Quand t’avais retrouvé Regulus dans cette ville, cela avait ôté un si grand poids sur ton cœur que cela t’en avait donné le vertige. T’avais regretté absolument chaque seconde après qu’il t’ait obligé à prendre ce médaillon pour retourner dans la grotte des inferii. Mais que pouvais-tu faire ? Tu étais soumis aux ordres de la famille Black et il était ton maître. Aucun elfe ne peut contrevenir à ce qu’on lui demande et même si t’as joué sur les mots plus tard pour entraîner Sirius dans une mort que tu ne regrettes à aucun moment, Regulus te connaissait assez pour te donner aucun échappatoire possible à cette époque. Partir, détruire le médaillon, n’en parler à personne. Ton cœur s’était déchiré encore plus d’avoir vu ta maîtresse bien aimée tant souffrir de tout cela mais tu n’avais pu rien faire d’autre qu’être spectateur, essayant comme tu le pouvais d’être à ses côtés mais tu n’étais rien, un simple elfe de maison.
Quand elle avait disparu, t'avais protégé farouchement son souvenir et sa maison, sans forcément bien y arriver mais tu ne supportais pas de voir Sirius tout mettre au rebut comme cela. C’était sa famille ! Et c’est si important comme notion pour un elfe. Il était méchant et toi t’en étais devenu un monstre d’aigreur, de colère et de ressenti. Tu n’avais fini par trouver la paix que quand les choses s’étaient apaisées avec Harry grâce à la jeune issue de moldu -que tu n’appelais pas avec autant d’égards avant- et que t’avais décidé de combattre celui qui t’avait pris celui que tu pouvais presque considéré comme ton fils. T’avais mené la bataille à la tête des elfes, vous aviez gagné et t’avais continué ta longue vie d’elfe de maison avant que cette ville ne te donne corps humain.
Désormais t’avais découvert la liberté et, même si tu n'allais pas courir dans tous les sens ou crier comme ce crétin de Dobby, t’en étais heureux. Cela changeait le rapport que tu avais envers les autres -et Regulus y tenait- et surtout ça te donnait le pouvoir de faire réellement tes choix et protéger les gens que tu aimais. C’est en retrouvant ce “fils” que t’avais appris que Walburga était aussi présente et tu t’étais promis de venir le voir, Regulus te faisant comprendre qu’elle avait besoin de toi. Certes tu ne serais plus un elfe de maison mais si tu pouvais l’aider, tu le ferais toujours avec grand plaisir.
C’est ainsi que, de bon matin, tu sonnes à la porte de la maison de la femme la plus importante de ta vie, lissant les bords de ton costume pour être sûr d’être parfait. Quand elle ouvre, tu restes un moment silencieux, la détaillant du regard comme si elle pouvait soudainement disparaître en un claquement de doigt et que tout était à refaire… Encore… Cependant tu reprends vite tes esprits et t’inclines respectueusement comme tu le faisais avant.
« Bonjour Maitresse Walburga. Je suis heureux de vous revoir. Je suis Kreattur, votre ancien elfe de maison. »
Et oui, le vieil homme devant elle est son ancien elfe de maison qui en a tant fait pour cette famille dysfonctionnelle mais qui était, d’une certaine façon, la sienne.
Un lien indéfectibleEn retrouvant peu à peu tous les membres de sa famille, Walburga ne s'était pourtant pas imaginé un seul instant qu'il serait possible de retrouver d'autres membres à part entière des Black. Elle ne s'était pas un instant imaginé que la malédiction les ayant tous emportés dans ce repaire d'infâmies ait pu être aussi cruelle. Et pourtant… En ouvrant la porte, elle dut bien se rendre à l'évidence, quoi qu'avec un hoquet de stupeur. Cette malédiction n'avait épargné personne.
Car, même si dans un premier temps, elle avait cru qu'il s'agissait d'un homme perdu ou simplement d'un vendeur de porte à porte, la précision qu'il eut le bon sens d'apporter faillit bien lui rendre les jambes flageolantes.
« Kreattur… Est-ce bien possible… »
La sorcière resta quelques secondes silencieuse, tentant de reprendre ses esprits. Et tentant de comprendre comment tout cela pouvait avoir lieu. Elle l'observa de haut en bas, son œil critique notant chaque détail de sa tenue, et tentant de se faire à cette apparence qui différait drastiquement de l'enveloppe corporelle qu'elle lui avait connu.
Lui, son fidèle elfe de maison, qui avait été d'un soutien incommensurable lorsqu'elle avait tout perdu. Regulus, Orion… Il n'était resté plus qu'elle et Kreattur, Kreattur à qui elle avait confié toutes ses peurs les plus irrationnelles, toutes ses nuits d'angoisse, toutes ses insomnies, enfin tous ses cris déchirants lorsque le deuil avait été plus douloureux… Elle lui avait confié jusqu'à la charge de son tableau, de sa mort… Et c'était une estime dont elle ne se départirait jamais à son égard.
« Entre », intima-t-elle avant de s'écarter pour le laisser passer. Elle prit à peine le temps de refermer la porte et de se retourner pour le dévisager avec un mélange de curiosité et de méfiance. « Tu es différent. Et très élégant. » Elle soupira. Un elfe avec des vêtements… Elle savait ce que cela signifiait. Mais elle n'avait pas l'énergie de s'en offusquer ni même de s'en étonner. Tout avait changé, il fallait bien que les elfes de maison aussi subissent ces changements. « Que t'est-il arrivé pendant tout ce temps ? » :copyright:️ 2981 12289 0
Argenti Knight
▿ Ton univers : Honkaï Star Rail
▿ Date de naissance : 29/05/1993
▿ Age : 31
▿ Métier : Chevalier de la beauté, protecteur de l'humanité, paladin d'Idrila.
▿ Quartier : Autour de la ville
▿ Côté cœur : Célibataire
▿ Pseudo : Em
▿ Avatar : Tom Busson
▿ Copyright : james-andthemoon
▿ Disponibilités rp : 4/4
▿ Autre(s) compte(s) : Rose Tyler, Alucard Hellsing, Selina Kyle, Edwin Danforth, Missy Timelady, Wall E. Earth, Ben' Peter Parker, E. Aster Bunnymund, Jackie Estacado, Lucyna Kushinada, Wriothesley Cerberos, Mufasa Rock, Sif Spakona & Pan Cyllène.
Tu restes silencieux à ton tour, laissant ton ancienne maîtresse avoir le temps de comprendre qui tu es. Tu sais que tout ceci est étrange, tu es le premier à avoir eu bien du mal à te faire à cette nouvelle apparence et au champ des possibles que cela t’apportait. Certes tu avais été libre sur ta fin de vie d’elfe dans ton monde, tu gagnais même de l’argent avec les autres elfes de Poudlard -et ceci avait déjà été un bien lourd changement pour toi- mais rien ne te préparait à devenir humain. Tu les avais servi de si longues années qu’être à la place de tes maîtres avait été difficile à intégrer. Heureusement t’as le caractère têtu des elfes -et même plus encore- donc t’avais tenu bon pour comprendre et te faire ta petite place. Minuscule certes mais jamais un elfe n’aurait besoin de plus.
« Merci. »
Tu inclines la tête et entres dans la demeure, observant autour de toi, réalisant que tu gardes tes habitudes d’elfe, comme si t’avais besoin de prendre soin de cet endroit et de Walburga mais tu te retiens de faire quoi que ce soit car tu es désormais un vieil homme et que vous avez à parler tous les deux. Tu la laisses t’observer, serrant tes mains dans ton dos.
« J’ai dû apprendre à vivre en tant qu’humain. Pas que cela me plaise particulièrement mais j’ai dû faire avec. »
Tu n’es quand même pas l’elfe le plus adaptable au monde même si t’as finalement pas mal évolué après la mort de Regulus puis de Walburga. Cela s’est toujours fait dans la colère et aussi la souffrance mais tu l’as quand même fait, comme aujourd’hui en te tenant sous une forme d’homme élégant en face d’elle. Être en haillon semble donner l’idée saugrenue aux humains que t’es gâteux et ils te collent en hospice alors t’as vite appris à t’habiller pour qu’on te laisse en paix.
« Tant de choses. J’ai servi de nombreuses générations après vous, connu la guerre… Je suis devenu libre aussi et puis, comme tout le monde, je suis arrivé ici. »
Beaucoup trop de choses depuis ce temps où tu étais à son service. Tu as vécu beaucoup de changements, tu as appris à regarder les autres autrement, tu as aussi pris des décisions complexes et t’as combattu, ce que les elfes de maison font rarement. Traverser les âges permet d’évoluer et ça n’a pas toujours été facile.
« Acceptez-vous que je nous fasse un thé ? »
Rien n’est meilleur qu’un bon thé pour réconforter les esprits et t’as du mal à rester inactif face à ta maîtresse que t’as l'impression de retrouver si lasse et fatiguée. Pas autant que dans tes souvenirs mais tu crois sentir que quelque chose cloche, comme Regulus te l’a dit.
Un lien indéfectibleDéjà, l’envie de fumer se faisait sentir. Walburga, troublée par la visite de son elfe de maison devenu humain, se détourna de lui pour ouvrir sèchement le tiroir d’un buffet, d’où elle extirpa un élégant étui d’argent. Elle l’ouvrit d’une main tremblante et en extirpa une longue cigarette qu’elle ficha entre ses lèvres, utilisant la pointe de sa baguette pour en allumer le bout. Elle attendit d’avoir expiré la fumée pour se retourner vers Kreattur, qu’elle écoutait désormais avec légèrement plus de sérénité.
« Libre », répéta-t-elle d’un ton trop neutre pour ne pas sous-entendre qu’elle était dubitative.
Comme si l’idée même d’un elfe libre était absurde. Walburga ne commenta pas davantage cette nouvelle, mais elle se surprit à penser, non pour la première fois, que les choses avaient bien trop changé à son goût depuis qu’elle était revenue à la vie. Quant à cette guerre mentionnée, elle lui fit froncer les sourcils. Jamais son elfe de maison n’aurait dû participer à une guerre, encore moins si elle opposait des sorciers. Il y avait de plus quelque chose de profondément troublant à l’idée qu’il lui ait survécu au point de voir passer des générations entières de sorcières et sorciers. Elle n’était pas surprise, pas à proprement parler, mais elle ne savait en vérité que penser de tout ceci.
« La théière est sur la table de la cuisine », répondit-elle en guise d’accord.
Elle continua de fumer pendant qu’il s’absentait pour préparer le thé, expirant des nuages de fumée en forme de dragon, de mandragore, de bateaux… Les cigarettes sorcières avaient cette particularité, non pas que Walburga les choisisse pour cela, elle qui aurait préféré une sage neutralité à cette fumée. Mais qu’importait, au fond. Fumer était certes une mauvaise habitude, mais elle avait le mérite de calmer ses pauvres nerfs et ça, ce n’était pas négligeable.
Assise dans le fauteuil qu’elle occupait quand elle prenait une tasse de thé, Walburga posa son regard critique sur la silhouette de Kreattur, qu’elle avait bien du mal à associer à l’elfe qu’il avait autrefois été.
« Je suppose que tu as revu Regulus. C’est lui qui t’a donné mon adresse, je me trompe ? »
La question était rhétorique, bien sûr. Il n’y avait que lui qui sache où elle habitait, hormis Orion, et Orion n’aurait jamais pris une telle initiative sans l’avertir au préalable. Une part d’elle fut ravie à l’idée que Kreattur et Regulus se soient retrouvés, eux qui avaient toujours été si proches.
« Comment l’as-tu trouvé ? » l’interrogea-t-elle ensuite, curieuse de savoir ce qu’il pourrait lui apprendre au sujet de son fils trop peu loquace en sa présence. :copyright:️ 2981 12289 0
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Être libre n’était pas quelque chose que t’avais envisagé mais c’était ainsi à l’époque de Potter et de toute son équipe de bras cassés. C’était la ligue de libération des elfes de maison, la ligue de la liberté, la ligue de bien des choses que tu as eu du mal à comprendre. T’as suivi le mouvement parce que tu n’as pas eu le choix et que t’avais toujours cette conscience éternelle de devoir servir les tiens, même s’ils étaient de parfaits idiots incompétents et méchants. Et, quoique t’en dises et en penses, cela t’a fait évoluer. Loin de ce que t’envisageais mais ce sont aussi les Black qui ont fait voler en éclat tout ce que tu pensais et surtout Sirius avec son attitude si irrespectueuse envers ses parents. En voilà un que tu te garderas bien de retrouver ou, si jamais ça se fait, que tu garderas bien loin de tes préoccupations actuelles, même si tu t’inquiètes pour Regulus que tu considères toujours comme ton jeune maître, quoi qu’il en dise.
Tu vas t’occuper du thé comme t’en avais l’habitude, appréciant d’avoir retrouvé ta magie pour faire venir les choses à toi sans t’inquiéter de où elles sont. Tu reviens au bout de quelques minutes pour servir une tasse à Madame, n’ayant en rien perdu tes habitudes même si tu prends bien plus de place qu’avant. Ta marche est moins sûre aussi parce que la vieillesse est là. En tant qu’elfe tu aurais pu vivre encore bien longtemps mais en tant qu’humain tu sais que les choses sont bien différentes et que les douleurs te rattrapent. Tu y vas alors plus doucement pour ne pas te retrouver bloquer bêtement et incapable de créer ensuite.
« Aucunement, vous avez raison. »
C’est bel et bien Regulus qui t’a dit où trouver Walburga. Tu ne savais pas s’il lui en parlerait ou pas mais t’as cru comprendre qu’il ne lui parlait qu’à mots couverts, ayant toujours peur de déshonorer la famille, de voir son nom disparaître de la tapisserie. Tant de choses que tu regrettes mais les humains s’attachent à des détails que tu trouves si superficiels.
« Égal à lui-même. »
Tu réfléchis en restant debout par habitude, même si tu fatigues, ne te servant pas du thé parce que c’est difficile de perdre tes réflexes d’elfe.
« Plongé dans ses livres, solitaire et avec toujours la peur éternelle de faire quoi que ce soit qui puisse vous décevoir et de vous perdre, même s’il est en tout point parfait. Je me suis permis de lui faire remarquer que rien ne pourrait plus vous toucher que ce qui s’est réellement passé et qu’il n’a pas à s’inquiéter autant pour tout mais c’est dans son caractère. »
Comme toujours, ta voix se fait plus douce quand tu parles de Regulus parce qu’il est une des personnes à laquelle tu tiens le plus et que t’aimerais, cette fois-ci, pouvoir mieux veiller sur lui que tu n’as pu le faire quand t’étais bloqué par tes obligations d’elfe.
Un lien indéfectible L'esprit profondément austère et plein de préjugés de Walburga ne pouvait considérer la libération des Elfes de maison que comme une aberration. Elle s'abstint de tout commentaire, mais son regard était éloquent. Elle ne pouvait imaginer les circonstances de la liberté de Kreattur, mais qu'importe, en vérité. Ceci ne lui plaisait pas. Parce qu'égoïstement, elle avait l'impression que cela la destituait d'un lien qui avait importé pour elle, aussi saugrenue soit l'idée d'avoir de l'affection pour son Elfe de maison. Kreattur avait été un soutien terriblement précieux, qui l'avait empêchée à plus d'une reprise de perdre complètement la tête. Elle ne l'oubliait pas… et c'était bien au nom de cette affection qu'elle lui épargna de grands discours sur ce qu'elle pensait de la prétendue liberté des Elfes de maison.
Son thé servi, Walburga s'agaça de le voir rester debout. Il n'était plus une créature, il avait l'apparence d'un vieil homme, et cela changeait beaucoup de choses quant à la manière dont elle le considérait.
« Ne reste pas ainsi et prends place, voyons », lui intima-t-elle quelque peu sévèrement.
Elle désigna le fauteuil faisant face au sien. Elle était tendue, non pas tant à cause de la surprise de revoir son ancien Elfe sous forme humaine, ni même de savoir qu'il était vivant, mais parce que leur conversation tournait désormais autour du sujet qui l'inquiétait le plus, depuis quelques temps. Regulus. Elle sentait bien que son fils cadet était tiraillé, partagé entre le besoin de rester le fils prodigue et un besoin bien plus condamnable, selon Walburga, de gagner en indépendance. Il était secret… et cela lui déplaisait fortement, bien qu'elle sache précisément d'où lui venait une telle émotion, pour l'avoir elle-même connue à l'encontre de ses propres parents.
À la douceur employée par Kreattur, elle sut qu'elle n'était pas la seule à profondément se soucier de Regulus. C'était réconfortant, au fond. Regulus ne manquait pas de personnes cherchant à veiller sur lui… même si ces personnes étaient en grand désaccord quant à ce qui était le mieux pour lui.
« Ce qui s'est réellement passé ? » releva-t-elle en fronçant les sourcils, confuse. « De quoi parles-tu ? » :copyright:️ 2981 12289 0
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Ce ton un peu sévère te donne le sentiment d’être revenu tant d’années en arrière, lorsque tu étais encore un elfe de maison au service de Madame. Elle l’utilisait pour te réprimander quand tu te permettais une réflexion de trop -cela a toujours été dans ton caractère après tout- et qu’elle préférait changer de sujets ou t’envoyer faire quelque chose. C’était sa façon de rester la Maîtresse de la situation sans non plus être trop sévère avec toi. Alors tu accueilles tout ceci avec vraiment beaucoup de tendresse, même si tu ne l’affiches car Walburga comme toi êtes mauvais pour l’expression de vos sentiments. Mais est-ce si illogique que certaines de tes réactions soient en osmose avec les siennes vu toutes les années où vous avez été ensemble ?
« Merci. »
Tu t’installes doucement dans le fauteuil, fermant quelques instants les yeux en appréciant que ton corps se sente mieux avant de les rouvrir pour regarder de nouveau cette femme qui a tant compté pour toi. Sans surprise le sujet arrive sur Regulus et tu sens l’ambiance changer doucement. Comme tu l’as dit à ton jeune maître, sa mère est très loin d’être idiote donc elle sait qu’il lui cache des choses qu’elle n’acceptera pas. Tu l’as poussé à lui parler, parce que tu juges qu’il faut que les choses soient dites mais, plus l’ambiance se pose entre Walburga et toi et plus tu te demandes si elle sera capable d’accepter ce que son fils veut faire de sa vie ou si elle préférera le perdre une seconde fois. L’humanité te dépasse, comme souvent.
« Sa mort, Madame. »
C’est ça qui s’est réellement passé après tout. Tu sais qu’elle n’est pas au courant des raisons exactes de sa mort et tu n’as aucune raison de lui dévoiler quoi que ce soit à ce sujet car c’est une histoire entre mère et fils, mais est-ce que Regulus peut vraiment lui causer plus de peine qu’en disparaissant ? Peut être connaissant la rigidité des Black, peut être…
« Cette ville offre la possibilité de découvrir tant de gens aux capacités surhumaines, tant de magies différentes, c’est normal que nous finissions par avoir la curiosité de tout découvrir donc est-ce que vous en voudriez réellement à votre fils au point de le rejeter s’il sortait un peu des règles de notre monde ? Regulus a l’air toujours si inquiet de faire le moindre faux pas qui pourrait lui faire perdre ses parents, ce dont il ne se relèvera pas, mais est ce que, sachant que vous l’avez déjà perdu une fois, vous le rejetteriez si vraiment il en faisait un ? »
Tu soupires doucement.
« Mais je me mêle de ce qui ne me regarde pas, pardonnez moi. J’espère que cette famille que j’ai longtemps servie ne revivra jamais les drames qu’elle a connus et dont j’ai été témoin. Je bénis cette ville, quelle qu’elle soit, de vous offrir une seconde chance. »
Un lien indéfectible Le rappel si frontal de la mort de Regulus lui fit fermer les yeux. Le temps de quelques secondes seulement, le temps pour elle de se composer un masque d'impassibilité. Elle rouvrit les yeux pendant que Kreattur continuait de s'exprimer, intéressée par son interprétation des choses, quoique légèrement circonspecte.
« Je ne suis pas sans savoir que les jeunes personnes ont un… fort besoin d'expérimenter. Regulus s'est toujours rangé du côté de la raison, toujours. Mais je suppose que les circonstances sont bien différentes, en effet… »
Elle n'en restait pas moins préoccupée. S'intéresser aux différentes personnes rassemblées sur cette maudite île était une occupation plus que discutable, de son point de vue, mais elle pouvait le comprendre. Il y avait cependant une différence entre la simple curiosité et l'attachement. Que Regulus ait été obligé de fréquenter ces rebus de la société, elle ne le constatait pas. Qu'il ait su s'adapter à la situation faisait étalage de sa grande intelligence sociale. Là encore, elle pouvait l'accepter pour ce que cela révélait de l'esprit de son fils. Mais autre chose ? Quelque chose de plus fort, quelque chose qui le détourne de sa loyauté envers sa famille ?... Non, c'était bien ce qu'elle ne pouvait tolérer.
Mécontente de la tournure que prenait la conversation, Walburga fixait son ancien Elfe de Maison avec ce qui ressemblait fort à de l'amertume. Mais une amertume qui dissimulait ce qui n'était rien d'autre qu'une forme de détresse, la détresse d'une mère ne souhaitant pas revivre les tragédies du passé mais qui était pourtant incapable de préserver les fondements si fragiles de ce cercle familial.
« Sirius n'est plus en prison, c'est un début », observa-t-elle avec cynisme. « Quant à Regulus… »
C'était une évidence, Kreattur savait plus de choses qu'elle. Walburga savait que son fils lui cachait quelque chose, elle savait qu'Alphard, et Kreattur désormais, tentaient de la préparer à la nature de ces mystères. Elle fut tentée d'exiger de Kreattur qu'il lui révèle tout, sur le champ. Mais non seulement l'Elfe était désormais humain… elle était également persuadée qu'elle préférerait l'entendre de la bouche du concerné.
« Je ne tiens pas à rejeter qui que ce soit », admit-elle enfin d'une voix sèche.
Hélas, si elle sentait que la situation lui échappait, rien ne garantissait qu'elle parvienne à s'en empêcher. :copyright:️ 2981 12289 0
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Tu sens le changement. Tu n’as jamais été un être particulièrement empathique ou bien capable de comprendre ou exprimer correctement les ressentis des gens, mais cette femme fait parti des rares personnes que tu connais très bien. Vous avez vécu longuement tous les deux et tu as eu nombre de ses confessions, aussi elle est la seule en qui tu sais lire facilement. Même avec Regulus, qui est pourtant ton jeune maître adoré, tu n’as pas forcément cette facilité. Mais face à elle, oui. Parce qu’à un moment il n’y a plus eu que toi pour être à ses côtés et que, même si t’étais rien, tu étais là. Et tu le seras encore si on t’y autorise, mais est ce que cela sera encore possible quand Regulus aura assumé de parler à ses parents ? Car elle sait que tu es au courant, tu le vois dans son regard. Et tu ne cherches pas à lui mentir, tu juges seulement que ce n’est pas à toi de parler de tout cela.
« Je l’ai appris. »
Pour la présence de Sirius en ville. Autant dire que ça ne te plait pas et tu le caches difficilement, ta voix ayant été plus sèche que jusqu’à présent. Mais cet homme a su te faire le détester avec son irrespect total envers sa famille quand il est revenu, et sa façon de détruire tout ce qui appartenait à Madame. Tu ne regretteras jamais la décision que tu as prise mais c’est pareil, ce sont des choses qui appartiennent au passé et que Madame ne sait pas, donc tu les gardes pour toi tant qu’on ne te demande rien parce que ça, oui, tu serais capable d’en parler. Tu le détestes assez pour cela.
« Je vous fais confiance Madame. Comme je l’ai toujours fait. »
Une simple vérité et t’espères que ça ne changera jamais mais l’avenir saura te le dire. Tu souffles doucement sur ton thé puisqu’étrangement vous semblez parler d’égal à égal, deux humains ayant une conversation complexe mais utile selon toi. Ca te fait étrange d’être dans cette situation d’ailleurs mais il faut que tu t’y habitues puisque cette ville t’a fait le “cadeau” étrange de te rendre humain.
« Ce corps humain ne me permet plus de vous servir mais avez vous besoin de quoi que ce soit ? Etes-vous de nouveau assez entourée ? »
Demandes-tu, sous-entendant que t’espères que la solitude qu’elle a vécu les dernières années de sa vie n’est plus présente aujourd’hui. Tu sais qu’une partie de la famille est de retour à ses côtés mais a-t-elle réellement tout ce qu’elle désire ? Aussi bien matériellement qu’humainement. Tu ne sais comment tu pourrais l’aider mais t’espères qu’elle se souviendra que tu restes présent, même si tu n’es plus que t’as été.
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