Love don't always end well, Beasty

▿ Date de naissance : 21/09/1987

Comme d'habitude, je ne suis partie de chez moi que pour quelques heures, pour aller chercher des graines, des champignons, des spores ainsi que des larves dans la forêt. Et comme d'habitude, j'y suis restée pendant toute une journée, puis deux jours, puis trois... Je n'y peux rien, cet endroit m'apaise beaucoup et calme mon envie irrépressible de vengeance. J'ouvre les yeux sur le ciel d'un matin gris, j'écoute le souffle de l'air, le chant des oiseaux. Au loin, j'entends les aboiements d'un chien, sous-fifre des hommes. Je grimace, me lève, et m'éloigne encore d'avantage. Je n'ai pas encore récupéré la graine de la fleur que je recherche et cela me donne une excellente excuse pour fuir encore la civilisation.

Avec délice, je me plonge dans un ruisseau pour me délester de ma fatigue. Il est frais, doux, et vif. Cela me fait beaucoup de bien. Vivre à l'intérieur des murs amollit le corps et les esprits, qu'on le veuille ou non, et j'ai l'impression de subir la même chose. On m'a bien dit que je n'avais pas vraiment le droit d'habituer à un autre endroit que chez moi, mais c'est plus fort que moi, je DOIS rejoindre la forêt, refaire corps avec la nature.

Je récupère ma robe et rejoins le sentier. Il y a une odeur étrange d'animal lourd. Encore un sous-fifre des hommes ? Peut-être... Quand est-ce qu'ils en auront assez de réduire tous les animaux qu'ils croisent en esclavage, ou dans des cages quand ils ne peuvent le faire ?

Trop curieuse pour me cacher, je sens la terre se mettre à trembler. Puis, des flashs d'un autre temps, d'un autre monde, me viennent. Des hommes en armure sur des chevaux, une attaque sanglante, des cris, des plantes décimées. Mes mains sur mes tempes, mes yeux fermés, je lutte pour repousser ce souvenir autant que je m'y accroche. Est-ce que les hommes de mon monde ont réussit à venir ici pour me retrouver ? Et si tel était le cas, sont-ils là pour me sauver, ou m'abattre ? D'ordinaire, j'aurais écarté mes ailes et les auraient fait fuir, mais là, je ne suis qu'une humaine juste assez comme les autres pour avoir leur faiblesse de corps et d'esprit, et juste assez différence pour ne pas pouvoir m'en contenter. Finalement, je m'adosse à un arbre et attends que cela passe.

Le cheval et quelle que soit l'entité juchée dessus, n'est pas lourd, et il est seul. Peut-être que je me suis trompé, peut-être est-ce un animal sauvage ? J'inspire pour me donner du courage avant de décoller mon dos du tronc.

La vue de la jeune fille me désarme totalement. Qui est-elle ? Je la connais ? Non, je ne la connais pas. Impossible. Des souvenirs me reviennent à nouveau sans que je puisse savoir de quoi il s'agit. Tout ce dont je me souviens fermement est que je devais rendre gorge à Philippe, mais le souvenir de cette jeune femme semble venir d'une autre réalité.

"Mocheté ?"

Non, ce n'est pas possible. Je dois me tromper. J'ai été trahie, je me suis éveillée ici, rien de plus. Il n'y a rien eu après ma trahison. Rien.

▿ Date de naissance : 11/02/2002

Love don't always end well, Beasty

Quand Malon n’avait plus rien à faire, et même si elle n’avait pas un client pour faire une promenade avec elle, elle sortait souvent à cheval. C’était un bon moyen pour faire travailler chacun d’eux régulièrement, mais c’était aussi un moyen de renforcer le lien qu’elle avait avec les chevaux. Elle avait envie qu’ils soient heureux et au fond, même si elle organisait des balades, le plus important pour elle était le bonheur des chevaux avant celui des humains. Les animaux du ranch étaient ce qu’elle avait de plus précieux, et ce n’était pas pour l’argent qu’ils pouvaient lui rapporter. Ils étaient ses amis.

L’avantage de se situer à l’orée du bois, c’était qu’elle était à la porte du monde le plus formidable pour les promenades. Si elle était assez discrète, elle pouvait même croiser la vision de créatures sauvages. Elle adorait les voir évoluer dans leur environnement naturel. Il était merveilleux de savoir que ces créatures pouvaient vivre heureuses sans l’influence de l’être humain. Cela dit, elle savait que c’était impossible pour ses vaches et ses chevaux. Ils avaient besoin d’elle. Mais elle les laissait en semi-liberté autant qu’elle le pouvait. Il était si beau de voir un animal libre de vivre sa vie comme il l’entendait.

Durant sa promenade, elle fut interpellée d’une façon qu’elle ne comprit pas bien. Si elle n’avait pas vraiment entendu la façon dont on l’avait appelée, il restait évident qu’on l’avait prise pour quelqu’un d’autre. Elle posa les yeux sur la femme qui croisait son chemin. Elle avait une drôle d’allure, en soi, mais elle ne semblait pas dangereuse, pas pour elle en tout cas. Elle avait plutôt l’air intriguée. Il était possible qu’elle ne se rappelle pas exactement la personne qu’elle croyait avoir en face d’elle. Loin d’être hostile, Malon la regarda avec une douce bienveillance, désireuse de l’aider si elle pouvait.

« Je crois que vous vous trompez de personne, Madame. »

Elle enjamba la selle et se laissa tomber sur le sol. Le cheval hennit doucement, sûrement peiné de voir sa promenade écourtée. Mais ça ne durerait pas longtemps. Malon se le promettait. Elle caressa les naseaux du cheval avec beaucoup de tendresse en faisant un petit bruit rassurant. Il n’était pas question d’écourter la promenade, seulement de faire une petite pause pour réconforter cette femme et lui apporter un peu de soutien. Elle se promit que le cheval rentrerait assez fatigué, mais pas trop, juste ce qu’il faut pour apprécier de s’être promené et de rentrer à la maison, comme à son habitude.

« Tout doux, mon beau. Je te promets que la promenade n’est pas finie. Vous cherchez quelqu’un, Madame ? » demanda-t-elle en tournant un peu la tête vers l’inconnue et en la penchant un peu, perplexe. « Je n’ai vu personne aujourd’hui, mais il y a pas mal de monde qui passent par le ranch. Peut-être l’ai-je déjà vue. »

Elle avait vraiment envie d’aider un maximum les personnes qu’elle rencontrait. C’était toujours ainsi qu’elle avait fonctionné, ouvrant son cœur au monde, chaque fois qu’elle le pouvait. Elle trouvait la vie plus douce de cette façon.

▿ Date de naissance : 21/09/1987

Non, ce n'est rien, juste ma mémoire qui m'envoie des flashs qui n'ont pas lieu d'être. Je ne connais pas cette jeune femme à cheval. Je la regarde, simplement, avant de me dire que je vis parmi les hommes désormais, et qu'il faut que je sois gentille et polie avec eux si je veux avoir une chance de comprendre ce qui se passe et aussi de rentrer chez moi.

"Oui, pardonnez-moi. Je ne sais même pas pour qui je vous ai prise."

Mon regard se perd un peu, sur le cheval cuivré. Ses oreilles mobiles semblent capter tout ce qui se passe dans la forêt, mais sa domestication lui a retiré un peu de fougue et l'a musclé plus que nécessaire. Ce n'est pas un animal rapide et discret, c'est devenu une bête de somme, forte... un soldat.

La jeune femme descend de sa monture. Un nouvel éclairage de ma mémoire. J'ai déjà monté à cheval, moi aussi. Ce n'était pas un cheval, et d'ailleurs, ce n'était même pas une monture. C'était un ami, un compagnon. Du coup, je regarde l'animal dans les yeux. Lui non plus, je ne le connais pas.

"Non, pas vraiment. Je cherche juste..." cette fois, mon regard s'envole vers la cime des arbres, les oiseaux qui parlent entre eux, leurs chants qui m'appellent et moi qui aimerais à nouveau faire partie du monde des plantes et de la nature. "En fait, je pense que je voulais simplement être seule."

...Je ne voulais pas être seule. Je voulais juste savoir si quelqu'un me recherchait.

"Qu'est-ce qu'un ranch ?"

J'aimerais tellement rentrer chez moi, en cet instant, ne faire qu'un avec la forêt et sa magie si spéciale. Aujourd'hui, la forêt ne m'accepte plus, je ne peux plus errer entre les troncs sans faire le moindre bruit, les animaux ne me répondent plus. Au pire, ils m'ignorent, au mieux, ils s'enfuient en courant.

"Vous êtes une femme de la nature, ou de la civilisation ?"

Ou peut-être un peu des deux ? Un lien, un pont, ce genre de chose que mon union avec Stephen aurait dû faire naître s'il ne m'avait pas trahie. Machinalement, je redresse mes ailes fantômes, sentant mon dos souffrir de leur absence.

Si tel était le cas, elle aurait sans doute pu m'aider à comprendre ce qui m'arrive, pourquoi avoir choisi cet endroit comme prison, et surtout quel a été mon crime. Je sens ma magie entravée qui souhaiterait frapper d'indignation. Cependant, il faut que je trouve l'harmonie. Cette femme n'y est pour rien dans tout ce qui m'arrive, son esclave-équin non plus d'ailleurs.

Il faut être gentil. Si la forêt ne souhaite plus m'accepter, alors il faut que je me rapproche des êtres humains autant que faire se peut.

"J'ai trouvé de la Bourrache officinale. Vous en voulez ?"

C'est ma plante du moment. Prise en infusion, elle aide à l'apaisement. Consommée telle qu'elle, elle donne de la vigueur et de la chance, pour peu qu'elle ait été bien traitée et correctement cueillie.

▿ Date de naissance : 11/02/2002

Love don't always end well, Beasty

Cette femme semblait être un peu perdue et ne pas savoir vraiment où elle était qui elle cherchait. Ça devait être une sensation un peu curieuse de ne pas se rappeler tout ce qu'on voulait. Malon n'avait pas l'impression d'avoir de trous dans sa mémoire en ce qui la concernait mais sa vie était assez simple. Elle se rappelait son père, Monsieur Ingo, le garçon de la forêt. Elle se rappelait la princesse et le roi bien sûr, et Ganondorf, cet homme si dangereux qui avait rendu le ranch si vulnérable. Elle ne savait pas s'il y avait d'autres éléments importants de sa vie qu'elle avait oublié mais il lui semblait que l'essentiel était là. Même si elle l'aurait bien voulu, elle n'avait pas l'impression d'avoir quelqu'un dans sa vie pour qui elle aurait eu un attrait particulier.

Mais cette femme devait avoir des soucis de cet ordre, puisqu'elle ne savait même plus qui était la personne que Malon lui rappelait. Il serait donc difficile pour la demoiselle de savoir si elle l'avait déjà rencontrée. Pour autant, elle n'était soudainement même plus sûre que cela tienne autant à cœur à la femme qui semblait préférer le confort de la solitude à celui d'un ami cher auprès d'elle. La palefrenière se sentit soudainement de trop, sans toutefois être sûr que c'était ainsi qu'elle était censée se sentir. Elle était pleine de confusion et elle avait parfois du mal à discerner les choses qui n’étaient pas clairement dites.

« Préféreriez-vous que je vous laisse tranquille ? » demanda-t-elle en préférant se fier à l'envie de la femme plutôt qu'à ses impressions peu concluantes.

Mais même si elle avait voulu partir, ce qui n'était pas spécialement le cas car elle n'était pas certaine que ce soit une très bonne idée de laisser cette femme toute seule, elle ne se serait pas permis de le faire avant d'avoir répondu à sa question. La dame semblait se demander ce que voulait dire le mot ranch. Cela étonna Malon qui pensait que la plupart des gens savait ce que c'était. Cette femme faisait peut-être partie des rares personnes qui ne le savaient pas. Malon alla caresser les nasaux du cheval doucement tout en répondant, avec non moins de douceur.

« C'est une immense propriété qui comprend des bâtiments destinés aux animaux, essentiellement des vaches, des chevaux et quelques poules, et d’autres pour l’habitation des gens. Il y a aussi un grand espace pour que les animaux puissent brouter et courir comme ils en ont envie. Je n'aime pas laisser les chevaux enfermés, alors je ne les rentre que pour la nuit ou alors s'il fait vraiment très mauvais pour qu'ils ne se sentent pas mal. »

Malon ne savait pas bien comment répondre à cette question de savoir si elle était davantage une fille de la nature ou de la civilisation. Il était certain qu'elle n'était pas une enfant des bois et qu'elle savait interagir avec les autres. Mais elle ne se sentait jamais aussi bien qu’au milieu des chevaux et elle adorait se balader dans la forêt et aller à la rencontre des animaux. Elle organisait des balades pour les personnes qui la payaient pour ça, mais elle préférait quand ces personnes étaient respectueuses de la nature et que les promenades se faisaient au rythme de ce respect.

« Je ne suis pas opposée à une certaine civilisation. De toute façon, c'est nécessaire pour acquérir l'argent qui me permet de nourrir les animaux et de prendre soin d'eux. Mais je préfère être auprès d'eux. Je passe beaucoup de temps dehors avec les chevaux et même ici dans la forêt. Je trouve que les animaux sont parfois plus sincères que les humains, vous ne croyez pas ? »

Que certains humains tout au moins. Malon avait entendu d'étranges histoires sur ce qui se passait dans cette ville et elle avait bien l'impression qu'il y avait des gens ici qui n'étaient pas tout à fait sincères et qui avaient tendance à mal se comporter avec les autres. Ce n’étaient pas des personnes qu'elle voulait particulièrement connaître et elle était certaine que la nature fidèle et loyale de la plupart des animaux lui correspondait mieux que ces gens-là. Quand elle lui proposa une plante qu'elle avait apparemment trouvé et qu'elle semblait bien connaître, Malon la regarda avec un intérêt mêlé de curiosité. Elle ne savait pas de quoi elle parlait, mais sa façon d'être convaincue que c'était une bonne chose donnait envie à la fillette d'en savoir plus.

« Qu'est-ce que c'est que cette plante ? Elle est bonne pour la santé ? Elle se consomme comment ? »

Elle espérait que ce n'était pas de la drogue. Elle avait toujours eu très peur de ce genre de produit, surtout quand on lui avait dit que des gens pouvaient s'en servir pour lui faire faire des choses qu'elle ne voulait pas faire. Depuis Ganondorf, elle ne voulait pas se retrouver dans ce genre de situation.

▿ Date de naissance : 21/09/1987

Etre tranquille ? Malheureusement, je ne le suis pas dans ce monde d'Homme, et je n'ai jamais aspiré à l'être. Je suis une femme d'action, à la tête d'une armée. Je ne crains rien ni personne...

... Mais là, tout de suite, je me sens affreusement lasse. J'ai envie de baisser ma garde, de me laisser aller à la mélancolie avec cette personne qui me rappelle un peu trop ce qui me manque sans que je parvienne à mettre le doigt dessus.

"Non non, je vous en prie, restez."

Après tout, c'est une femme, et j'ai confiance dans les femmes, quand elles n'essayent pas de m'abattre des mains d'un homme. Je ne sais pas pourquoi j'ai pensé ça. Elle me parle de son domaine et de ses terres. Elle a des animaux qui travaillent pour elle ? Son cheval m'a l'air esclave, comme toutes les bêtes de somme que les hommes touchent.

Je m'apprête à répliquer, mais on m'a suffisamment fait comprendre que mes idées concernant le bien-être animal étaient trop arrêtés, trop violentes, et que dans ce monde, c'était ainsi et pas autrement. Posséder une vie qui n'a pas choisi de la mettre à votre service est de l'esclavage. De cela, je ne m'en écarterai pas.

Je baisse les yeux à sa réponse, alors elle est comme les autres humains que j'ai croisés. Elle a un intérêt pour l'argent, la possession, et ses animaux. Ce n'est sans doute pas plus mal, je suppose, mais si ses chevaux étaient vraiment consentants pour la balader sur leur dos, les méthodes de dressage et de conditionnement n'existeraient pas, et il n'y aurait pas besoin de tout ce harnachement ainsi que cette espèce d'instrument de torture qu'il y a dans leur bouche... Les hommes, dans mon monde, utilisaient le même outil métallique qui me fait frissonner... Je déteste le métal, même s'il ne me fait plus rien.

L'affrontement ne sert à rien. Je reviens à la jeune femme et lui souris.

"Oui, je le crois aussi. Les animaux ne peuvent pas mentir, quoi qu'il arrive. Et quand ils sont bien traités, ils font de loyaux compagnons, très fidèles."

J'ai immédiatement envie de m'entourer d'animaux en plus de toutes les plantes que j'ai chez moi. J'ai envie d'un corbeau. Je lui propose ma bourrache et elle semble intéressée immédiatement... Et quand on me parle de plante, je ne peux pas m'empêcher d'être emportée par ma passion.

"C'est une excellente plante pour la santé qui régule la pression sanguine, donne un coup de fouet quand on en a besoin et favorise la réussite des entreprises. Elle peut être consommée en infusion, ou directement dans une bonne salade. Elle a un goût un peu poivré."

Je sépare mon bouquet en deux et tends la moitié à la jeune femme. Mon entreprise est sans doute vouée à l'échec, autant aider cette jeune femme dans la sienne. S'occuper de toutes ces bêtes doit demander de l'énergie.

"Vous êtes seule, dans votre ranch ?"

Ne me dites pas qu'un homme est derrière tout cela aussi, cela me rendrait folle.

▿ Date de naissance : 11/02/2002

Love don't always end well, Beasty

Malon avait horreur de s'imposer quand elle n'était pas la bienvenue. Si elle n'était pas à sa place à un endroit, elle préférait s'en aller et laisser la personne tranquille. Mais cette femme ne semblait pas exactement vouloir qu'elle s'en aille. malgré la douce proposition de l'innocente jeune fille, elle préféra l'inviter à rester et la rouquine ne se fit pas prier. Elle était toujours aussi douce et bienveillante que possible avec les gens et elle aimait beaucoup découvrir de nouvelles personnes et rencontrer des gens qu'elle ne connaissait pas. Elle sourit donc franchement à la réponse de la femme.

« Avec plaisir. »

Elle pouvait sentir que quelque chose déplaisait à la femme en ce qui concernait son métier et son occupation. Elle n'aimait peut-être pas le fait d'avoir des animaux de compagnie ou de service. Au fond, Malon comprenait. Ce n'était pas pour rien qu'elle veillait à ce que ses clients soient des personnes bonnes et généreuses qui prenaient soin des animaux. Il n'était pas question pour elle de laisser ce qu'elle considérait comme sa famille aux mains de n'importe qui. Bien entendu, elle était obligée d'organiser des balades et de vendre le lait de ses vaches pour permettre au ranch de subsister, mais elle faisait de son mieux pour que les animaux n'en souffrent pas.

Lorsque la personne mentionna la loyauté des animaux lorsque l'on s'en occupait bien, Malon pensa aussitôt à sa petite Epona et à tous les chevaux qui la laissaient s'approcher et qui venaient même vers elle quand elle arrivait dans leur espace. Elle comprenait complètement cette notion de loyauté. Les animaux n'étaient pas calculateurs. Ils ne cherchaient pas à obtenir de vous quelque chose de plus que l'amour et la sincérité. Malon se sentait souvent beaucoup plus en phase auprès de ses chevaux qu'après de certaines personnes. Bien entendu, elle ne l'aurait pas dit à n'importe qui.

« Il n'y a pas beaucoup de moyens d'acquérir une vérité de la part d'un animal. Il faut le traiter avec égards et lui montrer combien on l'aime. J’aime chacun de mes chevaux, vous savez. Je ne me contente pas de les nourrir et de les loger ou de les faire travailler. Je les brosse et les étrille chaque jour. Je prends le temps de m'assurer de la santé de chacun d'entre eux. Quand Olympe était enceinte, je lui donnais de la nourriture complémentaire et tout ce qu'il fallait pour qu'elle se sente bien. Et si vous voyiez la petite Epona, elle est si mignonne. Elle est trop jeune pour être montée évidemment, mais je passe quand-même beaucoup de temps avec elle, simplement pour le plaisir de sa compagnie. »

La jeune fille était un peu intriguée par cette plante, qui semblait plutôt bonne pour la santé, mais qu'elle n'avait jamais goûtée. Elle écouta attentivement les explications de la femme dont elle se demandait comment elle avait acquis tant de savoir. Ce genre de personne fascinait Malon qui ne demandait pas mieux que de découvrir tout ce qu'elle pouvait au sujet des animaux et des plantes. Elle prit un morceau de celle que lui proposait la femme et la regarda pensivement. Le poivre était un assaisonnement assez intéressant dans de nombreux plats.

« Je me demande ce que cela donnerait dans un plat bien préparé. Ça doit être bon aussi, utilisé d'autres manières. Vous avez attisé ma curiosité », lui avoua-t-elle en riant.

Le rire de Malon était plutôt frais et on y sentait presque sa nature plutôt douce et bonne. Elle ne cherchait pas à contrarier et elle ne désirait pas non plus faire autre chose que simplement voir les choses du bon côté. Elle se demandait pourquoi la femme s'intéressait aux personnes qui vivaient dans le ranch, mais elle n'avait aucune raison de lui cacher quoi que ce soit. De toute façon, elle n'avait pas vraiment l'impression que cette femme aurait pu lui faire du mal. Elle avait l'air vraiment gentille, même s'il lui semblait que son monde était peut-être un peu loin de celui où elles se trouvaient.

« Je le gère toute seule. Quand j'étais en Hyrule, il y avait mon papa. Mais il ne faisait pas grand-chose, il a toujours beaucoup aimé dormir », précisa-t-elle en riant. « Sinon je suis seule, oui, sauf quand il y a des personnes qui viennent m'aider. Des fois, il y a des pensionnaires aussi. J'organise des promenades. Il faut bien avoir de quoi nourrir les animaux. Mais je des choisis soigneusement les personnes qui auront le droit d'approcher les chevaux. Je ne voudrais pas qu'on leur fasse du mal, vous comprenez ? C'est un peu comme ma famille. »

Elle n'était pas sûre que la femme comprendrait. Elle savait qu'il y en avait beaucoup qui trouverait ça ridicule. Mais c'était comme ça. Si quelqu'un avait envie de se promener avec ses chevaux, il devait les respecter.

▿ Date de naissance : 21/09/1987

Bon, d'accord, j'aime bien cette petite. Dans mon monde, je décide que ç'aurait été une fée, sans doute plus pour les animaux que pour les plantes. Je l'imagine sans aucun problème en train de s'assurer que les félins dorment bien, que les chiens puissent jouer, et être très créative quand il s'agit de libérer un cheval maltraité.

Ici, moi aussi, j'ai fait des choses dont je ne suis pas fière et elle a l'air sincère quand elle parle de ses relations avec ses bêtes. Je me détends un peu.

"Navré, là d'où je viens, les gens n'ont pas réellement pour habitude de voir les animaux comme des êtres à part entière. Les hommes en particulier."

Je ne peux pas m'empêcher d'avoir un sourire aux noms affectueux qu'elle donne aux animaux. Je ne suis pas stupide, je sais qu'ici, ils ne parlent pas et ne peuvent pas donner leur propre nom. Soit alors, elle a ma bénédiction pour avoir des animaux à elle. C'est une femme, elle ne peut que bien s'en occuper, elle au moins n'a pas l'attitude guerrière d'un homme en mal de virilité.

"Je ne sais pas, je ne mange que rarement de plat préparé."

L'art culinaire est quelque chose qui m'échappe totalement. J'ai envie d'un certain type de nutriment, je m'en nourris. Dévorer la chair ne doit pas être un plaisir artificiellement modifié.

La petite Beasty me parle de son monde d'origine, et je ne peux pas m'empêcher de faire un pas vers elle, visiblement intriguée. Des promenades ? Monter à cheval est devenu un plaisir en soi ? Voilà qui est assez intriguant, un peu trop pour que je puisse m'en offusquer sans connaître.

"Oui, je comprends parfaitement. Je n'ai jamais eu de monture, pour ma part." je... n'en ai jamais eu besoin. J'avais mes ailes, grandes, et fortes. Je baisse la tête, affecté, comme une personne handicapée, mais ici, je suis normale et ce serait bien bas de demander à quiconque n'ayant jamais gouté au plaisir du vol que de compatir. "...Par contre, j'aurais bien aimé avoir comme compagnon un animal, mais cela ne s'est jamais vraiment trouvé."

Pas encore, du moins.

Cette fois, je pose ma main sur le chanfrein de l'animal. Je sens son souffle au bout de mes doigts.

"Vous avez l'air d'avoir une vie qui vous rend heureuse, et je comprends parfaitement pourquoi."

Je l'envie, sincèrement, de n'avoir besoin de personne.

"Ma vie tourne plutôt autour des plantes que des animaux, mais si jamais un jour je peux vous aider... un terrain où l'herbe ne pousse plus, une plante toxique à déterminer, ou un animal malade, je serai là."

J'essaie de faire un sourire confiant. Si j'avais mes pouvoirs, je lui aurais parlé de ses chevaux, j'aurais traduit leurs volontés et leur désir, et je lui aurais fait pousser des champs de blés et d'orge intarissables.

"C'est un magnifique animal, Beasty..."

▿ Date de naissance : 11/02/2002

Love don't always end well, Beasty

La petite rousse avait parfaitement conscience qu'il y avait un grand nombre de personnes qui ne voyaient les animaux que comme un outil ou un objet, pour ceux qui côtoyaient l'humain et comme un danger pour les autres. Elle n'aimait pas cela. Il fallait faire attention en côtoyant certains animaux sauvages, elle avait la conviction que toute vie devait être respecté et traité avec égard et méritait de la considération. Elle n'aimait pas ceux qui n'avaient pas ce respect et jamais elle n'aurait laissé l'un d'eux s'approcher de ses chevaux. Elle avait au moins la chance de n'avoir découvert ce trait de caractère chez personne trop tard.

« Je sais, oui ! Mais les animaux qui vivent au ranch sont ma famille et je ne laisserai jamais un humain aussi nocif s'en approcher. Je préfère perdre de l'argent que malmener ou voir malmené un animal. »

Si la jeune fille n'avait pas la modernité de la majorité des gens de la ville, elle était quand-même triste d'entendre que quelqu'un ne profitait jamais de la saveur d'un plat bien préparé. On pouvait aimer des choses simples et naturelles, mais il y avait toujours un moment ou un bon plat chaud bien élaboré pouvait devenir un agréable moment de partage. Malon avait bien envie de lui faire connaître cela. Elle était convaincue que la femme comprendrait comment on pouvait accommoder certaines plantes pour améliorer un ensemble. Bien sûr, il faudrait qu'elle étudie ses goûts avant.

« Je ne sais pas si ça vous intéressera, mais je pourrais vous préparer quelque chose un jour, juste pour que vous goûtiez. Cela pourrait vous plaire. »

La jeune fille comprenait parfaitement l'envie que cette femme avait d'avoir un compagnon animal à ses côtés. Un animal était loyal et dévoué et il était certain que l'on risquait infiniment moins d'être trahi par ce genre d'amitié que par celle qu'on établissait avec les humains. Toutefois, Malon n'avait pas cette expérience là, car elle n'avait pas énormément d'amis en Hyrule et les seuls qu'elle avait avaient toujours fini par revenir vers elle pour l'aider. Ici, elle n'en avait pas beaucoup non plus mais ils avaient toujours été là pour elle.

« C'est plus facile de se faire un ami lorsque vous l'avait aidé à venir au monde. Epona me connaît depuis le premier jour et je m'occupe d'elle avec sa mère. Il est logique qu'elle me considère comme un membre de sa famille. »

Oui, elle aimait sa vie. Elle éprouvait beaucoup de plaisir à s'occuper des animaux et à veiller sur leur santé et leur bien-être. Elle avait plus de mal avec le fait de devoir dépendre d'autres personnes pour faire vivre le ranch. Mais elle s’en accommodait. Son seul regret, c'était de ne pas avoir le choix d'accepter des gens fortunés pour se promener, car c'était au-travers de l'argent que l'orgueil se manifestait le plus souvent avec comme résultat un potentiel manque de respect à l'égard des animaux.

Plus elle parlait avec cette femme, plus elle avait ce sentiment d'une personne bienveillante mais qui ne savait pas bien comment manifester cette bienveillance. C'était un peu curieux mais cela la faisait plutôt sourire. Sa façon de lui dire qu’elle serait présente pour elle, si jamais elle avait besoin d'aide dans un domaine lié aux chevaux mais en rapport avec les plantes qui étaient sa spécialité amena Malon à penser qu’elle exprimait sa bienveillance et ses attentions de la manière la plus directe qui soit, ou sans l'enjoliver avec des sentiments. c'était touchant et tellement indicateur de bonne volonté.

« Oh, je vous remercie ! Je ne l'oublierai pas, c’est promis. Et quant à vous, si vous éprouvez l'envie de passer du temps avec des animaux, n'hésitez pas à passer au ranch. Les chevaux se promènent souvent en liberté dans le domaine et ils seront sûrement ravis d'avoir de la compagnie. La journée bien-sûr. La nuit, ils sont bien au chaud dans leur box. »

La femme trouvait peut-être que ce cheval était superbe mais pour Malon, tous ses animaux l'étaient. Quelque chose lui disait que cette femme aurait la même opinion qu’elle si elle venait les voir, un jour. Elle était tout de même intriguée par cette appellation qu'elle lui donnait. Ça ne semblait pas être de la moquerie et ça avait même un petit côté tendre, mais c'était un nom curieux et elle ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi c'était celui que cette femme avait choisi pour elle, peut-être à cause de son contact avec les animaux.

« Je me pose une question, mais vous n'êtes pas obligé de répondre si cela vous met mal à l'aise. Pourquoi m'appelez vous Beasty ? »

▿ Date de naissance : 21/09/1987

Des animaux comme famille... Voilà qui est tout à fait digne de quelqu'un qui aurait souhaité que je lui accorde toute mon attention... à l'époque. Maintenant, plus personne ne fait attention à moi, et je ne fais plus peur à personne.

"Tu as bon cœur, la compassion est une force, peu importe ce que l'on t'en dit."

Deux choses qui m'ont quitté depuis bien longtemps. Curieusement, j'aime beaucoup cette jeune fille et son regard tout neuf sur le monde. Si elle avait été à ma place, je sens qu'elle aurait fait une reine des fées exemplaires. Je pense aussi que jamais on ne l'aurait privé de ses ailes... Encore qu'elle m'ait l'air affreusement naïve aussi. Cependant, elle possède une force tranquille, et une gentillesse qui fait que personne n'oserait lui faire du mal.

"Hé bien pourquoi pas. Ceci dit, je ne mange pas d'animaux."

Ou si rarement que je me demande si j'en ai mangé dans la dernière décennie... et quelque chose me... fait peur. La dernière fois qu'une humaine a fait a mangé pour moi, cela s'est mal terminé, très mal terminé... Et en même temps, je ne parviens pas à dessiner les contours de ce qui s'est passé. C'est un peu comme un traumatisme étrange. Je secoue la tête, toujours étonné de ne pas sentir le poids de mes cornes sur mon crâne.

"C'est une très jolie histoire. Je sais que vous allez vous garder d'oublier que c'est un être vivant."

J'hoche la tête. Renouer avec la nature est quelque chose qui est délicat en ce moment. Même si je préfère les plantes, je dois admettre que de faire corps avec un animal, même domestique, est une chose qui me manque cruellement dans cette vie. Sans mes pouvoirs, je ne suis qu'une horrible personne aigrie.

Sa question me fait remonter dans ses yeux. Elle n'est pas Beasty. C'est un surnom horrible que je réserve... je ne sais pas... je ne sais plus.

"À dire vrai, je ne sais pas du tout."

Je ferme les yeux un instant, pour me calmer, et essayer de comprendre d'où me vient ce surnom. Bea...Sty... Les yeux toujours clos, je continue sur ma lancée.

"J'ai... je crois... j'ai connu une jeune fille autrefois. Elle vous ressemblait. Pas physiquement, mais dans votre manière atrocement naïve et joyeuse d'être et de découvrir le monde, comme si rien ne pourrait jamais vous atteindre."

C'est une jeune fille que j'aurais aimé détester, mais que j'ai fini par aimer. J'ouvre les yeux à nouveau et laisse cette bribe de souvenir s'étioler, comme quand on essaie de rattraper du sable qui vous file entre les doigts.

"J'aimerais vous dire de rester ainsi, mais je sais que tôt ou tard, la vérité vous rattrapera."

Ma voix s'est mué en des mots cruels. Je me force à adoucir mes paroles.

"La petite fille était moi, à une époque reculée, et mon cœur a été brisé."

▿ Date de naissance : 11/02/2002

Love don't always end well, Beasty

La jeune fille n'avait jamais cherché à réfléchir pour savoir si elle avait raison de porter sur le monde un regard aussi bienveillant. Bien évidemment, on pouvait prétendre à sa naïveté et lui suggérer de l'être un peu moins, mais la jeune fille était partie depuis longtemps du principe qu'il ne lui appartenait pas de changer ce qu'elle était parce que d'autres étaient incapables de vivre avec. Elle était capable de reconnaître la malveillance et la dangerosité d'une personne, notamment en rapport avec ces animaux. Alors, si elle décidait de porter sur le monde un regard sans haine, c'était une décision qui n'appartenait qu'à elle et qu'elle se refusait à voir juger par d'autres.

« A dire vrai, je ne me suis jamais posé la question. C'est ainsi que je suis et je ne souhaite pas vivre autrement que selon ma propre nature. »

Elle lui proposa de lui faire la cuisine afin de lui montrer comment le goût des aliments pouvait être transformé et embelli par une bonne composition. Mais la femme, si elle ne refusa pas sa proposition lui précisa qu’elle ne mangeait pas de viande. Il faudrait évidemment en tenir compte mais ce ne serait pas un obstacle réel pour la jeune fille. Elle était capable de préparer toutes sortes de plats divers et variés et elle était à peu près sûre de pouvoir lui faire profiter de goûts originaux sans lui faire manger de viande.

« Repas végétarien, j'en prends bonne note », répondit-elle avec bonne humeur.

Quelle que soit l'être vivant, humain, animal ou plante, Malon n'oublierait jamais qu'il s'agissait de quelque chose de vivant et elle ferait tout son possible pour permettre à la vie de poursuivre son chemin. C'était ainsi qu'elle voyait le monde et ce n'était pas parce que ces animaux étaient relativement en captivité que cela changeait son point de vue sur le monde. Les êtres vivants devaient toujours être respectés. La vie, par nature et par simplicité, se devait de l’être et Malon croyait en cela comme en chacune des trois fées qui peuplaient les légendes d’Hyrule.

« Tout être vivant, quel qu’il soit, se doit d’être protégé et respecté. »

Elle ne pouvait pas faire autrement que de s'interroger en ce qui concernait le petit surnom dont la femme l'affublait. Elle ne s’en vexait pas, elle n'avait pas l'impression qu’elle soit hostile ou qu'elle cherche à l'insulter. Il y avait même un peu de tendresse dans cette façon de la nommer, une tendresse que la jeune fille ne s'expliquait pas complètement, dans le sens où elle ne voyait pas pourquoi qui que ce soit devrait être particulièrement tendre avec elle. Elle n'avait rien de particulier. Enfin, ce n'était pas tout à fait vrai. Elle avait conscience d'être une bonne personne, mais cela justifiait il tellement de tendresse ?

Une fille à qui elle faisait penser par sa gentillesse et sa naïveté. Elle aurait pu se vexer d'être qualifiée de naïve, mais elle savait que ce n'était pas méchant. Cette femme disait simplement de la jeune fille qu’elle conservait son innocence aussi longtemps que possible. Elle se demandait qui était cette jeune personne que sa façon d'être lui rappelait. Elle avait l'air tellement bienveillante en parlant de cet inconnue et pourtant, elle ne semblait pas se la rappeler complètement. C'était un peu étrange mais pas pour la demoiselle qui savait bien que ce monde avait morcelé les souvenirs de certaines personnes, causant beaucoup de soucis pour s'intégrer tout en intégrant son propre passé.

« Cette jeune fille a l'air de vous tenir beaucoup à cœur. »

Mais il apparaissait que peut-être, cette femme aussi avait été une telle jeune fille à une époque et la vie avait certainement fait son travail de manière peu agréable en lui faisant prendre conscience que le monde n'était pas gentil et pur. Elle ne savait pas qui avait trahi cette femme, mais si quelqu'un lui avait fait du mal, c'était évidemment une personne bien méchante. Elle ne méritait pas que l'on se montre ainsi cruelle avec elle. Malon ne pouvait qu'espérer qu'elle trouve une forme de paix, d'une manière ou d'une autre.

« On vous a fait du mal, j'en suis bien désolée. »

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