Let's make it a great day ((Viserys))

Let's make it a great day

with @Viserys Targaryen

Il aurait pu aller au ranch pour s’occuper de sa jument ou s’installer devant sa sitcom du moment, hilarante et les deux auraient fait l’affaire pour distraire ses pensées moroses. Or, c’est dans un certain atelier de menuiserie et surtout auprès de son propriétaire, que ce cher Arthur a choisi de se rendre. Sa rencontre avec Viserys des semaines plus tôt, tient plus du destin que de la coïncidence pour Arthur - les deux hommes ont tous deux été souverains, mais en plus de cela, ils partagent la même humilité et les mêmes valeurs pacifiques. Bien qu’ils ne soient plus à la tête de quoi que ce soit et qu’ils aient tous deux fait le choix de s’adapter à cette ville, Arthur ne peut s’empêcher de voir une sorte de mentor en la personne de Viserys. Il aime écouter ses histoires et même s’il peine encore à s’ouvrir totalement à lui - ou quiconque - Arthur se sent en confiance auprès du Targaryen.

Lorsqu’il passe les portes de la boutique, il jette un œil rapide au mobilier exposé avant de chercher la présence de son ami. C’est en approchant le comptoir qu’il l’aperçoit, concentré sur une de ses conceptions. “Bonjour, Viserys ! Comment allez-vous ?” Il s’approche de l’artisan avec un sourire et de l’hésitation dans la voix, lorsqu’il reprend : “je tournais en rond dans mon appartement et j’ai pensé… que je pourrais me rendre utile ici, peut-être ?” Dit-il en désignant les lieux. “J’aurais bien besoin de m’occuper l’esprit et les mains.. à vrai dire. Et j’ai presque tout d’suite pensé à vous, soyez-en flatté !” Finit-il avec humour.

Il égaye le tout d’un sourire éclatant à en faire pâlir le soleil, mais son humeur n’est pas aussi ensoleillée que cette chaude journée. Il a passé ces derniers jours à ressasser certaines choses qui lui sont arrivées récemment, et elles ne sont pas toutes aussi positives qu’il aimerait le croire. Retrouver Merlin parmi la pagaille lui aura au moins donné un peu de baume au cœur, mais sa rencontre avec son double et plus récemment, sa demi-soeur, l’ont laissé plus maussade.

“Sur quoi travaillez-vous ?” S’enquit-il en fixant les planches de bois brut. Il pourrait l’aider à faire un peu de rangement ou à nettoyer, peu lui importe, tant que sa compagnie est voulue et appréciée bien sûr. C’est la raison pour laquelle il patiente, adossé contre un pilier et les bras croisés, que l’homme lui réponde avant de s'imposer.

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Il n’est pas difficile de le faire sourire, mais la bonne humeur de Viserys y aide grandement aujourd’hui. Quand le plus âgé lui demande comment il va en retour, Arthur esquive un peu la question. Il admet avoir tourné en rond dans son appartement avant de venir ici, et c’est peut-être déjà un indice sur son état d’esprit. Quoiqu’il en soit, il n’en perd pas son intérêt pour le travail du menuisier et ce dernier finit par lui décrire l’objet de sa commande. Il est difficile pour Arthur de se projeter sur la forme finale lorsqu’il ne voit que des planches pas encore sculptées, mais les dessins promettent un beau résultat. Il s’approche du mur pour les contempler de plus près.

“Je comprends sa nostalgie et je le trouve très beau, ce bureau. Il me rappelle un peu le mien, avec plus de détails.” Le sien était un peu plus simple, mais ce n’est pas comme s’il y avait donné beaucoup d’importance. Il détestait la paperasse. En revanche, l’esthétique apportée sur ses tenues ou sa table ronde avait reçu sa plus grande attention. Il attache toujours une certaine importance à l’image qu’il renvoie d’ailleurs ; à chacun ses priorités. Après avoir contemplé les dessins, Arthur regarde à nouveau les planches de bois tandis que Viserys lui propose de l’assister.

“Bien sûr, pourquoi pas ? Je veux bien essayer en tout cas, mais ça devrait être dans mes cordes.” Dit-il avec un semblant d'assurance, même s’il ne connaît pas grand-chose au travail du bois. Rien que le mot “polir” pourrait le faire blanchir ; c’était une tâche qu’il laissait à ses serviteurs autrefois et même s’il les a vu faire parfois, il ne connaît pas vraiment les bons gestes. Une fois devant le matériel à sa disposition, il bloque quelques secondes avant de saisir un morceau de papier râpant, qu’il devine alors nécessaire au polissage. Il est presque certain d’avoir une tâche facile, pourtant, il ne peut s’empêcher de trop y réfléchir et d’avoir des premiers gestes timides.

“Vous devez être le seul ébéniste de cette île à éviter les machines, et ce n’est pas un mal.” Qu’il remarque avec un léger rire. S’il s’est lui-même adapté aux téléphones ou encore aux voitures – il adore la sienne, à vrai dire – il n’est pas pour autant à l’aise avec toute la technologie de ce siècle. Depuis qu’il a failli se blesser avec une perceuse, il panique facilement avec les engins électriques, alors l’atelier de Viserys est parfait. Travailler à la main est certes plus lent, mais bien plus satisfaisant. “Je ne sais pas trop ce que je fais par contre… aucune bêtise, j’espère.” Il rit à nouveau, peu confiant cette fois. Il polit un des morceaux de bois en allant d’une extrémité à l’autre et en retirant la poussière lorsqu’elle s’accumule, pour constater que le bois devient de plus en plus lisse. C’est le but de la manœuvre, mais ça l’enchante quand même car après tout, il est en pleine découverte.

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Le cadre lui rappelle les ateliers présents dans son vieux château et c’est agréable de replonger dans ce genre de nostalgie, car elle ne le rend pas triste, mais plutôt optimiste. C’est rassurant de savoir qu’il peut retrouver des morceaux de son époque ici et là, à travers de belles rencontres qui lui semblent presque écrites. A force de s’être fait rabâcher l’importance de sa destinée, il a fini par croire au destin, mais ce n’est pas pour autant qu’il le comprend mieux. Pourquoi l’avoir ramené à la vie et dans un monde qui ne lui sied guère ? Il a au moins la chance d’avoir croisé d’anciens souverains qui, comme lui, ont perdu tout pouvoir et tous repères, mais avec qui il peut partager des moments uniques comme celui-ci. Aujourd’hui, Arthur apprend à travailler le bois et c’est quelque chose qui ne serait jamais arrivé chez lui. “Ce n’est pas moi qui vais juger vos méthodes. Un peu moins de technologies et plus d’authenticités, ne feraient pas de mal à cette ère.” Dit-il en souriant, sur un ton léger. Il y a des inventions qui changent la vie et d’autres dont il pourrait se passer. Ainsi, même après avoir connu le confort du 21ème siècle, Arthur partirait tout de même vivre à Camelot si on lui donnait le choix aujourd’hui.

Viserys le rejoint pour s’occuper d’un autre morceau de bois et ses encouragements le rendent tout fier, comme s’il venait d’atteindre le mil d’une cible pour la première fois. Entouré de mentors depuis son plus jeune âge, il n’a toujours connu que la voie du guerrier qu’on lui enseignait avec ferveur et qu’il a entretenu au fil des années. Il connaît les armes blanches sur le bout des doigts et il est aussi habile avec un bouclier qu’un arc long, mais posez-lui des questions sur leur confection ou la sculpture du bois, et il sèchera complètement. “Non, jamais… enfin, si tailler un bout de bois pour en faire quelque chose de très laid, est considéré comme une sculpture, alors peut-être.” Il ne manque jamais l’occasion de faire de l’humour, mais ça cache un sentiment d’embarras, car la question de Viserys sur de possibles passions existantes, le trouble un peu. Il était fils de roi et Uther n’était pas le plus ouvert d’entre eux. Son fils se devait de suivre ses traces ou du moins, de lui faire honneur en perfectionnant ses talents de guerrier, mais également en apprenant à penser comme un conquérant, pour en faire un futur chef digne de ce nom. Alors pendant longtemps, Arthur ne se considérait pas grand-chose sans son épée.

“J’étais un guerrier avant tout et j’ai passé le plus clair de mon temps à m’entraîner lorsque mes devoirs de prince ne me retenaient pas.” Commence-t-il en prenant une autre planche pour la polir à son tour, en observant les gestes du plus âgé pour s’en inspirer. “J’ai fini par aimer ça et on peut dire que j’avais une passion pour le combat, les duels, les tournois… enfin, vous voyez.” Il appréciait les festivités qui se créaient autour, en revanche, il détestait les champs de bataille. Un comble n’est-ce pas ? Mais il n’a jamais supporté de devoir envoyer ses troupes à la guerre. “J’aime bien le jeu des échecs sinon, pour le côté stratégie.” Dans une autre vie, il aurait peut-être trouvé sa passion dans l’art, la musique ou la poésie, qui sait et cette pensée le fait sourire bêtement. “Et vous ? A part sculpter le bois, j’entends ?”

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Autrefois, il s’amusait à tailler des bouts de bois en forme d’animaux et même s’il s’améliorait à chaque voyage, il n’appellerait pas ça de l’art non plus. C’était un hobby comme un autre, une façon de tuer le temps lorsque lui et ses compagnons s’arrêtaient pour la nuit. Il les offrait ensuite aux enfants qu’il croisait, en région étrangère ou de retour à Camelot et leurs sourires était une belle récompense. Il ne sait pas s’il aurait fait un bon père, mais l’un de ses regrets, est qu’il ne le saura probablement jamais. Il a toujours une chance de le devenir dans ce présent, mais sa vie est différente et l’éducation n’a pas les mêmes standards dans ce siècle – il aurait revu les siens à la baisse, comparé à ceux d’Uther et il aurait passé bien plus de temps avec ses enfants. Du moins, il l’aurait souhaité.

“Les enfants étaient plutôt contents de mes œuvres. Et ce sont les êtres les plus honnêtes, non ?” Dit-il avec légèreté, flatté par les mots de Viserys ou plutôt encouragé par sa façon de voir le positif, là où Uther lui aurait soufflé de s’améliorer, sans chercher plus loin. Plus il apprend à connaître le quinquagénaire et plus il aurait souhaité le rencontrer à l’époque où ils gouvernaient tous deux leur royaume. Il ne sait pas grand-chose des contrées qui existaient au-delà de l’océan, mais le monde est grand et l’univers bien mystérieux, alors il y a une infime probabilité qu’ils aient vécu sur la même Terre. Son peuple -et lui-même- n’était guère tourné vers l’exploration, mais qui sait, si on lui avait laissé le temps de profiter de la paix.

Il écoute alors les réponses du menuisier sur ses passions, ou plutôt, sur les raisons qui le poussaient à s’évader dans quelque chose. Les trahisons, il connaît aussi et c’est sans doute inévitable lorsqu’on est un dirigeant. Plus encore lorsqu’on est trop droit, trop gentil, trop honnête et qu’on ne songe pas un seul instant que les plus mauvais coups bas peuvent être assénés par nos plus dévoués. Ce fut un choc pour Morgana et un autre pour son oncle, qui voulait se venger d’Uther en le détruisant lui… Morgana était la fille d’Uther, mais lui était le fils d’Ygerne. Ô comme il aurait voulu que sa mère puisse témoigner de la cruauté de son frère, qui au lieu de s’allier à son neveu de sang, s’était associé à celui de son vieil ennemi. Il n’aura finalement jamais pu lui faire part de son amertume, ni le juger lui-même, car son oncle avait simplement disparu après sa défaite. Il fronce les sourcils à ces souvenirs, toujours un peu tiqué lorsque les mots famille et trahison sont associés.

“Les trahisons et autres machinations sont monnaie courante pour nous, hélas. Vous y avez perdu quelqu’un, dans ce tournoi..? Si c’est douloureux, ne répondez-pas.” Qu’il précise calmement. Il sait très bien ce qu’on peut ressentir, alors même que ses ennemis avaient profité de sa fête d’anniversaire pour attaquer son père, qui avait succombé quelques jours plus tard. Il a continué de le fêter les années qui ont suivi, forcément, car difficile d’échapper à ce genre de festivités lorsqu’on est roi, mais il ne le vit plus de la même manière.

“Je ne suis pas un grand friand de lecture… mais il doit y avoir de ces ouvrages chez les antiquaires. J’imagine que la plus grande bibliothèque a son lot de vestiges, mais c’est toujours délicat quand on recherche des objets spécifiques. Je doute de retrouver les archives de Camelot ici, par exemple.” Dit-il en riant. A moins de tomber dans une faille qui le mènerait droit dans la bibliothèque de son château, c’est quasi improbable ! Pour ce qui est des échecs : “j’y joue quand l’occasion se présente, ou alors en ligne, mais je préfère les face à face. Je ne connais presque personne qui aime ça, malheureusement. Vous y jouez ??” Il a un brin d’espoir dans le regard.