(abandonné) (( connecting the dots, for albus )) — .･✧ james & scorpius.

Bon, cette fois-ci, c’est décidé : Scorpius allait l’aborder aujourd’hui. Pas facile de passer au-dessus de sa timidité quand on était aussi introverti que le jeune Malefoy. Puis, vous ne vous rendez pas compte ! Le simple fait de penser à un échange de quelques mots avec James Potter… C’était impressionnant pour un jeune homme de son âge, mais aussi pour n’importe qui venant du monde magique. Au-delà de ça, James n’était pas non plus un total étranger pour Scorpius — c’était le grand-père de son fiancé et ça comptait énormément pour lui puisqu’il était très famille et soucieux de se sentir intégré parmi les Potter en dépit du passé tumultueux que Harry entretenait avec son père, Drago. Scorpius voulait que les conflits d’hier restent du passé et il s’attachait à écrire une nouvelle page de cette histoire familiale complexe, de redorer le blason des Malefoy autant qu’il le pouvait. Il ignorait si James avait connu un jour Lucius ou même Narcissa. Qu’importe, Scorpius voulait vraiment faire bonne figure. Mais pas simple quand on avait un caractère comme le sien effrayé par un peu tout et n’importe quoi.

Scorpius savait que James travaillait au commissariat de la ville. Aller à sa rencontre n’était donc pas si compliqué que cela. Il ne savait plus très bien où il avait entendu le nom de James pour la première fois. Peut-être était-ce la fois où il avait signalé le vol de son vélo au commissariat ? Peut-être était-ce Albus quand ils se sont retrouvés dans ce monde ? Ou encore Dumbledore ? Pas sûr pour celle-là… Bref, dans tous les cas, il avait été très surpris, la première fois, de constater que James était effectivement là et de voir à quel point Harry Potter, mais Albus aussi d’une certaine façon, lui ressemblait — sauf les yeux qu’ils avaient hérités de Lily, disait-on. Le souci, c’était que Scorpius n’avait jamais réussi jusqu’ici à interpeler James en dépit de tout le courage avec lequel il tentait de se motiver. Il n’allait pas le manger ! Ça devenait même ridicule à la longue, voire très suspect puisqu’il donnait l’impression de roder autour du poste de police sans aucune raison. Mais comment faire ? Par quoi commencer ? Lui-même ne savait pas bien ce qu’il voulait. Était-ce bien utile finalement d’importuner monsieur Potter ? Avait-il envie d’être dérangé par des gens de son monde, inconnus au bataillon ? Il sait que du côté Malefoy, plus d’un auraient pu se faire envoyer balader. Du point de vue de Scorpius, les Potter restaient en revanche plus ouverts bien que Scorpius n’ait pas spécialement une très bonne image de Harry — il lui faisait certes une très forte impression, mais cette vision était atténuée par la relation compliquée qu’il avait avec Albus et dont Scorpius était le témoin et le confident. Peut-être que les choses seraient différentes avec James puisque son avis ne serait probablement pas aussi biaisé que son fils à son sujet… Enfin bref, tout ça pour dire que Scorpius avait toujours fini par se dégonfler malgré ses efforts.

Jusqu’à aujourd’hui. Allez savoir pourquoi, il sentait cette fois-ci mieux que les autres. Il était toujours aussi terrifié, certes, mais son angoisse ne le dominait pas pour autant. « Bon, ça va le faire Scorpius, t’en fais pas… Au pire, tu te prends une veste, mais ça va aller… Ça va aller… » Se répétait-il en boucle alors qu’il prenait le chemin du commissariat. Quand il se trouvait aux abords de ce dernier, il se postait sur un banc, près de l’entrée et décida qu’il attendrait James ici. Il ne souhaitait pas particulièrement rentrer parce qu’il ne voulait pas déranger monsieur Potter dans son travail, que c’était impoli, et surtout parce que le cadre de l’endroit apportait un sérieux peu nécessaire pour celui qui voulait avoir une conversation d’ordre privée et conviviale avec James. Il patienta une heure, ou peut-être bien deux, avant de voir James sortir à la fin de son service. Étant donné que Scorpius était plongé dans une de ses lectures, il ne remarqua le grand-père d’Albus que lorsqu’il traversait le trottoir. « Oh, mince, mince ! … Monsieur Potter ! » il refermait d’un geste brusque son livre, le fourra à la hâte dans son sac et courrait après James qui ne l’avait visiblement pas entendu. « Monsieur ! » Scorpius manqua de se faire écraser par une voiture qui le klaxonnait quand il traversa. « Pardon ! Pardon ! » Il grimaçait en adressant un bref geste d’excuse au conducteur avant de reprendre la filature de James. Voyant qu’il n’arrivait pas réellement à le rattraper, Scorpius haussait le ton, essoufflé : « MONSIEUR POTTER, ATTENDEZ ! » Miracle ! Son attention était attirée. Scorpius n’avait même pas le temps de s’angoisser puisqu’il était trop occupé à récupérer son souffle qui l’interrompait sans cesse, maintenant qu’il était devant James. « Exc… Excusez-moi… Pfiou mon dieu… Pardon… » Il prit une grande bouffée d’air, s’épongeait le front. « Excusez-moi de vous avoir interpelé comme ça… mais… » Ses joues n’étaient pas seulement rouges à cause de sa brève course, mais aussi à cause de sa timidité qui gagnait inévitablement du terrain. « … Il fallait que je vous parle. Je m’appelle Scorpius. Scorpius Malefoy. » Il reprenait son souffle. Pour le reste, il hésitait. Devait-il se présenter comme un ami d’Albus ? Comme son petit ami ? Son fiancé ? Ex ? La situation était assez délicate parce que Scorpius ne voulait pas outer Albus contre son gré et surtout ne voulait pas que son grand-père sache de but en blanc qu’il… était… plus ici… ? Est-ce qu’il était au courant qu’il était grand-père d’ailleurs ? Après un torrent de questions et de doutes qui l’avait inondé pendant plusieurs secondes, Scorpius fit son choix : « Je… Je sais qu’on ne se connait pas, mais… » Nerveux, il serrait plus fermement la hanse de son sac de cours. Il détournait aussi régulièrement son regard, toujours aussi impressionné devant James et assailli par sa peur de faire mauvaise impression. « … mais je suis le fiancé de votre petit fils, Albus. » Il avait décidé de dire la vérité. Parce que c’était ainsi que les choses étaient — qu’importe qu’Albus lui ait été arraché, ils avaient été, et Scorpius l’était toujours, profondément amoureux, et ils avaient vécu passionnément cet amour alors pourquoi le cacher ? Il aurait l’impression d’insulter Albus s’il ne l’assumait pas pleinement devant sa famille. Si James ne l’acceptait pas ou réagissait bizarrement, c’était son problème et surtout la preuve qu’il ne méritait pas de connaître Albus tout court aux yeux de Scorpius. « Je… Mh… Enchanté ? » Il tendait maladroitement sa main à James, un sourire discret aux lèvres.

Il n’était pas au courant qu’il avait un petit fils. Ah. AH. La boulette ! C’est bien, en plus de cette timidité qui ne quittait décidément pas, Scorpius se sentait complètement honteux à cause de sa stupidité. Maladroit, il en rajoutait une couche : « Vous en avez même trois en tout. James II, Lily et Albus… Votre fils semblait être attaché à vous rendre hommage, à votre femme et vous visiblement… » Il aurait pu s’arrêter là, mais non, sa langue décidait de l’embourber encore plus : « … Enfin je sais pas si c’est encore votre femme et puis… » Et puis ça ne te regarde pas, oui. Scorpius avait envie de disparaitre sous la terre. Ressaisis-toi, merde ! Personne va te manger ! Le pire, c’est que Scorpius avait ce vieux réflexe, chaque fois qu’il était dans l’embarras, d’imaginer que son grand-père se trouvait derrière lui et qu’il le regardait d’un œil noir réprobateur en voyant son petit-fils s’embourber. Ce qui n’aidait pas Scorpius à sortir de son introversion, ça le faisait même bégayer sur la fin. Fort heureusement, James sut reprendre les rênes de la conversation. Merci, Seigneur ! « Euhm… Oui. Oui ! J’ai terminé mes cours pour aujourd’hui. Je vous suis. » Il lui adressait un sourire plus apaisé, mais ses joues étaient toujours aussi ternies par ce rouge qui refusait de se dissiper. Pardon Albus pour la honte que je te fous indirectement devant ton grand-père ! pensa-t-il, réprimant un rire en pinçant ses lèvres entre elles.

Jusqu’au café, Scorpius n’avait pas été bien bavard parce que faire la conversation avec des inconnus n’était vraiment pas son truc. Enfin, ce n’est pas qu’il ne voulait pas, mais son fichu caractère lui empêchait de dire tout ce qu’il voulait. Puis, pour être tout à fait franc, en cherchant James Potter, il s’était attendu à tomber sur un homme de l’âge de son père, pas à quelqu’un de physiquement si jeune ! M’enfin, ça ne le décontenançait pas tant que ça, quand il y réfléchissait. Scorpius retrouvait cependant sa langue une fois attablé avec James dans ce bar et qu’ils étaient servis. Scorpius avait opté pour un cappuccino. « Bon… Par où commencer… » Il y avait tellement à dire ! Devait-il évoquer Voldemort tout de suite… ? Mh… Valait mieux éviter. On devait déjà assez casser les oreilles de James avec ça, s’il avait retrouvé d’autres gens de leur monde, estima Scorpius. Il préféra alors tout de suite éclaircir un point. « Je pourrais pas vous dire grand-chose sur votre fils. Déjà, parce que je le connais pas bien du tout en dehors de ce qu’on raconte sur lui dans les livres… » Donc Scorpius en connaissait bien plus sur Harry Potter que ce qu’il en disait comme c’était un véritable rat de bibliothèque féru de l’histoire de son monde notamment. Il poursuivit. « Le truc, par contre… C’est qu’il était à Poudlard avec mon père, Drago et qu’ils étaient… disons… rivaux ? » De ce que Scorpius en savait, Drago entretenait majoritairement cette rivalité, mais n’était jamais entré frontalement dans le conflit, sauf une fois en sixième année et il en paya le prix. Scorpius n’allait pas parlé de ça, ni même du moment où Drago avait débarqué chez Harry en furie pour lui casser la figure quand il avait interdit à Albus de revoir Scorpius. James s’en fichait probablement et c’était une autre histoire qui n’avait pas grand intérêt ici.

Toutefois, cette pensée qui lui permit de reprendre le fil de son discours. « Puis je sais de lui que ce qu’Albus me racontait et… ils s’entendaient pas bien. Ils se disputaient pas mal. Enfin… Ils avaient du mal à se comprendre. Harry attendait des choses d’Albus tout comme Albus attendait des choses de son père. J’ai l’impression que Harry lui mettait beaucoup de pression sans s’en rendre compte… Albus vivait pas très bien le fait d’être le fils de Harry Potter, pour être tout à fait honnête… » Tout comme lui avait mal vécu, pendant un temps, d’être le fils de Drago. Jusqu’à ce qu’il apprenne à s’en foutre complètement, dès qu’il avait eu Albus dans sa vie à vrai dire. Ils étaient deux losers magnifiques et c’était tout ce qui importait à Scorpius. Retirez-lui Albus et tout partait en vrille… Comme maintenant. D’ailleurs, espérons que James ne lui en veuille pas pour son discours qui partait dans tous les sens comme il y avait trop à dire et que Scorpius était paralysé par le stress. Le café qu’il buvait à intervalle régulier l’aidait à se canaliser un peu. Ce fut au passage après une gorgée qu’il finit par dire, passant sa main sur sa nuque. « Euh… J’aurais peut-être dû commencer par vous dire que votre fils était vivant, parce que je sais pas si vous êtes au courant… » Ouai, ça aurait pu être bien, ouai, effectivement, Scorp ». Il soupirait, épuisé par lui-même par moment. Foutu stress ! Enième gorgée, Scorpius s’éclaircissait la gorge. « Quand Voldemort s’est introduit chez vous, Harry Potter a survécu au sortilège de la mort. Ce qui lui a valu d’être célèbre, encore aujourd’hui. » Peut-être que James était déjà au courant de tout ça, m’enfin… Ça permettait de commencer quelque part. « Ça n’a pas dû être facile pour lui tous les jours, je suppose… » Scorpius esquissait une petite moue compatissante. « À tout hasard… Vous l’avez retrouvé, sur cette île… ? » demandait-il en guise de conclusion.

Je m’attendais à ce que tu me parles de toi et d’Albus.

James était-il vraiment sûr de vouloir que Scorpius lui parle de son petit fils ? Parce que le jeune Malefoy avait tellement de choses à dire sur Albus qu’il pourrait en écrire vingt tomes complets. Demain, ils y seront probablement encore, sans que cela ne gêne Scorpius parce qu’il adorait s’épancher au sujet de son fiancé. Albus avait toujours été le centre de son attention, au point que cela vire possiblement en obsession. Scorpius l’aime. Il n’y a pas d’intérêt pour lui à s’imposer de limite dans quelque chose d’aussi beau. Parler positivement de l’homme dont il était farouchement épris lui ferait plus que du bien. Des semaines qu’il ne parlait que de lui à travers le prisme sa mort et Scorpius en était fatigué. Il voulait qu’Albus soit connu autrement, parce qu’il gagnait à être connu. Le discours de Scorpius serait probablement décousu, mais ce n’était pas bien important. Cette déconstruction du discours serait justement un gage de spontanéité auprès de James. « C’était important de vous parler d’abord de Harry un peu, puis aussi de mon père, parce que c’est ce qui nous a réunis, Albus et moi. Dans la guerre contre Voldemort, votre fils et mon père n’ont pas du tout été dans le même camp alors forcément, ça a laissé des stigmates sur ma famille, sur celle d’Albus et sur les gens. Lui et moi, on était automatiquement jugé avant même qu’on ne cherche à nous connaitre. Parce qu’Albus était le fils de Harry Potter, grand héros de guerre et l’Élu de la prophétie et parce que moi j’étais le fils de Drago Malefoy, ancien mangemort. Visiblement, ça suffisait aux gens pour se faire un avis. Faux qui plus est. » Scorpius marquait une pause, trempant ses lèvres dans son café. Contrairement à son père, il n’avait pas honte de son passé de mangemort. Disons plutôt qu’il ne voulait pas en faire un tabou alors que son père se renfermait sur le sujet. Son fils ne pouvait que spéculer sur ce qu’il avait été au temps de la Guerre. Scorpius se doutait que Drago n’avait pas eu spécifiquement le choix de rejoindre les rangs de Voldemort, que la situation était bien plus complexe que cela, mais ce n’était pas le sujet. Il n’était pas là pour défendre Drago, mais pour parler d’Albus et de lui. Il ne mettait probablement pas ses chances de son côté en annonçant ça de but en blanc à James en raison des circonstances, mais Scorpius n’était pas là pour mentir.

Scorpius poursuivit. « Mais lui, il en avait rien à faire que je sois le fils de Drago Malefoy tout comme moi j’en avais rien à faire qu’il soit le fils de Harry Potter. Parce qu’on est Scorpius et Albus, deux personnes bien distinctes avec leur identité propre. C’est leurs histoires. Leurs problèmes. Moi, je voulais juste me faire un ami. Au moins un. Juste un. Je demandais rien de plus. Parce que j’ai grandi assez isolé de tout le monde. Je savais pas ce que c’était d’avoir un ami en dehors de mes livres. Alors… On a sympathisé dans un premier temps dans le train pour Poudlard. C’est venu naturellement. Oh, Albus a son caractère, hein et moi je suis assez anxieux et timide de nature, mais ça a bien accroché dès le départ. Quand on est arrivé à l’école, j’étais franchement content qu’il soit envoyé à Serpentard, comme moi. Lui pas du tout. Ça lui a rajouté une pression supplémentaire, parce que… vous comprenez… Un Potter à Serpentard… et pas à Gryffondor… La honte, quoi. Enfin, moi je pensais pas ça du tout. Ce sont les gens qui s’en sont donné à cœur joie pour l’isoler encore plus. Pour être méchants gratuitement. » Scorpius n’en parlait pas, mais ses débuts à Poudlard avaient été tout aussi difficiles à cause de la terrible rumeur qui courrait à son sujet. Il n’avait jamais compris comment ni pourquoi (moi non plus d’ailleurs) les gens s’étaient mis à croire qu’il était le fils biologique de Voldemort. Il a tout d’un Malefoy, partage des traits physiques communs avec son père, c’est tout bonnement impossible ! Puis ça lui faisait tout simplement de la peine pour Drago qu’on impute la paternité de Scorpius a un autre et surtout à cet autre là. C’était probablement une tentative de décrédibilisation et d’humiliation de la part des sangs purs et de la plèbe envers Drago pour l’ostraciser. Mauvais mangemort, incapable de procréer, mauvais père. Scorpius estimait que ça n’avait pas sa place dans la conversation, même si y penser lui faisait du mal. « C’était compliqué pour nous deux. Très compliqué. Mais on s’en moquait. Tant qu’on était là l’un pour l’autre, c’était tout ce qui nous importait. En tout cas, pour moi, c’était tout ce qui m’importait. J’étais heureux avec lui, j’oubliais ce que les autres nous faisaient subir directement ou indirectement. Albus était mon tout. Tout ce que je faisais tournait autour de lui, de son bien-être et je ne demandais rien de plus. » concluait-il.

Par la suite, le sourire de Scorpius était plus discret, voire fané. C’était compliqué pour lui — les souvenirs avec Albus, en particulier celui de leur rencontre dans le train, tournaient en boucle dans sa tête. Scorpius mit un certain temps avant de parvenir à se concentrer à nouveau et à retrouver le fil. Au bout de plusieurs secondes, il reprenait sur un tout autre sujet. Son regard était un peu plus éteint. « Les cours, c’était pas vraiment son truc. Il avait du mal avec la magie surtout avec moi à côté qui… avais des notes bien meilleures. » Il espérait que cela ne passe pas pour de la vantardise, parce que cela n’en était pas. « Je pense surtout qu’il manquait de confiance en lui à cause de l’ombre de son père qui le suivait un peu partout, malgré lui. Parce qu’Albus, si on le poussait un peu, était loin d’être mauvais. Il était très ingénieux par exemple. Très intuitif. Parfois, il me donnait le tournis parce que j’avais l’impression que son cerveau fonctionnait à cent à l’heure. » Il riait. « Il était très courageux aussi, brave. Très casse-coup. Bon, la moitié des choses qu’il planifiait foirait, mais ça foirait magnifiquement. Il ne s’en rendait pas compte, je sais pas, mais il était… Tellement plein de ressources ! On nous traitait de losers, mais nous, ça nous allait bien, de pas rentrer dans leurs petites cases étriquées… » Son sourire était un peu plus arrogant cette fois-ci. L’éclat dans son regard était revenu : « On les emmerdait tous ces cons, en fait. Tant qu’on était tous les deux, le reste : allez vous faire foutre. » Son sourire était franc, doux à l’oreille. Ça ne ressemblait tellement à Scorpius de parler ainsi, mais bon sang, qu’est-ce que c’était vrai ! Depuis combien de temps Scorpius Malefoy n’avait-il pas ri, d’ailleurs ? Trop longtemps. Beaucoup trop longtemps. L’oeil amoureux, la voix aussi, il poursuivait avec autant de panache : « Avec un rien, Albus sublimait tout. Il était peut-être un peu bougon et ronchon comme garçon, mais c’était surtout une lumière, la mienne. Je ne me suis jamais ennuyé avec lui. Pas un seul instant. » Sa voix s’assombrissait un peu, comme si ses dernières paroles induisaient malgré Scorpius ce qu’il cachait depuis le début à James. « Mais… Comme je l’ai dit… Albus manquait de confiance en lui et il avait tendance à l’accorder à quiconque le valorisait un peu… Alors il… s’entourait pas forcément des bonnes personnes malgré… mes avertissements… » Scorpius avait la mine basse, les yeux se noyant presque dans sa tasse de café pour ne pas à avoir à confronter James du regard. Il la saisissait d’ailleurs pour boire la dernière gorgée qui lui restait.