La forêt et son immensité lui rappellent ses jours passés, et c’est un lieu de paix où il aime se réfugier lorsque ses tourments reviennent le hanter. Il y apprécie chaque bruit et chaque sentier qui la dessine, plus à l’aise avec la nature que la ville étrangement, alors même qu’autrefois, il passait le plus clair de son temps entre les murs d’un château. Alors ici et de temps à autres, il pratique ce que les gens appellent la randonnée à pied et plus récemment, à cheval. Il a fort économisé pour avoir le luxe de s’en offrir un, avec tous les soins et entretiens que ça demande, mais il y tenait absolument. Nyx est une jument à la robe noire avec laquelle il s’entend plutôt bien, pour le moment et qu’il a emmené avec lui aujourd’hui pour un voyage particulier. Voilà quelque temps que son nom parvient à ses oreilles sans qu’il ne soit l’auteur des faits auxquels on l’associe, et les derniers murmures entendus à son propos l’ont quelque peu troublés. Les légendes ne tarissent pas d’éloges sur sa personne, mais elles remettent aussi bien en doute son existence, non avérée, et il est alors facile de prétendre en être l’incarnation. Quels que soient les motifs de cet usurpateur, il était temps pour Arthur de fourrer son nez dans ses projets.
Après deux heures passées sous les chants d’oiseaux et les feuillages printaniers, il arrête Nyx devant les deux sentiers qui s’imposent à lui. Doucement, il vient caresser le cou de l’animal en essayant de se souvenir de la bonne direction – même si les informations recueillies étaient vagues – et après méditation, c’est finalement vers l’Est qu’il choisit de continuer. Il accélère son allure à la vue d’une clairière au loin, où les arbres ne gênent plus la lumière du soleil, où les premiers signes apparaissent et le cœur d’Arthur est soudain pris en étau lorsqu’il aperçoit les murs d’une bâtisse qui lui est aussi familière qu’étrangère, mais qui remonte en lui des souvenirs enfouis. C’est la première fois qu’il tombe sur de tels vestiges, mais les échafaudages et quelques travailleurs présents contredisent cette idée même. Les rumeurs disent donc vrai.. car ce projet est récent et non daté de plusieurs siècles. Perplexe, c’est avec prudence que le Pendragon descend de son cheval et s’approche des lieux, la bride de l’animal en main, jusqu'à s'arrêter devant l’entrée. Il n’ose aller plus loin pour l’heure, malgré la présence d’une cour accueillante. Si c’est une propriété privée, alors sa venue n’est qu’intrusion ; or la curiosité dévore son cœur et son regard se dresse à nouveau sur l’édifice tout de pierre vêtu, non sans grimacer. Quelque chose en lui semble avoir été piqué… et pas de la plus douce façon : son ego, probablement.
PRETTYGIRL
Dernière édition par K. Arthur Pendragon le Sam 3 Juin 2023 - 15:28, édité 2 fois
Invité
Sam 3 Juin 2023 - 14:59
Who the hell do you think you are?
Chaque jour, j'me présente au chantier pour le superviser. Reconstruire Kaamelott, j'le savais depuis l'départ que ce s'rait pas particulièrement une partie de plaisir. Mais repasser du temps à faire quelque chose de mes journées, c'est tout d'même satisfaisant. Alors j'me présente tôt, j'repars tard,je vérifie les plans avec les maçons. Pas question que j'me fasse encore arnaquer des pierres. Dans l'doute, j'ferai venir Perceval pour vérifier qu'il y en ait le bon nombre. Et quand j'dis dans l'doute, c'est qu'j'suis pas vraiment sûr que ce soit un génie des maths mais j'ai rien à perdre en l'embauchant pour vérifier quand même.
Je porte à ma ceinture, un peu plus symboliquement cette fois que habituellement, Excalibur. Même si j'suis pas sûr que les travailleurs soient au courant de c'qu'elle représente.. Elle est celle qui m'a rendu légitime à être roi et toujours celle qui m'a permis d'embaucher des chevaliers. Sans ça, y'aurait pas d'projets. Remarque, sans avoir été roi j'en s'rais p'têt pas là tout court à devoir chercher comment rentrer. Par manque de fonds, ce château sera plus petit que les précédents. Pas besoin de quelque chose non plus extravagant. Nous ne serons plus autant qu'à l'époque à y résider. Le principal y sera surtout. Une salle d'armes, une chambre pour Guenièvre et moi, quelques chambres pour certains chevaliers (les plus nécessiteux), un atelier pour Merlin avec le matériel mit à disposition et finalement une pièce, pour la future table ronde. S'il y a quelque chose que j'ai absolument jamais regretté d'avoir fait construire, c'est ça. Aucun chevalier ne sera mit en bout de table, à l'écart, loin des autres. Nous y serons à nouveau tous égaux. Je traverse les édifices qui mèneront aux chambres et m'arrête devant une fenêtre, interpellé par la présence d'un cheval et d'un homme à pieds. Il n'est visiblement pas habillé comme l'un des employés. Je fais demi tour pour le rejoindre dans la cour. C'est plutôt rare de croiser des visiteurs dans cette partie de la forêt. Nous sommes plus proches de Perceval et Karadoc que de véritables sentiers. Mais les engins ont dû en tracer pour cet homme. Car ce n'est ni l'un de mes anciens chevaliers, ni l'un de mes hommes.
- Bonjour. Je peux vous aider?
Mon regard s’arrête sur son cheval. C’est pas très commun de voyager encore par ce biais-là.
L’endroit est juste assez reculé pour ne pas attirer la curiosité des citadins, caché des plus proches chemins tracés sur les cartes et difficile à trouver, si on ne le cherche pas. Sans la détermination qui l’habite aujourd’hui, Arthur aurait bien pu passer à côté de cette belle clairière. Il ne connaît pas ces bois aussi bien que ceux qui jadis entouraient son royaume, mais il ne manque pas d’ambition – ou c’est du moins, ce qu’il pensait jusque-là. Il ne saurait mettre des mots sur ce qu’il ressent à la vue de ces murs, mais ça ne lui donne guère envie de sourire. Il a passé ces dernières années à tenter de trouver la paix, mais ne se serait-il pas perdu en chemin..? Aurait-il donc oublié d’où il vient, ce qu’il est ? Les sacrifices, les larmes et tout le sang versé pour que son peuple ait une chance de prospérer ? Lointaine semble l’époque des jours fougueux, mais où il était entouré de ses proches et le problème réside là sans doute, en son cœur solitaire.
Sa bulle éclate lorsqu’une voix l’interpelle et son regard tombe sur un homme d’âge moyen. “Bonjour.” Son allure contraste avec celle des travailleurs et si son charisme en impose, c’est l’objet accroché à sa ceinture qui attire son attention en premier. “C’est une belle épée que vous avez là.” Il n’y a aucune chaleur dans sa voix, juste un constat et peut-être une trace d’appréhension tandis qu’il ne se gêne pas pour toiser l’homme de haut en bas.
Il aurait peut-être dû apporter la sienne aussi, quand il y pense. Il ne sortait que rarement sans elle avant, mais ce n’est pas comme s’il pouvait s’en servir aussi souvent ici. Ses entraînements quotidiens lui manquent et même s’il vient parfois se défouler sur les arbres ici bas, pour ne pas perdre la main, ce n’est plus comparable. Il est rare de croiser un confrère d’armes, s’il peut le nommer ainsi, mais ses instincts le poussent sur la défensive. On lui a proposé de l’aide pourtant, sans animosité apparente.
“Je cherche le propriétaire des lieux pour tout dire, ou celui en devenir, peu importe.” Avoue-t-il enfin avec nonchalance.
Il n'est pas complètement stupide et se doute déjà de l'avoir en face de lui, mais rien n'est jamais certain. Il existe de nombreux chevaliers qui errent en ce monde après tout, Arthur le premier et l'idée de renouer avec le passé aurait pu le séduire, si les circonstances étaient différentes. Il doit déjà comprendre les raisons à tout ceci. Et alors qu’il remarque les regards prolongés du grand brun sur sa jument, qu’il gratifie de quelques caresses rassurantes, Arthur finit par montrer l’esquisse d’un sourire.
“Elle s’appelle Nyx et elle ne vous mordra pas, si jamais.”
PRETTYGIRL
Invité
Dim 4 Juin 2023 - 18:53
Who the hell do you think you are?
Je porte ma main sur Excalibur par réflexe lorsque le personnage en face de moi la mentionne et hoche la tête. Elle va de paire avec le cadeau de César, la bague des lames. Deux artefacts qui me rappellent mon ancienne vie et vont avec le futur Kaamelott. Mais pour l’instant, j’ai aucune raison de lui donner plus de détails. C’pas comme si j’avais pas déjà affiché l’épée lors des recrutements. Et au ton d’sa voix, j’suis pas sûr que ses intentions soient bonnes non plus. L’doute qu’il soit pas arrivé par hasard vient se greffer par dessus. Au moins =il est poli. J’peux déjà lui donner ça. P’têt que ce s’ra pas difficile de lui sortir les vers du nez s’il s’ouvre un peu plus. Mais en étant tous les deux sur nos gardes, ça marchera pas. En tout cas, il a pas l’allure d’un pignouf lambda. Il en impose par sa carrure même s’il est un peu jeune. Lui-même f’rait p’têt un bon chevalier après réflexion. J’ignore qui il est mais j’vais pas tarder à l’savoir. La discussion vient d’abord se porter sur son cheval et j’y vois là l’ouverture que j’cherchais. J’m’approche doucement de l’animal pour ne pas l’effrayer et j’lui fais sentir mes mains pour mieux la mettre en confiance.
- Y’a pas beaucoup d’gens qui s’baladent avec ce type de montures, d’nos jours. C’est pas commun mais c’est une bonne initiative.
C’est une manière d’l'interroger et d’entamer la discussion de manière pacifique. J’cherche pas à tout faire valdinguer pour des conneries. Si j’ai réussi à réunifier des pays, j’peux également me faire le moins d’ennemis possibles dans l’coin. J’sais pas ce qui l’a secoué pour qu’il soit aussi sec au début d’la discussion ou si c’est juste sa façon d’être, mais j’peux casser quelques carapaces. Je caresse doucement la jument puis me tourne à nouveau vers l’individu.
- Vous pouvez la laisser libre ici. Les travaux s’font de l’autre côté aujourd’hui et elle craint pas grand chose. Rentrez. Si j’l’invite à rentrer aussi facilement, c’est parce qu’il n’y a que des murs et rien d’autre. J’dois même encore passer commande pour la table ronde. J’ai rien à perdre s’il n’y a rien et ça cassera un autre bout d’sa carapace. J’lui tourne en partie le dos pour lui ouvrir l’chemin et une fois à l’intérieur, je lui fais à nouveau face pour m’présenter de manière plus solennelle, en tendant la main.
- Arthur Pendragon. J’suis le propriétaire que vous cherchiez. Qu’est-ce qui vous amène?
Alors que les deux hommes se jaugent mutuellement, l’attention est dirigée vers l’animal et c’est efficace : Arthur ne se braque pas à l’approche du brun et tend même à lui donner ses pensées les plus honnêtes.
“D’où je viens, c'étaient nos seules montures et j’appréciais leur compagnie. Nos chevaux appartenaient à ma famille, alors ce n’est qu’ici que j’ai réalisé l’ampleur des dépenses pour leur offrir la meilleure vie possible. C’est ce que j’espère pour elle.”
L’homme l’invite alors à entrer dans l’enceinte et à laisser Nyx derrière eux, libre d’errer comme bon lui semble dans la cour. Si les travaux sont éloignés, alors rien ne devrait venir effrayer le pauvre animal. Rassuré par les dires de l’homme, Arthur se concentre sur celui-ci et le suit donc à l’intérieur. C’est bien vide et morne aujourd’hui, mais sans doute qu’un jour ces couloirs seront remplis de vie et les souvenirs fourmillent en lui. Lorsqu’ils s’arrêtent et que les présentations se font enfin, un silence s’ensuit. Voilà qui vient confirmer l’impensable et si le blond hésite un instant, il choisit tout de même de serrer la main tendue vers lui. Son regard adouci se durcit à nouveau et c’est un rire haut et clair qui éclate soudain dans la pièce.
“Vous avez de l’audace, je vous l’accorde et pour … tout ça, je vous admirerais presque.” Il lève les bras pour désigner les lieux en secouant la tête de façon incrédule, franchement impressionné et désireux de connaître les motivations de cet homme, visiblement familier aux codes de son époque. Pourtant, un détail le dérange et de son point de vue, il est de taille. “Mais vous n’êtes pas celui que vous prétendez, non.. c’est impossible.” Son rire s’éteint doucement et dans ses yeux ne brûle qu’une fierté ardente. Il le met au défi de continuer cette comédie, même s’il y a ici de nobles intentions qui se dessinent et dont Arthur aurait pu être l’auteur lui-même, s’il l’avait voulu. Il ne le réalise que trop bien.
“Si votre inspiration vient des légendes, alors sachez que ce Roi Arthur a existé et qu’il se tient devant vous. Je ne saurais tolérer votre imposture plus longtemps, aussi nobles soient vos raisons.”
Il a le ton grave et les sourcils froncés, car pour lui et dans son esprit étroit, c’est sa lignée qu’il croit protéger. Il sort alors de la poche de sa chemise, un anneau sur lequel est gravé le sceau royal des Pendragon et qui attesterait ses dires, pour peu qu’on le reconnaisse. C’est un objet qu’il a fait parvenir à sa reine avant de mourir, pour qu’elle puisse revendiquer le trône, mais à sa surprise, il l’avait de nouveau sur lui lorsqu’il est arrivé sur l’île il y a quatre ans. Il fixe le sceau d’un air distrait et dans ce moment d’égarement, il entend les échos d’une voix amicale qui ne lui a que trop souvent conté sa destinée. Merlin avait la fâcheuse qualité de lui redonner foi en lui-même et en ses actes, et il aurait bien eu besoin de sa lumière aujourd’hui, qu’il l’admette ou non. Et les apparences tranquilles de sa vie nouvelle se craquellent sous le poids de l’ancienne.
PRETTYGIRL
Invité
Mar 6 Juin 2023 - 17:11
Who the hell do you think you are?
Il m’donne quelques informations sur lui. D’où il vient. Ses mœurs. Si ses chevaux étaient son moyen d’transport, alors il doit venir d’une époque bien antérieure à l’actuelle. Une qui s’rapprochait d’la mienne. Ca nous fait un point commun. Selon ses dires, il devait appartenir à une famille riche. Du moins, il s’tient et parle comme quelqu’un d’éduqué pour sa probable époque. Il a raison sur un sujet: l’argent. C’est particulièrement coûteux de posséder ces animaux et c’pour ça que j’me retrouve bénévole dans une association. J’réserve les fonds pour Kaamelott et rien d’autre. Son humilité me plaît. Et quand j’aurai découvert c’qu’il a derrière la tête, j’pourrais p’têt lui proposer une place si l’occasion s’y prête et qu’il se montre digne d’être un chevalier. En soit, par un fait d’armes.
Mais à peine présenté, j’sens une nouvelle tension qui s’crée. Et même s’il prend ma main, j’peux m’empêcher de froncer les sourcils. Tout son manège; sa prestance, j’l’ai déjà vu quelque part. Chez un précédent allié. Lancelot. Elle hurle à l’ennemi. Mais c’lui-là s’rait pas assez débile pour tenter d’m’attaquer avec Excalibur à proximité sans être armé. J’sais pas trop c’qu’il lui prend alors j’le laisse terminer. J’le laisse rire, faire ses grands gestes tout en étant attentif. J’reste de marbre et m’prépare simplement à répliquer. C’pas le seul fou qu’j’ai pu croiser dans ma vie. Ni le seul ambitieux à vouloir m’défier. L’idée qu’il soit même envoyé par Lancelot m’traverse l’esprit un instant. S’il réfute mes capacités, alors il s’est allié à la mauvaise personne.
Mais au bout de longues secondes, j’découvre que c’est visiblement pas ça. Qu’c’est carrément mon identité qu’il nie, après s’être offusqué en affirmant qu’il est l’vrai roi Arthur. J’reste silencieux et j’l’observe, incapable de comprendre la situation pendant quelques secondes de plus. Jusqu’à c’qu’il sorte sa chevalière et que j’reconnaisse le seau. Là, j’pense comprendre c’qu’il se passe. Les mots du Merlin d’ce monde me reviennent. J’serais pas le seul Arthur Pendragon comme lui est pas l’seul Merlin. Il y aurait plusieurs Camelot. Plusieurs royaumes de Logres. Sauf que son Arthur est mort. Alors d’où vient cet homonyme?? D’un autre univers encore? J’l’observe de haut en bas. Il est impétueux, il est jeune pour être roi. J’étais jeune aussi quand j’ai pris la Bretagne. Ça fait aucun doute. On pourrait croire que personne d’autre n’est en mesure de mieux nous connaître que nous-même. Bah c’est faux. Il semble pas comprendre c’qu’il s’passe et le reste de la rencontre fait sens. A moi d’lui montrer. J’me souviens également que le Arthur de Merlin était pas trop destiné à la magie alors dans l’doute, j’préfère pas lui exposer Excalibur de suite. J’dois encore tâter du terrain. Alors j’retire la bague de ma famille à mon doigt pour lui montrer à mon tour. J’sais qu’à elle seule, elle f’ra pas beaucoup plus sens.
- On a changé d’époque, de royaume. J’vais vous raconter un truc tout aussi fou, mais comme moi, vous devriez plus être à ça près. J’entame pour l’ménager. J’sais pas comment il a digéré ces informations ni à quoi ressemblait son Kaamelott. - Pendant mon recrutement de chevaliers, j’ai rencontré un Merlin. J’dis un, parce que j’ai connu un Merlin à mon époque qui n’était pas l’même. J’observe sa réaction. Il est impulsif, dans l’doute, j’préfère toujours faire dans l’progressif. - Il m’a expliqué qu’il a vécu dans une époque où j’étais pas son Arthur Pendragon. Qu’il y avait plusieurs Kaamelott. Plusieurs Merlin, plusieurs Guenièvre; plusieurs nous.
Mon attention s’reporte sur son cheval qui semble s’agiter. Il y est clairement lié. J’sais pas pour quelle raison mais j’me sens responsable d’une manière de ce Arthur. J’replace la chevalière près de mon anneau de mariage que j’ai jamais quitté, comme le cadeau de César sur mon aut’ main. Puis j’me concentre à nouveau sur ce Arthur. Mon ton est calme. Parce que j’comprends c’qu’il se passe.
- J’vous crois. Mais j’me suis inspiré d’personne d’autre qu’moi-même. Et si vous m’croyez pas, j’ai toujours Excalibur pour vous prouver l’contraire. Après tout, c’est elle qui nous a rendu légitime à régner.
L’homme ne répond pas d’emblée et le calme dont il fait preuve le déconcerte, craignant alors de devoir y mettre plus de forme, mais en réponse à son propre geste, une chevalière lui est présentée. Il fronce les sourcils et bien que l’ornement y est différent, le sceau lui, a l’air authentique. C’est pour l’un comme pour l’autre, une preuve qui semble bien maigre pour des regards extérieurs, mais Arthur y reste muet et se montre même attentif à l’histoire qu’on veut lui raconter. Il a le regard pensif jusqu’à ce qu’un certain nom soit mentionné et qu’il fasse craquer sa nuque en relevant la tête. “Vous avez connu un Merlin ?” Et c’est suffisant pour gagner son attention, étrangement. Il associe ce nom au courage et à la sagesse, même s’il se garde bien de l’avouer au concerné sans le tourner en dérision. Les explications de l'homme s’enchaînent et s’il est vrai que cet univers n’a rien de commode, ces nouvelles informations lui font quand même tourner la tête. Plusieurs Camelot et plusieurs versions de lui-même ? Ont-ils épousé la même femme, connu les mêmes chevaliers ? C’est difficile à concevoir et son instinct premier crie à la sorcellerie, mais c’est sans doute aussi mystérieux que son retour à la vie, après tout. Il en viendrait presque à se demander si tout est réel, finalement et s’il n’a pas sombré dans un cauchemar sans fin. Est-ce son purgatoire ? Il réfléchit trop.
Arthur – étrange même de le désigner ainsi – termine son récit en lui proposant, si pas sur paroles, de le croire sur Excalibur et c’est une nouvelle confusion qui s’ajoute à la liste. “Excalibur ? Vous parlez de votre épée ?” La sienne n’a aucun nom, c’est seulement “l’épée du rocher” à ses yeux et d’ailleurs, à ce propos : “ah… l’avez-vous trouvé plantée dans la pierre, vous aussi ? Vous aurait-on raconté que seul un Roi digne et légitime à Camelot, pouvait la retirer ? C’est Merlin, mon Merlin, qui m’y a conduit ainsi que mon peuple pour en témoigner. J’ai bien failli me ridiculiser ce jour-là.” Avoue-t-il un poil contrarié, mais il en garde de bons souvenirs. En toute honnêteté, il ne croit toujours cette histoire qu’à moitié, même si l’épée était bel et bien piégée et qu’elle avait fini par céder entre ses doigts, lorsqu’il eut retrouvé foi en lui. C’était une sombre période où il était prêt à tout abandonner et laisser sa couronne à d’autres, plus méritants, où il ne pensait guère en être digne quand Camelot souffrait par sa faute. Il n’avait su voir la traîtrise en son plus proche conseiller, son oncle de surcroît, et son royaume fut prisonnier des mains de l’ennemi. Le symbole de cette épée l’avait aidé à retrouver son chemin, autant que les sages paroles d’un ami dont il réalise désormais tous les efforts et les sacrifices. Le Merlin qu’il a connu s’éloigne des portraits qu’on en fait dans les livres et il ne l’a guère connu longtemps sous ses traits de sorcier. Alors il se demande comment est le sien, si lui aussi a été dupé par sa maladresse et ses airs ahuris ; si la magie lui était mauvaise aussi.
Ils ne se ressemblent pas et son homologue a vécu plus longtemps que lui, mais ils semblent aussi partager quelques similarités quand on y regarde mieux. Aucun d’eux n’a montré signe hostile et si le blond n’est pas venu armé, c’est parce qu’il n’a jamais voulu traiter la situation autrement qu’avec pacifisme. Ses réactions à chaud ne veulent pas dire grand-chose, car tout homme de son rang a son petit ego bien à lui et à mesure que le malentendu se démêle, Arthur se détend aussi. C’est beaucoup à digérer, mais il veut bien essayer de comprendre. “D’accord… c’est loin d’être ce à quoi je m’attendais, mais c’est plus acceptable que l’alternative j’imagine. Je veux bien vous croire.” Il aurait bien des curiosités à assouvir sur son vécu et son royaume, mais il les fait taire quelques instants pour s'enquérir d’un sujet plus délicat. “Que pensiez-vous de la sorcellerie ?” Il ne peut comparer leur expérience sans parler de ce fléau qui fut l’un de ses pires ennemis tout au long de sa vie, même si la magie l’a sauvé bien des fois sans qu’il ne le sache. Là où Merlin lui a montré le bon côté de la magie, tous les autres l’ont conforté dans ses idées radicales. Une exception ne change pas la règle, n’est-ce pas ?
PRETTYGIRL
Invité
Mar 13 Juin 2023 - 16:16
Who the hell do you think you are?
Bingo. Vu la réaction qu’il a eu à la mention de Merlin, ça fait pas d’doute, c’est bel et bien un Pendragon. Maintenant, il s’agit d’savoir de quel Merlin on parle tous les deux. Le mien était plutôt inutile dans mon monde. Celui que j’ai rencontré en est tout son contraire. Mais il a payé un prix pour être aussi mature. Moi qui m’attendais à voir un déferlement de haine d’la part de l’homme, j’me retrouve en face d’un type plutôt calme. La colère était juste d’apparence, un égo bafoué par ce qu’il pensait être une sale blague. Ce n’est pas l’cas et j’compte bien lui prouver. Alors j’évoque Excalibur et ça a pas l’air de le faire tilter plus que ça. Enfin, si, mais différemment. J’l’écoute attentivement, nos histoires sont similaires. Quelques détails diffèrent et c’est certainement c’qui nous diffère.
- C’est une longue histoire, mais en gros oui c’est ça. Quand j’étais p’tit, mon Merlin m’a accompagné pour la tirer du rocher. J’l’ai fait, bien sûr, parce que visiblement on a été choisi par les Dieux. Peu importe de quel univers on vient. Mais dans mon cas, mon père s’rait devenu tellement fou s’il l’avait apprit que ma mère.. ou la notre, enfin j’sais pas, Ygerne de Tintagel, m’a envoyé faire mes classes à Rome. Enfin, après c’est c’qu’elle m’a dit. C’est pas la plus fiable du royaume non plus. Uther était déjà mort depuis un moment lorsque j’ai retiré l’épée et repris le royaume de Logre. Tout ça ça m’semble irréel. Comme un rêve. Comme ce rêve, avec le Graal et la baignoire. Et tous les récipients qui s’raient une sorte de Graal. - C’que j’pige pas c’est pourquoi vous vous seriez ridiculisé? J’veux dire, visiblement vous êtes aussi l’élu.
Je décide de m'asseoir à ses côtés. Rien d’plus étrange que de rencontrer son homonyme. Le même nom, les mêmes lignes de la grande histoire mais nos apparences sont inversées. Un grand blond baraqué? On est loin du Breton d’base ou d’la vieille mère aigrie qu’j’ai pu avoir. On est similaires et opposés en même temps. Alors j’comprends son désarroi. Il brise le silence qui suit avec une question qui m’surprend un peu. Je réfléchis quelques secondes sur comment amener ça. Merlin m’a prévenu que tout les Arthur n’y étaient pas ouverts. Mais s’il est moi, il comprendra ma façon d’penser. Du moins j’l’espère.
- J’ai été choisi par les Dieux pour êt’ roi. J’ai été choisi pour retirer Excalibur du rocher. C’est c’qui m’a rendu légitime à régner. C’est c’qui a fait que Merlin est v’nu m’chercher. C’est c’qui fait Merlin tout court. C’est la base même du royaume de Logres. Il existe pour ça. C’que j’pense c’est que j’suis mal placé pour juger ou interdire la magie. J’ai jamais été contre ça. Et vous?
Je relève les yeux vers lui pour observer sa réaction, les mots de Merlin toujours en tête.
Il n’est pas ignorant quant à la situation insolite dans laquelle toute la population de cette île s’est trouvée piégée, ni même aveugle aux forces surnaturelles qui l’habite, mais le savoir et le tolérer sont deux choses bien distinctes. ll n’a pas eu le luxe de s’y accommoder avant de rendre son dernier souffle et même s’il a fini par accepter la magie de Merlin, il ne s’est guère posé de questions sur le reste du monde. Il savait son sort scellé, alors ce n’était plus à lui de réfléchir au futur de Camelot. Pour ce qui est de son passé en revanche, il en a gardé de sérieuses cicatrices et certaines blessures demeurent cuisantes, comme marquées au fer rouge dans son esprit façonné. Il ne nierait pas avoir été influencé par son père une grande partie de sa vie, et commis des atrocités en son nom qu’il regrette aujourd’hui, mais il est difficile d’effacer toutes ces années de méfiance. Son double lui explique sa première rencontre avec Excalibur alors qu’il n’était qu’un enfant, mais ce qui surprend le plus Arthur, c’est la mention de sa mère – leur mère et bon sang, c’est perturbant. “Attendez, ralentissez… v-vous avez connu votre mère ? Je…” Son cœur se serre brutalement à sa seule mention, des regrets plein la tête.
Morte avant même qu’il ait pu ouvrir ses yeux sur le monde, Arthur n’a jamais connu la chaleur d’une mère en grandissant auprès d’un père jamais assez fier de lui et qui, de surcroît, refusait de lui parler d’elle. Leur passé est différent sur bien des aspects. “Ma mère est morte le jour de ma naissance et mon père… ne me parlait jamais d’elle. Il avait le cœur froid, rongé par la peur et le chagrin, et il serait devenu fou en écoutant votre histoire. Ça nous fait peut-être un point commun, finalement.” Il y a de la tristesse dans sa voix avant qu’il ne se concentre à nouveau sur l’objet de sa réponse : l’épée. “Écoutez… j’entends bien que vous essayez, mais je ne comprends pas un traître mot de tout ça. Merlin m’a mené au rocher pour me prouver que j’étais digne de ma position et à mon premier essai, l’épée n’a pas bougé. Il ne s’est rien passé, mais je voulais quand même y croire et… c’est arrivé. Je l’ai senti au fond de moi, un truc comme ça..” Encore aujourd’hui, il ne saurait expliquer les sentiments qui l’ont envahi ce jour-là, mais il ne croit pas vraiment être l’élu de quoi que ce soit. L’homme à ses côtés semble donner tant d’importance à cela, qu’il regrette de ne pas avoir assez de sagesse sur sa propre Excalibur. Elle ressemble à n’importe quelle épée, hormis les gravures d’or qui ornent sa lame et son équilibre parfait, qui l’a conduit vers quelques victoires inespérées.
Mais ces discussions commencent à lui donner la migraine, car si les différences sur leur enfance l’ont troublé, elles ne sont rien comparées aux inepties qu’il entend désormais. Les conditions sur lesquelles son autre lui a été désigné roi lui semblent dérisoires, peut-être même folles et contraires à tout ce qu’on lui a rabâché. Le blond se masse les tempes avant de glisser ses mains le long de son visage, perplexe. “Vous réduisez Merlin à… quoi, un détecteur de Roi ? Je ne l’ai même pas rencontré avant mes vingt ans, c’est ridicule.” Il se redresse brusquement, déjà plus agité. “Je ne vois pas en quoi les Dieux m’auraient choisi plus qu’un autre. On a bercé votre enfance de contes à dormir debout, ou j’ai seulement été élevé à la dure ? J’étais le fils de mon père, c’était une raison légitime.” Un rire se fait entendre, mais ce n’est que du dédain qui résonne contre les murs. “Comment pouvez-vous y rester neutre ? La magie n’a-t-elle donc jamais été source de menaces pour vous, votre royaume ? Clairement, vous ne connaissez pas ce fléau comme moi et je prendrai cela pour de l’ignorance.” Ses derniers mots sont les plus secs et son regard reflète toute une vie de craintes, mais aussi de souffrances. Il s’est quelquefois adouci devant des actes bienveillants et respecte le peuple druide encore maintenant, mais il a vu trop de cœurs s’obscurcir à cause de la magie pour en ignorer ses dangers.
“Qu’êtes-vous donc, sans votre épée divine ?” Se moque-t-il en désignant l’arme d’un geste désinvolte, dans ce qui semble être de la provocation – et de l’arrogance, certainement.
PRETTYGIRL
Invité
Dim 25 Juin 2023 - 20:00
Who the hell do you think you are?
J'me stoppe dans mes paroles alors qu'il me coupe, l'air complèt'ment dépassé par ce que j'baragouine. J'comprends avant même qu'il m'explique ce détail sur l'histoire de sa mère, qu'il ne l'a jamais connu. Honnêtement j'lui donnerais bien la mienne même. Alors qu'il a l'air complètement détruit, personnellement j'suis plutôt détaché et ce qu'il raconte fait absolument aucun sens si nous avons tant de points communs qu'ça. En fait, j’éprouve carrément du dégoût pour ma mère et encore plus ma tante. J’les trouve particulièrement exécrables.
- Ah bah si vous voulez mon avis, j’me passerais bien d’la mienne si un jour vous en voulez vraiment une. Ni repris ni échangé. Puis c’est pas parce que j’la connais qu’elle m’a éduqué. Vous avez rien perdu. Puis mon père était visiblement déjà bien fou avant ma naissance quand j’écoute mes sujets et l’peuple.
J’réfléchis un instant à c’qu’il m’raconte. Il a jamais vu la Dame du Lac? Son épée a jamais brillé comme la mienne? Excalibur est basiquement un sabre laser du point d’vue de ce monde. La discussion revient sur Merlin. Un détecteur de Roi? Ouais, basiquement, le mien a réussi à faire qu’ça quand on lance une rétrospection sur mon temps passé avec lui. Mais les nôtres sont encore une fois visiblement différents. Il l’a rencontré à l’âge adulte, pas moi. Et tout ce discours sur la magie de Merlin et les Dieux, ça a pas l’air d’lui plaire. J’dis pas qu’ça m’plaît particulièrement mais je sais c’que j’ai vécu et j’pense pas être taré. Par contre lui perd son sang froid un peu trop rapidement à mon goût. S’il a pas été pourri gâté, j’sais pas c’qu’il lui prend. Et des fois, des démonstrations de force sont plus parlantes que les mots. Je sors Excalibur de son fourreau. Elle se met à scintiller, comme d’habitude. Au risque de le rendre un peu plus nerveux. Mais je ne fais qu’observer la lame alors que je songe à tout ce que j’ai pu vivre jusqu’à maintenant.
- Honnêtement, j’me suis souvent posé la question. Probablement pas grand chose. Et vous? Je croise mon regard avec le sien. J’suis le fils illégitime de Uther à cause d’un tour de magie, le même qui ne m’aurait pas fait exister s’il n’avait pas eu lieu. Je l’accuse, quelque part, de tirer profit de la magie et de la détester en même temps. P’têt bien qu’il ne sait pas tout. Moi non plus probablement. Mais j’suis quasiment sûr que nous avons ça en commun.
- J’sais pas vraiment c’qui a rendu Uther fou. Mais si c’est la peur, j’tiens pas à la laisser m’consumer. Ca f’rait de moi un roi encore plus merdique. J’tiens pas à être un précurseur pour persécuter les gens qui ont rien d’mandé. Qu’est-ce qu’elle vous a fait la magie pour vous y rendre aussi réticent?
J’suis toujours aussi calme. Les insultes, ça m’atteint plus. Certainement pas venant d’moi-même.
Il ne devrait certainement pas trouvé la situation drôle, mais les mots d’Arthur au sujet de ses parents lui arrachent un rire sincère. Il ne saura jamais ce que sa vie aurait été si sa mère avait vécu à la place de son père, mais dans tous les cas, sa situation n’était pas plus enviable. “Vous le savez déjà, mais vous n’avez rien perdu non plus. Uther et moi avions… des opinions opposées sur beaucoup de sujets. Je l’aimais et le respectais sûrement trop, pour un homme qui aimait sa couronne plus que son fils.” Arthur récompensait la noblesse des actes avant celle du sang et c’était une chose parmi d’autres pour lesquelles son père le qualifiait de faible. Il a souvent perdu la direction de son cœur à cause de cela, mais c’était sans compter sur la dévotion de ses proches pour l’y ramener à chaque fois.
Il était inévitable que le sujet finisse par virer autour de la magie, surtout en se remémorant ses vieux jours aux côtés d’Uther. S’il avait eu une mère, on ne lui aurait sans doute pas transmis cette aversion pour la sorcellerie et il ne réagirait pas si vite aux propos de son homonyme. C’est le ton nonchalant qui l’a tilté, envieux quelque part, de ne pas le voir si troublé. Pendant un instant, alors que ses propres mots lui parviennent en écho, il croirait entendre son père et ça le désarçonne assez pour tressaillir quand l’homme empoigne son épée. D’abord sur la défensive, comme un réflexe, Arthur lève une main entre eux pour le dissuader d’approcher, mais il réalise bien vite que ce n’est guère une menace. Il est surpris à tout le moins, mais contre toutes attentes, aussi fasciné par les scintillements de la lame. C’est comme si elle était imprégnée de magie pure. Il devrait être effrayé à cette seule pensée, mais ce n’est pas le cas. Ce n’est pas la peur qui l’a conduit à garder la magie loin de son royaume, mais la véhémence de ses pratiquants envers Camelot et lui-même, que même sa clémence n’a su apaiser. Et vous ? La question semble le faire réfléchir et Arthur relâche toute la tension présente dans son corps, comme calmé. “J’ai longtemps pensé que l’épée était mon seul talent. Sans… Excalibur, je me sentais ordinaire. Je le suis toujours, en vérité.” Dit-il avec une certaine distance dans la voix et dans le regard, tandis que le plus âgé exprime un peu plus ses pensées sur sa vision des choses. Et chacune de ses paroles fait sens. Arthur ne daigne toujours pas relever les yeux vers son interlocuteur et réalise qu’il s’est planté une épine dans le pied lui-même, en ouvrant la porte aux questions qui le tiraillent depuis des années. Que lui a fait la magie ?
“Elle a anéanti ma famille. En prenant ma mère, elle a rendu mon père assez fou de rage pour la condamner et la diaboliser aux yeux de tous, les miens compris. Je n’ai pas été aussi aveuglé que lui par la peur, ou la colère. J’y suis réticent pour tout le mal qu’elle m’a causé, pour avoir attenté à la vie de mon peuple et menacé la paix que j’essayais d’établir en Albion. Elle a obscurci le cœur d’une vieille amie, qui s’est révélée être ma demi-sœur. Le nom de Morgane vous est familier ? Elle m’a causé bien des torts, pourtant, je ne l’ai même pas haï.”
La voix d’Arthur ne porte pas haut et son regard se balade jusqu’à trouver le sol intéressant. Quand il regarde en arrière, il y voit bien des choses pour lesquelles il ne se sent pas fier et la première, est le fait d’avoir poussé Merlin à se cacher même après avoir été couronné. Il ne lui a jamais donné l’occasion de lui faire confiance, et c’est un échec qu’il transportera toujours avec lui.
“Le plus ironique dans tout ça, c’est que Merlin m’a caché sa magie pendant des années et parfois même, m’a dissuadé d’abolir les lois qui l’y obligeait. Je n’ai toujours pas confiance en ceux qui la pratiquent… mais nous n’avons pas tous eu les mêmes expériences. Je ne voulais pas m’énerver, c’était stupide.”
Pourtant aucune excuse ne sort de ses lèvres scellées de fierté. Il pousse un soupir bruyant, de frustration et s’éloigne de quelques pas avant de revenir vers l’homme, comme pour évacuer son embarras pour s’être montré un tantinet vulnérable. C’est étrange, car ils sont théoriquement la même personne qui ont connu les mêmes dilemmes à un moment de leur vie, qui ont eu le même royaume entre les mains et une couronne à mériter ; pourtant, l’attitude de cet Arthur lui inspire une sagesse qui le force à écouter. Il s’est rarement montré aussi peu borné.
“Mais j’y pense ! Vous disiez avoir rencontré un Merlin… de quoi avait-il l’air ?” Il ne peut s’empêcher de nourrir quelques espoirs, et c’est un sujet moins épineux.
PRETTYGIRL
Invité
Lun 3 Juil 2023 - 19:36
Who the hell do you think you are?
Un homme qui aimait plus la couronne que son fils? La description correspond bien à c’qu’on m’en a fait de mon père. Et à l’expression torturée de ce Arthur, j’comprends que les relations ont pas dû être faciles. Faut croire qu’on est tous les deux né dans la mauvaise famille. Mais globalement j’sais pas grand chose sur Uther Pendragon hormis c’qu’il a fait de plus horrible et désué. J’me dis qu’on a pas pu entièrement descendre de ça. Qu’on est pas destiné à devenir comme lui. Alors j’finis par lui poser la question qui me pend au bout des lèvres.
- Comment est-ce qu’il était globalement, hors politique? Est-ce qu’il a fait des trucs bien, au moins?
J’suis conscient que ça risque de raviver de mauvais souvenirs. Et qu’il est plutôt instable comme type. Sinon la question de la magie ne l’aurait pas autant atteint. Faut dire qu’on a beau être la même personne, on est complètement différents. Et visiblement sur toute la ligne. Sauf sur la dépression. Elle a l’air de nous ronger tous les deux. C’est p’têt même là notre vrai destin. Je l’écoute parler du sien qui est visiblement tragiquement lié à la magie. De la mauvaise manière. J’me dis que j’suis pas trop mal perché quand j’compare le tout à c’que je suis devenu. Mais quand il évoque Morgane, j’peux pas étouffer un rire jaune en repensant à elle. Et à mon tour, j’analyse le sol.
- Ah bah pour ça j’vous crois. Moi aussi, j’ai une Morgane qui n’a jamais digéré que j’sois son demi-frère bâtard et pourtant Roi. Elle a essayé à plusieurs reprises d’me tuer. En vain.. Moi j’peux vous dire que tout c’côté d’la famille, j’peux m’en passer vite-fait bien-fait. Pas d’regrets. Mais j’me demande, qu’est-ce qui est arrivé de magique à vot’ mère? La mienne, hormis se tromper d’homme au lit parce que Uther lui a joué un sale tour en prenant la forme de son mari.. elle a rien fait d’plus. J’considère que c’est comme les chevaliers. La magie, faut juste pas la confier à des pignoufs.
Le sujet est plus que sensible. J’retrouve des similitudes avec mes intéractions à moi. Mes sensibilités, mes énervements.. ma façon de s’exprimer.. là-dessus, on est pareil. Il tourne autour du pot pour s’excuser et j’imagine que ça doit pas être facile d’le faire. Surtout à un inconnu. Même si nous sommes les mêmes personnes. - J’accepte les excuses. Ça a pas l’air beaucoup plus joyeux c’que vous avez vécu. Vous avez pas réagi comme ça par plaisir d’le faire. J’trouve pas ça stupide, vot’ point d’vue. Quand on y réfléchit, la magie peut être dangereuse tombée dans d’mauvaises mains.
Je relève le regard en sa direction, un sourire en coin aux lèvres. J’lui en veux vraiment pas, pas d’animosité. Je tends même à ce Arthur mon Excalibur. S’il est moi, il en est digne également. Et s’il est moi, il peut pas être beaucoup plus dangereux qu’moi. Cette démonstration de force à la volée, c’est aussi la sienne. J’ai pas d’raison d’être méfiant envers moi-même. - Allez-y, prenez-là. Les étoiles qui s’illuminent dans ses yeux lorsqu’il se met à parler de Merlin me surprennent un peu. J’me redresse avant de réfléchir à l’apparence qu’avait le nouveau Merlin.
- Il m’a surpris parce qu’il avait pas la carrure d’un chevalier. Un homme pas trop grand, tout chétif et bien jeune pour être Merlin. Il parle bien, perspicace comme gamin. J’pense pas que ce soit vot’ Merlin. Il m’a dit que le sien était mort. Qu’il avait failli à sa tâche. Et il avait l’air de s’en mordre les doigts. Mais il avait l’air doué alors j’l’ai recruté. J’suis sûr qu’il a du potentiel.
Il s’en veut un peu de devoir réfléchir à la question concernant son père et il se rend compte par la même occasion, qu’il ne connaît pas vraiment l’homme derrière le roi. Il garde les souvenirs d’un père sévère et exigeant, souvent absent, même si certains lui ont affirmé qu’Uther était différent avant la mort de sa mère. Il veut bien le croire, mais ça ne change pas le fait qu’Arthur ait trouvé des figures paternelles chez ses gardiens plutôt que lui, toute son enfance. “Il m’a toujours poussé à me surpasser, même s’il ne le faisait pas de la bonne manière. Il protégeait bien son peuple aussi, quoiqu’on en dise, mais je ne le connaissais pas tant que ça dans le ‘privé’, au final. J’ai toujours été plus proche des chevaliers.”
Après avoir déballé la cause de ses réticences face à la magie, le nom de Morgane a été mentionné et il écoute alors, les déboires de son double avec sa propre demi-sœur. Bien que leur passé et leur règne comportent des différences majeures, leur destin, lui, semble suivre le même fil rouge - à peu de choses près. “C’était Morgane la bâtarde de ma famille, et de mon père. Il nous l’a caché pendant des années et même si elle s’était déjà alliée aux sorciers quand on l’a appris, sa haine envers moi n’en a été que plus grande. Ma mère… ne pouvait pas avoir d’enfants.” A ces mots, Arthur se triture les doigts en fronçant les sourcils tandis que c’est avec la gorge serrée qu’il reprend : “mon père a fait appel à la magie pour que je vienne au monde, mais le rituel demandait une vie contre une vie… vous devinez la suite. C’est à Uther que j’en veux pour ça, en vérité. Toute ma vie, il m’a laissé croire qu’elle avait été tuée par un sorcier alors j’imagine qu’à force, accuser la magie est devenu un réflexe.”
Un rire nerveux lui échappe et lorsqu’il relève les yeux vers l’autre Pendragon, son regard renvoie un mélange de colère et de fatigue. C’est cela, il est épuisé de réaliser toutes les vérités qu’on lui a déguisé en tromperies pendant des années. Ce n’est que depuis son arrivée sur l’île et avec le facteur ‘Merlin est un sorcier’ dans les équations, qu’il a commencé à remettre certaines choses en question. La vérité sur sa mère a été parmi les premières, car il avait tout de même failli tuer Uther à l’époque – jusqu’à ce que Merlin lui dise que Morgause l’avait trompé avec une illusion, ben voyons.
L’autre Arthur a raison cela dit et son analogie entre les chevaliers et la magie a fait mouche, car elle est plutôt vraie. Il est surpris de le voir aussi conciliant sur son opinion plutôt biaisée, mais ça lui rappelle aussi la promesse faite à une prêtresse bienveillante, de se rappeler ces mots : il n’y a nulle noirceur dans la magie, seulement dans le cœur des hommes. Les mots d’Arthur plus âgé reflètent bien cette pensée. Il sort de ses pensées lorsqu’il voit la poignée d’Excalibur tendue vers lui, en signe d’invitation. “Vraiment..?” Ce n’est pas une épée ordinaire après tout, alors il voit ce geste comme un honneur. Il hésite un peu avant d’empoigner Excalibur et manque de la lâcher lorsqu’elle se met à scintiller, mais le choc passé, le voilà qui teste son équilibre avec assurance tandis que le sujet vire sur Merlin. Ou du moins, sur celui que le brun a rencontré. Alors qu’il s’éloigne un peu pour ne pas risquer de blesser Arthur, il n’en reste pas moins attentif à la description du magicien et des termes ‘chétif’ et ‘jeune’ qui le tiltent tout de suite.
“Oh… je vois. Alors, il y a encore un mystère qu’il vous faut connaître sur cet endroit.” Dit-il en lâchant enfin l’épée des yeux pour retrouver le regard de son double. “Comment dire… je ne comprends toujours pas comment cela est possible, mais dans ma réalité, j’ai… péri. Quand je me suis réveillé dans ce monde, je pensais être dans l’au-delà ou un truc du style, mais je ne sais pas si la vérité est meilleure ou pire. Après tout, on est coincé ici.”
Si Merlin s’en veut de ne pas l’avoir sauvé, alors Arthur regrette de l’avoir mis dans cette position en premier lieu. Il aurait dû être capable de se protéger lui-même, mais il a sûrement été un fardeau pour son ami toutes ces années, quand il pensait seulement avoir une bonne étoile.
“On avait presque le même âge et il a été mon serviteur pendant des années. Avec le recul, je regrette de ne pas lui avoir montré plus de …hum, de considération. Il était mon ami le plus proche cela dit, j’espère qu’il le savait. Alors, le Merlin que vous avez recruté est peut-être le mien, peut-être pas. Si vous savez où il traîne, ça me ferait au moins une piste à suivre.” Il n’allait pas renoncer sur un simple doute et tant pis si c’était une énième version de leur histoire. Une autre version de lui-même lui donne déjà le tournis, alors plusieurs ? Il n’est pas encore prêt à le concevoir, sans quelques litres d’alcool dans le sang du moins.
PRETTYGIRL
Invité
Ven 1 Déc 2023 - 20:52
Who the hell do you think you are?
- Ca nous fait un aut’ point commun. Croyez-le ou non, j’ai été élevé par les Romains. D’après ma mère, mon paternel aurait cherché à m’éradiquer dès la seconde où il aurait appris la nouvelle sur Excalibur.
Nous continuons de comparer nos vécus et quelques notables différences me font comprendre que nous ne venons p’têt pas du même univers. Mais ça n’est pas grave. J’arrive à voir en ce Arthur du potentiel que j’ai probablement gâché sur mes dernières années à Kaamelott. Je n’ai pas protégé mon royaume comme j’aurais dû le faire. Je n’aurais jamais dû avoir à le protéger d’alliés. Alors je reste silencieux et j’écoute l’autre Arthur se confier sur son histoire. Dans toutes ces dernières, Uther est le plus fourbe. Il a trompé ma mère autant qu’il a trompé son fils et héritier.
- N’importe qui aurait réagi comme vous l’avez fait. On oublie souvent que derrière le statut de roi, on est juste humain.
Quelque chose de vrai se cache dans ces paroles. Tenir un Empire, un Royaume, c’est s’épuiser, refouler tout ce que l’on est et tout ce que l’on paraît pour construire une image qui conviendra au peuple et aux sujets et les protégera. Je n’ai pour ma part jamais demandé à être propulsé au centre des histoires entre les romains et Kaamelott. Ça m'a propulsé au cœur de conflits et de situations que je n’ai jamais voulu. Fatigué des injustices, j’ai voulu porter plus lourd que ce que je pouvais. J’ai mené les pignoufs vers leur perte. Et pourtant ils ont appris à survivre par leurs propres moyens. Ils ont réussi à apprendre au cours de leur vie avec moi. Pour cause, ils sont toujours parmi nous et ont mené à bien leur révolte. Quoi qu’avec un peu d’aide. Il y a toujours cette lueur qui persiste. Pour lui autant que pour moi, dans un sens. Alors je soutiens son regard lorsqu’il hésite à empoigner Excalibur. Et lorsqu’il le fait, lorsque l’épée se met à briller entre ses mains, je sens une autre lueur m’arracher un sourire.
Un sourire qui disparaît à nouveau lorsqu’il se met à faire de nouvelles déclarations sur sa propre mort en corrélation avec ma rencontre avec Merlin. Je fais rapidement le lien avec cette information. Et je me rends compte que c’est probablement le sien. Peu importe à quel point les univers semblent infinis, cette ville est trop petite pour que ce soit une quelconque coïncidence. Je sens également dans sa façon d’en parler une ressemblance avec celle de l’autre Merlin. Une sorte de lien très fort entre eux. Une loyauté jamais vue ailleurs.
- J’vais pas vous cacher que c’est farfelu. P’têt que vous êtes fou. Ou que j’suis fou, comme Uther. Mais s’il y a la moindre chance que ce soit vot’ Merlin, je vous emmènerais le voir. D’ailleurs, j’lui construis un atelier pour pouvoir bosser ici. Je me lève à mon tour. Ce Arthur sait manier les armes. Ca se voit à sa posture. - Si vous êtes son Arthur, je peux dire que si j’l’ai recruté, c’est pour la manière dont il parlait d’vous. Mes chevaliers sont dévoués mais lui.. Vous avez d’la chance d’avoir un tel Merlin. S’il sait p’têt pas qu’il était vot’ ami le plus proche, en tout cas vous aviez une place spéciale pour lui.
Je vois qu’il est tracassé par beaucoup d’choses. Ce s’rait mentir que de dire que ça n’est pas mon cas. Mais ça lui ferait p’têt du bien d’avoir quelqu’un sur qui compter.
- Ecoutez, j’aurai des chambres de libre une fois que ce s’ra terminé. Vous êtes le bienvenu si tout ça, ça vous manque.
Il a toujours ressenti un fond d’amertume pour Uther, depuis tout gosse, même s’il ne peut nier l’avoir aimé et soutenu jusqu’à sa fin. Il avait beau douter de son jugement parfois, il restait son père et la seule famille qu’il avait. Toutefois, aujourd’hui et face à une version alternative de lui-même, Arthur s’est laissé aller aux confidences. C’est la première fois qu’il révèle le fond de ses pensées concernant Uther, car même Merlin n’a jamais eu droit à une opinion si honnête de sa part. Il avait perdu confiance en son Roi vers la fin, mais cela avait remis en doute ses capacités à régner. Il voulait d’un Royaume à son image, juste et clément, respectable pour son intégrité et non sa puissance, la compassion avant l’arrogance… mais il lui a fallu du temps pour comprendre qu’il n’avait besoin d’aucun guide, juste d’un petit coup de pouce de la part du destin.
Et d’une histoire d’épée. Excalibur est presque légère entre ses mains et ses propriétés ne le surprennent qu’un instant, avant de le fasciner. Il reste pourtant attaché à la sienne, d’apparence plus ordinaire, mais toute aussi spéciale et finalement, toutes ces similitudes entre leur vie, mêlées aux à leurs différences, réveillent un peu plus que de la curiosité. Il a laissé tomber son passé et ses idéaux en atterrissant dans ce monde, mais ça pourrait bien finir par changer. Retrouver son fidèle bras droit et meilleur ami, serait déjà un bon départ. “Ça lui ressemble, du Merlin tout craché. Vous pouvez compter sur lui, peu importe le job. Hélas, je ne peux pas vous assurer de ses compétences disons… magiques, mais on m’a vanté ses talents.” Dit-il avec un clin d'œil et un ton rieur, parce qu’il est déjà de meilleure humeur.
Quand l’autre Arthur lui propose une place parmi les chambres du château, il observe autour de lui. Même si ce château ne ressemblera pas au sien, la nostalgie marche tout de même sur lui et si ce n’était pas son double en face, il aurait probablement décliné. “J’en serais honoré, merci Arthur. Je ne dis pas que je mettrai mon épée à votre service, mais elle peut devenir votre allié, si vous l’acceptez.” Il hoche la tête et après un dernier tour de poignet avec Excalibur, il la rend à son propriétaire. “On a peut-être été maudit, allez savoir. Après avoir vécu le temps d’une vie ici, il se pourrait qu’on se réveille à Camelot. Imaginez.” Dit-il en riant. “Le pire, c’est qu’on ne saurait plus ce qui est vrai ou faux. Ça me rendrait fou, je crois.” Puis, une question lui vient d’un coup : “avant ce monde, que se passait-il pour vous ? Les chevaliers, Merlin, ces murs… vous ne faites pas tout ça seulement par nostalgie, n’est-ce pas ?” C’est évident.
PRETTYGIRL
Invité
Mar 2 Jan 2024 - 18:36
Who the hell do you think you are?
- Ca nous fait un aut’ point commun. Croyez-le ou non, j’ai été élevé par les Romains. D’après ma mère, mon paternel aurait cherché à m’éradiquer dès la seconde où il aurait appris la nouvelle sur Excalibur. L’ambiance s’allège et peu à peu, je vois la nostalgie renaître dans les yeux du p’tit. Il a beau d’après ses dires pas vraiment connaître son Merlin, c’est l’cas. Il y a quelque chose qui m’dit que peu importe c’que j’peux essayer de faire pour le garder, il ne quittera jamais son Arthur pour autant. C’est quelque chose de respectable que j’ai pas envie d’détruire non plus. Alors le mieux que j’puisse faire c’est lui proposer de l’aider à l’retrouver. P’têt même qu’à deux, on pourrait l’retrouver ce foutu Graal. D’ailleurs, il l’évoque lui-même: devenir alliés. Mes traits s’apaisent à l’idée que j’suis plus vraiment le seul à avoir vécu tout ça.
- C’est pas c’que j’demande quand je vous parle de crécher ici. J’vous demande pas de vous agenouiller mais d’être mon égal. Vous êtes moi, d’une certaine manière. Et on serait pas d’trop pour gérer toute cette bande de pignoufs.
Je récupère Excalibur. Elle brille toujours, comme s’il y avait toujours de l’espoir. P’têt que c’est l’cas. C’est sûrement trop tôt pour le dire. Les paroles du p’tit gars me font grimacer. Il a raison. Peut-être qu’on a été maudits par les dieux. J’ai merdé quelque part, c’est vrai. Je sais pas si pour lui c’est pareil. P’têt qu’on est simplement devenus fous comme Uther. Je range l’épée comme si j’archivais mes problèmes pour le moment. J’m’apprête à lui dire qu’on est peut-être déjà fou mais il me coupe dans mon élan pour me poser une autre question qui fâche parce qu’elle touche juste. Trop juste.
- Si tous les Arthur Pendragon sont aussi perspicaces que vous, on trouvera peut-être plus vite le Graal en se réunissant finalement.
Je soupire mais ne le lâche pas du regard. Après s’être tant ouvert, il a p’têt le droit d’en savoir un peu plus sur moi.
- Mes chevaliers sont des pignoufs. La plupart de vrais clodos. Mais ils méritent pas tout ça. Je balaye les lieux de la main surtout pour désigner l’île sur laquelle nous avons tous atterri. - Avant tout ça.. je me suis fait trahir par l’un de mes chevaliers. Lancelot a kidnappé Guenièvre et réussi un coup d’état dans un moment où j’étais.. affaibli. Je me suis exilé en tant qu’esclave pendant quinze ans et c’est lorsque j’me suis fait prendre et que j’ai dû revenir à Kaamelott. Là j’me suis rendu compte qu’ils avaient pour beaucoup organisé la résistance. Pour la faire courte, nous avons déchu Lancelot. J’avais entamé la reconstruction de Kaamelott lorsque j’ai atterri ici avec ma femme.
Je n’attends pas de réponse de sa part pourtant j’observe ses réactions. Il est mort et j’ai décidé d’abandonner le bâteau alors qu’il coulait. L’un de nous est plus faible que l’autre.
- J’ai assez fait subir mon absence. Il se pourrait même bien que leur présence ici soit liée à mes conneries. J’me suis dit qu’en reconstruisant tout ça j’pourrais apaiser la transition entre les deux mondes et p’têt nous donner une chance de rentrer chez nous en reprenant la quête du graal.
Avant de tomber sur cet endroit et son propriétaire, à l’identité surprenante, Arthur n’envisageait pas de retrouver son rôle – surtout en l’absence de son fidèle compagnon, Merlin – mais désormais, la question se pose à nouveau. Déjà, parce qu’il est sur le point de retrouver son idiot de sorcier et aussi, parce que la perspective d’aider cet homme ne le repousse pas. Il lui faudra un peu plus de temps pour digérer toute cette histoire de double et de vie parallèle, mais quelque part, ça lui donne du baume au cœur. Ces ‘pignoufs’ dont il parle ne seront pas les chevaliers qu’il a lui-même connus, mais ça lui plairait de rencontrer l’entourage de ce Pendragon-ci. Même s’il en parle avec lassitude et ironie, il sent tout de même l’affection ou du moins, la reconnaissance qu’il peut ressentir envers ses compagnons.
“Ça me convient, bien sûr. Ces “pignoufs” sont vos chevaliers ?” Demande-t-il avec une pointe d’humour. Il cerne déjà un peu son caractère, car il a lui-même dû faire preuve de patience avec plus d’un individu ou face aux imprévus.
Après quoi il lui rend son épée scintillante et s’étend sur les mystères de cette île, sur les raisons qui auraient pu les amener ici au-delà d’un phénomène paranormal. Puis finalement, il réalise qu’il ne connaît pas les desseins de cet homme ni ce qu’il faisait, au moment de son apparition. Ils n’ont visiblement pas le même âge et ne recherchait peut-être pas la même chose non plus, du temps de leur règne. Le plus âgé complimente alors sa perspicacité en mentionnant le Graal, toutefois, le blond ignore de quoi il s’agit. Il ne le coupe pas cependant, car il est intéressé par son histoire.
Ainsi, le Pendragon se confie sur les raisons qui l’ont poussé à reconstruire Camelot, en commençant par les passages difficiles de sa vie. En entendant le nom de Lancelot associé à la trahison et Guenièvre, un fort ressentiment remonte en lui, mais la suite de son récit le choque tout de même. Si son propre Lancelot l’a trahi une fois, il lui compte plus d’actes nobles malgré tout, que celui de son aîné. Les coups d'État, il les a subi de la part d’autres personnes tout aussi proches de lui. Pour autant, son double n’a pas eu la vie plus facile et honnêtement, sans l’espoir que lui insufflait Merlin dans ces moments terribles, il aurait pu choisir l’exil aussi.
“C’est… wow. Je suis désolé pour ce que Lancelot vous a fait… Les raisons de votre nouveau Camelot sont nobles, mais ne pensez pas ainsi. Vos conneries, comme vous dites, n’ont condamné personne. Les erreurs nous rendent plus forts, si on daigne retenir les leçons qu’elles nous apprennent.” Dit-il en s’approchant de l’homme pour lui presser l’épaule, dans un geste fraternel. “Et c’est ce que vous faites. Je vous respecte – est-ce qu’on peut dire que je me respecte moi-même, du coup ?” Plaisante-t-il avant de relever une chose qui l’intrigue depuis quelques minutes. “Par contre, qu’est-ce que vous appelez “le Graal” au juste ? Je n’ai jamais entendu cela.” Et il se dit qu’il n’a peut-être pas eu le temps de découvrir cette quête ou alors, qu’elle avait un autre nom pour lui, comme Excalibur finalement.
PRETTYGIRL
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Who the hell do you think you are? ((Arthur P.))
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