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Pas encore totalement remise de ta cuite de la veille, t'es déjà prête à reprendre du service. En même temps, tu passes tellement de temps à faire la tournée des bars quand tu n'essaies pas péniblement d'y travailler toi-même que c'est plus ou moins une seconde maison pour toi. Clairement, c'est pas ce nouveau monde qui t'aura poussée à faire le deuil de tes problèmes d'alcool. Bien au contraire, t'as jamais siroté autant de bières que depuis le jour où t'as foutu les pieds dans ce petit monde de misère.

Et t'as toujours une bonne excuse, parce que dans ces conditions absolument merdiques, t'as mille raisons de vouloir te pinter la gueule dans les règles de l'art. Tu te pintes pour oublier que t'es loin de Dreamland ou de tout ce que tu as connu. Tu te pintes parce que tu reverras sans doute jamais ton père. Tu te pintes parce que Elfo, Luci et Mora te manquent. Tu te pintes pour oublier que t'es malheureuse comme les pierres. Tu te pintes pour sociabiliser avec les autres pauvres bouges qui se retrouvent dans la même merde que toi. Tu te pintes jusqu'à t'asphyxier le cerveau, tu te pintes pour oublier que t'essaies d'oublier.

Tu fais les ouvertures des bars, tu fais les fermetures, et tu te choisis des camarades de beuverie en bonne et due forme. Sauf ce soir. Ce soir, t'es seule au comptoir du bar des casinos, t'adoptes cette bonne vieille technique qui porte souvent ses fruits, t'attends jusqu'à ce qu'un de ces vieux types t'offre un verre... Et ça manque pas. Le gars qui t'aborde a l'air sacrément sûr de lui, le genre qui s'imagine que tout lui est dû... t'en as croisé d'autres, des comme ça. Mais c'est pas ça qui t'intrigue et te perturbe. Y a un truc de bizarrement familier, chez ce type, mais t'arrives pas à mettre le doigt dessus.

"C'est ton truc de riche connard ? Tu tacles les filles sur leur physique et pouf, elles atterrissent comme par miracle dans ton lit ?" tu fait en levant les yeux au ciel. Ce qui t'empêche pas pour autant d'accepter son offre de payer ta boisson. On dit jamais non à de la gnôle gratuite après tout. "Votre alcool le plus cher siouplaît, puisque c'est monsieur qui offre !"

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Tu sens que cet homme pourtant plein d'assurance semble troublé par ta présence, et pas dans un sens bizarre et désagréable généralement caractéristique des lourdeaux qui t'abordent dans les bars (et vu ta fréquentation assidue des bars, t'en as clairement vu défiler, tu saurais même pas en faire le tour tellement il y en a). Il y a quelque chose qui le perturbe, et tu sais pas vraiment si t'as envie de t'infliger ses états d'âme ou pas. Quelque part, ça pourrait peut-être t'aider à passer le temps, mais t'as déjà suffisamment à faire avec les tiens propres pour devoir encore t'infliger ceux des autres en plus du reste. Tu sais pas si t'as suffisamment bu pour ça, mais d'un autre côté, t'as rien de mieux à faire, et la coupe de champagne hyper-chéros qu'on vient de te servir (c'est con, en réalité, t'aurais quand même préféré une bonne bière bien fraîche) mérite bien que tu fasses l'effort de te taper la causette.

Tu fronces les sourcils, surprise quand le type rejette la femme qui semblait l'accompagner, l'air de clairement s'en foutre - pourtant, quel canon, cette demoiselle ! Ouais, monsieur doit sérieusement broyer du noir. Et t'es totalement capable de le comprendre. Parce que cet état latent que tu devines chez lui, tu l'as trop connu de ton propre côté, beaucoup trop souvent pour ton propre bien... Ce gars, il t'intrigue. Quelque chose, dans son attitude, voire même dans sa voix... Te ferait presque penser à Luci... En plus grand, plus humain et plus... t'as écoulé tes adjectifs. Il se présente comme un démon. Plus ou moins. Mais tu prends ça pour une manière de parler, mais ça... C'est peut-être pour cette raison que tu veux pousser plus loin la discussion.

"Bon allez, vas-y, je sens que t'as besoin de vider ton sac et j'ai rien de mieux à faire. Parle-moi de cette fille. Et de ton monde."

Tu sais pas si tu vas pas le regretter, mais en attendant, t'as effectivement rien de mieux à faire, et la compagnie de cet homme est loin d'être déplaisante. Elle a quelque chose d'agréable. De familier.

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Tu lèves les yeux au ciel quand il te qualifie de "poulette" avant de t'assurer qu'un éternité entière ne suffira pas à te raconter son histoire. Bah... une éternité ou pas, t'as pas grand-chose d'autre à foutre, et tant que t'as de quoi boire, le reste ne te préoccupe pas des masses, honnêtement. T'as rien de mieux à faire de ton temps, et puis... il t'intrigue, ce mec. Il a pas sa langue dans sa poche, un tempérament chaotique et bien trempé qui te fait irrésistiblement penser à Luci... Forcément que t'as tout naturellement envie d'en apprendre plus à son sujet.

Tu souris presque malgré toi quand il te dit que dans le monde duquel il vient, c'est de la bière qu'on boit. Comme pour toi. Et cette fille qui lui manque buvait de la bière comme on boit de l'eau. Comme toi, Beanie... En fait... plus il étire son récit, plus t'es surprise de faire le tour des "comme toi". La magie, les châteaux, les elfes, les démons... Il se fout de toi, ou bien ? C'est... fou comme ce qu'il te raconte trouve un écho en toi.

"Un peu plus et je vais finir par croire qu'on vient du même monde, toi et moi." Tu souris, amère. "Mais c'est pas possible. En quatre putain d'années j'ai jamais croisé personne qui ait même entendu parler de Dreamland... c'est pas aujourd'hui que ça va changer, hein..."

Bah non, ce serait trop simple, ce serait trop beau... Y a pas si longtemps encore, t'aurais probablement sauté sur le moindre signe, sur le moindre indice, pour te convaincre que t'étais pas si loin de chez toi, mais t'as perdu espoir, ma vieille. T'en as marre des désillusions, tu veux pas avoir le coeur brisé. Tu veux noyer ton coeur dans l'alcool, t'en foutre jusqu'au cerveau, jusqu'à ne plus réussir à penser à rien.

"Tu sais, toi aussi tu me fais penser à quelqu'un. Un démon casse-pieds pas plus grand qu'un chat et qui se prenait pour le maître du monde. Vous vous seriez bien entendu, tous les deux."

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Oh bordel. Il faut un peu trop de temps à tes neurones pour se connecter tant t'es prise de court par ce que tu découvres là, tout de suite... Mais t'es tellement putain d'heureuse, et c'est tellement inattendu ! Tu les as cherché, lui et Elfo. T'as pas arrêté de les chercher dans tout ce merdier de ville maudite, et c'est finalement le hasard qui vous permet de vivre ces retrouvailles ! Qui l'aurait cru ?? Pas toi, c'est clair. Et même maintenant, encore, tu te demandes si c'est pas une blague, un coup fourré. T'as peur à tout instant que le gars te dise qu'il te fait marcher... Mais même si son apparence a changé... sa voix, son attitude... absolument tout le reste ! C'est du Luci tout craché.

"Sans déconner !" Tu l'observes de haut en bas avec des yeux ronds comme des soucoupes. Voilà donc l'apparence humaine de Luci. Tu vas éviter de flatter son ego en admettant qu'il est effectivement beau gosse, n'empêche que c'est vrai, et que t'as aucun doute quant au fait qu'il en profite plus que largement - c'est bien le genre de la maison. "Putain..."

T'as l'émotion qui te scie la gorge, et chaque mot est plus difficile à prononcer que le précédent. Tu t'y étais vraiment pas attendue, à celle-là. T'attends pas davantage pour te précipiter dans ses bras. T'aurais envie de pleurer tellement c'est impossible, tellement t'es heureuse. Maintenant que t'as retrouvé cette petite voix de ton inconscience, qui aura bien du mal à rester perchée sur ton épaule à présent, t'es absolument sûre que rien au monde ne sera susceptible de t'atteindre.

"Tu m'as manqué, sale enfoiré", t'ajoutes que te serrant encore davantage contre lui. Tu le libères qu'après plusieurs longues secondes. "Si t'es là, Elfo doit être là aussi, il doit se planquer dans les bois en attendant qu'on le retrouve." Tu te saisis de ta bière pour te remettre de tes émotions. "J'y croyais plus. T'as pas idée du temps que j'ai passé à te chercher. T'étais où tout ce temps ?"

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Tu grimaces quand Luci suggère qu'Elfo est peut-être mort. A cette pensée, t'as le coeur qui se serre un peu, parce que t'as déjà pensé, oui, que c'était peut-être le cas, et que tu le reverras jamais. Mais finalement, si Luci est là, et sous cette apparence, c'est peut-être qu'Elfo est présent aussi, lui aussi sous une apparence différente. Il dit qu'il déconne, tu sais que c'est vrai, même s'il veut semer le doute dans ton esprit.

"Si ça se trouve, lui aussi s'est changé en beau gosse humain, t'y as pensé ?" tu dis pour le provoquer légèrement, tout de même amusée par cette pensée. En vérité, et même si Luci râle comme il en a l'habitude, tu sais pertinemment que lui aussi voudrait retrouver Elfo. Il lui manque autant qu'à toi. Forcément, le fait de vous êtes retrouvés, ça vous rappelle l'absence du dernier du trio, et vous ne pouvez pas faire autrement que d'avoir une pensée pour lui.

Mais vous avez des options ! A commencer par les réseaux sociaux, et Luci a un coup d'avance sur toi. Il s'est tellement bien adapté à toutes ces nouvelles technologies. Toi, même après ton détour par Steamland, tu restes quand même assez maladroite avec les écrans et toutes ces nouveautés, mais c'est parfait comme ça, tu laisses Luci faire (c'est le cas de le dire) de bonne grâce.

"Toi influenceur ? Pourquoi ça m'étonne pas", tu fais avant de boire une grande gorgée de ta bière et d'étouffer un léger rot. Déjà qu'il t'a toujours influencée au quotidien, c'est un rôle taillé sur-mesure. "Tu dois vraiment donner le bon exemple, j'parie", t'ajoutes d'un ton amusé. "Non, pas de royaume, on se fait chier comme pas permis, ici", tu soupires, défaitiste, quand Luci te demande ce que tu viens. "J'ai essayé de me barrer d'ici un paquet de fois, mais cette ville est une putain de prison." Mais halte à la déprime, tu peux pas déprimer alors que tu viens de retrouver Luci : impossible. "T'as raison, on se tire ici", tu acceptes en te redressant avant de boire d'une traite le reste de ta pinte. "Où on va ? Tu me montres où tu crèches ?"

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Tu lèves les yeux au ciel et tu dis rien quand Luci suggère qu'Elfo aurait probablement profité de sa forme humaine pour te draguer en long, en large et en travers. Pour la forme, t'as envie de le contredire, mais dans le fond... il a peut-être pas tort... Mais tu préfères occulter le sujet pour revenir à celui de Luci.

"Fais semblant de pas le savoir", tu réponds quand Luci te demande si tu le trouves beau gosse.

Oui, il est sacrément beau gosse, gâté par sa forme humaine. T'as aucun doute quant au fait qu'il doit faire tourner de nombreuses têtes, hommes comme femmes, indifféremment, et t'admets que le regarder est loin de te donner mal aux yeux, clairement pas.

"J'ai un vague appart dont mes colocs m'ont pas encore virée", tu dis, peu convaincue, quand Luci s'interroge, à juste titre, quant au fait que t'es un endroit où vivre. "Mais si tu me proposes de vivre avec toi, faut pas me le redemander deux fois, surtout si tu payes le loyer pour nous deux", t'ajoutes, maligne, mais quand même très tentée par l'idée, parce que maintenant que t'as retrouvé ton meilleur ami, t'as surtout pas envie de le perdre de vue, non, définitivement pas. T'as, bien au contraire, la ferme intention de rester dans ses pattes autant que possible.

Puis, t'as besoin de son positivisme pour apprécier cette nouvelle vie. Parce que si pour toi, c'est jamais rien d'autre qu'un purgatoire à ciel ouvert, pour Luci, c'est apparemment le paradis (enfin... le paradis de Luci, donc une sorte d'enfer, sans doute ?). T'as envie, oui, qu'il te fasse voir cette situation sous un jour positif. T'en as très envie, même.

Tu te laisses conduire jusqu'au loft où vit à présent Luci, et t'écarquilles de grands yeux en découvrant cet appartement qui ne ressemble mais alors absolument pas à l'endroit où tu vis toi-même.

"Wow.... Juste... Wow !!" Tu t'exclames, particulièrement enthousiaste. "Luci, c'est incroyable..." T'attends à peine son autorisation pour te ruer sur son bar et dénicher une bouteille que tu tardes pas à boire au goulot avant de t'effondrer sur un confortable canapé. "C'est bon, je bouge plus d'ici, je veux être enterrée dans ce canapé !"

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Ton grand sourire, révélant tes fichues dents d'écureil, illumine ton visage alors qu'avec un bonheur certains, tu anticipes ce que sera votre vie à tous les deux en partageant le même toit... Autant le dire, ça va être un bordel sans nom, vous êtes pas dupe, ni toi ni lui, mais maintenant que Luci est de retour dans ta vie, t'arrêtera peut-être enfin d'avoir l'alcool dépressif pour juste avoir l'alcool euphorique, et peut-être même que t'arrivera à trouver cet endroit acceptable, comme Luci, de son côté, y parvient avec une aisance que tu lui envies à chaque instant.

Tant que tu fais pas fuir la marchandise. L'appellation est charmante, mais tu laisses couler. Luci fait bien ce qu'il veut, tant qu'il s'amuse pas à les galocher sous tes yeux, sur le canapé... y a des limites à la décence... Quoi qu'avec vous deux, ces limites sont quand même... sacrément limitées.

Ton beau sourire s'estompe pourtant quand Luci évoque celle qui te manque tous les jours, autant que Luci t'a manqué, autant qu'Elfo te manque encore. Cette fois, tu grimaces franchement, le regard baissé. Tu sais qu'il pensait pas à mal, mais.

"Mora est une sirène", tu le corriges en sachant que ça ne sert à rien, ce n'est pas comme si ton cher démon n'était pas pertinemment au courant de cela. "Et non, je l'ai pas retrouvée..."

Bien sûr, ça t'a pas empêchée de vivre. T'as eu des amants, des amantes, des aventures d'un soir sans conséquence, mais c'est quand tu penses à elle que ton coeur bat, c'est quand tu penses à elle que tu songes que l'amour se trouve où Mora est... mais Mora n'est pas ici... et tu ne la retrouveras probablement jamais. Alors... Faut probablement que tu fasse ton deuil d'une relation qui n'a duré qu'un temps trop court.

Affalée sur le canapé, Luci te rejoint, pose sa tête sur ta jambe. Tu le laisses faire, t'en profites même pour caresser distraitement les quelques mèches de cheveux sombres tombées sur son front.

"Je viendrai squatter ton lit quand y aura la place. Je t'assure que ce canap est plus confort que mon lit aux ressorts pété." Tu penches la tête en arrière et pousse un soupir. "On est bien, là. Ca faisait longtemps que je m'étais pas sentie comme ça... à ma place, tu vois ce que je veux dire. Enfin si, y a trois jours, quand le taré du bar de Racoon Square a mis je sais pas quoi dans mon verre, mais c'était pas franchement la même ambiance."

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Tu adresses une légère tape sur le front de Luci quand ce dernier insiste en affirmant qu'il n'y a pas grande différence entre poisson et sirène. Tu lui en foutras, ouais, de la poiscaille ! Mais t'arrives même pas à être en colère contre lui ! Comment tu le pourrais ? Son humour incisif t'avais putain de manqué. Tout en lui t'avait putain de manqué. T'es bien trop heureuse, à l'heure actuelle, de l'avoir retrouvé pour envisager de lui reprocher quoi que ce soit. Ses remarques acerbes ont fait partie de ton quotidien, puis en ont disparu trop brutalement et trop vite, maintenant, t'as l'intention de t'accrocher à lui comme à une bouée de sauvetage. Surtout que t'as définitivement l'impression d'avoir plus personne sinon lui dans ce putain de monde de dégénérés qui est à présent le tien... Alors ouais, sans déconner, bien sûr que tu vas t'accrocher à lui de toutes tes forces.

"C'est parfait, c'est tout ce que je demande. Je vais vivre à tes crochets jusqu'à la fin des temps", tu confirmes sans même t'agacer de ton ancienne vie, ou de t'être si mal débrouillée jusqu'ici. Tu t'en fous mais alors royalement, en toute honnêteté. T'es contente de pouvoir te la couler douce. T'as plus de responsabilités à ignorer ou à fuir, puisqu'on t'a privée de tout ce qui était à toi, alors autant repartir complètement de zéro, tant qu'à faire, pas vrai ?

Puis, alors que tu parles de tes déboires alcoolisés comme tu parlerais de la pluie et du beau tempss, tu vois d'un coup Luci qui se met à réagir au quart de tour. Et l'air de rien, ça te déplaît pas de le voir vouloir à ce point veiller à tes intérêts, même si t'estimes que, pour le coup, ça reste de l'énergie dépensée inutilement.

"T'inquiète, il m'est rien arrivée. Puis j'étais trop défoncée pour me rappeler à quoi il ressemble. Je retournerais jamais dans son bar de merde de toute manière, la bière était dégueu." Tu laisses couler l'information comme si de rien n'était. "En parlant de bières... j'ai super soif."

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Tu files un mauvais coton, Beanie, ça fait quatre putains d'années que tu files un mauvais coton et que tu déprimes, mais les choses vont changer, maintenant. Les choses vont changer, parce que Luci est avec toi. Certains affirmeront peut-être qu'il est le pire exemple possible et qu'il ne faut pas compter sur le petit diablotin pour te ramener sur le droit chemin... mais toi, tu te fiches du chemin sur lequel tu t'orientes... ce que tu veux, c'est juste en avoir un, du chemin... Parce que là, ça fait une éternité que tu fais du hors piste, et t'as le plus grand besoin de redonner du sens à ta vie. T'as sous les yeux la seule personne au monde susceptible de t'apporter ce sens, et ça, c'est essentiel pour toi.

T'arrives à te marrer franchement quand Luci affirme que personne n'a le droit de te droguer en dehors de lui. Y a des choses qui changent pas, et ça ça fait plaisir quand même. Luci est toujours le même, il a pas bougé d'un iota, et ça te rassure franchement de le constater. C'est de ça que t'as besoin, de repères familiers, même si certains les qualifieraient de mauvaise fréquentation. Surtout, il a toujours la même influence sur toi, et ça, ça te fait quand même sacrément du bien. Il le réalise peut-être pas directement, mais t'avais eu foutument besoin de revenir à cette source essentielle.

"Urgh...", tu fais quand Luci se met à l'aise après que tu te sois vautrée sur le lit, des donuts et des bières pour parfaite compagnie.

C'est pas que Luci est pas beau à voir, hein, tu le trouves même... franchement canon sous sa nouvelle apparence, mais croyez-le ou non, c'est la première fois que tu songes au fait que tout ce temps, il avait effectivement toujours été à poil durant vos aventures.

"Garde ton caleçon quand même, tu seras gentil", tu le chambres gentiment tout en t'enfonçant davantage dans le matelas. "Ton pieu, c'est le paradis, Luci." Tu te saisis de la bouteille et t'en bois une grande gorgée. "Je vais te dire, c'est ça la belle vie. Je sais pas pourquoi je m'emmerde à vouloir retourner à Dreamland."

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"Eh bien justement, ça te fera les pieds."

Et maintenant, grâce à lui, tu dois songer à tous les moments que vous avec passé ensemble et durant lesquelles il était effectivement, techniquement, à poil. Mais on peut quand même te concéder que ton Luci a sacrément changé, hein, depuis cette période. Dire qu'il est plus le même, c'est encore en-dessous de la réalité. Mais c'est ton Luci, même s'il t'est revenu en homme canon et que si, justement, il n'était pas ton Luci, il t'attirerait probablement, t'as clairement pas envie de tout gâcher et de tout compliquer alors que tout est déjà bordélique et que ton aptitude à rarement prendre les meilleures décisions n'est franchement plus à prouver.

"Ouais, te la raconte pas trop non plus", tu lui réponds avec un sourire en coin quand Luci te fait remarquer que pour te sentir au paradis, il te manquait ton démon préféré.

Tu peux te la jouer, mais il a totalement raison, bien évidemment. Tu te sentais incomplète, et tellement seule. D'accord, pour compléter le tableau, il faudrait qu'Elfo soit là aussi... et Mora... eh bien, ce serait la cerise sur le gâteau... Mais rien que la présence de ton Luci change déjà tout. T'apprécies de pouvoir te réconforter dans ses bras, de laisser couler tes problèmes sur vous comme s'ils n'existaient plus. C'est ça que tu voulais, depuis le début, et tu t'en veux de ne pas l'avoir cherché assez... Peut-être que si tu avais fait plus d'efforts, t'aurais pu retrouver ton meilleur ami plus vite... Mais on va pas se mentir, Beanie... T'as pas toujours été la plus douée pour prendre les décisions les plus efficaces.

"Je t'ai cherché aussi. Mais tu m'as pas facilité la tâche, tu pouvais ressembler à tout et n'importe quoi", tu dis avec un fin sourire. "Putain ce que tu m'as manqué." Et ça fait du bien d'en parler au passé. "On se lâche plus, maintenant, c'est bien compris ? J'ai besoin de mon petit démon perché sur mon épaule." Tu ris légèrement. "Enfin... pas littéralement non plus."

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