La tête hors de l'eau (rp libre)

Réintégrer le groupe politique, mais surtout sectaire, de Kai Anderson… Était-ce une bonne idée ? Pas vraiment. Mais que pouvait-elle faire d’autre quand sa vie était mise en jeu ? À son arrivée sur l’île, Violet avait été de loin la plus fidèle et dévouée au gourou, mais elle avait surtout fini par fuir quand elle avait compris ce qu’il se tramait dans ce groupe ultraviolent. Elle avait vécu deux ans de répit avant que Kai ne la retrouve. Ses écrits sur internet étaient devenus trop populaires et malgré son pseudo, il l’avait retrouvé. Pour connaitre Kai, elle savait que la pitié et épargner autrui n’était pas dans ses prérogatives alors, s’il l’avait fait avec elle pour une raison qui lui échappe totalement… Autant qu’elle profite de la survie qu’il lui avait accordé.

Pour autant, Violet n’en restait pas moins terrorisée et terrifiée. Depuis que Kai était revenu dans sa vie et que Tate en était à nouveau sorti, elle se sentait constamment sans défense et surtout épiée dans le moindre de ses faits et gestes au point qu’elle n’osait plus vraiment sortir. Une vraie paranoïa s’était installée chez la jeune femme, ayant l’impression que Kai ou un de ses sbires aux allures de golgoth pouvaient sortir de n’importe quel coin de rue pour la menacer ou lui ordonner des choses qu’elle n’avait pas envie de faire pour le compte de la secte. Elle savait que cela avait été une erreur de revenir dans les rangs du Divine Ruler dont elle ne partageait pas du tout les idéaux, mais elle avait tout sauf le choix dans cette situation inextricable.

Il n’empêche que, aussi casanière et apeurée est-elle, elle en avait plus qu’assez de rester enfermée chez elle au bout d’un moment. Même ses courses, elle ne les faisait plus elle-même, se servant de la magnifique invention qu’étaient les courses en ligne et le drive. Elle avait besoin de sortir, notamment pour trouver de l’inspiration pour ses écrits qui s’était éteinte depuis quelques semaines. Pendant des heures, elle pouvait scruter sa page blanche ouverte sur son ordinateur ainsi que la petite barre verticale qui clignotait inlassablement en attendant patiemment que l’écrivaine se décide à taper quelques mots. Elle avait tenté certains trucs pour les effacer aussitôt. Elle était trop préoccupée par l’idée que son ordinateur soit possiblement surveillé par Kai, pour voir si elle ne tentait pas de le trahir à nouveau par exemple ou pour qu’il se serve de ses écrits pour la terrorisé comme ils faisaient office de catharsis chez elle — ils s’inspiraient de ses propres peurs et de sa propre vie, sous couvert de fiction. Elle se faisait sûrement des idées et peut-être en avait-il rien à faire, mais sa paranoïa détruisait tout, même son génie créatif. Finalement, bornée et surtout véritable électron libre, Violet avait fini par sortir lors d’un bel après-midi de cette fin d’été, son ordinateur sous le bras. Ni Kai ni sa paranoïa n’allaient gagner, bien qu’ils menaient la danse depuis des semaines.

Violet ne savait pas très bien où aller pour se poser et écrire sans que ses pensées intrusives n’empiètent sur le reste. Quand elle passait devant le Purr’s Coffee et qu’elle apercevait à travers la vitrine des chats s’y balader en liberté, elle estimait que c’était l’endroit idéal. Elle passait la porte et se dirigea vers le comptoir pour commander un grand cappuccino avec une mignardise en plus. Son plateau en main, Violet balaya le lieu à la recherche d’une place. Le café était bondé, mais pas plein pour autant. Il y avait plein de places libres disséminées un peu partout, mais Violet ne voulait pas rester seule… Alors, elle cherchait une personne au physique rassurant ou qui avait l’air du moins gentille pour qu’elle se sente en sécurité. Elle tomba sur Chrissy assez rapidement, absorbée par son téléphone. C’était donc plutôt timidement qu’elle s’avançait vers sa table et qu’elle s’éclaircissait la gorge avant de parler. « Euh…Salut ? » Violet se permettait d’être familière comme Chrissy et elle avaient l’air d’avoir le même âge. Mais elle ne réagissait pas tout de suite, alors Violet n’osait pas trop insister, restant plantée là, jusqu’à ce que… « Oh, désolée… Je peux faire quelque chose pour vous ? » Un sourire réservé vient illuminer gaiement le minois de la jeune femme. « Oui. Ça te gêne si je m’installe avec toi ? » Elle marque une pause. « Y a de la place ailleurs, je sais, mais j’veux pas rester toute seule et… » Elle fit une petite moue, se rendant compte que la démarche pouvait être un peu étrange. « Je vais pas t’embêter, je vais juste plancher sur mes écrits… C’est pas un plan drague chelou ou quoi. » Violet riait un peu quand elle disait ça, tenant encore son plateau en main. « Mais si tu veux pas, t’inquiètes. C’est pas grave. » Elle ponctuait sa phrase d’un rictus discret.