La vie parfaite, ça n’existe pas, cela chacun le sait. Peter a peut-être une vie confortable depuis qu’il vit dans ce monde, mais voilà il y a quelques éléments qui viennent toutefois noircir le tableau. D’abord, il est sans nouvelles de son frère Edmund depuis un bon moment maintenant. Lucy et Susan sont également dans la même situation et tout trois commencent à s’inquiéter à son sujet. Ensuite, l’amour n’a toujours pas frappé à sa porte et parfois malgré lui, il admet envier sa jeune sœur Lucy qui elle semble être parfaitement heureuse avec Camilo. Enfin dernier élément, c’est sa voisine. Depuis qu’il a emménagé dans cet immeuble, Margaery et lui ne sont jamais parvenus à s’apprécier. Pourtant, ils semblaient être partis d’un bon pied à la base. Peter se souvient avoir échangé le jour de son emménagement quelques banalités agréables avec elle. Mais c’est par la suite qu’ils ont commencé à se prendre la tête et pour peu de choses. D’abord, c’était parti sur une stupide confusion de celui qui avait son jour de lessive. Puis, il y avait eu des soirées bruyantes, empêchant l’autre de dormir. Enfin, ils s’étaient également disputés une fois au sujet des poubelles ! Oui en soit, ce ne sont que des futilités, mais pour tous les deux, ça ne l’est pas. Si bien qu’ils sont arrivés à un stade où ils se saluent à peine dans le couloir le matin ou le soir. Oui question convivialité entre voisins, on repassera !
Ce jour-là, Peter pensait passer une soirée tranquille après sa longue et éprouvante journée au travail. Aussi quelle est sa surprise lorsqu’en rentrant, il découvre avec une pointe d’agacement le chat de Margaery sur le palier. Peter ne peut s’empêcher de lever les yeux au plafond. Sa voisine aura sûrement oublié son chat dehors la nuit dernière ou depuis ce matin. Non pas que ça l’intéresse vraiment, mais à présent le petit félin squatte l’étage en attendant le retour de sa maîtresse. Peter finit par s’en désintéresser et sort de sa poche sa clé afin d’accéder à son appartement. Mais à sa plus grande surprise, le chat de Margaery se faufile alors juste à temps et se glisser à l’intérieur ! Peter est à la fois surpris et quelque peu agacé. Oh, ce n’est pas qu’il n’aime pas les animaux, bien au contraire, simplement qu’il aurait préféré ne pas avoir dans les pattes le chat de la voisine avec qui il ne s’entend pas très bien. Elle va encore inventer que maintenant il essaie de lui voler son chat ou une autre connerie de ce genre ! Peter est mitigé entre laisser l’animal chez lui en attendant le retour de Margaery ou le remettre sur le palier. Cependant en voyant les grands yeux de l’animal le regarder en mode « garde-moi humain », il finit par craquer et décide de le garder avec lui. Sa voisine ne pourra pas se plaindre qu’il ne se sera pas occupé de lui pendant son absence. Peter décide alors de laisser un mot sur sa porte afin de la prévenir que c’est lui qui a son petit félin.
Pendant l’heure qui suit, Peter se dit que peut-être ce geste leur permettra de repartir sur de meilleures relations de voisins. Mais bon en sachant qu’ils se sont pris la tête pour des bêtises, il en doute un peu. Il trouve que Margaery est plutôt têtue dans son genre et qu’elle ne fait pas beaucoup d’efforts ! D’ordinaire, Peter est pourtant quelqu’un de conciliant et patient, mais disons que parfois, même les meilleures intentions ne suffisent pas. Au moins, le blond est content de relever que son chat est d’excellente compagnie lui.
I've found that the way a person feels about cats - and the way they feel about him or her in return - is usually an excellent gauge by which to measure a person's character.
Malgré quatre années et beaucoup de résilience, Margaery n’a pas su s’adapter à une chose en particulier : la profonde solitude qui la ronge dès que la porte de son appartement se referme derrière elle et qu’elle allume la lumière pour ne percevoir personne que son ombre sur le mur. Pour celle qui a passé sa vie sans jamais n’avoir une seconde à elle seule, suivie au pas par ses dames de compagnie ou par les regards admiratifs du peuple, le creux laissé est énorme. Certes, elle trouve réconfort dans le calme et la douceur de son élégant chez elle, mais un nœud dans sa gorge l’étouffe chaque fois qu’elle jette une oeillade par-dessus son épaule avec un désir de trouver quelqu’un à qui raconter une stupidité qui lui passe par la tête ou un de ses accomplissements quotidiens. C’est asphyxiant. Sa famille, surtout son imbécile de frère, lui manque terriblement et le vide est trop difficile à combler, peu importe les sourires qui font croire que tout va bien. Des personnes, comme Narcissa Malefoy, sont entrées dans sa vie par on ne sait quel miracle, mais son chat, Ser Bondisseur, reste la seule constante dans son quotidien, comme le souvenir d’une autre vie avant que tout soit dépouillé de son sens.
Si elle vient à perdre son matou, la jeune femme ne sait pas comment elle pourrait s’en remettre. C’est cette fatalité presque absurde qui la happe tandis qu’elle cherche le félin dans tous les recoins de son appartement, qu’elle tourne et retourne chaque coussin en espérant apercevoir sa queue touffue ou son museau rosé. Son cœur frappe violemment contre sa poitrine et un vertige lui coupe le souffle alors qu’elle appelle son compagnon qui ne donne aucun signe de vie. Pas même lorsqu’elle agite le sachet de Temptations auquel il répond toujours par un miaulement espiègle. Elle n’a pas besoin de ça, comme si le stress du travail ne suffisait pas ! Les doigts emmêlés dans ses cheveux, sa petite voix enrouée questionnant ses allées et venues, Margaery n’a plus rien du sang-froid olympien qu’on lui connaît habituellement. Après son frère, son chat… Ce sont des petites choses comme ça qui lui rappellent qu’elle n’a aucun contrôle sur son existence, qu’elle n’en a jamais eu.
Mais soudainement, ses sourcils se froncent et elle s’en souvient, du papier collé sur sa porte et qu’elle a soigneusement ignoré en rentrant, trop déphasée par sa journée de travail. Ça ne peut pas être si simple, non ? Peu importe, elle se précipite vers sa porte d’entrée. Sa panique prend aussitôt des allures de soulagement agacé : Ser Bondisseur est sain et sauf, mais il est surtout entre les mains de cet insupportable Peter Pevensie. Son appartement n’a pour seul véritable défaut que l’existence de ce type. On ne sait pas trop comment une simple histoire de machine à laver a pu faire en sorte qu’ils se tombent dessus pour des broutilles aussi souvent, mais c’est arrivé. L’ennui ou une histoire d’orgueil, peut-être. Mais, sans qu’elle sache pourquoi, ce serait difficile de s’en passer, comme si cette petite turbulence sporadique donnait un peu de sens à son quotidien. Margaery plie le papier en quatre avant de l’enfouir dans la poche de sa robe et de tourner les talons en inspirant longuement pour camoufler son trouble. Le plus vite elle frappe à la porte de son voisin-épine-dans-le-pied, le plus rapidement elle peut aller se reposer.
Une éternité semble s’écouler avant que la porte ne s’ouvre et que ses iris acérés, jurant avec son sourire fin, se posent sur le blond devant elle. De son côté, l’atmosphère est tendue ; elle ne veut qu’en finir au plus vite. « Bonsoir Peter. », tranche-t-elle, la langue claquant contre son palais et les bras croisés sur sa poitrine. Elle n’est pas spécialement d’humeur pour une prise de tête, mais elle veut tout de même lui faire comprendre qu’elle ne plaisante pas lorsque cela concerne son chat. « Je pense que tu as quelque chose qui m’appartient. », elle incline légèrement la tête, le détaillant du regard tandis qu’elle lui remet le papier. La Tyrell étire un peu son cou pour regarder derrière son voisin, tentant d'apercevoir son chat. Le vilain ne bouge pas, assis tranquille comme s’il appréciait un peu trop son séjour chez l’inconnu qui a bien voulu lui offrir un refuge.
by delirium
Invité
Lun 21 Aoû - 21:19
Conflits entre voisins.
La compagnie du chat est loin d’être désagréable. Pour un animal ayant une maîtresse particulièrement pénible, lui s’en sort bien au contraire. Il se montre affectueux et semble être ravi d’avoir été hébergé. Si bien que lorsque la sonnette de sa porte d’entrée retentit, il a l’impression plusieurs heures se sont déjà écoulées, alors qu’en réalité peut être maximum deux. Peter pousse un petit soupire en regardant le chat. Il n’a franchement aucune envie de se confronter à Margaery, mais il faut bien qu’il lui rendre son petit félin. Jetant un coup d’œil à ce dernier en lui lançant un « franchement entre nous, je ne sais pas comment tu fais pour la supporter », il finit par se lever et aller ouvrir. Comme il s’y attendait un peu, la jeune femme est plutôt froide et lui fait directement comprendre qu’elle souhaite récupérer son chat. Peter ne peut s’empêcher de lui rendre un regard froid en tour. Ce serait sa faute à présent si elle avait oublié son chat dans les couloirs de l’immeuble ? Il ne manquerait plus que cela. Du coin de l’œil, il la voit chercher du regard son chat et le blond se pousse alors sur le côté afin qu’elle puisse entièrement le voir. Ce dernier est effectivement confortablement installé sur son canapé et ne daigne pas bouger. Peter aurait presque envie de rire, mais il se retient de le faire.
-Bonsoir Margaery. Mais je t’en prie, entre. dit-il en l’invitant à venir récupérer son félin.
Lui non plus n’a guère envie de se prendre la tête avec elle ce soir. Croisant les bras sur sa poitrine, il attend qu’elle daigne le remercier pour avoir pris son chat chez lui. Mais les remerciements tardent à venir. Lucy lui dirait dans cette situation de ne rien dire et de laisser passer, mais Peter estime tout de même avoir droit à un petit merci, même s’il n’est tout à fait sincère. Cela étant, il aurait très bien pu laisser son chat errer dans les couloirs et qui sait, il en aurait alors profité pour sortir lorsqu’un autre voisin serait entré au rez-de-chaussée.
- Un merci n’a jamais tué personne, en revanche. finit par lâcher, agacé qu’elle n’a même pas ce bon sens.
Il regrette cependant déjà d’avoir dit cela, sachant que Margaery ne va probablement pas manquer l’occasion pour rebondir dessus et lui sortir de nouvelles accusations toutes plus sottes les unes quelques autres. La première en liste qu’il essaie de lui voler son chat. Honnêtement, il ne serait même pas surpris qu’elle lui balance cela. En même temps, Peter songe que Lucy et Susan vont être déçue qu’il se laisse entraîner dans ce genre de bêtises, mais c’est plus fort que lui. Il n’a aucune envie de céder du terrain à sa voisine en sachant qu’elle est loin d’être irréprochable.
- Ah et sinon, je vais bien merci de me le demander. Et toi ? Tu as passé une bonne journée ? Tu seras ravie de savoir que ton chat est un excellent compagnon.