(Terminé) Exposition Temporaire ! [ Ophélie & Edwin ]

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Lundi. C'est le jour où les Musées de la Ville ferment. Le jour où normalement Ophélie profite d'une véritable journée de congés, qu'elle passe la plupart du temps à lire et s'occuper des tâches passionnantes telles que faire sa lessive ou les courses pour sa semaine.

Mais cette semaine ... non. Aujourd'hui, elle doit présenter devant un mystérieux comité les résultats de son Musée pour le 3e Trimestre de l'année. Ophélie est plus anxieuse que jamais. Une boule d'angoisse tord son ventre et lui donne l'impression qu'elle va finir par s'évanouir sur place.

Il y a une semaine environ, au mystérieux tatouage est apparu sans explications sur son poignet gauche, composé de trois triangles entrelacés. L'apparition de cette marque indélébile non désirée avait semé la confusion voire même la panique chez la jeune fille qui n'était certainement pas le genre de jeune femme à vouloir se faire encrer la peau ! Mais ces instants d'interrogations ne furent rien comparés à la réception quelques jours plus tard de cette lettre mystérieuse et inquiétante signée "la ville". Les instructions contenues dans l'enveloppe étaient claires : Ophélie avait l'obligation de faire un exposé clair et éloquent sur la situation du Musée lors de la réunion qui se tiendrait aujourd'hui. Les menaces dans la lettre sont explicites : Si elle refuse de se plier à l'exercice, le Musée disparaitrait, purement et simplement. Elle perdrait son si précieux emploi et n'a aucune idée de ce qu'il adviendrait de l'inestimable collection rassemblée ici.

Et c'est ainsi qu'elle se retrouve aujourd'hui, quelques minutes avant le début d'une réunion qui semble avoir été méticuleusement planifiée à son insu. Assise au bout de la grande table dans la salle de réunion du Musée (une pièce sobre, située à l'écart du bâtiment officiel ouvert au public), Ophélie tente de réprimer les tremblements de ses mains. Le verre de ses lunettes a pris une main bleue pâle. Sa nervosité est visible, elle commence à contaminer le reste des objets autour d'elle. Le tabouret à côté duquel elle se tient debout est pris de bougeotte et galope se cacher sous la table alors qu'elle sent le contenu de ses poches se terrer au plus profond de ses vêtements, effrayés à l'idée de se faire déloger de leurs cachettes.

Elle est entourée de parfaits inconnus qui tous, pour une raison inexplicable, semblent exercer une influence sur le Musée ou le conseil municipal sans que jamais pourtant elle ait entendu parler d'eux. Des messieurs âgés et autoritaires, habillés de costumes marquant une position sociale bien établie, grisonnants et bedonnants pour certains. Tous semblent être des personnes importantes, habituées à exercer une certaine autorité.

Elle les avait accueillis et dirigés vers la salle de réunion du Musée en leur serrant la main avec nervosité et en bredouillant des paroles de bienvenue. Tous l'avaient dévisagée avec sévérité avant d'accepter de prendre place, comme si devoir suivre les instructions de la jeune parvenue qu'ils avaient sous les yeux était une faveur à laquelle ils consentaient de mauvaise grâce. Tous, une fois en place, se sont mis à la dévisager, sourcils froncés et visage fermé.

La tension dans la pièce est palpable, un silence de mort s'installe, troublé par un ou deux toussotements ou raclements de pied. Après un silence qui lui parait interminable, une pendule lointaine résonne dans les couloirs vides du Musée. L'heure de la réunion commence. Une démangeaison étrange de son poignet attire brièvement son attention sur le tatouage à moitié recouvert par le bord de son gant. Elle découvre en écartant le rebord de cuir de l'accessoire que le Tatouage semblait s'être animé. Que le triangle commençait à blanchir en démarrant par une de ses pointes. Comme s'il s'agissait d'un sablier !

Prise par un sentiment d'urgence, Ophélie toussotte et commence à parler avec une voix faible.

- Bonjour, je pense que nous sommes tous là, nous allons commencer je crois.

Autoritaire et ferme, un des messieurs tonne :

- Plus fort !

La jeune femme pâlit, remonte ses lunettes sur son nez d'un geste maladroit et serre ses petits poings sur le porte-bloc qu'elle tient dans ses mains gantées. Elle prend une inspiration et reprend.

- Bonjour ! Je pense que nous sommes tous là.

La voix est un rien plus forte est assurée. Encouragée par ce premier élan, elle continue.

- Je m'appelle Ophélie Artémis. Je suis apprentie archiviste au Musée et je vais vous présenter le bilan du premier trimestre du Musée.

Elle avait parlé d'une traite, sans prendre le temps de respirer et finit sa phrase légèrement essoufflée. Elle regarde avec les yeux le conseil d'administration et visiblement jusque maintenant, aucun d'entre eux ne semble sur le point de la dévorer.

Elle se retourne, manque de s'emmêler les pinceaux et de trebucher et déplie la première feuille de son chevalet de conférence, laissant entrevoir le tout premier volet de sa présentation :

Bilan 3e Trimestre 2023 du Musée - Octobre 2023
Par Ophélie Artémis, Apprentie Archiviste

Plan de la présentation

Introduction

- I : Nouvelles Acquisitions du Musée
- II : Liste des expositions permanentes
- III : Liste des expositions temporaires
- IV : Chiffres et Bilan comptable
- V : Projets pédagogiques et partenariats

Conclusion
Questions & Réponses

Se sachant défaillante dans ses compétences àl'oral, la studieuse Ophélie a fait le choix de s'appuyer sur des supports écrits abondants et très détaillés. Elle espère que ces artefacts visuels seront autant d'incitation pour son public à détourner le regard d'elle et de concentrer leur attention sur le tableau ou mieux : sur les petits polycopiés qu'elle a fait imprimer et qu'elle a posé sur la table devant chaque place assise et qui reprennent l'exact contenu de sa présentation. Elle y a passé des heures et des heures mais c'est un bien faible prix à payer si ca peut l'aider ne serait-ce qu'un soupçon aujourd'hui.

Se raccrochant à ces lignes écrites comme à une bouée de sauvetage, elle suit le fil de son plan et lit d'une voie pâle.

- Nous commencerons ainsi par faire une présentation générale des nouvelles acquisitions du Musée au cours des mois précédents. Nous listerons les évolutions dans les expositions permanentes et parlerons des expositions temporaires que nous avons pu recevoir au cours des derniers mois et ferons un bilan financier du fonctionnement du Musée. Enfin nous parlerons des projets pédagogiques et ...

Sa voix est hésitante, chevrotante. Mais jusque maintenant, ca se passe bien. Aucun membre du "conseil" ne s'est encore fâché devant l'incompétence manifeste de la jeune femme à s'exprimer oralement et sa lecture hésitante des lignes écrites sur le document ... On peut avoir espoir que ça continue ainsi. Ophélie s'en tirerait sans gloire ni catastrophe majeure. Elle passerait sans doutes pour une cruche mais aurait accompli son devoir ...

Il suffirait d'un rien pour que le rythme déjà erratique de la jeune femme se retrouve brisé. Mais il y a peu de chances pour que quoi que ce soit de fâcheux n'arrive PILE à ce moment d'extrême vulnérabilité, n'est-ce pas ?

Ven 13 Oct 2023 - 10:11

Exposition TemporaireQuand t’as reçu cette lettre étrange, tu n'as pas fait attention. Tu reçois beaucoup de courriers depuis que la bibliothèque fait entrer de nouveaux livres et certains de tes contacts n’apprécient pas du tout l’informatique. T’as donc ouvert une par une les enveloppes et colis sont vraiment les regarder jusqu’à ce qu’une douleur vive te prenne au poignet gauche. T’as alors tout lâché en portant ton autre main à ton bras, ne comprenant pas ce qui se passait. Une coupure ? Impossible. Parmi la multitude de tatouages éparses que tu portes tu ne pouvais rater le nouveau qui venait d'apparaître : un triangle coupé en trois parties. Ayant tout lâché dans ta surprise, la secrétaire de l’accueil ne mit pas longtemps à apparaître pour voir si tout allait bien mais tu ne lui répondis pas, tes yeux clairs ne pouvant lâcher cette marque. Le triangle est symbole de tant de choses que ton esprit était perdu. Il était aussi bien dans les talismans de protection que dans une partie des représentations de certaines créatures qui avaient créé le monde chez toi. Était-ce bénéfique ou maléfique ? Cherchait-on à prouver ta foi ? Celle qui grandissait de jour en jour au fond de ton esprit abimé ?

Tu mis un temps avant de découvrir la lettre, prenant un temps pour faire quelques recherches et vérifier tes hypothèses. Ce n’est que quand tu vis qu’un des traits commençait à se vider que tu compris qu’il y avait un temps, une urgence. Tu fouillas alors dans ce que tu avais ouvert pour trouver la lettre qui avait déclenché tout ça. La sentence était claire et tu te laissais tomber sur ta chaise en regardant vers l’entrée.

« Sors, quitte cet endroit dans lequel tu te sens en sécurité. Tu dois passer une heure entière à l'extérieur, jusqu'à ce que la première partie du tatouage disparaisse. Si tu ne réussis pas, tu seras contraint d'être en extérieur une journée entière, sans aucune possibilité de t'abriter. »

Quitter cet endroit, sortir sous le ciel, sous le regard de ceux que tu fuis depuis que t’es arrivé ici ou plutôt depuis que t’as quitté les glaces de l'Antarctique. Tu ne peux pas faire ça… Tu ne sors jamais de l’université car ta psyché de plus en plus malade supporte de moins en moins cela alors comment y arriver ? Mais n’est ce pas pire une journée entière face à une heure ? As-tu seulement le choix ? Oui tu l’as et tes crises seront certainement moins violentes si tu sors juste une heure que si tu te retrouves plongé une journée entière dehors, surtout que t’as mis du temps à te remettre de la dernière qui était si étrange.

Tu sens l’urgence te prendre aux tripes quand tu vois la ligne diminuer encore aussi tu lâches tout et signales que t’as un rendez-vous dehors. Autant dire que tout le monde te regarde avec surprise et la secrétaire en appelle même Integra pour lui dire, car ce n’est juste pas normal. Tu vas d’un pas décidé vers l’extérieur jusqu’à ce que le soleil inonde ton visage et tu te recules rapidement contre une colonne de l’entrée de l’université, comme un animal effrayé. Tu baisses le rebord de ton chapeau, tirant dessus comme s’il pouvait te cacher entièrement du ciel avant de souffler. Tes mains tremblantes se glissent dans les poches de ton pantalon alors que tu regardes droit devant toi. Tu peux le faire, tu fais un tour de quartier et ensuite tu rentres. Ils ne te verront pas ou alors c’est qu’il est temps d’accepter…

Tu décolles alors ton dos pour marcher droit devant toi sans te poser de questions. Tu marches vite, sans aucune idée de là où tu vas et tu ne regardes le visage de personne, le nez baissé vers tes chaussures. Parfois tu bouscules des gens mais tu continues cependant ton chemin, concentré sur ce qu’on t’a ordonné de faire. Les rares fois où tu fais autre chose que juste marcher sans but c’est pour regarder ton tatouage, attendant que l’heure passe, que la ligne disparaisse. Ton tour du quartier n’en est plus un, tu n’as même pas réalisé que t’en avais changé d’ailleurs comme tu ne lèves jamais le nez pour regarder les panneaux. Quand l’heure passe enfin tu te caches dans une ruelle, posant tes mains sur le mur en soufflant, tremblant d’effroi, une litanie commençant à s’échapper de tes lèvres sans que tu puisses vraiment la retenir. Ta tête a des tics qui la font bouger parfois un peu soudainement mais t’as réussi.

« Est-ce vous ? Vous qui me regardez encore… Pourquoi dois-je faire ça ? Pour vous prouver ma foi en vous ? »

Ta voix n’est qu’un murmure alors que tu te retournes pour coller ton dos contre le mur et regarder autour de toi comme t’es caché par des échafaudages. Tu sais même pas où t’es, t’as marché sans y faire attention et tu le réalises là. Idiot… T’as absolument besoin d’avoir un toit sur ta tête pour te reprendre aussi tu testes toutes les portes que tu vois dans cette ruelle qui se trouve à l’arrière de bâtiments. Finalement une s’ouvre et tu rentres, ne sachant pas vraiment où tu vas jusqu’à te laisser glisser le long d’un mur, tremblant de terreur, murmurant des mots sans logique, le regard vide. Tu n’as même pas fait attention qu’il y avait des gens.

« Les montagnes… blanches… eux… la mort… Tekeli li… »:copyright: 2981 12289 0 / Feat @Ophélie Artémis

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C'est à ce moment-là, alors que la pièce était suspendue dans un silence respectueux, qu'un jeune homme ouvre la porte en grand, livide, et se met à proférer un charabia incompréhensible à propos de montagnes blanches. Ophélie, déjà sur le fil du rasoir, se sent défaillir.

Sa voix chevrote, tremble jusqu'à s'éteindre. Elle détourne son regard effrayé des visages imperturbables du conseil pour le poser sur le nouvel arrivant qui semble être dans le dernier des besoins. L'urgence dans ses yeux est palpable, tout comme la folie qui semble l'habiter.

Elle tente de reprendre la parole, sa voix tremblante et désorientée.

- Je ... ? Mais que ... ? Vous êtes qui ... ?

Mais les paroles du jeune homme sont incohérentes, et Ophélie commence à craindre que ce n'est que le début d'une série d'événements encore plus étranges. La panique envahit la pseudo-oratrice . Elle sent que la situation devient de plus en plus chaotique et que sa présentation risque de dérailler à tout moment.

Elle jette un coup d'oeil effrayé à son tatouage qui continue d'égrainer le temps à mesure qu'il s'efface. Même si rien de tout ce qui se passe n'a de sens, il faut ABSOLUMENT qu'elle se ressaisisse. Elle doit reprendre le contrôle et retrouver le fil de son exposé sous peine de voir son précieux Musée lui être arraché !

Elle regarde l'homme déboussolé et soudain, sa mémoire lui revient. Elle se souvient de lui ! C'est le bibliothécaire d'une Université voisine, quelqu'un qu'elle a croisé à quelques reprises lors de ses visites ... Elle n'est même pas certaine de lui avoir adressé la parole une seule fois ...

Si c'est un Universitaire peut être a t'il une excellente raison pour être ici ? Oui ca fait sens, il doit être venu lui aussi pour la réunion.

Essayant de calmer les battements frénétiques de son cœur, elle baisse les yeux sur ses notes avec l'intention de vérifier la liste d'invité pour confirmer la présence du jeune homme. Mais son anxiété grandit lorsqu'elle ne parvient pas à retrouver ses notes dans le désordre croissant de ses papiers.

Tant pis ! Il faut que la réunion reprenne. Elle ne peut pas laisser la réunion dans cet état de confusion. Elle prend une grande inspiration et se tourne vers le jeune homme. Sa voix tremble, mais elle parvient à prononcer quelques mots.

- Excusez-moi. Nous avons commencé la présentation sans vous. Je vous en prie, installez vous et prenez ce polycopié, il reprendra tout ce que j'ai dit jusqu'à présent.

Elle tend le document au jeune homme, espérant que la situation retrouve un semblant de normalité avant que la panique ne la foudroie sur place.

Jeu 19 Oct 2023 - 11:35

Exposition TemporaireT’es déconnecté… Déconnecté de ce monde qui n’est qu’une prison, un vivier d’âme pour ceux qui vous regardent exister et qui ont droit de vie ou de mort sur vous. Vous n’êtes que des insectes, des êtres si faibles sous le joug de créatures tellement plus puissantes, et qui ont parfois besoin de vous pour mêler vos souffrances aux leurs. C’est un fait. L’univers n’est qu'un vaste bac à sable pour eux et vous n’y avez aucune importance. Tu as vu tant de choses en regardant ce ciel après être parti des constructions des grands anciens au milieu des glaces. Pourquoi as-tu donc regardé par là ? Pourquoi es-tu le seul à l’avoir fait ? Si seulement tu ne l’avais pas fait, tu aurais pu refaire ta vie comme ton mentor, sans entrer dans ces crises qui parsèment ta vie désormais. Tu es fou parce que tu as vu l’avenir du monde, tu l’es parce que tu ne sais pas quoi faire pour l’arrêter et que tu n’en as pas les moyens. Peut-être peux-tu te sauver toi, peut-être peux-tu juste essayer d’en savoir plus en les priant enfin. Ne testent-ils pas ta foi ainsi, en t’infligeant une marque que tu ne peux ôter ?

Tu n’as donc plus vraiment conscience du monde qui t’entoure, tu es en mode automatique. Tu prends la feuille qu’on te tend en frissonnant comme tu ne supportes pas la proximité humaine quand tu es ainsi mais tu restes assis au sol, contre le mur. Ta tétanie partielle ne te permet pas de bouger et tes yeux presque blancs montrent bien que tu n’es plus vraiment là. Tes mots ne sont plus que des murmures et tu continues doucement cette litanie sans qu’elle ne soit vraiment audible pour les autres, ne réalisant pas que t’as gêné une réunion. Enfin tu n’es une perturbation que pour l’oratrice puisque le reste du groupe attend surtout des résultats. T’es loin de réaliser aussi que la jeune femme qui te fait face quelques instants est dejà venue à l’université et même que tu pourrais le reconnaitre. Non tu es loin de ce monde, bien ancré dans ta folie.

Alors le temps peut passer, les minutes et les heures s’écouler, tu ne sais jamais quand tu pourras sortir de cet état. Parfois tu finis par t’écrouler sur le sol car l’épuisement t’a gagné avant que ton esprit n’arrive à te faire reprendre contact avec la réalité. Là c’est peut être un mouvement, quelqu'un qui te frôle qui va finir par te faire reprendre conscience dans un sursaut violent de ton corps si maigre. Où es-tu ? Tu n’en sais rien, tu vois des gens bouger autour de toi sans vraiment comprendre, ta main tenant un papier que tu ne te souviens pas avoir pris. Tu le regardes mais t’as du mal à mettre les éléments entre eux et ça se voit. Ta peau commence à reprendre quelques couleurs même si t’as besoin de sucre pour te sentir mieux et, forcément, t’es parti sans.

« J’ai... réussi ? »

Tu vois la ligne de ton triangle qui s’est effacée et tu ne te souviens plus trop si t’as réussi ou pas mais comme t’es toujours en sécurité dans un bâtiment, c’est possible. Enfin… T’espères…:copyright: 2981 12289 0 / Feat @Ophélie Artémis

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La salle est plongée dans un silence tendu, les membres du conseil d'administration du Musée fixent Ophélie, attendant la suite de sa présentation. Certains montrent même ostensiblement
des signes d'impatience. La jeune femme est figée, observant avec inquiétude l'homme qui gît à ses pieds.

Il est conscient. Il tend la main pour s'emparer du document. Il ... semble juste ... ivre ... ? Drogué ? Saperlotte si tôt le matin ...

- Vous allez bien ? Vous avez besoin de temps pour vous remettre ? Il y a de l'eau sur la table ...

Sa détresse est palpable, elle devrait appeler une ambulance, non ? Les secondes s'écoulent, trop longue. Mais soudain, c'est la voix d'un des messieurs de l'assistance qui retentit.

- C'est pour aujourd'hui ou pour demain, mon petit ? ? Cet homme est ivre, fichez lui la paix. Nous sommes tous des gens très occupés, nous n'avons pas de temps à perdre !

Un concert de grognement d'assentiment accueillent cette déclaration.

Le rouge monte aux joues d'Ophélie. "Mon petit ?? Vraiment ??". Ses joues gonflent d'indignation. Mais soumise à l'impératif du Musée, elle n'a pas d'autre choix que de laisser passer l'irrespect. Elle sent bien également que le temps presse, la démangeaison de son propre tatouage devient presque insoutenable.

Elle reprend sa place au bout de la table, essaye de retrouver le fil de sa présentation interrompue. C'est alors qu'elle commence à recommencer à
réciter avec sa diction hésitante que quelque chose de très innattendu se produit.

Son écharpe, qui pend élégamment au porte-manteau à côté duquel l'homme est effondré, commence à mollement s'agiter. L'étoffe animée semble prendre vie, se détachant du crochet métallique et glisse silencieusement en direction de l'homme inanimé devant qui elle se dresse, comme un cobra devant un charmeur de serpent.

Ophélie est médusée, incapable de comprendre ce qui se passe. Toute la scène se passe dans le dos de l'assistance qui, bien sûr, ne songe pas un seul instant à se retourner. Ils se contentent de fusiller du regard (une fois encore) cette gourde d'assistante qui n'est pas capable d'aligner trois phrases sans sembler perdre la voix.

L'Echarpe s'approche de l'homme et, avec une série de mouvements rapides et énergiques, lui donne deux claques sur les joues. L'homme, toujours confus, semble reprendre un semblant de conscience sous les coups répétés de l'étoffe en laine.

Cette scène surréaliste la laisse l'apprentie archiviste sans voix. Elle a passé toute sa vie avec cette écharpe, mais elle ne l'a jamais vue agir de la sorte. Depuis quatre ans le morceau de tissu est désespérément immobile. Depuis quatre ans elle la garde avec elle, nostalgique de l'époque où son amie tricotée n'en faisait qu'à sa tête en dépit des souhaits de sa propriétaire. Ophélie fixe la scène, incapable de détourner son regard de son propre vêtement animé.

Pendant ce court moment de stupeur, les membres du conseil d'administration toussotent et échangent des regards perplexes. Ils sont impatients et veulent la suite de la présentation.

Ophélie, toujours médusée, reprend soudainement ses esprits. Ce retour à la vie inattendu de sa meilleur compagne semble chasser tout son stress et ses tracasseries. L'exultation de voir son amie de retour balaye toute autre forme de trac. Elle n'a qu'une envie : en terminer le plus vite possible avec cette présentation stupide et pouvoir serrer contre elle son vêtement retrouvé ! D'un regard confiant, elle plonge dans ses notes et retrouve immédiatement le fil de la présentation. Ses mots se mettent à couler avec une éloquence inconnue chez la jeune femme. Elle se concentre sur les chiffres, les données et les projets du Musée. Sans aller jusqu'à dire que l'auditoire est impressionné (il en faudrait beaucoup ), les visages semblent au moins provisoirement se faire moins sévères pendant qu'ils écoutent et observent avec attention les différents tableaux qui leur ont été distribués.

Lun 6 Nov 2023 - 9:13

Exposition TemporaireTu as réussi… Et c’est certainement le plus surprenant. Pas que tu te dévalorises mais tu es, justement, bien conscient de ce dont t’es capable ou pas vu l’état de ton esprit. Alors réussir à un petit côté agréable, même si tu ne peux occulter que tout ce que tu viens de vivre est peut être bien pire que cette réussite inattendue. Tu ne sais pas ce qui t’a fait sortir de ta torpeur mais ça te permet de réaliser où tu te trouves. Tu plisses les yeux pour observer la scène qui se déroule devant toi, semblant reconnaitre la jeune femme qui est en train de faire un exposé sur un musée apparemment. T’as l’impression de te voir face à Integra quand tu dois faire un compte rendu des avancées de la bibliothèque, même si généralement elle t’épargne de le faire à l’oral comme ça la saoule tout autant que toi.

Tu suis donc sans vraiment suivre, les yeux dans le vague mais ton ouïe écoutant les chiffres qui sont égrenés au fil des minutes. Par habitude tu touches le rebord de ton chapeau comme s’il était ton meilleur ami, ton rempart contre les puissances de ce monde car il t’empêche de trop lever les yeux vers le ciel, même si t’es à l’abri ici. Il faut que tu bouges, tu le sais, mais tu n’en as simplement pas le courage pour le moment, tes jambes longilignes trop tremblantes pour supporter le poids de ton corps. Tu restes donc au sol, remarquant enfin que tu as plusieurs messages sur ton téléphone quand tu le prends en main. T’y réponds vaguement et certainement pas de la façon espérée par tes correspondants mais t’as besoin de temps après une crise.

Tu ne réalises que la réunion est finie qu’en voyant les gens de la salle bouger autour de toi. Leur regard dédaigneux ne t’atteint clairement pas car cela fait bien longtemps que les autres te sont devenus des étrangers. Tu fais cependant un effort en voyant la jeune femme s’approcher, te redressant comme tu le peux le long du mur. T’es aussi blanc qu’à ton habitude, les yeux trop clairs pour ne pas dévoiler que tout ton être est fatigué de vivre.

« On se connait n’est ce pas ? Où suis-je ? »

Parce que tes pas et surtout ta détresse t’ont conduit ici mais ce n’est pas pour autant que tu sais où tu es exactement. Vu les chiffres que t’as entendu tu penses à un musée et la jeune femme t’y fait penser aussi mais il n’y en as pas qu’un en ville de mémoire… Ou peut-être te trompes tu mais, dans tous les cas, t’as besoin de te raccrocher au présent et à des informations simples pour finir de reprendre tes esprits. Enfin… Le peu qu’il te reste.

« Je m’excuse de l’intrusion. »

Car t’es quand même conscient de la situation. Bien trop même et tu n’es pas le genre d’homme à aimer déranger, surtout que t’es normalement l'être le plus discret de ce monde. Et bientôt le plus transparent.:copyright: 2981 12289 0 / Feat @Ophélie Artémis

**Invité**

La présence du bibliothécaire gisant finit par se faire oublier. La présentation continue puis s'achève sans nouveaux remous. Ophélie conclut la réunion par la traditionnelle séance de questions-réponses. Elle parait pâle, toute seule debout face aux membres austères et redoutables du conseil qui relisent avec sévérité les tableaux à disposition de leurs polycopiés. Un silence pesant s'installe, entrecoupé par le bruit de pages qui se tournent et de reniflements dans lesquels on pouvait deviner une toute petite pointe de mépris.

- Je crois que nous en avons assez vu . Finit par trancher un des hommes, visiblement fâché de ne trouver rien à redire à la présentation des chiffres qui leur ont été faits.

- La prochaine fois, veillez au moins à faire servir du café. Dit un autre en repoussant son siège et en se relevant avec lenteur.

Ophélie pince les lèvres, vexée par le ton à la fois paternaliste et condescendant des hommes détestables. Elle se retient de répliquer les choses désagréables qui lui viennent en tête et qui viendraient ruiner tous les efforts qu'elle vient d'accomplir ... Au lieu de ça, elle se contente de hocher sobrement la tête. C'est le mieux qu'elle puisse faire pour l'heure. Elle ne leur donnera pas la satisfaction de faire la moindre courbette de plus.

- Merci pour votre attention. Permettez moi de vous raccompagner jusqu'à la sortie.

Dit elle d'un ton sobre et protocolaire. Quelques minutes, c'est tout ce qui lui reste à tenir. Le temps de raccompagner ces messieurs , d'arborer pour quelques instants encore ce faux sourire et de finalement refermer la porte sur le dernier d'entre eux.

Son coeur battant encore la chamade, elle ose lever sa main et regarder la marque visible malgré la présence du gant. Effacé. Le triangle a finalement disparu. Et elle est encore là, au milieu de son Musée. Elle a accompli l'épreuve.

C'est là que Ophélie lâche un immense soupir et reste appuyée un long moment, dos collé à l'ouverture dont elle est vient de refermer le verrou. Elle sent ses membres engourdis et faibles flageoler. Elle aurait bien besoin d'une tasse de thé.

Pourtant un détail la turlupine. Quelque chose à l'orée de sa pensée qui essaye de se manifester sans qu'elle ne parvienne à vraiment mettre le doigt dessus. Ce n'est que lorsqu'elle entend le battement de ponpons en laine sur le parquet qu'elle se rend compte de ce qu'elle a oublié : l'homme tombé !

Comment diable a t'elle fait pour totalement occulter ce trouble fête qui a bien failli lui faire perdre tous ses moyens pendant sa présentation ?!
Elle se hâte de rejoindre l'homme, trottinant à pas menus sur le bois ciré de ces lieux antiques. Elle arrive près de l'homme qui n'a pas bougé et qui a l'air ... indifférent. (Mais vivant !) et son écharpe qui gît à côté, pianotant du bout des ponpons au sol comme pour marquer son impatience.

- Je suis affreusement désolée ! Vous allez bien ?

Elle se sent soudainement coupable de ne s'enquerir de l'état du visiteur inconnu que maintenant. Pour autant qu'elle le sache, si il n'y avait pas eu ce maudit tatouage et les instructions de cette maudite ville, elle aurait tout interrompu pour privilégier le sort de cet inconnu à une simple réunion de travail ! Quant à son écharpe, c'est encore autre chose. Le vêtement revit ! C'est une nouvelle incroyable, époustouflante, fantastique ! Elle ne peut s'empêcher de se précipiter pour la ramasser et la serrer contre elle, malgré la conversation entamée avec l'inconnu pâle qui essaye de se relever tant bien que mal.

Le vêtement ondule contre elle, se roule en boule contre son giron, agissant comme un petit animal malade qui viendrait trouver réconfort entre les bras de sa soigneuse. Ophélie sent une boule d'émotion lui nouer la gorge. Mais quel que soit l'intensité de ces retrouvailles, elles ne peut pas faire comme si l'homme en face d'elle n'existait pas.

Elle le regarde, inquiète dans le fond pour ce pauvre bougre et demande avec incertitude.

- Est-ce que ca va aller ? Vous ne semblez pas aller bien du tout. Est-ce que je peux vous offrir une tasse de thé ... ? Un verre d'eau ... ? Vous voulez que j'appelle un docteur ou une ambulance ?

C'est alors que, par hasard, son regard se pose sur le poignet opalescent du jeune homme sur lequel se démarque sans peine le tracé sombre d'un tatouage identique à celui qu'elle porte. Elle reste un moment bouche bée avant de s'exclamer, en pointant soudainement du doigt la marque maudite.

- Ah ! Vous aussi !

Elle lève sa main gantée et remonte d'un geste vif le rebord du gant, exhibant un tatouage en tout point identique, lui aussi amputé d'un des trois triangles initiaux.

Mer 15 Nov 2023 - 12:28

Exposition TemporaireOh tu es loin de prendre ombrage qu’elle ne prenne pas soin de toi. Quand on passe pour un illuminé et un fou, on a l’habitude que les gens s’écartent en vous jetant des regards en coin sans essayer de comprendre. Et puis que pourraient-ils faire de toute façon ? Tu ne peux pas expliquer ce qui t’a rendu ainsi car ce serait entrainer d’autres gens dans ta folie -car elle se propage ainsi dans ton monde- alors tu ne cherches plus, tu te contentes de te fermer aux autres et de continuer d’avancer comme tu le peux. Car, oui, même si tu as la peau pâle et les yeux d’un bleu si délavé qu’ils sont presque blancs, tu avances quand même, essayant de comprendre, de mettre par écrit tout ce qui passe dans ton esprit pour espérer qu’un jour cela puisse peut être aider une autre personne dans ton cas. Etrangement tu n’es pas mort de folie, peut-être es tu plus résistant que les autres pour une raison obscure mais est-ce vraiment une bonne chose ? Difficile à dire.

Mais à force de te couper du monde extérieur tu ne fais donc pas attention à ce qui se passe autour de toi et, ni les hommes qui passent, ni l’écharpe qui bouge toute seule, ne te posent de soucis avant que la jeune femme vienne vers toi. Là, tu te relèves doucement pour lui faire face, essayant de retrouver au mieux tes esprits. Tu l’observes faire un calin à son écharpe, pas particulièrement ému ou interloqué comme tu n’arrêtes pas de caresser le bord de son chapeau comme s’il était un moyen de t’ancrer dans la réalité. Ce qui n’est pas totalement faux d’ailleurs.

« Du thé… Oui… Bonne idée… »

Ta voix est faible et neutre mais parler te fait du bien. Cela te fait réaliser que tu es toujours en vie, capable de discuter avec quelqu’un.

« Un médecin ne pourra rien pour moi, du thé sera suffisant. »

Les mots te deviennent plus fluides et tu suis comme tu peux la jeune femme bien plus énergique que toi qui vient de pointer quelque chose sur ton bras. Comme t’es tatoué tu penses en premier lieu au fait qu’elle l’est aussi, avant de voir la sorte de triangle sur son bras comme il y manque aussi un trait comme pour toi. T’en es surpris et regardes alors le tien avant d’observer de nouveau le sien.

« Oh oui… Cette marque est apparue quand j’ai ouvert une lettre et j’ai eu un ordre à exécuter sinon la sanction serait pire alors je l’ai fait… C’est ce qui m’a conduit ici. Je réalise que j’ai du vous déranger et je m’en excuse. »

Car tu n’es pas un méchant, t’es juste une sorte de fantôme de toi-même qui n’a plus vraiment de place dans ce monde mais tu ne veux aucun mal aux gens.

« Aviez-vous aussi à faire une action opposée à vos peurs ? Vous êtes croyante ? »

Cet enchaînement de questions est étrange mais tu veux comprendre si cela a un rapport avec tes croyances ou pas, tu veux savoir si ce sont tes dieux qui commencent à intervenir dans ce bassin d’âme qu’ils ont créé pour en tester quelques-unes. Est-ce le premier signe qu’ils font vers vous et le moment d’adorer les idoles qui te murmurent tant de choses quand tu passes dans les allées de ta bibliothèque ?:copyright: 2981 12289 0 / Feat @Ophélie Artémis

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Ophélie hoche fermement la tête. Elle a toujours adhéré à la croyance britannique qui prétend que peu de situations ne peuvent pas s'améliorer après une bonne tasse de thé.

- Oui bien sûr !

Elle est sur le point de se détourner vers la bouilloire qu'elle utilise habituellement quand l'attention des deux se fixe sur les tatouages qu'il portent.

- Oui ... oui c'est exactement ce qui m'est arrivé aussi ...

Balbutie t'elle d'une voix blanche.

- Une lettre ... une brève brûlure sur le poignet au moment de l'ouvrir ... et des instructions me forçant a ...

Elle rougit légèrement. Avoir le trac de parler en public est une peur très banale mais pourtant elle éprouve une gêne certaine à l'admettre. Il lui faut le temps d'une ample inspiration pour trouver la force d'admettre du bout des lèvres.

- Il est possible ... qu'elle m'ait fait réaliser un exercice dans lequel je ne suis pas très à l'aise.

Ophélie manie l'art de l'euphémisme visiblement. Elle parait ensuite surprise par la question à propos de ses croyances. Elle relève machinalement ses lunettes à l'aide de sa main gantée et regarde avec perplexité l'homme chapeauté.

- Et bien ... je n'ai jamais vraiment considéré la question. Le monde duquel je viens est presque dirigé par des esprits de famille aux pouvoirs hors du commun, mais ils sont faits de chair et de sang et on des défauts tristement humains.

En dépit de toute l'affection que sa famille portait à Artémis, il faut bien admettre que la maîtresse d'Anima avait davantage tendance à se perdre dans ses lubies astronomiques qu'à beaucoup faire attention à ses descendants. Elle hausse les épaules et conclut.

- Du coups à mes yeux ... oui je crois en l'existence de forces supérieures. Mais je crois que d'une manière ou d'une autre elles obéissent à des lois naturelles et physiques comme nous le sommes. Les hommes appellent "magie" ou "miracles" ce qu'ils ne comprennent pas et je suis à peu près persuadée que nos croyances n'y changent pas grand chose.

Une réponse qui, elle s'en rend compte soudain, manque singulièrement de diplomatie. Une grimace d'excuse traverse son visage un court instant.
Elle essaye de se reprendre avec un ton plus diplomatique.

- Désolée. Je vous ai peut être heurté. Tout le monde a les croyances qu'il veut, jamais je ne critiquerai ça. Je vais aller préparer le thé. Installez vous où vous voulez en attendant ...

Mar 21 Nov 2023 - 14:48

Exposition TemporaireTu laisses parler la jeune femme. Tu sais ce que c’est d’être perdue dans ce qu’on veut dire et de se plonger dans ses pensées au lieu de répondre aux gens. C’est bien souvent ce que tu fais, perdu dans ton propre passé, dans les multiples traumatismes que ton esprit a subi. T’es surpris de n’être pas le seul à avoir cette marque sur le bras et de comprendre qu’elle a dû, elle aussi, faire quelque chose qui était complexe pour elle. Pourquoi est-ce qu'on vous donne cette épreuve soudainement ? Et que seraient les deux autres ? Cela a commencé, pour toi, par le pire de ce que tu peux avoir alors que va t’il en être du reste ?

Et contre toute attente, tu poses une question qui n’a rien à voir avec ce qui vient de se passer. Enfin pour toi, pour ton esprit abimé, tout est forcément lié mais tu prends de court la jeune femme qui t’explique ce qu’elle pense de tout cela. Quand elle s’excuse soudainement, tu penches la tête sur le côté, surpris de cette soudaine demande de pardon car tu n’es pas du tout offusqué par ce qu’elle vient de dire, ça te parle bien plus qu’elle ne le pense en réalité. Après tout, t’as vu le monde être créé bien avant les hommes par des créatures immenses capable de terraformer votre planète et ils étaient aussi de chair et de sang. Ce n’était pas juste une entité et tu as vu leur histoire, le fait qu’en effet ils ont été victimes de leur propre création mais aussi de la nature qui reste destructrice.

Tu t’installes à la table dans un mouvement assez lent mais doux, semblant ne porter aucun poids sur la chaise comme si tu n’étais déjà plus que l’ombre de toi-même.

« Je n’ai pas d’idées préconçues sur les croyances. Elles peuvent être de toutes sortes, que ce soit des esprits ou des entités qui n’ont jamais été vues ou bien, comme chez vous, des êtres de chair et de sang qui restent soumis aux aléas du temps, de la nature et des décisions qu’ils prendront. Vous n’avez donc pas à vous excuser, mes questions sont toujours ouvertes. »

T’es un chercheur, pas un être qui impose ses idées ou bien qui ferme ses questions pour n’entendre que ce qu’il veut. Tu la remercies d’un très léger sourire quand elle revient avec une tasse de thé et tu mets tes mains autour comme pour les réchauffer et que cela t’aide à te sentir mieux. Mais ça fonctionne parfaitement en vrai, même si tu n’es pas anglais. T’as découvert ça sur le tard et surtout ici et ça te donne un aura de confort que vraiment tu apprécies.

« Je viens d’un monde où les créateurs sont de chair et de sang même s’ils ont de nombreux pouvoirs. Ils ont été oubliés car croire en eux détruit l’esprit à petit feu donc je peux comprendre votre point de vue. »

Et une fois qu’on les a vu, on ne les oublie jamais. Enfin pour ton cas mais tu sais désormais que cela peut se passer autrement puisque tu as rencontré Edward.

« Comment est votre monde d’origine ? »:copyright: 2981 12289 0 / Feat @Ophélie Artémis

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Enfin un peu de calme. S'asseoir et prendre le temps de partager une boisson chaude a un effet revigorant immédiat sur Ophélie qui semble reprendre des couleurs au point que parfois, un sourire commence à effleurer ses lèvres. Elle récupère son écharpe qui s'enroule avec bonheur autour du cou de sa propriétaire. Le contact avec l'objet adoré contribue grandement à la restauration de son moral.

C'est ainsi une jeune femme beaucoup plus assurée qui répond aux questions existentielles sur les croyances et sur le passé de son monde.

- Le fait que chaque monde possède sa propre cosmogonie et ses entités créatrices me laisse penser que le concept de monothéisme ne peut être accepté dans un endroit comme notre île. Sans me prononcer en profondeur sur le sujet, il est "possible" qu'un monde ait été créé par une entité unique mais la multiplicité des univers et des croyances que nous observons ici nous incite à penser que le multivers dans son ensemble a été créé d'une multitudes de manières différentes.

Elle remonte ses lunettes du dos de sa main gantée, dans un geste machinal. Le geste lui fait effleurer l'écharpe qui lui vient lui caresser la main avec l'insistance d'un chat en manque de caresses. La jeune femme sourit et offre au vêtement les papouilles qu'il réclame, sans pour autant perdre le fil de sa conversation.

- Je viens d'un Univers où la quasi totalité du monde a été détruit. Par une guerre atroce dont tout le monde veut oublier le souvenir.

Une erreur grossière d'après son grand oncle, d'essayer d'oublier le passé ... Mais ce n'est pas le sujet de la conversation du jour.

- Nous survivons sur des arches faites de morceaux de continents brisés, qui flottent autour d'un grand vide, là où autrefois la Terre se trouvait. Chaque arche est "protégée" par un esprit de famille qui est fait de chair et de sang et qui est, semble t'il, à la fois immortel et très détaché des affaires séculières menées par ses descendants. Ces esprits ont légué des pouvoirs à leurs descendants. Les gens de mon arche possédaient une certaine ...

Elle baisse le nez et regarde un des ponpons de son écharpe qui frissonne et s'agite.

- ... affinité avec les objets, vous voyez.

Elle hausse les épaules.

- J'ai conscience que l'Univers dont je viens est "Unique" par bien des aspects, à ma connaissance personne d'autre en Ville ne semble en venir.

Et c'est bien triste ... Une idée en amenant une autre, elle poursuit.

- La majorité des habitants de la Ville semblent provenir d'une version ou d'une autre de "Terre originelle", avec parfois des variances infimes dans l'époque ou de menus détails parfois difficiles à repérer. Je n'exclue pas que mon Univers soit une version brisée de Terre Originelle d'ailleurs ...

Elle pense avoir fait le tour du sujet, au moins dans ses grandes lignes. Les "grands anciens" de chez elle sont de chair et de sang et manifestent un désintérêt global pour ce qui les entoure. Artémis, leur esprit de famille, passe son temps le nez dans les étoiles et se passionne pour l'infiniment grand et l'infiniment lointain.

La seule présence Malveillante dont elle puisse se plaindre, c'est la Lune Rouge. Et les tourments que la Ville leur fait subir depuis. Ils ont tous les deux subi un sale tour aujourd'hui, c'est manifeste. Il est maintenant possible de se poser et d'essayer de tirer le bilan de ce qui s'est passé. C'est Ophélie qui met les pieds dans le plat en premier, revenant à des considérations très concrètes.

- Notre tatouage ne s'est pas complètement effacé. Est-ce que vous avez une explication à avancer ?

L'intonation qu'elle utilise laisse penser que son côté, une idée précise trotte déjà dans sa caboche mais elle souhaite la confronter à celle de son interlocuteur.

▿ Date de naissance : 08/07/1996

Exposition TemporaireTu restes silencieux quand elle explique ce qu’elle pense de tout ça, du fait que cette ville a été créé par une entité unique. C’est aussi ce que tu penses aussi et t’es persuadé même que c’est celle de ton monde, un Grand Ancien quel qu’il soit, comme il y en a plusieurs qui sont arrivés en même temps sur ta terre. Ce qu’elle te dit fait écho au plus profond de ton esprit instable, et renforce l’idée qu’il serait utile que t’arrêtes d’enfermer les reliques de ton monde pour t’y plonger totalement plutôt. Peut-être que si t’arrives à communiquer avec eux, tu pourrais alors mieux comprendre ce qu’ils veulent et trouver un moyen de… De tu ne sais quoi d’ailleurs car ils n’ont jamais voulu votre bien donc pourquoi le feraient-ils ici ?

« Oublier n’est pas possible, la genèse de notre monde finit toujours par revenir et ça ne fait que rendre fou de réaliser qu’on nous a menti pendant des siècles voire des millénaires. Mon monde a été créé par des entités venues de l’espace et qui se sont fait la guerre de nombreuses années pour ce bout de terre. Et puis elles se sont faites oublier et les hommes ont créé leur propre Dieu, leur propre croyance pour justifier de la création de ce monde. Parfois les entités premières étaient découvertes par quelques chercheurs trop curieux et la réalité se montrait juste à eux. Deux choix restaient à l’homme l’ayant découvert : la folie ou la mort. Mais n’est-ce pas la même chose ? »

Tu n’es pas mort mais à quel prix ? Peut être qu’ils t’ont laissé en vie pour que tu puisses justement continuer tes recherches et arriver à un moment jusqu'à eux. Peut-être peux-tu montrer aux gens la voie justement.

« Peut-être que ce sont mes entités qui ont créé ce monde… »

Tu le verbalises pour la première fois, soufflant sur ton thé, les yeux dans le vague. Tu as déjà vu une lune rouge comme celle-ci, tu as vu leur présence dans le ciel, tu as vu tant de choses qui pourraient coller, et tu ne peux t’empêcher d’y penser de plus en plus au fil des années passées ici, au fil de ce que tu vis. Tu réalises cependant qu’elle vient de te dire qu’elle a perdu son monde et, même si tu n’en es pas particulièrement ému car tu penses que tous les mondes finiront ainsi, tu peux comprendre que ce soit peut être “choquant” pour elle.

« Cela n’a pas dû être facile pour vous. Mais votre affinité me parle, même si je n’ai aucun don. Sans mon chapeau je serai peu de choses. »

Sans lui, tu devrais regarder le ciel et ce n’est pas possible pour toi qui est plus que phobique de tout cela depuis que ton regard a vu, dans le ciel, ce qu’aucun autre homme avait vu. Cela t’a fait comprendre toute l’immensité du mensonge de la création de la Terre.

« Mon univers était assez unique aussi et pourtant je viens de rencontrer quelqu’un qui en vient alors ce n’est pas si impossible. A part si nous étions totalement seuls dans notre monde, cette ville rend tout possible. »

Pour le meilleur comme pour le pire car t’as croisé des gens très heureux d’être ici aussi. Des gens qui sont morts chez eux et accueillent donc cette seconde vie comme une chance. Mais qu’en est-il vraiment ? Après tu ne les juge pas mais on en revient toujours au même : mieux vaut-il être mort ou fou ?

Tu bois une gorgée de thé, reprenant quelques couleurs, semblant moins fantomatique qu’avant alors que tu regardes avec un minuscule sourire l’écharpe d’Ophélie se mouvoir. Ton regard se pose ensuite sur ce tatouage qui s’est glissé au milieu de tous les autres, et tu n’es pas guère optimiste à ce sujet. Trois lignes qui forment un triangle, vous allez avoir de nouvelles épreuves et elles seront certainement pires que celle d’aujourd’hui mais qu’est ce qui pourrait être pire que ce que tu viens de vivre ?

« Je pense qu’on va avoir deux épreuves de plus à réaliser et que leur difficulté sera plus élevée, même si j’avoue ne pas savoir ce qui peut être pire que d’affronter l’extérieur pour moi. Cette ville me connaît peut-être mieux que moi-même, qui sait… Et vous, qu’en pensez vous ? »

Tu n’es pas un jeune homme optimiste et t’as aucune raison de lui mentir en la berçant de douces illusions. Puisqu’il reste une partie de votre tatouage, il est cohérent que vous ayez d’autres épreuves à venir et c’est théoriquement illogique de commencer par la plus complexe. Non tu penses que vous n’êtes pas au bout de vos surprises mais voir que quelqu’un d’autre est dans le même cas te permettra de pouvoir comparer vos expériences à venir.

« Accepteriez-vous que nous restions en contact pour nous tenir au courant ? »:copyright: 2981 12289 0 / Feat @Ophélie Artémis

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Ophélie écoute l'homme avec un air sérieux et concerné. Ce qu'il lui révèle l'étonne. Elle n'est pas spécialiste du multivers mais elle ne se souvient pas d'avoir entendu parler d'entités extraterrestres qui auraient créé une version de Terre Originelle. Elle reste perplexe alors que dans sa tête, plusieurs hypothèses se formulent. Y compris celle que l'homme s'accroche à une croyance personnelle qui ne fasse pas l'unanimité là d'où il vient. Comme toujours, il est nécessaire de constituer un échantillon fiable d'avis et de témoignage qui se recoupent pour pouvoir ajouter des choses à l'encyclopédie du multivers. Sinon le moindre illuminé prétendant que l'on vit dans le ventre d'un chien géant pourrait être pris au sérieux et pousser des universitaires à croire qu'il existe VRAIMENT un monde qui réponde à cette description.

Prudente et diplomate, Ophélie acquiesce et commente sobrement.

- Je vois.

Quant à l'hypothèse avancée par l'homme, elle la laisse encore plus dubitative. En toute rigueur, elle ne peut qu'admettre.

- Au stade où on en est et avec le peu de connaissance dont nous disposons sur la Ville, rien ne peut-être exclu.

Elle remonte ses lunettes que la fumée du thé avait commencé à embuer.

- Mais je me dois de vous avouer ma perplexité. J'aurais tendance à croire que si une entité fondatrice unique existait.

Ce dont elle doute personnellement.

- ... il y aurait des traces semblables de cette génèse dans beaucoup des univers représentés au sein de la Ville.

Ca s'observe d'ailleurs avec de nombreux mythes et de nombreuses religions qui sont identiques à peu de choses près d'un univers à l'autre.

- ... et je dois vous avouer que la ... génèse dont vous me parlez est inédite pour moi. D'ailleurs comment appelez vous votre ... heu ... croyance ... ?

Peut-être que si l'homme lui livre le nom académique de sa théorie, elle pourrait se rappeler avoir fait des lectures dessus. Elle conclue sa question en adressant un sourire hésitant à l'universitaire qui lui fait face puis en plongeant le nez dans sa tasse de thé chaud. Elle ne veut bien sûr pas le vexer ni sous entendre quoi que ce soit à son sujet. Ce n'est pas le genre d'Ophélie de juger. La vie en Ville lui a prouvé que tout était possible. Elle essaye juste d'adopter une démarche scientifique rigoureuse en tentant de croiser les sources et accumuler les témoignages.

Elle sirote son thé. Ecoute l'homme. Et acquiesce parfois à ses propos. Elle ne réagit de nouveau que lorsque le cas des tatouages est évoqué. Elle repose sa tasse et frotte machinalement son gant, là où il recouvre la marque de son poignet.

- C'est ... épouvantablement contrariant.

Une remarque qui ne fait pas beaucoup avancer les choses. Mais elle se rattrape par la suite.

- Mais votre hypothèse est malheureusement fort plausible. La lettre que j'ai reçue me menacait explicitement de faire fermer mon Musée si je n'obeissais pas à ses instructions.

Elle pince les lèvres, visiblement dépitée.

- Je peine à imaginer un "motif" pour expliquer ces exigences. Hormis ... une espèce de ... sadisme ... ?

Ce n'est pas quelque chose de très réjouissant à imaginer. Mais Ophélie n'est pas du genre à se laisser abattre par l'adversité. Au contraire, la réflexion fait naître en elle une petite flamme de colère et de rebellion qui se manifeste
par le léger rougissement du verre de ses lunettes. Sitôt Edwin énonce t'il la proposition de rester en contact, elle hoche vigoureusement la tête et sort un petit carnet sur lequel elle se fait un devoir de noter ses coordonnées.

- J'allais vous faire la même suggestion. Nous ne serons pas trop de deux pour affronter cette satanée Ville.

Elle relit deux fois la feuille blanche avant de l'arracher. Un mauvais geste lui fait rater son geste et au lieu d'une belle découpe bien nette, le papier se retrouve biscornu et chiffonné. Elle peste intérieurement, vérifie que les coordonnées sont encore lisibles et tend le résultat à Edwin.

- Je ne sais pas si nos prochaines épreuves se dérouleront de manière simultanée comme aujourd'hui ... mais que diriez vous si nous nous entraidions pour réaliser les prochaines tâches qui nous seront confiées ? Le frein de l'un pourrait être compensé par le savoir-faire de l'autre.

▿ Date de naissance : 08/07/1996

Exposition TemporaireTu soupires en buvant une gorgée de ton thé parce que tu réalises bien que cette genèse dont tu parles n’est logique que pour toi et les rares personnes qui ont pu voir la réalité de votre monde sans en mourir. Désormais leur esprit comme le tien est malade et tu ne peux nier la vérité : tu es devenu fou. Un fou qui ne peut donc plus rien prouver au reste du monde parce qu’il n’est pas pris au sérieux. C’est un cercle vicieux si élaboré que t’y es tombé et ne peux désormais que te confronter au scepticisme des autres, ce que tu comprends. Tu es toi-même un scientifique, un chercheur même. Suite à ce qui s’est passé tu t’es plongé dans de nombreuses analyses de ce que t’avais découvert mais tu ne peux fermer ton esprit à ce que tu as vu. T’as pensé aux hallucinations causées par un possible champignon oublié ou ce genre de chose mais le fait est que tu n’as rien pour appuyer cela comme tu n’as que ton esprit pour appuyer le reste. Une dualité qui n’arrange en rien ton état.

« Ce n’est pas une croyance hélas, c’est quelque chose que j’ai découvert et vu. Mais je comprends que tout ceci puisse être aberrant pour une personne qui ne s’y est pas confrontée. Et c’est aussi bien ainsi, cela protège les autres. Je préfère emporter mes recherches dans ma tombe. »

Dans tous les cas, ce sera mieux que de convaincre d’autres personnes de croire en ce que t’as vu. Et ce même si tu te bats souvent avec les murmures et les images que ton esprit t’envoie et qui te poussent à faire tout l’inverse. Mais tu tiens bon pour le moment, tu ne penses qu’à ce que tu peux faire toi. Est ce que cela ne te conduira pas à finalement revenir sur tes convictions ? Difficile à dire. Es-tu seulement tout seul dans ton esprit ?

En tout cas, tu te doutes que ce n’est que le début de vos épreuves car il reste encore deux traits à votre triangle alors pourquoi s’arrêteraient-ils en si bon chemin ? Non, vous allez recevoir d’autres ordres mais que peut-il y avoir de pire que de sortir sous le ciel pour toi ? Tu n’oses y penser et pourtant tu sais que cela va te ronger jusqu’à ce que tu saches exactement à quoi t’en tenir.

« En tant que chercheur, je penserais plutôt à un test. Pourquoi, je ne sais pas par contre. Peut être pour savoir jusqu’où ils peuvent pousser nos limites ou ensuite faire un pourcentage. Dans tous les cas on fait rarement un test pour ne pas donner de suite donc je crains que cela aille de mal en pis. »

Difficile de voir les choses autrement si vous avez encore deux ordres à réaliser sous contrainte. Tu soupires une nouvelle fois et finis ton thé avant de prendre le papier de la jeune femme. Tu prends ensuite le temps de noter le tien comme tu sais que ton écriture n’est pas loin de celle d’un médecin.

« Si mes connaissances peuvent vous aider, je serai à vos côtés pour votre prochaine épreuve. Laissons-nous un message dès que le prochain ordre arrivera. »

En espérant que vous puissiez partager cela et que ce ne soit pas de l’ordre du privée car si cela a a voir avec ta vie, tu ne la plongeras pas dedans.

« Je vais vous laisser, j’ai besoin de rentrer pour me reposer. »

Et il est hors de question que tu marches de nouveau dehors aussi tu prends le temps de t’appeler un taxi dans l’idée de t’y engouffrer rapidement et d’y rester recroquevillé jusqu’à pouvoir te cacher dans ton appartement où tes psychoses devraient se calmer.:copyright: 2981 12289 0 / Feat @Ophélie Artémis

**Invité**

Il est clair que monsieur Danforth a des convictions bien ancrées et Ophélie ne cherche pas à les discuter. Elle n'a aucun élément pour juger et n'a de toutes façons aucune envie de le faire. Bien que le sujet de l'origine des mondes soit passionnante, le problème auquel ils font face requiert bien davantage leur attention immédiate.

Les remarques de monsieur Danforth sont judicieuses et laissent la jeune fille pensive. Des tests ? Dans quel but .... ? Une démangeaison dérangeante titille le poignet d'Ophélie alors qu'elle réfléchit à tout ça.

- Est-ce que vous pensez que la Ville teste la loyauté de ses sujets ?

Après tout, rien ne filtre de l'organisation politique interne de la ville. Un flou aussi frustrant qu'incompréhensible entoure le fonctionnement des institutions de la Ville. Ophélie elle même doit sa place à l'intervention d'une espèce de main invisible qui l'a embauchée et faite travailler ici. Peut-être que le recrutement des membres de l'administration de la Ville se fait ainsi ... ? C'est une perspective contrariante, Ophélie n'a ABSOLUMENT PAS l'ambition de prendre le moindre galon. Elle souhaite juste qu'on lui fiche la paix et qu'on alloue les budgets nécessaires à l'existence et à l'activité de son petit Musée !

Evidemment, ce sont des hypothèses jetées en l'air. Monsieur Danforth est bien incapable de répondre à la moindre de ces interrogations. L'échange de coordonnées fait, le temps des "au revoir" arrive. Ophélie serre la main de l'érudit d'un geste nerveux avant de le laisser monter dans le taxi.

- Prenez soin de vous monsieur Danforth.

La perspective d'être deux pour affronter les futures épreuves a quelque chose de rassurant. Mais est-ce que la Ville leur en laissera l'occasion ... ?

HJ : Merciiiii pour le Rpppppp c'était chouette de faire ça à deux o/

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