A snake slithers into a bar and meets a lion — Sirius
Invité
Jeu 29 Juin - 20:54
A snake slithers into a bar and meets a lion
Sirius & Barty
Ces derniers temps, la vie prenait un malin plaisir à ramener sur son chemin des personnes qu'il n'avait pas vues depuis des années, des visages du passé qu'il aurait presque pu finir par oublier avec le temps (et pour la plupart, il aurait préféré que ça arrive). Mais à la suite de ces retrouvailles, Barty avait compris qu'il devrait peut-être se montrer plus curieux et explorer des endroits qu'il aurait autrefois évités à tout prix, dans l'espoir de retrouver des personnes plus importantes pour lui — une en particulier. Le quartier d'Hogwarts Place en était l'exemple parfait, mais le bar des Trois Balais l'était davantage. Pour diverses raisons, qu'elles aient du sens ou non, il évitait cet endroit plus que tout autre. Et pourtant, aujourd'hui, le voilà dans ce quartier maudit, prêt à franchir le seuil de la porte du pub.
Les clochettes d'entrée retentissent pour signaler sa présence et ses yeux balayent aussitôt l'endroit. Comme il s'y attendait, il ne correspond absolument pas à ses goûts. Entre la décoration vieillotte et l'atmosphère trop conviviale, sans parler de la musique commerciale qui tourne en boucle, tout lui donne envie de rebrousser chemin. Et presque immédiatement, l'odeur de Bièraubeurre vient agresser ses sens. Elle fait ressurgir en lui des souvenirs des années passées à Poudlard, de ces rares après-midi d'innocence qu'il passait avec ses camarades de la maison du serpent à flâner dans Pré-au-Lard. Déjà là-bas, le pub n'était pas à leur goût, mais le manque de choix les forçait à y passer de temps en temps. Barty ne sait pas quoi penser ni quoi ressentir alors que ces souvenirs refont surface. Dans une tentative vaine de les mettre de côté, il cherche du regard quelque chose, ou plutôt quelqu'un, qui lui serait familier.
Et il le trouve. Il voit rouge, littéralement, quand ses yeux finissent inévitablement par se poser sur l'un des barmans, sur l'un de ces satanés Gryffondor qu'il déteste tant — plus que tous les autres. Ce n'est pas n'importe lequel, non, sinon les choses seraient trop faciles. Il avait fait l'effort d'entrer en espérant tomber sur quelqu'un qu'il apprécierait un minimum, même si la possibilité de croiser un allié ici était mince, mais il a fallu qu'il tombe sur Sirius Black (était-ce vraiment surprenant de le trouver là ?). Un homme qui fait naître en lui un million d'émotions différentes, principalement une haine viscérale. Non seulement a-t-il été témoin de ses pires moments de faiblesse, mais il est également responsable du chagrin d'un ami, presque frère, qu'il a récemment retrouvé et a abandonné sa propre famille. Une famille qui l'aimait et qui se trouvait du bon côté, quelque chose qu'il avait toujours rêvé d'avoir. Néanmoins, Sirius avait fait les pires choix possibles.
S'il avait été un tantinet raisonnable, il aurait déjà tourné les talons pour retourner d'où il venait. Ce n'était pas comme s'il souhaitait spécialement être ici, il s'y traînait de force, et le Black ne l'avait pas encore remarqué, mais vivre en sachant qu'il avait fui, d'une certaine manière, leur confrontation serait la pire chose pour lui. Alors, malgré les conseils d'une petite voix plus avisée que les autres qui résonne dans sa tête, ses jambes le guident jusqu'au comptoir du bar. Tout dans son attitude exhale la confiance, pourtant il ne pourrait pas se sentir plus inférieur à Sirius — bien qu'il refuse catégoriquement de l'admettre. Et comment ne pas le ressentir ? Sirius avait été plus digne que lui à Azkaban, il avait eu la famille dont il rêvait, le frère qu'il aurait aimé avoir... Sans compter les nombreuses autres raisons plus personnelles.
Rien ne laisse paraître ce qu'il ressent quand, avec un sourire aussi sardonique qu'hautain, il pose brusquement les mains sur le comptoir pour attirer son attention. « Tu n'aurais pas pu tomber plus bas. », il crache ces mots avec tout le venin du monde, les pense du plus profond de son être. « Copiner avec les moldus n'était pas suffisant, il fallait que tu sois à leur service en plus. », bien qu’il n’ait que faire du statut du sang et des moldus, à l’instant, il donne l'impression de leur vouer une véritable haine.
« Mais je dois l'admettre, ça te convient parfaitement. », ajoute-t-il. « Tu les sers, et maintenant, c’est moi que tu vas servir. Je suppose qu’entre anciens voisins, c’est la maison qui invite, non ? », dit-il en observant attentivement la réaction du brun. C'est une provocation, rien de plus, rien de moins. Une justesse exprimée dans l'espoir de susciter de la colère chez son receveur.
Il n'a pas envie de boire. Il refuse de poser ses lèvres sur un verre touché par les mains de Sirius. Mais, simplement pour l'agacer, il a l'intention de rester ici longtemps. Comme s'il était chez lui, il s'installe sur un des tabourets, même s'il sait qu'il n'est pas le bienvenu ici.
- Regardez donc qui pointe son nez… je devrais dire au patron de ne plus laisser entrer n’importe qui ici. réplique aussitôt Sirius sur le même ton désagréable que Barty Crouch Jr.
Si au début, le jeune homme était surpris de voir des visages du passé surgirent sans prévenir, à présent plus rien ne l’étonne vraiment dans ce monde. Après son frère, Remus, Lily, ses cousines Andromeda et Narcissa, Lucius, son ancien directeur, ce sale traître de Peter et dernièrement même James, Sirius n’est plus surpris du tout. Aussi très sincèrement, il s’attend même à croiser Voldemort l’un de ces quatre. Fort heureusement pour le moment, ce n’est pas encore le cas. Sirius admet qu’il redoute à vrai dire son retour dans ce monde, car le mage noir n’hésitera pas à semer à nouveau le chaos autour de lui afin de s’emparer à nouveau du pouvoir. Seulement dans ce monde, ce n’est pas aussi simple. Ils ne sont pas les seuls à posséder des pouvoirs. Aussi Voldemort aura fort à faire.
Sirius, bien que non surpris par cette arrivée, aurait néanmoins largement préféré voir entrer dans le bar un visage amical. Si Crouch lui cherche des noises, il ne mettra pas longtemps avant de répliquer, mais il préfèrerait qu’ils règlent leurs différents à l’extérieur.
Pour sa part en débarquant dans ce monde, Sirius a immédiatement vu cela comme une seconde chance. L’opportunité de vivre enfin la vie qu’il a toujours désiré. N’étant plus considéré comme un assassin sans pitié dans ce monde, il a pu se trouver un travail qui lui plaît et lui permet en même temps de s’amuser, de se trouver un petit appartement sympathique et de profiter de ce que ce monde à offrir. Et pour Sirius, son credo a toujours été de vivre à fond chaque moment. Il ressent d’autant plus ce besoin parce que toute son enfance a été malheureuse au 12 Square Grimmaurd. À présent, il ressent comme un besoin de rattraper le temps perdu. En compagnie de James, Sirius avait goûté à la liberté et aux joies de la jeunesse. Aujourd’hui, il n’est certes plus un adolescent rempli de bêtise, mais au fond il n’a pas beaucoup changé. Il est resté assez fidèle à lui-même. Et même si James est sorti de sa vie depuis maintenant bientôt 4 ans, le jeune sorcier est bien décidé de continuer à croquer la vie à pleine dent. Son prénom même est, à seulement deux erreurs de lettres, la définition même d’être sérieux dans la vie. Et quiconque ose dire le contraire aura à faire à lui et à son légendaire sérieux. De plus, le monde dans lequel il vit désormais à tant à offrir. Même s’il pense très souvent encore à ses années à Poudlard et qu’il les regrette parfois, Sirius apprécie énormément sa nouvelle vie ici.
- Sors de ton petit monde Crouch. Ici, on n’est plus dans notre monde. Les moldus sont parfaitement conscients de notre existence. C’est un autre monde, mais ça visiblement pour des gens comme toi, ça te dépasse. Je suis d’ailleurs surpris que tu aies l’audace de venir ici, toi un si fier sorcier de sang-pur. rétorque Sirius en se moquant de lui.
Avec agacement, Sirius le voit s’installer sur un tabouret, assis aux premières loges pour le narguer et le regarder de près. Malheureusement pour Sirius, il ne peut pas le virer pour simple prétexte qu’ils se détestent. Son patron lui retiendra sur sa prochaine paie. Eh bien qu’ils aient été voisins de cellule à Azkaban, Sirius n’éprouve pas la moindre sympathie ni empathie pour lui. Il est un mangemort, son ennemi. Ça ne va pas plus loin. Ils se sont déjà rencontrés sur le champ de bataille d’ailleurs avant que Sirius ne finisse à Azkaban.
Ne cachant pas son dégoût pour lui, Sirius pose après quelques instants une choppe de Bièraubeurre devant lui et pose à côté de la chope en claquant bien sa main sur le bar la note. S’il croit qu’il va lui offrir la boisson, il met le doigt dans l’œil. Hors de question qu’il lui fasse ce petit plaisir.
- Alors qu’est-ce que tu veux exactement ? Je te préviens, on ne tolère pas les comportements irrespectueux ici.