Ramona Flowers se trouve dans une salle de sport, son domaine d'expression physique. Elle arbore son look caractéristique, vêtue d'un legging noir et d'un débardeur déchiré qui laisse entrevoir une peau étonnamment dénuée de tatouages au vu de son style. Ses cheveux vert électriques sont retenus en une queue de cheval courte et négligée, une touche de couleur audacieuse dans l'atmosphère terne de la salle. Elle est chaussée de baskets usées, des partenaires de nombreuses séances d'entraînement.

L'environnement est typique de toutes les salles de sport, avec des machines de musculation alignées, des miroirs reflétant la détermination des adeptes du fitness, et le bourdonnement constant des conversations et des efforts physiques. Ramona, cependant, est absorbée dans sa propre bulle. La musique résonne dans ses oreilles, la transportant dans un monde où seuls les bruits de sa propre respiration et le grincement des machines ont une place. Elle enchaîne les exercices avec intensité, transpirant à grosses gouttes sans pour autant perdre son air détaché. Les regards indiscrets des hommes qui la dévorent du regard ne semblent pas la déranger outre mesure. Son indifférence semble un bouclier, dissuadant quiconque voudrait l'approcher.

Peut-être aussi est-ce parce que c'est une habituée des lieux. Ceux qui ont tenté de la draguer ont vite compris que cela s'accompagnait de gros inconvénients. Les rumeurs circulent sur les mésaventures de ceux qui se sont approchés trop près de Ramona pendant son entraînement. On aurait retrouvé Ricardo démoli dans une ruelle à côté de la salle d'entrainement, quelques heures après qu'il ait pris le 06 de Ramona et qu'elle ait accepté d'aller boire un verre avec. Cette fille là porte malheur.

Après une série d'exercices éreintants, elle décide de faire une pause bien méritée. Ramona prend le temps de respirer et boit de l'eau tout en observant les alentours avec une satisfaction évidente sur le visage. Quelques minutes plus tard, elle se dirige vers la salle d'à côté, réservée à la boxe et aux sports de combat.

Sans faire attention aux échanges de coups qui animent la salle, elle se dirige vers un sac de frappe avec une assurance née de l'habitude. Elle entame une série de coups à poings nus qui vibrent sur le cuir et résonnent dans la pièce, attirant l'attention de certains boxeurs qui détournent le regard. L'un d'eux marmonne dans sa barbe à celui qui semble s'intéresser de près à cette jeune femme isolée C'est pas une bonne idée de s'en approcher de celle-là. T'es prévenu.

Ramona se donne à fond sur les sacs de frappe dans la salle de sport, perdue dans une rythmique brutale. Les écouteurs diffusent un rock énergique dans ses oreille, faisant écho au bruit sourd de ses poings sur les sacs. Dans cette bulle d'effort elle n'entend pas l'homme s'approcher avec une assurance tranquille, brisant la routine de la salle.

"Bonjour, je ne vous avais jamais vu dans la salle, vous pratiquez souvent ?" lance-t-il avec un ton poli mais curieux.

Ramona interrompt son mouvement et tourne un regard surpris vers l'inconnu, poing fermé suspendu en l'air alors qu'il s'apprêtait à s'abattre sur le cuir du sac d'entrainement. Elle baisse le poing et observe l'inconnu d'un regard aiguisé, le détaillant des pieds à la tête sans chercher à s'en cacher.
La quarantaine bien tassée, un look soigné et un physique d'athlète. Il porte en lui l'assurance tranquille que l'âge et l'expérience donne aux hommes qui atteignent l'âge de la grisonnance. Il parait plus charismatique et célébré que les gars qui l'ont approchée jusqu'à maintenant dans cette salle d'entrainement.

Elle décide visiblement que "l'intrus" mérite au moins une conversation.

-Salut ... ?

Elle ôte les écouteurs de ses oreilles et essuie la sueur de son front, écartant les mèches vert électrique qui collent à sa peau.  Un demi-sourire se dessine sur ses lèvres alors que les écouteurs continuent de diffuser près de son cou la playlist à volume modéré.

- Ça dépend ce que vous appelez souvent.

Réplique-t-elle, une réserve palpable dans sa voix, teintée de sarcasme. C'est une défense habituelle dans un monde où la bienveillance est rare.

- J'imagine que ça dépend aussi de ce qu'on veut dire par pratiquer, ajoute-t-elle, lançant une pointe existentielle Est-ce que briser le nez de loubards dans le métro compte comme "pratiquer" ?

Elle enchaîne avec une pointe d'humour :

-J'imagine que vous allez me dire que vous êtes un grand habitué des lieux ?

Un sourire bref accompagne la question. Jusqu'à présent, l'homme n'a pas été éconduit, un succès en soi. Elle désigne son sac de frappe d'un geste vague et annonce d'un ton d'excuse.

- Je vais me refroidir si je m'arrête. C'est ok si je continue à frapper le temps qu'on parle ?

Puisque le gars n'y voit pas d'inconvénient, Ramona se remet à frapper sur son sac. Des frappes légères, davantage destinées à maintenir le rythme de la machine plutôt qu'à se cramer. Sa vraie attention est pour l'instant retenue par le costaud qui est venu l'aborder.

- Okay je vois.

Dit elle entre deux coups portés sur le cuir.

- Je fréquente l'autre salle d'habitude.

La déclaration est accompagnée d'un bref mouvement du menton en direction de la porte. Elle désigne la salle de fitness, celle qui contient les machines et l'espace destiné au soulèvement de la fonte.

- Je ne viens ici que quand je dois me défouler.

Et visiblement ce n'est pas tous les jours qu'elle en a besoin. C'est quand elle a trop d'energie à dépenser. Ou accumulé trop de colère et de frustration.
Il vaut mieux passer sa mauvaise humeur sur un mannequin que sur quelqu'un de vivant, n'est-ce pas ... ?

Que l'homme suggère qu'elle le percoive comme un lourd venue la draguer manque de lui faire échapper un rire. Elle le regarde en coin un instant, l'air amusée, avant de répondre du bout des lèvres.

- Je crois pas que vous soyez lourd, non.

Front dégoulinant de sueur, elle prend un instant pour s'essuyer avec le bandeau-éponge qu'elle porte au poignet avant de sembler surprise par la proposition que l'homme lui fait. Elle arrête ses frappes et le regarde, le regarde avec un air mi amusé, mi incertain.

- Vous me dites que vous m'avez m'approché pour me demander de me cogner ... ?

Naturellement présenté comme ça, ca parait très étrange ! Devant la confusion que peut-être la question peut créer, Ramona rit franchement et pose les mains sur les hanches.

- Vous voulez pratiquer quoi, la boxe ... ?

Ramona est pas vraiment une combattante de ring. Suivre les règles d'un sport quand il s'agit de se défendre, c'est pas vraiment sa nature. Elle improvise sur le moment, s'adapte et laisse un peu de côté les règles ou la courtoisie aux vestiaires quand ca arrive. Elle a vaguement conscience que quand il s'agit d'œuvrer pour la beauté du sport, les gens édictent des règles, ont des limites. Mieux vaut savoir à quoi on s'engage avant d'accepter de faire face à un grand baraqué.




PS : J'aaaaaaaime le Staaaaaaf !

Un demi sourire apparait sur le visage de Ramona qui répond un ton pince sans rire.

- Ouais, y'a rien de plus chelou que des humains.

Quant à savoir quoi répondre à cette bien curieuse proposition, elle a besoin de faire le point pendant quelques instants sur la situation. Ainsi, le mec le plus balaise de la salle de gym lui propose un combat "amical" parce qu'il manque d'adversaires. Son choix se porte sur la seule meuf de la salle qui se trouve faire plus d'une tête de moins que lui et qui doit peser à peine la moitié de son poids. C'est un choix étrange, surtout si on tient compte de son envie de faire du "free fight". A moins bien sûr que d'une façon ou d'une autre, il ait déjà assisté aux exploits de Ramona et qu'il ait donc de sérieuses raisons de penser qu'il s'agisse d'une combattante plus redoutable que ce que son apparence puisse paraître.

Résultat des courses, Ramona ne sait pas quoi en penser. Il a pas l'air méchant. Plutôt sympathique même. Mais Gideon aussi avait le charme pour lui et le sourire facile. Est-il au courant que Ramona est du genre balaise malgré elle ... ? Peu de gens s'en doutent en la voyant mais c'est le genre de rumeur qui peut se répandre quand quelqu'un assiste aux rares moments où elle est obligée de se défendre. Et si il est au courant, est-ce qu'il s'estime plus fort et essaye de la ratatiner pour on ne sait quelle raison ? (Des raisons qui peuvent aller du "je veux être le plus fort" à "un ex de cette nana m'a demandé de la défier").

Mais au final, elle reflechit trop. Ca sert à rien de se faire des noeuds au cerveau. Aussi elle se contente de hocher la tête une fois.

- Okay. On peut essayer ça.

Elle verra bien ce que le gars a derrière la tête une fois sur le ring. Si il se la joue cool ca pourra être fun. Si il la joue dirty ... et bien elle essayera de lui faire regretter. Si c'est dans ses moyens.

Un sueur après sa longue séance d'exercices et sa petite session de frappe, Ramona a dépassé le stade où elle peut être considérée comme "chaude". Son maillot et son front sont déjà trempés de transpiration. Elle se baisse, ramasse sa gourde d'eau et prend le temps de prendre une longue rasade, reprendre son souffle et regarder en direction du ring.

- Alors comment ca se passe ? Vous avez des protections ? Des protège dents ... ?

Elle porte déjà des gants de frappe pour sa part. Quelque chose qui rendront les coups de poings plus supportables. Les coups de pieds l'inquiètent bien davantage ...

Ramona se rembrunit quand le costaud réaffirme vouloir jouer sans règles ni protections. Elle n'a pas du tout affaire à un gentleman sportif ... Tout ca commence à ressembler furieusement à une mise en scène destinée à la pousser au combat, tout en gardant des apparences civiles. Un piège dans lequel elle tombe tête en avant.

- Okay je vois.

L'intonation de la femme est devenue glaciale. Il est encore temps de reculer, de refuser ces règles absurdes qui risquent fort d'envoyer un des deux à l'hôpital. Mais si elle recule maintenant, elle ne connaîtra pas le fin mot de cette embuscade. Elle compte bien latter le bonhomme et lui faire ensuite avouer qui l'envoie pour faire son sale boulot à sa place, même si la réponse est trouvée d'avance : Gideon. L'ex maléfique de Ramona ne s'est jamais remis de leur rupture et il exerce une influence invisible sur sa vie depuis des années, envoyant régulièrement des gros bras régler ses comptes.

Autour d'eux, une petite foule de sportifs et de combattants s'amasse. Un murmure de désapprobation gagne l'assemblée, tant le combat parait déséquilibré. La petite punk contre le colosse champion reconnu de l'arène. Un murmure parvient même aux oreilles de Ramona, lui intimant.

- N'y vas pas gamine. Il va te massacrer.

- Possible. Vous m'appelerez une ambulance.

Impossible de savoir si Ramona plaisante ou est sérieuse. Les avertissements ne semblent pas la dissuader de combattre. Elle arrache ses gants et enfile son protège dents. C'est poing nus qu'elle s'avance sur le ring pour rejoindre le colosse dont le sourire de satisfaction lui fait froncer les sourcils.

Elle se met en garde, avant bras protégeant le haut de son corps alors qu'elle fléchit les jambes, prête à bouger pour esquiver ou au contraire bondir en avant pour passer sous la garde du mec qui possède bien plus d'allonge qu'elle. Pas du genre à attaquer en premier, Ramona va d'abord prendre le temps de jauger son adversaire. Hors de question de se lancer tête la première dans un combat sans savoir si le mec possède des capacités hors du commun en plus de sa force physique naturelle.

L'homme qui semblait prêt à en découdre baisse sa garde et semble prendre la mesure de l'inconfort dans lequel il avait plongé son adversaire. Un tel retournement de situation semble surprendre Ramona qui abandonne à son tour sa posture de garde et observe pendant plusieurs longues secondes de silence l'homme face à elle.

Elle finit par acquiescer.

- Je préfererai oui.

Sans être une adepte de la "normalité", ca parait tout de même plus rassurant à Ramona d'affronter de cette manière un inconnu. Et à moins que le gars garnisse ses gants de fer à cheval façon cartoon, ca éloigne le spectre d'une tentative de passage à tabac prémédité.

Des murmures sont échangés autour d'eux. Difficile de savoir si la décision fait l'assentiment ou cause de la déception. Une chose est sûre, ils sont au centre de l'attention de beaucoup de monde.

Ramona prend donc le temps d'enfiler de nouveau ses gants et le casque de protection si peu gracieux mais indispensable pour qui ne souhaite pas finir avec les deux yeux au beurre noir. ( Le smoky eyes c'est un style intemporel, mais bon. Quitte à ressembler à un panda, elle préfèrerait pouvoir l'effacer d'un coup de coton à démaquiller).

Novice en boxe mais pas en bagarre, Ramona demande un petit rappel des règles alors qu'elle se positionne de nouveau.

- Pas de coups de pieds, pas de coups sous la ceinture ... Il y a autre chose à savoir ?

Elle attend de se faire récapituler les règles pour hocher la tête.

- D'accord. Quand vous voulez alors.

Elle reprend une posture défensive, très semblable à celle qu'elle avait prise quelques instants avant alors qu'elle pensait qu'ils allaient démarrer un combat "libre". Avant bras positionnés en protection du visage et du haut du corps, jambes légèrement fléchies, elle jauge son adversaire, prête à esquiver ou au contraire bondir en avant pour empêcher l'homme de profiter de l'avantage de son allonge.

La tension est palpable alors que le combat commence. Les observateurs retiennent leur souffle et c'est à peine si l'on entend des murmures s'échanger.

Ramona aborde le mastard qui lui face avec beaucoup de prudence. Elle ignore tout de lui. Sa technique. Sa puissance. Même ses intentions restent peu claires en dépit de ses tentatives d'apaisement.

Elle fait le choix de laisser Megatron prendre l'initiative. Plutôt que d'esquiver, elle fait le choix de bloquer son premier coups. Ses avant bras joints, elle intercepte le coups qui été porté avec une rapidité surprenante. Elle s'attendait à coups puissant, campée sur ses appuis et n'est pas surprise par l'impact qui sans surprise s'avère être puissant. Il aurait été probablement suffisament fort pour faire reculer n'importe quelle autre une fille de sa stature ...

Ramona ne perd pas de temps et contre-attaque immédiatement. La petite combattante déploie toute sa mobilité pour s'approcher, déjouer la stature imposante de Megatron et placer une série de coups rapides direct. A aucun moment elle ne cherche à contourner la garde basse de l'homme. Un coups, deux coups, trois coups en l'espace d'une seconde. Chaque punch est asséné avec célérité et précision et cherche dans un premier temps à tester la résistance de son adversaire et à déceler d'éventuelles faiblesses.

Le mec tient. Lui non plus ne recule pas. (Le contraire aurait été étonnant). Ce n'étaient que des échanges de politesse, une manière pour les deux combattants de se dire "okay le combat commence maintenant". Plus habituée à la bagarre de rue qu'à la boxe académique, on sent qu'elle se cherche. Elle modifie ses appuis, se retient à plusieurs reprises de se position pour lancer un coups de pied et immanquablement finit par commettre une erreur de placement qui ouvre la porte à une attaque pour qui saurait saisir l'opportunité.

Le combat a commencé. Et dès les premiers échanges, la technique de Megatron lui permet de prendre le dessus. Le boxer ne manque pas l'occasion d'exploiter la faiblesse qu'il remarque dans la garde de Ramona  et assène  un direct puissant qui fait chanceler la jeune femme une brève seconde avant qu'elle retrouve son équilibre.

Le combat continue. Ramona persiste dans sa technique : Elle assène des frappes de semonce qui se perdent dans la garde bien tenue d'un adversaire plus expérimenté qu'elle. Elle tente de profiter de sa vivacité pour esquiver, bouger et déborder l'homme, mais chaque erreur de placement est aussitôt sanctionnée par un coup habilement placé de Megatron.

Il devient vite évident qu'à moins de compter sur l'épuisement (peu probable) de son adversaire, elle a peu de chances d'arriver à quoi que ce soit dans ces conditions. Il faut qu'elle trouve autre chose ...

Elle pourrait frapper. Plus fort. Utiliser la force peu humaine qu'elle a dans les bras qui lui permettent de manier au combat l'immense masse de chantier qu'elle garde toujours au chaud dans son sac si spécial. Mais ce serait bourrin. Et pas franchement satisfaisant de gagner ainsi, en brisant en deux un gars qui finalement se montre plutôt cool en retenant lui même ses coups.  

Non, il reste une autre solution. Celle d'exploiter la situation à son avantage pour passer à son avantage. Son adversaire est plus grand qu'elle, retournons cet avantage contre lui. Sans crier gare alors qu'elle semblait jusque là se cantonner à une posture défensive, la jeune femme se ramasse soudain sur elle même et se précipite en avant pour passer sous la garde de son adversaire, venant presque se coller à lui pour raccourcir au strict minimum la distance qui les sépare.

Dans un véritable combat de rue, l'attaque aurait été sanctionnée par un coup de genou immédiat dans les gencives. C'est peut être même le tout premier reflexe que pourrait avoir son adversaire s'il est habitué lui aussi aux bagarres de rues. Un geste qu'il sera bien obligé de refreiner ! Ainsi placée, Ramona se retrouve en position idéale pour asséner plusieurs coups ciblés directement dans les abdominaux, y mettant autant de force et de coeur que lorsqu'elle utilise ses sacs de frappe. Des frappes brutales et sans finesses qui vont mettre à rude épreuve le souffle de son adversaire.

@Megatron Malto

Ramona se fige immédiatement lorsque la main se referme sur son poignet. Elle lève un regard incrédule vers l'homme et imaginant que quelque chose venait de se produire, elle recule sous l'injonction gestuelle. Elle quitte sa posture de combat, ôte son protège dents et demande immédiatement, le front en sueur.

-Tout va bien ... ?

Visiblement non. Elle y était allée un peu fort. Sans doutes trop.

- Oui.

Répond t'elle simplement, lorsque son adversaire lui fait remarquer qu'elle possède une sacrée force. C'est inutile de le nier. Elle avait frappé. Elle avait frappé fort. Malgrès les gants et malgrès le corps sculpté par l'effort du colosse, ca avait été trop. *

- Désolée.

Même si son ton parait stoïque, voire presque détaché, un observateur attentif pourra noter la manière dont elle détourne le regard. La culpabilité la tiraille. Accepter ce combat n'était sans doutes pas une si bonne idée. Etrangement, elle avait envisagé beaucoup de cas de figures en montant sur ce ring. Celui de se faire prendre au piège par quelqu'un de plus fort. Celui de subir la vengeance indirecte d'un de ses exs qui chercherait à l'humilier en public. Pas une seconde elle avait pensé que c'est elle qui ferait cracher ces poumons à un type qui avait (presque) rien demandé.

Autour d'eux, les observateurs sont stupéfaits. Personne ne savait visiblement ce qui venait précisément de se passer. Des murmures incertains s'échangent.

- Pourquoi qu'ils arrêtent ?
- Il lui a choppé le poignet.
- Ouais mais elle l'a tapé dans les c*uilles avant.
- Ouch ...
- Non, tu crois ? J'ai vu les coups plus hauts, moi.
- Et puis il serait plié en deux.

Bref, dans le rang des spectateurs, la perplexité règne.

Ramona, debout devant Megatron observe pendant de longues secondes les conséquences de sa brutalité. Elle se mordille l'intérieur de la joue, visiblement peu réjouie par ce qu'elle voit et finit par proposer.

- Une petite pause, peut-être ... ? On en a besoin tous les deux je pense.

Lui pour s'en remettre et elle pour cogiter sur ses actions.

@Megatron Malto

Ramona avait oté ses gants et son protège dents sitôt l'idée d'une pause acceptée par son partenaire.

Est-ce que la femme aux cheveux émeraude s'en veut d'avoir utilisé à son profit les règles pour compenser son manque d'expérience ? Pas suffisamment en tout cas pour paraître embarrassée devant l'homme avec qui elle partage maintenant une pause. L'eau est plus que jamais bienvenue après une séance de sport, intense bien que écourtée. Elle boit une longue gorgée d'eau avant de lever sa bouteille en plastique et affirmer sans honte.

- Ca n'était pas très fair d'entrer dans votre garde comme ça. Je pense que vous avez beaucoup plus de technique que moi.

Ce n'est pas vraiment une surprise. Ramona n'a jamais eu pour vocation de monter sur un ring et ne s'est jamais entrainée en conséquence. C'est une bagarreuse de rue pour qui jouer fair n'a jamais vraiment fait partie des habitudes.

Les commentaires murmurés par les spectateurs autour d'eux lui parviennent comme un bruit de fond, sans vraiment parvenir à l'indisposer. Megatron en revanche ressent le besoin de mettre les point sur les i et de rétablir la vérité avant que la rumeur enfle. Un demi sourire apparait sur les lèvres de Ramona alors qu'autour d'eux, les commentateurs lèvent les mains et se justifient maladroitement.

- Oh on sait pas, on a pas tout bien vu.
- Moi c'est pas vraiment lui que je regardais si tu vois ce que je veux dire ...
- Arrêtes t'es con, si elle t'entends elle va te défoncer ...

Sentant que rester agglutinés autour du ring n'allait plus apporter grand chose (si ce n'est éventuellement des ennuis), beaucoup des curieux finissent par se disperser.

- Vous êtes connu dans la salle, j'imagine ?

Demande t'elle d'un ton dégagé.

- Je fréquente pas trop cette partie de la salle. Je suis plutôt sur les machines d'habitude.

Quelques mots dans le discours de Megatron font tiquer Ramona. Gladiateur ... Forgé ...  Humains ... Son esprit saute rapidement aux conclusions.

- Okay, je crois que je comprends mieux ...

Dit-elle, sans prêter attention un instant à l'interaction avec les spectateurs bavards.

- ... tu viens d'un endroit qui doit pas beaucoups ressembler à ici.

Ca explique peut-être toutes les bizarreries qu'elle a pu noter dans le comportement de son adversaire. Les petites choses étranges qui l'ont fait redouter une nouvelle embuscade d'un de ses ex taré ... Cela dit, le personnage en face d'elle ne semble pas pour autant être un enfant de coeur. C'est un balaise et de son propre aveu, il prend beaucoup de plaisir à voir ses adversaires perdre. Pas le genre de mec à signer chez les boyscouts. Et pourtant, le voilà qui parle de ... pompiers volontaires ... ? A cette suggestion, les sourcils de Ramona se haussent de surprise.

- Non jamais. Ca ne m'a jamais effleuré l'esprit.

Pourquoi ? Elle ne saurait jamais le dire. Ca ne s'est jamais présenté à ses pensées, c'est tout.

-J'imagine que tu en fais partie ... ? Ca te dérange qu'on se tutoie au fait ?

Ca fera moins formel, surtout maintenant qu'ils se sont cognés. Faire parler les poings, ça créé plus de liens qu'on veut bien l'imaginer.

- QU'est-ce qui te fait croire que j'ai les qualités pour devenir pompier ?

Demande t'elle après avoir refermé la gourde d'eau et après avoir posé une main sur la hanche.  

- Même si j'avoue que je me verrais bien avec un beau blouson de cuir, j'ai pas la moindre formation médicale.

Elle garde pour elle qu' aux dernières nouvelles, Ramona se considère également comme quelqu'un de plutôt égoïste. Elle se contente de vivre sa vie et de slalomer entre les obstacles qu'on lui impose pour tracer sa propre route. Elle ne nuit évidement à personne de particulier mais elle ne prend pas non plus particulièrement le temps de s'arrêter pour tendre la main à ceux qui qui l'enourent.

@Megatron Malto

Un pompier, ancien soldat venu de l'espace survivant d'une planète décimée ? Eh ben, Ramona aura définitivement tout vu dans cette Ville ...

- Impressionnant

La réponse est laconique. On pourrait croire qu'il s'agit d'ironie, mais ce serait mal connaître Ramona. Peu douée pour exprimer ses émotions, elle ne sait tout simplement pas quoi dire face à l'annonce d'un génocide sur la planète d'origine de son adversaire. Que pourrait elle dire d'autre ? "Désolée pour votre planète, c'est ballot" ? "Coup de bol que vous soyez parti du coups ... " ? Non définitivement, elle préfère paraître indifférente que maladroite.

En tout cas, boyscout lui propose de tenter sa chance pour devenir pompier volontaire et emploi des arguments qui pourraient la convaincre. L'idée mérite au moins d'être considérée ...

- J'y reflechirai. Au pire si je veux plus d'infos, je connais le numéro pour vous appeler ...  

Cette dernière affirmation est évidement une plaisanterie, lancée d'un ton pince sans rire assumé. La colorée sait très bien qu'encombrer une ligne d'urgence pour poser candidature n'est pas pertinent.

Elle allait rajouter après quelques secondes de silence qu'elle n'était pas sérieuse mais avant qu'elle ne puisse le faire, l'homme en face d'elle dit un truc vraiment innattendu en se reprenant spontanément sur un détail qu'elle n'avait même pas relevé elle même.

Un sourire ironique nait sur le bord de ses lèvres.

- Je ne l'avais pas pris personnellement non.

Confirme t'elle. Mais telle un chat venant de trouver une proie qui vient d'éveiller son intérêt, elle insiste en demandant.

- Tu es donc du genre à t'inquieter de vexer les filles ... ?

Elle l'étudie d'un regard éloquent, de la tête jusqu'au pied histoire de bien prendre la mesure de sa carrure.

- Marrant. On attendrait pas ça d'un grand costaud comme toi.