Se retrouver dans un corps qui n’était pas le sien avait été une expérience bien plus traumatisante que sa propre mort pour Megatron. Le spark du leader des Decepticons s’était éteint, il en était persuadé… Pourtant, quand il avait ouvert les yeux, il était bien vivant. Dans un corps qui n’était ni mécanique, ni géant, ni capable de se transformer. Un corps organique, avec des organes dont il n’avait aucune connaissance jusqu’à présent, ainsi que des besoins qu’il avait toujours considérés comme futiles.
Au début, il avait pensé que ce n’était que son imagination. Qu’il était bien mort, et que son spark avait bien rejoint l’Allspark. Qu’il s’agissait d’une manipulation de son esprit malade, une punition pour tous ses crimes passés. Mais Megatron avait déjà été coincé dans son propre esprit, vivant un rêve en permanence. Et il était parvenu à prendre conscience de son état, grâce à l’intrusion de l’éclaireur Autobot Bumblebee. Il savait donc ce que cela faisait, et savait également que les choses étaient différentes cette fois-ci.
De plus, il avait rencontré d’autres personnes dans un cas similaire au sien. Qui avaient, comme lui, été transportées depuis leur monde d’origine dans celui-ci. Certains avaient, comme lui, changé de corps malgré eux, ou perdu des capacités qu’ils avaient. Lui, il n’avait désormais plus que son esprit calculateur. Ses ambitions de domination avaient plus ou moins été réduites à néant : difficile de contrôler quoi que ce soit sans armée, et sans autorité. Alors, il avait tenté de faire entendre sa voix. Malgré lui, il était revenu aux sources de ce qu’il avait été. Une certaine part de lui en était conscient, et savait que son but ultime était toujours le même : il prendrait contrôle de ce monde, et retrouverait un moyen de retourner sur Cybertron. Il anéantirait d’une manière ou d’une autre tous ceux qui se dresseraient contre lui, et réduirait les autres en esclavage.
Mais avant d’y parvenir, il devait temporiser ses pulsions meurtrières. Au début, il avait songé à mettre un terme définitif à son existence, l’idée de posséder un corps humain entrainait une violente réaction physique qui l’amenait à vider ses tripes malgré lui. Il avait fini par s’y faire et par se résigner. Il avait pris les choses en main et a commencé à faire entendre sa voix à qui voulait bien. Au fur et à mesure de discussions, il avait fini par entendre parler d’un homme nommé Erik Lensherr. Cet homme défendait les idées comme quoi les Mutants, quoi que cela signifie, méritaient une place dans la société. Megatron n’avait aucune idée de ce que le terme “mutant” pouvait signifier. Il avait vu des photos de cet homme, il n’était pas différent de lui. Enfin, du corps qu’il avait. Mais Megatron était probablement plus différent d’un humain que lui. Une sorte de mutant, se disait-il. Tout ce qui pourrait le distinguer d’un véritable humain, à vrai dire.
Il avait donc demandé à le rencontrer, et était parvenu à obtenir un rendez-vous. Cela n’avait pas été simple. Il n’avait pas non plus vraiment réfléchi à ce qu’il allait lui dire. Après tout, il n’avait aucun moyen de prouver qu’il était quelque chose de plus qu’un humain. Il ignorait si biologiquement, son corps était différent de celui de l’homme qui vivait de l’autre côté de son mur. Il ne pouvait que supposer que c’était le cas. Il s’était apprêté, pour l’occasion. Jamais il n’avait autant fait attention à son apparence physique autant que pour ce jour. En tant que Cybertronien, il n’a jamais porté de vêtements. Son apparence, il l’avait plus ou moins modifiée au fur et à mesure des années. Il n’avait pas besoin de choisir ses vêtements, de se raser et de faire attention à son hygiène.
Le lieu qui lui a été donné était un bâtiment d’affaires, où circulait du monde. Le genre de lieu neutre où rien ne pourrait arriver. Il savait parfaitement où il devait aller. Mais Megatron avait encore du mal à s’orienter dans ce monde qu’il ne connaissait pas. Il soupira en se rendant compte qu’il s’était trompé d’étage… Et finit par trouver le bureau où on lui avait donné rendez-vous. Il toqua à la porte, et patienta qu’on vienne lui ouvrir. Il en profita pour vérifier que sa cravate était droite.
Invité
Sam 4 Fév - 18:34
Kings of Metal.
Lorsqu'un certain Megatron avait pris contact en lui, Erik avait été tout d'abord étonné d'un tel nom. Puis après avoir d'abord refusé de le rencontrer - il a autre chose à faire que rencontrer tous les humains étranges de ce monde - il a fini par accepter. En ce moment, on ne peut pas dire qu'il soit très occupé de toute façon. Sa recherche des autres mutants sur ce monde n'est pas très concluant. Il aurait pourtant pensé que davantage des siens se seraient retrouvés également sur cette île, mais visiblement ce n'est pas le cas. Alors poussé par la curiosité, il se dit que cette rencontre peut être intéressante après tout. Le bonhomme lui a donné rendez-vous dans un bureau d'affaire, un peu étrange mais pas bête après tout. C'est un lieu neutre, personne ne posa des questions, chacun étant occupé à ses propres affaires.
Jouant avec une pièce de monnaie qu'il fait léviter au-dessus de sa main, Erik attend l'homme, étant arrivé le premier. Il n'a pas perdu de temps avant de se mettre à son aise, assis dans l'un des fauteuils que comporte la pièce. Il ne compte plus le nombre de fois où machinalement, il joue avec une pièce de monnaie. Une bille, une pièce de monnaie ou même une arme à feu. Être différent et supérieur aux humains lui prodigue un sentiment fort, intense qui en fait sa fierté et il ne l’a jamais caché. Mais ce sentiment de supériorité est en réalité une réponse à l’oppression qu’il a subi durant sa jeunesse des nazis. Quoi qu’il advienne, plus jamais il n’acceptera que cela se reproduise. Il doit déjà constamment vivre avec ce douloureux souvenir qui est gravé dans sa propre chair. Un numéro parmi tant d’autres. Voilà à quoi il avait été réduit durant la seconde guerre mondiale. Son peuple, les juifs avaient été persécutés et traités comme des moins que rien. Même pas comme des animaux. À un simple numéro. À rien du tout en somme. Alors oui, il s’était promis de ne plus jamais revivre cela, quitte à déclencher une guerre. S’il y a bien une chose qu’il a retenu de son passé chaotique et malheureux, c’est bien qu’on ne peut prendre le pouvoir que par la force.
Trois ans. Voilà plus de trois ans maintenant qu’il vit dans ce monde sans queue ni tête. Alors oui, il peut enfin laisser le passé derrière lui d’une certaine manière, mais ce n’est pas ainsi qu’il aurait voulu que les évènements se produisent. Malheureusement, rien n'est simple. En fait, sa vie entière n’a jamais été simple. S’il devait la résumer, ce serait probablement que chaos, désespoir, tragédie, colère. Et parfois cette vie chaotique a été parsemée de rares moments de bonheur. Charles, son plus vieil ami, lui dirait aussitôt le contraire. Il est convaincu que sa vie n’est pas que misère, mais qu’il y a du bon. Fut une époque où il avait pu s’en convaincre lui-même. Un temps où il pouvait encore se persuader qu’il pouvait connaître le bonheur. Aujourd’hui, c’est différent. Erik a accepté sa fatalité, à savoir d’être maudit. Alors quitte à ne pas avoir droit au bonheur, autant continuer le combat, à savoir défendre les siens. Erik est un survivant, comme le lui a dit une fois Wolverine. Face à l’adversité qui a croisé sa route plus d’une fois au cours de sa vie, Erik est demeuré fort. Charles est convaincu que mutants et humains peuvent coexister pacifiquement. Lui, il sait que c’est une douce utopie, une chimère, un mensonge. Non, ça ne pourra jamais arriver. L’humanité a toujours craint ce qu’elle ne connait pas. La création de ces robots de la main de Trask anti-mutants a été la preuve. La peur de ses collègues de travail dans la fonderie en Pologne après qu’il a eu utilisé ses pouvoirs pour sauver l’un d’entre eux, a été une autre preuve. Résultat ? Les mutants ont été les victimes et dans le second cas, il a perdu sa famille alors qu’il avait tenté de suivre le chemin de Charles. Non quoi qu’il arrive malheureusement, Erik ne peut pas suivre ni accepter les idéaux de Charles. Mais cela ne l’empêche pas de l’aimer et de le respecter. Il aura toujours le plus grand respect pour lui.
Finalement, son rendez-vous arrive à son tour dans le bureau. Erik le détaille rapidement, des pieds à la tête, sans pour autant bouger de son fauteuil, sa pièce continuant à léviter autour de sa main.
- Monsieur Déseize, je présume. dit-il d'une voix neutre.
Lorsqu’il ouvrit la porte, Megatron se stoppa net pendant une seconde, stupéfait de la vision de l’homme devant lui. L’ancien seigneur de guerre était habitué à ce qu’on lui montre du respect, et de la crainte. Il était vétéran d’un millier de guerres. Il s’était battu toute sa vie, depuis sa création. Il s’était élevé de sa place de simple ouvrier dans les mines pour devenir le leader du mouvement de libération de son peuple. Il avait anéanti des espèces entières. Pour de nombreuses espèces dans l’univers, son nom était étroitement lié à celui des Decepticons, et on les prononçait avec prudence, à demi-mot.
Mais ça, l’humain en face de lui n’en avait encore aucune idée. Megatron dut se contenir pour ne pas exploser et exiger qu’il se lève. A la place, il ferma la porte derrière lui. Ses yeux restaient fixés sur la pièce qui lévitait, comme par magie, autour de la main de son interlocuteur. Il ne broncha qu’en entendant prononcer ce qu’il supposa être son nom. Il avait oublié qu’il avait renseigné son ancienne désignation, D-16, dans son nom. Il pensait avoir fait en sorte de rectifier l’erreur, mais manifestement pas totalement. Oh, s’il l’avait fait, c’est parce que Megatron était fier de son histoire. Il avait abandonné cette identité depuis longtemps, mais ne l’oubliait pas pour autant. Le jeune ouvrier qu’il avait été, ainsi que ses camarades, n’auraient pas hésité une seule seconde à rejoindre la cause des Decepticons pour briser leurs chaînes et échapper à leur destin. Aucun Cybertronien ne méritait de mourir dans les mines, loin de la lumière du jour, au profit des élites corrompues qui dirigeaient leur peuple comme bon leur semblait. Tant de Cybertroniens sans nom sont morts pour nourrir leur appétit insatiable. Mais ça, Megatron l’avait depuis bien longtemps oublié. Son rêve de libération était devenu une autre forme d'oppression. Ce qu’il voulait, c’était la domination absolue et totale. Et il avait retrouvé dans les idées de cette Confrérie de Mutants un discours semblable au sien.
Il eut donc un sourire poli, qui n’avait rien de chaleureux, et s’avança vers le fauteuil en face de Lensherr. Il en profita pour le jauger, maintenant qu’il se tenait en face de lui. Cette aura de désinvolture, alliée à son charisme, faisaient de lui un homme imposant. En le voyant ainsi, Megatron n’avait aucun doute de la raison pour laquelle il était leader de la Confrérie. De plus, le fait qu’il joue machinalement avec cette pièce était un signe très clair de la confiance qu’il avait dans ses propres capacités. Il était fier de ce qui le distinguait des humains - et qui le rendait indéniablement supérieur. Megatron allait devoir se distinguer, s’il voulait obtenir son respect.
Après quelques pas, il prit la parole d’un ton tout aussi neutre. Son tempérament ardent avait laissé la place à son esprit calculateur comme il jaugeait la meilleure approche à prendre pour cette rencontre.
« Juste Megatron, je vous prie. D-16 n’est plus celui que je suis. Mais les autorités avaient besoin de deux noms. »
Il garda son sourire poli en prenant place dans le fauteuil. Il n’y avait pas été invité, mais tenait à faire comprendre qu’il ne se laisserait pas intimider, ni qu’il était là pour servir de distraction. Megatron n’était pas humain. Il n’était pas un mutant non plus, d’après sa propre expérience. Mais voilà que son esprit était coincé dans un corps biologique, il ignorait par quel processus. Il n’avait pas l’intention de rejoindre le groupuscule de Lensherr, mais était conscient de la nécessité d’avoir des alliés pour le combat qu’il entendait mener. Il savait qu’il devait jouer sur tous les tableaux, mais avoir un être capable de manipuler le métal dans son camp ne pouvait que lui être bénéfique.
« Si j’ai souhaité vous rencontrer, Monsieur Lensherr, c’est parce que je pense que nous ne sommes pas si différents, vous et moi. D-16, mon ancienne désignation, ce n’est pas un nom humain, après tout. Ce n’est pas ce que je suis. »
Invité
Sam 13 Mai - 23:02
Happiness can be found in small things.
- Comme il vous plaira. répond Erik en gardant son ton neutre.
Le sourire poli mais qui n'a rien de chaleureux n'échappe pas à Erik. Il est bien placé pour savoir lorsqu'un sourire est amical et lorsqu'il ne l'est pas. Lui-même se plaît à jouer à ce petit jeu, plus qu'il ne le pense. Mais, c'est un excellent moyen de poser dès le départ d'affirmer l'ambiance et le ton voulu. Aussi, Erik songe que ce mystérieux homme n'est probablement pas n'importe qui. Peut-être possède-t-il lui-même certains dons. Il doute qu'il soit un mutant, car autrement il l'aurait su, mais il est sans doute comme ces humains avec des pouvoirs acquis au cours de leurs vies. Erik n'a cependant pas idée qu'il se trompe sur toute la ligne. La personne qu'il a face à lui ne vient même pas de la Terre. Mais cela, Erik ne peut bien évidemment pas le savoir. De toute façon, Erik considère depuis bien longtemps maintenant que les mutants sont très supérieurs aux humains normaux et de ce fait, il y a très peu de personnes qu'il respecte autant que son peuple et lui. Aussi ce bonhomme peut bien être qui il veut, cela ne changera rien à sa vision. Erik a supporté que trop longtemps autrefois l'oppression d'un autre peuple. Il s'est juré de ne plus jamais revivre cela et même s'il doit faire face à un adversaire plus puissant que lui, il ne s'inclinera pas. Plus jamais.
Demeurant impassible, Erik ne se donne pas la peine de se lever et reste confortablement assis dans son fauteuil. Faisant toujours léviter la pièce de monnaie au-dessus de sa main, le mutant ne quitte pas des yeux l'homme qui s'approche de lui pour très probablement le jauger. Pour l'instant, il ne montre aucun signe d'agressivité, mais Erik n'est pas dupe. Sa première impression de lui est sans doute bonne, c'est-à-dire qu'il n'est pas n'importe qui. Après tout, si ça avait été le cas, il ne l'aurait pas contacté. Erik n'est pas quelqu'un de discret après tout. Sitôt retrouvé ses pouvoirs, il ne s'est privé de les afficher fièrement en publique. Aussi, il n'est pas vraiment surpris que sa réputation soit parvenue jusqu'aux oreilles de cet inconnu. L'homme, après l'avoir jaugé, finit par aller s'asseoir à son tour sur un fauteuil en face de lui. C'est maintenant qu'il va savoir s'il a bien fait de venir à cette rencontre ou non. Ne quittant pas des yeux ce Megatron, c'est d'ailleurs un nom bien étrange, Erik attend qu'il lui explique ses motivations.
L'ambiance dans la pièce pourrait s'avérer pesante pour toute personnes n'ayant pas l'habitude de ce genre de rencontre peu amicale, mais pour Erik, c'est la routine. Il pourrait même se vanter de prétendre que ce serait même le genre de climat qu'il apprécie. Et quelque chose lui dit qu'il en va de même pour ce Megatron. L'homme, après avoir pris ses aises, finit par en dire davantage sur lui-même. Il apprend ainsi à Erik qu'il n'est pas humain. Erik est un peu surpris, il l'admet mais ne laisse rien paraître. Il se contente d'afficher toujours la même expression, c'est-à-dire neutre. Ce Megatron peut très bien mentir, après tout ses desseins pour le moment sont totalement flous pour le mutant et il n'est pas non plus le genre d'homme à accorder sa confiance. À vrai dire, Erik n'accorde à vrai dire plus vraiment sa confiance tout court aux gens. Il a bien trop perdu au cours des années.
Restant sur ses gardes, Erik songe que cette rencontre peut s'avérer intéressante. Mais, il n'oublie pas également qu'à tout moment, cet individu qui qu'il soit peut devenir son ennemi et chercher à le tuer. C'est une possibilité qu'il envisage toujours et encore plus maintenant que ce dernier lui ait révélé qu'il n'est pas humain. Bien sûr, cette information peut s'avérer être un énorme mensonge.
- Et pourquoi pensez-vous que nous ne sommes pas si différents ?