Infiltration en eaux troubles (Elektra)

Infiltration en eaux troubles

Marvin & Elektra ;

S’il y avait une chose dans ce monde que je ne supportais pas, hormis la bêtise mais là il s’agit d’un autre débat, c’était bien l’injustice. L’injustice et le manque d’étique de certains de mes confrères scientifiques. Oh oui je sais, vous objecterez qu’il est plus plutôt étrange de ma part de parler ainsi. Moi qui par le passé me suis livré à tant d’expériences dangereuses, qui m’a poussé à utiliser certains membres de mon commando comme cobayes pour mes expériences et qui plutôt que génie scientifique aurait plutôt mérité le titre de savant fou. Mais c’était du passé ! J’avais évolué et j’essayais aujourd’hui de me raccrocher au meilleur côté de moi-même. Ce n’était malheureusement pas le cas de tout le monde.

Lorsque j’avais rencontré le docteur Tsapline, ce dernier ne m’inspirait pas confiance. Je ne voulais pas ressembler en cela à Skipper. Je n’aimais pas me livre à la paranoïa plus que de raison. Mais je ne pouvais pas faire taire en moi cette petite voix que mon commandant m’avait appris à m’écouter. Mon instinct me disait qu’il fallait que j’approfondisse mes recherches à son sujet. C’est donc ce que j’avais fait. J’avais alors découvert que ce monstre, derrière une allure de bienfaiteurs philanthrope, participait à des expériences médicales dangereuses. Testant ses expériences sur des malades comateux ou des vagabonds qu’il recueillait chez lui par « grandeurs d’âme », il leur faisait subir toutes sorte d’atrocité sans que ces derniers ne puissent se défendre.

J’étais une des rares personnes à en avoir conscience. Cependant, je n’avais aucune preuve de ce que j’avançais. C’était tellement discret et sournois qu’il était presque impossible d’amasser la moindre preuve. C’est que l’homme n’était pas seulement sadique… il était avant tout très malin et semblait au-dessus de tout soupçons. Mais il ne l’était pas et j’en avait l’intime conviction.

A partir de là, je n’avais qu’un seul choix. Tenter de m’infiltrer chez lui pour recueillir des preuves ou des témoignages qui pourraient me servir à le faire tomber de son piédestal. Cela n’allait pas être évident mais avec mon expérience dans mon ancien commando et mes technologie avancées, j’étais certain de pouvoir le faire. Etudiant ses petites habitudes, je pus déterminer un soir où mon infiltration serait tout à la fois discrète et efficace. Je profitais alors d’un soir où il s’absenta à son club privé où il allait fanfaronner pour entrer chez lui. La maison était luxueuse et possédait sans nul doute une grande sécurité. Après avoir passé le portail d’entrée et endormi ses chiens de garde, j’arrivais dans la maison obscure. Tout était alors tranquille et je pouvais marcher sans problème dans la maison. C’est tout du moins ce que je croyais… jusqu’à ce que j’entende un bruit dans le hall. Je tentais alors de me dissimuler dans une pièce derrière une porte. J’espérais alors de tout cœur que l’étranger ne m’avait pas entendu.
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b l a c k f i s h

Infiltration en eaux troubles

Marvin & Elektra ;

Tenter une infiltration chez le docteur Tsapline était dangereux. J’en avais parfaitement conscience. Mais comment aurais-je pu rester les bras ballants, le laisser continuer à mener sa dangereuse entreprise alors que je savais que tant de gens souffraient de son ambition démesurée et sans aucune éthique ? Non impossible. Il fallait que je fasse quelque chose. Je devais faire ce que Skipper aurait attendu de moi. Ce n’est pas parce que je me trouvais loin de mon commandant que j’avais pour autant oublié qui j’étais et ce que j’avais fait de moi. Un manchot meilleur… qui appelait aujourd’hui à devenir un homme meilleur pouvant être fier de ses actes au quotidien.

Je pensais avoir choisi la nuit idéale… mais j’étais bien loin de m’attendre à rencontrer quelqu’un. Lorsque la jeune femme surgit devant moi, tout ce que je pus distinguer dans l’obscurité était la lame de son couteau. Instinctivement, j’avais fait quelques pas en arrière pour éviter le froid de sa lame. Il ne m’avait pas fallu beaucoup de temps pour deviner que la femme qui se tenait devant moi était parfaitement entraînée, capable de tuer quelqu’un en seulement quelques parades. Était-elle une ennemie ? Une gardienne de sécurité que Tsapline avait engagée pour veiller sur sa maison et ses précieuses cargaisons durant son absence ? Ou peut-être que je n’avais pas été le seul à entendre parler du danger qu’il pouvait représenter et que l’information avait fuité. Était-ce seulement possible ? Il y avait-t-il une chance qu’il s’agisse plutôt de la deuxième hypothèse ? Personnellement, je sais ce que j’aurais espéré. Mais était-ce réellement le cas ? Il n’y avait qu’un moyen de le savoir.

« Oh ne vous inquiétez pas pour moi. J’ai beau être un être de glace, je suis tout à fait capable de maitriser un incendie. »

D’un geste, je dégainais un pistolet fluorescent qui n’avait l’air de rien à proprement parlé. Un petit bricolage de ma conception qui avait plus l’air d’un pistolet à eau que d’autre chose. Cependant, ce petit joujou pouvait lancer des jets glaçants qui auraient paralysé la demoiselle sur place si le besoin s’en faisait sentir.

« Je pourrais vous posez la même question. Etes-vous une employée de Tsapline ou une espionne ? Au vu de la situation j’aurais tendance à pencher pour la première hypothèse… mais sait-on jamais je peux me tromper. »

J’avais l’air un peu perdu et peu confiant. Sans doute parce que je l’étais. J’avais beau savoir me battre, je n’aimais pas du tout le faire. J’étais plus un homme d’esprit qu’un homme d’action.
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Infiltration en eaux troubles

Marvin & Elektra ;

Je demeurais devant elle, ne désirant pas réellement la provoquer inutilement. J’ignorais qui elle était mais son attaque furtive était des plus efficaces. C’était une combattante, c’était certain. Et à en croire mon expérience, une combattant de grande qualité. Je n’avais jamais eu ce qu’il fallait pour être un bon sportif. J’avais beau m’être entraîné de longues heures avec Skipper à l’époque où j’étais encore un manchot, je demeurais toujours le plus maladroit du commando. Intelligence ou force ? Il avait fallu choisir et la balance n’avait en aucun cas en faveur de mes compétences physique. Je l’écoutais donc, attendant de pouvoir obtenir de sa part quelques informations utiles. Un sourire éclaira légèrement mon visage lorsqu’elle me révéla la raison de sa présence en ces lieux. Un bon point pour moi. Notre confrontation n’en aurait été que plus stupide compte tenu que nos intérêts à tous les deux convergeaient vers le même objectif. Je me montrais alors curieux envers elle.

« Comment l’avez-vous appris ? Et qu’est-ce que vous avez découvert exactement ? »

Je suis d’accord avec vous, cette déclaration était étrange. D’autant plus bizarre que pour le moment elle ignorait à qui elle s’adressait. Une maladresse qu’elle ne tarda pas à me faire remarquer au travers de ses nombreuses questions. Elle me fit alors réaliser que j’aurais sans doute pu commencer par là. Je repris sur un ton étrangement calme.

« Nous sommes dans le même camps tous les deux. Me tuer n’aurait donc aucun sens pour vous. Je suis bien déterminé à le mettre également sous les verrous et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour l’arrêter lui et ses expériences dangereuses. »

Je réfléchis alors quelques instants. Aurais-tu été judicieux de ma part de lui révéler mon identité ? Certainement que non. Il était encore trop tôt pour cela. Je fis alors un effort pour demeurer aussi évasif que possible.

« Je suis un chercheur, un scientifique. C’est pour cette raison que je me suis autant intéressé à ses travaux. Et vous alors ? Si vous n’êtes ni une espionne, ni une garde du corps à son service, qui êtes-vous ? »
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Infiltration en eaux troubles

Marvin & Elektra ;

Notre rencontre impromptue avait semblait-t-il bien des avantages. On ne pouvait pas s’attaquer à un tel monstre sans être bien préparé ou avoir un plan d’attaques au petit oignon. Or je l’avais appris depuis bien longtemps, combiner des talents et des personnalités différentes permettaient bien souvent d’atteindre un objectif bien plus efficacement que si on s’en prenait à un problème de manière individuelle. Cette jeune femme, quelle que soit sa fonction, semblait véritablement très compétente. Je désirais donc l’aider et sachant qu’en servant ses intérêts, je servais également les miens.

« Je suis bien d’accord avec vous. C’est plutôt une bonne chose. Je suis également d’accord avec vous. Lorsque l’on s’attaque à un criminel d’une telle envergure, il vaut mieux être plusieurs sur le coup. »

Je fuis un instant son regard lorsqu’elle parla d’effectuer des expériences sur les êtres humains. J’aurais été bien mal placé de commenter la conduite du docteur Tsapaline. Je m’étais moi-même livré plus d’une fois à des expériences douteuses, persuadé que j’étais d’agir pour le mieux et le bien de tous. J’avais tort bien évidemment et je savais à quels extrêmes cela avait pu me pousser. Mais j’avais toujours pu compter sur mes amis pour m’éviter d’aller trop loin. Dans le cas de Tsapline, personne ne semblait être en mesure de l’arrêter. Peut-être que son entourage n’en savait rien… ou peut-être qu’ils préféraient se taire et faire comme s’il ne se passait rien. Toujours est-il que si aucun ami n’était en mesure de l’aider, c’était à ses ennemis de prendre le relai. Je souris après ses propos suivants.

« Dans ce cas, je ferais mon possible pour ne pas vous décevoir… ma confiance également à un prix. Mais je suis sûr que nous parviendrons à nous prouver à tous les deux que notre collaboration était la meilleure chose qui pouvait nous arriver. »

Je regardais au loin, essayant de me figurer dans quelle pièce il valait mieux commencer nos recherches. Je me tournais à nouveau vers elle lorsqu’elle me demanda ce que je savais sur lui.

« J’avais des doutes depuis longtemps mais ce qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est la commercialisation du médicament le laconium X. Ce dernier était destiné à soigner une maladie pulmonaire très grave transmise par des parasites. Bien que portée par des animaux, ils ne rendent pas ses derniers malades. Seuls les hommes peuvent en être infectés. Il était donc inimaginables que les tests préalables soit effectués sur des animaux puisqu’ils n’auraient pas été significatifs. Le Docteur Tsapline employait donc des cobayes humains. C’est ce qui a éveillé mon attention. Et vous ? Comment avez-vous entendu parlé de lui ? »

Je regardais autour de nous, me demandant où nous pourrions bien chercher des pièces compromettantes.

« D’après moi, nous devrions orienter nos recherches vers son bureau. Je suis certain que nous trouverions des documents intéressants. Il doit probablement se situer à l’étage. C’est le genre d’homme à aimer dominer son monde. »
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