Le Fangtasia était prêt à accueillir ses clients dans les meilleures dispositions. Le ménage était fait, le bar réapprovisionné, le personnel en place et motivé. L’endroit tout de rouge et noir avait toujours son air un peu mystérieux et dangereux qui en faisait tout le charme. Il ne manquait que le propriétaire charismatique des lieux, mais ce soir, Éric avait laissé les reines à Pam. Ce n’était ni la première fois ni la dernière qu’il le ferait, mais cela ne posait pas de problème à la blonde. Elle aimait cet endroit et elle était reconnaissante de pouvoir en avoir la gestion certaines nuits. Cela prouvait que son Créateur lui faisait confiance et qu’elle était compétente.
Pour l’occasion, Pam avait revêtu une robe moulante en latex rouge. Très sexy, pas particulièrement agréable à porter, mais qui faisait un effet très vampire ce qui était précisément le but. En l’absence d’Éric, elle était l’attraction du bar pour ceux qui savaient. Ce n’était pas comme si Pam ne pouvait pas mettre ce genre de tenue sans raison particulière, mais puisque les choses étaient bien faites, cela lui faisait une raison de plus. Elle retoucha son rouge à lèvre, aussi rouge que sa robe et elle s’avança dans le bar déjà bien animé.
Elle repéra dans la salle un homme qu’elle connaissait de vue. Mr Crowford était un bon client. Elle savait qu’ils se connaissaient avec Éric, mais elle n’avait pas posé la question du « pourquoi ». Pas qu’elle ne soit pas curieuse, bien au contraire, mais parce que tous les faits et gestes de son Créateur ne la regardait pas. Ils avaient déjà passé une soirée ensemble et l’ambiance semblait amicale, c’est tout ce dont elle était au courant. Éric connaissait beaucoup de gens dans cette ville que ce soit des relations de travail, des relations amicales ou plus intimes. Cela ne changeait pas tellement de Shreveport ou l’influence d’Éric était reconnue par beaucoup. Pam s’approcha de l’homme, qui était un bon client en dehors du lien qu’il pouvait partager avec Eric. Il aurait été impoli de ne pas saluer une personne qui pouvait se payer leur meilleure bouteille de champagne sans frémir. Elle lui fit un petit sourire poli avant de prendre la parole :
- Bonsoir Mr Crowford, j’espère que vous allez bien. Eric n’est pas ici ce soir.
Elle ne s’était pas présentée directement, ne sachant pas s’il la reconnaîtrait ou pas. Elle n’avait jamais été en interaction directe avec lui, mais elle avait croisé son regard à plusieurs occasions.
- Cependant, si vous avez besoin de quelque chose, n’hésitez pas à faire appel à moi.
Depuis sa rencontre avec Eric, il devait bien avouer qu’il passait nombres de ses soirées au Fangtasia. L'amitié était une chose étrange n’est-il pas ? Et entre les deux hommes, elle avait commencé par le biais de la compétition. Mais la compétition était une de ses choses qui fouettait le sang des hommes après tout, surtout quand le prix était une divine créature moulée dans une robe de sirène. Rien que de repenser à la soirée, un frison parcourue l’échine du gentleman. C’était un souvenir qu’il aimait à se rappeler. Même si finalement cette rencontre n’avait débouché sur rien, mis à part une amitié masculine. Cependant, en tant que mondain ayant connu les plus hautes sphères de son époque, il ne crachait jamais sur une nouvelle rencontre et sur une nouvelle amitié. Aussi étrange soit les prémices de celle-ci. Perdu dans ses pensées, il savourait ce début de soirée. Venu au Fangtasia sans réellement de but, oisif par plaisir, Henry aimait que la vie lui offre la surprise d’une rencontre ou d’une aventure. Oisif certes et il en était fière. L’oisiveté était l’une des plus belles choses de la vie humaine. Il ne comprenait pas l’amour de certain pour le travail ou l’activité. Après Henry, avait toujours eut la chance d’être ce qu’on appelle un nanti. Et grâce à cette nature plus que privilégier, il fallait bien avouer qu’il n’avait jamais eu à craindre la faim ou de ne pas avoir de toit au-dessus de la tête. Mais tout de même, il ne comprenait quand même pas ses paires. Disons qu’Henry s’amusait beaucoup des caractères des autres. Perdu dans ses pensées, il ne fit pas tout de suite attention à la sirène qui s’approchait de lui. Ce qui était plutôt anormale, vu qu’Henry avait l’œil pour les jolies femmes. Heureusement, cet oubli fût vite réparé et la voix de la Vénus qui approchait le sorti de ses rêveries. Un sourire charmeur et séducteur se dessina sur ses lèvres roses. Oh, la douce Pamela… Oui il la voyait souvent quand il venait au Fangtasia.
-”Oh, elle approche et alors la lune semble perdre en luminosité. Sa voix est comme le miel et son sourire la caresse d’une colombe.” Son sourire s’élargit et il offrit un baisemain à la femme, celui des vrai gentleman, ses lèvres ne firent que frôler la peau pareille au marbre de Pamela. Bon certes, il ne respectait pas la bienséance, mais il avait vite appris que ici, sur cette ile, c’était complétement inutile. -”Eric n’est pas là, mais votre présence est autant appréciable. Et permettez-moi de vous le dire, vous êtes bien plus agréable pour mes yeux.” Certes, Henry était un flatteur et un séducteur patenté, mais il le faisait toujours avec finesse. Il relâcha la main qu’il avait pris entre ses doigts et fit un signe pour montrer la banquette à ses côtés. -”Je vous en supplie, asseyez-vous prêt de moi et passez un moment à mes côtés. Permettez que je vous offre un verre. Ou plusieurs. Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?”
Pamela offrit un sourire à son interlocuteur quand il lui récita un peu de poésie. L’homme était un charmeur, elle avait déjà pu le remarquer, mais elle ne s’était pas attendue à ce qu’il joue son numéro pour elle. C’était toujours flatteur de s’entendre dire de belles choses, mais elle ne le croyait pas forcément très sincère. C’était un coureur et elle était une proie de plus à afficher à son tableau de chasse. Elle avait déjà connu des hommes comme lui et elle en connaîtrait d’autres après. Elle prenait donc les compliments avec plaisir, mais elle ne se laissait pas avoir pour autant.
En revanche, elle fut surprise par son baise-main. Peu d’hommes de leur époque savaient comment faire un originel baise-main et non pas une pâle imitation. Il ne fallait pas appuyer sa bouche sur la peau comme un vulgaire bisou. Ce qu’il fit était appréciable et le sourire de Pamela se fit un peu plus sincère. Il avait quand même du goût. Il la complimenta de nouveau et cela amusa Pam.
- Éric est pourtant au goût de nombreux hommes…
Elle répondit avec un sourire espiègle aux lèvres. Ce n’était pourtant pas un mensonge. Éric pouvait aussi bien faire craquer les hommes que les femmes. Ce n’était qu’une question de goût pour chacun et Pam était curieuse de tester Mr Crowford sur ce point. Si elle avait pu constater d’elle-même qu’il aimait côtoyer les femmes, en était-il de même pour les hommes ? Elle était curieuse de voir sa réaction.
Elle s’installa cependant à côté de lui quand il le lui proposa. Ce n’était pas dans ses habitudes et elle ne passerait probablement pas toute la soirée ici. Elle avait quand même un établissement à gérer. Mais elle s’autorisait quelques instants en sa compagnie. Sa curiosité à propos de cet homme était peut-être un vilain défaut, mais elle s’en fichait. Il lui demanda ce qu’elle voulait boire. La plupart des femmes auraient répondu le nom d’un cocktail chic, histoire de dire quelque chose sur elle-même en faisant cela. Mais Pam n’était pas une femme comme les autres. Elle inclina légèrement la tête en arrière et fit sortir ses crocs de vampire d’un coup.
- Vous êtes sur le menu ?
Elle eut un nouveau sourire en coin, juste pour la provocation. Mais Pam faisait face à un bon client qui s’efforçait de se montrer aimable. Il fallait qu’elle se montre plus sympathique… Elle rangea donc ses crocs aussi rapidement qu’elle les avait sortis.
- Un True Blood sera parfait pour moi. Mais je vous invite. Vous n’allez quand même pas offrir un verre à la personne qui travaille ici ! C’est pour vous remercier de venir toujours régulièrement ici.
Elle appela un serveur d’un geste de la main et plaça sa commande après avoir attendu que Mr Crowford lui dise de quoi il avait envie. Elle prit un moment pour l’étudier de plus près, il dégageait un charme indéniable, mais il y avait autre chose… Elle ne savait pas quoi exactement. Alors autant poser la question.
- Parlez-moi un peu de vous. Qui se cache derrière ce visage enjôleur ?
Arya
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La vanité ne connait pas la modération [Henry & Pam]
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