▿ Autre(s) compte(s) : Sakhr al-Jinni, Kitty R. Dangerfloof
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Dim 25 Juin - 12:59
Dimanche soir. Grey Sloan Memorial Hospital
Aujourd’hui, je suis habillé de mon plus beau; une chemise bien ajustée violette, un pantalon de costume noir et des souliers un peu pointus et également noirs qui réfléchissent la lumière; je ne porte pas de cravate, mais bien un petit nœud papillon d’un rose discret, et mes cheveux sont ramenés à l’arrière dans un bun des plus appliqués. Je suis bien peigné et je sens l’épinette – tout ça parce que j’ai une présentation d’invention aujourd’hui et que je veux donner la meilleure des impressions. Oh, certes, je ne tiens pas la plupart des êtres humains en estime, sachant pertinemment que leur intelligence est limités et, vraiment, pourquoi me donnerais-je du mal pour des êtres inférieurs? Mais on m'a assuré que je ferais ma présentation en la présence d’un humain d’exception, et je me permets d’avoir un brin d’espoir, ténu mais bien réel. Pare que franchement, qu’est-ce que le géni pour des gens à l’intelligence aussi limitée? Mais la vérité c’est que j’aime me mettre beau, et puis, c’est une invention sur laquelle je travaille depuis des mois et il me fait un grand plaisir de la présenter dans les moindres détails à quelqu’un qui comprendra peut-être. Et si par malheur le docteur à qui je dois présenter est trop bête pour comprendre, alors je ferai un détour par chez mon cher Jackalope, et lui prendra le temps de comprendre et de s’émerveiller comme moi.
Pas facile, après tout, d’adapter nos inventions pour les corps humains – mais j’ai confiance d’y être arrivé avec brio.
Je me rends donc à l’hôpital à pied, transportant une grosse mallette comportant tout le petit matériel précieux dont j’ai besoin – trois fois rien au fond, en terme de volume en tout cas, parce que j’ai miniaturisé la chose comme pas possible comparativement à son équivalent cybertronien, tout cela pour que ça puisse être utilisable pour les humains. Oh, je ne peux pas dire que je sois réellement motivé à améliorer la vie de ces êtres pathétiques, mais il n’y avait franchement qu’un pas entre cette invention et ma main télékinétique, alors autant breveter l’altération et me faire un peu de pécule pour financer le reste de mes projets futurs. Après tout, mon armée de robots (dansants, dirait Jackalope) ne se construira pas d’amour et d’eau fraiche!
Arrivé à l’hôpital, on m’indique d’entrer par le couloir qui mène essentiellement à quelques salles de personnel sur l’étage, vers la porte au numéro 100. Pas compliqué; je toque légèrement mais avec assurance avant de pénétrer dans les lieux, trouvant devant moi un homme d’un certain âge, que je peux déterminer par la grisaille de sa pilosité. Autrement, je dois avouer qu’il est pour moi très difficile de différencier les stages de développement humain; on pourrait se baser sur leur grandeur, mais non – comme les cybertroniens, des grandeurs, il y en a tout un spectre! Comme différencier donc un enfant d’un mètre cinquante, et un très petit adulte de la même taille? Impossible – en tout cas moi je ne perds pas de méninges à prétendre que je peux le faire. Faut dire que je n’ai pas vraiment d’intérêt pour ce jeu, de toute manière. « Docteur » dis-je très stoïquement, m’approchant de lui pour lui tendre la main et la serrer fermement, quoique très brièvement. « j’espère que vous vous portez bien. J’espère que ça ne vous embête pas si nous commençons directement? Je ne veux pas vous faire perdre de temps » et surtout, j’ai très hâte de vous présenter mon petit bijoux d’IA pense-t-il bien fort en plongeant son œil valide dans le regard du docteur. Et puis il se redresse quelque peu, esquissant ce qui se veut être un sourire contrit.
« Pardonnez mon enthousiasme. Vous pouvez m’appeler Waverly Shock, je suis l’inventeur qui viendra faire la présentation sur la prothèse aujourd’hui. Vous êtes… ? »
Oui parce qu’on avait pas prit la peine de m’informer de ton nom, ou alors j’ai zappé l’information dans les papiers officiels qui m’ont menés ici, après l’achat de mon brevet par l’hôpital. Quand bien même, j’ai hâte que nous passions outre les civilités de base pour plonger dans le gros de la chose…
Ray il est là toujours aussi épuisé. Oh quand l’annonce pour bosser avec un ingénieur sur une prothèse s’est présenté il s’est jeté dessus. Il sent son cerveau se ramollir en ce moment avec cette vie. Il a d’ailleurs repris certaines recherches sans en informer son grand ami parce que…parce que quoi ? il n’est même pas encore bien sûr que ca soit celui de sa dimension, il aimerais le croire mais se doute subsiste en arrière plan de ses pensées, un arrière plan bourdonnant et bruyant menaçant de prendre le pas sur tout le reste.
Et c’est comme ça qu’il se retrouve à attendre après son service dans une des salles de réunions, son café favoris en mains et les yeux plongés dedans. Il réfléchis aux derniers résultats qu’il a eu entre autre un début d’incendie bien vite contrôlé parce que la hotte à produits chimiques avait décidé de tomber en panne au meilleur moment, évidement sinon ça n’aurait pas été si drôle. Ratchet est là perdus dans ses pensées. Perdus entre l’arrière plan bourdonnant de ses inquiétudes et le besoin de trouver la formule parfaite pour l’energon synthétique, parce qu’aller en chercher quand c’est aussi compliqué…c’est…pas une activité qu’il a envie d’entreprendre. Et c’est comme ça que Waverly va pouvoir arriver devant le médecin en blouse qui tourne en rond en marmonnant en pleine réflexion, n'attirant son attention qu’en prenant la parole.
« - Oh pardon »
Il lui serre la main de façon franche avant de dire.
« - Passons les formalités. »
Au moins c’est clair, lui non plus n’a pas envi de perdre du temps, il est un peu rustre clairement pas celui que l’on s’attendrait à voir lorsqu’on te parle de quelqu’un de compétant n’est-ce pas ?
« - Ah oui. Effectivement votre nom je le connaissais. Je suis Ray Ghrian. Appelez moi Ray ça sera plus simple »
Ce nom de famille. Il l’a mais ça sert à quoi franchement ? qui a besoin d’avoir autant de nom dans sa vie ? pourquoi les humains font tout aussi compliqué ?
« - Vous souhaitez peut être un café ou une bouteille d’eau au moins avant de commencer ? »
Est-ce que c’estnpour essayer de rattraper son ton froid et rustre de juste avant ? oui. Et aussi parce que l’hydratation c’est important. Mais l’homme face à lui doit bien le savoir vu son physique entretenu il a l’air d’être le genre à prendre soin de sa santé. Ironique peut-être même plus que Ratch’
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Jeu 29 Juin - 4:11
Dimanche soir. Grey Sloan Memorial Hospital
Mm; qu’est-ce que j’en pense? Un être qui se perd dans ses pensées est soit en train de refaire le monde… ou il a la tête vide. Il m’est difficile, pour le moment, de savoir dans quel groupe tu es (mais nous le déterminerons bien assez vite). En tout cas j’aime ta poignée de main, c’est déjà ça, n’est-ce pas? « D’accord, Ray » dis-je, ne m’arrêtant absolument pas au côté familier de cet échange. Personnellement ça ne me fait ni chaud ni froid qu’on utilise mon prénom ou mon nom de famille, puisqu’aucun des deux ne sont mon vrai nom de toute manière. « Waverly fera également, alors » dis-je simplement pour que ce soit clair et ne pas laisser place à un malentendu. Semblerait que les humains accordaient beaucoup d’importance à ce petit rituel. En tout cas tu as l’air passablement blasé et je me dis que tu ne dois pas être une créature émotionnelle, et à vrai dire ça m’arrange. « De l’eau, oui, s’il-vous-plait » dis-je en me retenant de faire tout commentaire quant au café, parce que personnellement je préférais ne pas mettre ce genre de chose dans mon corps, mais comme quelqu’un que j’aime ne semble carburer qu’à ça… je me vois mal dire quoi que ce soit à un parfait inconnu. Quand même, si Jack pouvait commencer à s’alimenter correctement, ça me ferait bien plaisir, mais ça fait des choses que je préfère ne pas lui dire pour ne pas l’attrister.
« Faisons simple » dis-je en posant la mallette contenant le prototype sur la table. « J’ai commencé avec un prototype de main, mais en théorie cela pourrait fonctionner pour n’importe quel membre. Ici j’ai la main » dis-je en la sortant de sa pochette protectrice; un sourire maladroit et quelque peu gêné me prend alors que je dis : « excusez la palette de couleur, je n’avais pas envie de faire un autre prototype blanc et à l’allure aseptisé » simple préférence personnelle – et puis à vrai dire, c’était une réplique miniaturisé et, surtout, humaine de mon ancienne main télékinétique. Elle était donc mauve avec un poignet noir et de fines lignes roses là où les joins se connectaient. « Le prototype fonctionne en se servant de récepteurs d’électricité au niveau de la colonne vertébrale. Il est très sensible, ce qui fait qu’il est capable de détecter les influx nerveux à partir de la surface de la peau » ce qui veut donc dire qu’il n’y a pas besoin d’avoir de chirurgies longues, laborieuses, couteuses et dangereuses pour installer l’implant. Mais ça, je n’ai certainement pas besoin de te l’expliquer, pas vrai? « En soit, le membre n’a même pas besoin d’être lié mécaniquement au corps pour fonctionner, même si c’est recommandé »
Bon, de toute manière, je ne pouvais pas imaginer que des humains puissent vraiment tenter de tirer plein potentiel d’une telle invention, mais, il était là et prêt à être utilisé. « Si vous voulez, je peux vous montrer avec une patch temporaire. Sur moi, j’entends, il prend un certain temps au cerveau pour s’adapter » surtout quand on a déjà ses deux mains! « Je pourrai vous faire tester après si vous voulez, pour vous donner une idée. Mais voilà, nous sommes surtout ici pour que je vous montre comment l’installer. Rien de plus simple, il s’agit d’une puce sous-cutanée des plus standards, comme on en pose par exemple chez les animaux. J’ai moi-même un adorable petit lapin, c’est de lui que l’idée de cette adaptation technologique me vient »
Ray prend une bouteille d’eau neuve du frigo et la tend à Waverly.
« - Voici. »
Il tente de sourire pour ne pas paraître trop froid mais ouais…ça marche moyen vraiment. Il n’en a pas rien à faire de ce qui va suivre au contraire. Il veut y venir et vite. Les formalités c’est pas pour lui, clairement pas. Il répond par un vague geste de la main au sourire gêné de Waverly, il serait sûrement moins à l’aise en sachant réellement qui il est.
« -Pas de soucis avec les couleurs c’est votre prototype après tout. »
Le médecin écoute avec attention, notant mentalement chaque information importante, un léger sourire plus honnête apparaît, il voit vraiment l’utilité de cette invention.
« - Ca serait moins traumatique pour le corps que la pose d’une véritable prothèse. Je me pose juste une question. La source d’énergie . comment la recharger ? quelle énergie la fait tourner ? »
Il se pose aussi la question de l’impact que ça peut avoir sur la sensation de membre Fantôme. Est-ce que ça va faire le même effet qu’une prothèse plus classique ou non ? bon il se doute bien que l’homme face à lui n’aura pas la réponse. C’est un peu compliqué à prévoir après tout et ils sauront tous ça en conduisant des tests
« - J’avoue être bien curieux de voir cette main en fonctionnement. »
Un petit rire lui échappe.
« - Vraiment ? un lapin ? je ne…comprend pas comment ça a influencé mais passons. »
Il ne se veut ni moqueur ni jugeur il ne comprend vraiment pas, comme il ne comprend pas le plaisir d’avoir un animal de compagnie, surtout si c’est un lézard. Un gros lezard.
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Dim 2 Juil - 3:37
Dimanche soir. Grey Sloan Memorial Hospital
« Vous savez, docteur Ghrian » dis-je, un air mi-amusé, mi-sérieux sur les visage, « vous n’avez pas besoin de vous forcer à me sourire. Enfin l’effort est apprécié mais nous sommes là pour travailler plus que pour des plaisanteries. » tentative, peut-être, de te rassurer quand à mes intentions, d’un, mais aussi à mes attentes durant notre rencontre. Je reste certain que tu seras bien plus confortable dans notre rencontre si tu n’as pas à te préoccuper des apparences, après tout – tout ça, c’est logique. J’hoche simplement de la tête quand tu me dis que les couleurs sont de mon ressort – évidemment c’est le cas et je le sais, mais à quelque part je préfère mitiger les attentes et ne pas trop prendre de surprise. Toujours prévoir la prochaine étape… c’était naturel pour moi.
« Alors » dis-je, un réel sourire venant s’étirer sur mon visage, bien plus facilement que nos présentations avaient pu le faire; « je ne vous apprend rien, le corps humain génère de l’électricité. C’est de cette électricité dont la prothèse se nourrit. Ainsi donc, tant que le sujet est vivant, la prothèse peut continuer de fonctionner. C’est rendu possible en rendant la prothèse tout sauf énergivore. Bien sûr, elles viennent également munies d’une pile rechargeable de la même manière qu’un téléphone cellulaire, par exemple, comme durant la nuit ou à des moments où la patient ne la porterait pas, le tout dans le but d’assurer une seconde alimentation dans le cas où il y aurait un problème avec la conversion de l’électricité du corps » est-ce que je parle trop vite? Tu as l’air de suivre, ou au minimum de savoir vers quoi j’oriente la conversation. Prenant la main dans les miennes avec la délicatesse d’un père avec son nouveau-né, je viens te la tendre pour que tu t’en saisisses. « Voyez comme elle est légère. C’est pour éviter au maximum de fatiguer le membre auquel la prothèse sera rattachée. Elle possède quand même une force de poigne surprenante, et- » petit moment où je viens m’adosser à une table, ouvrant la bouteille d’eau pour en prendre une gorgée sans même réaliser que je le faisais. « Je vais vous avouer qu’il faudra se pratiquer un peu pour ne pas simplement faire éclater tous les verres que vous saisissez. Il y a certes une courbe d’apprentissage. »
Et puis – moment de silence alors que mon œil unique t’observe, puis te toise. C’est plus fort que moi, dès lors que tu dis ne pas comprendre une chose, alors je remets en cause tes compétences en général. Peut-être que finalement, on a besoin pour être médecin que d’être compétent dans son domaine. « Je suppose qu’on ne peut pas s’attendre à ce que tout le monde puisse voir le génie de cette idée » dis-je bien froidement – passant ainsi de l’inventeur passionné au scientifique convaincu de sa supériorité. Pourquoi ai-je même prétendu qu’il pouvait en être autrement? Il est visible que je suis dérangé par ta remarque, et mon refus, autant d’expliquer plus en détail, que de laisser couler et de passer à autre chose. Je soupire et puis je viens retirer, encore plus délicatement, la minuscule plaquette que constituait la patch qui faisait le lien avec la prothèse. « Je suppose que vous comprendrez mieux le fonctionnement si vous l’essayez vous-même » dis-je d’une voix peu convaincue. Pourtant – quelque chose me disait que malgré cette petite déception à saveur lagomorphe, tu avais l'air de bien comprendre ce que je disais. M’étais-je peut-être mal exprimé? « Je pourrais simplement poser la puce contre votre peau, si vous vous sentez âme aventurière. Je vous assure que tout est parfaitement sécuritaire »
Ratchet perd relativement son sourire mais il semble se détendre par la même occasion, soulagé de ne pas avoir à tenir un comportement qui ne lui va pas.
Il écoute avec attention chaque parole de l’autre homme, prenant avec attention la main, faisant attention à ne pas l’abimer.
« -J’avoue être bien curieux de tester son fonctionnement, si… ça ne vous dérange pas. »
Il sait à quel point un créateur peut parfois avoir du mal à laisser quelqu’un tester ses créations.
« -Oui ça après il y’a toujours un apprentissage et une rééducation à effectuer quelle que soit la prothèse, au moins pour surveiller ce qu’il se passe du côté psychique avec les douleurs fantômes… »
Ça c’est bien quelque chose qu’il ne comprendra jamais ces douleurs fantômes, pourquoi elles existent, et pourquoi le corps humain est si fragile, pourquoi on ne peut pas simplement remplacer les pièces comme chez n’importe quel cybertronien ?
« - C’est vrai que l’on pense rarement à utiliser l’énergie que le corps produit naturellement, c’est bien dommage, pourtant ils vont vite à dire que les êtres humains sont des forces de la nature. »
Il reprend sa tasse de café une fois que Waverly a repris sa main et le finit rapidement avant qu’il ne puisse devenir froid, il déteste le café froid.
« - Je serais curieux de tester oui. »
Le doc se doute bien que son cerveau va buguer avec un nouveau membre à gérer, mais il a toujours cette curiosité d’essayer les inventions. Et puis entre lui et lui, c’est pas le pire qu’il a fait oh que non ! Il pense à la petite fiole de liquide verte dans sa poche, il a dû prétendre à de l’eau trop colorée auprès d’un de ses collègues et il ne veut pas imaginer si le Prime tombait dessus. Il enlève sa blouse, comme il porte le haut t-shirt de la tenue de travail ça facilitera la pose.
« - Votre prototype, le brevet est déjà déposé c’est ça ? Et qui va s’occuper de la fabrication après cela ? Car je pense que cette prothèse aura du succès, elle a l’air plus proche de la perfection que ce que j’ai pu voir jusque maintenant… »
Mais la forme, le type de jointure entre les doigts, tout ça lui fait penser à un organisme cybertronien, en simplifié.
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Jeu 20 Juil - 8:21
Dimanche soir. Grey Sloan Memorial Hospital
Perte de sourire – et pourtant je te sens plus détendu en quelque sorte, et cela me satisfait. J’en fais de même, mon sourire s’amenuisant quelque peu, mais mon intérêt envers ma démonstration n’en étant que multiplié. Ici, nous ne sommes que deux professionnels, et c’est là un rôle qui me sied bien mieux que celui de l’amuseur de foule. « Ça ne me dérange aucunement. Ça m’arrange, même » dis-je simplement, mon œil se focalisant sur ta manière de manipuler avec un certain respect mon prototype. Je te laisse libre loisir de profiter de sa manufacture, de ses joints et de le manipuler doucement, satisfait de voir comment tu t’y prends. Après tout, pour moi, c’est signe que nous arriverons à quelque chose. Puis je pense aux douleurs fantômes – je ne les connais que trop bien, après tout. On ne change pas totalement de corps du jour au lendemain sans que le cerveau ne se prenne un gros coup au moral, c’est normal. Pas étonnant que je me sois retiré mes émotions.
« Les douleurs fantômes… je me demande aussi ce que l’utilisation en continu pourra faire pour les alléger » dis-je simplement, admettant sans problème que ma phase d’expérimentation n’est pas encore passée par quelqu’un qui avait perdu un membre – c’était pour ça que j’étais en lien avec l’hôpital, n’est-ce pas? Et puis, peut-être qu’un jour, je pourrai développer la même technologie pour un remplacement oculaire, quoiqu’il fait si longtemps que j’ai perdu ma perception en trois dimensions que je ne sais même pas ce que je pourrais en faire – ni ce que ça pourrait me causer. Qu’importe, nous ne sommes pas rendus là. Et puis, j’hausse un sourcil intrigué. Par la manière que tu as de me féliciter, en quelque sorte, pour mon ingénuité quant à l’utilisation des pulsions électriques du corps humain, mais aussi, ta manière de parler de ce fameux corps humain. « Ah » dis-je un peu plus doucement, ma voix se faisant plus grave; « Je vois » et puis un moment de silence durant lequel je plisse légèrement les yeux en te considérant d’un autre œil.
« Pardonnez-moi » dis-je en me raclant la gorge; « Je crois que j’avais la mauvaise idée par rapport à vous. Il semblerait que nous partagions… » un petit mouvement de la main, vague, devant moi, entre-nous : « il semblerait que nous soyons d’accord vis-à-vis des… limitations… du corps humain » dis-je, restant courtois au possible dans l’éventualité où j’aie tord ((mais j’ai rarement tort, n’est-ce pas?)), et puis je me reprends; « Je ne vous cacherai pas que je ne suis pas humain, pas d’origine en tout cas. Et cela me donne une perspective tout à fait différente, je crois, par rapport aux méthodes qui permettront de faire plus avec moins » oh; oui, je m’emballe à nouveau. Je ne précise pas ce que je suis, mais quand même, le simple fait que je me sois ouvert quant à ma non-humanité n’était pas rien. Un risque calculé, comme on dit, pour donner de la crédibilité à mon œuvre, le genre de chose que seul un autre non-humain pourrait comprendre, quand bien même nos espèces sont différentes.
« Le brevet est demandé, bien sûr » dis-je d’abord pour mettre les choses au clair; « Mon contrat assure que je m’occupe personnellement de la fabrication des cents premiers modèles, qui seront testés, si j’ai bien compris, auprès de patients choisis par vos bons soins » que je continue, repensant à mon pré-contrat signé avec l’hôpital. « Après quoi, il y aura une période d’ajustement, et puis la commercialisation de la version finale qui sera faite par une compagnie externe dont le nom m’échappe » je claque de la langue - ça ne me ressemble pas d’oublier ce genre de détail, mais je crois qu’il y a eu pas mal de changements quant à qui exactement les produirait, surtout que chaque prothèse sera unique. Je crois même que l’ancien employeur de Wheeljack était dans la course, mais comme son entreprise a subitement fermée… disons que ça a fait pas mal de remue-ménage. Mais quand même – un sourire satisfait s’installe sur mes lèvres alors que je repasse tes mots en tête. Parfait. Je ne te connais pas – peut-être es-tu simplement flatteur, mais en tout cas j’accepte le compliment sur mon œuvre.
« Tournez-vous » dis-je simplement en mettant des gants de latex, prenant un petit tampon aseptisé pour venir frotter contre la base de ta nuque pour la préparer, avant de venir apposer l’autocollant qui contenait la microscopique puce qui détecterait les influx nerveux et électriques envoyés par le cerveau. « Posez la main sur la table » dis-je, puis; « vous devriez sentir de petits picotements d’abord, c’est normal. Pas d’inquiétude, la sensation se résorbera d’elle-même après une minute ou deux » dis-je d’un ton clinique, m’assurant que la main soit posée sur la table avec le poignet vers elle. « Comme elle est externe à vous, ne vous inquiétez pas si vous n’êtes pas capable de le manipuler tout de suite. Il ne faut surtout pas se sentir irriter, il peut être normal de ne pas arriver à faire une connexion. Je crois que d’abord, vous pouvez essayer de bouger votre propre main droite, et essayer de calquer les mouvements de la prothèse sur les mouvements de votre main, cela pourra certainement vous aider à au moins ressentir la présence de la prothèse » dis-je, essayant de te guider sans trop savoir comment ton cerveau fonctionnait. C’était plus facile à comprendre pour mon cerveau cybertronien, parce que pour nous il était facile et normal de pouvoir remplacer un membre brisé ou défectueux, quoique ce n’était pas toujours évident (nous n’avons qu’à penser à la boite vocale de Bumblebee, hein) selon les moyens du bord. Mais une étape à la fois – après tout, si le cerveau humain n’arrivait pas à s’ajuster au membre robotique, et bien… ma prothèse ne servirait à rien, aussi parfaite fût-elle.
Ratch utilise ce moment de silence pour observer vraiment en détail cette main, la mécanique, quelque chose le fait tiquer, la mécanique lui semble familière depuis le départ, mais il préfère se taire et hoche doucement la tête.
« - Nous verrons bientôt les effets de ce côté-là je pense. J’ai déjà commencé à éplucher les dossiers des personnes souhaitant tester de nouvelles prothèses. »
Et mine de rien il y’en a une certaine quantité puisque ça leur permet de payer un peu moins cher leurs soins durant les tests. C’est toujours cela de prit n’est-ce pas ?
« - Qui ne le serait pas ? Le corps humain est une machine bien huilée lorsqu’elle fonctionne correctement mais le moindre grain de poussière le fait s’enrayer. C’est bien dommage d’ailleurs. »
Oui le corps humain lui paraît un peu plus fascinant depuis qu’il a commencé à s’y intéresser suite à son arrivée dans cette ville maudite. Il déteste du plus profond de son âme ce lieu mais en même temps… Il l’apprécie ce petit miracle inexplicable, après tout il lui a permis de retrouver des gens, qu’il pensait perdus depuis. Qui sait quelle autre surprise lui révèle cette deuxième vie ?
« - Pas humain ? Je crois qu’ici beaucoup ne l’est pas… »
Il n’y a pas vraiment d’émotions derrière cette remarque il s’agit ni plus ni moins que d’une constatation.
« - Mais je peux vous dire que mois non plus. Et que ce corps me donner des fourmis, je ne suis pas fan. »
Mais le surnom Ratch qui semble tant lui coller à la peau n’a peut-être pas échappé à Waverly. Il hoche la tête appréciateur, oh que faire plus avec moins lui est plus que connus et habituel, il a connu ça tout du long de la guerre et encore maintenant dans cet hôpital certain jours c’est assez dur d’avoir ce qu’il faut pour soigner tout le monde.
« - Je vois, oui je vais choisir les premiers patients qui testerons votre projet. Il y’aura régulièrement des rendez-vous pour analyser chaque nouveau résultat, voir comment cela se maintient sur un long terme. Ca va être quelque chose d’assez lourd à suivre j’espère que vous vous sentez prêt ? »
Ray se doute bien que Waverly sait à quoi s’attendre, enfin vu l’apparence sûre de lui-même… Il a sûrement fait ses recherches de ce côté-là. Un doux soupire lui échappe alors qu’il coopère, mais il est tendu, laisser accès à des endroits si fragiles ne lui plaît pas, vieille habitude certainement. Il suit les instructions sans trop de soucis, mais ce fourmillement qui arrive, oh qu’il n’aime pas beaucoup ça. Il sait que c’est normal. Il bouge doucement sa main comme lui conseil Waverly.
« - Hmm… »
Il arrive finalement à faire bouger un peu les doigts de la prothèse, c’est pas parfait mais le cerveau humain n’est pas vraiment aussi performant que celui d’un cybertronien de ce côté-là donc avoir un membre supplémentaire non prévu rends les choses plus compliquées.
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Sam 5 Aoû - 5:16
Dimanche soir. Grey Sloan Memorial Hospital
Je remarque un petit changement dans ton expression faciale alors que tu observes la main – mais ne pouvant me douter que tu puisses y reconnaitre là une technique de construction propre à nos univers, je me contente d’assumer que tu es impressionné par la construction, parce qu’au fond ce serait la chose normale à faire en présence de mon génie (et ce n’est pas l’humilité qui m’étouffe, mais à quoi bon être humble quand vous êtes meilleur que les autres). « Vous êtes bien préparé » dis-je simplement, et au fond une pointe d’orgueil me prend parce que c’est pour mon prototype qu’on épluche déjà les dossiers de patients. Bon – après, je dois avouer que je me moque un peu des patients et d’à quel point cela pourra changer leur vie, parce qu’au fond la raison de ma présence ici c’est pour faire une assez bonne somme d’argent pour continuer à faire mes autres prototypes en paix; c’est un adon que celui-là puisse servir à la médecine, mais c’est aussi bien. C’est assez lucratif, comme le milieu est poussé par le désespoir des patients et malades.
« Mmph », grognement parce que je n’ai rien d’autre de mieux à ajouter – je ne sais pas si je pourrais dire que je trouve le corps humain bien huilé, en soit, parce que leur biologie leur empêche par défaut de s’améliorer en remplaçant les morceaux qui font défaut. Certes, on peut faire une greffe d’organe, mais c’est un processus compliqué, couteux et dangereux. Je ne dirai certes pas qu’il est facile de remplacer les pièces cybertroniennes, mais à tout le moins les pièces de remplacement ne sont-elles pas fragiles comme les greffes humaines. « Dommage, oui » et puis je sais parfaitement à quel point il est difficile d’augmenter l’efficacité de ses corps – je le vis moi-même tous les jours quand je vais au gym pour m’entrainer. Un processus long, répétitif, et qui ne donne pas toujours les résultats escomptés; je fais partie des chanceux qui ont la bonne physiologie pour prendre du muscle, au moins ((parce que je me sens mieux avec un torse large)).
« Oui, je suppose » dis-je; mais la vérité c’est qu’il y a nous, les cybertroniens, il y a les humains et puis les autres qui, par défaut, ne sont pas nécessairement plus valables que les humains, au fond, tant au niveau de leur intelligence que celle de leurs capacités physiques. Mais tu as raison – il ne faut surtout pas assumer avoir un humain en face de nous, car c’est une erreur qui peut couter cher. « Être prisonnier de si petits corps est… » je fais un geste de la main, comme pour illustrer un concept que je n’arrivais pas à mettre à mots. La vérité c’était que c’était parfois très dur sur le mental, mais ce n’était pas tellement le genre de chose dont je voulais parler avec un parfait inconnu. « toute une aventure » finis-je par dire, du bout des lèvres, parce qu’évidemment c’était de minimiser grandement l’expérience. La vérité c’est que je préfère largement souffrir ce corps maintenant que de ne jamais avoir été cybertronien.
Et puis la question qui brûle mes lèvres quand tu dis que tu n'es pas admirateur de ce corps – parce que je passe tellement de temps au gym et que je me demande, tout naturellement, si c'est ton cas; sauf que de le demander s’était un peu déplacé dans ce genre de situation, et surtout, cela pouvait être très mal interprété. Puis bon… à voir ton physique, je ne suis pas tout à fait convaincu que tu y passes un quelconque temps. Vaut mieux taire les mille et un conseils de fitness qui me viennent en tête pour être plus à l’aise dans ce corps. ((et puis il y a ton surnom – qui m’aurait fait sourciller… si tu me l’avais dit))
« Tout à fait prêt » dis-je, accentuant la réponse d’un hochement de tête. « J’avais l’habitude de faire mes propres recherches sur patients, avant d’arriver ici » dis-je, évidemment sans préciser le genre d’expérience que je pouvais faire sur des patients pas toujours consentants… ou vivants à la fin des procédures. « En ce qui concerne les notes de recherches, vous trouverez que je suis assez ordonné et pointilleux » Je ne suis pas peu fier de ma méthodologie, après tout. Soupire de ta part, mais tu me laisses installer la patch avec la puce sur ton cou, zone sensible et délicate qu’elle est; je recule et te laisse le libre arbitre de déplacer ta main comme tu le veux, mon œil valide observant avec attention le moindre des tes mouvements et expressions faciales pour déterminer ce qui peut bien se passer dans ta tête – et aussi pour me préparer à faire face à la frustration des futurs testeurs de la prothèse.
Je me rends compte lorsque les doigts cybernétiques se mettent à bouger que je retenais ma respiration; je recommence à respirer et je dis; « Oh, je voudrais tester quelque chose, si ça ne vous embête pas. J’ai trouvé jusqu’à maintenant qu’il était plus facile de commencer la thérapie de remplacement en faisant bouger son propre membre correspondant, mais ce ne sera pas aussi simple pour ceux qui, et bien, auront un membre en moins. Mais je me disais qu’on pourrait… » et puis sans même finir ma phrase, peut-être un peu trop enthousiaste, je viens frôler du bout de mes doigts la prothèse, activant, je l’espère, les marqueurs sensoriels de ton cerveau. Drôle de sensation au possible, et c’est pourquoi j’y vais très doucement, comme caressant la peau-
Avant de me rendre compte que c’était peut-être un peu trop intime comme manière de faire la chose, et je retire ma main pour me retourner vers toi; « vous est-il plus simple de visualiser le membre en plus lorsqu’on le touche? » et puis je pense; « Il pourrait être possible de faire la thérapie en utilisant de l’eau, comme elle offre à la fois une sensation physique, et un brin de résistance »
« -Je préfère être toujours préparé à toutes éventualités. C’est mieux quand des vies sont entre vos mains sur un champs de batailles ou non. »
La guerre l’a marqué après tout, il en a gardé énormément de réflexes. Il parle sans regarder Waverly.
« - Pas obligé d’être poli si vous ne pensez pas comme moi. »
Un petit rire amusé lui échappe finalement.
« - Mon avis paraîtrait sûrement illogique et étrange à plusieurs de mes connaissances. Parce que le corps humain est plus fragile que celui que j’avais avant, parce que la vieillesse le fait plus vite chanceler et se flétrir, l’espérance de vie aussi est bien plus courte en soit. Mais je ne suis pas certains que nous sortirons de là un jour de toute façon. »
En tout cas lui préfère ne pas trop y croire et puis de toute façon il aura la même solitude s’il rentre dans son univers, alors ici ou ailleurs, ça ne change pas grand-chose au fond.
« - Vos propres recherches sur patient ? C’est-à-dire ? Vous étiez médecin ? »
Son regard bleu se pose finalement sur son interlocuteur un air un peu pensif et dur à la fois. Oh que Waverly a intérêt à bien choisir sa réponse.
« - Je préfère tester sur moi-même. Quel que soit le produit. »
Il préfère placer toute son attention sur la main, sur l’impression de la prothèse sur son cerveau, voir une main mécanique lui manque quelque peu et il regarde un instant ses propres mains, ternies par l’âge, qui sont sûrement déjà à l’aube de l’arthrose. C’est bien quelque chose qu’il déteste cette impression du corps qui fatigue, qui a mal partout alors qu’il est tout juste à 50 ans. Ce corps lui déplaît, mais il ne le ménage pas, peut-être que s’il faisait plus attention à sa santé, peut-être qu’il paraitrait mon ancien ? Ratchet est clairement pas à l’aise quand les capteurs sensoriaux s’activent sur la prothèse et il a un mouvement de recul, ça pique quelque peu car son cerveau d’humain n’arrive pas à comprendre la sensation qui vient du membre extérieur.
« - Evitons… On essaiera avec les personnes qui auront réellement un membre en moins. Merci… »
Il réfléchit un instant avant de répondre.
« - L’eau ? Oui effectivement. Car tout le monde n’est pas forcément à l’aise avec le contact. »
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Lun 14 Aoû - 14:33
Dimanche soir. Grey Sloan Memorial Hospital
Je t’observe délibérément, profitant là du fait que tu as le regard tourné vers la prothèse, vers ailleurs, pour déceler dans ton langage corporel les marques de ta personne. Il n'est pas difficile de se rendre compte que ton esprit a été endurci parce ce que la vie a lancé dans ta direction, entre tes traits grave et ta contenance. Quand tu parles de champs de bataille, il m'apparait évident que ce n'est pas là une manière de parler, mais plutôt une référence littérale à ta vie. Je le sais parce que j’en ai vu les cicatrices sur bien des bots auparavant, et quand bien même les cybertroniens et les humains ne sont-ils pas pareils, il y a quelque chose dans ton air bien sérieux qui semble trahir tes origines. Il faut dire que la guerre ne nous est pas propre, et qu’elle semble ternis toutes les races et tous les esprits – je ne suis donc pas là surpris, pas pour une personne de ton âge en tout cas. « Je comprends » simple phrase qui était lourde ne mon sens, parce oui, je savais ce que c’était d’avoir des vies entre les mains. Qu’elles eut été sur une table de dissection au laboratoire, ou à cause de mes décisions stratégiques sur le champ de bataille, des vies ont été perdues et des vies ont été sauvés par mes actions et mes lubies. Je ne peux pas dire que sur le coup cela a pesé sur ma conscience – l’avantage de ne pas avoir ses sentiments, c’est qu’on peut prendre des décisions logiques, quand bien même elles sont immorales. Mais aujourd’hui? Aujourd’hui, le poids de toutes les vies arrachées me pèsent, et je ne peux m’empêcher de toujours me demander ce que j’aurais pu faire de différent, si j’avais conservé l’essence même de qui je suis.
Et c’est ça, qui pointe dans ma voix – pas tout à fait du regret, mais un poids sur la conscience. Peu de mots pour exprimer tout cela; je ne m’attends pas à ce que tu relèves, et peut-être est-ce mieux ainsi. Mon regard s’est ombragé, pourtant, et le sujet me ronge de l’intérieur. « C’est n’est pas au sujet que je donne ma politesse, mais à vous » dis-je simplement, mon œil se posant sur ta personne, l’air surpris que tu aies relevé la chose. « Je peux rester courtois, quand bien même je n’ai pas les mêmes opinions. C’est de cela que le monde est fait. Et dans une autre vie, j’ai été confronté à beaucoup d’idées qui n’étaient pas les mêmes que les miennes » mon ton est serein – je pense à mon ancienne, très lointaine vie de sénateur, sur Cybertron. Les choses ne faisaient pas toujours mon affaire (et c’est ce qui m’a porté à rejoindre les Décepticons), mais il ne fallait pas non plus s’emporter comme certains… « Je ne fais pas parti de ceux qui veulent – qui peuvent- retourner à avant, docteur Ghrian » dis-je sombrement, mon œil se posant sur toi comme pour deviner dans tes traits soit la pitié, soit la compréhension, ou en tout cas ce que tu peux bien penser sur ce petit bout d’humanité qui m’échappe. « Mais ce n'est pas pour autant que j’en perd l’envie de mon existence passée, pour autant qu’il est illogique d’espérer y retourner quand ça m’est impossible » parce que ce qui m’attends dans mon monde, de toute manière, c’est la mort, ou, peut-être plus simplement, un retour à l’Allspark, mais pas la vie comme je la souhaiterais - « je suppose qu’ici, j’ai une seconde chance » dis-je simplement et, haussant un sourcil, j’ajoute : « et je la passe à confectionner une prothèse pour ceux qui ont perdu un membre. N’est-ce pas admirable » il y a un petit bout d’amusement dans ma voix, un roulement d’yeux qui vient fausser le manque d’humilité dont je fais preuve; une petite teinte rosée sur mes joues barbues, en somme.
« Médecin? Non » corrigeais-je, retrouvant mon sérieux assez rapidement. Je peux sentir une petite tension se former en toi, et j’ajoute; « Ce ne sont pas que les médecins qui ont affaire aux patients, docteurs, et pas moins que le personnel médical. Je suis chercheur, inventeur, et cela demande parfois, comme dans le cas de la prothèse, de faire affaire avec des patients » devrais-je avoir à m’expliquer? Je le fais simplement dans le but de corriger cette tension dans l’air – et loin de moi l’envie de t’expliquer que de là où je viens, entre médecin et scientifique, il n’y a parfois qu’une barrière flou. Je me suis inventé chirurgien plus d’une fois après tout, que ce soit dans mon temps d’exil auprès des gladiateurs, ou comme recherchiste pour les décepticons. Et puis je te considère un instant; « C’est bien ce que j’ai fait en premier » tester sur moi, je veux dire- mais la vérité c’est que je connaissais très bien la technologie que je devisais, alors il n’y avait aucun problème à la tester si ce n’était que pour la reproduire. Je ne prends pas de risque inutiles sur ma personne, mais ça – pas besoin de te le préciser, hein.
Je vois ton mouvement de recul quand je touche la main et je le calque, ma main se positionnant à mes côtés. Le contact ne t’avait clairement pas plu, et me voilà qui doit me faire violence pour ne pas te poser mille et une questions. Avais-tu eu mal? Comment est-ce que ton cerveau avait analysé l’information? Avais-tu senti une certaine douceur, un picotement, un malaise? Est-ce que le sentiment t’avait donné l’impression d’avoir une troisième main, ou l’as-tu senti comme si c’était sur ta propre main? Clairement cela t’as déplu, parce que tu m'as dit de ne pas recommencer – à voir ton ton, il est difficile de ne pas s’en formaliser, quand même – comme s’il y avait eu quelque chose de dégoutant dans le mouvement. « Oui. Mais il faudrait bien qu’ils s’y fassent, en même temps » observais-je; parce qu’ils ne resteront pas immergés tout le temps, non plus. S’il y a réellement un problème avec le récepteurs de sensations, il me faudra l’arranger au plus vite.
« Si vous préférez » que je glisse néanmoins, « Nous pouvons pratique certains mouvements qui ne demandent pas que le membre soit rattaché à un corps » oui, parce que bon, essayer d’écrire, ça ne se fera pas aujourd’hui. « Pour que vous voyiez un peu la précision de la motricité fine. Je vous suggère d’essayer de claquer des doigts » une suggestion comme une autre, qui ne marchera de toute manière que si tu sais le faire déjà, mais qui pratiquera sans doute plusieurs mouvements. Il est plus facile, je trouve, d’apprendre quand on a un but concret à atteindre.
Ratchet ne sait honnêtement pas quoi penser de son interlocuteur, il n’est pas le meilleur de base pour jauger les gens, jugeant plus vite qu’il n’apprend à les connaître. Mais lui… Quelque chose… Cloche. Il ne saurait pas l’expliquer. C’est vraiment une drôle de sensation qu’il essaie de mettre de côté, de faire taire, d’oublier même. Mais elle revient toujours plus fort.
Il hoche doucement la tête, appréciateur, parce qu’avoir quelqu’un qui ne nous insulte pas au moindre mot qui ne va pas, c’est toujours plus agréable pour discuter et parler. Une question se pose dans sa tête, concernant la prothèse et la source d’alimentation depuis quelques minutes déjà mais il s’abstient parce qu’il ne veut pas trop en dévoiler sur son origine, parce que celui d’en face n’en parle pas non plus clairement. Et ce n’est pas le moment de tester des produits instables au risque de briser un prototype de toute manière.
« - Hm. Ceux qui veulent ? Je peux le comprendre je n’en ai pas la plus grande des envies non plus. »
Parce qu’au moins dans ce monde sa solitude sera moins longue à supporter que s’il retourne dans son monde et moins lourde. Même s’il a retrouvé un ami… S’ils retournent dans leur monde, quelle utilité aura le vieux médecin ? Au final il ne sait rien faire d’autres, retourner à son poste d’ingénieur ? Ca ne lui dit rien. Il n’en a plus l’envie. Continuer à être médecin ? Pour qui ? leur planète est quasi déserte… Cet appuie sur le mot illogique le fait un peu tilter, et lui cause une sueur froide, il a un écho de Shockwave, celui de son monde évidement, et de son être poussé seulement par la logique qui semble tant sans émotions, qui n’a pas hésité à le menacer pour essayer d’avoir la formule de son énergon synthétique.
« - Admirable ? je suppose. Au moins vous faite une chose bien. Mais un seul acte bon n’efface pas tout ce qu’on peut faire dans une vie… »
Toutes les vies qu’il sauve ne vont pas faire oublier toutes celles qu’il a perdues. Même les cas où vraiment il n’aurait rien pu faire, il ressent du regret comme s’il n’avait pas fait assez. Pas assez essayé. Pas assez tout.
« - Je vois… »
La tension s’apaise quelque peu, mais ne disparaît pas entièrement, Ratch passe nerveusement la main dans sa blouse de médecin pour serrer un instant la fiole de produit vert comme s’il avait peur de le perdre. Ce tout petit échantillon d’une formule presque stable qu’il veut tester, qu’il doit tester s’il veut pouvoir utiliser son apparence d’origine sans en ressentir une profonde fatigue.
« - Oui sûrement, mais avec des gens dont ils acceptent le contact… Qu’ils apprécient. »
Ou c’est lui seulement qui fait des manières, tout dépend du point de vue. Mais le médecin n’est de base pas très fan du contact physique. Et celui sur la prothèse lui a crée une sensation désagréable, des picotements dans tout son bras comme si c’était sa peau qui avait été touchée. Le petit cerveau d’humain a bien du mal à comprendre cet effet.
Claquer des doigts ? Oui ça il sait y faire. Il essaie mais clairement le lien entre lui et la prothèse n’est pas fort et la main fait un mouvement loupé, le pouce passant trop loin de l’index, la main se retournant.
« - Ah. Je suppose que le fait que j’ai mes deux mains parasite la connexion avec votre prototype. »
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Lun 11 Sep - 6:35
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Lentement, avec tout le gravitas que je peux lui donner, j’hoche de la tête pour signifier mon appui; ni toi ni moi ne voulons retourner à avant, il semble, et si je ne compte pas m’attarder sur la chose et si je ne compte pas t’arracher des bouts d’histoire que je ne serais pas prêt moi-même à offrir, je peux quand même apprécier ton ouverture face au sujet. Nous partageons, il me semble en ce moment, quelque chose d’important, une similitude qui rend cette rencontre un peu plus… personnelle? « Merci, Docteur Ghrian » dis-je finalement. « je sais que le sujet ne touche pas particulièrement le but de notre visite, mais il est doux de partager son fardeau et d’apprendre à se connaitre » quelque chose qui nous tirera dans l’aine plus tard, peut-être, mais pour le moment, mon cerveau bouillonnait d’une effervescence, d'une envie de tout apprendre et aussi de tout enseigner. Et si pour ce faire nous devons passer par la case du vécut personnel, alors soit : il me fera plaisir de le faire. Mais ne va pas croire non plus que je cherche à nous faire perdre un temps précieux.
Et puis tu dis quelque chose qui résonne en moi; j’hoche à nouveau de la tête, mon air d’autant plus sérieux qu’auparavant, une certaine ombre passant sur mes traits. Je prend une grande inspiration qui se termine en soupir, et je dis tout bas; « malheureusement » rien de plus, mais que dire de plus de toute manière? Il était fort malheureux que rien ne puisse racheter des fautes passées. Je ne le sais que trop bien, après tout – et je ne sais pas si toi tu portes un certain fardeau aussi, mais je peux lire ne tout cas sur tes traits l’effacement de ceux qui ont faillis à leur tâche -soit réellement, soit dans leur impression d’eux-mêmes-, de ceux qui s’en veuillent pour quelque chose. L’ancien moi aurait trouvé comment faire pour apprendre ce que c’était, l’aurait utilisé contre toi, aussi. Mais je ne suis pas… non; je ne veux plus être cette personne. Si non pas pour le monde, si non pas pour moi, au moins pour lui. Fou, de ne pas être capable du mieux pour soit, mais pour les yeux bruns d’un autre…
Et puis, bon; ce n’était pas réellement admirable, ce que je faisais. Je l’avais dit sur un ton qui je crois relevait légèrement du sarcasme, parce que je sais que je le fais surtout pour financer mes autres œuvres. Ça n’avait été l'effet que de la facilité, une œuvre que j’avais pu soumettre à l’institution de la médecine (quand bien même j’aurais pu la soumettre à des industries du développement, par exemple) sans trop d’effort. « Pas un, pas mille » dis-je au hasard, comme pour poursuivre une conversation que je ne voulais pourtant pas voir s’éterniser. Mais j’avais l’impression que plus je fuyais le sujet, plus ton impression de ma personne en serait affectée. Valait mieux faire comme si de rien était, peut-être, que de faire naître la graine d’une mauvaise impression. Et puis je réalise, je me demande : pourquoi est-ce que ton impression de ma personne m’importe? C’est vrai ça; il est très rare que je m’arrête à l’opinion des autres, sinon que de celle de l’être aimé. Parce que lui est spécial, différent des autres. Alors la tienne… Hmph. Voilà qui est fort troublant, n’est-ce pas? J’esquisse une moue insatisfaite, mon œil se posant sur toi comme si je te voyais pour la première fois. Peut-être était-ce simplement parce que tu étais un spécialiste en tout domaine, quelqu’un avec qui je pouvais avoir un semblant de conversation intelligente?
« Bon point » dis-je; pourtant je suis le premier à être hypersensible, à trop ressentir ce que ce corps là a à offrir, et j’aurais dû penser à la sensation que ça donnerait. Dégoutante, en quelque sorte, parce qu’elle est causée par l’autre, qu’importe combien le sentiment initial est agréable. Je note toutefois que tu es de ceux qui n’aiment pas le contact physique. Après tout je suis entré dans cette rencontre en te serrant la main, mais peut-être est-ce que cela sera à éviter pour la suite (je pourrai bien voir en sortant d’ici). « Mmph » fais-je face à tes suppositions. « Difficile à dire. Mon cerveau à moi a su s’adapter, mais ce n’était pas la première prothèse du genre que je testais » admis-je volontairement; « Après, chaque cerveau est différent. Je trouve qu’il aide de ne pas en penser comme d’une troisième main. En vérité, il pourrait prendre la forme d’un tentacule ou d’une pince que le principe serait le même. Tout simplement, le forme de la main, étant plus familière au cerveau, est plus simple à contrôler, en général. Mais comme j'ai dit, je n’ai pas encore testé sur d’autres, alors disons que tout ça est très, très hypothétique » et puis je m’arrête, tournant le visage à nouveau vers toi; « Mais pour un premier essai, je vais vous avouer que c'est très bon, quand bien même vous avez manqué la marque. » observation qui se voulait plus factuelle qu’encourageante, au fond, mais je peux sentir ton malaise, alors j’ajoute;
« Mais au moins cela vous donne une idée du travail de réadaptation qu’il faudra faire avec vos patients. Nous pouvons couper la connexion si cela vous met plus à l’aise »
« - Pas besoin de m’appeler Docteur Ghrian… Ray suffit… Et merci pour quoi ? »
Il est un peu perplexe pour le coup, pas forcément habitué à partager ses ressentis avec les autres.
« - Je suppose qu’il est plus simple de mettre en place une relation de confiance ainsi. Et si nous sommes amenés à travailler souvent ensembles… »
Être ami avec quelqu’un ? Non. Ca lui paraît quelque peu… Lointain comme idée. Enfin… Il en a évidement mais là ils sont en duo pour travailler pas faire ami-ami. Il soupire doucement, fatigué par ces millénaires de guerres et un doux par primus lui échappe, normalement inaudible.
« - Je ne suis pas un enfant de cœur, ne vous sentez pas jugé de ma part. j’ai mes torts aussi, que je change seulement maintenant. A mon âge avancé de vieux médecins de guerre. C’est assez risible au fond. »
D’apprendre à ne plus juger sur l’origine mais sur le caractère par exemple, il l’a bien trop fait. Il se souvient encore de pas mal d’exemple, même s’il ne s’étend pas sur le sujet.
« - Ou les vies que j’ai perdues alors que j’aurais pu faire bien plus. Mais ce poids est commun à la plupart des gens qui sont chargés d’aider les autres d’une façon ou d’une autre. »
Petit haussement d’épaules avant de reporter son attention sur la main prothèse qu’il faisait toujours bouger légèrement sans vraiment y penser.
Il l’écoute attentivement, hochant légèrement la tête pour signifier qu’il est d’accord avec les remarques de Waverly. Il n’a rien à redire de plus sur ça après tout.
« - Je veux bien couper la connexion. Je pense aussi que nous aurons de vrais résultats seulement en testant sur des patients qui en ont besoin. »
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Dim 1 Oct - 3:11
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« Ah, oui, Ray » me corrigeais-je rapidement, suivit d’un petit rire illustrant mon malaise; « Les habitudes ont la vie dure » bon, ce n’était pas toi que j’avais l’habitude de mentionner par un titre honorifique du genre de monsieur, mais l’idée est là. La politesse est comme un rempart entre les autres et moi, parfois, alors il m’est difficile de simplement appeler quelqu’un par son prénom, de considérer autrui comme un collègue ou même comme un individu qui n’est pas inférieur. Disons que je pars de loin pour faire discussion avec quelqu’un, mais jusqu’à présent tu t’es trouvé à être agréablement surprenant, capable de maintenir une conversation avec tes idées. Et puis j’avoue; « Je ne sais pas. Merci semblait être la chose à dire sur le moment, maintenant je ne suis plus si sûr » parce que c’était plus facile que de te dire que j’étais un être à la solitude écrasante, et que ton existence seule, en quelques minutes de rencontre, m’avait redonné un espoir qui, au final, n’est pas réellement miens. Nous avons beau ne former qu’une seule personne, je sais parfois reconnaitre les penchants que me viennent de lui. De son amour pour toutes les choses et toutes les personnes.
« Plus simple, oui, mais pas plus facile » observas-je finalement; monter une relation de travail nous permettra peut-être d’être plus efficaces dans notre travail en tandem, mais cela demande un effort considérable que je ne me soupçonne pas le moins du monde. Puis j’hoche de la tête négativement. « Ce n’est pas risible, je ne crois pas. Ou alors, je suis une blague qui respire. Moi, je trouve- » mais au fond, un doute s’installe en moi alors que je me dis que mon opinion sur le sujet compte sûrement pour bien, bien peu. Quelle idée, vraiment, de continuer à parler dans ces conditions. « Je trouve que c’est brave. Et difficile, surtout. Alors si tu y arrives, juste un peu… » hésitation posée là pour le dramatisme, je pose mon œil sur toi avec fermeté et j’ajoute, le visage bien sérieux; « Faudra m’apprendre » ici, une autre personne aurait sourit pour appuyer ses mots. Pas moi. J’étais sérieux comme tout, honnête mais vif.
J’hoche de la tête. Je comprends, même si d’un point de vue extérieur, personne ne dirait que j’étais là pour aider, ou alors très peu de gens. Mais je me rappelle de ce qui me motivait au départ – et c’était bien pour aider que j’avais rejoins la cause des Décepticons. Je ne pense pas sérieusement que nous pouvons comparer l’impact de nos contributions personnelles, et il est risible de penser que dans un autre univers, je me serais battu contre toi. « Un instant » dis-je avant de me diriger dans ton dos, manipulant ton cou avec des gants de latex pour ne pas contaminer l'espace. Je retire la patch à l’aide d’une pincette, frottant de l’autre main avec un coton alcoolisé pour dissoudre la colle qui le maintient en place. Une fois le tout retiré, je prends un nouveau coton pour tout aseptiser. « Voilà, comme neuf » dis-je avant de me diriger vers la main pour la ranger dans son caisson.
« Ce fut une plaisante rencontre, Ray » je ne tends pas la main pour serrer la tienne – puisqu’il semble que cette formalité ne t’inspire pas tant. « Je vous laisse le prototype en attendant notre prochaine rencontre » de toute manière, j’ai confiance que la technologie ne pourrait être répliquée sans mon aide, alors ça ne fait pas de mal. J’hoche simplement de la tête dans ta direction et tout simplement, comme ça, je quitte le local pour retourner dans mon laboratoire et préparer les tests à venir…