A chaque sortie, j’éprouve un sentiment étrange. Quand je vois la tour Avengers au loin, j’ai l’infime impression qu’elle sort du décor et que chaque bâtiment n’appartient pas vraiment à la ville elle-même. Que ce n’est qu’un mélange de.. j’en sais rien. C’est juste pas cohérent. Alors je mets mes plus belles Matsuda de soleil pour filtrer un peu tout ça, je prends le plus beau sachet de croissants du coin et je me mets en route pour la fac. Parce que si je n’étais pas riche, je serais certainement un stalker un peu bizarre aux yeux des autres. J’ai construit depuis mon arrivée des systèmes de sécurité, des drônes et tout moyen technologique d’observer les environs et ça a fini par payer. Au bout de quelque temps - le temps que ça se développe mais ça a marché -, je suis tombé sur le petit Parker. Et sans mentir, ça m’a fait du bien de savoir que je n’étais pas complètement seul ici. C’est même un espoir supplémentaire de retrouver Megan et Pepper.
- A quelle heure les cours se finissent, déjà? Je rentre dans ma voiture, une camaro américaine de collection décapotable. Je tiens à être parfaitement présentable pour Peter et surtout à ne pas passer inaperçu. Je tiens à faire savoir que je suis de retour. Direction la fac de la ville. - A 17H30, monsieur. Vous devriez vous dépêcher, l’heure tourne. J’avais oublié à quel point J.A.R.V.I.S était utile. Et le traumatisme avec Ultron toujours présent.
J’ai d’abord dû vérifier que ce soit le bon Peter. Encore aujourd’hui, j’en doute un chouilla mais je pense être sur la bonne piste. Après ça, j’ai longtemps hésité à rentrer à nouveau dans sa vie. Faire le deuil de quelqu’un, c’est compliqué. Alors le voir réapparaître du jour au lendemain sans prévenir, j’imagine même pas les dégâts pour la petite araignée qu’il est. Mais il est fort. Je continue de me prendre la tête avec ça lorsque J.A.R.V.IS éclate ma bulle alors que je m’approche de la fac. - Je détecte une accélération du rythme cardiaque. Etes-vous sûr que ce soit une bonne chose pour vos crises d’angoisse que de reprendre contact ainsi? La dernière à avoir été aussi prévenante avec moi était Pepper. Et elle n’est pas là, alors je me contente de l’IA. -Que ce soit chez moi ou ici, c’est pareil de toute manière. J’ai pris ma décision, J.A.R.V.I.S.
Je me gare devant la fac d’une traite (en d’autres mots sur deux places) et je descends de la voiture au moment où la sonnerie annonce la fin des cours. Un peu plus et j’aurais été en retard. Alors je m’adosse et attend patiemment que Peter sorte pour lui faire la surprise. Je ne voyais pas d’autres manières de le recontacter que de lui annoncer la nouvelle en face. C’est bien plus parlant qu’un message trop vague capable de déclencher des crises cardiaques. Je retire finalement mes lunettes de soleil lorsque je vois sa silhouette apparaître et lui adresse un sourire sans rien ajouter. Aucun mot ne pourra anticiper sa réaction. Je me contenterai de réagir en fonction de la sienne.
C'est la dernière heure de cours, enfin. T'as déjà décroché, ton esprit est bien loin de la salle de classe dans laquelle tu te trouves. T'as perdu petit à petit le goût des études depuis que cette araignée t'as mordue. Les années n'ont pas changé ta façon de pensée : le temps que tu passes assis sur le banc de l'amphithéâtre, c'est du temps perdu pour Spider-Man. Mais tu ne peux pas te permettre d'abandonné. May en ferait une crise -surtout que vous vous êtes retrouvé récemment, pour ton plus grand bonheur- Elle et Ben t'ont appris l'importance du travail et des études. C'est grâce à eux que tu es le brin de jeune homme que tu es aujourd'hui. Car plus question d'être traité de gamin. Tu gères plutôt bien la transition entre l'adolescent et l'adulte. Les épreuves de la vie t'ont bien aidé malgré elles. Et ça serait trop long de s'étaler sur le sujet.
Sur du papier tu gribouilles une liste de choses à faire ce week-end. T'aimes prendre le temps de faire une liste, de t'organiser même ci 85% du temps tu finis par ne plus la suivre. Des choses a acheter, des zones de Lockwood Hill a ratisser, des méchants a attraper. Le magasin d'informatique où travaille ton ami Xavier jette régulièrement des composant qui peuvent s'avérer utile. Tu notes dans ta liste d'y faire un tour. On crache jamais sur du matos gratuit. D'une manière où d'une autre t'arrives toujours a te débrouiller pour réparer tes affaires.
La sonnerie retentit et tu t'empresses d’enfourner tes affaires dans ton nouveau sac à dos. (l'ancien est porté disparu, encore) Tu te dépêches mais comme toujours tu te retrouves dans les embouteillages scolaire. Tu prends ton mal en patience, l'esprit vacant ici et là en te frayant un passage entre les élèves. « Venez voir il y a une voiture de fou dehors ! - Vous pensez qu'il est venu cherché qui ? - Il est sexy daddy »
T'entend sans vraiment porter attention a se qui peut se dire. Toute les conversations d'élèves se mélangent. T'arrives à la sortie et tu te retrouves ébloui par la lumière naturelle après avoir passé autant d'heures enfermé. Tu t'avances et comme tout le monde la première chose qui te tape à la rétine est la sublime voiture de collection comme t'en a pas la chance de voir tout les jours. Ce n'est pas que tu ne réagis pas, mais la stupeur te paralyse le temps d'un instant en croisant le regard de son propriétaire. Tu l'avais espéré longtemps en secret en apprenant que cette île pouvait nous ramener nos être cher disparu. Tu ne voulais pas te faire de faux espoirs mais l'idée est toujours resté là dans un coin de la tête. Après le choc voilà que ton visage irradie de joie alors que tu t'élances rejoindre celui qui a été autrefois ton mentor. Plus tu t'approches plus c'est une certitude : tu n'as pas affaire à un sosie. « C'est vous monsieur Stark ! » C'est les seuls mots audibles avant que tu ne viennes te jeter sur lui dans une étreinte ou tu ne lui laisses pas réellement de choix. Tu ne sais pas comment exprimer ta joie autrement. Il était là, bien vivant, bien de retour. « Je le savais, je le savais que vous étiez là aussi ! » C'est bien a contre cœur que tu t'en détaches après de longues secondes. « Vous avez pas changé. Mais comment vous avez su.. ? » Où me trouver. Mais tu t’interromps avant de finir ta question bête. Il s'agit de Tony Stark après tout. « Rassurez-moi vous êtes bien le Tony que j'ai connu ? Parce que j'ai rencontré un paquet d'alter égo, de sosie de jumeaux interdimensionnel- » c'est ton côté terre à terre qui te rattrape. Il y a de quoi se perdre sur cette île. T'as rencontré tellement de Peter Parker différent. Et même trop semblant pour être vrai ! Mais peu importe la réponse, elle ne pourrait pas effacer ton sourire.
En une phrase, j’ai pu ressentir toutes les émotions qui passaient par la tête de l’araignée. Comme la joie mais aussi la tristesse du deuil dans le craquement émotionnel de sa voix. Il brille, sa joie n’en n’est pas moins contagieuse pour autant. Peter n’est pas du genre à cacher ses émotions et ce que j’apprécie particulièrement chez lui, c’est cette volonté de s’en sortir en restant tout aussi innocent, tout aussi pur. En tout point et à première vue, il est déjà devenu meilleur que moi. Dans tous les domaines.Ce serait peu dire que je suis fier de lui. Mais je n’ai pas le temps de répliquer et de lui avouer qu’il me saute dessus. Alors je lui rends son étreinte et toute mon angoisse s’évapore. Faut croire que c’était tout aussi nécéssaire pour nous deux. - Vous aviez raison. C’était une bonne idée, Monsieur. J.A.R.V.I.S admet, confirmant mon apaisement.
Peter s’éloigne et quelques mots viennent piquer ma curiosité: comment ça, il savait? Je ne le coupe pas dans ses questions parce que comme d’habitude, il ne me laisse pas en placer une. Je m’attendais à ce qu’elles viennent par milliers de toute façon. Je l’observe attentivement. Il a vieilli. Ou plutôt, il a grandi. Il est plus proche d’être un homme que de l’enfant que j’ai connu. Mais son énergie déborde tellement qu’elle peut en devenir fatigante. Même pour lui. Je vois de ma position son esprit s’éparpiller partout. Et ça m’a manqué, étrangement. Il est devenu bien plus qu’une petite araignée lambda. Je me suis attaché à lui. Et la fierté de le voir aussi indépendant et mature aujourd’hui surpasse toutes les appréhensions de venir le retrouver. Je suis heureux, dans un sens, d’avoir fait ce sacrifice pour qu’il devienne ce qu’il est aujourd’hui.
Il mentionne la théorie des multivers et sans se mentir, je suis bien plus qu’intrigué. Mais chaque chose en son temps. - On en discutera dans la voiture. De toute manière beaucoup trop de choses sont à éclaircir des deux côtés, maintenant. Il ne s’arrête pas de parler et je me doute de la confusion que je viens de créer chez lui. Alors j’hésite à agir en l’observant de haut en bas et me décide finalement à le prendre à nouveau dans mes bras pour éteindre toutes ces petites voix dans sa tête. Puis il semblerait que j’en ai encore besoin, juste pour m’assurer que ce soit réel et non pas juste une hallucination. - C’est moi, Peter.
Les questions qu’il se pose sont légitimes. Je suis passé par la même étape. Même si je n’ai pas la réponse à tout. C’est ce qui rend tout ça encore plus irréel. Je ne dois pas lui donner plus matière à réfléchir le temps qu’il s’habitue à ma présence. Et lorsque je suis à peu près sûr que ses pensées sont stabilisées, je m’écarte avant de lui ouvrir la portière dans mon dos. - Monte. Je suis sûr qu’on a beaucoup à se dire. Je m’installe à mon tour côté conducteur, un sourire aux lèvres et lui pointe le sachet de viennoiseries sous le pare-brise côté passager. - C’est français. Je me suis dit que tu aurais peut-être faim en sortant des cours.
Tous les génies ont besoin de bien manger. Avoir un esprit vivace et perspicace, ça donne faim. Du moins, lorsque l’on s’arrête de réfléchir 10 minutes et que l’on est encore en pleine croissance, comme lui. Je continue d’observer tous les détails sur son visage. Je me demande toujours si Morgan et Pepper sont là. Et si c’est le cas, je m’interroge sur leur devenir.
- Pour te retrouver, ça n’a pas été difficile. Ta tante est venue me rendre visite. A partir de là, avec l’hypothèse que tu sois aussi sur cette île, il ne m’a suffit que de quelques jours pour te retrouver. J’ai été étonné de voir autant de tes homonymes, d’ailleurs. Une autre question me brûle les lèvres qui réunit plusieurs de mes interrogations. - Comment as-tu as su? Que j’étais vivant, ici? Tu as rencontré d’autres moi?
T'as l'esprit qui fulmine, qui part dans tout les sens. T'as pas envie de repenser à la dernière fois où vous vous êtes vu. C'est trop douloureux. Mais quand tu le vois ainsi devant toi, tu ne peux pas t'empêcher de le revoir avec toute ces pierres. T'es heureux et en même le pire de tes souvenirs refont surface. T'as eu du mal a t'en remettre de tout ça. Tu revenais d'une guerre, les termes sont là. Un soldat finit toujours par avoir des séquelles après une mission comme celle-là. Tu t'étais embarqué là dedans sous le coup de ton impulsivité débordante. Et t'as vu l'homme qui avait fini par faire office de figure paternelle mourir sous tes yeux. C'était pas ta faute et pourtant, t'as toujours trouvé un moyen de culpabilisé. Tes parents, oncle, Ben et maintenant Tony. Est-ce que tout tes proches étaient destiné à s'en aller trop tôt ?
Tu sens d'un coup que la tempête dans ta tête s’apaise alors qu'il te prend dans ses bras. Tu comprends que c'est bien réel, qu'il ne s'agit pas d'une hallucination bizarre. Ou d'un énième sosi. Tu t’assagis après cette étreinte et tu consens a monter dans la voiture. De là il te montre un paquet devant toi que tu t'empresses de prendre. « Trop cool merci, en plus je meurs de faim » que tu dis en sortant le croissant de son emballage. C'était peut-être pas l'idée du siècle de prendre ton goûté maintenant. Parce que t'as foutu des miettes partout. « Désolé, » que tu t'excuse, terriblement gêné. Alors t'essaie déjà de ramasser le plus de miette que tu peux alors qu'il t'explique comment il t'a retrouvé. Tu souris quand il te parle de tes homonymes. « Et moi donc. J'en ai rencontré plusieurs, ils sont tous super sympa. Il faudra que je vous les présentes. » Tu reprends une nouvelle bouchée de ton croissant en essayant de faire un peu plus attention. « Pas vraiment. En fait, j'ai rencontré des personnes qui, aux dernières nouvelles sont mortes dans leur monde d'origine. A partir de là je me suis dis... Enfin vous voyez. Je ne voulais pas me bercer d'illusions mais je ne pouvais m'empêcher d'y penser. » que tu admets pour la première fois. Tu n'en avais jamais parlé à personne de tes espoirs. Tu ne voulais pas qu'on te regarde avec pitié. Ou pire encore qu'on se moque de tes espoirs farfelu. Alors t'avais gardé ça pour toi et force à croire... que tu avais raison. « J'ai aussi d'ailleurs rencontré un Peter qui me ressemble comme deux goûtes d'eau alors.. je pense que maintenant on ne peut plus me surprendre » que tu termines dans un rire. Alors que tu es, loin mais alors très loin du compte.
« Ou est-ce qu'on va ? »
De ton côté, tu t'en es plutôt pas mal tiré. Tu t'es découvert une facilité a t'adapter au monde qui t'entoure. Et cette facilité comme à ton habitude tu as su l'utilisé pour aider ceux qui avaient plus de mal que toi. Mais quand est-il de lui ? « Vous avez retrouvé des visages connu de votre côté ? »
Le gamin s’installe et moi aussi. Il ne se passe pas quelques secondes avant qu’il ne foute le bordel partout. C’est pour ça que j’appréhende de retrouver ma fille dans sa période adolescente. Quoi qu’elle devrait être un peu moins bordélique que lui. Mais les gamins sont parfois insupportables. Je soupire, passe une main sur mon visage et pour l’honneur de nos retrouvailles fait semblant de n’avoir rien vu. Je lui fais un petit signe de la main pour ne pas l’inquiéter. Je devrais m’en sortir pour pas trop cher, du moins, espérons puisque c’est une voiture de location pour l’occasion. Puis disons que c’est un peu de ma faute, pour lui avoir donné maintenant. Étonnamment, ça aussi ça m’a manqué chez lui, au fond. Je m’installe confortablement au volant alors qu’il m’explique ses rencontres avec ses homonymes. S’ils sont tous comme lui, je devrais pouvoir me contenter que de celui-ci.
-Super. Pourquoi pas, j’ai toujours rêvé d’installer un nid d’araignée chez moi.
La curiosité prendra toujours le dessus sur mes petites frustrations et probablement que Peter le sait. Même si je me montre un peu cynique, je suis intrigué à l’idée de croiser d’autres de ses sosies. Particulièrement si l’un d’eux est son jumeau craché. Ce monde a plein de mystères que je me suis donné pour mission de résoudre. Si Pepper était là, elle dirait que c’est une obsession malsaine. Mais pour sûr qu’elle se serait envolée en sa présence. Je n’ai plus besoin de réponses si je suis comblé par les personnes que j’aime et si j’ai une seconde chance de passer du temps avec eux. Alors les explications du petit font sens. Peut-être pas pour tout le monde, mais pour mon cas, si. La théorie que ce monde ne soit peuplé que de personnes décédées est tombée à l’eau au moment où j’ai rencontré Steve. Et l’espoir de retrouver Morgan, Pepper et Peter revenu avec cette même retrouvaille et celle de sa tante May.
- Je comprends ce que tu veux dire. A vrai dire, je ne sais toujours pas comment j’en suis revenu. Je ne suis pas certain de vouloir savoir non plus.
Là, l’idée que l’on traverse les univers puisse à nouveau me condamner me traverse l’esprit. Alors je souhaite profiter du moment présent jusqu’à la dernière seconde. Une seconde chance ne se gâche pas. Je lui adresse un sourire en coin et lui tapote l’épaule avant de revenir sur le sujet de la destination.
- Comment ça, où on va? Ils font quoi les gamins de ton âge après la fac? Je sais que moi en tout cas j’all.. Je croise à nouveau son regard innocent. Même si je suis ravi des années de lycée et de fac que j’ai pu passer, que je me suis bien amusé, notamment avec des femmes (-beaucoup de femmes-), je me demande si c’est une bonne idée de lui en parler. - Non, tu sais quoi, oublie ça. Où est-ce que tu veux aller? On est pas obligés de rentrer tout de suite. Puis où est-ce que tu vis, d’abord? Toujours chez ta charmante tante? Je démarre la voiture puis me stoppe dans mon élan. On a qu’une vie, après tout. - Puis tu as le permis, déjà?
Je m’apprête à lui laisser le volant mais sa question m’interrompt. Le sujet est sérieux mais je n’ai pas particulièrement envie de m’éterniser dessus.
- Non, je n’ai pas croisé beaucoup de têtes connues. Hormis la tienne, tes homonymes, celle de ta tante et Steve Rogers..
Après que le choc soit passé tout est si... naturel. Comme ci les années, le snap, son sacrifice n'avaient pas eu lieu. C'était comme reprendre la vie là ou elle s'est arrêté. Bien sûr que tu peines a contrôler ton enthousiasme, mais ça a toujours été ainsi avec Tony. Il est ton idole depuis que tu es tout petit. Et aujourd'hui, il tient une place plus qu'importante dans ta vie. Son cynisme légendaire t'avait manqué. Tout de lui t'avait manqué. T'es là, pendu à ses lèvres en dévorant ton croissant le plus proprement possible. (échec cuisant)
« Moi non plus. Puis on est pas obligé de répondre à toute les questions » que tu dis, presque avec philosophie. Parce que oui quand t'es arrivé ici t'as pu ressentir de la peur. Tu t'étais posé tout un tas de questions. T'as pris sur toi, t'as repris ta vie en main et tu a fais ton petit bonhomme de chemin. T'as pu faire de nombreuses rencontres. Des merveilleuses, des moins bonnes. Et tout ça t'a aidé a accepté cette situation. A faire taire toute ses questions. Parce que cette vie là... elle te plaisait.
Et cette lune rouge est arrivé au meilleur moment. T'as pu retrouver ton anonymat et ta tranquillité. Au fil des années tu as récupéré tes pouvoirs et reprendre ton train de vie avant que Quentin Beck ne foute tout en l'air. Tu te sens bien ici. Maintenant tu as ta tante à tes côtés, Tony est de retour parmi les vivants.. tu ne retournerais pas chez toi même pour tout l'or du monde.
Cette fois c'est Tony qui te couvre de questions. Et ça te fait doucement sourire. Le jour de son enterrement, le cœur déchiré tu t'étais retrouvé épris de nombreux remord. T'aurais aimé passé plus de temps avec lui avant que tout ne deviennes aussi compliqué. Et aujourd'hui maintenant, vous avez enfin la chance d'approfondir cette relation. Tes petits yeux de chiot s'illumine quand il vient a te proposer sans le dire clairement de reprendre le volant de la sublime voiture de collection. Mais tu reviens très vite à la raison. Ça serait pas raisonnable. Tu secoues donc la tête pour répondre que non. « Non j'ai abandonné le projet. Je suis pas très à l'aise et la toile c'est beaucoup plus écolo en fin de compte. Et je ne critique pas du tout l'empreinte carbone de cette voiture ! » que tu t'empresses de corriger dans un rire nerveux. « Je vis sur le campus, j'ai une chambre là-bas. Enfin c'est plutôt un appartement. Mon copain est un sorcier, » que te plait a préciser. Comme-ci ses deux informations pouvaient faire sens à tout le monde. Ta voisine de pallier est la première a jalouser l'espace que vous avez gagné grâce à la magie alors que le reste des étudiants vivent tous dans des cages à poules. Il y a peut-être un business a se faire de ce côté là.
T'as un don pour plein de choses Peter Parker. Mais aussi un sacré pour plomber l'ambiance. Tu regrettes aussitôt d'avoir ouvert le bouche. Tu comprends là qu'il n'a pas retrouvé Pepper et ça t'attriste de le savoir. Alors pour rattraper ta bourde, tu décides de changer de sujet. « J'ai pas stage aujourd'hui. Alors en temps normal j'enfile mes collants pour patrouiller en ville. On pourrait aller à la tour des Avengers ? » que tu proposes avant de penser à quelques choses de particulier. « En plus j'ai quelque chose là-bas à vous rendre. »
Il n'a pas tort. Je ne suis pas obligé de trouver une réponse à toutes mes questions. Mais je ne serais pas un génie si je ne le faisais pas. Sans compter que dans le fond, tous ces évènements me laissent un étrange préssentiment. Non pas que je ne sois pas content d’être en vie. Mais je ne trouve pas ça naturel du tout que de revenir sans explication valable. Que je sache, personne n’avait de pierre de l’âme quand je suis arrivé ici. Et les lunes rouges.. ça n’existe aussi qu’ici. Mais la chance de continuer ma vie est là et je n’ai plus rien à craindre après avoir autant côtoyé la mort. Il semblerait que d’une manière ou d’une autre, je l’ai vaincue. Juste cette fois ou temporairement, ça m’est égal. J’ai envie d’en profiter. Au diable les tâches de gras et les accidents. Quand Peter m’explique qu’il a renoncé au permis pour causes écologiques, même si sa cause est noble, ça me fait pouffer de rire. Parce que s’il croit y échapper, ce ne sera pas le cas.
- C’est certainement plus écolo. Si on ne compte pas sur tout le nettoyage que ça demande de passer derrière toi pour empêcher tous les micro-organismes qui nous permettent de vivre, de se piéger dans tes toiles pour y mourir sans but. A moins que tu les mange toi, là ce serait vraiment écolo.
Je l’imagine vivre en tant qu’araignée à temps plein et étrangement cette vision me dérange. En témoigne ma grimace. Je dis pas ça non plus pour le vexer mais pour le convaincre de conduire au moins une fois cette merveille. Alors je plaque les clés sur son torse sans lui laisser le moindre choix et attrape la poignée de la porte conducteur pour échanger de place.
- Peu importe l’empreinte carbone. On a de la marge par rapport à notre univers, crois-moi. Puis tu n’auras pas de deuxième chance de la conduire. Alors fais pas ton timide, profites-en.
Dans le pire des scénarios, je n’aurai aucun mal à la réparer. Alors j’ouvre la portière et fait le tour pour rentrer par l’autre côté. S’il a juste abandonné le projet entamé de conduire, il doit au moins en connaître les bases. Je lui indique simplement les commandes étant donné qu’elles diffèrent des voitures les plus récentes. Il continue de me détailler sa situation et je lève un sourcil lorsque j’apprends qu’il est colocataire avec un sorcier. - Alors comme ça, ton copain c’est Harry Potter?
J’attache ma ceinture, habituellement laissée par mes soins de côté. Pas que je n’aie pas confiance en Peter ou en ses capacités. Le gamin a de très bon réflexes. Je remets en doute ses connaissances en matière de vieille voiture. Alors j’active aussi mon casque qui se construit à l’aide de la nanotechnologie dont je me sers à la tour Avengers.
- Tu patrouilles toujours avec tous les Peter dans le coin? Vous êtes assez pour protéger 5 villes comme New York. C’est que ça te manque, pas vrai?
Ma voix est filtrée par le casque même si le son est mieux isolé. Je tourne la tête en sa direction et observe ses mimiques. Il doit le sentir, même à travers le casque. Je suis intrigué par ce qu’il souhaite me rendre. A vrai dire, je ne vois pas de quoi il veut parler. E.D.I.T.H à la limite?
- Si tu veux me rendre quelque chose que je t’ai donné, je te préviens, je ne l'accepterai pas. Mais va pour la tour Avengers.
Je m’enfonce dans mon siège, un peu nerveux mais prêt pour le démarrage.
Et voilà qu'il t'envoie une sale image de toi mangeant tes propres toiles. Tu fais la grimace suite à ses propos. « Bon d'accord je vous accorde ce point. » En réalité, t'as plein de raisons de ne pas utiliser la voiture. Tu te balades entre les grattes ciel, de toit en toit. T'as pas de bouchons, tu gagnes parfois un temps fou et ça fait travailler ton cardio. Une voiture eh bien... c'est beaucoup d'argent. Beaucoup d'argent que tu n'as pas. C'est de l'entretien et puis... bon c'est vrai qu'il n'y a pas que de mauvais côtés. Mais t'as pas le temps d'en débattre plus que Tony vient te plaquer les clés sur le torse. Ne te laissant aucun choix mais au fond, ça te fait plaisir de changer de place. Au lieu de faire le tour tu te hisses pour rejoindre le siège conducteur et refermer la porte. Tu mets ta ceinture dans un premier temps, parce que la sécurité c'est très important. « Ouais dans ses eaux-là. Le balai, la baguette magique, la totale. Vous devriez passé un jour, je vous le présenterai » que tu réponds dans un sourire avant de ramener ton attention sur le véhicule entre tes mains. Tu ressens néanmoins une pointe d'appréhension. Tu penses au prix de la voiture mais aussi de la contrariété, voir même la colère de ton mentor si tu venais a te foirer. Avoir de bons réflexe est une chose, mais ce n'est pas suffisant pour être un bon pilote.
Tu l'écoutes attentivement quand il te fait un rappel de la marche a suivre. Et alors que tu te prépares à démarrer tu le vois activer son caste. « Vous êtes sérieux ? » que tu t'insurges gentiment avant d'allumer le moteur. Moteur que tu te permets de faire gronder avant, et voilà, un sourire illumine ton visage et tu te prends au jeu. « Je vais peut-être changé d'avis sur la conduite. » Mais avant ça, il fallait savoir si tu n'avais pas perdu la main. Tu regardes autour de toi, tu veux prendre le temps mais ton pieds est plus lourd que tu ne l'imaginais. Tu fonces sur la route de quoi faire une belle frayeur avant de reprendre une allure normal. « ça fait longtemps aussi » que tu rétorques avant qu'il ne fasse une réflexion, pleine de mauvaise foie. Aah ces jeunes... Tu reprends ensuite facilement le fil de la conversation. Enfin, tu laisses un temps en suspens. Pour trouver tes mots, pour prendre le temps de te remémorer des souvenirs dérangeant. Tu penses qu'il a compris de quoi tu parles. « Pourquoi, » Tu te souviens du jour ou Fury t'a confié ses lunettes. Et une question, encore aujourd'hui flotte dans ton esprit. « Pourquoi m'avoir confié ces lunettes ? » C'est ça, c'est exactement ce que tu veux lui rendre. Recevoir cet objet a été un honneur immense. Un honneur et une responsabilité dont tu n'as pas été digne en les confiant à Quentin Beck. T'aimerais l'inonder de questions autour de ça. Mais cette fois-ci, tu décides de te taire et d'écouter la réponse que tu as temps attendu. Que tu t'es tant de fois imaginé.
Je souris, plutôt fier de le savoir si indépendant. J’en attendais pas moins de lui. Et maintenant, il a son propre appartement et un sorcier avec un balais -espérons le au bon endroit- et des sorts à jeter. Un Strange 2.0. Alors je hoche la tête à sa proposition. - C’est d’accord. La semaine prochaine à la même heure? Pourquoi attendre? Je lui passe ensuite gentiment les clés d’une voiture de collection et le seul remerciement que j’en retiens c’est qu’il s’insurge sur ma volonté de me protéger. Pas que je ne le crois pas capable de le faire, mais que je ne suis pas moniteur auto école et j’ignore s’il en a déjà croisé un assez compétent pour lui en apprendre assez sur la conduite. -On est jamais trop prudent. Je rétorque. Bien sûr, en cas de crash, je ne suis pas venu sans matériel pour lui non plus.
Il ne le verra pas derrière mon casque mais son sourire au vrombissement du moteur est contagieux et je sais que je viens de lui rappeler qu’il n’est encore qu’un ado qui a besoin d’apprendre à s’amuser de temps en temps. Ce qui, à mon sens, semble déjà bien loin derrière lui quand il m’explique qu’il patrouille encore dans son costume Spider-Man. Ça me donnera une raison de lui en construire une nouvelle. Parce que si j’ai décidé de raccrocher, lui ne changera pas d’avis. Il est bien trop têtu pour ça. Et avant que je puisse lui expliquer que la voiture est une 233 chevaux, il démarre en trombe, manquant de renverser deux piétons avant de retrouver un équilibre dans ses pédales. L’adrénaline est montée, j’ai cru mourir une seconde fois et je me suis accroché de toutes mes forces à la voiture avant de me détendre lorsque je me suis finalement senti en sécurité. Et je sais après ça que je ne me priverai pas de garder un œil sur lui, à l’ancienne. C’est à ça que E.D.I.T.H servait aussi, après tout.
- Une voiture moyenne tourne dans les 130 chevaux maximum. Oui, tu es rouillé mais elle est doublement plus puissante. Alors vas-y mollo sur l’accélérateur.
Mon regard est porté sur l’araignée. Mais il semble distrait par autre chose. Je ne le brusque pas, moi-même encore trop brusqué par son démarrage et ne prend pas le risque de l’interrompre dans sa concentration. Il finit toujours par cracher le morceau, de toute façon. Et il finit par le faire l’instant d’après. Maintenant qu’il a la possibilité de me poser les questions qui le tourmentent, je ne l'imagine pas passer à côté de l’opportunité. Je désactive mon casque. Le danger est passé.
- Parce que depuis le début où je t’ai pris sous mon aile, j’ai vu tout le potentiel que tu dégageais. Tu l’as prouvé à plusieurs reprises, tu te surpasses en toutes circonstances. T’es certes innocent, immature et tu agis avant de réfléchir. Quoi que tu as effectivement grandi depuis la dernière fois. Je l’observe attentivement, doutant sur la véracité de mes propos actuels. Il a dû passer par d’autres épreuves. C’est par les mauvaises expériences que l’on se forge le plus. - Tu ne souhaites que le meilleur pour les autres. Tu te mets en danger des fois même inutilement pour la population. C’était qu’une question de temps avant que tu ne t’assagisse et comprenne l’art de prendre les bonnes décisions. Je suis tout aussi attentif à la route que lui et lui indique le chemin vers la tour avant de reprendre la discussion. - Dans l’éventualité où je ne reviendrais pas d’un combat en vie, il fallait quelqu’un pour me remplacer. Pour protéger Morgan, Pepper et le reste du monde. Le danger peut venir de partout. Je suis remplaçable, je le sais, mais tu es devenu quelqu’un de bien meilleur que moi et peu importe le nombre d’homonymes qui se baladent dans le coin, il n’y en aura jamais deux comme toi.
Bon, tu ne vas pas le nier non plus : tu t'es fais une sacrée frayeur. De quoi te soulever tout un tas de questions inutile comme : Pourquoi faire des voitures aussi puissante ? Ça n'a pas l'air d'être fait pour rouler en ville. Trop dangereux. Mais ces petites pensées parasite s'envolent rapidement dans ton esprit quand tu commences a piger le truc. Et rapidement, t'en prend un certain plaisir.
C'est vrai que t'as besoin de ces piqures de rappelle. T'es plus un gamin certes, mais t'es encore jeune. T'as grandi trop vite par choix en décidant de porter le costume et toute les responsabilités qui l’incombe. Tu ne t'amuses pas comme les jeunes de ton âge. T'as toujours été en marge des autres au lycée. D'autres centre d’intérêt, une toute autre mentalité. T'aimerais par moment découvrir cette « normalité » de ceux de ton âge, mais tu ne te le permets pas. Pour tout un tas de raison trop raisonnable pour tout propre bien. Tu devrais lâcher du lest, et profiter sur tout les points de ta jeunesse. Et donc, ces petits moments là font parti de ceux que tu te dois de chérir le plus. Ils te renvoient à un semblant de normalité -si on oublie l’exubérance de la voiture de collection de 233 chevaux-
T'as pas explicitement dit que c'est des lunettes EDITH dont tu parlais. Mais on ne la fait pas à Tony Stark qui lit bien trop facilement dans ton jeu. Il en vient maintenant tout un tas de question, plus pertinentes, plus personnel. La mort de Tony fût brutal, personne n'y était préparé. Tony Stark faisait parti de ses icônes qu'on pourrait juger d'immortel. Trop malin pour se laisser emporter par la mort.
Mais parfois, il n'y a pas d'autres solutions. Et c'est quelque chose qui t'a longtemps traumatisé. Etait-ce vraiment le seul moyen sur 14 000 605 combats ? T'as eu beaucoup de mal a accepter cette décision qui a été la sienne. T'as pas idée a quel point il a dut avoir les même interrogations que toi avant d'en arriver là. Alors tu décides de lui poser la question. Simple : Pourquoi ?
Ce n'était peut-être pas le moment idéal pour avoir cette discussions. T'essaie de rester focaliser sur le route mais aussi attentif à sa réponse qui te noue rapidement la gorge. Tony est si encourageant. C'est les mots qu'il a toujours espéré l'entendre dire à New York. Maintenant et aujourd'hui, en repensant à ce que tu as fait des lunettes -les donner à Beck- tu ne peux que te sentir honteux. Et pas vraiment légitime d'autant d'éloges. Qui t'ont font malgré tout énormément de bien mais avec cette arrière goût doux-amer. « Je ne prends pas toujours les bonnes décisions, » que tu ne peux t'empêcher de répliquer. Tu te rends compte l'instant d'après que tu avais arrêté de respirer de longues secondes.
T'hoches la tête au négatif. Ces derniers mots te bouleversent. Jamais tu ne te serais douté qu'il puisse pensé ça de toi. Pourtant tout les signes étaient là. Il avait voulu te faire entrer au sein des Avengers après l'arrestation du Vautour, c'était pas rien. Ces mots, cette déclaration, il est certain quelle sera à jamais gravé dans ton cœur. Mais encore une fois, tu ne pouvais pas faire mine d'être en accord, ou juste accepter tout cette confiance. Et ton cœur se serre quand il estime qu'il est remplaçable. Toi t'es pas d'accord. « C'est pas vrai. Je-vous, vous êtes pas remplaçable. » te gorge se noue douloureusement, empêchant les mots de sortir avec facilité. Tu prends une petite inspiration pour te détendre, pour remettre dans l'ordre dans ton esprit. « Quand vous avez disparu, tout le monde attendait de moi que je prenne la relève. Que je devienne le nouvel Iron Man. Mais, » tu jettes un coup d’œil rapide vers lui. « Je ne suis pas vous. Pas même le tiers, rien du tout. Parce que vous êtes unique. » T'as aucune envie de lui parler de ce qu'il s'est passé à Londres. Mais ne rien dire pour toi reviens au même titre que de mentir, et ça tu ne te le pardonnerais pas. Tony te fait confiance. Trop confiance à tes yeux. « Alors j'ai fini par me dire que ce que vous attendiez de moi c'est que je trouve la personne pour prendre votre relève. » ta prise sur le volant se fait plus forte bien malgré toi en repensant à Mysterio. Tu t'es jamais senti aussi trahi, humilié et bête à la fois. « Non vraiment, Tony je ne les mérite pas. Je suis le roi des imbéciles. »
Il a raison, en tant que personne, je ne suis pas remplaçable. Aucune technologie ne sera capable de le faire. C’est un fait et surtout dangereux de vouloir s’engager sur une pente aussi glissante que le refus d’accepter le décès de quelqu’un et d’à tout prix vouloir le remplacer par autre chose. Je le vois sur son visage, ses traits qui se crispent. Je me demande combien de temps il a vécu dans cette panique que j’ai vu sur son visage avant de partir. S’il vit encore dans le deuil de tout ça. En tout cas, ça le tracasse. J’ai une deuxième chance de pouvoir lui expliquer les choses et de l’apaiser. Alors je l’écoute et tout ce que je comprends me paraît aberrant. Mais tout le monde n’est pas un génie. Alors ça ne m’étonne qu’à moitié. Mais venant de lui, ça m’étonne un peu plus qu’il n’ait pas compris là où je voulais en venir.
-Parce que tu crois que j’ai toujours pris les bonnes décisions? J’ai créé une intelligence artificielle qui a essayé de détruire le monde, Peter. Je l’observe, tout-à-fait sérieux. Je fais aussi attention à ce qu'il ne nous foute pas en l’air. Je suis d’autant plus attentif qu’il semble évacuer les émotions qu’il réfrène sur le volant. - Tout le monde a déjà merdé au moins une fois d’une manière ou d’une autre. On est pas tout blanc. Si j’ai sauvé des gens, involontairement j’en ai tué beaucoup d’autres. Tous les Avengers, d’ailleurs.
Je veux lui faire comprendre que je sais qu’il n’est pas infaillible. Je ne l’ai pas été. Je ne le suis toujours pas. Personne ne l’est. Notre différence à nous deux, c’est qu’il a toujours été un bon gamin en ne laissant jamais son égo prendre le dessus comme je l’ai fait. Sans parler de mes premiers pas à Stark Industries à la place de mon père, j’ai merdé bien souvent et mordu la poussière tout autant.
- Et si on arrêtait de parler de mérite deux secondes? Si je t’ai donné ces lunettes, c’est précisément parce que tu n’es pas moi. Je ne voulais pas que tu le deviennes. Surtout pas. J’ai créé Iron Man et il est mort avec moi. Je me fais d’autant plus attentif en prononçant ces mots. Là de suite, il est plutôt imprévisible. - Que les autres l’aient pas compris, d’accord. Ce ne sont pas les plus futés. Mais toi? Je soupire. C’était peut-être pas aussi clair que je me l’imaginais. - En te donnant ces lunettes, je t’ai tout donné de Stark Industries en sachant que tu aurais le champ libre. Tu es fiable parce que tu es qui tu es. Et que je sais et savais que tu ferais de Stark Industries quelque chose qui te ressemble. Au fait, pense à respirer ou tu vas faire un malaise, le roi des imbéciles.
Je me fais moqueur pour essayer de détendre un peu l’atmosphère. Il ne manquerait plus que le petit fasse une crise de panique, là, maintenant.
- Tu es jeune, Peter. Ces situations de la vie.. Je soupire, je repense à mes propres expériences. Il n’est pas moi mais je pense qu’elles peuvent se ressembler. Au moins sur le point où j’ai perdu mes parents. - Je dis pas que ça va totalement disparaître, mais ça va s’atténuer. S’améliorer. Je suis peut-être de retour mais je ne changerai pas d’avis. Je ne les reprendrai pas. Tu les donnera à quelqu’un de confiance le jour où tu te décideras à raccrocher. Et si tu ne trouves personne, détruis-les juste.
Je détourne le regard de la route pour l’observer. J’ignore les conséquences d’être retourné le voir. Mais je sais que derrière ce qu’il essaie de cacher se trouve un iceberg bien enfoui qui finira par refaire surface. - En arrivant à la tour, je te les remettrai en service. Stark Industries n’existe pas vraiment ici. Mais je peux au moins te les connecter sur ce sur quoi je travaille en ce moment. De cette manière, ma porte te sera toujours ouverte.
C'est clair, t'as jamais été très objectif quand il s'agit de Tony Stark. C'est ton idôle depuis ta tendre enfance. T'as suivi avec intérêt sa carrière. T'as tremblé d'effroi devant ton téléviseur en apprenant qu'il avait été enlevé. Et puis il y a eu son retour triomphant. Cette révélation solennelle : Je suis Iron Man. Non c'est vrai, tu peines à être objectif quand il s'agit de lui. Rien que durant la Civil War. Il ne t'avait pas tant donné de détail. Seulement que Steve Rogers avait pété un câble et qu'il fallait agir. Ces quelques mots de sa bouche t'avaient rapidement convaincu. T'avais pas besoin de plus pour te lancer dans la bataille.
Alors quand il te rappelle les événements avec Ultron tu ne peux t'empêcher de grimacer et accepter ce fait. Mais quand on idolâtre quelqu'un comme tu le fais, difficile de s'arrêter à ce genre d'erreur. Aussi catastrophique soient-elles.
Tu l'écoutes, et malgré tout, son discours te fait du bien. Tout le monde sait que Peter Parker est aussi le roi de la gaffe. Maladroit, toujours a faire des boulettes. On ne pourrait pas te décrire comme perfectionniste et pourtant... T'as toujours eu le cœur de bien faire, en toute circonstance. Bon, ça a eu l'occasion de foirer pas mal. Mais t'as toujours eu cette objectif de faire mieux, de prendre la bonne direction. Alors qu'il te dise qu'on est pas tout blanc, que tout le monde fait des erreurs dans le fond... ça te fait un bien fou.
« Que les autres ne l'aient pas compris, d'accord. Ce ne sont pas les plus futés. Mais toi ? » Ton cœur se serre à ses mots. T'entend bien que tu l'as déçu. C'est bien la dernière chose que tu voulais. Tu peines d'ailleurs a accepter tout ses compliments, bien trop bloqué par cette idée de l'avoir déçu. Et même si tu ne dis rien, tout se lit sur ton visage déconfit. Tu peines d'ailleurs à reprendre la parole ce qui est rare. « C'est vrai que j'ai toujours rêvé de travailler à Stark Industrie. Mais... » Les mots peine a sortir. D'autant plus que tu as peur de le décevoir encore plus. « Pas sans vous. » Tu n'en voyais pas l'intérêt. Il n'y avait plus d'intérêt d'ailleurs. « Aujourd'hui, comme hier je ne sais plus trop ce que je veux de l'avenir. Pas l'avenir en temps que Spider-Man mais en temps que.. moi. Je bosse avec une équipe formidable à la police scientifique de Raccoon Square. C'est gratifiant. C'est parfois dur, même très dur... Je ne sais pas, je ne sais plus ce que je veux vraiment. » tu soupires doucement. T'as jamais été convaincu de poursuivre ce chemin sur le long terme. T'as toujours eu plus de facilité à te construire en temps que Spider-Man qu'en temps que Peter Parker. Surtout depuis Thanos, la disparition de Tony qui a bouleversé tout tes projets et tes espoirs. « Vous lâchez jamais l'affaire, vous. » que tu répliques finalement avec un petit sourire alors que vous arrivez à la tour.
La tour refait surface dans le paysage alors que Peter conduit et reste particulièrement silencieux. Et tout le monde est d’accord pour dire que ça n’est pas de lui, de l’être autant. C’est à ça que je reconnais le petit iceberg caché en lui, prenant doucement de la place et s’apprêtant à refaire surface. Ainsi que la mâchoire qui se sert à la première contrariété et le regard le plus fuyant possible lorsqu’il s’agit de le confronter à n’importe quel problème. Alors quand il reprend la parole, je l’écoute attentivement. Nos parcours sont à vrai dire similaires. Excepté que mon père avait sa propre entreprise et que j’ai été obligé de la reprendre sans qu’on me demande vraiment mon avis. Même si je me doutais qu’un jour, ça arriverait. J’y ai juste été plongé trop tôt: à son âge.
-Tu sais, tout ça.. c’est une seconde chance, je ne le nie pas. Mais je ne serai pas toujours là pour autant. Alors pourquoi pas sans moi? Tu en es parfaitement capable.
Mon ton est plus doux, cette fois. Je cherche juste à comprendre si c’est toujours le deuil qui lui fait penser ça ou autre chose. Et visiblement, il y a autre chose.
- Tu es Spiderman, Peter. C’est le gamin que j’ai rencontré dans cette chambre chez sa tante qui a pris l’initiative de chercher tous les composants pour se faire son petit costume. C’est toujours toi qui décide d’enfiler ton armure pour aller patrouiller dans ton quartier. Le costume, ce n’est qu’une barrière contre les attaques entre tes ennemis et toi-même. Tu peux continuer ou décider d'arrêter quand tu en as envie. Personne ne t’en voudra de te ranger si c’est ce que tu préfères.
Je l’observe toujours très attentivement et me décide de lui imposer une petite réflexion que je me suis faite moi-même à l’époque.
- Quand j’ai décidé d’arrêter de fabriquer des armes, je l’ai fait sur un coup de tête. Ca aurait techniquement dû faire plonger l’entreprise de mon père. Mais la question ne s’est pas posée. J’ai su où je voulais me positionner et comment. C’est comme ça que ça marche, de se faire confiance à soi-même. Dans tous les cas, peu importe tes choix: tu retombera toujours sur tes pattes. Peu importe combien t’en as, d’ailleurs. Ce que les autres ont pu considérer comme les plus grosses erreurs de ma vie, je les considère comme des réussites.
J’aperçois le petit sourire au bout de ses lèvres et je remets mes lunettes de soleil alors que nous arrivons à la tour. - Ce n’est que maintenant que tu t’en rends compte? Ca te dirait de monter et de voir sur quoi je travaille en ce moment?
T'as appris le destin tragique de ta tante lors de vos retrouvailles. T'as fait de ton mieux pour que cette nouvelle ne gâche pas votre moment. Mais il faut se l'avouer, ça te travaille pas mal. Consciemment comme inconsciemment. T'as pas vécu ce moment, la lune rouge t'avait déjà emporté.
Tu pourrais très bien passé au dessus. Car après tout, t'as eu la chance d'éviter ce deuil de justesse. May est en ville avec toi, bien portante même plus que jamais. Et pourtant, tu ne peux pas t'empêcher de continuer a te torturer a ce sujet. Tu ne peux pas faire comme-ci ça n'a jamais existé au simple titre que tu n'es pas vécu ce moment. Et bien évidemment, tu t'en veux. Parce qu'encore une fois -et même ci ta tante te dit le contraire- c'est de ta faute. Toujours. T'as merdé en beauté, et les conséquences en sont terribles.
Donc en bref, t'es pas au top de ta confiance en toi. Et ça t'affecte de ne pas pouvoir te présenter sous ton meilleur jour à ton mentor. T'as pas le sentiment d'avoir évolué depuis New York. C'est ça le souci, t'es trop dur avec toi même. Tu restes bloqué sur tes erreurs sans profité de tes réussites. Et les paroles encourageante de Tony, c'était définitivement ce dont tu avais besoin. C'est se qui te manqué atrocement. Cette figure paternelle qui connaît tout les coûts de la responsabilité d'être un super héros. Il restera à jamais un exemple pour toi, ton idole. Il t'inspire à chaque mot sortant de sa bouche. Et irrémédiablement, tu finis par t'en sentir plus détendu. Tu garderas précieusement ses paroles à l'esprit. Pour l'heure, après t'être garé dans le parking sous terrain de la tour, vous vous décidez a sortir. « Vous travaillez sur quoi ? Une nouvelle armure ? »
Pour dire la vérité, ici comme à New York tu ne t'es pas souvent rendu à la Tour. Pourtant il y a bien ta chambre a côté de celle de Vision. Mais contrairement aux autres Avengers, tu n'as pas eu le temps nécessaire pour t'y familiarisé pour te sentir « chez toi ». Être un Avengers après la disparition de Tony, de Natasha, de Steve... de tout le monde, ça n'avait plus grande signification. A moins de reprendre la relève. Chose qu'a cette époque là, tu ne t'en sentais pas incapable. Mais aujourd'hui.. « Vous savez, j'ai fais de belles rencontres sur cette îles. Mes homonymes Spider mais pas que ! Je pense qu'on pourrait former une nouvelle équipe au lieu de travailler séparément. » C'est ce que t'inspire cette tour sur un île. Un renouveau, une nouvelle Team, de nouveaux Vangeurs. « Et comme vous êtes là vous pourriez être le leader. J'ai déjà pensé à des noms comme « New Avengers » ; « Young Avengers » ou encore « Gen Z » » Tu t'arrêtes un instant alors que vous montez dans ascenseur. « Bon j'admets, je vais continuer de travailler là dessus. Mais c'est une bonne idée. Vous en pensez quoi ? »
Nous sortons de la voiture et je me rapproche du gamin pour poser une main encourageante voire même réconfortante sur son épaule. Son silence était assez pesant pour me faire comprendre que mes mots n’étaient pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Je sais que ça le suivra sur les moments à venir. Autant être présent pour lui tant que c’est encore possible. Je le guide à travers le parking. -Une image vaut mieux que mille mots. Je réponds à sa question. Je préfère encore lui montrer: ça aura le mérite de réanimer les étoiles dans ses yeux.
Les portes se sont à peine refermées qu’il reprend la discussion sur ses homonymes. Une bande de joyeux lurons que je me suis décidé à ne pas rencontrer même si je suis au courant de leur existence. Un seul comme lui suffisait et peu importe ce qu’il peut en dire, en ce qui me concerne, je ne vois que lui dans ce rôle. Je ne connais pas les autres et n’éprouve pas particulièrement l’envie de les connaître. Quoi que l’idée qu’ils aient traversé les univers -comme nous finalement- me fait progressivement changer d’avis. Ils auraient peut-être des indices à nous donner. Ce qui serait un bon début pour trouver une explication à ce qui nous arrive. Je l’écoute attentivement mais je grimace rapidement. J’entends ce qu’il me demande.
Ca me paraît dans un premier temps être une mauvaise idée. Mais c’est vrai que nous ne savons pas à quoi nous avons affaire. Ou à qui. Nous ne savons pas pourquoi nous sommes ici. De plus, si je suis revenu à la vie, Thanos pourrait en faire de même. Et nous avons un Steve dépourvu de drogue à super-humain. Vraiment, engager de nouvelles personnes, ce serait une bonne idée. A condition que ce ne soient pas des gamins. Je me tourne partiellement vers Peter alors que je songe toujours à ce qu’il vient de me dire.
- “Young Avengers”? C’est vrai, t’as raison. C’est vraiment à chier comme nom. Mais ton idée est bonne. Écoute, si je suis revenu à la vie, tous nos ennemis potentiellement aussi. Il y a matière à protéger. Et je ne me pardonnerais pas si ma fille venait à être blessée alors que je suis capable de la protéger. Les portes de l’ascenseur s’ouvrent et je fais signe à Peter de rentrer alors que je le suis de près. - Si on y réfléchit bien, c’est d’autant plus vrai si les multivers se croisent ici.
Le fait que cet endroit soit un point de convergence me traverse l’esprit. D’autant plus que je n’arrive toujours pas à expliquer l’origine de mes crash. Tous les composants étaient en parfait état et rien ne peut expliquer leur dysfonctionnement soudain. Je retrousse une manche pour avoir accès à ma montre. L’instant d’après, un banc rempli d’armures -soit une dizaine- des deux côtés apparaît. Certaines parties manquent à la plupart d’entre elles mais la toute dernière en date est intacte. Il est facile de deviner qu’elles ont servi à construire la toute dernière. Ainsi que deux autres légèrement différentes du reste pour Pepper et Morgan. Au cas où je les retrouverais toutes les deux.
- Ça fait un moment que j’ai songé au fait que je ne sois pas le seul à être revenu d’entre les morts. Mes armures sont en parfait état mais pour une raison que j’ignore, elles finissent par toujours présenter des erreurs dès lorsque j’essaie de quitter cette île.