A city girl in a ranch [Ft. Malon]

La jeune New-Yorkaise ne savait plus trop où se situer, mais l'avait-elle toujours su, même avant d'atterrir ici ? Elle était cette jeune demoiselle qu'on trouvait bien étrange à la première impression. Elle était colérique, elle avait sans cesse l'impression de devoir faire les choses en secret pour ne pas décevoir ses parents, ou de se faire juger, ou se faire engueuler. Puis vint le jour où tout bascula, où une araignée radioactive l'avait mordu, et elle devint Silk. Mais avant qu'elle ne devienne une super héroïne, elle a dû passer par un long processus qui à l'heure actuelle hante toujours ses pensées, nuit et jour. Dix ans à rester enfermée dans un bunker, sans voir la lumière du soleil, ne serait-ce qu'une seule fois, c'était long. Très long. Et ç'avait eu un impact sur sa sociabilisation. Rien de plus normal, après tout, n'est-ce pas ? On n'en sortait que très rarement indemne de ce genre de situation, peu importe le type de situation de toute manière. Son comportement était clairement la traduction exacte d'une personne qui avait vécu certaines choses, même si elle détestait se l'avouer. Préférant ignorer les signes, les diagnostics qu'on pouvait lui faire, refusant les conseils de ses proches. Une vraie tête de mule.

Elle tachait de vaincre son trouble d'anxiété sociale par le travail, mais parfois était-ce seulement suffisant ? Elle semblait, encore une fois, avoir perdu sa place. Ses repères. C'était probablement la raison pour laquelle à cette heure-ci, plutôt que de bosser sur l'écriture d'un article, elle s'autorisa de prendre une bouffée d'air frais. Ou de crottin ? Vu l'odeur, c'était sûrement plus l'odeur de cheval qu'autre chose. Peu importait, Cin' se sentirait probablement plus apaiser par ces animaux hauts sur pattes - pour la plupart - qu'en compagnie des hommes. Avec lesquels elle ne semblait guère avoir sa place dans tous les cas. Soit on pouvait la croire folle, soit trop fragile telle une pauvre petite fleur, soit juste étrange et impossible à dompter. Oui, elle était telle une petite sauvage qu'il fallait apprendre à dompter. Elle n'était pas bipolaire, mais parfois elle réagissait sous le coup de la colère, en étant parfaitement impulsive, et ça lui arrivait de coller son poing dans le visage d'une personne qui l'aurait déstabilisée. Et elle détestait très clairement ressentir ce genre de chose. Elle n'était pas méchante, juste perdue. Manquant de juste milieu.

Comme en cet instant, où une fois de plus, elle ne semblait plus trop savoir où elle se trouvait, ce qu'elle faisait là. Elle observait les environs, et tâcha surtout d'éviter de se parler à elle-même. Elle avait trop tendance à se poser des tas de questions, à se demander ce qui clochait chez elle. Probablement une chose tout à fait normale pour une personne ayant passée dix ans enfermé sans jamais voir qui que ce soit.

« Eh bah, c'est un calme ici. » Calme mais pas silencieux pour autant. Le hennissement des chevaux lui permettait de se dire que non, ce genre de silence n'était pas équivalant à sa vie dans un bunker. C'était totalement différent. Mais probablement plus relaxant.

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