Assise à mon bureau, je contemplais une photo de Logan et moi, espérant y trouver une quelconque réponse. Une réponse à ces millions de questions que je me posais depuis mon arrivée dans ce monde, il y avait de cela deux ans à présent. Deux années, deux longues années où je me posais la question de savoir si Logan était en vie ou pas, s’il avait réussi à s’en sortir lorsque cette bombe avait explosé. J’avais peu d’espoir, d’ailleurs, l’espoir n’était pas fait pour moi mais pourtant, j’espérais quand même. C’était la seule chose qui me permettait de supporter cette vie, la seule chose qui m’empêchait de mettre fin à ma vie. J’avais enfin trouvé un certain équilibre dans ma vie, je pouvais même dire que j’avais trouvé le bonheur après une vie de souffrances. Et voilà que j’avais tout perdu, en quelques secondes, tout avait disparu... Logan, mes proches, ma vie d’avant... Comme un mauvais rêve duquel je n’arrivais plus à sortir, comme un mauvais cauchemar dans lequel j’étais piégée à jamais car je ne trouve pas de réponses à mes questions...
Je retourne la photo sur mon bureau, je ne veux plus voir ce temps où j’étais heureuse. A la place, j’ouvre le tiroir de mon bureau où je dissimule une bouteille de Whisky. Ça m’aide à savoir qu’elle est là, quand les émotions deviennent trop compliquées à gérer pour moi, je me précipite sur ce tiroir et boit une bonne rasade de ce liquide. J’ai l’impression de tout oublier, comme à ce même instant. J’en suis arrivée à un point où je bois tous les jours car tous les jours, je sens se serrer dans ma poitrine mon coeur, un coeur meurtri et qui n’espère plus beaucoup... Deux ans, c’est long deux ans... Je bois une nouvelle gorgée et je me renverse un peu plus dans mon fauteuil, je ferme les yeux. Les larmes commencent à couler le long de mes joues, je les sens et je ne me rends même plus compte que je suis au bureau. Quelqu’un pourrait arriver et me trouver là, ça ne ferait pas un spectacle des plus glorieux. Qui voudrait d’une détective privée qui pleure une bouteille à la main ? La configuration la moins terrible serait que ce soit John ou Betty qui arrive, je serais moins embêtée, ils me connaissent maintenant. Mais, en cet instant, cela ne m’intéresse guère de savoir si un potentiel client pourrait entrer et me voir dans cet état. Je n’arrive tout simplement pas à retenir plus longtemps ces larmes. Alors, pour éviter tous problèmes, je tourne mon fauteuil vers la fenêtre, faisant dos à la porte où pourrait se présenter un futur client...
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Invité
Sam 20 Fév 2021 - 15:03
Puis-je vous aider ?
Dans ce nouveau corps, dans cette nouvelle vie, Pearl se sent limitée en absolument tout. Que ce soit ses potentialités physiques, morales ou intellectuelles, elle a le sentiment d'être au ras des pâquerettes, et à mesure que le temps passe et que rien ne change, la situation devient de plus en plus insurmontable pour elle seule. Si elle continue de la sorte, à parcourir la ville de long en large, à interroger chaque âme qui passe avec de plus en plus de névrose et d'anxiété au creux des prunelles, on va finir par la résoudre au silence, et elle ne peut rien envisager de pire.
Ce sont ses derniers déboires médicaux qui l'ont poussé à franchir le pas auquel elle n'avait pas consenti jusqu'ici. Après un entraînement d'escrime un peu trop musclé au cours duquel Pearl, comme à son habitude, avait négligé d'écouter son corps, elle avait forcé plus que nécessaire. Résultat des courses : entorse sévère à la cheville, attelle et obligation au repos pour quelques semaines. Obligation au repos, mais quelle aberration. Plus d'une fois, l'ancienne gemme avait été tentée d'envoyer valdinguer son attelle, mais elle l'avait très vite regretté. Elle était limitée dans ses gestes, dans ses mouvements, dans son champ d'action. En bref, il était plus que temps qu'elle quémande de l'aide où elle serait susceptible d'en obtenir.
Elle avait décidé de se rendre dans les locaux de Mars Investigation, agence tenue par une jeune détective dont elle ne pouvait présumer des compétences, mais à qui elle avait décidé de laisser le bénéfice du doute au nom de critères très arbitraire (en somme, elle avait trouvé son nom très intéressant et inspirant, on fera difficilement plus gratuit). Elle doit reconnaître avoir épuisé toutes les options à sa disposition, elle doit s'en remettre aux compétences d'autres si elle veut espérer retrouver Steven, et bon sang, ce qu'elle a envie de le revoir. Ne serait-ce que pour s'assurer qu'il va bien.
A chaque fois qu'elle pense au fils de Rose, Pearl sombre immanquablement dans ce qui se rapproche à s'y méprendre de la paranoïa. Les pires scénarios défilent dans son esprit. Il pourrait lui être arrivé absolument n'importe quoi. Elle ne peut même pas être sûre qu'ils sont sur la même planète, dans la même dimension, dans la même temporalité. Toutes ces éventualité, toutes ces incertitudes sont une source infinie d'angoisse. Et angoissée, Pearl l'a toujours été, sans avoir besoin de cela. Maintenant, cerise sur le gâteau, quand elle angoisse, elle a l'estomac qui se serre et le coeur au bord des lèvres. Rose trouvait les humains fascinants, Pearl, elle, les trouve... éreintants ? Quelque chose dans ce goût-là.
C'est armée de ses béquilles qu'elle pénètre dans le bureau de la détective. Elle ne constate pas l'état de détresse totale où se trouve celle vers qui elle a choisi de se tourner. Celle-ci est assise dos à son bureau, et ne dépasse du dossier que sa chevelure blonde. Pearl se racle la gorge dans l'intention de se signaler. Elle espère vraiment qu'elle ne fait pas une erreur... Mais à ce stade, l'erreur serait de cesser de chercher Steven. "Vous êtes Veronica Mars ?"
Je sursaute quand j’entends une voix dans mon dos, je ne sais pas pourquoi mais je sentais que quelqu’un allait entrer dans la pièce. C’est ce qui m’avait poussé à me tourner vers la fenêtre. En vitesse, je remets ma bouteille dans son tiroir et m’essuie les yeux. Je me retourne alors, mon masque de jeune femme bien dans sa peau sur le visage, et je souris à la nouvelle venue. Je tique un peu quand je vois l’état dans lequel se trouve la jeune femme : des béquilles. J’espère que je n’aurais pas droit à une histoire sordide de mari violent, en tout cas, pas aujourd’hui, je n’allais pas en avoir le courage. Comment ça, il s’agit d’un raccourci très rapide ? Peut-être mais ce fut ma première idée qui m’était venue, que voulez-vous ?
« Oui, je suis bien la personne dont le nom se trouve sur la porte ! »
Dis-je en me relevant tout en tendant la main à la jeune femme. Un peu prise au dépourvue en me rendant compte de la situation, je retire ma main avant de rajouter:
« Mais asseyez-vous, vous n’allez pas rester débout avec ces machins dans les mains ! »
Je me rassoie à mon tour et je lui retends la main en lui demandant :
« A qui ai-je l’honneur ? Et que me vaut l’honneur de votre visite »
Je n’en faisais pas trop, j’étais comme ça. J’avais tendance à en faire des tonnes pour cacher mon désarroi ou mes émotions. Et clairement, aujourd’hui, j’étais à fleur de peau alors, ça donnait l’impression que j’en faisais des pataquès. Et puis, il y avait aussi mon humour particulier, cynique et sarcastique, que tout le monde ne comprenait pas...
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Invité
Sam 13 Mar 2021 - 9:25
Puis-je vous aider ?
Celle qui confirme être Veronica Mars semble un peu agitée... ou bien ce n'est qu'une impression ? Pearl a toujours été peu douée pour analyser les émotions humaines... ou plutôt la manifestation de ces émotions, car elle-même, même en tant que gemme, n'avait jamais été épargnée par ses émotions, c'était même tout l'inverse, elle avait toujours été beaucoup trop émotive. Mais elle avait vite remarqué, via Greg et Steven, que les humains étaient éduqués à gérer leurs émotions d'une manière différente, qu'elle n'avait qu'un peu apprivoisée au contact des humains qu'elle avait côtoyés, et même maintenant qu'elle était elle-même devenue humaine.
Dans tous les cas, s'inquiéter que la détective paraisse agitée, c'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité compte tenu de combien elle peut aisément l'être elle-même, et dernièrement plus encore que d'ordinaire, ce qui veut tout dire. Vu l'instabilité psychologique actuelle de nos deux protagonistes, soit elles se sont très bien trouvées au bon moment, soit ça allait être un désastre. Pearl n'y songe pas vraiment, elle ne songe qu'à la raison de sa venue, concernant laquelle Veronica l'interroge avec ce sourire que Pearl trouve encourageant, après lui avoir proposé de s'asseoir, ce qui n'est effectivement pas un moindre luxe. Fichu corps humain ! Force lui est de constater qu'il est confortable de s'installer sur une chaise et de ne plus avoir à porter cet amas de chair trop fragile à bout de bras.
Est-ce que la détective en fait trop ? Peut-être, mais là encore, c'est un comportement dans lequel Pearl se reconnaît assez, si bien qu'elle n'y trouve rien de particulier. Elle a le sentiment, oui, que quelque chose préoccupe son interlocutrice, mais en même temps, qui n'est pas préoccupé dans ces circonstances ? Ils ont tous de très bonnes raisons de l'être, au final, tous autant qu'ils sont. Elle cherche à mettre à jour les mystères qui entourent cet endroit depuis son arrivée, elle est devenue géologue pour cette raison, et au cours de ces recherches, elle a bien discerné ce trait commun à tous les individus qui ont croisé sa route : l'incompréhension dans le meilleur des cas. Le désemparement, au pire.
"Je m'appelle Pearl." Ton nom, Pearl. Les humains ont un nom de famille, c'est ton cas aussi, maintenant. Mets-toi ça dans le crâne."Pinkstone. Je recherche quelqu'un..." Pearl se demande combien de fois des personnes comme son interlocutrice doit entendre cette entrée en matière. Ici, rares sont les personnes qui ne cherchent pas quelqu'un... C'est sans fin. "Il s'appelle Steven. Seize ans, pas très grand, rondouillet, les cheveux bruns, bouclés, il a..." Une gemme rose au niveau du nombril ? Sans doute pas, s'il a perdu sa gemme tout comme lui. "... Je suis allé à l'orphelinat, à l'école, personne n'avait entendu parler de lui. Je l'ai cherché partout, je ne sais plus quoi faire..."
Plus elle parle, plus son débit de voix est rapide, comme si elle s'engageait dans une course contre la montre avec elle-même.
Ces jours-ci, je suis à côté de la plaque et cela se confirme encore une fois. Depuis deux ans, je perds complètement les pédales et le fait que je n’arrive plus à gérer mes émotions. Ou plutôt, à les cacher parce qu’en réalité, est-ce que je n’ai jamais fait face à mes sentiments ? En temps normal, c’est surtout en me plongeant dans mon travail que j’arrivais à gérer mes émotions mais je n’y faisais pas vraiment face. Justement, je préférais me concentrer sur une autre tâche que de comprendre pourquoi je ressentais telle ou telle émotion. Or, depuis mon arrivée dans cette ville, je n’arrivais plus à oublier mes problèmes au boulot et c’était cela qui m’avait fait plonger jour après jour dans les abîmes de mon être profond.
Comment faire pour oublier mes problèmes quand ceux-ci me sont continuellement rappeler par les affaires sur lesquelles je devais travailler ? Je n’étais pas la seule à devoir faire face aux disparitions de mes proches. Depuis deux ans, j’avais surtout à faire à ce genre d’histoires et j’aurais pu mettre ma main à couper que la jeune femme qui venait de rentrer dans mon bureau avait aussi une affaire de disparition sur le dos. Je ne m’avançais pas trop, huit affaires sur dix représentaient des disparitions dans mes dossiers depuis mon arrivée ici. Elle se présenta en marquant une pause mais je n’y fis pas attention. L’interruption fut si rapide que je n’y vis rien. Je soupire intérieurement quand elle m’indique qu’elle recherche quelqu’un... Ne vous l’avais-je pas dit ? Ça ne serait pas encore aujourd’hui que je me changerais les idées avec une affaire d’infidélité, de suicide suspect ou même de fuite de photo dénudées sur le net...
La jeune femme me fait sourire, elle ne s’arrête plus, elle me dit qu’elle recherche un jeune adolescent de seize ans. Elle rajoute qu’elle a été partout où elle pouvait pour le retrouver mais sans résultat. Je sentais une certaine panique dans sa voix et je comprenais tout à fait ce qu’elle ressentait... Nous ne recherchions pas la même personne mais pourtant, je comprenais son désarroi. J’avais écumé tous les endroits dans cette ville pour retrouver la trace de mes proches et je n’avais rien trouvé... Personne...
« Calmez-vous madame Pinkstone ! Je vais prendre toutes les informations nécessaires en temps voulu ! »
Lui dis-je pour l’empêcher de continuer à parler aussi vite. Je lui poserais toutes les questions en temps voulu mais là, c’étaient trop d’informations en trop peu de temps. J’ouvris mon carnet, pris un stylo et commença à noter le nom de ma nouvelle cliente. Puis, je notais la raison de sa venue et nom de la personne disparue.
« Donc, c’est donc un jeune homme de seize ans, Steven, qui a disparu ! Vous pouvez me dire où vous l’avez vu pour la dernière fois ? »
J’espérais qu’elle l’ait vu avant son arrivée dans cette ville mais j’avais peu d’espoirs là-dessus. Ça ne m’était encore jamais arrivé et je ne pensais pas que ça arriverait aujourd’hui. Je continuai à écrire tout en l’écoutant, je notais qu’il était plutôt petit, rond et les cheveux bouclés bruns...
« Nous reprendrons du début les recherches, un œil nouveau peut aider à trouver des indices par-ci par-là ! Je vous promets de faire tout mon possible pour le retrouver ! »
J’étais sincère, ces histoires de disparitions me retournaient complètement et j’en perdais mon sens de l’humour si cynique. Non, je savais ce que traversais cette jeune femme et je ne voulais plus plaisanter. Par pour l’instant en tout cas...
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Invité
Lun 17 Mai 2021 - 16:09
Puis-je vous aider ?
Pearl affiche un sourire nerveux et désolé quand son interlocutrice lui suggère de se calmer un peu, ce qui n’est pas du luxe. Elle s’en veut de la première impression désastreuse qu’elle doit faire à la détective, mais c’est dans sa nature, elle a toujours été dans l’incapacité de s’exprimer autrement que rapidement, avec force détails et agitation. Oh, il peut lui arriver d’être calme, évidemment, mais certainement pas dans une situation de stress telle que celle-ci. Chaque minute, chaque heure, chaque jour qui s’écoule sont des minutes, heures et jours durant lesquels elle n’aura pas de nouvelles de Steven, aucune idée de comment il va, de s’il est effectivement présent ici, de s’il parvient à s’en sortir en dépit des circonstances. Pour l’ancienne gemme, c’est à la limite de ce qu’elle peut supporter. Mais oui, elle doit se calmer, parce que son interlocutrice doit sans doute avoir du mal à la suivre, et si elle continue de se montrer trop agitée, il se pourrait que l’enquêtrice estime que sa cause ne méritait pas d’être entendue et refuserait de l’aider. Pas que ça ait spécialement l’air d’être le genre de la femme qui lui fait face, cela dit, mais on ne sait jamais.
« Oui… pardon… je suis un peu agitée », s’excuse-t-elle, les yeux au sol et en passant une mèche de cheveux derrière ses oreilles, décidée à se taire jusqu’à ce que l’occasion se présente de parler de nouveau.
Elle hoche la tête quand Veronica récapitule ce qu’elle vient de dire. Un jeune homme de seize ans du nom de Steven, oui, c’est ça, et autant dire que c’est maigre, comme piste, surtout que ce n’est pas la réponse que Pearl a à donner à la question suivante qui va spécialement arranger les choses, cela va sans dire. Où est-ce qu’elle l’a vu la dernière fois ? C’est là le souci … dans son ancienne vie. Dans une autre dimension.
« Je ne l’ai pas revu depuis… la lune rouge. »
Elle pense que c’est suffisamment explicite pour qu’elle n’ait pas à en dire davantage, et elle comprend qu’il vaut mieux qu’elle économise ses mots autant qu’elle le peut pour le moment. Donc non, en effet, elle ne l’a pas revu depuis la lune rouge, ce qui veut donc dire qu’elle ne l’a jamais vu ici, dans cette ville. Ce qui veut donc dire qu’il ne s’y trouve peut-être pas. Un cas de figure que plus d’un autre rencontre sans doute, et Pearl se doute qu’elle n’est pas la première à retrouver Veronica dans l’espoir de revoir une personne de sa dimension passée.
Veronica cherche à la rassurer : elles reprendront leurs recherches de zéro. Et Pearl est du même avis. C’est pour ça qu’elle a fait appel à elle, parce qu’elle ressent la nécessité non pas de se décharger de ses recherches mais de multiplier ses chances de le retrouver. Elle ne peut plus continuer comme ça. Il faut qu’elle retrouve Steven, un point c’est tout. « Merci… Je reconnais que j’ai le sentiment d’avoir exploré toutes les options. » Pearl pousse un soupir. Elle se sent atteindre ses limites, ni plus ni moins. « Par où est-ce qu’on commence, alors ? Qu’est-ce que vous voulez me demander ? »
Je comprends la jeune femme que j’ai en face de moi et son impatience de retrouver le jeune homme de seize ans. Je le comprendrais encore mieux si c’était son fils, je n’imagine pas qu’en tant que mère, perdre son enfant devait être un tel déchirement. J’en avais eu des cas de la sorte et je cherchais encore comme une damnée à les réunir. Ces femmes et hommes qui avaient perdus leur enfant étaient les cas les plus difficiles à gérer, vraiment. Néanmoins, je devais stopper la jeune femme pour éviter de perdre le fil et je lui demandai donc de se calmer. Elle baissa les yeux en s’excusant. Je souris pour la rassurer, je ne voulais pas la mettre mal à l’aise, si nous devions faire équipe pour retrouver ce jeune garçon, il valait mieux qu’on ne soit pas gênée l’une vis-à-vis de l’autre.
« Ce n’est rien, je comprends votre agitation mais il vaut mieux être plus calme pour être plus efficace ! »
J’avais aussi commencé à paniquer quand j’avais compris que je n’étais plus à Neptune. C’était humain mais il me fallait vite reprendre pied - enfin, reprendre pied était un bien grand mot - pour que je sois plus efficace. D’ailleurs, ce problème que j’avais avec l’alcool, il était temps que je m’en occupe pour être au meilleur de ma forme pour percer le mystère de cette vile. Je lui fais un résumé pour être certaine d’avoir bien noté toutes les premières informations qu’elle venait de me donner. Je notais tout cela quand elle me dit que la dernière fois qu’elle l’avait vu était avant la lune rouge… Je levais doucement la tête, intriguée par ce qu’elle venait de dire.
« La lune rouge ? »
Je reste perplexe. J’ai l’impression de comprendre ce qu’elle veut dire et en même temps, elle est la première à me parler de ce phénomène. J’ai peu de souvenirs du moment où je suis arrivée ici. Je regardais par la fenêtre de mon appartement et puis, boom, je me retrouvais dans cette ville mystère. Mais, l’évocation de cette lune rouge me fait remonter un souvenir : est-ce que je n’avais pas vu aussi cette lune rouge ? Était-ce parce qu’elle m’en parlait que je m’en rappelais ?
« Je comprends ce que vous ressentez ! Alors, j’aimerais commencer par en savoir plus sur cette lune rouge ? Qu’est-ce qu’il s’est passé exactement ? »
Je n’étais pas curieuse, en réalité, je sentais que derrière cette réponse se cachaient plus d’interrogations. En fait, j’avais l’impression que quelque chose était arrivé lors de cette lune rouge mais qu’elle n’osait pas m’en parler plus précisément. Or, il me fallait toutes les réponses pour être le plus efficace possible.
« Vous pouvez tout me dire, je ne vous jugerais pas mais j’ai besoin que vous soyez honnête avec moi ! »
Je lui souris pour l’encourager, il fallait que je la rassure pour qu’elle puisse avoir confiance en moi. Peut-être que c’était cette confiance qui serait la clé pour retrouver son Steven.
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Invité
Mar 15 Juin 2021 - 20:04
Puis-je vous aider ?
Oui, bien sûr, son interlocutrice a tout à fait raison, elle a plus que raison, même, ce n'est certainement pas en cédant à la panique qu'elle arrivera à quoi que ce soit, mais c'est, à ses yeux, plus facile à dire qu'à faire. Comment ne pas céder à la panique quand la situation semble à ce point désespérée, quand on a le sentiment d'avoir épuisé toutes ses options, quand on gagne le vif sentiment qu'il ne nous reste absolument plus rien ? Mais en effet, la panique est mauvaise conseillère, il leur faut garder la tête froide. Et c'est donc ce qu'elle s'efforce de faire, même si cela se révèle, à l'évidence, plus facile à dire qu'à faire.
Quand Pearl évoque la lune rouge, assez naturellement, elle ne s'attend pas à provoquer la surprise chez son interlocutrice. Si elle peine à trouver le moindre dénominateur commun entre son histoire et celle des personnes qu'elle à croisées jusqu'ici, le fait d'avoir pu voir une lune rouge éclairer le ciel, et une lumière vermeille les envelopper, semble avoir été une expérience que tous ont connue, même en plein jour. Se pourrait-il que Veronica, de son côté, n'ait pas été témoin d'un tel phénomène ?
Elle ne peut s'empêcher de s'en sentir étonnée. Mais peut-être qu'elle tient quelque chose. Ou peut-être que son interlocutrice réalise seulement l'existence de ce dénominateur commun ? Ce n'est pas impossible. La lune rouge est l'une des premières choses auxquelles Pearl s'est intéressée, mais c'était logique, après tout, l'espace, en plus de l'étude des roches, a toujours été son rayon. Logique quand soi-même, on n'est pas né sur la planète Terre.
"J'étais chez moi, à Beach City. On avait eu une année... plusieurs années difficiles, en fait, mais on s'en était sortis. La nuit est tombée, et cette lune rouge est apparue dans le ciel. J'ignore s'il s'agit de la lune qu'on voyait d'ordinaire, et qui serait juste... particulièrement rouge, ou d'un satellite suffisamment conséquent pour dissimuler la lune elle-même. Tout ce que je sais, c'est que cette vision m'a fascinée, toute la plage a été baignée d'une lumière rouge. J'ai fermé les yeux, une fraction de seconde, et quand je les ai rouverts, j'étais ici. C'était il y a plus de deux ans."
Elle marque une pause, glisse une mèche de cheveux derrière son oreille, tente une esquisse de sourire. Jamais elle n'avait redouté de passer pour folle en parlant de cette partie de son histoire, c'est si peu en comparaison de tout ce qu'elle a vécu autrement, du reste de son histoire... mais pour la première fois, elle redoute de ne pas être crue sur ce point spécifique.
"J'ai entendu dire que cette lune est un phénomène auquel de nombreux habitants de cette ville ont assisté avant... d'arriver en ville, justement. Ce n'est pas votre cas, à vous ?"
Je n’avais jusqu’à présent jamais entendu parler de cette lune rouge. Pourtant, mon interlocutrice semblait étonnée de ma question. En tant que détective privée, ça la foutait mal que ma cliente en sache plus que moi. Pourtant, cela faisait des années que j’étudiais ce qui s’était passé et jamais aucun de mes clients ou des gens que j’avais interrogé ne m’avait parlé de cette lune rouge. J’en restais couac d’avoir pu rater un tel élément dans mon enquête mais c’était peut-être la pièce manquante à mes investigations. Cette lune rouge était un indice qu’il fallait creuser, j’en avais l’intime conviction à présent. Il faudrait que j’en discute avec Jill et Lara, mes deux comparses d’enquête sur les mystères de cette ville. Bizarrement, nous n’en avions jamais parlé non plus, je me posais à présent la question de savoir si elles étaient au courant elles. Après tout, peut-être que c’était tellement évident pour tout le monde que personne ne m’en parlait. Vous parlez d’une détective… Personnellement, je ne me souvenais pas de cette lune, ce détail m’avait fait défaut mais à présent qu’elle m’en parlait, j’avais souvenir d’avoir vu un éclair rouge dans le ciel au moment où l’explosion avait eu lieu. Il faut dire que mon esprit était accaparé par autre chose, un drame plus important à mes yeux qu’un simple phénomène lunaire… Le fait de voir mon mari, Logan, exploser en pleine rue et ne pas savoir s’il avait survécu m’avait tiraillé pendant près d’un an et demi avant que je veuille me ressaisir et encore aujourd’hui, je replongeais dans les bouteilles. Comme ce moment juste avant que ma nouvelle cliente en face de moi n’arrive… J’avais du mal à reprendre de bonnes habitudes, il faudrait peut-être que je me fasse aider… Celle-ci m’expliqua alors ce qui lui était arrivé et cette fameuse lune rouge qui était arrivée il y a plus de deux ans… Cette fatidique période était la même pour tous les gens que j’avais croisés, moi y compris…
« Deux ans vous dites ! Intéressant ! Je pense que nous sommes tous arrivés à la même période ! »
Dis-je tout haut bien que c’était surtout à moi-même que je parlais. Je pris note de ce qu’elle venait de me dire sur mon carnet. Il fallait toujours prendre des notes pour revenir dessus plus tard. Ça pouvait clairement aider pour des détails parfois anodins sur le moment mais important quand on les regroupait avec d’autres éléments. Elle continua en me parlant de ce qu’elle avait entendu sur cette lune rouge. Moi, je me maudissais de ne pas en savoir plus sur cette fameuse lune. Surtout quand elle insista sur le fait que de nombreux habitants avaient assisté à cela avant d’arriver ici. Ce qui voulait dire qu’elle en savait bien plus que moi sur le sujet, ce qui me mit un peu mal à l’aise.
« Pour être honnête, je ne m’en souviens pas ! »
Je me sentais obligée de m’expliquer. Après tout, elle venait me demander de l’aide après avoir essayé des échecs, elle m’avait dit que j’étais son dernier espoir. Alors, lui expliquer que je ne connaissais cette lune rouge, ça allait lui ruiner son moral.
« Quand je suis arrivée ici, j’ai assisté à un événement très traumatisant pour moi, un événement qui a touché à mon mari ! Alors, je n’ai pas fait attention à ce qui se passait autour de moi ! Néanmoins, votre récit m’a fait comme un déclic sur ce phénomène et il me semble aussi que tout autour de moi, l’ambiance était rougeâtre ! »
J’avais cessé d’écrire et je la regardais à présent.
« Clairement, il faut creuser ce phénomène, c’est peut-être bien la clé de tout ce mystère ! Et derrière ce mystère peut-être retrouverons-nous Steven. En tout cas, c’est un bon premier pas ! Avez-vous déjà eu des informations plus précises sur cette lune rouge ou seulement qu’elle est apparue à bon nombre de gens de la ville ? »
Je tentais de glaner des informations mais j’étais certaine que j’arriverais à en avoir d’autres plus précises plus tard. En fouillant, en interrogeant les gens, j’étais certaine de pouvoir trouver la faille de ce mystère.
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Invité
Ven 23 Juil 2021 - 13:09
Puis-je vous aider ?
Pearl hoche la tête quand son interlocutrice suggère qu'ils ont tous dû arriver ici en même temps, c'est-à-dire il y a plus de deux ans. Elle en était venue à la même conclusion au gré de ses rencontres. Beaucoup partageaient des histoires bien similaires, pas en ce qui concernait leur passé, toujours coloré et toujours différent, mais en ce qui concernait leur arrivée ici : une lune rouge, oui, et une arrivée ici, incompréhensible, il y a plus de deux ans de cela. Ils sont tous dans le même bateau... ce qui n'a bien sûr aucun sens. S'ils sont tous dans le même bateau, pourquoi cette ville semble-t-elle façonnée d'une main d'homme, ce qui aurait nécessité des années de travail ? Pearl s'était déjà penchée sur la notion de cycle, sur l'idée que d'autres les auraient précédé, et que maintenant, un nouveau cycle succédait, mais elle n'est pas entièrement certaine de cette interprétation. Beaucoup de points d'interrogation, peu de réponses affirmatives... Dans son cas, c'était déjà frustrant, mais quand on était enquêtrice, comme Veronica Mars, ce devait être pire encore.
Elle, elle ne se souvient pas de la lune rouge, mais en rassemblant ses souvenirs, elle a en mémoire une lumière vermeille qui pourrait s'y assimiler. Elle lui parle d'un événement traumatisant qui a touché son mari. Pearl a envie de se montrer indiscrète et de lui demander ce qui est arrivé. Au-delà de cette indiscrétion, elle se dit que peut-être que les événements qui ont précédé leur arrivée peuvent aussi les éclairer, mais elle ne veut pas mettre son interlocutrice dans l'embarras. Cette dernière lui a promis de faire l'impossible, elle lui a promis de retrouver Steven, alors elle a tout intérêt à ne pas la braquer en lui posant des questions auxquelles elle pourrait ne pas avoir envie de répondre, et à juste titre.
"Je n'ai rien de beaucoup plus précis, non. Depuis mon arrivée ici, je tente d'analyser cet endroit, scientifiquement, je veux dire, je me dis que si je peux comprendre où nous sommes, j'arriverais à comprendre où nous nous trouvons et pourquoi nous sommes ici, j'arriverais à retrouver Steven..." Elle pousse un soupir. "Tout ce que j'ai pu déterminer pour le moment, c'est que les composantes de ce lieu s'assimilent à celles de la planète Terre, ce qui suggèrerait que nous nous y trouvons toujours. Mais pour ce qui est de cette lune rouge..."
Elle marque une pause. Elle sent bien qu'elle parle trop, c'est un grand souci chez elle. Quand elle part dans ses réflexions, elle a tendance à se perdre dans ses discours, au risque de manquer de clarté.
"Il y a ce phénomène en astronomie qu'on appelle la lune de sang, qui s'en rapprocherait le plus, mais on devrait parler plutôt de lune cuivrée, la Lune prend une teinte plus... orange foncée que rouge... ça arrive quand la Lune est basse sur l'horizon... Mais ça ne colle pas vraiment. Et je n'ai rien trouvé d'équivalent autrement..."
L’affaire de cette jeune femme devenait de plus en plus intéressante. En fait, elle me permettait de faire des avancées intéressantes dans mon enquête concernant la ville. Bien sûr, cette jeune femme n’était pas venue pour cela, elle, elle voulait retrouver un proche, un être aimé. Mais, au fond de moi, je savais que toutes ces disparitions étaient liées à notre arrivée dans cette ville. En fait, tout était lié à cette ville, c’était la seule certitude que j’avais. Evidemment, scientifiquement, je n’en avais pas les preuves mais au fond de moi, j’en étais convaincue. Et mon instinct ne me trompait jamais, ou en tout cas, il ne m’avait jamais fait défaut. Au fur et à mesure que nous parlons, des choses font sens chez moi, cette lune rouge me revient petit à petit en tête et surtout, je me rends compte qu’il est important, pour les prochains rendez-vous, de poser la question sur cette lune rouge. Je griffonne cela dans mon carnet bien que je n’oublierais certainement pas de poser la question aux prochaines personnes qui viendraient me voir. En parlant de cette lune, je lui demande si elle a plus d’informations sur cette dernière et elle semble avoir déjà une idée plus précise de moi la concernant. En tout cas, elle semble l’avoir étudié un peu plus que moi et c’est un grand plus.
« Je pense que vous avez raison, étudier cette ville et son fonctionnement nous aidera à retrouver tous nos disparus, Steven en particulier ! »
Dis-je, mais je parle au nom de tous les gens qui sont déjà venus me voir et, je dois bien l’avouer, même en mon nom. Légitimement, j’ai moi aussi perdu tous mes proches dans cette histoire… Son explication sur le fait que nous sommes toujours sur terre m’étonne un peu, je suis quelqu’un de terre à terre et je ne m’imagine pas avoir à faire à truc surnaturel ou de science-fiction. Notre dernière théorie avec Jill est celle d’une expérience grandeur nature, celle de nous envoyer ici pour étudier je ne sais quel phénomène. Dans tous les cas, j’étais loin d’expliquer cela par un phénomène irrationnel.
« C’est intéressant ce que vous me dites là, j’ai effectivement aussi entendu cette histoire de lune de sang mais je suis nulle en astronomie, je dois bien l’avouer ! Il faudra que je trouve quelqu’un pour m’aider à décortiquer ce phénomène ! »
Je fais une petite pause avant de reprendre la parole pour donner un peu d’espoir à la jeune femme :
« Et je pense aussi que nous sommes toujours sur notre bonne vieille terre ! J’ai fait appel à une archéologue pour en découvrir les tréfonds de cette ville, pour découvrir son histoire ! Je pense également que c’est par la science que nous trouverons peut-être des réponses ! En tout cas, nous n’en aurons pas de la part de nos autorités ! »
Lesdites autorités que je n’avais jamais vues pendant les deux ans que j’étais ici. Je n’avais même plus de nouvelles de ce qui se passaient dans le monde. Comme si nous étions coupés de la réalité… Nous étions livrés à nous-mêmes, sans avoir l’espoir d’avoir un jour des réponses à nos questions…
CODAGE PAR AMATIS AVATARS PAR BEHINDFAIRYTALES & GAINSBORO
Invité
Jeu 2 Sep 2021 - 20:10
Puis-je vous aider ?
Pearl a le sentiment d'observer une sorte de changement chez son interlocutrice. Rien de flagrant non plus, mais quelque chose de suffisamment remarquable pour lui donner confiance à elle aussi. Elle a besoin que l'on donne foi et sens à ses propres initiatives pour qu'elle ne baisse pas les bras et pour qu'elle continue sur sa lancée. Et pour l'heure, elle n'a rien trouvé de mieux qu'étudier la ville et son fonctionnement, oui, dans l'espoir d'en percer le mystère, et de retrouver au passage celui qui lui manquait.
Et en effet, si trouver le moyen de revoir Steven offre à d'autres le moyen de revoir leurs proches, elle aura absolument tout gagné. L'ancienne perle, égoïstement, songe avant tout au fils de Rose, qu'elle se doit d'aider et de protéger au-delà de tous les autres. Son interlocutrice semble apprécier et encourager son initiative, et cela rassure sincèrement Pearl. Elle aussi veut croire dans sa propre initiative, plus qu'à quoi que ce soit d'autre.
La lune rouge, on y revient toujours. Elle ne peut pas en avoir la garantie, parce que les souvenirs de certains leur fait défaut, mais il lui est impossible de ne pas voir là une sorte d'élément clé, qui leur permettra bel et bien d'obtenir gain de cause, de réussir où tout le monde avait échoué jusqu'ici.
Trouver un dénominateur commun est une première étape, et c'est à présent chose faite. Bien sûr, ce seul dénominateur commun n'est pas suffisant en soi, il faut autre chose pour expliquer tout le reste, mais si déjà, ils parviennent à se focaliser là-dessus, alors peut-être que le reste peut également réussir à faire sens.
"J'ai quelques notions d'astronomie, mais elles ne sont que moyennement utiles si nous n'avons pas l'occasion d'observer cette lune rouge une nouvelle fois."
Toutes les nuits, elle scrute le ciel, et elle a déjà remarqué une chose intrigante, à savoir que le plan astral, ici, ne semble pas être le même que celui de la Terre telle qu'elle l'avait connue. Elle n'observait pas exactement les mêmes astres quand elle se trouvait à Beach City. C'est quelque part décourageant, mais peut-être, oui, sera-t-il possible de trouver une soliution en levant les yeux vers le ciel.
"Pour se fier aux hautes autorités de cet endroit, il faudrait en connaître le nom et la nature, seulement... C'est fou, non ? de se dire qu'on ne sait rien de ce qui régit le microcosme social au sein duquel nous sommes contraints d'évoluer, maintenant..." Elle marque une pause. "Cette archéologue dont vous avez demandé les services ? Qui est-elle ? Je pense qu'il pourrait être intéressant que j'entre en contact avec elle."
C'est en rassemblant les connaissances de chacun qu'il peut être possible de parvenir à leurs fins. Ce n'est pas dit, mais c'est la meilleure explication qu'elle ait à sa disposition.