Une clope distraitement posée entre ses lèvres, John marche d'un pas nonchalant dans les rues de la ville. Il observe les lieux avec un air désabusé sur le visage. Il ne sait pas trop ce qu'il fait ici, dans un monde qu'il déteste de plus en plus. Sans magie, sa vie est vraiment ennuyeuse. Tellement ennuyeuse, que sa consommation d'alcool a fortement augmentée. Si les bars sont heureux de l'avoir comme client, son foie lui, demande grâce. Et s'il n'y avait que lui, encore... le magicien tousse fortement quand ses poumons lui hurlent une nouvelle fois d'arrêter de s'intoxiquer avec ses maudites Silk Cut. Mais c'est plus fort que lui. Quitte à mourir d'un cancer dans dix ans, autant continuer. John n'a jamais cru à la rédemption et toutes ces conneries qu'on se raconte pour supporter la vie. Son existence, il la mène comme il le désire, avec la certitude que quoiqu'il fasse, la mort finira toujours par le retrouver.
Arrivé devant la rose éternelle, une librairie qu'il fréquente régulièrement, l'anglais jette sa clope sur le sol avant de l'écraser d'un coup de pied bien entrainé. Il traverse la porte et adresse un petit signe de la tête à l'attention des personnes présentes. John déteste les conventions sociales, mais cette ville n'est pas la sienne, alors il se mêle à la population locale. Comme à son habitude, il se dirige vers le rayon ésotérique, beaucoup trop vide à son gout. Les ouvrages qu'il a déjà lu ne sont pas à sa hauteur. Ce qu'il veut, lui, c'est un moyen de retrouver sa magie. Sans elle, il se sent perdu. Perdu, et irrémédiablement déprimé.
Un soupir de lassitude traverse ses lèvres tandis qu'il fait demi-tour pour aller à la rencontre d'un jeune homme qui travaille là. Les mains fourrées dans les poches de son trench-coat, il détaille le libraire avec un petit sourire forcé.
« Good morning », qu'il lance avec son accent anglais très reconnaissable.
John reste à une distance raisonnable, conscient que son haleine ne doit pas être plaisante à sentir. L'alcool, le café et la clope ne font jamais bon ménage. « Je cherche des ouvrages magiques. Sur la démonologie. La nécromancie. Tout ce qui porte sur la magie noire. » Il renifle, tout en ajustant sa cravate rouge, qui pend lamentablement au bout milieu de sa chemise blanche. « Fucking hell, même un almanach angélique, au point où j'en suis. »
Il hausse les épaules, un air exaspéré sur le visage. Depuis qu'il est ici, il ne trouve pas de réponses à son problème. Aujourd'hui, il n'a plus que l'énergie du désespoir pour avancer. Il est prêt à tout, quitte à vendre son âme au diable une deuxième fois. Il pourrait même sacrifier cinq ans de la vie qui lui reste pour retrouver son âme sœur et celle qu'il aime plus que tout sur cette maudite terre : sa magie.
Plein d'espoir, ses yeux s'attardent dans ceux du libraire, qu'il observe avec une intensité déroutante. Une façon bien à lui de lui signifier qu'il a besoin d'une réponse positive pour ne pas sombrer d'avantage. « Please ? »
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Dernière édition par John Constantine le Mer 3 Fév - 13:55, édité 1 fois
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Ven 29 Jan - 13:38
Between Slytherins
Quand il est question de renseigner, de conseiller, de faire la conversation, les habitués de la Rose éternelle ont assez rapidement compris qu'il était préférable de se tourner vers l'agréable et altruiste Belle plutôt que vers l'austère et laconique Regulus, et ça l'arrange bien. Le jeune Black ne fait définitivement pas grand-chose pour se rendre agréable aux yeux de ses pairs, accepte l'isolement qui inévitablement en résulte, ça lui convient très bien ainsi. Mais il arrive, évidemment, qu'un seul libraire soit disponible, et dans ces cas-là, qu'il le veuille ou non, il faut bien que le jeune sorcier s'y colle.
Le type qui vient de le haranguer, Regulus le connaît, ou du moins, il le connaît de vue. Un Britannique, comme lui, ce qui aurait éventuellement pu créer entre eux allez savoir quel sentiment de connivence, mais ça n'a jamais été le cas. Regulus qui est toujours prompt à juger tout livre à sa couverture (un comble pour un libraire), a très vite catalogué ce type dans la catégorie des "individus de mauvaise vie", infréquentables, en somme. Mais le client est roi, il paraît. Un truc du genre. Et il sait y faire, en tout cas, pour attirer d'office l'attention de son interlocuteur et aiguiser sa curiosité.
Des ouvrages sur la magie noire, hein ? Regulus l'observe un instant... Est-ce que ça pourrait... ? Non, certainement pas. A nouveau, ne pas juger un livre à sa couverture, mais l'homme ne lui paraît pas plus sorcier que mangemort. En attendant, l'intérêt du Britannique pour l'occultisme ne peut qu'attirer la curiosité et la vigilance de son interlocuteur. "Tous nos ouvrages sur le sujet sont dans ce rayon", répond Regulus d'un ton morne. "Dans tous les cas, c'est une perte de temps", reprend-il, presque davantage pour lui-même que pour son interlocuteur en attrapant un livre au hasard à la couverture reliée "à l'ancienne", pour le côté mystique, sans doute. Un tissu d'attrape-Moldus, ces conneries.
La démonologie, la nécromancie, tout ça, c'est propre à l'imagination de ceux qui n'ont rien d'autre pour supporter leur morne vie - et depuis que Regulus est contraint de vivre comme un Moldu, il en sait quelque chose sur combien la vie des non-magiques peut être insipide.
"Ces bouquins sont ridicules", reprend-il en très mauvais vendeur (pour le coup, heureusement que Belle n'est pas dans le coin). "Tout ça, ça n'a rien à voir avec la vraie magie."
Mais ferme-la, Regulus, pas besoin de partager ta frustration avec le premier poivrot venu. N'empêche qu'il le pense. Même coincé dans cette ville qui n'a pas de sens, même revenu d'entre les morts, même prisonnier d'une île qui fait se côtoyer extraterrestres et chevaliers moyenâgeux, Regulus Black ose encore considérer être le seule à avoir une véritable idée de ce qu'est la vraie magie.
Le gamin observe John, qui se contente de mordiller sa lèvre inférieure en patientant. Ca n'a jamais été son fort, d'attendre. Mais dans ce nouveau monde, le magicien n'est qu'un habitant perdu de plus, qui doit se soumettre aux mêmes règles que les autres. Un soupir traverse sa bouche tandis qu'il lève les yeux au ciel, peu étonné par la répondre du libraire. Evidemment que c'est le seul rayon. « Well. »
Lorsque John s'apprête à tourner les talons sans même remercier le jeune homme pour sa réponse, ce dernier attise sa curiosité avec une déclaration étonnante qui l'immobilise aussitôt. La vraie magie, hein ? John esquisse un sourire, plongeant son regard dans celui du brun qui lui fait face. Se pourrait-il que ce gamin soit comme lui et qu'il possède l'art ancestral et délicat de contrôler les forces magiques et ésotériques pour les plier à sa volonté ? John ne croit pas au hasard et à toutes ces conneries censées donner de l'espoir aux gens. S'il n'a plus ses pouvoirs, le trentenaire est persuadé que son talent pour être là où il faut et quand il le faut est encore là, bien ancré en lui. Le libraire est peut-être la réponse à toutes ses questions. Ou une fausse piste de plus. Qu'importe, le magicien compte bien en apprendre plus sur cette vraie magie.
« C'est quoi ta came ? Les sciences arcaniques ? La magie du chaos ? Du sang ? L'alchimie technologique ? » Ses yeux détaillent le visage de son interlocuteur, comme pour l'analyser. John ne maitrise pas énormément les types de magie qu'il vient de déblatérer. Pourtant, si le jeune homme qu'il observe sans aucune pudeur est un sorcier, comme lui, nul doute qu'il saura de quoi il veut parler. Dans le cas contraire, il le prendra surement pour un fou échappé de l'asile. Un de plus ou de moins, quelle importance...
« Et pour ton information, mon mignon, il n'y a pas de vraie magie. » Dans son monde d'origine, la magie est une force primordiale puissante. C'est une énergie que les magiciens et les sorciers utilisent pour accomplir certains rituels, ou lancer des sorts. Elle n'est ni bonne, ni mauvaise. Et surtout, elle n'a rien d'unique et prend de nombreuses formes. Comment parler de vraie magie, lorsqu'on a conscience de tout ça ? Peut-être que le libraire utilise une autre forme de science occulte. Ou peut-être qu'il n'y connait rien du tout. Probablement la deuxième option, qu'il songe en observant la jeunesse de ses traits.
Pourtant, le ton convaincu du garçon l'intrigue énormément. Il a l'air trop sûr de lui pour inventer des choses qui n'existent pas. John, affublé de son sourire le plus insolent et moqueur, s'adosse à l'un des rayonnages. « Enfin, tu parlais peut-être de prestidigitation et de toutes ces conneries d'illusionnistes pathétiques » qu'il lui lance, histoire de le provoquer et de l'inciter à en dire d'avantage.
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Dernière édition par John Constantine le Mer 3 Fév - 13:56, édité 1 fois
Invité
Mar 2 Fév - 18:41
Between Slytherins
Alors, clairement, peu importe ce qu'est la "came" de son interlocuteur, Regulus, de son côté, ne carbure définitivement pas à la même chose. Tandis qu'il peine à soutenir le regard de son interlocuteur (mais il le fait quand même, parce qu'il ne manquerait plus qu'il baisse les yeux en présence de qui que ce soit, et plus encore d'un Moldu), il constate au moins que ses pupilles n'ont pas l'air dilatées, ce qui ne l'empêche pas de se demander s'il n'est pas sous emprise. L'alcool, juste, peut-être, ça fait des ravages, cette merde - comme la cigarette, faut vraiment que Regulus arrête avec cette connerie qu'il ne touchait même pas dans sa vie d'avant -, Regulus avait une tante, comme ça, l'autre dépravée de Cassiopeia, qui empestait l'hydromel et le whisky pur-feu dès neuf heures du mat... mais c'est pas le sujet.
Sciences arcaniques, magie du chaos, alchimie technologique, tout ça, ça lui parle pas - et d'ailleurs, accoler "sciences" et "technologique" à des termes liés à la magie lui semble être une entreprise étrange sinon vulgaire. Ceci dit, l'alchimie, il connaît. Enfin, de loin à contrejour, il sait que ça existe, quoi. La magie du sang aussi... ça... il l'a connue d'un peu trop près, par contre. "Ici, en tout cas, c'est sûr qu'elle existe pas...", grommelle Regulus, toujours aussi agréable.
Et c'est son grand drame. Sa stupide baguette qui n'est plus qu'un vulgaire bout de bois et qui ne lui sert à rien du tout... Oui, si la magie n'existe pas ou plus, ici, il est au moins à l'abri de ses foudres mais... en même temps, il n'est plus vraiment lui-même, et ça... ça, c'est insupportable. "Et je suis pas ton mignon...", qu'il ajoute à voix encore plus basse.
Il jauge son interlocuteur. Il ne veut pas croire que cet... individu puisse vraiment être comme lui mais en même temps... Quelque chose lui laisse du moins penser qu'il y connaît quelque chose, en magie, il ne fait pas juste semblant. Oui, possible qu'il soit sévèrement défoncé, c'est pas exclu du tout, mais... il ne les sortait pas de son choixpeau non plus, ses remarques, là. Y a un truc, avec ce type, un truc qui attise sa curiosité. Suffisamment en tout cas pour qu'il daigne poser la question qu'il regrette quand même assez vite d'avoir ne serait-ce que formulées parce que au pire... est-ce que c'est si important d'en avoir le coeur net ? ... Oui.
"Me fais pas croire que tu es un sorcier, toi."
Ce "toi" prononcé avec tout le mépris de classe du petit bourgeois stupide à peine sorti des jupes de sa tarée de mère... Parce que c'est ce que Regulus est resté en partie. Il progresse, il progresse - à son rythme, quoi. Mais dans le fond, Regulus Black reste quand même un petit con.
Les gens s'accordent tous à dire que John est un homme qui cumule les comportements toxiques. Il se tue à petit feu, à cause de tout ce qu'il avale et de tout ce qu'il fume. Pour autant, dans son univers, il reste un homme respecté et quelqu'un sur qui on peut compter. A condition que le magicien obtienne quelque chose en retour, évidemment. Mais aujourd'hui, nulle trace d'opiacés ou d'alcool dans son organisme, ce qui est assez rare pour être précisé. Pourtant, on pourrait en douter, au regard de tout ce qu'il raconte sur la magie. John se fiche complètement du regard des autres. C'est surement pour cela qu'il aborde le sujet avec une décontraction nonchalante. Que le libraire croit en ce qu'il raconte ou non, ce n'est pas son soucis. Ce qu'il veut, lui, ce sont des réponses. Et le gamin ne lui en apporte aucune. Enfin, presque aucune.
« Elle n'existe pas ici ? » Une lueur d'espoir brille dans ses yeux. Alors il avait raison. Il n'est pas la seule personne à avoir perdu sa magie. Le brun semble partager ce sentiment qui le trouble depuis un long moment déjà. « Alors ce phénomène touche tout le monde » qu'il grommelle dans sa barbe mal taillée. Bloody hell. Son intérêt envers le jeune homme est grandissant. Il n'a pas l'étoffe d'un magicien de sa trempe, mais quelque chose en lui dégage une impression de puissance. De certitude. Il connait la magie, mais à quel point ?
« Moi ? » qu'il demande, étonné par le ton employé par son interlocuteur. « Moi ? » qu'il répète tout en fronçant les sourcils. « Je suis John Constantine. L'homme vers lequel on se tourne quand tout semble perdu. Je suis le maître des arts occultes. Un exorciste de renom. » Sa tirade terminée, il laisse un sourire arrogant déformer ses lèvres fines. « Et pour te répondre, je préfère le terme magicien. » S'il parait sûr de lui, John est conscient qu'il ne peut même pas prouver ses dires. Comment justifier l'existence de la magie sans pouvoir lancer le moindre sort ?
« Et toi, mon mignon ? Dis m'en plus sur tes impressionnantes facultés magiques. » Éhontément sarcastique, le blond appuie légèrement sur les mots mon mignon, histoire d'embêter le brun, qui semble souffrir d'un égo plus que démesuré. Ils se ressemblent un peu, finalement. En réalité, le jeune homme n'est pas si différent de ce qu'il était à l'époque. L'intonation bourgeoise dans la voix en moins.
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Invité
Mer 3 Fév - 18:18
Between Slytherins
Regulus ne sait pas sur quel pied danser avec ce type, mais quand il le voit presque soulagé de découvrir qu'un autre (que lui, donc... ?) a perdu ses pouvoirs, il a du mal à ne pas y voir un reliquat de la détresse qui a été la sienne de son côté, au moment de réaliser que tout ce qui faisait de lui un sorcier s'était évaporé en même temps qu'il s'était réveillé sur cette île. Est-ce qu'il n'avait pas envie de trouver à parler à quelqu'un qui expérimentait la même chose que lui ? Si, sans doute, mais il faut pour cela qu'il mette de côté une immense quantité de ses préconçus, et ça, c'est beaucoup en demander à Regulus Black.
Il a beau s'être libéré très brutalement du carcan familial en trahissant tout ce qui avait constitué les préceptes de sa famille en une unique fois stupide, suicidaire et héroïque, ce n'est pas pour autant qu'il a changé du tout au tout non plus... Quand on meurt directement après avoir joué les héros, même si on savait à quoi on s'exposait, ça a quand même le don de vous refroidir un peu. Donc le mépris reste de la partie, et l'homme à qui il fait face n'est pas de ceux qui s'écrasent quand on les méprise - comme c'est surprenant.
Et il ne se prend pas pour n'importe qui, visiblement, le John Constantine. Regulus prend le plus grand soin de se montrer le plus neutre possible tandis que le type lui déballe son curriculum avec une arrogance qui - tiens donc - est plus désagréable quand on y fait face que quand on la fait subir aux autres (qui l'eut cru, hein ?). En attendant, dans son monde, il n'y a certainement pas de John Constantine vers qui on se tourne quand "tout semble perdu". Non, la tendance était plutôt à ce vieux dérangé de Dumbledore, de son côté. Même si ce n'est pas vers lui que Regulus avait décidé de se tourner pour commencer (et croyez bien qu'il le regrette). "Admettons que tu sois un sor... un "magicien"...", soupire Regulus qui évite de protester, cette fois, alors que Constantine vient de lui resservir du "mon mignon" pour la peine. Il est vraiment pas possible, ce type. "T'es Anglais, je me trompe pas ? Mais je suppose que t'as jamais mis les pieds à Poudlard, pas vrai ? T'as pas entendu parler du ministère, de Dumbledore, du sei..." Il pousse un soupir. "A quoi ça sert de parler de ma magie ? Elle a disparu, c'est fini, ça fait deux ans qu'elle est plus là. Elle reviendra pas, c'est tout, c'est comme ça."
Tant de défaitisme en une seule personne... Mais il ne voit pas l'intérêt de remuer le couteau dans la plaie. Même si ce type devait avoir un quelconque talent magique, ce n'est pas pour autant qu'en parler va leur rendre ce qu'ils ont perdu. Non, ils seront juste deux glands sans pouvoir quand, à la base, il n'y avait que lui. Enfin, lui et Andromeda, aussi.
Le jeune homme brun n'a pas l'air de le trouver très impressionnant. John hausse un sourcil, étonné de ne pas récolter l'effet escompté. Le libraire ne laisse aucune expression transparaitre. Il n'est ni subjugué, ni apeuré, ni dubitatif. Il est simplement neutre. D'habitude, lorsque John se présente, les gens sont sous le choc. Ils ne comprennent pas. Ils prennent peur. Pas son interlocuteur. Au moins, il n'a pas l'audace de le prendre pour un aliéné échappé de l'asile. Le magicien est un habitué de ce genre d'établissement, mais il n'a rien d'un fou. Enfin... difficile de garder l'esprit clair quand on côtoie les forces du mal à longueur de temps. Tiens, ça fait bien longtemps qu'il n'a pas affronté un quelconque démon, maintenant qu'il y pense. C'est peut-être pour cela qu'il se lance à corps perdu dans cette nouvelle aventure. Parce qu'au fond, l'enfer lui manque. D'une certaine façon, il est lié à lui, et il ne peut pas lui échapper.
« Right, my dear. J'viens d'une banlieue paumée de Liverpool. » L'Angleterre, sa patrie. Son petit coin de paradis rien qu'à lui. Un endroit qui lui rappelle autant de bons que de mauvais souvenirs. Mais il l'aime, son pays. Plus que tout. Soudain, le gamin se met à lui parler de choses incompréhensibles. Poudlard ? Le ministère ? Qu'est-ce que vient foutre Boris Johnson dans cette histoire ? Et Dumbledore ? Un nom étrange, qui pourrait parfaitement convenir à une marque de dentifrice. Bref, évidemment qu'il ne connait pas tout ça. C'est à croire que le brun vient d'une autre galaxie. Ce qui en soit, confirme son hypothèse. Ils viennent tous d'ailleurs. « J'ai pas besoin de connaitre tous les détails de ta vie. La seule chose qui m'intéresse chez toi, c'est tes pouvoirs magiques. Le reste, je m'en fous. » Il lève les yeux au ciel, narguant le plus jeune avec son air le plus suffisant. Ouais, ils se ressemblent énormément, en définitif.
« Deux ans ? » John souffle lourdement, luttant contre l'envie d'éclater de rire. « Ca fait deux ans et t'es là, à chouiner, sans même chercher un moyen de la faire revenir. » Le blondinet tapote légèrement l'épaule du brun, retenant le ton paternaliste qui menace de franchir ses lèvres. « Va falloir te bouger. Perso, j'vais pas attendre deux ans pour récupérer ma magie. Plutôt crever. » Ouais, plutôt crever que de vivre dans un monde où il n'a pas sa place. Sans ses pouvoirs, il n'est rien de plus qu'un camé aux penchants autodestructeurs. Pourtant, il n'est pas le mieux placé pour juger. Lui-même n'a pas encore trouvé la solution. Mais lui au moins, il essaie, encore et encore.
« Plus de réponses évasives. Dis moi quelle forme de magie tu utilises. J'ai besoin d'en apprendre plus pour trouver une solution à notre problème. » Le magicien esquisse un sourire encourageant avant de tirer une chaise sur laquelle il s'installe le plus confortablement possible. « Raconte tout à tonton Constantine, sunshine. » Après le méchant flic, voilà le bon flic. Tout en sourire et en manières doucereuses. John n'a pas envie de trop froisser le petit qui est peut-être sa seule chance de retrouver ses pouvoirs. Il est vraiment prêt à tout, quitte à s'incliner devant le petit merdeux qui lui fait face. Un petit merdeux qu'il trouve de plus en plus attachant. Probablement parce que l'image qu'il lui renvoie est son propre reflet, en moins désabusé.
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Jeu 4 Fév - 18:17
Between Slytherins
Liverpool. Banlieue paumée. Tu m'étonnes que le type soit d'un mauvais genre. Bon, facile à dire pour le jeunot qui n'a presque jamais quitté Londres de toute sa vie, si ce n'est pour se rendre à Poudlard, donc... ou pour aller crever la gueule ouverte au beau milieu d'une caverne infestée d'inferi. Dans tous les cas, il ne fait pas de commentaires. Comme Constantine le fait si bien remarquer lui-même, ils ne sont pas là pour tailler le bout de gras mais... pour parler de leurs magies respectives, apparemment, il faut croire. Il dit qu'il ne veut pas connaître tous les détails de sa vie, tant mieux, parce que ce n'est certainement pas le genre de choses que Regulus a envie de partager avec lui (ni avec personne, d'ailleurs), mais certains des éléments qu'il a cités ne peuvent avoir de sens que si justement on en revient aux quelques éléments qu'il a rapidement mentionnés, surtout pour voir si cela réveillerait le moindre son de cloche chez son interlocuteur. Mais à l'évidence non.
Il faut qu'il accepte que d'autres sortes de sorciers... de magies... existent. Et pourquoi pas, hein ? Belle en lui parlant de son histoire le laissait deviner aussi, mais Regulus pensait pouvoir tout justifier sous le jour de ses propres connaissances. Des sortilèges de métamorphose qui permettent de changer les gens en objets, ça existe, après tout. Enfin... il est grand temps que l'ancien serpentard élargisse ses horizons. Pas le choix. Peut-être qu'il faut au moins ça pour qu'il retrouve un semblant de ses capacités perdues. Ou peut-être pas et il perd son temps. Pourquoi faut-il que pour une fois que quelqu'un s'intéresse à la magie et semble y connaître quelque chose (même si c'est autre chose), il faut que ce soit lui ? A chaque mot qu'il lui adresse, il a envie de l'envoyer sur les roses. Mais pour désagréable qu'il est, il l'intrigue, aussi, d'un autre côté. "Commence à me parler sur un autre ton, déjà, ce sera mieux", soupire Regulus.
Et pourtant, pourtant... Ben il accepte, il accepte vraiment d'en dire plus. Qu'est-ce qu'il a à perdre au fond ? Sa dignité, peut-être ? Et sa dignité, ce n'est pas rien. Mais en même temps, il a le sentiment que ça fait un bail qu'elle est au ras des pâquerettes. Alors un peu plus, un peu moins... Avec un nouveau soupir un peu contraint, il retire la baguette qu'il garde attachée à sa ceinture, même si elle ne lui sert fichtrement à rien. "C'est grâce à elle que je me sers de ma magie normalement", dit-il en montrant sa baguette (arrêtez tout de suite d'avoir l'esprit mal placé - tout de suite, j'ai dit) à John. "Enfin, c'est possible de faire de la magie sans, mais c'est plus compliqué. Dans tous les cas, ça marche pas. J'ai tenté tous les sortilèges, toutes les potions... rien ne fonctionne."
Là encore, il devrait chercher des solutions plutôt que de se morfondre. Mais il a dépassé ce stade il y a un bail.
John pense souvent à la ville qu'il a laissé derrière lui. Liverpool. Ses rues qui suintent le chaos, la dépravation et le pire de ce que l'humanité a à offrir. Il se sentait dans son élément là-bas. Chez lui. Le magicien aurait aimé mourir dans ses bras torturés, bercé par le bruit des coups de feu et des cris. Mais non, il est coincé dans cette putain de ville où la majorité des gens jouent au parfait voisin. Qu'ils aillent au diable, tous ces adeptes d'une vie saine et équilibrée.
« Va falloir que tu te détendes, chéri. Je connais une bonne adresse si t'as besoin de décompresser toute cette... pression. » John esquisse un sourire moqueur, qui se transforme en grimace lorsque le jeune homme lui montre un bout de bois qui ressemble fortement à une baguette magique. Non. Non, non, non. Tout, mais pas ça. Les muscles de son cou se tendent tandis qu'il détaille l'engin du brun avec un regard alerte. Il déteste les baguettes magiques. Elles lui rappellent trop un personnage d'un conte pour gamin qu'il a du envoyer en enfer quelques années plus tôt. « Bloody hell. T'es une fucking bonne fée marraine ? » Sans attendre sa réponse, le magicien attrape la baguette, qu'il rapproche de ses yeux pour l'étudier de plus près. Par chance, ce bout de bois ne ressemble en rien à l'instrument féerique utilisé par son ancienne ennemie.
« Bibbidi-Bobbidi-Boo ! » qu'il articule en pointant la baguette en direction du libraire. Par chance, rien ne se passe. John soupire de frustration. Une théorie commence à se frayer dans son esprit. Pour lui, la baguette est bien magique, mais aucun d'eux ne peut l'utiliser. Une sorte de blocage qui les empêche d'accéder à leur magie respective. Mais qui dit blocage, dit déblocage. « Tiens, j'te la redonne » qu'il lance au jeune homme tout en lui donnant sa baguette. « Ta magie semble limitée. » Pour une fois, il ne se moque pas. John aime discuter de toute forme de magie, qu'elle soit pratique ou quasi-divine. « Son usage nécessite plusieurs conditions, donc. La baguette, le sortilège et la puissance de son utilisateur. » Même si, comme le précise le libraire, certains sorciers de sa condition peuvent lancer des sorts sans leur outil magique.
Plus il discute avec le jeune homme et plus son intérêt pour ses recherches s'attise. L'esprit du garçon à qui il parle depuis un moment déjà lui parait très prometteur. Assez pour vouloir le garder près de lui, en tout cas. S'il fonctionne parfaitement bien tout seul, John sait que l'union fait la force. « Well. T'as l'air d'être un bon gars... c'est quoi ton petit nom, by the way ? » Impoli qu'il est, le magicien ne s'est même pas intéressé à ce détail, qui pour lui, ne les aidera pas à retrouver leur magie. Qu'importe, c'est toujours mieux de savoir à qui on parle. « Si tu veux, j'peux t'aider à réparer ton machin en bois. » Hors de question pour le trentenaire de prononcer le mot baguette magique à haute voix.
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Invité
Mer 10 Fév - 19:25
Between Slytherins
Regulus serre les dents (il va se les limer à force de les grincer comme ça) en entendant son interlocuteur le traiter littéralement de marraine bonne fée. Non mais ça va bien ou quoi ? Et cerise sur le gâteau, voilà maintenant qu'il s'amuse à faire joujou avec sa baguette. Non mais il s'est pris pour qui, sérieusement ? C'est déjà franchement un immense pas de sa part que d'avoir bien voulu lui en parler et lui laisser y jeter un oeil, il pourrait y accorder un minimum de respect, non ? Mais visiblement, le respect, c'est pas dans ses attributions, et Regulus doit déployer des trésors de patience tandis qu'il voit Constantine faire le pitre avec ce qu'il possède de plus précieux dans ce nouveau monde. Bon, pas qu'il lui serve à grand-chose, son "bout de bois", à l'heure actuelle, mais, ça reste son bout de bois (faisons semblant de ne pas constater toutes les métaphores possibles sur la question).
Quand Regulus récupère enfin sa baguette, il se promet de ne plus la confier ni la montrer à qui que ce soit. C'est bon, pour qu'un autre zigoto de service se fiche royalement de sa puissance et de ses capacités, on repassera. De toute manière, c'était sans doute stupide en premier lieu d'en discuter avec ce type alors qu'il a le sentiment qu'il dénigre cette magie que lui-même a porté aux nues beaucoup trop longtemps pour accepter qu'on lui accorde si peu de considération. Je t'en foutrais, de la magie limitée... Pourtant, pour le coup, c'est dit sans mauvaise intention, mais il ne faut pas oublier qu'on trouvera difficilement plus susceptible que Regulus Black, dans cette dimension ou dans n'importe quelle autre.
"Ma baguette n'a pas besoin d'être réparée, je suis sûr qu'elle fonctionne très bien", soupire Regulus dans un aveu de faiblesse qui lui déplaît profondément. "C'est moi qui... c'est chez moi que ça déconne", s'agace-t-il ensuite.
Et il ne peut toujours s'ôter de la tête que c'est sa punition qu'il paie les pots cassés pour s'être opposé à plus puissant que lui. C'est le prix de son sacrifice. Ce n'est pas si cher payé, quelque part, mais Merlin, ce que c'est insupportable. Et plus insupportable encore d'en parler comme ça à ce type dont il n'est vraiment pas certain d'apprécier outre mesure la compagnie. Mais d'un autre côté... si vraiment il était capable de lui rendre l'usage de sa magie, il faudrait qu'il soit définitivement con pour passer à côté de l'opportunité. Même si ça l'emmerde un peu de l'admettre, ce type a beau être agaçant, il n'a pas l'air de le baratiner. Peut-être qu'il s'y connaît vraiment en magie. Ou... dans une autre forme de magie, en tout cas. Et dans ce cas, il faut sûrement qu'il daigne au moins accepter écouter ce qu'il a à dire. Dans tous les cas, il a pas grand-chose à perdre, n'est-ce pas ? "Je m'appelle Regulus", soupire-t-il. Pour une fois, il ne précise pas son nom de famille. Il faut qu'il accepte que ce dernier n'a aucune forme d'importance pour personne sur ce fichu lopin de terre. "Bon, explique-moi, comment ça fonctionne, la magie, pour toi."