Parce que la ville aime s'amuser avec vous, elle aime vous jouer de petits tours. Vous étiez tranquillement en train d'avancer dans un bâtiment, celui que vous voulez, lorsque tout à coup le décor autour de vous a changé. En avançant, un nouveau lieu est apparu devant vous : une scène. Vous voulez faire demi-tour, mais ceux qui travaillent là vous poussent sur scène en vous rappelant comme vous êtes en retard déjà.
Vous vous retrouvez donc sur scène, juste tous les deux, devant une centaine de spectateurs qui attendent impatiemment vos tours de magie. Faîtes du mieux que vous le pouvez, mais le regard noir que vous lance le type derrière le rideau quand vous vous retournez vous fait hésiter entre ce qui est le pire : subir sa colère ou subir la honte d'être sur une scène pour faire quelque chose qui n'était pas prévu, sans oublier qu'un tour de magie peut être riqué.
Eric Northman
▿ Ton univers : True Blood
▿ Date de naissance : 25/08/1992
▿ Age : 32
▿ Métier : proprio du Fangtasia
▿ Quartier : Hogwarts Place
▿ Dons/capacités/pouvoirs :
▿ Vampire
▿ Hypnose persuasive
▿ Sens surdéveloppés
▿ Immortalité
▿ Guérison
▿ Mémoire éidétique
▿ Vol
▿ Vitesse hypersonique
▿ Force surhumaine
▿ Lien entre Créateur et Progéniture
▿ Lien du sang
▿ Endurance illimitée
▿ Hémokinésie
▿ Immunité
▿ Pseudo : Ameknos
▿ Avatar : Alexander Skarsgård
▿ Copyright : Ameknos et plein d’artistes sur bazzart
▿ Disponibilités rp : libre
▿ Autre(s) compte(s) : Duncan & Martin & Doc' Ten & House & Zeus & Eric & Crowley & Papy & Jiraya & Sebastian & Severus & Jürgen & Kaecilius & Sweeney & Gomez & Nigel & Kristoff & Ezio & Corto & Beetlejuice & Garrett & Owen & Spencer
Je me trouvais dans mon bar, mon esprit vagabondant. Les lumières tamisées, la musique en sourdine et l'odeur familière du sang m'entouraient, me donnant un sentiment de contrôle et de puissance. En marchant dans le Fangtasia, mes pensées étaient aussi tranchantes et froides que la glace. Le bar était mon territoire, un endroit où je pouvais exercer mon pouvoir et mon contrôle. Chaque coin, chaque ombre, chaque murmure m'était familier. Je pensais aux affaires du jour, aux dettes non payées et aux vampires qui osaient défier mon autorité. Chaque soir, il y avait toujours un ou deux vampires trop ambitieux qui pensaient pouvoir me surpasser. Ils apprenaient rapidement leur erreur. La loyauté était essentielle dans mon monde, et ceux qui ne la montraient pas étaient rapidement éliminés. Les humains qui fréquentaient le bar étaient une source constante d'amusement pour moi. Ils venaient ici, attirés par le danger et l'excitation, espérant avoir un aperçu du monde interdit des vampires. Je pouvais sentir leur désir, leur peur, leur fascination. C'était enivrant. Pam, ma fidèle lieutenant, était toujours à mes côtés, veillant à ce que tout se passe bien. Sa présence était rassurante, un rappel constant de la longue histoire que nous partagions. Elle était la seule en qui je pouvais vraiment avoir confiance. Je pensais aussi à Sookie, cette télépathe humaine qui avait capturé mon attention d'une manière que je n'aurais jamais cru possible. Elle était un mystère, une énigme, et je me souvenais que j’avais vraiment voulu la posséder entièrement. Ses pensées, ses sentiments, tout en elle m'attirait comme un aimant. Mais c’était du passé, tout cela. Et, depuis que j’étais sur l’île, j’avais jeté mon dévolu sur une autre fille, qui avait plus de répondant et de verve que quiconque, et qui disposait d’un humour tout à fait à mon goût. Mais au-delà de tout cela, il y avait une part de moi qui se languissait des jours anciens, des nuits où je volais librement à travers les forêts de mon pays natal, chassant et étant chassé. Ces souvenirs étaient lointains, mais toujours présents, un rappel constant de qui j'étais et d'où je venais…
J’en étais là de mes pensées lorsque soudain, tout changea. Je n’avais pourtant détecté aucune présence auprès de moi, aucun maléfice possible… cela ne pouvait pas être un coup de ces saloperies de wiccans… mais c’était quelque chose de très puissant. Les murs du Fangtasia disparurent, remplacés par des projecteurs aveuglants et un public bruyant. Je me tenais maintenant sur une scène immense, un peu déstabilisé tout de même par le changement soudain de décor. Mais plus encore par la vivacité de cette lumière. J’étais un être de l’obscurité, alors, forcément, je ne pus que plisser les yeux. C’est alors que je distinguais un peu mieux le contexte dans lequel j’étais… ou plutôt dans lequel nous étions… car à mes côtés, une jeune femme aux cheveux noirs et aux yeux brillants me regardait, tout aussi perdue que moi.
En face de nous, une salle pleine d’un public qui semblait aussi impatient que féroce. Pour un peu, on aurait dit des lycans dopés au jus. Clairement pas le genre de situation idéale pour une première rencontre… Je chuchotai à la jeune femme :
« Je ne sais pas comment nous sommes arrivés ici, mais nous devons travailler ensemble… » Je scrutais le public, cherchant une issue ou une explication à cette situation. Mais tout ce que je voyais, c'était une mer de visages impatients, attendant que quelque chose se passe. « Tu t’y connais en impro ? »
J’avais lu et vu tellement de spectacles qu’il me semblait faisable de restituer le contenu de l’un ou l’autre, en l’adaptant un peu, mais je ne connaissais pas du tout cette fille et… je n’avais pas la moindre idée de ce que nous étions censés jouer sur cette scène. J’espérais que ce n’était pas l’un de ces spectacles pervers où on devait finir par s’entretuer en public (bon, ça n’aurait pas été une première pour moi, à vrai dire, mais je ne m’étais pas nourri depuis plusieurs heures, alors il me faudrait un peu plus de sang pour aller défoncer tous ces spectateurs avides) ou copuler en public (honnêtement, ce n’était pas trop mon truc, je préférais quand même un peu d’intimité pour ça)…
J’avais l’impression à la fois d’avoir le choix et de ne pas l’avoir, dans le sens où nous étions obligés de faire quelque chose… mais nous pouvions avoir tout de même un peu le choix dans ce que nous allions présenter : un duo d’humoristes ? un duo d’acteurs improvisateurs ? Et si nous devions leur rejouer une pièce de théâtre entière ?
Le grondement du public, qui commençait à devenir un peu grossier dans ses paroles envers nous, me poussa à m’avancer au devant de la scène, pour faire un salut très théâtral tout en ajoutant : « Mesdames et messieurs, bonsoir ! Et bienvenue dans cette salle pour une soirée que vous n’êtes pas près d’oublier…» Je fis un geste discret à la jeune femme qui m’accompagnait pour qu’elle fasse de même… « Je suis Eric et vous pouvez voir aussi bien que moi que cette charmante donzelle n’est pas Ramzy. »
Blague pourrie, mais j’avais besoin de sentir un peu à quelle sorte de public nous avions affaire, histoire de voir vers quoi nous pouvions aller au niveau du jeu…
Une scène. Elle est plantée au milieu d’une scène, projecteurs allumés et dans une salle remplie de spectateurs. Est-ce qu’elle est en plein cauchemar ? Elle se souvient pourtant de sa routine matinale et rien ne lui semble flou ni décousu… Elle n’était pas en retard, même plutôt en avance et ce n’est pas quelque chose de rare non plus. Elle avait laissé son colocataire profiter d’une heure de sommeil en plus, levée aux aurores et s’était occupée du petit-déjeuner. C’était un jour comme les autres et tout paraissait normal lorsqu’elle est arrivée au garage, pour une nouvelle journée de travail, jusqu’à ce que le hangar devienne une salle de spectacle ! C’est forcément une illusion… ou une faille ? Mais pourquoi ce lieu ? Elle a été si choquée qu’elle n’a pas remarqué la présence à ses côtés, mais les directives pressantes du personnel derrière les rideaux, l’ont ramené à la réalité. Si on peut dire.
“Quoi ?” Si crier en chuchotant est possible, c’est ce qu’elle vient de faire alors que son compagnon d’infortune souligne sa confusion. Elle cherche des réponses dans le regard de l’homme, mais il n’a pas l’air d’en savoir plus qu’elle et c’est un peu rassurant, finalement. Il est immense d’ailleurs et un peu pâlot, en le regardant bien, mais c’est sans doute un effet de lumière. Ils ne seront pas trop de deux pour se sortir de là, car si Tali a appris une chose en quatre ans, c’est de ne pas sous-estimer les pouvoirs de cette ville. Elle n’en comprend pas tout l’étendu, ni qui les torture ainsi - ou quoi - mais elle ne s’avoue jamais vaincue sans combattre. “J’ai horreur du stand up, si c’est la question…” chuchote-t-elle en retour. Improviser ? Non, non, non ! Elle refuse de croire ce qu’il lui arrive, mais force est de constater que tout est réel. Elle arbore un sourire crispé depuis plusieurs minutes et son estomac se tord dans tous les sens, tandis qu’elle voit l’une de ses plus grandes peurs naître : se tourner en ridicule devant une marre d’inconnus.
Alors que l’irritation monte crescendo dans le public, son partenaire prend les devants et se présente avec élégance. Elle ne comprend pas la référence probablement connue des humains, mais quelques rires en ressortent et ceci mêlé au courage d’Eric, la motivent à s’avancer pour le rejoindre. “Tu devras te contenter de ma piètre compagnie, j’en ai peur. Tali, pour vous servir.” Elle se lance sur sa révérence, mais elle perd l’équilibre et manque de tomber en avant, se rattrapant de justesse. Ce n’était pas calculé, mais le public s’esclaffe comme si. Elle prend alors un air exagérément offusqué, tandis que deux assistants leur apportent une table. Sur celle-ci : divers objets allant du plus banal au plus insolite, comme un chapeau, un paquet de cartes, une corde, un sabre… des pinces ? C’est un spectacle ou un show de torture ? Parce qu’elle commence à douter, au vu de ce qu'elle subit déjà.
Elle s’approche du grand blond et, sans quitter la salle des yeux ni effacer son rictus, s’enquiert à voix basse : “si on essaie de s’enfuir, tu penses qu’ils se changeront en monstres sanguinaires prêts à nous traquer ?” C’est glauque, mais elle n’oublie pas le personnel, là derrière, qui veille à ce qu’ils restent bien en place. Rien n’indique qu’ils soient véritablement en danger et à moins de mourir de honte, il n’y a sûrement pas de quoi s’inquiéter, mais tout est possible.
La situation était à la fois drôle, gênante et perturbante. Être sur le devant de la scène ne m’avait jamais dérangé, j’aimais être regardé… sinon, il n’y aurait pas eu de trône au Fangtasia. Mais lorsque j’y étais, j’étais juste assis, balayant la foule de mon regard perçant et n’ayant pas à essayer d’être comique ou dramatique. Je n’avais pas besoin de ça, au fond, puisque le Fang était mon territoire et que je pouvais égorger tout le monde en quelques secondes à peine… Mais ici, je ne me sentais pas aussi puissant que si j’avais été chez moi. Je pressentais même que certains dans l’assemblée disposaient peut-être d’objets en argent qui auraient pu me faire souffrir.
« Au moins, on est deux. » Non, le stand-up, ce n’était pas mon truc non plus. Mais il allait bien falloir qu’on donne quelque chose à manger à ce public.
Je m’étais lancé avec une vanne un peu naze mais qui dérida quelques faciès. Au moins il y avait des gens « bon public » dans l’assemblée, c’était déjà ça. Je n’aurais pas aimé me retrouver devant un parterre de visages indéridables. Tali, puisqu’elle s’était présentée ainsi, prit les devants pour lancer notre spectacle dans une tournure grotesque. Elle manqua de s’étaler devant tout le monde mais se rattrapa de justesse, je n’eus même pas à intervenir.
« Des monstres sanguinaires, je ne pense pas… je sais reconnaître mes semblables quand j’en vois. Mais ils ne nous laisseront pas partir avant d’avoir eu ce pour quoi ils sont venus. » De ce que j’avais compris, nous étions deux clowns et nous devions officier pour le meilleur et pour le pire, sans quoi, nous ne sortirions pas d’ici. « Le rire, apparemment. »
J’eus un léger sourire en coin. Les humoristes s’adressaient souvent au public, dans leurs spectacles, et, la plupart du temps, ils tournaient les réponses en dérision. Les quelques accessoires qui étaient à notre disposition pourraient peut-être servir aussi, mais je n’étais pas un grand connaisseur du comique sur scène.
Un rire parcourut la salle quand Tali, à côté de moi, trébucha légèrement, ajoutant sans le vouloir à la comédie de la situation. Je posai une main réconfortante sur son épaule, tout en continuant.
« Vous connaissez Tali, n'est-ce pas? L'une des guerrières les plus redoutables de l'espace... et pourtant, elle ne peut pas marcher trois pas sans trébucher sur ses propres pieds. » Le public éclata de rire, et je laissai échapper un rire doux, mes yeux pétillant d'amusement. « Ne vous y trompez pas, elle pourrait vous détruire avant même que vous ayez le temps de cligner des yeux. Mais la marche ? Ça, c'est une autre histoire. »
J’ignorais où tout ceci allait nous mener, mais si Tali jouait le jeu et se montrait maladroite, peut-être bien que cela allait satisfaire notre public. Ou, même, elle pouvait utiliser mon faux sérieux pour faire ce que je faisais avec elle : m’en servir pour lâcher quelques conneries susceptibles de dérider des spectateurs bon public. Peut-être allions-nous pouvoir développer une sorte de dynamique improbable qui allait faire de notre duo des comédiens mémorables… mais en attendant, il fallait bien faire ce qu’on pouvait avec ce qu’on avait.
Devoir supporter autant de regards sur sa personne est une idée terrifiante pour Tali, mais la présence de son duo, tout aussi perdu sur la situation, rend ce calvaire plus acceptable. Il ne lui inspire pas forcément confiance, mais ce n’est pas comme si elle pouvait se permettre de faire la fine bouche. Elle a le sentiment que s’ils ne font rien pour satisfaire ces inconnus, un malheur pourrait arriver. C’est étrangement oppressant et glauque, malgré le mystère total qui entoure leur présence sur cette scène. Quand la ville décide de s’amuser, il vaut souvent mieux d’aller dans son sens. Et si même un homme comme Eric et aux vertus sanguinaires, semble-t-il, se force à jouer le jeu ainsi, Tali ne compte pas hésiter plus longtemps. “Alors tâchons de réussir…” à les faire rire.
Sa maladresse a fait d’elle la cible parfaite pour la tourner en dérision, et même si son visage chauffe sous pareille attention, elle tente d’attraper la perche tendue. “Ce n'est pas ma faute ! Dans l'espace, on apprend surtout à voler, non ?” Dit-elle en haussant les épaules et fronçant les sourcils, pour avoir l’air idiote. C'est évidemment absurde, même si techniquement, il y a un peu de vrai aussi. Un ami à elle pourrait leur dire que marcher, c'est surfait quand on sait piloter. Néanmoins, ces petits numéros maladroits amusent le public et c'est suffisant pour la rassurer. Elle n'est pas très douée pour les blagues, mais elle peut essayer de provoquer le rire par ses actions.
Alors, prise d'un élan d’inspiration et d’audace, elle se glisse derrière Eric avant de poser ses deux mains sur chacune de ses épaules. Il est grand, mais elle ne manque ni de force, ni d’agilité, et parvient à prendre appui pour se hisser sur le dos de son partenaire. “Nul besoin de savoir marcher quand on a un Eric. Robuste, rapide et efficace, quoiqu'un peu simplet.. mais un véritable pur-sang ! On ne voit rien de mieux sur le marché, n’est-ce pas ?” Dit-elle en claquant ses talons contre lui avec enthousiasme. “Allez bel étalon, nos étoiles brillent de mille feux ce soir ! Ne les faisons pas attendre, vers l’infini et au-delàààà~ !” Lance-t-elle en se redressant et en levant le poing vers le public, et son équilibre un peu bancal casse le ton sérieux pour s’allier à la bêtise, car quitte à jouer là-dessus, elle peut se permettre quelques imprudences. Elle n’est pas en sucre et si elle tombe, quelle que soit la raison, nul doute qu’une bonne moitié serait réceptive. Ils auraient tout à fait le profil à rire du malheur des autres.. mais elle n'est pas très subjective, étant donné qu'elle se sent plus prisonnière que volontaire ici.
La lumière des projecteurs se faisait plus éclatante, intense, presque aveuglante, alors que Tali prenait les devants. Son audace, bien que surprenante, m'arracha un sourire légèrement amusé. J'étais un vampire millénaire, habitué aux ténèbres et aux complots, non à ces joutes verbales sous les feux de la rampe. Mais il y avait quelque chose de piquant, d'excitant même, dans ce défi.
Je levai les yeux au ciel lorsque Tali, avec une agilité et une confiance croissantes, s'installa sur mon dos. « Robuste, rapide et efficace... » répétai-je, déclenchant des rires parmi l'assistance. Moi, simplet ? C'était à la fois insultant et divertissant. Le public semblait apprécier ce contraste entre notre apparente incompatibilité et notre duo improvisé.
« Voyons, Tali... Tu sembles oublier que même les pur-sang ont besoin d'un cavalier compétent, » répliquai-je, ma voix aussi douce que le velours, mais chargée d'un sarcasme mordant. Je me déplaçai avec aisance, comme si je portais une plume plutôt qu'une guerrière. « Et que dire de toi ? Une guerrière de l'espace qui a du mal avec la gravité terrestre. Amusant, n'est-ce pas ?» Je me retournai pour faire face à Tali, toujours perchée sur mon dos, un sourire en coin étirant mes lèvres. « Vers l'infini, dis-tu ? J'ai l'impression que tu es déjà en orbite, Tali. Mais ne t'inquiète pas, je te garderai bien ancrée ici, sur Terre. »
L'interaction entre nous deux semblait captiver le public. Ils riaient, s'amusaient de nos taquineries, se délectant de chaque mot, de chaque mouvement. C'était un jeu de rôles où chacun de nous jouait sa partition, avec une aisance surprenante.
« Mais dis-moi, Tali, as-tu d'autres talents cachés ? » demandai-je, feignant l'ignorance tout en la défiant. « Peut-être quelque chose de plus... original ? » Je laissai échapper un rire discret, empreint de mystère. « Après tout, nous sommes ici pour divertir, n'est-ce pas ? Alors montre-nous, montre à tous ces mortels, ce que peut faire une guerrière de l'espace.» Je fis un pas en avant, encourageant Tali à jouer le jeu. « Et qui sait, peut-être que tu me surprendras... » ajoutai-je, ma voix devenue un murmure, un défi lancé.
Notre duo, aussi improbable qu'il fût, tenait le public en haleine. Nous étions deux étrangers unis par les circonstances, jouant une comédie pour notre survie. J'étais Eric Northman, vampire et entrepreneur, et pourtant, ce soir, je me retrouvais à jouer un rôle tout à fait différent, avec Tali comme partenaire improbable dans ce théâtre de l'absurde.
Je m'étais adapté à cette scène, à ce jeu, utilisant mon charisme et mon allure pour captiver. Tali, de son côté, apportait une touche d'humour et de spontanéité qui équilibrait ma nature plus calculée. Ensemble, nous avions créé quelque chose d'unique, un spectacle que ni l'un ni l'autre n'aurait pu imaginer.
Je fis un pas en arrière, offrant à Tali la possibilité de prendre les rênes, tout en restant prêt à la soutenir. Après tout, c'était elle qui semblait avoir le plus à perdre dans cette situation. Et moi, je m'amusais de cette nouvelle facette de moi-même, un Eric Northman que même je ne connaissais pas.
Le public attendait, suspendu à nos lèvres, à nos gestes. Qu'allait faire Tali ? Comment allais-je réagir ? Le suspense était palpable, excitant. Dans cette danse de mots et de gestes, dans ce jeu d'ombre et de lumière, nous avions créé un monde à nous, un monde
Elle se sent retournée en enfance ainsi perchée sur le dos d’Eric, à une époque où ses parents étaient sains et saufs, où l’innocence l’habitait encore. Et même si tout n’est que plaisanteries pour satisfaire l’audience, elle voit un amas d’étoiles couvrir le plafond et son sourire grandit, comme si elle levait le poing pour les atteindre. L’espace d’un instant, elle n’entend plus que le vrombissement des moteurs et le fait de ne plus avoir les pieds sur terre, littéralement, aide à sa fantaisie passagère. Les commentaires du grand blond la font doucement rire, car même s’il joue sur le comble et l’ironie, il touche quelques vérités aussi. “Tu devrais me laisser dériver, alors ! Il ne peut déjà plus se passer de moi.” Dit-elle en adressant un clin d'œil au public.
Il n’y a sans doute pas plus opposé que leur deux caractères, mais c’est aussi ce qui donne un côté surprenant et imprévisible à leur duo. La brunette ne fait qu’improviser, mais c’est grâce à Eric qu’elle y parvient sans trop de peine. Elle n’a d’autres choix que de se fier à lui dans pareille situation, mais elle apprécie son assurance et ses efforts pour la mettre en avant. Il a gardé la tête froide malgré la situation et elle l’en remercie, parce qu’elle était à deux doigts de laisser la panique gagner, en arrivant. Cela dit, ça ne l’empêche pas de ressentir le poids de tous ces regards sur eux, renforcé par les projecteurs. Alors, quand Eric lui suggère de les surprendre, elle se crispe un petit peu. “Hein, quoi ?” S’exclame-t-elle, d’un air volontairement hébété. Elle veut garder l’esprit ‘tête en l’air’ qu’elle instaure depuis le début, mais c’est aussi un moyen de gagner du temps. Il lui lance un challenge, là ?
Du haut de son perchoir, elle observe lesdits mortels d’un œil sérieux. Un spectacle peut jongler entre comique et sensation, les deux n’étant pas incompatibles si on parvient à surprendre le public. Elle change alors de facette pour un air plus chic avant de s’exécuter. “Mon cher Eric, tu as tout faux. La gravité ne m’effraie pas. Je la défie.” Une chance que l’homme soit assez fort pour la soutenir sans trembler, ce qui l’aide à préparer son petit numéro tandis qu’elle commence par retirer ses baskets, l’une après l’autre. Une fois pieds nus, elle les cale sur les hanches de son partenaire et prend appui sur ses épaules à nouveau, pour prendre son élan. Avec souplesse, force et équilibre, elle se dresse sur ses bras et lâche ses jambes dans le vide pour un grand écart. Eric lui a assuré qu’il la garderait ancrée sur terre, alors, elle lui fait confiance pour ne pas la faire tomber. A cette hauteur, ça ne serait drôle que pour ce public affamé.
La quarienne voudrait redescendre avec grâce et pour cela, elle referme à nouveau ses jambes autour d'Eric. “Suis-moi.” Chuchote-t-elle à la seule intention du blond. C’est le moment de savoir si leur synergie est vraiment compatible, alors qu'elle tente de passer sous l'un de ses bras pour se caler face à lui sans toucher le sol. En voilà une position plus intime, mais après avoir verrouillé ses chevilles dans le dos d'Eric, elle lâche prise pour se pencher doucement vers l'arrière jusqu'à ce que ses mains trouvent le sol. Elle délie alors ses jambes et lentement, non sans s'aider du torse de son nouvel ami, elle exécute un beau poirier inversé pour se redresser. Danseuse émérite, elle n’a pas cessé d’entretenir sa souplesse, puis pour peu que l’espace et l’aventure l’appellent à nouveau, elle sera parée.
Elle n’avait encore jamais fait ce genre d'acrobaties avec quiconque, le sol ayant toujours été son partenaire idéal, mais la stabilité d’Eric est quasi semblable, d'une force incroyable ! Elle a toujours évité l’agressivité lorsqu’elle a pu, alors, elle n'a songé à rien de plus que dévoiler ses prouesses graciles. De nouveau sur le parquet, elle commence à frapper dans ses mains en rythme et en regardant le public, jusqu’à ce que celui-ci prenne la relève. “Zut alors… je ne voulais pas me griller si vite. Guerrière ? Non, mon joli, je suis une danseuse de l’espace !” Elle fait alors quelques tours sur elle-même avant de s’arrêter devant le grand blond, et lui tendre la main avec la grâce d'une valseuse. “Et toi Eric, qui es-tu ?” Quand un cœur froid croise son contraire, l’indifférence et la compassion, la retenue et le brin de folie ; alors c’est quitte ou double. Elle est plus à l’aise qu’au départ, mais elle aura tout le temps de s’embarrasser de tout ça plus tard.
La scène se déroulait sous les projecteurs, un mélange éblouissant de lumière et d'ombre, créant une atmosphère irréelle. Lorsque Tali se lança dans son numéro acrobatique, je ne pus m'empêcher d'admirer sa grâce et son audace. Elle était comme une étincelle dans la nuit, imprévisible et fascinante. Je restais immobile, une statue vampirique, soutenant ses mouvements avec une force surnaturelle. Son agilité contrastait avec ma nature immuable, une alliance de feu et de glace.
Elle termina son numéro avec une élégance remarquable, se posant légèrement sur le parquet. Son invitation à la danse me fit sourire subtilement. Je pris sa main, répondant à son défi par un regard pénétrant. « Moi, Eric Northman ? Je suis bien plus qu'un simple vampire, chère Tali. Je suis un conteur de nuit, un maître des ombres, et ce soir, ton partenaire dans cette danse du destin.»
Je la guidai dans un mouvement fluide, nos corps se déplaçant au rythme de la musique invisible. « Tu es une danseuse de l'espace, dis-tu ? Alors laisse-moi te montrer le bal des ténèbres, là où la gravité n'est qu'un doux murmure face à l'étreinte de l'éternité. »
Mes mots coulaient comme de l'eau sombre, un murmure dans l'obscurité.
Nous dansions maintenant, un duo de contraires, le vampire et la danseuse. Nos mouvements étaient un mélange de force et de délicatesse, de pouvoir et de grâce. La salle semblait retenir son souffle, captivée par notre spectacle, un ballet nocturne d'une beauté sombre.
Alors que nos corps tournaient, je pouvais sentir le regard du public sur nous, un mélange de curiosité, d'admiration et peut-être d'une pointe de crainte. Je jouais mon rôle à la perfection, le prédateur charismatique, captivant et dangereux. Et Tali, avec sa légèreté et son audace, créait un contraste parfait.
Je la regardai, son visage illuminé par les projecteurs, un miroir de sa passion pour la danse, et je me surpris à ressentir un frisson d'admiration. Elle était comme une étoile filante, brillante et éphémère, et j'étais le témoin nocturne de sa beauté fugitive.
Le moment de la danse s'achevait, et je laissai Tali reprendre son souffle, un sourire en coin. « Alors, Tali, quel est ton prochain mouvement ? La scène t'appartient, et je suis prêt à suivre ton rythme. » Je restai là, les bras croisés, mon regard fixé sur elle, un mélange de défi et d'anticipation. Ce soir, j'avais trouvé en Tali une partenaire digne de ce nom. Notre jeu se poursuivait, une danse entre réalité et illusion, entre la lumière des étoiles et les ombres de la nuit. Nous étions deux âmes en quête d'aventure, jouant notre rôle sous les étoiles, un spectacle pour les mortels, mais aussi un moment de vérité dans l'étreinte de la nuit.