When a spinning mill turns tragic [ Rp Dami ]

Carlos ne trainait pas souvent à Lockwood, et pour cause, ce n'est pas un endroit où il fait bon vivre lorsqu'on est policier. C'est un peu le quartier de non-droit, les policiers qui y trainent sont corrompus, la haine et la violence sont les maitres mots et il ne voulait même pas savoir toutes les choses illicites qui s'y déroulaient. Il y a peu, un de ses collègues a été retrouver ici après avoir pris une sacrée trempe. Et de nouveau, à l'hôpital. On ne savait pas par qui et visiblement l'homme voulait étouffer l'affaire, étant donné le caractère de la personne, il en était hautement surpris. Il avait donc commencé une enquête à son sujet, il avait réussi à avoir un témoin qui lui avait plus ou moins raconté ce qu'il s'était passé ce soir-là, et il comprenait pourquoi son collègue voulait étouffer l'histoire, il avait de la chance quelque part, car Harlan était déjà tellement traumatisé par la police, qu'il ne souhaitait pas être impliqué plus que cela.

Ça n'avait toutefois pas arrêté Carlos, qui n'avait absolument pas peur de lui pour sa part, il avait commencé à récolter des preuves, des témoignages, des pistes et surtout à le suivre de temps en temps. Ce soir-là, il était en civil pour ne pas se faire repérer alors qu'il le filait, il ne savait pas pourquoi, mais il avait l'impression qu'il allait à un rendez-vous important ce soir. Un rendez-vous pas très légal vu comme il était nerveux et regardait toujours derrière son épaule. En voyant qu'il allait à l'usine désaffectée, il avait abandonné sa voiture un peu plus loin pour ne pas se faire remarquer. Dans la nuit, il n'eut aucun mal à se faire discret, il pénétra en silence dans l'usine, empruntant l'escalier qui menait à l'étage et où il n'y avait même plus de porte pour entrer à l'intérieur. Il se mit dans un coin stratégique afin de pouvoir observer la scène tout en ne se faisant pas voir, son collègue s'approchait d'un groupe de personne qu'il estimait ne pas être des enfants de chœur, ils semblaient avoir une cargaison, mais de quoi ? Il n'arrivait pas à entendre ce qu'ils se disaient de là où il était, et il ne pouvait pas prendre le risque de se rapprocher.

C'est là qu'une autre voiture arriva et des gars tout aussi armés descendirent, rapidement, la situation dégénéra et il y avait des tirs partout. Carlos ne pouvait rien faire et était susceptible de se prendre une balle perdue, il entama donc une retraite stratégique vers la sortie.

Une chose était sûre, c'est lorsque Carlos avait suivi son collègue, il ne s'était pas du tout attendu à ce qu'il se retrouve pris dans une fusillade, sinon il aurait pris son arme et surtout son gilet pare-balles. On ne sait vraiment jamais à quoi s'attendre... il aurait largement préféré découvrir qu'il se saoulait la gueule tout seul dans un bar et qu'il se faisait des idées pour rien au final. Mais voilà que la réalité l'avait bien rattrapé, la seule bonne nouvelle dans cette histoire, c'était qu'il était en hauteur dans un coin assez reculé et que personne ne l'avait encore remarqué donc à part une balle perdue, il ne risquait pas grand-chose. Il était en train de doucement entamer sa retraite, souhaitant prévenir ses collègues au plus vite pour que le plus d'individus soit arrêté et surtout ce policier corrompu.

Mais ça, c'était avant son entrée. Un justicier était sorti de nulle part, voulant visiblement en découdre, et pour une raison obscure : le sauver. C'est au moment où il lui adressa la parole pour lui dire de se tirer qu'il fût découvert et effectivement, la situation dégénéra de plus belle en découvrant que finalement les intrus étaient bien plus nombreux que prévu, mais surtout son collègue l'avait repéré et c'était exactement ce qu'il voulait éviter. Il voulait se tirer de là quand Robin se fit tirer dessus et que la balle le traversa, Carlos fit la grimace alors que l'individu, visiblement peu inquiet de sa propre situation, car autant il se battait bien, autant il était tout de même blessé, et il rappelait Carlos à l'ordre pour qu'il quitte les lieux. Il se demandait vraiment qui était ce gars. Mais Carlos n'eut toujours pas le temps de prendre la fuite, car il entendit le cliquetis d'une arme derrière sa tête.

- Tu devrais l'écouter, Carlos... On peut savoir ce que tu fous là ?

Il serra la mâchoire et se redressa en levant les mains en l'air.

- ça me semble évident... je te suivais.

La situation pouvait sembler critique, mais Carlos se pencha rapidement sur le côté, attrapant le bras et la main de son "collègue" et visa deux des personnes que le justicier avait encore à combattre pour leur tirer dessus. Ensuite, il donna un violent coup de coude à celui qui tenait encore l'arme, de quoi le sonner, et un autre coup pour l'assommer. Récupérant l'arme, il tira de nouveau sur d'autres personnes encore debout.

- Et toi alors, tu comptes tous les tuer ?

Quelle que soit sa réponse, en tout cas Carlos prenait la sortie de secours avec plaisir, il n'allait pas pouvoir tous les combattre et l'arme était pratiquement à sec. Mais bon, il espérait que le jeune homme ne reste pas là-dedans et finisse par avoir un peu d'instinct de survie.

Damian n'avait évidemment pas besoin de lui répondre, il était déjà parti de toute façon, alors à quoi ça servirait ? Carlos se dépêcha bien vite de sortir de là, seulement, en observant l'entrepôt, il était bien embêté, car le jeune homme ne sortait pas, lui. Il ne pouvait pas partir sans rien faire quand même, mais sans renforts, il ne ferait pas grand-chose à part freiner ce petit justicier, comme celui-ci semblait déjà le penser d'ailleurs. Il se voyait mal appeler la police et faire embarquer le jeunot qui l'avait sauvé, quand même ! ça ne se faisait pas ! Mais il ne semblait pas sortir, cruel dilemme ! Bon, il se décida finalement à appeler la cavalerie et il avisera après. C'est donc après son appel qu'il vit le petit jeune sortir de là et remarquer - oh surprise ! - qu'il était blessé. C'était déjà un miracle qu'il s'en soit sorti vivant, mais il supposait qu'il s'était entrainé à ce genre de choses toute sa vie.

- Je t'attendais, quelle question. Je ne suis pas là pour admirer le paysage.

Il haussa les sourcils, tout en continuant de l'observer, toute cette situation semblait on ne peut plus normal pour lui, alors Carlos se demandait combien de fois, il avait fait ce genre de choses et s'était battu seul en pensant que personne ne se souciait de s'il sortirait de là en vie ou pas. Il pencha la tête sur le côté, presque interloqué par cette provocation gratuite alors qu'il n'avait encore rien dit, il se demandait même comment il avait deviné qu'il était policier. Enfin, il supposait que même s'il était en civil, sa façon de gérer la situation pouvait en dire long. Tout cela lui rappelait comme ils avaient pris l'habitude de gérer les choses avec la caserne et de faire des choses qu'ils n'étaient pas censés faire.

- Pourquoi tiens-tu à ce que je t'arrête ? Tu n'as rien fait de mal. La police arrive bientôt, je te propose qu'on parte avant leur arrivée si cela te convient, je peux aussi te faire soigner et si tu ne veux pas de mon aide, je te dépose où tu voudras.

Il fit quelques pas vers sa voiture qui se trouvait juste derrière et alors qu'il ouvrit la porte, jeta un nouveau coup d'œil vers lui pour vérifier ce qu'il comptait faire.

- Au pire, je suis sûr que même blessé, t'arriverais facilement à me fausser compagnie, je me trompe ?