(Terminé) Confidences inespérées (ft Hannibal)

Confidences innespérées
ft @Hannibal Lecter

I’m not doing this because I want to beat someone, because I hate someone, or because I want to blame someone. I do what I do because it’s right! And above all, it’s kind! It’s just that… Just kind.

Deux semaines après la mort de Garret Hobbs

Alex savait qu'il aurait bien fallu qu'elle retrouve son psychologue, à un moment. Mais le revoir après ce qui s'était passé lui faisait tout de même bizarre. Nick n'avait rien divulgué sur la disparition du corps de Garret Hobbs, comme s'il espérait la préserver de ce côté sombre et lugubre du monde. Pourquoi ne se faisait-il pas à l'idée qu'agir ainsi ne servait à rien ? La métisse le connaissait déjà bien, ayant subi des vertes et des pas mûres dans leur ancien monde. Sans compter que celui qui l'avait pris pour cible était mort devant elle, avant d'avoir pu lui faire quoi que ce soit.

Ce jour allait rester gravé dans sa mémoire. Elle n'avait ressenti aucune peine pour lui, alors qu'elle savait quel destin l'attendait. Mais celle qui a planté le couteau restait Aby, cette amie qui s'était rapprochée d'elle à cause de la menace paternelle. Et Alex ne l'avait pas arrêté.

Voir cette situation lui avait rappelé la sienne, lorsque Barry la tenait encore sous son emprise. Un lien fragile, tenu par la drogue et la menace. Il ne ressemblait pas à celui qui avait tenu Abigail et Garret. Mais une seule solution avait pu les délivrer : La mort du bourreau. Et bien qu'elle pensait avoir prit la bonne décision en ne l'arrêtant pas, une petite voix ne cessait de la tirailler, surtout lors de son sommeil.

Elle avait encouragé son amie à tuer quelqu'un.

Elle y pensait encore, tandis qu'elle attendait avec sa policière attitrée. Etre avec elle ne pouvait qu'augmenter son malaise, bien qu'elles étaient aussi silencieuses que d'habitude. Qui serait à l'aise en présence d'un membre des forces de l'ordre, alors que vous êtes témoin/coupable d'un crime inavouable ? Surement pas Alex, qui avait pourtant bien des choses à raconter. Ergastulumm était la capitale des crapules en tout genre, là où elle était née. Ses yeux en avaient tellement vu que son sang-froid des plus surprenants pouvait être expliqué. Cela ne voulait pas forcément dire qu'elle avait une force mentale à toute épreuve. Elle ne guérirait pas à peine d'un stress post-traumatique, en cas contraire.

Et elle ne continuerait pas à voir le docteur Lecter.

La porte finit par s'ouvrir, poussant les deux femmes à se lever. Alors qu'il l'invita à entrer, elle remarqua tout de suite l'état des lieux. Aussi propre et rangé que les fois précédentes, comme si rien ne s'était passé. Voir l'efficacité de Nick et de monsieur Lecter dans une telle situation pouvait faire peur. Mais la métisse se contenta de s'asseoir.

Aussi bizarre que cela puisse être, la jeune femme se sentait plus à l'aise que lors des premières séances. Son cerveau avait-il eu un déclique, en voyant que Nick n'était pas hostile face à cet homme ? Peut-être. En tout cas, Alex se tenait différemment face à lui. Pas au point de sourire ou de montrer son côté chaleureux, comme avec d'autres. Mais elle pouvait, au moins, le regarder dans les yeux. C'était un bon début.

Elle-même ne savait pas encore qu'une part d'elle lui donnait sa confiance, depuis leur collaboration dans la mort de Garret Hobbs. Au point d'être prête à parler d'elle, un peu plus tard.
Aussi naturellement que si elle était avec ses deux colocataires.

Confidences innespérées
ft @Hannibal Lecter

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La séance de ce jour allait donc commencer par une question des plus banales. Ce genre de question que n'importe qui pouvait poser, dans des situations des plus calmes et routinières. Si elle avait été chez elle, Alex n'aurait pas pu y répondre. Comment répondre à cette question lorsque l'on vit dans un nit de crapules et de corruption sans nom ? Quand on ne peut pas dormir sur ses deux oreilles, ne sachant pas si on allait survivre le lendemain ?Le sentiment de bien-être pouvait tout de même être présent, grâce à des relations et un business durable. Mais tel un fragile château de cartes, la menace que tout s'écroule restait présente.

Que pouvait-elle répondre, à présent ?

Sa vie n'était pas à plaindre. Elle avait un travail honnête et stable, des amis de tout horizons, ses colocataires sur qui elle pouvait compter. Mais l'ombre de ses cauchemars planait au dessus de sa tête. Bien que moins violent, les images de son passé continuaient à se balader dans son esprit. Apparaissant dans des moments qu'elle ne pouvait contrôler.
En bref, elle avait encore du chemin à faire. Mais elle avançait. Monsieur Lecter ne lui aurait pas dit qu'elle semblait différente, dans le cas contraire.

Alors, pour la première fois depuis leurs premiers rendez-vous, elle donna une réponse plus claire.

- Je vous ai menti ... La première fois que l'on s'est vu.

Un silence plana dans la pièce. La métisse détourna les yeux, juste le temps de rassembler les mots qu'il fallait. Parler franchement de soi n'était pas encore une mince affaire. Mais son interlocuteur avait raison sur un point. Cette histoire des plus sanglantes permettait à la patiente de voir différemment le médecin. Osant alors partager cette information, que personne en dehors de Nick et Warwick pouvaient savoir.

- Ma mémoire est encore floue, sur des points ... Mais j'ai quand même la majorité de mes souvenirs entre mes mains ... et c'est bien le problème ...

Essayant de gérer son stress, Alex laissa son doigt jouer avec une de ses mèche de cheveux. Mine de rien, ce petit geste lui permit de reprendre doucement son calme. Ce n'était, pourtant, pas quelque chose qu'elle faisait dans son monde d'origine. Peut être que cela avait un lien avec son rapport avec son propre corps ? Se poser ce genre de question risquait de plus l'embrouiller qu'autre chose !
Elle reporta alors son attention sur le psychologue, reprenant sa conversation. Sans savoir vers où cela allait vraiment la mener.

- Il y a ces souvenirs de mon ancienne vie ... qui me hante. Je ne peux pas vraiment dire que ça va ...

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Revenir sur tout ça, après quatre à jouer au poisson rouge, n'allait pas être une chose facile. Alex, tout comme ses deux colocataires, avaient évités le sujets, avaient essayé de passer à autre chose. Ou, du moins, la jeune fille l'avait fait. Elle savait bien que les deux hommes restaient dans leur bon souliers, leur vie dans leur monde d'origine étant en partie du à leurs choix. Alex n'avait jamais voulu en arriver là, bien qu'elle avait rencontrer Warwick et Nick en cours de route.
Elle l'avait quand même un tout petit peu fait, en parlant à monsieur Lecter de son frère. Il était d'ailleurs le deuxième à le savoir, Warwick étant le premier. C'était la première étape qui l'avait mené à ce moment. Celui où elle pouvait accorder sa confiance, parler de ces temps nostalgiques comme terrifiants.

Elle n'avait, cependant, pas assez de courage pour regarder son interlocuteur en face. A Ergastulum, le regard des autres restaient différent. Après tout, il y avait tout un tas d'individus différents. Mafieux, prostitués, trafiquants, ... Bien que certains la regardaient de travers, tout le monde était dans le même sac et pouvait être solidaire, dans un sens.
Mais ce monde est totalement différent du leur. Certains ne se gêneraient pas pour l'insulter, la malmener, si son histoire venait à être dévoiler. Et elle ne pouvait pas anticiper la réaction de son interlocuteur.
Mais elle ne se défila pas. Là qu'elle prenait enfin un décision, elle comptait bien la tenir jusqu'au bout.

- Ma mère s'est faite assassinée ... mon père était alcoolique ... Je m'occupais seule d'Emilio, on était pauvre ...

Un bon résumé, histoire d'installer les bases. Il fallait toujours entamer les choses en douceur, n'est-ce pas ? C'était, en tout cas, le meilleur moyens que trouva Alex pour ne pas se rétracter.
Elle se dirigeait vers le plus lourd de son histoire et ne comptait pas s'éterniser dessus. A quoi beau donner des détails sur ce cauchemar ? Tout raconter lui prendrait des heures, en plus de lui faire très mal. Et elle ne se doutait pas que son interlocuteur poserait des questions, pour les détails dont il avait vraiment besoin.

- Un homme est venu, quand j'avais 12 ans ... Il m'a proposé de le suivre à Ergastulum, pour du travail. J'étais naïve, je n'ai suivit en pensant aider ma famille ...

Parler de Barry sans avoir d'images dans son esprit était assez compliqué. Elle n'avait plus autant d'hallucinations qu'au départ, lorsque le docteur Theo avait détecté sa dépendance à la drogue du proxénète. Mais il pouvait lui arriver de le revoir, de temps à autre. Comme durant les première fois, si ce n'est pas en pire. Un cadavre tenant à moitié debout, dégoulinant de sang, un grand sourire sadique sur son visage. Répétant les même bêtises, qu'elle ne peux s'empêcher d'écouter.

"T'as cru pouvoir me tuer ?"
"Tu ne peux pas m'échapper, ma belle Alex"
"Ses mecs se serviront allègrement de toi, comme je l'ai fais"
"Tu ne sais rien faire d'autre, à par traîner dans les ruelles pour me ramener du fric"

"T'es à moi"

Elle avala difficilement sa salive, essayant de se concentrer.
Il n'était plus là. Elle pouvait parler. Tout irait bien.

- Il m'a drogué ... et forcé à me prostituée ... jusqu'à ce qu'il se fasse tuer. J'avais 24 ans.

Confidences innespérées
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La réponse qu'il lui fournit à la suite de ses aveux étaient des plus banals. Certains auraient pu même faire une réflexion, comme quoi il y avait autre chose à dire que des excuses dans cette situation. Pourtant, monsieur Lecter était la première personne à offrir des excuses à la jeune femme. Elle n'avait jamais mit de mots sur situation, depuis son arrivé sur l'île . Quand à son monde d'origine, elle n'était malheureusement pas la seule à vivre ce genre d'enfer. Ergastulum était le repère des personnes dans son genre. Prostituées, dealers, trafiquants en tout genre ... Beaucoup pouvaient compatir, sans pourtant lui être d'une grande aide.
Sauf Nick et Warwick. Ses deux sauveurs.

La séance s'enchaîne avec de nouvelles réflexions de la part du psychologue.
Le soulagement ? La liberté ? Non. Alex n'avait rien senti de tout cela, une fois son bourreau mort. Au contraire, une grande peine l'avait submergé. Car au moment où elle perdait tout espoir, sa situation fut totalement bouleversée. Elle s'était imaginée seule, sans souvenirs et sans endroit où rentrer. La situation avait été catastrophique, sur le moment.
Mais sa bouche décida d'enchaîner sur les dernières paroles de son interlocuteur.

- Je l'ai fais, dans un sens ...

Un nouveau silence accueillit sa réponse. Elle avait l'impression d'aller sur un terrain des plus glissant, ne sachant pas du tout ce qu'allait lui apporter le fait d'en parler. Pourtant, elle ne s'arrêta pas là.

- Nick et Warwick l'ont tué ... pour une mission. Quand je suis arrivé, il n'était plus qu'un cadavre ...

Le souvenir revint immédiatement dans son esprit, étant un moment qu'elle ne pourrait jamais oublier. En plus de sa libération, il s'agissait de sa véritable première interaction avec ses colocataires. Un départ des plus chaotiques, comme une grande partie de leur vie.

- Et ... tout c'est mélangé. Je m'étais presque fait une raison, j'avais abandonnée ... et le voir mort ... a tout chamboulé ...

Elle se revit en train d'avancer, se rapprocher de son bourreau, exprimer son incompréhension et sa terreur.
Avant de vriller.

- Alors j'ai prit l'arme de Warwick ... pour tirer à mon tour ...

La rage qui prend le dessus, les balles qui s'échappent et le sang qui gicle. C'était, surement, la seule fois qu'elle avait agit de la sorte. Sa raison ayant disparue, après des années de souffrances. A si peu de devenir folle.
C'était la seule fois qu'elle avait perdue le contrôle de la sorte, par elle-même.

- Réagir ainsi ne servait à rien ... il était déjà mort ... mais j'ai gaspillée toutes les balles sur lui ...

Une nouvelle pause s'imposa, durant laquelle elle essaya de calmer un peu es battements de son cœur. Elle n'avait pas prévu d'en arriver à un tel point de confessions. Mais en même temps, elle se sentait légère. Mal à l'aise, mais légère. C'était quelque chose de troublant pour elle.
Etla séance était loin d'être terminée. Elle le savait.