Ophélie s'avance avec une démarche légèrement précipitée vers la petite librairie de son presque-oncle Bilbo, un personnage attachant qui semble depuis toujours vivre en harmonie avec ses livres et son précieux intérieur. Un sac en papier contenant délicatement une boîte de chocolats pralinés repose entre ses mains gantées, une offrande destinée à apaiser le tumulte qui s'agite en elle. Elle a encore une fois abimé un livre que l'amoureux des livres lui a prêté. Un livre précieux en plus. Une réédition ancienne du Horlas d'un certain Guy de Maupassant. Une nouvelle horrifique qui a donné des frissons à Ophélie pendant des jours. Et pas seulement parce que lors de sa lecture, une maladresse soudaine a renversé plusieurs grosses gouttes de thé sur la tranche des pages, la maculant de manière indelébile.
Ophélie s'en veut terriblement. C'est d'autant plus navrant qu'elle est du genre à prendre toutes les précautions possibles lorsqu'elle utilise un objet ancien. Utilisation de gants (de toutes façons elle ne les quitte jamais), utilisation d'une table de lecture propre et dégagée de tout objet. Et évidement AUCUNE nourriture n'est tolérée à proximité de la table de lecture. Il faut croire que ces précautions n'ont pas suffit car lors d'une de ses très habituelle chute alors qu'elle transportait avec précautions une tasse de tisane , plusieurs gouttes ont quand même fini par tomber sur le livre fermé et supposé être en sécurité.
Ophélie a tenté d'éponger mais ... rien n'a pu faire disparaître ces traces. Elles ne rendent pas le livre illisibles mais le voilà clairement amoché ... Elle aimerait posséder le pouvoir que possédait sa tante Roseline à Anima et savoir réparer ou restaurer le papier à volonté. Manque de chance son animisme se manifeste chez elle de manière différente, en lui permettant de "lire" le passé des objets grâce à ses mains ou à traverser les miroirs, un moyen de transport pratique qui a pu la mener jusqu'à proximité du commerce de Bilbo Baggins.
Lorsqu'elle arrive devant la porte de la boutique, elle marque une pause et observe le lieu avec une certaine appréhension. Elle va assumer sa bévue et ne pas chercher à la cacher. Il ne peut en être autrement. Le moment va être pénible car moins que tout, elle n'a pas envie de lire la déception sur le visage d'un homme qui l'aide et lui fait confiance depuis son arrivée en Ville.
Ophélie prend une grande inspiration pour se donner du courage. La grande écharpe en laine dont les pans pelucheux dépassent du col de son manteau remue faiblement. Une extrémité garnie de ponpons lui tapote gentiment le dos, comme pour lui donner du courage.
Elle pousse doucement la porte. La clochette au-dessus du montant émet un tintement discret tandis qu'elle s'engage à l'intérieur. L'odeur apaisante du thé et des vieux livres l'enveloppe, créant une atmosphère accueillante. La librairie de Tonton Bilbo est un véritable havre littéraire où les rayons débordent de trésors de papier. Un salon de thé chaleureux ajoute une touche d'intimité à l'endroit. Les étagères débordent de reliures usées, témoins silencieux du temps qui s'écoule au fil des pages. Ophélie avance prudemment au milieu de ce décor familier et rassurant à la fois. Elle lance une salutation hésitante.
- Bonjour ! Bilbo ... ? Tonton Bilbo vous êtes là ... ?
Son regard parcourt les lieux, cherchant discrètement l'homme parmi les allées de livres.
Dernière édition par Ophélie Artémis le Ven 19 Jan - 13:56, édité 1 fois
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Lun 20 Nov - 17:44
Vandalisme littéraire
Ophélie Artémis
Dans cet endroit, il se sentait bien. Dans ces lieux, entouré de tout ce qu’il pouvait aimer, il se sentait en paix. Certes, il devait se mettre dans la peau d’un marchand et d’un serveur de café et de thé. Mais c’était rien comparé à tout ce que ce lieu lui apportait. Bilbo était fier de ce qu’il avait construit. Ce petit havre de paix où il se sentait confortable. Et puis, au pire des cas, gérer quelques personnes et clients n’était pas aussi pire que gérer sa grande et lointaine famille de hobbit.
Cet après midi là encore, le lieu était calme et paisible. C’était son avantage. Bien que se situant dans une rue passante, l’isolation était telle qu’on entendait à peine la circulation au dehors. Concentré sur la préparation d’un café à mouler, il se rappela aussi qu’il devait ranger quelques livres que des personnes avaient désorganisés. C’était bien là un des inconvénients : l’impression constante que les personnes qui venaient ne savaient pas respecter les lieux. Bon. La plupart du temps si. Mais il y avait des exceptions. Se rendant compte qu’un rayon en hauteur avait été totalement désordonné, Bilbo marmonna, et alla chercher un escabeau pour s’aider.
S’il n’était plus hobbit, il restait petit. Occupé à aller chercher celui-ci, il entendit la porte de la boutique s’ouvrir, et ne s’en préoccupa pas, il devait d’abord prendre l’escabeau, et puis, il n’en aurait pas pour longtemps. Une voix claire parvint à ses oreilles. Bilbo se sentit sourire. Il savait qui était là, il reconnaissait sa voix. Ophélie était donc venue ? Bien. Il appréciait sa présence. Elle était une de ses personnes qui semblaient être comme lui. De ce genre à ne pas vouloir partir à l’aventure, mais à s’y retrouver malgré tout.
Il attrapa l’escabeau plié, et commença à se diriger vers l’entrée de la boutique, où l’attendait la petite. Oh, elle n’était pas si petite que ça, mais c’était un surnom affectueux. La toisant, Bilbo s’aperçu que décidément, son écharpe si particulière ne l’avait pas quitté, encore aujourd’hui. Il remarqua aussi son trouble, et s’interrogea sur les origines de celui-ci.
- Je suis là, je suis là. J’étais aller chercher un escabeau. Quelques livres dérangés à remettre en ordre, tu sais bien…
Il ne se cachait pas de son envie d’avoir un lieu digne de ce nom selon ses critères. Et surtout pas à une jeune fille comme Ophélie. Et puis, Bilbo l’a connaissait depuis assez longtemps pour qu’elle sache aussi comment le hobbit pouvait être. Posant l’escabeau au bon endroit, il lui offrit toute son attention :
- Alors dis-moi, tu as pu lire le livre que je t’ai prêté ? Tu sais que tu peux prendre ton temps, mais vu que tu es là, sois tu es là pour ça, sois tu es là pour te reposer.
Il lui fit un sourire et s’approcha d’elle. Bilbo avait pris sa pipe laissée sur le comptoir, et en profita pour l’allumer. La sensation de l’herbe à fumer lui faisait toujours du bien, et il profitait de la présence d’Ophélie pour faire une petite pause.
La vue du "vieil homme" (Hélas, on est vieux bien jeune aux yeux d'une presque-enfant de 18 ans, vous savez) étire un sourire sur les lèvres de Ophélie. Ah comme elle serait contente de le voir, si seulement sa vilaine culpabilité ne la taraudait pas ! Elle se dit que c'est comme un pansement qu'il vaut mieux arracher d'un coup sec. On le fait une bonne fois pour toute et on ne pense pas trop au mal que ca va faire sur le moment !
- Bonjour Bilbo, je ... heuh ... oui je l'ai lu ...
Une hésitation la prend. Elle se dandine sur place un moment, visiblement très mal à l'aise. Bien sûr, Ophélie pourrait sûrement rendre le livre et ne rien dire. Quelques pages maculées, qu'est ce que ca peut bien faire ? Le libraire rangerait le livre sans le voir probablement. Sauf que un mensonge, c'est une dette qu'on contracte sur l'avenir. Et plus on attend pour la payer, plus on finit par le rembourser cher. Certains vont jusqu'à ajouter des mensonges pour ne pas avoir à assumer leurs mensonges précédents et c'est un cercle vicieux infernal.
Bilbo finirait tôt ou tard par ouvrir le livre, constater la tâche et comprendre que Ophélie lui avait caché son méfait. Imaginez s'il perdait toute confiance en elle ? S'il finissait par ne plus l'aimer ? Quel malheur ce serait ! C'est tout simplement inenvisageable pour elle. L'honnêteté est la seule solution. Elle prend une inspiration et débite alors son aveu, d'une phrase rapide et sans prendre le temps de se couper pour respirer.
- Mais il y a que je suis tombée avec une tasse et que le livre a été aspergé et je suis infiniment désolée.
Elle tend le livre malmené, les joues empourprées d'une honte bien légitime et le regard bas.
- Page 247 et les suivantes ... de la tisane.
Thym ou Romarin à en juger par l'odeur prenante du liquide qui, effectivement, a laisse quelques ronds jaunis sur différents paragraphes des pages. Rien qui empêche la lecture du texte mais la salissure est visible comme le nez au milieu de la figure.
- Je suis horriblement désolée.
Répète t'elle après s'être mordillée un instant le bout de son doigt ganté, attaquant la couture du bout de ses incisives.
- Je pensais avoir pris toutes les précautions ... mais j'ai eu tort ...
Cruelle erreur que de sous-estimer la maladresse pathologique qui accable Ophélie.
Dernière édition par Ophélie Artémis le Ven 19 Jan - 13:57, édité 1 fois
Invité
Dim 14 Jan - 19:00
Vandalisme littéraire
Ophélie Artémis
[Je m’excuse du retard sincèrement x.x j’ai eut une panne de rp]
Bilbo observa la demoiselle qui tenait en ses mains le livre qu’il lui avait prêté. Il attendait avec patience ce qu’elle en pensais. Pas surpris qu’elle fut comme intimidée, la connaissance, il tendit déjà sa main pour le récupérer. Ensuite, ils boiraient sûrement du thé tout en parlant. Mais non. Parce qu’Ophélie commença à agir étrangement. Comme si soudain, elle avait une envie pressante. Bilbo plissa les yeux, au départ confus, avant de commencer à se douter de quelque chose. Son regard se pencha vers le livre qu’elle lui tendit. Et ce, pendant qu’elle était en train d’expliquer ce qui lui était arrivé.
Le livre avait l’air… Mouillé. Bilbo pris le livre, l’observant, invendable à présent. Heureusement que ce n’était pas une première édition ou quelque chose d’aussi précieux. Le livre sentait fort… Quelque chose comme du romarin. Et l’ex-hobbit gardait son calme autant que possible. Il ne devait pas hurler sur elle, il n’avait aucune raison de le faire, mais il paru un peu décontenancé. Légèrement déçu aussi. Mais pas si surpris.
En fait, Bilbo connaissait Ophélie depuis assez longtemps pour savoir comment elle était, parfois. Maladroite.
- Je suis horriblement désolée.
Oh, il n’en doutait pas. Mais il regardait chaque page, séchée, encore lisible, mais aux tâches qui ne faisaient aucun doute sur l’accident qui avait eut lieu. Bilbo referma le livre, leva la tête, et soupira. Il n’aimait pas trop, voire pas du tout, voire son livre dans tel état.
- …Tu… Enfin…. Je sais que…
Un autre soupire lui échappa. Il se pinça le visage, puis, s’éloigna, en indiquant à Ophélie de le suivre. Enfin, il se posa dans son arrière boutique, où quelques fauteuils confortables trainait. Son propre petit trou de hobbit dans un salon de thé fait pour ça.
- Assis toi. Avant de découdre totalement tes gants…
Bilbo posa le livre sur une table basse puis tourna sa tête vers Ophélie.
- Bon. C’est ma faute, j’aurais dû me rappeler et faire attention, mais ce n’est pas grave. Tu n’as pas abimé un livre d’une grande importance.
Même si tous les livres ont leur importance.
- Tu veux….du thé ? …Une tisane ?
Il n’y avait pas de livres aux alentours à abimer. Bilbo se tenait déjà prêt de la bouilloire et se faisait lui-même un thé. Il en avait bien besoin pour se remettre de ses émotions qu’il tentait de contenir. Le fait qu’il connaissait Ophélie aidait à maintenir son calme. Mais le thé, aiderait d’autant plus. Une petite bouffée de pipe aussi, sûrement, mais bizarrement, il n’aimait pas trop fumer devant la jeune fille. Peut-être parce qu’ici, on lui avait appris que fumait tuais et encore plus ceux autour de vous, et que toute maladroite qu’elle était, Bilbo tenait à Ophélie.
Dire que Ophélie est honteuse est un euphémisme. Le verre de ses lunettes prend la même teinte cramoisie que ses joues. La remarque de Bilbo sur ses gants lui fait abruptement placer ses mains dans son dos pour l'aider à résister à la tentation de les ronger. Elle finit par hocher timidement la tête en acceptant l'idée d'une tasse de thé.
- Oui je veux bien.
Du thé. Du bon thé chaud. Voilà de quoi calmer les nerfs après n'importe quelle épreuve. Ni anglaise, ni hobbite, elle a pourtant hérité de ce respect quasiment religieux pour "l'heure du thé", un rituel dont elle partage les codes. Il y a fort à parier pour que Oncle Bilbo y soit pour quelque chose d'ailleurs.
C'est avec un luxe de précautions qu'elle prend place dans le fauteuil près de la petite table destinée au service du thé. L'écharpe en laine qu'elle dépose sur le dossier de son siège s'y roule en boule comme le ferait un chat paresseux. Ophélie aurait en temps normal tenté de proposer son aide pour le service mais oncle Bilbo se tenait déjà près des bouilloires. Peut-être se dit elle aussi qu'elle en a assez fait en rapportant un livre massacré. Une seule catastrophe par jour, c'est bien assez.
Petit à petit un silence feutré reprend ses droits dans la librairie paisible. Les sons y paraissent estompés, avalés par les épais tapis et par les murs tapissés d'étagères débordant de libres. Le léger sifflement de l'eau en train de chauffer se distingue, ainsi que le pas léger du propriétaire des lieux sur le plancher ancien. Les jupes d'Ophélie bruissent à chaque fois qu'elle change de position. L'ambiance qui s'installe n'est pas un silence oppressant ou malaisant, bien au contraire. C'est une tranquillité rassurante et familière. Une absence de bruits et de paroles que le propriétaire des lieux a appris à la jeune fille à savourer et à apprécier.
Ce n'est qu'au bout d'un moment que la jeune fille, dont les joues avaient repris leur pâleur d'origine, brise le silence pour engager timidement la conversation.
- Est-ce que ... heu ... tout va bien pour toi ? Pour la librairie ... ?
Ce sont les choses les plus normales qui soient pour entamer les choses : Prendre des nouvelles.
[Je m’excuse grave du retard x.x....c'est le second en plus aaaaaaaaaa]
Bilbo remarqua le comportement d’Ophélie mais n’en fit rien. Sinon un soupir par ci par là. Il était trop habitué à la jeune fille. Après tout… Il la connaissait depuis “assez” longtemps pour savoir comment elle était. Il avait bien tenté de faire qu’elle soit moins maladroite, mais ça semblait physiquement impossible.
Alors, à la place, il faisait du thé. C’était mieux que rien, en soit. Prenant soin de préparer les tasses, il faisait du thé doux, vert, qui saurait apaiser les consciences, au lieu de les exciter. Et puis ,ça les réchaufferait. Il observa l’écharpe comme à chaque fois. Cette dernière l’intrigait, après tout. Semblant vivante, elle suivait partout Ophélie, et surtout, semblait propre de conscience.
Il revint à son service de thé, et s’assurait que le thé fut bien infusé, bien bon, et préparé, tout en laissant quelques sucres au besoin de la jeune fille ou de lui, dans une petite assiette au milieu du reste. Tandis qu’il s’occupait de ça, concentré, Bilbo entendit la voix d’Ophélie lui demandant pour lui. Se laissant à un sourire, il fit doucement :
- Tout va bien pour moi, autant que faire se peux.
Oh, il y avait bien cette histoire de salon de thé concurrent. Ou les quelques énergumènes qui peuplaient ce monde qui semblaient parfois étranges. Mais sinon ? Ca allait. Il “s’habituait”, malgré lui. Peut-être son côté Touc.
Ramenant le service à thé, il observa la demoiselle avec un petit sourire.
- Je me débrouille, comme toujours.
Posant le tout sur la table, il prenais toujours soin de laisser à Ophélie des tasses “moins importantes” en terme de richesse. Non pas par irrespect pour elle - oh ça non, il ne se le serais jamais permis ! -, mais plus pour éviter une éventuelle catastrophe. Ou, que si elle arrivait, il n’en prendrais pas trop ombrage.
- Ca t’iras comme ça ? Je me suis permis de déjà servir le thé.
Malgré lui, il avait quand même retenu comment s’élevait les tasses de la jeune fille en terme de quantité d’eau.
- Et ce thé est une petite nouveauté, qui devrait te plaire. Je vais d’ailleurs chercher des gâteaux, il vont bien ensemble.
C’était comme si l’histoire du livre, pourtant posé juste à côté, était déjà oublié. Il attrapa une boite de gâteau, digne d’une “grand mère”, puisqu’elle était en verre teinté, et semblait un tant soit peu précieuse. Il la déposa à distance du bord, mais assez proche pour laisser les mains pouvoir attraper son contenu.
- Pour le livre…. Tu l’as terminé, au moins ? Tu as apprécié l’histoire ?
Il rebondissait certes sur le livre, peut-être encore déçu des dégâts, mais pourtant, son ton restait relativement bienveillant.
L'atmosphère redevient plus paisible, plus posée. La maladresse d'Ophélie est une ombre dans la conversation qui petit à petit se dissipe à la lumière de la conversation qui s'engage timidement. La chaleur du thé et le son feutré de la porcelaine qui tinte font petit à petit oublier les mauvais souvenirs.
Homme de peu de mots, Bilbo dit bien aller. A sa manière. Ophélie sourit simplement et acquiesce, satisfaite d'entendre ces mots.
- Je suis contente.
Elle sait qu'elle ne pas obtenir davantage de lui est plutôt bon signe. Il ne devient bavard que lorsque les circonstances sont mauvaises et qu'il se sent le besoin d'évacuer son mécontentement. Elle laisse son oncle d'adoption lui servir le thé, prenant entre ses mains gantées la tasse la moins précieuse de la collection.
- Tu as bien fait. Merci beaucoup.
Elle dépose la boisson avec un luxe de précautions avant d'accomplir le rituel. Un demi-sucre. Un nuage de thé. Quelques tours de cuillère. Le vieil homme confie que le thé est une nouveauté et Ophélie en parait surprise.
- Une nouveauté, vraiment ... ?
Elle doit être épatante si Bilbo choisit de la partager avec elle. C'est un homme qui n'aime pas trop la nouveauté. Ou peut être n'aime t'il simplement pas les trop grandes nouveautés ? Changer de thé préféré est peut-être le summum de ce que le casanier est prêt à accepter en terme d'imprévu dans sa vie. Et encore, si ca n'arrive pas trop souvent. Elle regrette de déjà avoir mis sucre et nuage de lait. Si elle avait su, elle aurait tenu à goûter sans ...
Thé noir ... ? Bergamotte ... ?
Tente t'elle de deviner en observant l'apparence du liquide dans la tasse, sans avoir pris le temps de le humer encore (ce qui lui aurait donné beaucoup d'indices). Elle amorce un geste en direction de la boite à biscuits mais s'arrête à mi chemin, figée au moment ou Bilbo l'interroge sur le livre. Avec une moue coupable et une petite seconde d'hésitation, elle termine le mouvement et amène le biscuit jusqu'au rebord de la tasse où elle le dépose.
- Et bien ... oui ... je l'ai trouvé à la fois très effrayant et étrangement facile à lire. La publication sous forme de journal donne un côté très intime au récit ... Je ne sais toujours pas si l'auteur était fou ou si il a véritablement fait la rencontre d'une créature invisible malveillante ...
Une créature dont il décrit la présence comme elle même a vécu sa rencontre avec l'entité du miroir, quand elle a eu un jour son accident. La proximité du témoignage est d'ailleurs très troublant ...
- J'ai très mal dormi après l'avoir lu ...
A la fois à cause de la lecture et de l'accident de tisane ... deux causes d'inconfort et de stress parfaitement compréhensibles. Elle baisse les yeux sur son thé. Probablement encore un peu trop chaud pour qu'elle le boive sans risquer de se brûler, elle reprend le biscuit et le porte à ses lèvres, prévenant toute chute de miette en plaçant sa deuxième main en coupe sous son menton. Une précaution qui s'avère finalement inutile.
- Je crois que l'auteur vivait dans un monde qui ressemblait à celui duquel je viens ... Ca correspond au XIXe siècle sur Terre Originelle.
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Lun 8 Avr - 16:29
Vandalisme littéraire
Ophélie Artémis
Peu habitué à ces marques d’attention que lui présentait la jeune fille à coup de “je suis contente”, malgré tout ce qu’elle lui donnait, Bilbo se contenta d’un vague sourire. Les hobbits n’étaient pas si expansifs en terme de sentiments. Ils le prétendaient certes, ils étaient joyeux, agréables mêmes, mais certains étaient plus réservés que d’autres, parce qu’ils savaient ce que cachaient les expansions chez les autres. Dans tous les cas, Bilbo était du genre à ne pas trop complimenter pour ne pas flatter. Flatter… Cela lui rappelait un peu Smaug.
Du reste, il lui servit le thé, lui tendit la tasse, et apprécia la surprise d’Ophélie quand il lui présenta le thé comme une nouveauté. Il hocha la tête. Bilbo avait compris que dans le monde des affaires, parfois, il fallait se renouveler un minimum pour présenter quelque chose qui plairait. Alors, il avait toujours ses classiques, mais avait décidé qu’à l’occasion, il aurait quelques nouveautés au besoin. Quoi que cela lui couta.
L’ancien hobbit laissa la demoiselle tenter de deviner les goûts que décelait le thé, mais il n’en dit rien, il la laisserait voir par elle même après tout. Du reste, il préféra parler du livre. Ecouter ce qu’Ophélie avait pu en penser. S’installant paisiblement dans son coin, il l’écouta, tasse encore fumante en main, qu’il déposa, pour préférer sa pipe. L’allumant avec soin, il fuma quelques bouffées tout en comprenant que le livre avait… Fait peur à Ophélie.
Il nota aussi qu’elle s’était posée la même question que lui. Le narrateur, l’auteur…Difficile de savoir qui était qui. Si l’auteur disait la vérité ou non. Encore plus, dans ce monde qui en rejoignait beaucoup d’autres. La créature invisible malveillante lui avait rappelé quelques souvenirs personnels de son aventure. Bilbo n’en parla néanmoins pas, un peu touché par le fait que la jeune fille ait mal dormi à cause de sa lecture.
- Je ferais plus attention la prochaine fois.
Il n’avait aucune envie qu’elle soit marquée par ce qu’il lui prêtait. Il voulait qu’elle apprécie ses lectures, sans heurts. La laissant manger son biscuit, l’ancien hobbit s’assurait de fumer loin de ses narines. Il la laissa finir :
- Je crois que l'auteur vivait dans un monde qui ressemblait à celui duquel je viens ... Ca correspond au XIXe siècle sur Terre Originelle.
Hochant la tête, Bilbo y réfléchit. Lui venait d’un monde au temps bien reculé… D’où le fait qu’il se perdait dans toute cette technologie.
- Je vois… Cela a dû aider à ce que tu t’identifies au “personnage” et accentuer la peur… Sincèrement, cela n’était pas mon but.
Il songea à ce monde et à ce “dix neuvième siècle” qui ne lui avait jamais rien dit. Ils en avaient parfois parler avec Ophélie, mais rarement.
- Ce dix neuvième siècle… Toute cette époque… Comment était-ce pour toi, comparé au livre ?
Son côté Touc, le plus curieux, se faisait titiller, à l’idée d’en savoir plus sur un univers où d’autres aventures se déroulaient.
- Tu as aimé la plume, aussi, avant que j’oublie ? J’avais peur qu’elle soit un peu difficile pour toi.
Bien qu’il ne sous estimait pas Ophélie, bien au contraire, Bilbo avait, comme dit précédemment, envie qu’elle apprécie les livres que le vieil homme lui prêtait. Et qu’elle les rende abimé ou pas, il savait que ce n’était pas par rage de ne pas avoir apprécié sa lecture, mais malgré tout, il voulait qu’elle s’essaie à ces quelques lectures.
Ophélie parle de sa lecture sans penser une seule seconde que l'oncle d'adoption culpabiliserait de lui avoir proposé cette lecture. Quand elle s'en rend compte, la surprise laisse vite place à la douceur d'un sourire sur son visage.
- Oh non, oncle Bilbo. J'ai beaucoup aimé lire ce livre ! Ce serait dommage qu'un livre d'épouvante ne nous fasse pas un petit peu frémir tout de même ...
Et tant pis si effectivement ca la confronte à l'angoisse de son passé. C'est une bonne manière de jauger si elle a fait des progrès dans son processus de guérison ... Continuant son "analyse" littéraire,
- L'auteur est vraiment doué pour faire décrire et faire ressentir cette angoisse de l'invisible sans jamais la nommer ni vraiment la décrire. C'est admirable.
Et c'est d'ailleurs parce que les bons auteurs sont capables d'utiliser des mots plutôt que des images pour faire ressentir quelque chose de grand à leurs lecteurs que Ophélie préfère bien souvent lire plutôt que de regarder les écrans. Ca fait d'elle une exception parmi les gens de son âge sans doutes ... Peut-être est-ce effectivement parce qu'elle vient d'une autre époque, comme ils avaient commencé à le souligner ...
- Eh bien ...
Commence t'elle pour essayer de parler de "chez elle".
- Je dirais que ... hormis le fait que je vivais sur une île flottante au milieu d'objets animés, les choses étaient assez similaires. Technologiquement mais également dans le schéma social ...
Si on omet bien sûr que tout le monde sur Anima épousait, par la force des choses, un.e cousin.e. La biologie sur son monde devait être différente de celle des autres univers car à sa connaissance la consanguinité n'a jamais posé de problèmes chez elle. Ca pourrait être un effet du sang d'Artémis qui coulerait dans ses veines ... ? Allez savoir. Elle remonte ses lunettes et poursuit.
- Société traditionnelle centrée autour d'un noyau familial dont les mariages semblent plus ou moins arrangés. Un niveau de vie moyen qui, de mes souvenirs, s'apparenterait à un niveau de vie petit bourgeois avec assez peu de disparités sociales et financières.
Comment est-ce que la société Animiste a fait pour arriver à ce résultat ? Ophélie n'était pas vieille quand elle a quitté son Univers, aussi elle ne peut donc que spéculer.
- Sans doutes que l'utilisation des machines autonomes a permis de se dispenser de la classe ouvrière et a permis de répartir les richesses et améliorer le niveau de vie de la population ... quant au système matriarcal représenté par les anciennes, il est en revanche relativement unique à ma connaissance ... Leur autorité morale fait règle de lois.
Elle aime analyser les choses cette jeune femme ... C'est ainsi depuis qu'elle est toute jeune. Son calme et sa discrétion cachent une petite cervelle qui tricotte en permanence et s'amuse à assembler les pièces de puzzle dans tous les sens jusqu'à ce que ca finisse par former un tableau à peu près satisfaisant pour elle. Les rares personnes à qui elle ose ouvrir ses pensées sont parfois surpris de pouvoir l'entendre disserter sur un sujet qu'on pourrait croire trivial. Elle s'interrompt, le temps de reprendre une gorgée de thé avant que celui-ci ne finisse froid. Et puis avec une lenteur calculée elle repose la porcelaine et sourit à l'ancien hobbit qui l'avait écoutée avec patience.
- Et chez toi ... comment étaient les choses ... ? Il y avait du thé et des livres au moins ...
Invité
Mer 22 Mai - 12:08
Vandalisme littéraire
Ophélie Artémis
Inquiet et soucieux quant à l’état d’Ophélie par la lecture qu’il lui avait proposé, Bilbo réfléchissait déjà à quelques livres plus appropriés. Mais avant qu’il puisse trouver un titre final, la jeune fille l’arrêta soudainement, avec ce sourire qui la caractérisait bien. Et cette façon de l’appeler “oncle Bilbo”. Quelque part, dans la Comté il aurait pu avoir un neveu ou une nièce, mais vu qu’il n’en avait pas eut l’occasion, il avait pour le moment cette demoiselle des plus agréables. Et ça…Faisait plaisir de se faire appeler “oncle Bilbo”. Encore plus quant au final la demoiselle appréciait le livre, et ne regrettait donc pas les frissons qu’il lui avait offert. Les épaules du hobbit se détendirent sur l’instant, et il se laissa à un petit sourire. Il l’écouta parler du style d’écriture, toujours à goûter son thé ou ses biscuits en même temps. Hochant la tête, il était bien d’accord avec la demoiselle. Il y avait quelque chose de plaisant dans cette façon que l’auteur savait placer l’invisible comme une menace. Le mal qui n’a aucune forme, qu’on ne voit jamais, et dont on connaît juste le nom.
Après cela, Bilbo avait décidé de prolonger la conversation : en apprendre plus sur d’où venais Ophélie, parler de ses époques que Bilbo n’avait pas connu, lui qui venait d’un monde qu’il avait compris “médiéval” mais “fantasy” ou quelque chose du genre. Selon les livres qu’il lisait, ça correspondait bien. D’autant qu’il avait été surpris d’un fait : du nombre d’elfes et de nains représentés dans ce genre. Mais point de hobbit. Etait-ce une espèce endémique à son propre monde ? Peut-être.
- Je dirais que ... hormis le fait que je vivais sur une île flottante au milieu d'objets animés, les choses étaient assez similaires. Technologiquement mais également dans le schéma social ...
Une île flottante ? C’était…Plutôt étrange. Mais ça devait être logique pour elle. Ecoutant, Bilbo avait croisé un peu les jambes, pour se laisser plonger dans le récit de la demoiselle. Elle lui parlait d’une société à l’air plutôt peu sympathique avec ces mariages, mais qui allait sûrement avec le côté bourgeois qu’Ophélie cita. C’était un autre monde, quelque chose de différent, mais ça fascinait Bilbo malgré ce côté peu attrayant des mariages arrangés. Observant la demoiselle, il se dit qu’elle avait dû en subir les aléas, et sinon, le subir prochainement.
Bilbo se laissa à néanmoins sourire légèrement, en voyant combien Ophélie pouvait être si posée et sérieuse, et si pragmatique. C’était une bonne chose… Ca lui permettrait sûrement de s’en sortir dans la vie. Elle était probablement plus débrouillarde qu’elle ne le pensait.
A la question qu’elle lui posa, l’ancien hobbit se rendit compte qu’il n’avait pas réagi sur son discours. Il espérait qu’elle n’en prenait pas ombrage, puis il laissa son regard aller dans le vague.
- Du thé et des livres, oui… Enfin disons que les livres étaient rares tout de même…. Mais il y avait surtout très peu de technologie, et bien plus de magie…
Il eut un sourire nostalgique
- De la nature partout. Je vivais dans une maison creusée dans une colline. …On pourrait croire qu’il ne s’y passait rien, mais en vérité, il y avait eut des guerres…Mais aussi, des aventures. Des endroits dangereux, des forêts sombres et des montagnes avec un dragon. Et chaque race restant de son côté, quand j’y pense…
Fumant un peu de sa pipe, il repensa à cette bataille des cinq armées, à la raison de celle-ci, à ce que Smaug et cette quête pour la montagne avait provoquée.
- Les nains, les elfes, les humains, les gobelins, les trolls, les hobbits… Enfin, je dois dire que les hobbits, on a jamais vraiment fait la guerre. Mes ancêtres sont plus ou moins l’exception. Et chaque race avec plus ou moins sa société. Je dois dire… Que c’était sûrement encore plus vaste que ce que j’ai pu voir moi.
Il observa la demoiselle :
- Je ne peux même pas affirmer qu’un des peuples de mon monde n’avait pas de système de mariage arrangé…Après, il est vrai qu’on avait un certain nombre de langues pour nous séparer.
Puis, regardant autour de lui, Bilbo se permis de conclure :
- En somme, je dois dire que… Ce monde est tellement différent, et pourtant j’y vois des similitudes d’un point de vue social. Enfin. Je pense avoir trouvé le prochain livre que je pourrais te prêter.
Ayant déjà oublié l’incident du livre tâcheté, l’homme se leva et commença à chercher dans les rayonnages de l’arrière boutique, avant de prendre un livre plutôt moderne, bien édité, avec une couverture brillante. Il la tendit à Ophélie :
- Ce livre contient quelques éléments qui ressemblent à mon monde, si tu veux te faire une idée.
Et puis, si elle le tâchait ça ne ferait rien, et enfin, il ne risquais pas de la terrifier.
Ophélie écoute avec un sourire emerveillé les histoires des terres du milieu, découvrant avec fascination le récit d'un monde à la fois merveilleux et dangereux.
- Votre monde parait aussi improbable et fantastique que le mien. Vous avez du y être très heureux.
Malgrès l'existence de dangers lointains, Bilbo semblait y avoir vécu une vie paisible et rurale. L'agitation et la grisaille de la Ville doivent paraitre bien ternes en comparaison. Ophélie aimerait demander à l'adulte de raconter des histoires de son monde, de le décrire davantage. Elle est même sur le point de lui suggérer de prendre la plume et de mettre ses recits par écrits, persuadée que des lecteurs rêveraient de découvrir ce monde ancien et merveilleux. Mais l'oncle la devance en allant chercher un nouveau livre et en le lui tendant, ce qui accapare immédiatement l'attention de la lectrice assidue qu'elle est.
Partagée entre la panique et l'excitation, elle dépose avec fébrilité la petite tasse posée sur sa soucoupe. Mortifiée à l'idée d'abimer un nouveau livre, elle inspecte l'état de ses gants avant d'oser tendre les deux mains pour saisir l'ouvrage qui lui est proposé. Elle le retourne avec précautions, observe la couverture et prend connaissance du titre et de l'éventuelle illustration. Elle n'ose pourtant pas retourner le livre, par crainte que la quatrième de couverture ne lui gâche certaines des surprises que la lecture pourra lui réserver. Elle préfère faire confiance au libraire pour lui raconter la juste dose de ce qu'elle doit savoir de l'œuvre avant de l'ouvrir.
- De quoi s'agit t'il ? Il s'agit de quel genre de livre ?
Invité
Ven 7 Juin - 15:18
Vandalisme littéraire
Ophélie Artémis
Son monde, improbable ? …Venant du point de vue de quelqu’un qui ne le connait pas… Oui. Ça devait être le cas. Après tout, Bilbo avait vécu dans une pure fantaisie. Et, s’il y avait été en effet très heureux, la douleur que lui avait apporté la Bataille des Cinq Armées ne l’avait pas rendu si heureux que ça. Ca et le fait de rentrer chez lui et que les gens soient déjà en train de revendre ses affaires. Enfin. Peu importe.
Bilbo ne s’attarda pas si longtemps sur son propre monde. En vérité, il avait eu cette idée en tête, qu’un livre qui ressemblerait à ça, pourrait peut-être permettre à Ophélie de le percevoir. Même si ce n’était pas mot pour mot, la Comté.
Ophélie sembla prendre le livre avec autant de précaution qu’elle pouvait en faire preuve. Bilbo se laissa à sourire en la voyant faire. Il savait qu’elle faisait de son mieux. C’était bien pour ça que malgré tout ce qu’elle pouvait abimer, il continuait de lui prêter des livres. Elle ne sembla pas vouloir regarder le derrière du livre, et Bilbo la comprenait. Parfois, par curiosité, il se laissait tenter par le même genre de “surprise”. Ne pas lire le résumé, se baser sur la couverture, le titre, le genre, et uniquement tout ça.
- C’est…Apparemment, ici, on appelle ça un livre de “fantasy”. C’est de la fantaisie, certes, pour ceux qui ne sont pas habitués à autre chose que des humains. Ca se passe dans une période plus ou moins comme la mienne. Il y a des elfes proches de ceux que j’ai connu. Quelques nains aussi. Et d’autres créatures. Et puis…
Il eut un petit sourire en coin. Un sourire doux. Posé. Nostalgique aussi.
- C’est une aventure. Le récit d’une grande aventure, même.
Quelque part, Bilbo savait que ce qu’il avait vécu avec Smaug et les nains était une aventure aussi. Certainement pour cette raison qu’il s’était penché sur ce livre plus qu’un autre.
- Tu me diras ce que tu en penses ? Et fais attention au livre, cette fois. Sinon, je vais devoir les recouvrir quand je te les prêterais…
Après, c’était quelque chose de faisable, bien sûr, mais Bilbo trouvait ça dommage. Ca pourrait cacher un bout du livre, de son identité.