Les rues étaient particulièrement calmes et désertes aujourd'hui. Trop pour que ça ne paraisse pas suspect. Qu'importe le chemin que vous empruntez, vous êtes toujours aussi désespérément seuls. Enfin presque ! Alors que vous tournez au coin d'une rue après avoir marché une éternité, vous tombez sur l'autre. Impossible de ne pas rester ensemble puisque vous sentez que quelque chose d'anormal est en train de se produire. Ou peut-être n'est-ce que votre imagination qui essaie de vous jouer un mauvais tour ? Ou la ville s'amuse simplement avec vous ?
Invité
Dim 8 Oct - 18:17
- C'est moi ou il n'y a vraiment pas grand monde ... ?
Les rues sont anormalement calmes et désertes pour un dimanche. C'est curieux. Ophélie s'est aventurée en ville aujourd'hui car elle a entendu parler d'un événement artistique unique qui aurait du avoir lieu à Lockwood Hill. Des flyers avaient même été laissés sur son comptoir. L'événement, intitulé "La Nuit des Mirages", avait été annoncé annoncé comme une célébration de l'art visuel et de l'illusion. Des artistes issus des quatre coins des univers (?) sont supposés présenter des installations éphémères et des performances captivantes dans toute le quartier. Ophélie, amoureuse de l'art sous toutes ses formes, était à la fois curieuse et séduite par la promesse d''expériences magiques et surréalistes.
Mais c'était sans compter sur ces rues vides et ce calme étrange, totalement aux antipodes de ce à quoi elle s'attendait.
Seule interlocutrice à portée d'oreille de Ophélie, sa fameuse écharpe en laine semble se hausser sur ses épaules pour toute réponse à son questionnement, sans une gestuelle étrangement humaine qui évoque son manque de compréhension. Ou son manque d'intérêt aussi peut-être. Après tout, les vêtements ont tendance à ne pas être impliqués de la même manière par ce qui se passe autour d'eux ...
Elle s'était préparée avec soin, pourtant, pour sa sortie dominicale. Souliers vernis, cheveux (presque) bien coiffés. Elle avait profité de la température étrangement douce pour la saison pour revêtir une robe automnale sobre mais élégante. (Du moins de son point de vue ... les goûts pour la mode d'Ophélie pourraient au mieux être qualifiés de "vintage". C'est la manière polie de dire qu'elle s'habille en permanence de manière totalement ringarde, ce qui est d'autant plus incompréhensible qu'il s'agit d'une jeune fille de 18 ans et qu'elle a fréquenté un Lycée où à priori, toutes les jeunes personnes s'habillent de manière toute à fait normale et moderne.)
Son coeur était rempli de bonne humeur et d'anticipation quand elle avait quitté son logement pourtant. Elle avait imaginé se laisser emporter par l'atmosphère artistique de la journée, de se perdre dans les dédales des installations éblouissantes et de partager des conversations passionnantes avec d'autres amateurs d'art. Enfin ... peut être pas partager dans le sens "participer activement en parlant à des gens". Mais davantage partager dans le sens "participer en se faisant toute petite et disctète et écouter les qui en parlent sans se faire remarquer"
Cependant son arrivée dans le quartier a été accueilli par un silence troublant et des rues désertes. Elle n'y a pas prêté attention sur le moment mais depuis que son bus l'a déposée à son arrêt, elle n'est pas sûre d'avoir croisé âme qui vive, de près ou de loin.
L'atmosphère inhabituelle finit par ébranler sa confiance, et elle commence à s'inquiéter. Les pensées les plus étranges envahissent son esprit alors qu'elle remonte les rues vides dans ce quartier très peu connu. Est-elle la seule a ne pas avoir été informée d'un exercice d'évacuation ? Est-ce que la Lune Rouge a de nouveau fait son office et a fait disparaitre TOUS les habitants de ce quartier ??
De plus en plus inquiète, elle avance au petit bonheur, continuant d'espérer secrètement tomber soudainement sur le festival qu'elle cherche à chaque nouveau detour de rue qu'elle prend.
Finalement, elle tourne au coin d'une rue, son cœur s'emballant. Devant elle, enfin, se dresse quelqu'un ! Un monsieur élégant d'un certain âge qui a l'air tout aussi solitaire qu'elle. Sa présence semble être un phare dans ce désert urbain. Le soulagement l'emporte sur la réserve habituelle face aux inconnus, et elle se dirige immédiatement vers l'homme, se retenant presque de trotter de peur qu'il ne disparaisse avant qu'elle n'ait eu le temps de l'atteindre.
- Bon..heu... bonjour monsieur ! Excusez-moi
Dit-elle d'une voix tremblante.
- Je m'appelle Ophélie, et je crois que je me suis perdue dans la ville.
Elle hésite un instant. La prendra t'elle pour une folle si elle parle d'emblée de la désertion de la ville ? C'est possible que oui ! Aussi s'agrippe t'elle au semblant de rationalité qui l'habite pour sortir le petit flyer et le montrer.
- Je suis à la recherche de ...
Mais à peine baisse t'elle les yeux sur le prospectus qu'elle s'aperçoit qu'elle tient un papier cartonné parfaitement blanc en dehors du titre de l'évènement, visible en filigrane de façon si trouble qu'on pourrait avoir l'impression qu'il n'existe pas.
"La Nuit des Mirages".
Tout le reste des informations ont totalement disparu. Ni horaires, ni adresse, ni même les jolies illustrations colorées qui attiraient l'oeil. Ophélie bafouille, de plus en plus confuse.
- Ca alors ... je ... tout à disparu.
Conclue t'elle d'une voix piteuse, se sentant bête pendant un moment.
Henry Jones Sr
▿ Ton univers : Indiana Jones
▿ Date de naissance : 12/12/1958
▿ Age : 65
▿ Métier : professeur (émérite) de littérature médiévale
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Dons/capacités/pouvoirs : Aucun pouvoir.
▿ Pseudo : Ameknos
▿ Avatar : Sean Connery
▿ Copyright : Ameknos
▿ Disponibilités rp : dispo
▿ Autre(s) compte(s) : Duncan & Martin & Doc' Ten & House & Zeus & Eric & Crowley & Papy & Jiraya & Sebastian & Severus & Jürgen & Kaecilius & Sweeney & Gomez & Nigel & Kristoff & Ezio & Corto & Beetlejuice & Garrett & Owen & Spencer
Alors que je marchais lentement le long des rues pavées, mes pensées étaient plongées dans les anciens textes que j'avais étudiés la veille. Les rues silencieuses auraient dû être apaisantes, mais une sensation étrange s'était emparée de moi. Je resserrai ma cravate et ajustai mes lunettes sur mon nez. Le poids de l'isolement se faisait de plus en plus lourd. J’avais vécu beaucoup de choses intenses ces derniers temps et il n’était pas simple pour un homme comme moi, dont la plupart des préoccupations étaient toujours essentiellement académiques, de faire la part des choses lorsque des histoires de famille refaisaient surface après tant de temps. Mais La ville semblait déserte, comme si tout le monde avait disparu subitement. Mon fils avait-il disparu, lui aussi ? et mon petit-fils ?
Cependant, la désertion des lieux n’était pas totale et, bientôt, je fus tiré de mes pensées par une demoiselle. Je regardai la jeune femme, un peu surpris par son approche soudaine. Elle semblait tout aussi désorientée et préoccupée que je me sentais dans ces rues étrangement vides. Malgré son apparence légèrement démodée, elle dégageait une sincérité palpable. « Bonjour… Quelle coïncidence de vous trouver ici. J'avais presque l'impression d'être le dernier homme sur Terre ! » Elle pouvait ne jamais m’avoir vu ou n’avoir jamais fait attention à moi, même si j’aimais beaucoup me rendre dans les musées… Après tout, j’y passais plus de temps dans les salles qu’auprès des employés, même si ma belle-fille était une collègue de cette jeune fille. Je pris le flyer qu'elle me tendait et observai le titre mystérieux. « La Nuit des Mirages, » murmurai-je. Le reste du flyer était aussi vierge qu'un tableau d'enseignement non écrit. C'était certes troublant. Mais dans cette ville et sur cette île, la réalité était bien souvent étrange et troublante…
« J'ai également remarqué cette absence étrange de personnes, » commençai-je. « Et je ne peux m'empêcher de penser que cela pourrait être lié à cet événement. Les mirages peuvent parfois être plus réels qu'on ne le pense »
Je la regardai avec sympathie, comprenant ses inquiétudes. Elle me faisait penser à mes étudiantes angoissées avant les sessions d’examens, celles qui voulaient toujours tellement bien faire que leur perfectionnisme les minait de stress.
« Ne vous inquiétez pas, Ophélie. Nous sommes dans la même situation, et je suis sûr que si nous collaborons, nous pourrions comprendre ce qui se passe. » Je fis une pause, observant les alentours. « Aviez-vous remarqué des endroits ou des bâtiments qui pourraient avoir un lien avec cet événement ? Ou quelque chose d'inhabituel en venant ici ? Peut-être que si nous suivons ces indices, nous pourrions trouver une explication à cette étrange situation. »
C’était un peu comme une quête initiatique, à l’instar de celle que menait Perceval le Gallois dans les œuvres médiévales de l’auteur Chrétien de Troyes. Je ne me sentais guère investi d’une mission telle que celle de ce chevalier, certes, mais l’île était suffisamment retorse pour nous donner des missions quelque peu inhabituelles.
Je réalisai alors que je n’avais pas eu la décence de me présenter, sans doute à cause de mes pensées qui vagabondaient çà et là et m’emmenaient dans des ailleurs plus peuplés et moins bizarres. « Toutes mes excuses, mademoiselle Ophélie, je manque à tous mes devoirs ! Je me nomme Henry Walton Jones. »
Un monde entièrement vide… j’avais déjà lu des légendes où cela avait lieu, mais aucun phénomène ne me semblait pouvoir expliquer cela. La situation était aussi étrange que grotesque, somme toute, car nous étions tous deux en quête de quelque chose dont nous n’étions même pas sûrs de l’existence, dans un monde désert et déserté.
Quel soulagement pour Ophélie ! Le gentleman n'est pas un mirage. Il lui répond. Plutôt courtoisement d'ailleurs, en partant du principe qu'il venait de se faire aborder par une jeune femme totalement inconnue. Il semble à la vérité lui même un peu soulagé et plongé dans le même tourment qu'elle.
- Je ne suis donc pas totalement folle ...
Balbutie t'elle, ne sachant pas si elle doit en être inquiète ou pas. L'homme, plus ancien, plus expérimenté que la jeune Ophélie conserve un sang froid exemplaire. Il s'empare du flyer qu'elle lui tendait et l'inspecte avec sérieux avant de formuler des hypothèses.
- Un lien avec les évènements ... ? Oui ... j'imagine que oui ...
La Ville les a piégés. Encore une fois. Mais au lieu de se lamenter ou d'entrer dans une colère légitime contre les entités qui se jouent d'eux, l'homme prend les choses avec flegme. Il propose de considérer les choses avec rationalité et méthode : Quelles sont les indices dont ils disposent ... ?
Ophélie fronce les sourcils et sous le regard encourageant du professeur, elle énumère.
- Et bien ... la dernière personne vivante que j'ai aperçue était le conducteur du bus de la ligne 23 qui m'a déposée ici.
C'est maigre, elle en a conscience. Il finit par se présenter : Henry Walton Jones. Elle répète avec incrédulité.
- Henry Walton Jones ?
Le nom éveille quelque chose de vague chez la jeune femme. Mais il lui faut quelques instants pour que sa mémoire arrive à remettre.
- Oh ! Vous êtes LE professeur Henry Jones ? De l'Université d'Histoire de la Ville ?
Quelle surprise. Elle avoue au vieil homme avec une moue vaguement gênée.
- Je ... J'ai ... failli devenir une de vos élèves ... Je crois.
Ophélie s'intéresse à l'Histoire. C'est naturel qu'elle ait envisagé très sérieusement de poursuivre des études dans le domaine et que le nom du professeur Jones soit apparu, quand bien même il aurait pris sa retraite très récemment. Malheureusement les bourses proposées par la Ville n'étaient pas suffisantes pour subvenir aux besoins d'une jeune femme de son âge. Logement, nourriture, fournitures basiques. C'était trop, même en imaginant réussir à trouver un petit boulot en dehors des heures de cours ...
Elle regarde autour d'eux pendant un moment. Elle ne sait pas davantage où ils sont dans le quartier mais au moins ils sont à présent deux. C'est le début de quelque chose ... D'une voix hésitante, Ophélie hasarde.
- Je pense que ... J'ai marché vers l'ouest.
Elle hésite et commence à énumérer à haute-voix.
- Mais les rues ont pris des courbes qui m'ont obligée à prendre des détours et je suis tombée dans des impasses qui m'ont contrainte à faire demi-tour. Je n'ai pas vu d'affiche ni d'attroupement particulier qui ...
Elle s'interrompt soudain, lève le nez et fronce un peu les sourcils.
Au moins, nous étions deux à être dans la même situation… Cette impression d’être le seul être humain vivant était particulière et le fait de croiser la route de quelqu’un d’autre, cela faisait du bien. D’ailleurs, si la dernière personne vivante que cette demoiselle avait vue avant de me voir moi était le chauffeur de bus, cela voulait tout dire et rien dire : je n’avais vu aucun bus depuis un moment, pour ma part.
Mais ce fut finalement mon nom qui la fit réagir le plus. J’espérais qu’elle ne me confondais pas avec mon fils, car ce ne serait pas la première fois que le fait que nous portions le même prénom sur plusieurs générations portait à confusion…
Je laissai échapper un soupir de réflexion, ajustant mes lunettes sur le bout de mon nez, avant de porter mon regard vers Ophélie. « Oui, en effet, je suis bien Henry Walton Jones, le même qui a enseigné à l'Université. Dommage que vous n'ayez pu assister à mes cours, mademoiselle. L'Histoire est une quête éternelle qui pourrait bien nous aider dans cette situation… mais quand vous alliez l’Histoire et la littérature, alors, là, vous obtenez le plus savoureux mélange à mes yeux !» Oh oui, la littérature, surtout médiévale, voilà ce qui était véritablement la cerise sur le gâteau. « Mais pour ce qui est de l’Histoire et de l’archéologie, c’est plutôt à mon fils que vous auriez pu avoir affaire… ce bougre d’idiot qui préfère se faire appeler Indiana Jones, comme si porter le même nom que moi était une honte… »
Ça m’avait toujours un peu blessé, au fond, mais je n’avais plus abordé le sujet avec Indy depuis bien longtemps. Quel intérêt, d’ailleurs ?
Écoutant attentivement les détails qu'elle fournissait, je me mis à griffonner mentalement une carte imaginaire de ses déplacements. « Vers l'ouest, dites-vous ? » Je me redressai un peu, tenant le flyer à la lumière déclinante pour mieux l'inspecter. « Les impasses... des détours... Cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ? Comme un labyrinthe, peut-être ? Et tout bon labyrinthe a son minotaure, ou dans notre cas, un mystère à résoudre. »
Je pris une pause, scrutant les alentours, avant de me tourner vers elle avec un froncement de sourcils, signe que ses derniers mots avaient éveillé ma curiosité. « Non, je… » Vu mon âge, les sons lointains n’étaient plus vraiment ce que je percevais le plus rapidement, mais petit à petit… « Une musique… On dirait du violon… » Je n’étais pas un grand connaisseur en musique. J’avais certes assisté à plusieurs concerts et plusieurs opéras dans ma vie, mais tout ce que m’inspirait cette musique étrange, c’était qu’il devait s’agir d’une sorte de berceuse de pays de l’est… peut-être de Transylvanie, au vu de l’atmosphère dans laquelle nous étions plongés. Je tendis l'oreille, cherchant à discerner l'origine de ce son.
« La musique, dans des circonstances telles que celles-ci, peut être un guide ou un piège. Dans tous les cas, cela mérite investigation. » Je remis mon chapeau en place, prêt à me lancer dans cette nouvelle énigme. « Restez près de moi, Ophélie. Si c'est un indice, nous devons le suivre avec prudence. L'histoire nous a appris qu'il faut toujours se méfier des apparences. Allons-y, et que votre intuition soit notre boussole.»
Être en présence d'une sommité avérée de sa discipline fait un choc à Ophélie. Plus que jamais elle regrette de ne pas avoir eu la chance de pouvoir approfondir sa matière de prédilection lors d'études supérieures. Mais c'est ainsi. Sa place dans son Musée lui offre une manière de continuer à vivre de sa passion tout en poursuivant l'acquisition de connaissances. Elle prend juste un chemin de traverse sur la voie qui mène au savoir ...
Elle hoche la tête, ses mains gantées triturant nerveusement les poches de son manteau.
- Oh ... je suis vraiment ravie de vous avoir rencontré professeur.
Et ce n'est pas une exagération ni une formule de politesse. Mais que pourrait elle ajouter de plus sans passer pour une dinde ? "J'admire beaucoup votre travail ?". Ca sonne si creux qu'elle renonce à l'idée sitôt celle ci formulée dans sa caboche. Surtout qu'elle n'a jamais lu les publications du professeur.
Elle semble cependant déconcertée de découvrir que l'homme entretient une querelle avec son fils. Elle remonte ses lunettes et lève vers l'honorable vieillard un regard incertain. De sa voix fluette, elle répond avec diplomatie.
- J'imagine que vous devez être très heureux que votre fils suive au moins partiellement votre voie ... Découvertes archéologiques et recherches bibliothécaire me paraissent être deux méthodes de compréhension du passé tout à fait valables ...
Mais sans doutes que l'embrouille dépasse le cadre d'une simple querelle sur les méthodes d'étude. Renoncer au prénom donné par ses parents est probablement le symptôme d'une rupture bien plus profonde. Une pensée en amenant une autre, Ophélie ne peut s'empêcher de repenser à sa famille. Sa mère, si autoritaire et volontaire qui s'imposait comme la matriarche incontestée d'une maisonnée aussi nombreuse que turbulente. Son père, aimant, doux, compréhensif. Un homme sage qui savait quels combats valaient la peine d'être menés face à son épouse. Son grand oncle, génial, excentrique, celui qui a transmis sa passion pour les vieilles choses à Ophélie. Et sa ribambelle de frères et soeurs, tous aussi exaspérants et attachants les uns que les autres.
Elle envie le professeur Jones d'avoir un fils avec qui se quereller ...
Mais ce n'est vraiment pas le moment de se triturer les méninges avec tout ça. Ophélie chasse ces pensées mélancoliques d'une pichenette mentale pour revenir au problème actuel : Ils sont perdus dans ce quartier labyrinthique anormalement vidé de sa population. D'ailleurs maintenant qu'elle y regarde à deux fois, il semble bien à Ophélie que toutes les fenêtres et ouvertures soient obturées par des volets ou des rideaux fermés. Tout ca ressemble à s'y méprendre à une nouvelle entourloupe de la ville ...
La jeune femme soupire, se gratte la tête et se met à réfléchir à haute voix.
- Si c'est un labyrinthe, pensez-vous que nous arriverions à le cartographier ... ?
Il existe beaucoup de théories qui président à la manière de s'orienter dans un Labyrinthe. Mais toutes ces méthodes partent du principe que la géographie des lieux ne bouge pas. Quant à l'utilisation d'un fil d'Arianne ... ce n'est utile que lorsque l'ont souhaite revenir à son point de départ, pour s'enfoncer au coeur d'un dédale et ensuite revenir sur ses pas.
Mais la présence de la musique est un facteur qui change beaucoup de choses. Elle offre aux deux historiens perdus une piste tangible à suivre. Pour le meilleur ou pour le pire ...
- Un guide ou un piège ...
Répète la jeune femme, confirmant les propos du professeur.
- Je ne crois pas que nous ayons d'autres options que de suivre cette piste ... A moins que ... ?
Disant cela, elle fait quelques pas et s'approche de la porte la plus proche. Elle jette un coup d'oeil aux différentes sonnettes et s'aperçoit qu'aucun nom intelligible n'est écrit sur les étiquettes. Ce qui ressemble de loin à une écriture tout ce qui est de plus normale n'est en fait qu'un gribouillis flou.
Son index ganté presse chacun des boutons de sonnette tour à tour et sans attendre beaucoup, se retourne vers le professeur.
- Je serai surprise que quiconque nous réponde mais je voulais essayer ...
Un pli soucieux barre son front alors qu'elle réfléchit et mordille nerveusement la couture sur le bout de son gant.
- Je ne vois pas quoi d'autre faire. Avez vous quelque chose susceptible de marquer notre passage à chaque intersection ... ? Une craie ... ? Un feutre ... ?
Une jeune femme normale de son âge aurait à sa disposition un tube de rouge à lèvre ou même un crayon eyeliner ... mais Ophélie n'utilise pas ces choses là. Non pas que sur le principe elle refuse d'être coquette ... Mais connaissant son inaptitude à exercer des mouvements précis, il y a toutes les chances pour qu'une tentative de maquillage aboutisse au mieux à une asymétrie navrante, au pire à un aller simple vers l'hôpital, un crayon enfoncé dans l'oeil.
En absence de tout accessoire, le duo devra se résoudre à s'enfoncer dans le quartier inconnu en suivant la musique si peu engageante ...
Dernière édition par Ophélie Artémis le Jeu 21 Déc - 20:27, édité 1 fois
Henry Jones Sr
▿ Ton univers : Indiana Jones
▿ Date de naissance : 12/12/1958
▿ Age : 65
▿ Métier : professeur (émérite) de littérature médiévale
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Dons/capacités/pouvoirs : Aucun pouvoir.
▿ Pseudo : Ameknos
▿ Avatar : Sean Connery
▿ Copyright : Ameknos
▿ Disponibilités rp : dispo
▿ Autre(s) compte(s) : Duncan & Martin & Doc' Ten & House & Zeus & Eric & Crowley & Papy & Jiraya & Sebastian & Severus & Jürgen & Kaecilius & Sweeney & Gomez & Nigel & Kristoff & Ezio & Corto & Beetlejuice & Garrett & Owen & Spencer
Je contemplais la jeune Ophélie avec un air de bienveillance, voyant en elle la passion pour l'histoire et l'archéologie qui m'avait animé toute ma vie. La passion, voilà bien un moteur très particulier des êtres humains…
« C'est vrai, on ne choisit pas toujours le chemin le plus direct pour parvenir à nos fins. Les détours sont parfois nécessaires, et souvent enrichissants.» Je m'arrêtai un instant, observant les façades silencieuses des bâtiments autour de nous.
Le sujet de mon fils Indiana surgit à nouveau, et je ne pus m'empêcher de sourire tristement en écoutant ses paroles. « Oui, il a suivi ma voie, à sa manière. L'important, c'est qu'il poursuive sa passion. C'est tout ce qu'un père peut souhaiter pour son fils, n'est-ce pas ?» Mon regard se perdit un instant dans le vague, pensant à toutes les aventures que nous avions vécues ensemble, Indy et moi. Et à celles que nous n’avions pas vécues, celles que l’on taisait, celles qui décrivaient Junior comme un fils indigne et qui me décrivaient comme un père trop strict et trop rigide. J’étais un homme exigent, je l’avais toujours été, et plus encore avec ceux que j’aimais et avec moi-même, mais…
Je fus interrompu dans mes pensées par la démarche déterminée d'Ophélie, qui s'approcha des portes des maisons alentour. « Une excellente idée, mademoiselle. On ne sait jamais ce qu'on peut découvrir en prenant l'initiative.» Je l'observai appuyer sur chaque sonnette, admirant son audace. C'était une qualité essentielle pour un historien ou un archéologue, après tout.
Quand elle se retourna vers moi, l'air soucieux, je fouillai dans ma besace à la recherche de quelque chose qui pourrait nous aider. « Un marqueur ?» Je sortis de la poche intérieure de ma veste un crayon à mine grasse et un petit carnet. J’y consignais toutes sortes de choses, qu’il ne fallait pas que j’oublie. « oilà qui devrait faire l'affaire. Nous pourrions marquer notre chemin sur ce carnet et utiliser également le crayon pour laisser des signes discrets sur les murs. » Je n’aimais guère l’idée de souiller ainsi les bâtiments, comme le faisaient certains jeunes gens avec des bombes de peinture, mais ce n’était que du crayon… Je regardai autour de nous, essayant de mémoriser le plan des rues. « Quant à cette musique, elle est certainement un indice. Suivons-la avec prudence. La musique a souvent joué un rôle crucial dans l'histoire, guidant les marins perdus ou les voyageurs égarés. Qui sait, peut-être nous mènera-t-elle à une découverte inattendue. » Ou à un piège, qui sait…
Je remis mon chapeau plus confortablement sur ma tête, me préparant à l'aventure.
« Tenez, prenez ce crayon et ce carnet, Ophélie. Vous serez en charge de cartographier notre parcours. Nous ne savons pas ce que nous allons trouver, mais chaque détail compte.»
En nous dirigeant vers la musique, je sentais mon cœur s'accélérer, excité par l'énigme qui nous attendait. « Restez vigilante, surtout. Et n'oublions pas que, dans un labyrinthe, il n'y a pas que le chemin qui compte, mais aussi ce que l'on découvre en cours de route. »
Je savais bien que j’étais, pour ma part, trop vite distrait et trop vite perdu dans mes pensées pour que mon attention et ma vigilance soient aussi efficaces que celles d’une jeune femme. Lentement, nous avançâmes dans les ruelles, guidés par les notes mélancoliques du violon. Chaque pas nous emmenait plus profondément dans le mystère, et je ne pouvais m'empêcher de me sentir vivant, exactement comme dans mes jeunes années, à la recherche d'une nouvelle découverte.
Nous avancions lentement, suivant le son du violon qui semblait flotter dans l'air, comme un fantôme de mélodie. Les ruelles sinueuses nous conduisaient toujours plus loin dans ce dédale urbain. De temps à autre, je faisais une marque sur le mur avec le crayon, suivant le conseil d'Ophélie, tandis qu'elle notait scrupuleusement notre parcours dans son carnet.
« Étrange, n'est-ce pas ? » dis-je à voix basse. « Cette musique qui nous guide dans un lieu abandonné. On dirait presque le début d'une de ces histoires fantastiques que les jeunes gens adorent lire… » Je souriais, malgré l'étrangeté de la situation.
Bientôt, la musique devint plus forte, plus claire. Nous approchions de sa source. Au détour d'une ruelle, nous découvrîmes une petite place, bordée de vieux immeubles aux façades décrépites. Au centre, une statue érodée par le temps, représentant un musicien inconnu, son violon brisé entre les mains.
Je m'approchai de la statue, intrigué. « Voilà qui est fascinant. Regardez, Ophélie, cette statue doit avoir des siècles. » J'examinais la figure, cherchant à identifier l'époque ou le style. « Ce musicien pourrait être une clé. Peut-être est-ce lui qui nous a guidés ici. »
Alors que nous observions la statue, je remarquai quelque chose d'inhabituel au pied de celle-ci. Un petit carnet usé, semblant appartenir à une autre époque, était posé là, comme s'il attendait d'être découvert. Je le ramassai délicatement, l'ouvrant avec précaution. « Regardez cela, Ophélie. Un carnet ancien. Il pourrait contenir des informations précieuses. Peut-être même le récit de celui qui a sculpté cette statue, ou mieux encore, des secrets sur ce quartier. » Je feuilletais les pages, révélant des croquis détaillés et des notes écrites dans une calligraphie élégante mais vieillie par le temps.
Je tendis le carnet à Ophélie. « J’ai le sentiment que vous avez l'œil pour ces choses. Que pouvez-vous en déduire ? » Ma curiosité était piquée au vif. C'était exactement le genre de découverte qui faisait battre le cœur d'un historien, même de la littérature, et d'un aventurier.
« Cette musique, cette statue, ce carnet... Tout cela doit être lié. Peut-être nous mènent-ils vers une vérité cachée depuis des siècles. » Mon regard se tourna vers Ophélie, attendant de voir si elle partagerait mon enthousiasme pour cette nouvelle énigme.
Ainsi les deux se mettent en route en suivant une méthode rigoureusement établie. Rien n'indique que leur démarche ne sera pas entravée par les machinations inexplicables de la Ville mais au moins tentent-ils une approche. Ophélie prend des notes, alors que à chaque croisement, un marquage discret indique le sens et l'ordre de leur passage. Ca leur permettra théoriquement de pouvoir revenir sur leur chemin ou d'identifier si le hasard les fait retomber sur un chemin qu'ils ont déjà pris.
Ils avancent sans précipitation vers la source de la musique, conscients qu'il peut s'agir d'un danger autant que d'un indice. Ophélie avait bien fait le lien dans sa tête entre ce qu'ils entendent et le bien fameux chant des Sirènes, aussi hoche t'elle avec sérieux lorsque le vieux professeur évoque cette hypothèse.
- Mais on a pas le choix que d'aller voir ...
Résume t'elle, partageant sur ce point l'avis de Henry Jones Senior. Même si effectivement tout ça est de fort mauvais augure. Elle n'ose pas confirmer qu'effectivement, la situation ressemble à s'y méprendre aux histoire d'épouvante qu'Ophélie se plait à lire, toute seule dans sa chambre par les nuits sombres. Elle fait partie de ces jeunes qui lisent encore plutôt que préférer regarder ce qui leur est montré sur les écrans. Mais visiblement, ca reste de la littérature un peu trop "légère" aux yeux de l'enseignant à la retraite.
Avoir ce genre de lecture stimule l'imagination. La plupart du temps il s'agit d'un bienfait. Mais dans la situation présente toute particulièrement, Ophélie regrette beaucoup toutes les images et les scénarii catastrophiques qui se mettent en place dans sa tête. Elle masque son angoisse du mieux qu'elle le peut, avançant quelques pas derrière le professeur Jones tout en mordillant avec nervosité la couture d'un de ses gant.
Quand enfin ils finissent par déboucher sur la place étrange, elle s'arrête et fait le tour des lieux du regard avant de s'engager d'un seul pas au dedans. Tout est étrangement calme et sinistre. Henry Jones a continué d'avancer et elle ne commence à le rejoindre que quelques longues secondes plus tard. Elle trottine presque pour le rattraper, mue par la peur pas tout à fait rationnelle qu'ils soient de nouveau séparés.
Ce n'est qu'au pied de la statue à ses côtés qu'elle remonte ses lunettes et lève un nez curieux vers ce témoin brisé du passé avant de reporter son attention sur le carnet au contenu sibyllin. Elle se saisit du vieil écrit avec ses mains toujours gantées et feuillette avec la précaution de quelqu'un habituée à toucher des vieux objets et à y apporter le soin attendu.
Si pour l'heure les schémas et notes lus en diagonale la laissent perplexe, elle finit par refermer la dernière page et garder le carnet fermé, tenu entre ses deux mains. Tout cela méritera d'être étudié longuement pour être compris.
- Professeur ... je ...
Elle jette un regard incertain en direction de Henry Jones et parait hésiter un moment.
- ... est-ce que ... vous êtes le genre de personne à croire aux choses inexplicables ... ?
Imaginant que le professeur allait sans doutes s'interroger sur ce bien curieux préambule, elle continue.
- Il se trouve que ... du monde d'où je viens, ma famille possède un lien particulier avec les objets. Et sans tourner autour du pot, je suis capable de "lire" le passé des objets en ressentant les émotions et les bribes d'histoire des personnes qui ont touché l'objet en question.
Elle grimace un peu, consciente que si le professeur fait partie des gens qui ne sont pas encore habitués à voir des phénomènes encore inexpliqués par la science, elle risque fortement de passer pour une idiote aux yeux de cet homme brillant.
- Bien sûr rien n'est absolu ... mais c'est parfois une aide précieuse pour aider à identifier le passé d'un objet ...
La suite du raisonnement d'Ophélie est assez simple à deviner. Au vu du mystère qui englobe leur rencontre et leur visite dans ce quartier perdu, il se pourrait que mettre à contribution ses capacités presque uniques de liseuse puisse leur être d'un certain secours.
Dernière édition par Ophélie Artémis le Jeu 21 Déc - 20:26, édité 1 fois
Henry Jones Sr
▿ Ton univers : Indiana Jones
▿ Date de naissance : 12/12/1958
▿ Age : 65
▿ Métier : professeur (émérite) de littérature médiévale
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Dons/capacités/pouvoirs : Aucun pouvoir.
▿ Pseudo : Ameknos
▿ Avatar : Sean Connery
▿ Copyright : Ameknos
▿ Disponibilités rp : dispo
▿ Autre(s) compte(s) : Duncan & Martin & Doc' Ten & House & Zeus & Eric & Crowley & Papy & Jiraya & Sebastian & Severus & Jürgen & Kaecilius & Sweeney & Gomez & Nigel & Kristoff & Ezio & Corto & Beetlejuice & Garrett & Owen & Spencer
Alors que nous avancions dans les ruelles silencieuses, je sentais une étrange sensation de familiarité, comme si je revenais sur les traces d'une vieille aventure. Je scrutais les murs décrépits, cherchant à y déceler des indices ou des signes qui auraient pu échapper au regard moins exercé d'Ophélie. La musique qui nous guidait me rappelait les chants lointains que j'avais entendus lors de mes voyages en Méditerranée, mélodies anciennes portées par le vent et le temps.
Ophélie, avec ses notes méticuleuses et sa concentration rigoureuse, me faisait penser à un jeune étudiant passionné, avide de connaissance et de découverte. Je ne pouvais m'empêcher d'être impressionné par son sérieux et son dévouement. Cela me rappelait mes propres débuts, quand chaque détail, chaque petit mystère me fascinait et me motivait.
Quand elle évoqua le chant des Sirènes, un sourire se dessina sur mes lèvres. Son imagination vive et sa capacité à lier la mythologie à notre situation actuelle étaient des qualités précieuses. « Vous avez raison, Ophélie, » dis-je. « Nous devons avancer avec prudence, mais l'attrait de la découverte est trop fort pour reculer maintenant.»
Je marchais avec assurance, guidé par les années d'expérience et par une curiosité jamais rassasiée. La place étrange vers laquelle nous nous dirigions semblait être un point de convergence, un lieu où le passé et le présent se mêlaient de façon insolite.
Lorsque nous atteignîmes la place, je sentis l'atmosphère changer. Il y avait quelque chose de presque sacré ici, un silence qui parlait de secrets anciens et de récits oubliés. La statue brisée au centre de la place me captiva immédiatement. J'observais Ophélie s'approcher lentement, sa curiosité évidente malgré son appréhension palpable.
Puis, quand elle parla de sa capacité à "lire" les objets, je fus d'abord sceptique. Mais je me rappelai des moments dans ma propre vie où l'inexplicable s'était présenté à moi, défiant toute logique scientifique. La possibilité qu’Ophélie possède un tel don ouvrait des portes vers de nouvelles manières de comprendre le passé… Ce n’était pas quelque chose dont j’étais familier, j’avais plutôt toujours eu tendance à me baser sur des faits, des traces du passé, du concret…
La surprise m'envahit donc en entendant Ophélie révéler ses capacités uniques. Un sourcil haussé, je la dévisageai un moment, songeur. La science, bien que vaste et souvent mystérieuse, n'expliquait pas tout. J'avais vu assez de choses dans ma vie pour savoir que le monde regorgeait de mystères inexpliqués. « Vraiment ? » dis-je d'une voix calme, masquant l'intérêt soudain qui m'animait. « C'est... fascinant. Je dois admettre que la science n'a pas toutes les réponses. Et dans notre domaine, tout indice peut être crucial.»
Je pris une pause, réfléchissant à la manière dont nous pourrions utiliser ce don unique d'Ophélie. « Si vos... capacités peuvent nous aider à en savoir plus sur ce carnet, alors je suis tout à fait disposé à les mettre à l'épreuve. »
Je lui tendis le carnet, curieux de voir ce qu'elle pourrait en déduire. Puis, tandis qu'elle se concentrait sur l'objet, je me mis à observer les environs de la place. Il y avait quelque chose d'étrangement calme dans ce lieu, presque irréel.
Mon regard fut attiré par un petit gobelet en terre cuite brisé, gisant à côté de la statue. Je le ramassai, l'examinant attentivement. « Regardez cela, Ophélie. Peut-être que ce fragment peut aussi vous raconter une histoire.»
Je fus soudain distrait par un bruit étrange venant d'une des fenêtres ouvertes des immeubles environnants. Je levai les yeux et aperçus une étrange silhouette tenant un ours en peluche, semblant nous observer. Mais étais-ce réel ou bien était-ce mon imagination ? Je fronçai les sourcils, me demandant qui cela pouvait être et quel rôle il ou elle jouait dans cette énigme.
« Avez-vous remarqué cette silhouette là-haut ?» dis-je à Ophélie, pointant du doigt la fenêtre. « Peut-être devrions-nous explorer les bâtiments autour de cette place. Il se pourrait qu'ils cachent d'autres indices.»
Je me retournai vers la statue, laissant mon regard se perdre un instant dans les détails de sa sculpture érodée. « Vous savez, » repris-je, « ce quartier me rappelle les rues de Rome, où chaque pierre raconte une histoire. Il est fascinant de penser que nous marchons peut-être sur des secrets oubliés depuis des siècles.»
En me tournant à nouveau vers Ophélie, je vis qu'elle tenait toujours le carnet, absorbée par sa lecture. « Alors, avez-vous découvert quelque chose ? » demandai-je, avec un soupçon d’impatience.
Soudain, un bruit fort retentit au loin, nous faisant sursauter. Quelque chose de semblable à un vol en parapente passa au-dessus de nos têtes, créant une ombre fugitive sur la place. Je ne pus m'empêcher de sourire à la vue de ce spectacle astronomique en plein cœur de la ville.
« Regardez ça, Ophélie, » dis-je en pointant du doigt le ciel. « Parfois, l'extraordinaire se trouve juste au-dessus de nos têtes. » Je pris une grande inspiration, me sentant revigoré par cette aventure.
« Nous devons continuer, il y a encore tant à découvrir. Que disent vos sens sur ce carnet ? Votre intuition peut nous guider vers la prochaine étape de notre enquête. » Attentif, j'attendais sa réponse, prêt à suivre la piste que son don unique pourrait nous révéler.
La jeune femme parait un peu embarassée face au regard du professeur, mais elle acquiesce.
- Je vais commencer par lire ce carnet dans ce cas ...
Son intention était de s'asseoir sur la margelle qui entoure les pieds de la statue, d'ôter ses gants et de se plonger dans l'état de concentration qui lui est nécessaire pour parcourir la mémoire d'un objet en utilisant la paume de ses mains. Mais alors qu'elle lisse les pans de sa jupe et prend place sur la pierre froid, le professeur remarque un objet incongru.
- Une poterie ... ?
Ca sort en effet de ce qu'on imagine trouver parmi les débris urbains habituels.
- On peut imaginer que c'est un indice de plus.
Tout comme le parapente qui passe loin au dessus d'eux à ce moment là. Aveuglée par la clarté du ciel, Ophélie lève le nez et met sa main en visière, espérant apercevoir les détails e cette fameuse ombre. Sa vue est malheureusement trop mauvaise pour distinguer le moindre détail de cette forme floue. La seule conclusion qu'ils peuvent en tirer est que :
- Nous ne sommes pas les seuls coincés ici il semblerait.
Ca vaudra sans doutes le coups de se mettre à chercher après l'inconnu.e au parapente. Même si les recherches risquent d'être fastidieuses depuis le sol ...
- Je vais essayer de lire le carnet.
Peut-être que ca leur offrira des indications, qui savait ... ? Installée à peu près correctement sur son bout de podium, Ophélie ouvre le carnet bien à plat sur ses genoux. Elle rajuste ses lunettes, prises par une certaine nervosité à l'idée de faire usage de son étrange pouvoir familial et prend un moment pour faire le vide dans sa tête et ralentir sa respiration. Un exercice difficile quand on se sait observée ! Ca lui rappelle la fois où devant un jury d'Animistes vieux et austères sévères, elle avait participé et remporté le grand concours de lecture et reçu un prix de la main d'Artémis en personne, leur esprit de famille et ancêtre commun ...
Ca prend du temps, mais elle finit par se sentir prête. Elle porte à sa bouche le bout de l'index et en mordant l'extrémité du gant, elle tire doucement et libère sa main du gant de cuir noir, révélant une main pâle aux doigts très fins et aux ongles immaculés. Faisant de même avec le deuxième gant, elle ferme les yeux et effleure la couverture du carnet avant d'oser le prendre en main.
Et elle plonge alors dans le passé du livre, commençant à ressentir les émotions et les pensées de ceux qui l'ont touché. Elle ressent sans peine la curiosité et l'excitation digne et réservée de Henry Jones, frôlant la surface de ses émotions au moment où il a refermé pour la première fois ses doigts sur le carnet. Le contact est fugace, l'objet est à peine passé entre les mains de l'ancien professeur. Elle laisse l'image s'effacer alors que déjà la suivante apparait nettement à sa perception.
De la colère. De la rage. Du désespoir. Une tasse jetée au sol de dépit en même temps que le carnet abandonné devant la statue. Le propriétaire du carnet avait mis de l'énergie et de l'espoir à noircir les pages de ce carnet. Pendant des mois, des années peut-être. Il était coincé ici. Il avait entendu la musique et avait compris que ceux qui l'entendaient finissaient coincés dans un labyrinthe inextricable. Gagnée par les émotions de son propriétaire, Ophélie est prise d'un besoin impérieux de lever ce vieux carnet et de le jeter au loin. Il lui faut mobiliser toute sa volonté et son sang froid pour refreiner cette envie et continuer de laisser sa conscience dériver plus loin encore ... elle sent la ferveur et la patience de cet homme alors qu'il prend des notes. Il a visité le quartier, tenté de trouver une logique derrière la géographie changeante des lieux et compris la piste principale : Il faut faire cesser la musique pour se libérer de l'enchantement. C'est lui qui a essayé de briser la statue. Il en a brisé d'autres ailleurs dans le quartier. Mais la musique continue.
Le voyage continue. Ophélie remonte dans le temps. Elle ressent la stupeur et la panique de l'homme au tout début de son arrivée ici. Des jours passés à s'interroger, s'agiter en vain avant de finalement faire le deuil d'une solution rapide et accepter de faire des recherches plus complètes et systématiques ...
Ophélie remonte encore dans le passé. Elle ressent de l'insouciance, alors que l'homme griffonne des dessins distraits en marge des notes qu'il prend pour tromper l'ennui lors de moments où il s'ennuie profondément et où il n'a pas le loisir de s'exprimer autrement. Ophélie a dépassé le moment où elle pense que l'homme est arrivé dans le quartier perdu. Elle relève les mains, et romp le contact.
Elle papillonne des yeux, reprenant conscience de ce qui l'entoure et se dépêche d'enfiler de nouveau ses gants. De la sueur avait coulé sur son front et elle sort un mouchoir de sa manche pour s'éponger le front, encore un peu déboussolée par l'expérience.
- Eh bien ... je pense que ce carnet appartient à un homme qui a tenté de quitter ce quartier avant nous. Il a fini par le jeter de colère, en même temps que cette poterie qu'il avait avec lui, je ne sais pas pourquoi.
Elle se passe la langue sur ses lèvres sèches, et remonte ses lunettes, faisant un peu d'ordre dans son esprit.
- Il a également fracassé cette statue. Je crois qu'il pensait que la musique est liée à notre présence ici et que si il arrivait à l'arrêter, il serait libéré. Je crois qu'il en a trouvé d'autres et les a brisées également. Sans succès apparemment.
Elle reprend le carnet entre ses mains gantées et se met à feuilleter les pages, parcourant avec un regard nouveau les différents croquis. Des tentatives de lister les monuments qu'il avait croisé visiblement. Et des tentatives échouées de proposer une cartographie cohérente des lieux.
- Il est possible que la personne au parapente soit lui ... ou encore une autre personne perdue ici. Allez savoir ... ?
Ces nouvelles, ne sont pas particulièrement bonnes. Si il faut se fier à ses ressentis, ils sont bel et bien coincés ici et risquent de l'être pour longtemps à moins de parvenir à trouver une solution. Qui plus est, le carnet ne semble pas indiquer comment son propriétaire s'y est pris pour survivre et s'alimenter. Une question épineuse qui finira par arriver sur le tapis si, comme lui, Henry Jones et Ophélie doivent envisager de rester coincés ici au delà de la journée ...
Dernière édition par Ophélie Artémis le Jeu 21 Déc - 20:26, édité 1 fois
Henry Jones Sr
▿ Ton univers : Indiana Jones
▿ Date de naissance : 12/12/1958
▿ Age : 65
▿ Métier : professeur (émérite) de littérature médiévale
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Dons/capacités/pouvoirs : Aucun pouvoir.
▿ Pseudo : Ameknos
▿ Avatar : Sean Connery
▿ Copyright : Ameknos
▿ Disponibilités rp : dispo
▿ Autre(s) compte(s) : Duncan & Martin & Doc' Ten & House & Zeus & Eric & Crowley & Papy & Jiraya & Sebastian & Severus & Jürgen & Kaecilius & Sweeney & Gomez & Nigel & Kristoff & Ezio & Corto & Beetlejuice & Garrett & Owen & Spencer
Je n’avais pas souvent vécu des histoires pareilles dans ma vie… ça non ! Mais depuis que j’étais sur cette île, à vrai dire, je les enchaînais un peu, si je puis dire. Entre les erreurs administratives qui me faisaient parvenir des blâmes destinés à un loubard qui s’avérait être mon petit-fils, la rencontre d’une femme d’âge mûr qui m’avait pris pour son mari, le réveil inopiné de mon fils… on ne pouvait pas me reprocher de vivre une retraite trop tranquille. Et ce soir, donc, cela ne faisait pas exception à la règle.
Des rues vides, une rencontre… Je me demandais bien ce qui allait encore pouvoir nous tomber dessus alors que nous avions déjà dû essayer de nous frayer un chemin et de nous y retrouver dans le dédale de ce quartier… Je ne connaissais pas spécialement bien la ville et, pire encore, je n’étais certainement pas la personne dotée du meilleur sens de l’orientation au monde…
Ma compagne d’infortune, une jeune femme qui semblait être cultivée, curieuse et intéressante, me donnait l’impression d’être une personne aussi originale que surprenante. Elle avait évoqué une sorte de don et, bien que je sois plutôt du genre à ne croire que ce que je voyais, je l’avais observée tandis qu’elle manipulait tantôt le carnet tantôt la poterie. Je me sentais l’âme d’un scientifique et me présentais plutôt comme adepte de la pensée de saint Thomas plutôt que de celle du gobe-mouche, mais même comme ça, c’était compliqué de croire cette histoire de don.
Elle avait dévoilé des détails fascinants, mais inquiétants. La statue, la poterie, le carnet… tout semblait lié, comme si toutes les pièces allaient finir par s'imbriquer dans un puzzle complexe qui n'offrait pas encore de solution claire… « Intéressant… très intéressant…» murmurais-je, en réfléchissant à ses mots. « Cet homme, celui qui a écrit dans ce carnet, semble avoir été pris au piège ici… Un peu comme nous…»
Si c’était un piège, je n’avais aucune idée de comment nous allions pouvoir nous en sortir. Ni même de qui cherchait à nous piéger. Nous n’avions, à ma connaissance, rien qui puisse servir à quiconque, sauf peut-être le don que possédait Ophélie… Je me promenais lentement autour de la statue, observant les fissures et les différents morceaux brisés. « Si cet homme a tenté de briser ces statues pour stopper la musique, alors il a peut-être compris quelque chose que nous n'avons pas encore saisi.» Tout en parlant, je passai ma main sur le marbre froid de la statue. Je sentais les zones lisses et les zones plus rugueuses, je ne découvrais rien de cette manière, bien sûr, puisque je n’avais pas le talent de mon acolyte.
« La musique... C’est ça, elle doit être la clé de ce mystère ! Peut-être est-ce une sorte de... d'enchantement, lié à ces statues. C'est une hypothèse peu orthodoxe, mais dans notre situation, je pense qu’il faut envisager toutes les possibilités. »
Après tout, les faits m’avaient peu à peu convaincu que certaines possibilités purement théoriques pouvaient, ici, devenir bien plus concrètes… Je me tournai vers Ophélie, les yeux pétillant d'une certaine curiosité malgré la précarité de notre situation.
« Votre capacité à lire les objets, Ophélie, il se pourrait que ce soit notre meilleur atout ! Vous avez déjà extrait des informations précieuses de ce carnet… Peut-être pourriez-vous essayer de… lire la statue elle-même ?» Je levais le nez vers le ciel, cherchant à retrouver une quelconque trace du parapente. « Est-ce que cet homme pourrait être aussi perdu que nous ? Pourrait-il avoir essayé un moyen de transport peu conventionnel pour essayer de s’échapper ? »
Mais s’échapper… de quoi ? Je regardais au loin, scrutant les bâtiments délabrés et les ruelles étroites. Y avait-il une menace cachée quelque part dans les parages ? Pour que l’homme au carnet écrive cela… et pour qu’un autre tente de fuir par la voie des airs, ce devait être quelque chose de dangereux. Je songeais un instant à ce qu’aurait proposé Indy dans une telle situation… puis je proposai :
« Nous devons aussi penser à notre survie. Si cet homme a survécu ici pendant une période prolongée, il a dû trouver un moyen de s'alimenter et de se protéger de je ne sais quoi… Nous devrions explorer les environs, chercher des provisions, de l'eau, peut-être un abri pour la nuit.»
Cela me semblait être la priorité pour nous en sortir… mais je me demandais tout de même encore et toujours ce que c’était que cette drôle de musique… et son lien avec la statue ? Y avait-il d’autres statues ? Si oui, cela pourrait constituer aussi d’autres indices…
« Dites-moi, Ophélie, est-ce que vous connaissez ce quartier, en temps normal ? Est-ce qu’il y a beaucoup de statues comme celle-ci ? » On ne savait jamais… peut-être avait-elle des réponses là où je n’aurais jamais pu en trouver…
Avec la même expression inquiète qu'une élève rendant un devoir corsé à un professeur sévère, Ophélie étudie l'expression du professeur Henry Jones après lui avoir fait le compte rendu de son analyse. Son soulagement est visible lorsque le professeur prononce son verdict et commence à considérer les déclarations avec sérieux.
- Oui, c'est ce que je me dis également. C'est très comparable à notre situation.
Répète t'elle, presque mot pour mot, à la fois heureuse et fière de voir son avis être rejoint. A plusieurs reprises par la suite, elle hoche la tête en écoutant les analyses de l'homme respectable. Tant d'enthousiasme et d'énergie passée à juste sourire et acquiescer, Ophélie pourrait presque ressembler à ces potiches blondes mises sur un plateau télé pour servir de faire-valoir aux présentateurs étalant leur science grisonnante sur les plateaux.
- Il n'y a que deux manières de savoir ce qu'il peut penser avoir compris de plus que nous : Etudier avec davantage de profondeurs ses notes.
Ophélie et Henry Jones sont bien placés pour savoir à quel point l'étude d'un document peut prendre du temps, ils n'ont pour l'instant fait qu'une lecture diagonale du carnet.
- ... ou trouver cet individu.
Un peu nerveuse, elle triture un instant une de ses mèche entortillonnée alors qu'elle semble réfléchir et ose exprimer tout haut son opinion sur les différentes problématiques abordées.
- Je pense que ... si l'homme est encore présent, il sera très curieux de nous rencontrer. Il a des chances de venir à nous de lui même. Partant de ce principe et en imaginant qu'il s'agisse de l'homme volant, peut être pourrions nous trouver quelque chose pour l'inviter à venir nous trouver. Une banderole peut être ? Ou un message écrit au sol ou sur les toits avec de la peinture ... ?
En admettant évidement que le duo parvienne à trouver pareil matériel ... pour l'instant ils ne possède que ce qu'ils ont sur eux ...
- Je ... n'ai pas senti de faim ou de désespoir urgent dans les sentiments qui animaient l'homme qui tenait en main ce carnet. Je crois que la nourriture n'a pas été difficile pour lui.
Elle hasarde un regard vers les maisons alentours.
- Je ne connais pas vraiment le quartier ... Mais s'il est établi que l'endroit est désert ... Que diriez vous de ... visiter un des logements ... ? Avec de la chance les garde-manger seront pleins ...
Dans l'hypothèse où elle aurait raison, ca voudrait dire qu'en effet se loger et se nourrir ne posera pas de problème particulier. En revanche entrer dans un des domiciles risque de s'avérer compliqué ! Ophélie a ni les outils, ni les compétences nécessaires à une intrusion ...
Quant aux hypothèses concernant l'homme volant, une fois encore elle réfléchit et hasarde, après avoir remonté ses lunettes.
Le professeur Jones avait suggéré que Ophélie prenne le temps de lire la statue. La suggestion ne semble pas follement l'emballer et tout en levant un regard inquiet vers le monument, elle explique.
- Les objets publics subissent ... beaucoup d'interférences. La lecture risque d'être compliquée. Mais je peux essayer ... ?
Faisant preuve de bonne volonté, elle s'approche de la statue tombée. Elle finit, après un petit temps de préparation nécessaire pour ôter ses gants et faire le vide dans sa tête, par poser les deux paumes à plat sur la statue. Bien mal lui en prend ! La pauvre se retrouve aussitôt assaillie par une myriade de sensations quasi simultanées.
Il y a le choc qui a causé la destruction de la statue qui est associé à la colère ainsi qu'à un profond chagrin, bien sûr. Mais au delà de cet incident qui n'a duré qu'une fraction infime de la vie de l'objet, il y a un raz de marée d'images et de sensations issues de la vie quotidienne urbaine qui l'assaillent. Pigeons utilisant la statue comme perchoir, chiens errants levant la patte sur le socle, étudiants ivres coiffant le monument d'un chapeau, employés de mairie ronchons passant le karcher, amoureux désespéré appuyé sur la statue à qui on pose un lapin, enfant curieux qui joue à grimper sur le socle, couple se disputant et réglant ses comptes (pourquoi avaient ils besoin de garder leurs mains sur le pied de la statue ??). Amour, haine, espoir, déception et des tas d'autres choses encore donnent une sensation de tournis à Ophélie qui rompt le contact et se sent envahie par une vague de nausée irrépressible.
Avant d'avoir pu prononcer le moindre mot, elle court jusqu'à une poubelle publique et ne parvient pas à empêcher son repas du midi d'être restituée à ce qu'il conviendra d'appeler "la nature". Il lui faut plusieurs minutes pour se remettre et c'est en fin de compte une Ophélie pâle et tremblante qui avec un air d'excuse dira.
- Désolée ... je n'ai pas appris grand chose de neuf. Les sensations étaient trop ...
Elle cherche un instant ses mots et on voit ses épaules s'affaisser un chouilla alors qu'elle renonce à trouver le terme adéquat.
- ... juste trop pour moi.
Dernière édition par Ophélie Artémis le Jeu 21 Déc - 20:26, édité 1 fois
Henry Jones Sr
▿ Ton univers : Indiana Jones
▿ Date de naissance : 12/12/1958
▿ Age : 65
▿ Métier : professeur (émérite) de littérature médiévale
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Dons/capacités/pouvoirs : Aucun pouvoir.
▿ Pseudo : Ameknos
▿ Avatar : Sean Connery
▿ Copyright : Ameknos
▿ Disponibilités rp : dispo
▿ Autre(s) compte(s) : Duncan & Martin & Doc' Ten & House & Zeus & Eric & Crowley & Papy & Jiraya & Sebastian & Severus & Jürgen & Kaecilius & Sweeney & Gomez & Nigel & Kristoff & Ezio & Corto & Beetlejuice & Garrett & Owen & Spencer
Sur cette île, j’avais déjà eu l’occasion de voir tant de choses qui m’auraient semblé saugrenues ou complètement fantasques que le don d’Ophélie, cette capacité à lire en un objet, cela ne me paraissait pas complètement fou. Je hochais la tête, comprenant bien la difficulté qu'Ophélie venait de traverser. Ses capacités, si uniques et pourtant si écrasantes, m'impressionnaient et en même temps me préoccupaient. Sa proposition d'explorer un des logements m'apparaissait comme une piste raisonnable. Même si j’avais quelques réticences morales par rapport à cela… En effet, éthiquement, je ne pouvais pas imaginer pénétrer comme cela chez des gens. Mais je comprenais bien qu’il allait falloir trouver une solution pour nous en sortir ou, au moins, pour nous aider…
« Cela me semble judicieux. Si cet endroit est désert, il est fort probable que les habitations alentour regorgent de ressources encore intactes. Et concernant l'homme au carnet, vous avez raison : s'il est toujours ici, il sera sûrement intrigué par notre présence. » Je me frottais le menton, réfléchissant à la meilleure manière d'attirer son attention. « Une banderole, oui, c'est une idée, mais nous devons trouver le matériel nécessaire. Peut-être pourrions-nous utiliser des draps ou des rideaux trouvés dans l'un des logements ?»
L’idée d’entrer par effraction dans une habitation ne me réjouissait vraiment pas, mais avions-nous seulement le choix ? Je n’en étais pas sûr. Parfois, il était nécessaire de mettre de côté nos propres convictions pour le bien commun. J’espérais que cet acte répréhensible qui allait à l’encontre de mes principes n’allait pas nous causer d’ennuis par la suite. Je me tournais vers les bâtiments qui nous entouraient, mon regard scrutant les fenêtres et les portes.
« Nous devrions choisir une maison qui semble bien conservée, peut-être même avec des signes de vie récente. Cela pourrait indiquer que l'endroit est encore utilisable et que des provisions y sont stockées. »
Je remarquais l'air d'Ophélie, encore pâle et tremblante de son expérience avec la statue. « Prenez un moment pour vous remettre, Ophélie. Votre bien-être est primordial. Je vais m’occuper de la recherche de matériel et de denrées. » Je me dirigeais vers une maison qui semblait en bon état, jetant un coup d'œil à l'intérieur à travers une fenêtre. « Je vais jeter un œil ici. Prenez le temps de vous assoir, je vais essayer de vous trouver un peu d’eau. »
J'ouvrais prudemment la porte, qui, à ma grande surprise, n'était pas verrouillée. L'intérieur était silencieux, presque comme si les occupants avaient quitté les lieux précipitamment ou comme s’ils avaient tout simplement disparu. Je me déplaçais dans les pièces, cherchant de la nourriture, de l'eau et tout ce qui pouvait s'avérer utile. Heureusement, je trouvais rapidement des conserves, de l'eau en bouteille et même une trousse de premiers soins. Après cela, je dus aller à l’étage pour trouver des draps, afin de confectionner la banderole dont avait eu l’idée la jeune fille. Ce fut alors que j’étais dans une chambre d’enfant que je songeais à emporter également un sac à dos orné d’une licorne, dans lequel se trouvait une trousse contenant des feutres. J’y enfonçais les draps et je me dirigeais vers une autre chambre d’enfant où je pris un autre sac à dos, un peu moins enfantin que le premier, d’ailleurs, puisqu’il était bleu marine et plutôt neutre. Je m’en servais pour stocker les vivres, les boissons, et la trousse de secours.
N'étant pas vraiment habitué à commettre ce genre de larcin, je trouvais plus poli de laisser un petit mot pour les occupants, leur présentant des excuses et leur promettant que tout leur sera restitué ou remboursé dès que possible. Je n’aimais vraiment pas l’idée de me sentir l’âme souillée par la malhonnêteté.
Je sortis alors de la maison, portant les deux sacs à dos. J’avais décidé que je porterais le sac neutre et laisserais le sac bleu ciel décoré de la licorne à Ophélie. Revenant vers elle, je lui tendais une bouteille d'eau. « Tenez, buvez un peu, cela vous fera du bien. J'ai trouvé quelques provisions et de quoi nous soigner en cas de besoin. » Puis je repris : « Concernant l'homme volant, je pense que votre intuition est correcte. Si nous parvenons à communiquer avec lui, il pourra peut-être nous fournir des informations essentielles. Il a sans doute une meilleure vue d’ensemble que nous, d’ailleurs. »
Je lui tendis le sac à dos enfantin. « J’ai trouvé quelques draps et de quoi les remplir pour faire des banderoles. » J’étais assez fier de moi, au fond, car ma récolte me semblait vraiment intéressante et pratique. « Comment vous sentez-vous ? Un peu mieux ? »
Je savais qu’il allait bien falloir, aussi, que nous nous intéressions à la musique qui continuait de se faire entendre. Mais pour l’heure, je voulais surtout être sûr que la jeune femme se sentait mieux. C’était la priorité.
La proposition de prendre un peu de temps pour se remettre de l'expérience ne tombe pas dans l'oreille d'une sourde et Ophélie avait acquiescé avec reconnaissance. Quand bien plus tard le professeur Jones ressort du logement, la jeune femme semble aller bien mieux. Main tendue vers la bouteille d'eau, elle remercie le professeur.
- Merci !
La nouvelle concernant les provisions est également excellente et semble pleinement satisfaire Ophélie qui commente après avoir bu quelques gorgées d'eau.
- Je m'en doutais ... au moins la question de notre survie ici ne se pose pas.
Ce n'est pas réjouissant d'être coincé dans ce labyrinthe vide mais au moins ils ne sont pas en danger immédiat ... C'est déjà ça.
Elle écoute les commentaires du professeur tout en faisant l'inventaire du sac à dos qu'il vient de lui remettre. Elle est loin d'être une experte en survie et en camping (très loin même !) mais les trouvailles du professeur lui semblent être tout à fait correctes. Sans parler des fournitures supposées servir à faire une banderole.
Elle le rassure d'un sourire et répond avec chaleur.
- Oui je vais beaucoup mieux. Merci.
Elle semble avoir retrouvé de l'énergie. Animée d'un courage et d'une volonté évidente de faire avancer les choses, Ophélie commence à sortir du sac quelques unes des étoffes pliées et commence à les étendre pour en jauger de la longueur.
- On doit pouvoir en faire quelque chose. Avec les feutres tracer des grandes lettres bien visibles des hauteurs. Vous croyez que nous devrions marquer quel message ... ?
La place sur la banderole est limitée. Ecrire un roman ne ferait que rendre le tout illisible de loin. Il est évident que écrire en grand HELP sera toujours infiniment plus efficace qu'écrire : S'il vous plait, si vous lisez cette pancarte, sachez que nous sommes actuellement dans l'embarras. Nous vous serions excessivement reconnaissant si par un extraordinaire hasard vous nous apportiez une assistance immédiate.
Sac à dos bleu licorne sur le dos, la jeune femme entreprend de faire le tour de la future banderole étalée, comme pour en jauger la taille.
- Quelques mots bien sentis devraient suffire. Quelque chose comme "Venez nous parler"? ou "Nous sommes là" ?
Elle n'a pas d'autres inspiration pour l'heure et attend l'avis de l'auguste professeur pour tracer les premiers coutours de lettres au feutre noir. La suite du travail consistera à un crayonnage vigoureux pour remplir l'intérieur des lettres contourées ...
Je pris une profonde inspiration, regardant Ophélie se préparer à créer notre banderole de secours.
«"Venez nous parler" est une excellente suggestion, Ophélie. C'est direct et incite à l'action. » J'observais attentivement les draps qu'elle étalait. Leur blancheur offrait un contraste parfait pour nos messages noirs et audacieux.
Alors que je m'approchais pour l'aider, mon regard fut attiré par une petite statue, cachée dans une sorte de niche au sein du mur du bâtiment jouxtant notre zone de refuge. C’était une représentation stylisée de Lucius, le personnage de L’âne d’or, de l’auteur latin Apulée. C’était plutôt étrange de trouver une référence à cet homme qui se retrouvait métamorphosé en âne et était obligé de vivre comme tel. Je voulus prendre la statuette pour l’observer de plus près.
Intrigué, je m'en approchais, étudiant les détails minutieux de l'œuvre. « Regardez cela, Ophélie. Quelle finesse dans la sculpture.» Sans réfléchir, je tendis la main et touchai l’être de pierre.
À l'instant où mes doigts effleurèrent la statue, une sensation étrange parcourut mon corps. Je sentis le monde tournoyer autour de moi, ma vision se brouillant. Un vertige m'envahit, et je perdis connaissance un bref instant.
Quand je repris mes esprits, je fus frappé par une transformation stupéfiante. Mon corps avait été réduit à celui d'une pie ! Je me tenais sur l'étagère, mes nouvelles plumes noires et blanches luisant sous la lumière. Je battis des ailes, testant mes nouveaux membres avec incrédulité.
« Par tous les saints, qu'est-ce qui s'est passé ? » m'écriai-je, surpris d'entendre ma propre voix sortir de ce corps d'oiseau.
Je me tournai vers Ophélie, bouche bée. Ou plutôt bec, en l’occurrence. « Je suis désolé, Ophélie, il semble que j'ai été victime d'un sortilège. Je suis... eh bien, je suis devenu une pie !» Jacassant comme l’oiseau voleur, je me surpris à penser que c’était peut-être une punition pour le vol que j’avais commis. La pie, après tout, avait la réputation d’être voleuse et bavarde…
Je sautillai nerveusement, mes pensées s'entrechoquant. « Mais ne vous inquiétez pas, nous devons continuer notre mission. Je suis toujours le même Henry à l'intérieur, bien que mon apparence suggère le contraire. » Je pris une pause, réfléchissant à notre situation. « Peut-être cette forme me donnera-t-elle de nouveaux avantages. Je pourrais voler pour explorer ou attirer l'attention de notre homme volant. »
J'observai les alentours avec mes yeux d'oiseau, cherchant une manière de communiquer efficacement avec Ophélie malgré ma forme aviaire. Je me souvins alors de la banderole
« Ophélie, continuons avec la banderole. Je vais essayer de vous aider du mieux que je peux. »
Sautillant vers le sol, je m'efforçai de pousser un feutre avec mon bec, maladroitement.
« Écrivez "Nous sommes ici". C'est simple et clair. » Je marquai une pause, réfléchissant. « Ensuite, ajoutez "Besoin d'aide" en dessous. Cela devrait suffire pour attirer l'attention. »
Je m'efforçais de rester concentré, malgré la bizarrerie de ma situation.
« Une fois la banderole terminée, je vais prendre mon envol pour essayer de localiser notre homme volant. Peut-être puis-je lui transmettre un message de cette façon. »
Je scrutai l'horizon à travers la fenêtre, un mélange d'appréhension et d'excitation me traversant.
« Ne vous inquiétez pas, Ophélie. Nous nous en sortirons. Nous devons juste nous adapter et faire preuve d'ingéniosité. C’est comme un roman initiatique. »
Avec un dernier regard vers la jeune femme, je m'élançai vers le ciel, prêt à prendre mon envol dans ce nouveau corps. Le monde semblait soudainement plus grand, plus vaste, mais je savais que nous devions persévérer.
« Allez, au travail, Ophélie. Nous avons une banderole à finir. » Je battis des ailes, m'élevant dans les airs, une activité qui me semblait plus facile quand j’étais humain et que je prenais plaisir à observer les oiseaux. En être un et devoir coordonner les battements d’ailes avec tout le reste, ce n’était pas aussi facile que cela en avait l’air.
Pas de meilleure idée émane du brillant cerveau du professeur. Alors Ophélie hoche la tête et se met au travail avec enthousiasme et fierté. Sa maladresse semble pour une fois ne pas être un problème. Le travail qu'elle fait est grossier et ne demande pas une précision incroyable : Il suffit de détourer les lettres au feutre noir puis commencer à remplir les lettres de couleurs avec un crayonné approximatif. A mesure qu'elle crayonne, elle vide les feutres uns par uns jusqu'à obtenir un message grossièrement coloré qui remplira sa fonction : être visible de très loin.
Toute absorbée par la réalisation de son "œuvre", elle ne remarque pas que l'homme s'éloigne, attiré par une sculpture qu'elle non plus n'avait pas remarquée jusqu'à maintenant. Penchée sur la banderole, elle ne relève le nez qu'au moment où un bruit d'aile soudain se fait entendre accompagné du juron.
La vision du volatile parlant la fige. Elle reste bouche bée, les lèvres tremblantes, ajustant ses lunettes pour mieux voir ce que ses yeux écarquillés lui affirment pourtant.
- ... pro .. professeur ?!? C'est bien vous ?!! Mais ... mais !! Comment ? Pourquoi ?
Des questions qui trouvent une réponse évidente : Par la magie de la Ville et plus spécifiquement par le toucher de la fameuse statuette dont malheureusement Ophélie (n'ayant pas le savoir encyclopédique du professeur) ne reconnait pas.
Pâle et tremblante, la jeune fille met de longues secondes à retrouver une faculté à raisonner et à réagir. Il faut dire que tout ce qu'elle vit aujourd'hui fait vraiment beaucoup à encaisser. Après bien des hésitations et des débuts de phrase avortés, elle parvient à former la première phrase entière.
- Au moins ... vous restez vous même. Ce n'est pas la malédiction de Circée.
C'est une façon positive de voir les choses dirons nous ... Mais ca reste une nouvelle catastrophique. On sent une once de désespoir poindre dans la gestuelle de la jeune femme dont les épaisses s'affaissent d'accablement. Même si l'esprit du professeur est probablement un de leur plus gros atout, ils devront maintenant ne pouvoir compter que sur la force et la dextérité d'Ophélie pour réaliser des tâches manuelles. L'ataxie de la jeune fille risque de poser un véritable problème dans les projets qu'ils comptent entreprendre. Même suspendre la banderole risque d'être difficile ...
- Que faisons nous, professeur ... ? Nous nous en tenons au plan et essayons d'accrocher cette banderole quelque part ... ?
La perspective de devoir réaliser cette tâche seule l'effraye, mais il n'y a pas le choix. Ophélie commence à rassembler les affaires et à regrouper ce qui est indispensable dans un seul des deux sacs à dos. Le matériel d'écriture est abandonné dans le sac qui sera laissé sur place, de même qu'une partie des provisions qui devient trop lourde à porter pour un seul dos menu. Ironiquement, les vivres ont désormais une chance de tenir plus longtemps puisqu'ils sont maintenant deux à disposer d'un appétit d'oiseau.
Henry Jones Sr
▿ Ton univers : Indiana Jones
▿ Date de naissance : 12/12/1958
▿ Age : 65
▿ Métier : professeur (émérite) de littérature médiévale
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Dons/capacités/pouvoirs : Aucun pouvoir.
▿ Pseudo : Ameknos
▿ Avatar : Sean Connery
▿ Copyright : Ameknos
▿ Disponibilités rp : dispo
▿ Autre(s) compte(s) : Duncan & Martin & Doc' Ten & House & Zeus & Eric & Crowley & Papy & Jiraya & Sebastian & Severus & Jürgen & Kaecilius & Sweeney & Gomez & Nigel & Kristoff & Ezio & Corto & Beetlejuice & Garrett & Owen & Spencer
Alors que je m'élevais dans les airs, le monde en contrebas prenait une toute autre dimension. Le vent caressait mes plumes, et l'adrénaline de cette nouvelle expérience me remplissait d'une excitation inédite. J'avais toujours eu un penchant pour l'exploration et l'aventure, mais jamais je n'aurais imaginé que mon périple m'amènerait à survoler les toits d'une ville étrange sous la forme d'une pie.
En regardant Ophélie, je ressentis une pointe d'appréhension. La jeune femme semblait désemparée, ses yeux écarquillés trahissant son incrédulité face à la situation. Il était clair que la transformation que j'avais subie l'avait profondément troublée. Mais il n'y avait pas de temps à perdre en lamentations.
« Ophélie, restez concentrée » criai-je avec l'assurance que seul un professeur d'université pouvait avoir, même sous forme d'oiseau. « Nous avons une mission à accomplir, et je compte sur vous pour m'aider. Ma nouvelle forme ne change rien à l'affaire. »
Je planais au-dessus d'elle, essayant de me familiariser avec mes nouvelles capacités. « Accrocher la banderole reste notre priorité. Utilisez votre ingéniosité, je sais que vous en êtes capable. Je vais, de mon côté, essayer d'attirer l'attention sur nous. »
Je me rappelai de la légende de Circé, mentionnée par Ophélie, et un sourire se dessina sur mon bec. La mythologie avait toujours été un sujet passionnant pour moi, mais jamais je n'aurais pensé qu'un jour, je me retrouverais au cœur d'une telle métamorphose.
Je battis des ailes et m'envolai vers les hauteurs, cherchant le meilleur point de vue pour surveiller les alentours. Mon regard d'oiseau scrutait le paysage, identifiant les lieux stratégiques où nous pourrions accrocher la banderole pour qu'elle soit visible de notre homme volant.
Tout en surveillant, je pensais à notre prochaine étape. « Une fois la banderole en place, nous devrons trouver un moyen de revenir à notre forme originelle » murmurais-je. « Cette ville regorge de mystères, et je suis convaincu que la clé de notre transformation réside quelque part ici. »
Je me concentrai sur les bâtiments environnants, espérant y déceler un indice, une piste qui pourrait nous aider. Peut-être un autre artefact, une inscription, ou même un habitant de cette ville énigmatique qui aurait des connaissances sur la statuette de Lucius.
En volant, je repensai à l'histoire de L'âne d'or d'Apulée. Lucius, transformé en âne, avait dû traverser de nombreuses épreuves avant de retrouver sa forme humaine. « Ce récit antique pourrait bien être la clé pour résoudre notre propre énigme » songeai-je. Je ne manquais pas d’idées, de pistes pour résoudre des énigmes, mais malheureusement, ce n’était pas suffisant pour réussir à nous tirer d’affaire.
Je me posai sur un rebord, prenant un moment pour réfléchir. « Ophélie, je crois que notre réponse se trouve dans la littérature ancienne. L’âne d’or pourrait nous donner des indices sur notre situation. Cherchez dans mes notes, peut-être y trouverez-vous quelque chose d'utile. » Je continuai à l'encourager depuis les hauteurs. « Et n'oubliez pas, la persévérance est la clé. Nous sommes confrontés à un défi, certes, mais ensemble, nous le surmonterons. »
Je pris une profonde inspiration, ou du moins autant qu'une pie pouvait le faire, et m'élançai à nouveau dans les airs. La ville s'étendait sous moi, un labyrinthe de possibilités et de mystères. Nous devions rester vigilants, prêts à saisir chaque opportunité qui se présenterait. « Allons-y, Ophélie. Le temps presse, et nous avons encore beaucoup à faire. »
Je battis des ailes avec détermination, prêt à faire face à tout ce que cette aventure nous réservait.
Le corvidé n'a pas perdu de sa superbe alors qu'il exhorte l'empotée à suivre ses instructions. Aiguillonnée par l'intonation autoritaire Ophélie sursaute et s'exécute avec fébrilité. Sa maladresse et son hésitation sont palpables alors qu'elle regarde autour à la recherche de points d'accroche. Doit elle essayer de tendre le drap-message entre la statue et un des poteaux électriques ? Elle n'a aucune chance de parvenir à grimper suffisamment haut pour accrocher cette banderole.
Il lui faut de longs instants de réflexion et une observation attentive des environs pour que un plan naisse dans sa tête. Un plan qui nécessite qu'elle retourne dans les logements pour s'y servir de ce dont elle a besoin. D'un regard d'oiseau, Ophélie disparait par la porte du rez de chaussée après avoir ramassé toutes leurs affaires et tout regroupé dans un sac. Et de longues minutes passent. Elles se transforment en un quart d'heure. Avant que soudain, ce soit la porte du toit qui s'ouvre à la volée et laisse passer une Ophélie essoufflée, les bras chargés d'une nouvelle brassée de matériel qu'elle finit par déposer au sol pour reprendre haleine.
La banderole est bien là. Mais il y a du neuf : Des cordes de nylon (qui appartenaient à une tente de camping), un couteau suisse, une bombe de laque protectrice pour chaussures (qu'elle a visiblement utilisé pour imperméabiliser son coloriage) et ... deux objets métalliques lourds. En l'occurrence un fer à repasser et un faitout en fonte, tous les deux attachés aux coins inférieurs de la banderole par leur anse. Au vu de ses préparatifs, elle a l'intention manifeste de suspendre la banderole sur une des faces du bâtiment. A moins qu'elle ne décide finalement de l'étendre sur une des faces pentues du toît.
Ca dépendra essentiellement des informations qu'aura pu donner la reconnaissance aérienne. Elle met sa main en visière au dessus de ses lunettes et scrute alentour.
- PROFESSEUR ! VOUS ETES OU ?
Mais elle ne tarde pas à remarquer qu'il n'est pas loin. Elle l'écoute lui donner des conseils sur des recherches à propos d'un "âne d'or", ce qui fait froncer les sourcils de la jeune fille.
- Dans vos affaires que j'ai ramassées ? D'accord d'accord. Mais avant ça, dites moi : De quel côté vous pensez le plus pertinent que je place la banderolle ? Vous avez réussi à trouver trace de l'homme volant de tout à l'heure ?
Une fois la banderole en place, la jeune femme pourra s'il le faut ouvrir les carnets en question et discuter avec la pie des relations possibles entre un mythe obscur à ses yeux et leur situation actuelle.
Observant Ophélie depuis les hauteurs, je me sentais à la fois fier et intrigué par l'ingéniosité dont elle faisait preuve. Sa détermination à surmonter les obstacles, malgré son apparente maladresse, me rappelait la nécessité de l'adaptabilité dans toute quête.
« Ophélie, excellent travail ! » criai-je depuis mon perchoir, la voix vibrante d'encouragement. « Quant à l'emplacement de la banderole, il est impératif qu'elle soit visible depuis la place centrale de la ville. C'est là que notre homme volant est le plus susceptible de la voir. Un des côtés du bâtiment donnant sur cette place serait idéal. »
Je planais plus bas pour mieux examiner les objets qu'elle avait rassemblés. La vue de la bombe de laque et des cordes de nylon me fit hocher la tête en signe d'approbation. « Utilisez le fer à repasser et le faitout pour maintenir la banderole tendue. La gravité fera le reste, permettant à notre message de flotter comme une bannière défiant les cieux. »
Je me posais sur un rebord proche, scrutant les environs. « Quant à l'homme volant, je crains que nos recherches aient été infructueuses jusqu'à présent. Mais ne perdons pas espoir. Notre message dans les airs pourrait bien attirer son attention, ou celle de quelqu'un qui pourrait nous aider à le retrouver. »
Je battis des ailes, me rapprochant d'elle. « Pour ce qui est de l'âne d'or, oui, dans mes affaires. Vous trouverez un carnet de cuir brun, usé par le temps et les voyages. À l'intérieur, des notes sur divers mythes et légendes, y compris celui d'Apulée. Peut-être y découvrirons-nous un indice sur la manière de rompre notre enchantement. »
Je me perchai à côté du sac où Ophélie avait soigneusement rangé nos affaires. « Fouillez-y pendant que je garde un œil sur les alentours. Et n'oubliez pas, chaque détail compte. La solution à notre dilemme pourrait se cacher dans les moindres annotations. »
Je pris un moment pour observer la détermination d'Ophélie. « Vous avez fait preuve d'une grande ingéniosité et d'un courage remarquable, Ophélie. C'est dans ces moments de défi que l'on découvre notre véritable force. Ensemble, nous sommes capables de surmonter bien plus que nous ne l'imaginons. » Et cette jeune femme avait une certaine force en elle : sa détermination et son courage. « Une fois la banderole en place, revenons à nos recherches. Avec un peu de chance, notre message parviendra à notre homme volant, ou à quelqu'un qui pourra nous aider dans notre quête pour retrouver notre forme humaine. »
Je regardais autour de nous, le cœur empli d'espoir. « Peu importe les épreuves, nous triompherons. La clé de notre salut réside quelque part dans cette ville, dans ses légendes, ou peut-être même dans l'aide inattendue d'un passant. Soyons vigilants, ouverts à toutes les possibilités. »
Je me redressai, prêt à reprendre mon vol. « Allons-y, Ophélie. Notre aventure est loin d'être terminée. Chaque pas, chaque vol nous rapproche de la réponse à notre énigme. Ensemble, nous retrouverons notre chemin. »
Avec un dernier regard vers Ophélie, je m'élançai dans les airs, le cœur léger mais l'esprit alerte, prêt à affronter les mystères que cette étrange cité avait encore à révéler. Finalement, je ne me sentais pas trop mal, dans ce corps d’oiseau. Il y avait quelque chose d’agréable dans le fait de pouvoir voir le monde d’en haut…
Les mots d'encouragement du professeur bavard mettent du baume au coeur de la jeune femme qui se démène pour positionner la banderole improvisée sur la face préconisée. Essoufflée, les cheveux en bataille elle traine la banderole et réplique quand le professeur lui intime d'utiliser les objets en métal qu'elle a amenés pour lester le bas de la banderole.
De fait, elle ne tarde pas à joindre le geste à la parole et à tout mettre en place. Trouve sur la toiture suffisamment d'endroits où accrocher ses fils de nylons et fait basculer le tout par dessus le rebord du toît, en terminant par les deux lests. Fer à repasser et le faitout rebondissent contre le mur en contrebas avec un grand tintement métallique avant de s'immobiliser, jouant à peu près correctement leur rôle. (Il s'en faut d'ailleurs de peu pour qu'ils ne fracassent une fenêtre au passage. Ca aurait pu arriver s'ils avaient été à lâchés quelques mètres plus à droite. Ophélie n'avait absolument pas prêté attention à ça lors de ses calculs).
Ce n'est qu'une fois tout cela fait qu'elle a enfin l'occasion de prêter attention au fameux carnet et à cette histoire d'âne d'or qui aurait attiré l'attention du professeur. Elle est tentée pendant un moment de dire à l'homme-oiseau qu'ils feraient mieux de rentrer dans un des appartements pour être au chaud pour étudier et peut-être pouvoir se faire une tasse de thé ... Mais la précarité de leur situation prime sur leur confort. Rester sur le toît permettra de guetter le ciel dans l'éventualité où leur message puisse être lu. Une reflexion en entrainant une autre, elle ajoute.
- Je pense que faire un feu avec de la fumée permettra d'attirer l'attention de très loin ...
Mais ca demande beaucoup de bois vert ... un combustible que Ophélie ne saurait pas par quoi remplacer pour le moment. Et puis elle est de toutes façons trop fatiguée dans l'immédiat pour ne pas avoir envie de se poser un peu. Elle suit ainsi les consignes de l'oiseau et fouille dans les affaires du professeur (elle ne se serait jamais permis de le faire sans son autorisation) et met la main sur le carnet qui sent le vieux papier et les relents d'herbe à pipe. Une odeur qui lui rappelle celle de la librairie de son vieil oncle Bilbon ...
Elle s'installe sur une margelle, remonte ses lunettes du bout de son index ganté et commence ainsi à feuilleter le carnet. Ce n'est pas une posture de lecture idéale. Le vent automnal l'ennuie, faisant voler ses mèches éparses. Elle plisse les yeux derrière ses lunettes pour distinguer les pattes de mouches du professeur dont la priorité n'avait visiblement pas été de rendre son lettrage lisible par autrui au moment de l'écriture ... Moyennant quelques recherches elle finit par localiser les pages et fronce les sourcils. Elle aurait bien eu besoin de l'aide du volatile à ce moment précis mais l'appel des airs a été plus fort ... Elle se retrouve ainsi seule et lâche un discret soupir alors qu'elle essaye de faire le point sur ce qu'elle comprend du récit retranscrit.
En ignorant les remarques et anotations en marge, on peut se faire une idée globale du récit :
Le héros, un aristocrate prénommé Lucius (comme l'auteur du livre ...) connaît différentes aventures, après que sa maîtresse, Photis, l'ait transformé en âne par accident. (Faut il y voir une métaphore de l'infidélité ?). Le héros apprend que pour retrouver sa forme humaine, il doit manger des roses. Le reste du récit consiste à vivre des aventures improbables où le malheureux est bringuebalé de propriétaire en propriétaire et est généralement maltraité. Visiblement le récit est entrecoupé d'histoires mythologiques qui n'ont aucun rapport et ont laissé le professeur perplexe. Ne disposant pas du livre original sous les yeux, Ophélie ne peut se baser que sur les notes pour se faire une vague idée de l'imbroglio de sens et de contre-sens que ce récit impose. Elle se masse les tempes du bout de ses doigts gantés et lève finalement les yeux au ciel à la recherche de l'oiseau baroudeur.
Elle devra attendre qu'il redescende pour faire part de ses remarques au volatile bavard.
-Je vois pourquoi votre situation est vaguement comparable à ce qui est décrit dans ce mythe.
Elle fait néanmoins part de ses doutes d'un ton posé et analytique.
- Mais en quoi pensez vous que ce serait plus pertinent de rapprocher votre situation à Apulée plutôt qu'à n'importe quel autre récit de métamorphose subi ? Kafka, Orphée, Circée ou que sais-je encore ? Avez vous aperçu quoi que ce soit qui vous oriente dans cette direction plutôt qu'une autre ? J'avais cru comprendre que les statues porteuses d'instruments de musique étaient une observation recurentes pour le propriétaire du carnet que nous avions trouvé.
Henry Jones Sr
▿ Ton univers : Indiana Jones
▿ Date de naissance : 12/12/1958
▿ Age : 65
▿ Métier : professeur (émérite) de littérature médiévale
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Dons/capacités/pouvoirs : Aucun pouvoir.
▿ Pseudo : Ameknos
▿ Avatar : Sean Connery
▿ Copyright : Ameknos
▿ Disponibilités rp : dispo
▿ Autre(s) compte(s) : Duncan & Martin & Doc' Ten & House & Zeus & Eric & Crowley & Papy & Jiraya & Sebastian & Severus & Jürgen & Kaecilius & Sweeney & Gomez & Nigel & Kristoff & Ezio & Corto & Beetlejuice & Garrett & Owen & Spencer
Perché sur le faîte d'un toit voisin, je scrutais les alentours, l'esprit vagabondant entre les récits antiques et notre situation présente. Les paroles d'Ophélie, portées par le vent, me parvinrent comme une douce mélodie, m'incitant à la réflexion. Je rassemblai mes pensées, le regard perdu dans l'horizon lointain, avant de prendre mon envol, glissant dans les airs avec une grâce qui m'était désormais familière.
Je me posai près d'elle, battant doucement des ailes pour attirer son attention, avant de reprendre sous ma forme emplumée, d'un ton qui se voulait rassurant et éclairé. « Ophélie, votre question est des plus pertinentes. En effet, pourquoi Apulée plutôt que Kafka ou un autre récit de métamorphose ? » Je fis une pause, réfléchissant à la meilleure manière de lui transmettre mon raisonnement. « La réponse, ma chère, réside dans la spécificité de notre malédiction. Comme Lucius dans L'Âne d'or, nous nous trouvons transformés, non par choix mais par un concours de circonstances hors de notre contrôle. La quête de Lucius pour retrouver sa forme humaine à travers l'ingestion de roses est une métaphore, à mon sens, de la recherche de la connaissance et de la rédemption. Notre situation, quoiqu'extraordinaire, partage cette essence de quête et de transformation. »
Je me rapprochai, baissant la voix comme pour partager un secret. « Quant aux statues porteuses d'instruments, elles pourraient bien être la clé de notre énigme. Dans de nombreuses cultures, la musique est vue comme un pont entre le monde mortel et le divin, capable de guérir, de transformer, voire de révéler des vérités cachées. Peut-être notre salut réside-t-il dans un acte aussi simple et pourtant profond que de comprendre le langage universel de la musique… »
Je regardai Ophélie, espérant que mes paroles l'avaient touchée, avant de poursuivre. « Vous avez évoqué la possibilité de faire un feu pour attirer l'attention. Une idée ingénieuse, certes, mais nous devons agir avec prudence. Notre monde est peuplé de mythes et de légendes, mais aussi de dangers bien réels. Toutefois, je suis convaincu que notre réponse se trouve non pas dans la grandeur de nos gestes, mais dans la subtilité de notre compréhension. »
Je fis une nouvelle pause, laissant à Ophélie le temps de digérer mes propos. « Vous m'avez demandé ce qui m'orientait vers Apulée plutôt que vers d'autres récits. La réponse, je crois, réside dans notre propre histoire… Tout comme Lucius, nous avons été précipités dans cette aventure sans guide, apprenant à naviguer dans un monde transformé, où notre seule boussole est notre ingéniosité et notre volonté de comprendre et de surmonter. » Je me redressai, prenant une posture plus solennelle. « Je crois, Ophélie, que notre quête n'est pas seulement celle de notre forme originelle, mais aussi celle de la compréhension de nous-mêmes et de l'univers qui nous entoure. Apulée, par son récit, nous invite à contempler la richesse de l'expérience humaine, avec ses épreuves, ses erreurs, mais aussi ses moments de grâce et de révélation. »
Je me tournai vers l'horizon, le regard empli d'espoir. Après tout, Lucius finissait par retrouver forme humaine, alors, cela devrait m’arriver également. « Et maintenant, nous devons poursuivre notre voyage, armés de la connaissance que chaque légende, chaque note de musique, chaque pierre sur notre chemin peut être une clé pour déverrouiller les secrets de cette malédiction. » Il y avait parfois eu des choses difficiles dans mon histoire, mais il y avait maintenant une certitude : si nous arrivions à retrouver les notes de musique et, peut-être, de les jouer, il devait y avoir une possibilité de trouver une voie pour se sortir de toute cette affaire.
Avec un dernier regard vers Ophélie, je m'élançai de nouveau dans les airs, laissant derrière moi un sillage de plumes, symbole de notre quête inlassable pour la vérité et la transformation. La ville s'étendait sous nous, un labyrinthe de possibilités et de mystères, nous appelant à l'aventure, à la découverte, et, espérons-le, à notre salut. « Ensemble, nous explorerons les mystères de ce monde, ouvrant nos esprits et nos cœurs aux leçons qu'il a à offrir. »
En quelques mots, l'enseignant-chercheur développe sa théorie devant la jeune femme qui en reste bouche bée un moment. Elle fronce les sourcils et se contente alors de hocher la tête. Le savoir d'Ophélie, Lycéenne studieuse, curieuse et cultivée, est sans commune mesure avec celle d'un professeur qui a passé une vie entière le nez dans ces textes qu'elle a à peine frôlé.
- Je comprend
Répond t'elle avec sincérité, même s'il n'est pas évident d'admettre que tous ces mythes dépassent les bornes de l'imaginaire et les concernent directement aujourd'hui.
Les paroles du professeur emplumé sont pleines de bon sens mais également très vagues et théoriques. Embrasser sa destinée, prendre la mesure de sa légende, explorer les mystères du monde. C'est très bien.
Elle soupire, un instant démoralisée et plutôt que de mettre en œuvre son idée de grand feu de joie, elle s'assoit. Elle essaye de rassembler ses pensées.
- On a de quoi manger et de quoi vivre pour un temps indéterminé. Chaque logement vide contient de la nourriture et reste alimenté en énergie, de manière à ce que nous ne mourrions ni de faim ni de froid. Je suis même prête à parier que les pharmacies sont pleines, ce qui éloigne également le spectre de la maladie.
Leurs besoins à court terme sont donc comblés. Il y a eu dans l'histoire des naufragés qui ont commencé de plus bas. Au plus loin qu'on puisse se projeter, la nourriture ne commencera à devenir un problème que dans quelques années quand les boîtes de conserve commenceront à périmer. Ca leur laisse un sacré répits ...
- Nous devrions donc envisager de réfléchir à une installation à long terme. Trouver un abri, rassembler des vivres. Votre capacité à voler est un atout qui va nous aider à pouvoir explorer et cartographier les rues environnantes.
Et éventuellement vérifier la théorie selon laquelle les rues pourraient être mouvantes ... ce sont malheureusement des choses qui arrivent en Ville, même en temps "normal". Ophélie meurt d'envie également d'aller aux toilettes et de se prendre une douche ... peut-être même en explorant parviendrait t'elle à trouver des vêtements à sa taille. Les femmes de sa corpulence ne sont pas si rares.
- Avec votre permission ... je vais retourner à l'intérieur. Nous pouvons nous retrouver en bas d'ici une demi-heure peut être ... ? Ca nous laissera le temps de réfléchir chacun dans notre coin à d'autres idées ...
Elle agite le carnet qu'elle tient encore en main.
- Et je serai dans de meilleures conditions pour étudier le contenu de cet écrit.
C'est le plan, sensé, qu'elle formule en tout cas. Mais il ne faut pas compter sur la Ville pour laisser longtemps du répits aux habitants avec qui elle décide de jouer. Là en bas, sur la place, à côté de la statue, une sonnerie se met à retentir. Alertée, Ophélie bondit sur ses pieds et se précipite vers le rebord du toit pour chercher du regard l'origine de ce bruit inattendu.
- C'est la cabine publique !
Crie t'elle en pointant du doigt la discrète et très typique structure de communication municipale.
- Bon sang, nous n'avons même pas cherché à vérifier si les communications étaient encore opérationnelles ...
Les deux "historiens" sont partis bille en tête sur la résolution de secrets et de mystères anciens alors que la technologie était littéralement à portée de leurs mains.
- Vite, essayez d'aller décrocher ! J'arrive !
Elle se précipite vers les escaliers, décidée à les dévaler aussi vite que ses petites jambes maladroites et fatiguées y arriveront. Plusieurs étages à descendre comme ça, il y a effectivement fort à parier qu'à vol d'oiseau, ce soit le professeur qui arrivera sur place en premier ! Une chance que la Ville lui ait laissé l'usage de la parole.
Henry Jones Sr
▿ Ton univers : Indiana Jones
▿ Date de naissance : 12/12/1958
▿ Age : 65
▿ Métier : professeur (émérite) de littérature médiévale
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Dons/capacités/pouvoirs : Aucun pouvoir.
▿ Pseudo : Ameknos
▿ Avatar : Sean Connery
▿ Copyright : Ameknos
▿ Disponibilités rp : dispo
▿ Autre(s) compte(s) : Duncan & Martin & Doc' Ten & House & Zeus & Eric & Crowley & Papy & Jiraya & Sebastian & Severus & Jürgen & Kaecilius & Sweeney & Gomez & Nigel & Kristoff & Ezio & Corto & Beetlejuice & Garrett & Owen & Spencer
Je contemplais les mots d'Ophélie, absorbant leur poids avec la gravité qu'ils méritaient. Nous étions, après tout, plongés dans une situation à la fois extraordinaire et périlleuse, où la moindre décision pouvait sceller notre destin. Tandis qu'elle parlait de notre sécurité matérielle et des provisions abondantes que nous avions découvertes, je ne pouvais m'empêcher de réfléchir à la nature plus profonde de notre malédiction.
« Vous avez raison, Ophélie, » dis-je, battant légèrement des ailes pour maintenir mon équilibre. « Nos besoins immédiats sont pourvus, et il serait sage de préparer une installation à long terme. Pourtant, ne perdons pas de vue que notre véritable quête dépasse la simple survie. »
Je pris une grande inspiration, cherchant à enraciner mes pensées dans la réalité tangible tout en restant fidèle à notre objectif plus noble. « Cartographier les rues mouvantes, vérifier les ressources disponibles, tout cela est essentiel. Mais souvenez-vous, chaque exploration, chaque découverte, peut aussi nous apporter des indices sur la nature de cette ville étrange et sur les moyens de briser la malédiction qui m'a transformé. »
Lorsque le son retentit dans la place en contrebas, mon cœur battit plus vite, une montée d'adrénaline à laquelle je n'étais plus habitué dans cette forme aviaire. « Une cabine publique, dites-vous ? » m'exclamai-je. « C'est une opportunité que nous ne pouvons ignorer. »
Je m'élançai dans les airs, mes ailes battant vigoureusement tandis que je m'approchais de la cabine. Chaque battement d'aile me rappelait les leçons de stratégie et de patience que j'avais inculquées à mes étudiants. En cet instant, je n'étais pas seulement un père en quête de son fils, mais un explorateur dans un territoire inconnu, un médiéviste confronté à un mystère contemporain.
En survolant la place, je remarquai des détails que mon esprit humain n'aurait peut-être pas perçus aussi rapidement : des mouvements subtils dans les ombres, une disposition particulière des statues, des inscriptions effacées par le temps. Mon esprit analytique tentait de les assembler comme les pièces d'un puzzle complexe.
Je me posai enfin sur la cabine téléphonique, scrutant l'intérieur avec mes yeux d'oiseau. La porte était légèrement entrouverte, laissant entrevoir un combiné qui pendait, se balançant doucement. Je jetai un coup d'œil vers Ophélie qui se précipitait vers moi avec toute l'énergie de sa jeunesse.
« Ophélie, nous devons rester sur nos gardes, » lui dis-je alors qu'elle s'approchait, haletante. « Ce téléphone pourrait être notre lien avec une aide extérieure, mais cela pourrait aussi être un piège. » Je réfléchissais rapidement, mes pensées tourbillonnant comme une tempête. « Si les communications sont encore opérationnelles, cela signifie peut-être que d'autres aspects de cette ville fonctionnent encore sous une logique que nous n'avons pas encore percée.»
Je pris une pause, lui laissant le temps de reprendre son souffle et d'absorber mes paroles. « Je vais répondre à cet appel. Soyez prête à noter chaque mot, chaque détail. Cela pourrait être crucial. » Avec une délicatesse aviaire, je saisis le combiné entre mes serres et le portai à mon oreille. « Allô ? Qui est à l'autre bout du fil ? » demandai-je, espérant une réponse. Le silence initial fut interrompu par un grésillement, puis une voix rauque, à peine audible.
« Vous avez trouvé le chemin, n'est-ce pas ? » La voix était vieille, chargée de siècles de sagesse et de mystères. « Seuls ceux qui cherchent la vérité peuvent entendre cet appel. »
Je me tournai vers Ophélie, mes yeux brillants d'une lueur nouvelle. « Notez ceci, » murmurai-je avant de continuer. « Oui, nous cherchons la vérité et la voie pour briser une malédiction. Pouvez-vous nous aider ? »
La voix sembla sourire à travers les ondes. « La vérité est une mosaïque de morceaux épars. Cherchez les signes, les symboles anciens. La ville elle-même est un livre, chaque rue, une page. Vous avez commencé à lire, continuez. » La communication se coupa brusquement, laissant un silence assourdissant dans la cabine. Je reposai le combiné, méditant sur les paroles cryptiques que nous venions d'entendre. « Chaque rue une page… » répétai-je, pensif. « Cela confirme nos soupçons sur la nature mouvante de cette ville. Il nous faut comprendre la signification des statues, des inscriptions, et surtout, de la musique. »
Je battis des ailes, me posant plus près d'Ophélie. « Nous devons poursuivre notre exploration avec une méthode plus systématique. Cartographier non seulement les rues mais aussi les symboles que nous y trouvons. Peut-être devrions-nous commencer par les statues que nous avons déjà vues, les examiner plus attentivement pour déchiffrer leurs secrets. » Je regardai Ophélie, cherchant à capter son énergie et son esprit d'initiative. « Et n'oublions pas, » ajoutai-je avec un sourire, « parfois, les réponses se trouvent dans les endroits les plus inattendus. Un simple morceau de musique pourrait être la clé qui nous manque. »
La ville semblait respirer autour de nous, un organisme vivant plein de secrets et de promesses. Ensemble, nous allions déchiffrer ses mystères, guidés par la sagesse des anciens et la curiosité insatiable de l'esprit humain. Notre quête ne faisait que commencer, et chaque découverte nous rapprochait un peu plus de notre libération.