ta présence. Putain de merde... Arsenal? Bordel de merde c'est Arsenal... Une combi moulante rouge, un arc pointé sur ta gueule mais pas encore lâché, des dealers en miettes plus bas... Y a que lui pour avoir un look pareil.

Il maintenait son pied fermement ancré sur le torse du moins-que-rien, alors qu’il faisait face à l’ombre dans son dos. Les doigts agrippés solidement à la flèche et à la corde de son arc, il eut un sursaut de surprise qui manqua de le déstabiliser et lui faire lâcher sa flèche. Immédiatement, il abaissa son arc en entendant la voix de son vieil ami, qui venait lui aussi de le reconnaître et d’avoir la même réaction d’électrochoc en pleine face.

- Putain de bordel Jason, tu m’as foutu une de ses frousses ! Ça ne va pas de débarquer en fourbe comme ça ! J’ai failli te planter la tête !

Voilà des mois, voir des années, qu’il parcourait la ville en quête de retrouver ses amis d’antan. Roy avait fini par croire que c’était peine perdue, et qu’il était le seul à avoir basculé dans ce monde. Tomber cette nuit là sur Jason relevait du miracle. Bien qu’il ne sache pas si se retrouver bloquer dans cette ville était une bonne chose ou non. Peut-être aurait-il mieux valu qu’il ne retrouve jamais Jason, espérant au fond qu’il menait la belle vie dans le « vrai-monde ». Bien qu’il sût pertinemment au fond que ce n’était pas possible, mais l’espoir faisait vivre n’est-ce pas ?

Les yeux écarquillés, l’air hagard, l’archer ne savait pas trop ce qu’il devait faire. Ce qu’il était convenable de faire. Devait-il lui sauter autour du cou ? Accepterait-il au moins ? Ou simplement lui serrer la main, ou lui faire un check comme des ados ? Il n’eut toutefois pas le temps de se prendre la tête à ce sujet.

Profitant de ce moment de surprise partagé, et voulant se jouer de la distraction de son geôlier, le criminel tenta de s’échapper de l’emprise d’Arsenal avant de s’enfuir en titubant. Roy le regarda du haut de son air amusé, conscient que sa proie n’avait aucune chance. Il décida toutefois de laisser son compère en profiter un peu, comme on partageait un dessert au restaurant.

- Je t’en prie, fais-toi plaisir.

L’invita Arsenal en ouvrant le bras pour l’inviter à achever le petit délinquant et d’en faire ce qu’il en avait envie. Roy lui laissait tout entier, profitant du spectacle qui allait se jouer sous ses yeux, les deux reposant sur son arc et un sourire coquin sur le coin des lèvres.

Sa réaction te fait rire. Tu contrôles pas. Il a toujours eu cet effet sur toi. Celui de t'arracher naturellement des sourires qui n'existent jamais sur ton visage dans d'autres circonstances. Tu secoues la tête. Tu te rends compte d'à quel point il t'a manqué quand tu l'entends jurer. C'est fou ce que le cerveau occulte pour votre survis.

Allons ... Je suis sûr que tu dramatises. C'est jamais arrivé et ça arrivera jamais. T'as de trop bons réflexes pour ça.

Pas de faux compliment ou de tentative de flatterie. Juste la vérité. De toute façon t'es incapable de dire ce que tu penses pas même si ta vie en dépendait. T'es beaucoup trop entier pour ça. Au pote tu fermes ta gueule et tu sers les dents mais jamais tu mens aux gens qui te sont importants. Comme tu ne promets jamais rien. Déjà parce que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent et ensuite parce que t'es pas du genre à pas faire ce que tu dis.

Tu vois bien qu'il sait pas trop comment réagir et le criminel en profite pour se faire la malle. Il se tourne vers toi avec un grand sourire, les bras ouverts, pour te montrer qu'il te le laissait. Tu souris aussi, décroissant les bras, et tu dégaines. Tu prends deux secondes pour viser. Tu tires. La balle le touche en plein dans le genou ce qui fait s'écrouler le type en gémissant.

Tu te décolles du muret et tu passes à côté d'Arsenal pour aller voir le type. Au passage tu viens mettre une grosse claque sur son fessier moulé dans son costume avant de t'arrêter au niveau du criminel. Tu le mets sur le dos d'un coup de pied. T'as le genou pété je te conseille de pas trop bouger si tu veux pouvoir remarcher. Balle à blanc OK mais t'as jamais promis que les criminels seraient indemnes après en avoir reçu une. Ils en mourront pas... C'est le principal non?

Tu étais où tout ce temps? Que tu demandes à Roy en levant les yeux vers lui, te désintéressant complètement du mec au sol. Qu'est-ce que tu veux à ce gars? Histoire de faire la causette. Tu crèches où ? Ton véritable intérêt. Tu veux pas qu'il s'évanouisse à nouveau dans la nature.

Roy râla en constatant que Jason avait abimé son beau délinquant en lui tirant une balle dans le genou, ni plus ni moins. Les mains sur les hanches, prenant un air faussement offusqué, le rouquin fit remarquer à son partenaire justicier qu’il l’avait connu plus fin et qu’il n’y avait aucun plaisir à chasser des proies en procédant ainsi. Que par conséquent, il n’y avait aucun défi ni plaisir à rôder la nuit ! La prochaine fois, ce sera Roy qui s’occupera de cette partie-là.

Se penchant sur le criminel qui avait tenté de s’enfuir, il l’examinait de haut en bas, jaugeant la blessure pendant que le Todd lui posait quarante millions de questions.

- Je te retourne la question, je t’ai cherché partout mais tu étais nulle part.

Non pas que cela lui faisait plaisir, mais à vrai dire, Roy n’avait pas trop apprécié l’embuscade que le petit malandrin lui avait tendu avec ses potes. Trouvant, sans aucune difficulté, la blessure au genou, Arsenal y fit promener ses doigts tout autour avant de venir soigneusement les y enfoncer, affichant un sourire vengeur au passage.

- Ce troubadour de grand chemin n’a rien trouvé de mieux que dealer quelques cochonneries sous mon nez. Sur mon territoire. Et il s’est cru plus intelligent que moi…

Les cris du délinquant résonnaient sur les toits mais rien n’y ferait. Roy ne relâcha pas la pression, pas avant de longues secondes, histoire que son esprit torturé soit un minima apaisé. Voilà une leçon que le dealeur ne manquerait sans doute pas de retenir avant un moment.

Les doigts désormais salis par le reflux sanguin du rejeton, le rouquin se redressa, avant de venir essuyer ses doigts délicatement sur la veste de Jason. Sans aucune gêne.

- Pourquoi veux-tu savoir où je vis ? Ne me dis pas que mes petites fesses t’ont manquées ? Toi… Jason, le brun dur à cuire ?

L’archer lâcha un rire avant de poursuivre.

- Je ne vais pas te balancer mon adresse devant des oreilles indiscrètes. En revanche… Je peux te montrer, si tu arrives à suivre mon rythme.

Le mettant au défi, littéralement.

Pas réellement satisfait de sa vengeance, Roy prit soin de dépouiller sa victime du moindre de ses affaires. Il s’appropria le téléphone, le portefeuille, la carte de crédit, et la drogue du dealeur. Avant de le déshabiller complètement et de jeter ses vêtements par-dessus le parapet du toit. Il décida ensuite d’abandonner ni plus ni moins le délinquant malchanceux sur place avant de déguerpir en courant, direction, la maison. Comme un petit jeu, il voulait offrir à Jason le spectacle de ses « petites fesses » dodelinant de droite à gauche pendant qu’il trottait ou sautait.

Une fois arrivé sur les lieux, l’archer le laissa entrer dans sa piaule, et l’invita à faire « comme chez lui ». En tout cas, Roy lui se mit à l’aise. Après toutes ces courses, il avait l’impression de chauffer dans sa tenue et qu’il allait finir par empester la transpiration jusqu’à l’autre bout de la ville. Il se défit alors sans hésiter du haut de sa tenue, pour respirer un peu et retrouver un peu de liberté de mouvement, avant de se diriger vers l’endroit où il planquait les bouteilles. En réalité, Roy ne buvait pas. Du moins, plus maintenant, et il évitait les tentations en se tenant éloigné des boissons les plus problématiques. Mais il en gardait toujours une ou deux en stock… « Au cas où ». Et ce soir était un « cas où ». Il servit un verre de scotch bien serré, pour Jason, et un verre d’eau pour lui-même.

Avant de venir s’approcher, vraiment très proche (trop proche ?), de Jason, pour lui offrir le verre.

- Célébrons ton retour ?

Il râle. Ca t'avait manqué tiens. Il te parle même d'une prochaine fois. Ca te fait sourire sous ton masque. A ton tour d'être un peu curieux de ce qu'il devenait depuis qu'il était arrivé ici.

_ Pourtant je suis là depuis des années...

Comme lui apparemment. Tu croises les bras et n'intervient pas quand Roy appuie sur la blessure du gars au sol, le torturant de manière bien visible. Tu prévois pas de t'en mêler ni d'empêcher Roy de tuer le gars si l'envie lui en prenait.

Les cris du gars résonne là où ton rire est plus discret. Troubadour, vraiment. Il avait de ces expressions un peu vieillottes, démodées, mais si caractéristique de Roy Harper. Pas de doute, il t'avait vraiment manqué.

_ Ton territoire hein?

Il vient s'essuyer les doigts sur ta veste. Heureusement qu'elle est imperméable. Tu le suis des yeux, résistant à l'envie de lui attraper le poignet pour le retenir à côté de toi. T'as un nouveau sourire qui monte.

_ Bien sûr que tu m'as manqué. Je ne vois pas pourquoi je te le cacherai... Pourquoi tu ne me donnerais pas ton adresse, tu cries bien mon prénom sur tous les toits... Hein Roy... Très bien je te suis...

Tu le laisses dépouiller les victimes avant d'envoyer un message à un ddes flics que tu connais pour qu'il vienne ramasser les colis. Tu suis sans mal les "petites fesses" de Roy sans jamais le dépasser. Après tout la vue est agréable.

Quand tu arrives, tu laisses tomber ta veste sur une des chaises pour pas foutre du sang partout et tu vires ton masque. Tu replaces tes cheveux en arrière, un peu trop longs, peut être devrais-tu les faire recouper. Tu observes l'endroit avant de reporter ton regard sur Roy.

-_ Merci...

Tu prends le verre sans te reculer quand il approche. Et quand il te dit "célébrons ton retour", tu passes un bras autour de sa taille, ta main sur sa hanche avant de poser le verre de scotch ans y avoir touché. Tu veux pas prendre le risque d'avoir ce goût-là sur toi.

_ A nos retrouvailles. Je suis... heureux de t'avoir retrouvé Roy.

Quand il le voit enlever son masque, Roy ne peut s’empêcher de dévisager son vieil ami. C’était bien lui, mais il semblait quelque peu différent de ses souvenirs. Les cheveux étaient plus longs. Ce devait probablement être ça. Un sourire perla sur le coin de ses lèvres, amusé par une pensée fugace au sujet de sa pilosité capillaire.

Toutefois, en voyant le bougre délaisser le verre de scotch sans y toucher, il fronça les sourcils. S’il avait su, il n’aurait pas ouvert cette bouteille. Quel gâchis. La prochaine fois, il posera la question avant de servir ses invités. Le Harper trinqua alors tout seul, avec son verre d’eau. Ridicule.

- Et moi donc… Très heureux de te revoir…

Amusé par la situation, ayant encore en tête sa petite boutade capillaire, le rouquin approcha son visage de Jason. Au plus proche, n’arrêtant son manège arrivé qu’à quelques millimètres. Il s’écarta soudain, ébouriffant au passage la masse de cheveux trônant sur le crâne de Jason.

- Je dois avouer que ça m’a toujours quelque peu attiré ce style… « Tarzan ». Ça te rend très… Mystérieux, bad boy… Un brin homme des cavernes quand même.

Il sourit, venant de réaliser qu’il était maintenu aussi proche par sa main sur la hanche. Dans l’émotion du moment, il n’avait pas ressenti la chaleur du geste. A dire vrai, c’était plus que naturel pour eux d’agir ainsi. Le petit rigolo de Roy avait oublié cette sensation. Ça l’avait intrigué depuis longtemps comme un garçon aussi froid et irascible, grognon, de l’extérieur pouvait dégager autant de chaleur en lui-même.

- Hâte de te voir courir de nouveau sur les toits vêtus d’une peau de bête. Quoique… Je risque d’être trop distrait.

Jason allait finir par devoir se faire couper les cheveux car sinon, il s’exposait à des moqueries toujours plus de bas étage les unes après les autres. Roy en avait encore plein d’autres en stock et son esprit en produirait tout autant sur commande.

Il fixe son regard dans le sien, ses yeux clairs grand ouverts, et comme une petite midinette, le rouquin rougit légèrement. Il se mouille les lèvres doucement, bien que celles-ci étaient toujours humide de la gorgée qu’il avait bu quelques secondes plus tôt.

- Tu restes pour la nuit ?

Il semble être légèrement surpris par ton apparence. Tu n'es pas exactement comme dans son souvenir ni comme dans le tien mais tu t'es très bien fait à ce corps et à ses capacités. Comme pour le verre qu'il te sert et que tu reposes. C'est pas que tu veuilles pas le boire, tu le boiras après mais tu veux pas le boire si t'as une posibilité de l'embrasser. Tu sais qu'il a arrêté et que c'est complexe de ne pas replonger dans ce genre de travers.

Tu manques de grogner quand il se joue de toi. Il se moque de tes cheveux mais ça te ne fait que te mettre un sourire sur le visage. Et puis même s'il a cherché à s'éloigner un peu, tu l'as vite rapproché de toi en le tenant par la hanche,comme tu en avais l'habitude avant. Mais peut être n'était§ce plus le cas? Cette ville avait un drôle d'effet sur les gens... Peut être que sur lui aussi.

Toi distrais? Ça ne te ressemble pas du tout... mais si courir sur un toit en homme de Néandertal peut me permettre de te faire sourire ou d'attirer ton attention je ne dis pas non....

Tu plonges ton regard dans le sien. Il ne détourne pas les yeux, toi non plus. Ça te plait de le voir rougir. Ça fait ressortir ses tâches de rousseur que tu aimes tant. Tu sens qu'il est en train de devenir légèrement timide,c'est pour ça qu'il rougit. Tu le vois aussi parce qu'il a scemauvais tic de s'humidifier les lèvres quand il a quelque chose à demander qui le gène un peu... Tu passes une main sur sa nuque puis sur sa joue.

Oui c'est ce que je comptais faire... Pourquoi? Tu veux que je m'en aille? T'as mangé déjà? Je peux te cuisiner quelque chose si tu veux...

Bon t'as envie d'autre chose mais tu vas pas direct lui sauter dessus... C'est peut être même pas Le Roy de ton monde même si tu adorerais que ce soit lui. Il t'a énormément manqué. Tellement.

Le contact de sa peau contre la sienne le fit frissonner. Une sensation qu’il n’avait plus ressenti depuis la disparition soudaine de son ami. De la chaleur, intense, quelque peu électrique, qui lui donnait la chair de poule. Agréable, et douce. Roy le laissa faire, remarquant que la main de Jason passa de sa nuque vers sa joue. Le rouquin se rapprocha de nouveau, laissant tomber sa ligne de défense. L’homme qu’il avait devant lui était bien le Jason qu’il avait connu par le passé. Il ne risquait donc rien.

- Pourquoi je voudrai que tu ne t’en ailles ? Juste après t’avoir fait venir jusqu’ici ? Serais-tu devenu idiot depuis le temps, Jason Todd ?

Roy ricana un petit instant, bien heureux de provoquer à nouveau son ami de la sorte. Il aimait le faire tourner en bourrique, ce qui n’était pas si compliqué. Jason pouvait être si sérieux et terre à terre.

Ne lui offrant pas l’occasion de se défendre pour autant, puisqu’il se colla alors complètement contre le brun, venant placer ses deux mains autour des hanches de Jaybird pour mieux se serrer contre lui. Roy cacha le bout de son nez dans son cou, comme pour s’imprégner de son odeur, avant d’offrir un léger contact tout aussi timide aux lèvres du brun.

Ce court échange lui laissa un arrière-gout sucré sur le bord des lèvres, qui sonnait comme une envie d’y retourner. Et voilà une addiction pour laquelle l’archer n’avait pas à s’en faire et pouvait consommer sans modération. Il se perdit dès lors à prolonger de quelques secondes supplémentaires son baiser, venant se saisir des deux mains le visage de Jason. Comme s’il ne voulait plus le lâcher désormais. Le Todd s’était peut-être retenu de ne pas lui sauter dessus, il ne s’était pas fait cette promesse-là de son côté.

Après quoi, pour en conserver toute la saveur, Roy passa sa langue de nouveau sur le rebord de ses deux lèvres.

- Ne jamais rejeter un homme qui se propose de lui-même à cuisiner. C’est terriblement sexy.

Il te semble que Roy se décontracte et se détend. Ta main sur sa joue y est peut être pour quelque chose. Tu souris à ses propos. Oui t'es peut être devenu idiot à l'instant même où t'as entendu sa voix pour la première fois dans ce monde. Ou quand tu as vu son sourire pour la première fois depuis longtemps.

C'est possible oui... Tu me rends peut-être plus stupide que la normale.

Il se love littéralement dans tes bars et tu resserres ton étreinte sur lui. Apparemment vous vous êtes manqués mutuellement. Tu ne veux pas le brusquer alors tu le laisses venir à toi. Tu apprécies son souffle chaud dans ton cou, le léger contact de ses lèvres sur les tiennes qu'il finit par prolonger en encadrant ton visage de ses mains comme s'il cherchait à ce que tu ne t'enfuis pas.

Je ne vais pas m'enfuir tu sais... Pas maintenant que je t'ai trouvé.

Il t'avait bien trop manqué. Tu passes une main dans ses cheveux et tu te penches vers ses lèvres pour l'embrasser à nouveau. Tu l'attrapes par la taille et tu l'entraînes vers le frigo. Puis tu le soulèves pour l'asseoir sur le plan de travail. Tu te positionnes entre ses jambes et tu l'embrasses à nouveau.

Qu'est-ce que tu veux manger? Et si tu me racontais ce que tu fais de tes journées ici? T'es là depuis combien de temps? J'aimerai que tu me parles un peu de ta vie ici... J'aimerais rattraper le temps passé...

Bon c'est pas parce que tu l'avais posé sur le plan de travail que tu étais près à le lâcher pour aller ouvrir frigidaire et placard pour trouver quoi faire à manger puis que ton dessert à toi, tu l'avais entre les bras.

Roy était content de voir que celui qu’il avait connu auparavant n’avait pas changé malgré tout ce temps. C’était comme s’ils ne s’étaient jamais perdus, tout les deux. Et sans qu’il ne puisse offrir la moindre résistance, voilà que deux mains viriles venaient de prendre possession de ses hanches, venant le guider à travers sa propre cuisine. Sans attendre de savoir où elles allaient l’emmener, il fut soulevé dans les airs, avant d’être déposé délicatement sur l’un des plans de travail. Il n’était pourtant pas si léger que ça, il en était presque émoustillé de voir Jason toujours aussi fort.

Un tsunami de questions déferla alors aussitôt, entre deux baisers passionnés, si bien qu’il ne sut quoi répondre sur l’instant. Le jeune archer prit soin de noter les questions dans sa mémoire, pour y répondre une par une, dans l’ordre qu’elles étaient arrivées.

- … Et si on commandait ? … Sushis… ?

Il voulait bien voir Jason cuisiner pour lui, de bons petits plats, même un plat tout simple, Roy aurait apprécié. Mais après une courte réflexion, il ne voulait pas le voir ouvrir placards et frigos. En effet, ces derniers étaient plutôt vides. Le frigo ne contenait que le strict minimum pour survivre, et les placards étaient composés pour la plupart de boites de conserves uniquement. Quoique la majorité des placards étaient vides et poussiéreux.

Roy ne passait que peu de temps dans cet appartement, si bien qu’il pouvait donner l’impression d’être prêt à déménager à tout instant.

Et il savait qu’à la vue de si peu de réserves, cela risquerait d’alerte inutile Jason. Il préférait détourner l’attention sur un tout autre sujet.

- Bah ! Tu me connais… Je bidouille des trucs. J’ai trouvé un poste d’ingénieur dans un labo tech. Ça c’est le jour. Et la nuit… Bah… Tu m’as grillé !

L’archer profitait de sa position pour ébouriffer la belle chevelure du brun qui lui faisait face. Il n’avait pas énormément de marge de manœuvre de toute manière, il se concentrait sur le peu qu’il avait accès. En parlant de ça… Il agrippa l’arrière-train de son compagnon pour le forcer à se rapprocher.

- Il n’y a pas grand-chose à dire de plus sur ma vie ici. Mais toi ? Je sais que tu es du genre passe-partout, tu as du vivre milles et unes aventures.

Tu as tellement peur qu'il disparaisse entre tes doigts que tu as du mal à le lâcher. C'est pour cela que tu le soulèves et l'installes sur le rebord de la cuisine pour continuer à lui parler et l'avoir sous la main même si tu dois cuisiner. C'est peut être aussi pour cela que tu lui poses un tas de questions parce que s'il prend le temps de te répondre, il ne le prendra pas à se volatiliser.

Des sushis! Bonne idée. Je n'en ai pas mangé depuis une éternité.

La dernière fois cela avait du être avec lui justement. Tu n'insistes pas pour cuisiner, tu préfères nettement le garder dans tes bras. Tu regardes autour de toi et trouves que l'endroit manque un peu de vie, un peu de chaleur. On dirait presque l'appartement que tu occupais quand tu es arrivé ici, avant d'acheter le hangar et d'en faire ton lit de travail et ta résidence principale. C'est comme si Roy n'avait pas réussi à se fixer ici alors que toi, tu avais pris tes marques.

Il te dit qu'il est ingénieur. Ca t'étonne pas un brin. Il est brillant. Bien plus que toi dans son domaine. Et tu souris. Oui tu l'as grillé cette nuit. Sa main passe dans tes cheveux trop longs à son goût mais tu n'as pas prévu de les couper tout de suite. Tu sens soudain ses mains se glisser sur tes fesses. Il te les poigne pour te coller à lui. Il te demande ce que toi tu deviens.

Attends... Je commande... Ca va être long après...

Tu attrapes ton téléphone et tu appelles le restaurant de sushis qui livre le plus proche ou celui qu'il te donne, tu t'en fous. T'as juste envie de partager un moment avec lui, un repas agréable, une soirée agréable. Tu prends rien que le meilleur sur la carte. T'as les moyens. Une fois la commande passée, tu poses ton téléphone sur le comptoir et tu poses tes mains sur ses hanches.

Que te dire... J'ai retrouvé Damian... Enfin un Damian. Je sais pas encore si c'est le mien, j'ai rencontré Dick aussi... Et Catwoman... on a fait un coup ensemble. Elle m'a aidé à m'introduire chez un connard pour récupérer des documents et je l'ai laissé récupérer bijoux et objets précieux qui m'intéressaient dans le coffre. Un bon deal je trouve... Récemment Tim... Et je suis tombé sur un drôle de Batman... Il a dit qu'il m'aimait et qu'il était fier de moi... Tu te rends compte? Jamais un Batman n'aurait dit ça. JAMAIS.

En tout cas aucun que tu aies jamais rencontré étant donné que celui de ton monde avait même essayé de te tuer...

Sinon j'ai une boite de formation d'agents de sécurité et de gardes du corps. J'enseigne les arts martiaux et je joue les gardes du corps le jour... Et puis la nuit tu sais déjà...

Tu viens poser ton nez dans son cou. Il t'a manqué. Vraiment beaucoup... Lui, son odeur, sa chaleur...

Si je te lâche tu vas disparaitre toi aussi?

Et comme le rouquin l’avait prédit, le brun en avait vécu des aventures. Un paquet visiblement car la liste n’arrêtait pas de s’agrandir. Il plissait les yeux au fur et à mesures que les noms sortaient. Il l’interrompt dans sa diatribe, piqué dans sa curiosité par un commentaire que Jason a lâché.

- Comment ça tu ne sais pas encore si c’est le tiens… ?

En parlant du Damian. Même si les habitants de cette ville venaient de tout un tas d’univers différents, il était facile de savoir qui venait d’où à force de croiser les informations entre elles. Si ce n’était pas le bon Damian, il y aurait forcément eu une dissonance entre leurs histoires justement.

Roy afficha un sourire amusé quand le Todd lui raconte son échange de bons procédés avec Catwoman. Cela ne l’étonnait ni de lui, ni de la beauté féline, d’ailleurs.

- Il faudra que tu me présentes à tes nouveaux amis.

Ce n’était pas de la jalousie, bien au contraire. Roy avait conscience au fond de lui qu’il s’était peut-être trop attaché à son ancien monde, de manière nostalgique et incohérente car en réalité, ce n’était pas le meilleur des mondes. Et qu’il était peut-être temps de réaliser qu’il ne rentrerait pas chez lui, qu’ils ne rentreraient pas chez eux, et que par conséquent, il fallait ouvrir les bras à cette nouvelle vie. Après tout, un nouveau départ, ça ne peut pas faire de mal.

Surtout qu’il n’était plus tout seul maintenant.

Et non, Red Arrow ne comptait pas se volatiliser ou disparaitre. Surtout que dans l’immédiat, ils étaient dans sa piaule. Et il n’avait pas d’autres planques pour crécher, donc difficile de disparaitre.

- En tout cas, tu as l’air bien occupé. Tu as même trouvé le temps pour pratiquer ta pose de méchant devant le miroir, parce que tu as le regard intense. Ça fait toujours son effet…

Arsenal fut alors prit d’un léger rire, qui démarquait quelque peu de la mine plus sérieuse de Jason. Même si au fond, il le pensait sincèrement, que ce côté « bad boy » était irrésistible et craquant. Roy pourrait se transformer parfois en petite lycéenne à force de se perdre dans ces deux petites prunelles.

- Si tu me lâches, je tombe sur toi…

Et hop, le voilà qui glisse volontairement du comptoir pour que Jaybird le rattrape. Il n’oublie pas de lever les bras en l’air pour simuler l’oiseau qui s’envole.

Tu lui caches rien. T'as rien à cacher de toute façon. Il a vu le pire comme le meilleur de toi et inversement.

Il y a plusieurs versions des membres de la Bat... Mais pour l'instant, aucun n'est de mon monde. Je ne sais pas comment t'expliquer. C'est comme s'ils sortaient tous de mondes parallèles au mien. J'ai même rencontré un faux Batman... Il est forcément faux... Il a dit qu'il m'aimait et qu'il était fier de moi... T'imagine... Mais rassure toi, tu es le seul Roy que j'ai rencontré et j'ai eu un bol incroyable de tomber sur le bon du premier coup. Qui sait... Une autre version de toi m'aurait peut être arraché la tête si j'avais essayé de faire ceci.

Tu te penches pour l'embrasser par surprise. Puis tu enchaines sur Catwoman. Tu n'es pas un Robin bon chic bon genre comme Dick ou Tim. T'es plutôt un chien fou ou galeux, ça dépend de qui te regarde. Mais tu ne seras jamais le Robin que Batman voudrait que tu sois. Et ce, même si tu as fait beaucoup de concessions. La preuve, tu ne tues plus.

Si tu veux. Ca me dérange pas. Mais plus que des amis disons que ce sont des connaissances de travail. Mais c'est pas un soucis. D'ailleurs... Tu veux venir bosser avec moi? Je dirais pas non pour exploiter tes magnifiques compétences d'archer...

Pas que mais ça tu partageras pas forcément. Tu regardes Roy un peu interdit après qu'il t'ait dit que tu avais une pose de méchant et un regard intense. Tu ne t'attendais pas à ça. Tu ne sais pas trop comment le prendre jusqu'à ce que tu entendes le rire de Roy. Tu lui souris. C'est un des rares avec qui tu as un sourire sincère. Tu as juste le temps de le rattraper quand il se laisse glisser du comptoir.

Toi alors... Qu'est-ce que tu aurais fait si j'avais plus mes réflexes d'antan? BON c'est par où ta chambre Mr l'Archer? J'ai plus des masses de patience... Tu m'as trop manqué pour patienter encore...

Et avoir son corps contre le tien, son regard insistant sur ta personne et son odeur enivrante dans les narines ne t'aident clairement pas à garder l'esprit serein. Et puis tu veux lui donner des raisons de ne pas disparaitre de ta vie et pour cela tu es prêt à donner de ta personne.

Roy l’écoutait avec attention, bien qu’un sourire mi-amusé mi-sceptique flottait sur ses lèvres. Il avait du mal à imaginer un Batman, même parallèle, lâcher des mots comme fier ou je t’aime avec autant de sincérité. Jason avait dû en voir des vertes et des pas mûres avec tout ces fameux personnages issus d’univers alternatifs. Le rouquin préféra ne rien dire tout de suite, laissant son esprit vagabonder sur cette idée improbable.

L’idée d’un Batman fier de Jason… Ça faisait son chemin dans sa tête. Roy détourna les yeux, fixant un point dans la pièce pour masquer la petite étincelle d’admiration qu’il éprouvait. Pas pour ce faux Batman, non, mais pour Jason lui-même. Le brun avait peut-être du mal à le voir, mais il était bien plus impressionnant que ce qu’il croyait. Et ce, sans avoir besoin de l’approbation d’un Bruce quelconque.

Se redressant légèrement, Roy passa une main dans ses cheveux, jouant avec une mèche qui tombait sur son front. Il avait ce tic, lorsqu’il réfléchissait trop ou qu’il essayait de trouver les bons mots pour répondre. Finalement, il décida de ne pas trop s’étendre sur le sujet, préférant garder les choses légères. Il savait que Jason n’était pas du genre à s’encombrer de grandes déclarations ou d’émotions étalées.

Au lieu de ça, il rebondit sur ce qu’il savait faire de mieux : un commentaire piquant, teinté d’un peu de vérité.

- Les riches ne savent plus quoi inventer pour attirer l’attention des pauvres gens !

Sa proposition pour travailler ensemble lui arracha un sourire franc. Ça, c’était du pur Jason. Toujours sur un fil tendu entre provocation et charme, et Roy ne pouvait s’empêcher d’apprécier ce côté imprévisible. Pourtant, il ne put s’empêcher de se demander comment Jason gérait tout ça, ces rencontres avec des versions altérées de ses proches et cette lutte constante pour trouver sa place dans ce nouveau monde.

C’était bien une idée qui ressemblait à Jason, tout comme cette manière subtile de vouloir s’assurer qu’ils restent proches. Roy n’allait pas dire non, mais il aimait bien faire durer un peu le suspense.

Il se contenta de laisser un petit rire lui échapper, avant de répondre avec un sourire en coin.

- Je risque d’être distrait… Comme au bon vieux temps ?

Il observait Jason, son regard s’attardant un peu plus longtemps qu’il ne l’aurait dû. C’était toujours étrange de le voir ainsi, partagé entre ce qu’il était et ce qu’il pensait devoir être. Il y avait quelque chose de brut chez lui, une intensité qui rendait chaque interaction mémorable. Roy n’allait pas prétendre ne pas être sensible à ça.

Il profita de sa glissade, il sentit le moment suspendu, juste avant que Jason n’intervienne. Ce n’était pas vraiment un test, mais presque. Il aimait provoquer ce genre de réactions, pour la proximité de leurs corps, mais aussi pour savourer ce sentiment d’être en sécurité, malgré tout.

Quand il fut rattrapé – ou presque – Roy ne put s’empêcher de rire doucement, un rire plus sincère qu’il ne l’aurait voulu. C’était dans ces instants-là, loin des drames et des combats, qu’il se sentait le plus vivant. Il jeta un coup d’œil vers Jason, son sourire prenant une teinte un peu plus douce.

Il n’ajouta rien de plus, laissant les gestes et l’instant parler pour lui. Il le guida en lui attrapant la main, quittant la cuisine et le menant vers le couloir jusqu’à sa chambre. Rudimentaire, le strict nécessaire, mais il savait que Jason ne s’en formaliserait pas. Bien trop occupé à fixer de ses deux yeux ténébreux le visage de son archer préféré.

Devant le lit, Roy poussa des deux mains sur la poitrine du brun, le faisant s’asseoir sans plus de choix sur le matelas moelleux. Profitant de ce moment de vulnérabilité du Todd, Red Arrow l’attrapa dans ses bras, commençant à lui grimper sur les genoux, tout en l’embrassant passionnément. Il sentait ses poils s’hérisser, sa peau lui bruler par la chaleur du moment.