(abandonné) ⌜int. 3 ; chap. 1⌟ ⊹ (( maybe someday, i could have called you mom )) — .･✧ merope & tom.

Un vent lugubre sifflait à travers les carreaux cassés de la bâtisse. Alors qu’il s’engouffrait dans le couloir principal et ceux adjacents, il bousculait sur son passage des amas de poussières, de feuilles et autres déchets végétaux et animaliers qui s’étaient accumulés au gré des années. Il accéda aux étages. Son sifflement prenait une teinte plus macabre et il parvint jusqu’au corps endormi dans la chambre nuptiale. La bourrasque chatouillait les quelques mèches de cheveux de Tom retombées avec négligence sur son front. La brise se faufilait jusque dans sa nuque pour ensuite courir le long de sa colonne vertébrale. Il était presque paisible. C’était même assez déroutant de le trouver ainsi. On pourrait presque le prendre pour son père. Néanmoins, la sérénité de la nuit fut rapidement perturbée. En effet, Tom se redressa dans un sursaut et un souffle aussi brusque que son réveil à cause du frisson arraché par le souffle glacé. Tom était… confus. Où suis-je ? Incrédule, il balayait la pièce du regard à la recherche de quoique ce soit de notable. La seule chose qui se détachait du reste, c’était ce délabrement manifeste, la silhouette des meubles découpés par la lumière de la lune qui transperçait les interstices des volets en charpie, ainsi qu’une forte odeur d’humidité et de pourriture. Il remarquait également, non sans surprise, qu’il était vêtu de son uniforme aux couleurs de sa maison du temps où il était à Poudlard. De plus en plus étrange… Mais pourquoi ? Que signifiait tout ceci ? Saisi par une brève panique, il tapotait alors frénétiquement son corps et ses vêtements à la recherche de sa baguette qu’il trouva coincée dans son dos. Il s’en arma, et sans qu’il n’eût besoin de prononcer l’incantation Lumos à voix haute, le bout de sa baguette s’illuminait. Tom put ainsi avoir une meilleure vision de la pièce.

Le parquet craquait sous ses pieds, l’odeur nauséabonde de décrépitude était plus forte et rien n’empêchait sa progression. Au cours de ses pérégrinations, il remarquait sur une commode plusieurs cadres qui en cachaient d’autres — l’occupant de cette chambre avait beaucoup de photos. Certaines dépeignaient un groupe d’amis, d’autres des événements plus officiels, des scènes de vie très banales. En dehors de l’immobilisme des photos qui le perturbais, Tom notait qu’un homme en particulier était présent sur chacune d’entre elles et surtout qu’il en était le portrait craché. Son père était beaucoup plus souriant que lui, snob et austère certes, mais bien plus vivant et chaleureux avec ses pairs. Cela se remarquait particulièrement sur les photos où il se trouvait en compagnie d’une femme, toujours la même. Sur l’une des photos floquées d’un « From CeCe to Tom. With love xxx », elle était même seule, prenant la pose pour le photographe. Cecilia était plus petite que lui de quelques centimètres. Contrairement à la mode capillaire de l’époque, elle avait des cheveux dorés et très longs ainsi que des yeux verts à tomber. Ses vêtements étaient d’une manufacture riche, aussi riche que ceux que Jedusor père portait. La photo sur laquelle s’attarda le fils, non sans une certaine colère grimpante, présentait son père avec cette femme blonde, emmitouflée dans ses bras. Il profitait de cette légère différence de taille pour embrasser le sommet de son crâne, la gardant possessivement contre lui tandis qu’elle avait un sourire radieux jusqu’aux oreilles, une main posée contre son torse et l’autre autour de ses hanches. À l’aide de sa baguette, Tom amena le cadre à lui et le maintint en lévitation pour ne point le toucher. Il se servit donc d’un autre sort pour sortir la photo et l’observer de plus près. En observant son géniteur plus en détail, il comprit mieux pourquoi Morfin l’avait confondu avec lui quand il avait frappé à la porte des Gaunt en 1943. Il avait envie de faire flamber la photo et toutes les autres pour corriger cette anomalie, mais au lieu de ça, il continuait son observation. Tom tourna la photo à l’aide de sa baguette pour en voir le dos. En bas, en lettres manuscrites était inscrit : « Tom & CeCe. May 1924. » Pas étonnant que Tom Jedusor Snr ne s’intéressait absolument pas à sa cruche de mère à l’époque et qu’elle eut été obligée d’arriver à de telles extrémités pour le séduire puisqu’il avait déjà sa tête ailleurs. Collectionneur compulsif, il pliait la photo en quatre avec un sort et la rangeait dans la poche de sa cape.

Il trouvait également des lettres de la fameuse CeCe précieusement rangées dans l’un des tiroirs. Le papier était terni par le temps et l’humidité, mais leur contenu restait lisible. Celles en date de 1923 et de 1924 dégoulinaient d’un amour qui écœurait Tom fils au plus profond de sa chair. Rien n’était plus stupide et avilissant pour lui que ce sentiment très humain. Il cessa complètement sa lecture quand il tombait sur du contenu sexuellement explicite bien qu’enrobé de très jolis mots dans des structures syntaxiques très poétiques. Il en avait des relents. Ce qui l’intéressait le plus en revanche, c’était les lettres à partir de 1925 qui étaient sur un tout autre ton. On sentait d’ailleurs tout le désespoir et l’énervement de l’autrice à la calligraphie de son écriture, bien moins jolie et soignée que sur les autres lettres. « Comment peux-tu épouser cette femme, Tom ? Après ce qu’on a partagé pendant deux ans ? Alors que nous sommes fiancés ? Sais-tu ce qu’on raconte sur elle ? Sur sa famille ? Comment peux-tu prétendre l’aimer alors que tu l’as toujours méprisée et vilipendée ? » Tom n’avait pas les réponses de son père, mais elle pouvait aisément être devinée. Si Tom avait été une tout autre personne, il aurait pu avoir de la peine pour Cecila. Or, il ne la voyait ni plus ni moins que comme une moldue immensément sotte au même titre que son géniteur qui s’était fait avoir par un filtre. Et après ces gens-là prétendaient être les égaux des sorciers ? Tom était profondément courroucé. Toutefois, au lieu de transformer les lettres en charpie, elles rejoignaient la photo dans sa poche à l’aide d’un sort après avoir été pliées correctement. Peut-être en aurait-il besoin… Sait-on jamais…

Tom rejoignit ensuite les étages inférieurs qui lui confirmèrent ce qu’il savait déjà : il était à Little Hangleton, dans le Manoir des Jedusor. Et la chambre dans laquelle il s’était réveillé n’était nulle autre que celle qu’occupait son père avant qu’il ne le tue. « Intéressant. » concluait-il avec froideur puisque sa présence en ses lieux l’irritait fortement. Il ne supportait pas d’être ici, mais surtout, il ne supportait pas de ne pas comprendre pourquoi il se trouvait là et surtout que la situation lui échappe totalement. Etait-ce un moment de son passé ? Comment était-il venu ici ? Il aurait aimé s’adonner à une fouille plus approfondie de la demeure pour tenter de trouver une réponse à ses interrogations de plus en plus nombreuses, mais quelque chose, qui le poussa à s’avancer vers la fenêtre la plus proche, attira son attention. Deux types étaient en train de poursuivre une femme. Compte tenu de la trajectoire qu’elle prenait, elle semblait vouloir se cacher dans le cimetière qui se trouvait bien en contrebas du Manoir. « Ramène-toi sale monstre ! » pouvait-on entendre de la part de l’un des hommes qui lui courrait après. L’autre scandait, furibond : « On va vous tuer toi et ta famille de dégénérés ! » À l’entente de cette phrase que le vent ramenait en écho, Tom décampait du manoir et les poursuivait en courant. Il avait compris que la femme devait visiblement être une sorcière et les deux hommes des moldus. S’il prenait leur suite, ce n’était pas par sympathie ou pitié pour la jeune femme, mais parce qu’il était tout bonnement impensable pour Tom que cette sous-race ait l’outrecuidance de croire qu’ils pouvaient s’en prendre librement. Il voulait donc les remettre à leur place de sous-race qu’ils étaient à ses yeux. Leurs rires goguenards excitaient encore plus ses envies de sang.

Le trio s’engouffrait désormais dans le cimetière, talonné par Tom. « T’es où sale bête ?! Montre-toi ! » La lame du couteau que l’un d’entre eux tenait entre ses mains luisait à la lumière de la lune. Tom était tapi derrière une stèle, baguette en main, attendant le moment opportun pour se jeter sur eux. Une fenêtre de tir s’offrait à lui quand le groupe avait acculé la jeune femme contre le mur un caveau. « Tu vas crever pour ce que ton abruti de frère a fait au mien ! » Il leva son couteau, prêt à l’abattre sur elle, et Tom sortit de l’ombre. « Endoloris ! » Le moldu se raidit sous la douleur intense qui le saisit une fois le sort lancé. Sa puissance avait été décuplée à cause de l’intention malsaine et sadique de Tom désireux de prendre son pied en le torturant. En parallèle, son comparse s’emparait du couteau et fonçait sur Tom en l’insultant. D’un geste de sa baguette, Tom le repoussait au loin avec un sort, libérant l’autre de l’emprise de Doloris. Le second moldu s’écrasait dans un bruit sourd contre une stèle et Tom fonçait sur lui comme une furie. « À qui donc oses-tu parler, toi, sale moldu ?! » Sa voix sifflait à l’image d’un serpent en proie à ses instincts les plus primaires. On y notait aussi un certain dégout et mépris que l’on retrouvait dans son regard. Le moldu l’insultait encore de la pire des manières, le réduisant à l’état d’anormalité et au moment où il voulait sauter à la gorge de Tom, ce dernier perdit patience : « Avada Kedavra ! » Un éclair vert balayait les alentours, ôtant la vie à son ennemi. L’autre près de la jeune femme, qui se remettait à peine des souffrances infligées par le sortilège Doloris, renonça à s’en prendre à la jeune femme et s’enfuit aussi vite qu’il le put en courant. Mais Tom ne le laissa pas aller bien loin. « Avada Kedavra ! » Énième éclair vert qui perçait la nuit, le corps du second moldu s’étalait, mort, entre deux tombes.

Le silence gagna la plaine et le cimetière après ses deux meurtres exécutés de sans froid. Tom n’en tira absolument aucune satisfaction comme ces deux moldus ne valaient strictement rien à ses yeux. Par contre, il allait de soi qu’ils étaient mieux morts que vivants selon sa doctrine. Pour en revenir à la jeune femme qu’il ignorait être sa mère, on aurait pu s’attendre à ce qu’il la rassure et lui demande comment elle allait quand il revenait vers elle au niveau du caveau. Au contraire, son pas été précipité, énervé et en prime il pestait contre elle : « Qu’est-ce que vous attendiez pour sortir votre baguette ?! Pourquoi avez-vous laissé ses déchets au sang impur vous poursuivre ? Seriez-vous êtes une cracmol ou déshonorer votre condition de sorcière est une fantaisie que vous affectionner ? » Bien plus grand qu’elle, il la toisait du regard, de toute la condescendance qui l’habitait. Tom l’ignorait, mais il avait le même timbre de voix snobinard et sec que son père, altéré par des fluctuations aussi sifflantes et naturellement méprisantes que celle d’Elvis, son grand-père maternel. Tout puait malgré tout son père moldu, parce que c’était de lui qu’il avait hérité cette prétention et cette haute estime de lui-même en plus de l’avoir cultivé de son côté au gré des années. La ressemblance était… terriblement frappante.