Un ange frappe à ma porte (Raven)

Un ange frappe à ma porte

Marvin & Raven. ;

Allongé sur mon canapé, vêtu simplement de mon pyjama et de ma robe de chambre, je regardais le plafond de mon appartement. Ce dernier commençait à vieillir, la peinture s’écaillait ca et là créant des rayure disgracieuses qui juraient parfaitement avec la couleur d’origine immaculée de ce dernier. Comme pour s’adapter à cette défiguration, ce dernier s’était teint de tâches jaunâtres. Je me demandais d’ailleurs bien comment ces tâches avaient pu apparaître. Je ne m’arrêtais cependant pas à cette considération. Si jamais je me mettais à réfléchir, cela m’obséderait jusqu’à ce que je trouve la solution de cette énigme. Je me connaissais bien et ces manies étaient tout à fait mon genre.

Dans le fond, cela n’aurait peut-être pas été si mal. Cela m’aurait évité de penser à d’autres obsessions qui tournaient et tournaient en rond dans mon esprit torturé et tortueux. Lorsque j’étais encore à l’hôpital, j’avais au moins le mérite d’être amnésique. Maintenant que j’étais pratiquement livré à moi-même, enfermé dans ma propre solitude avec mes souvenirs revenus, je ne pouvais que détester ce nouvel appartement. Les médecins avaient été soi-disant été très fiers de mes progrès. Des progrès qu’ils appelaient ça…  des progrès. Ce nom me faisait bien rire. Comment pouvaient-ils qualifié mes angoisses nocturnes, mes tendances dépressives et mon humeur à fleur de peau de progrès ?

Depuis des semaines que j’étais arrivé ici je ne sortais plus de chez moi. J’avais si peur de tomber sur mes vieux amis manchots. Qu’aurais-je bien pu leur dire si je les revoyais ? Bonjour c’est moi… je suis désolé d’avoir été à deux doigts de causer la fin du monde. Vous voulez bien revivre avec votre savant fou… sachant qu’il pourrait perdre l’esprit à tout moment ? Comment aurais-je pu le supporter ? Une petite voix rassurante me chantait qu’ils me pardonneraient sûrement. C’était sans doute pire que tout. Je ne voulais pas qu’ils me pardonnent ? Comment auraient-ils pu le faire ? Pourquoi ? J’avais fait tant de mal à mes amis, au monde entier… pourquoi diable feraient-ils peur de clémence à mon égard ?

C’était sans doute la raison pour laquelle je restais ainsi enfermé dans le noir. Dans la crasse et la saleté. Je voulais me punir. J’avais le sentiment que je ne méritais pas le bonheur et que je n’y aurais sans doute plus jamais droit. Il y a certains crimes commis qui ne méritent aucune rédemption… aucune vous dis-je ! Me relevant avec lenteur sur mon canapé, je regardais la montagne de papier qui se dressaient sur la table en face de moi. Des feuilles entièrement recouvertes de dessins et de calculs compliqué. Des inventions qui malgré leur brio finissaient toutes par être recouvertes de marques de stylos indélébiles. Mortes avant même d’avoir pu se matérialiser. J’avais la boule à l’estomac à chaque fois que je les regardais. Dans ma tête elles avaient l’air géniale… du pu génie ! Mais je ne pouvais pas cesser de me dire qu’en pratique elles n’étaient que des bombes à retardement sortants d’un esprit malade… le mien.

J’entendis alors la sonnette de mon appartement briser le silence de la pièce. Qui pouvait bien être à ma porte ? Qui pourrait bien vouloir me rendre visite ? Je me relevais alors difficilement de mon canapé, faisant basculer à terre d’autres papiers qui étaient restés sur mon ventre. Traînant des pieds, je m’approchais de la porte déclarant d’une petite voix fluette.

« Ouais… ouais c’est bon j’arrive. Ne vous excitez pas. »

J’ouvris alors la porte, laissant la chainette de sécurité sur cette dernière. J’entrevoyais alors une jeune femme à la chevelure dorée sur le pas de ma porte. J’arquais alors un sourcil. Je ne l’avais encore jamais vue auparavant.

« Bonjour. Qu’est-ce que vous faites ici ? »
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b l a c k f i s h

Un ange frappe à ma porte

Marvin & Raven. ;

Je devais bien admettre que je ne m’attendais pas à recevoir de la visite. Oh certes, j’avais vaguement entendu le médecin me parler de me faire suivre par un assistant social après ma sortie, mais j’avoue que cela m’était un peu sorti de la tête. Après tout, j’avais bien d’autre choses à penser… quoique « éviter de penser » serait sans doute une locution bien plus appropriée à la situation.

Je me retrouvais donc là, les bras ballants, devant une porte à moitié ouverte. Elle n’avait pas l’air bien méchante et plutôt bien appliquée pour son travail. C’est tout du moins ce que laissait entrevoir sa tenue. Elle était bien mise et semblait réellement avoir l’envie de m’aider. Dans un coin de ma tête, je pouvais toujours entendre la voix de Skipper. Cela m’arrivait très souvent dans les moments le plus incongrus. J’imaginais parfois ce que mes frères d’arme auraient pu me dire dans telle ou telle situation. Je les connaissais par cœur leur ritournelle et même si ma sociabilité était proche du néant, j’avais eu le temps de les analyser leur réaction aussi bien physiologique que psychologique. Je savais très bien que si mon commandant était auprès de moi, il n’aurait de cesse que de me dire que c’était une mauvaise idée. Jamais je n’aurais pu me permettre de lui ouvrir la porte. Elle était une étrangère et que tous les inconnus étaient des ennemis qui ne jouaient pas encore cartes sur table. Ce à quoi Private aurait sans doute rétorquer que c’était l’occasion de me faire une nouvelle amie et des amis il ne m’en restait pas beaucoup aujourd’hui.

Durant des années, j’avais tenté de maîtriser codes sociaux et politesse. J’avais appris par cœur ce que je devais faire dans telle ou telle situation et même si cela me surprenait il y en avait une qui me revenait à présent : Ne jamais laisser quelqu’un sur le pas de sa porte. Cela ne se faisait pas. D’ailleurs, la blondinette me le fit elle-même remarquer et elle avait raison. L’air toujours aussi perdu, ne lui adressant pas un sourire, je bredouillais quand même quelques mots.

« Oh je… bien sûr… Bien sûr vous pouvez rentrer discuter. Pardonnez-moi. »

Je n’irais pas jusqu’à dire que j’étais prêt à lui faire confiance, de loin pas. Mais j’étais au moins prêt à entendre ce qu’elle avait à me dire. Cela convenait parfaitement à mes attitudes et mes réflexes de négociateur. Il en fallait bien un dans notre commando. Skipper avait toujours eu comme réflexe de frapper avant de poser la moindre question et j’avais toujours eu cela en horreur.

J’ouvris donc la porte et en voyant l’intérieur de mon appartement adoptais une attitude toute penaude. Il était certain qu’elle ne pourrait jamais avoir une bonne opinion de moi en voyant le spectacle qu’elle avait devant les yeux.

« Je… enfin je m’excuse pour le désordre. C’est que je n’ai pas vraiment l’habitude de recevoir. Veuillez me pardonner. »

En prononçant ces quelques mots j’avais détourné un regard honteux, m’attendant à quelque réprimande ou remarque médisante de sa part. Je me dirigeais alors vers le canapé, chassant les feuilles de papier trop nombreuses qui se trouvait sur le canapé.

« Est-ce que vous… voulez vous asseoir ? »
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Je ne savais pas comment réagir devant la présence de cette étrangère. Je me posais beaucoup de questions et cela faisait bien longtemps que mon cerveau n’avait pas été dans un tel état d’ébullition. En un sens c’était bon signe.  La curiosité avait toujours été le carburant dont mon esprit se servait pour avancer et ne jamais cesser d’inventer milles et une trouvailles qui améliorait la vie de tous… c’était tout du moins son but premier. Qu’elles aient pu réellement le faire était une autre question. D’un autre côté sa présence me mettait très mal à l’aise. Je me doutais bien de la raison de sa présence dans mon appartement. J’avais peur d’elle… peut-être parce que l’idée même de changer ne m’avait jamais réellement réussi. La dernière fois qu’un compagnon courageux avait tenté de changer ma nature profonde c’était Skipper. Et je ne savais que trop bien où cela pouvait me mener si les choses tournaient mal.

Je l’avais tout de même invité à s’asseoir. Après tout, maintenant qu’elle était entrée dans mon environnement, je ne pouvais que tâcher de faire bonne figure en me montrant le meilleur des hôtes même si je n’étais un piètre joueur en la matière. J’avais appris la discipline d’un bon soldat en faisant partie de notre commando de pingouin mais cela faisait très longtemps que j’en avais été écarté. La blondinette s’attarda alors sur mes réalisations. Elle semblait réellement témoigner de la curiosité à leur égard. Je la regardais alors gêner et avec une certaine timidité. A une époque, j’étais fier de faire étalage de ma science. Mon moment préféré de la journée étaient ces instants bénis où je faisais la présentation de mes chefs d’œuvre devant mes trois amis. Je me demandais alors furtivement si cette curiosité reviendrait un jour.

« Eh bien euh… oui oui c’est de moi. Je suis inventeur à mes moments perdus. »

Je ne tenais pas à m’attarder sur des explications. Cela en valait-il réellement la peine ? Lui parler de tous mon passé de cet aspects savant fou de mon esprit brillant ? Cela ne la ferait que fuir et je ne voulais pas qu’elle se fasse de mauvaises idées sur moi. Qui sait sa présence serait peut-être bénéfique après tout. Je m’assis alors à ses côtés et soupirant.

« Pour être honnête, je crois bien que ce ne sont que des gribouillages sans intérêt. Je n’arrive plus à retrouver cette fibre inventrice qui faisait toute ma valeur. »

Je pointais une main en direction de ma tête.

« C’est sans doute à cause de tous les médicaments que je dois prendre sans arrêt. Ce traitement à quelque chose de très handicapant. Cela m’agace énormément. »

Je l’écoutais alors me parler et finis par hocher la tête respectueusement.

« Oh j’imagine que c’est l’hôpital qui vous envoie ? Les médecins veulent sans doute s’assurer que je ne ferais pas de folie en vivant ici. C’est correct, non ? J’espère au moins que vous êtes bien payée à jouer les chiennes de garde. »

J’employais l’ironie très souvent dans une situation qui avait le don de me mettre mal à l’aise. C’était une question d’autodéfense pour moi. Pourtant je me rendais compte que j’avais peut-être été trop loin.

« Je vous prie de me pardonner. Je n’avais pas l’intention de me montrer blessant. Expliquez-moi ce que vous faites ici. »
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Un ange frappe à ma porte

Marvin & Raven. ;

L’intérêt de la jeune femme pour mes inventions m’intrigue. En un sens, cela me fait du bien. Il y a tellement longtemps que personne ne s’est intéressé à mes travaux. Les heures que j’ai pu passer devant mes anciens collègues et amis à leur présenter tous ces magnifiques projets qui sortaient de mon esprit tout aussi superbe et bien programmé. Cela me manquait énormément. Mais je ne pouvais pas oublier ce que mon cerveau incroyablement doué pouvait provoquer de catastrophe. D’ailleurs la plupart de mes projets pouvaient aussi bien améliorer la société que l’anéantir totalement. J’étais tellement instable mais également tellement sûr de mon génie que je ne m’en apercevais parfois que beaucoup trop tard. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de créer. Inventer était pour moi un sentiment aussi vital que celui de respirer. L’idée de pouvoir à nouveau partager mes projets avec quelqu’un, me remplir de fierté en sentant toute l’admiration que cette personne aurait pu avoir à mon égard, me grisait totalement. Mais il fallait que je trouve un juste équilibre et pour le moment j’étais incapable de le trouver. Je lui souriais alors avec une certaine tristesse dans le regard.

« J’ai pu créer des inventions de toutes sortes par le passé… ce dont j’ai envie aujourd’hui c’est d’améliorer la vie des gens. Avoir la fierté d’avoir su mettre sur pied un projet qui rendrait les gens heureux sur le long terme. Mais aucune ne me plait. »

D’ailleurs, je ne manquais pas de partager cette problématique avec la jeune femme qui eut une très belle réaction. Elle était prête à m’aider à retrouver mon inspiration disparue avec les médicaments. Oh certes, elle ne connaissait rien de mon passé. Peut-être que si c’était le cas, elle n’aurait pas du tout eu cette même réaction. Mais le fait qu’elle s’en préoccuper me touchait énormément.

« Je… je vous remercie. Ce serait vraiment formidable si nous pouvions trouver une solution à l’amiable. »

Je n’étais pas bête au point de croire que toute solution médicamenteuse serait abandonnée. C’était beaucoup trop tôt pour moi et j’ignorais si je m’en sentais réellement prêt de toute manière. Un jour peut-être tout cela ne sera plus qu’un cauchemar… mais il n’était pas encore arrivé.

Je me montrais tout de même quelque peu injuste avec elle. Elle n’était là que pour m’aider après tout. Tout du moins c’était ce qu’elle prétendait. Je n’avais pas à me montrer aussi méchant avec elle. Garder une certaine méfiance ne devait en aucun cas me pousser à montrer désagréable. Je changerais mon fusil d’épaule si un jour elle venait à grandement de décevoir. Elle n’avait d’ailleurs pas intérêt à le faire. Je n’avais pas une nature belliqueuse mais lorsqu’il me prenait l’envie de me venger, personne ne savait où cette envie pourrait s’arrêter. J’avais déclencher une guerre pour moins que cela. Elle m’expliqua le rôle qu’elle venait jouer à mes côtés et je finis par hocher la tête, plutôt satisfait.

« Eh bien voyons où cette collaboration pourrait nous mener. Je dois cependant vous prévenir… je ne suis pas du genre à suivre de routes toutes tracées. J’ai plutôt tendance à sortir de sentiers battus. J’espère que vous n’avez rien contre un peu de fantaisie. Cela sera une condition sine qua non pour que vous puissiez m’aider et que votre travail serve véritablement à quelque chose. »

Je réfléchis encore quelques instants avant d’ajouter d’un air réfléchi.

« Puis-je savoir déjà ce que l’hôpital vous a dit de moi ? Vous ont-ils fixée des objectifs ou être vous libre d’agir comme vous le souhaiter ? »
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Un ange frappe à ma porte

Marvin & Raven. ;

Lorsque l’on m’avait parlé de me faire encadrer par une assistance sociale, j’avouais volontiers avoir été réticent à cette idée. J’avais croisé tellement de professionnels de la santé qui prétendaient pouvoir m’apprendre à vivre. Or que savaient-ils réellement de moi ? Pas grand-chose en réalité. Ils prétendaient pouvoir me connaître mais ce n’était qu’un mensonge. Jamais personne ne pourrait suspecter qu’un petit oiseau marin de 50 centimètres avait faille déclencher une troisième guerre mondiale. Tout cela parce que son cerveau fabriqué de toutes pièces ne lui permettait pas toujours de faire la différence entre le Bien et le Mal. Ils n’avaient pas l’air de beaucoup se préoccuper de l’être que je pouvais être derrière le malade atteint d’un trouble du stress-post-traumatique qu’ils recevaient dans leur bureau en consultation sans arrêt durant de long mois interminables.

Je craignais que la jeune femme soit comme eux, à chercher à m’aider uniquement par fierté et bravache personnelle. Or, cela n’avait pas l’air d’être le cas. J’en voulais pour preuve la curiosité qu’elle avait tout de suite manifesté vis-à-vis de mon travail et son envie de doser les traitements pour ne pas faire de moi un légume totalement bloqué dans son appartement car incapable de travailler correctement. Sa solution me plaisait, elle me plaisait d’ailleurs énormément. Et le peu d’informations que j’avais pu avoir d’elle m’avait suffi pour abaisser ma garde. Je me sentais prêt à l’écouter et à suivre ses conseils. A établir notre planning ensemble non pas dans une relation de supériorité et infériorité mais bien dans le cadre d’une véritable collaboration. Il me semblait véritablement avoir dégotter la perle rare et quelle perle ! Je savais que Skipper aurait eu tôt fait de me rappeler à l’ordre. Il m’aurait rappelé qu’elle n’était pas mon amie et que je n’avais donc pas de raison de lui faire confiance. Mais mon commandant n’était plus à mes côtés désormais et je me sentais plus libre d’assumer mes opinions. Mais cela signifiait également que je devrais me montrer plus méfiant, plus prudent. Bénéficier d’un libre arbitre était une chose importante mais il fallait avant tout que ça dérape. Au moment où je lui parlais de ma fantaisie, je trouvais donc de bon ton de préciser ma pensée.

« Je vous remercie. Cependant, si vous estimez que je vais trop loin, n’hésitez pas à me ramener à l’ordre. J’ai tendance à… enfin je m’emporte facilement lorsqu’un projet me passionne. Et j’ai… enfin j’ai parfois besoin d’un garde-fou pour m’éviter de commettre une grosse erreur. Vous voyez où je veux en venir ? »

Il fallait forcément que j’en rajoute. Super. Maintenant elle n’aurait plus du tout confiance en moi… et elle finirait par faire exactement ce que je voulais éviter. Notre relation de collaboration risquait réellement de tourner court si c’est ainsi que je comptais de comporter. Si je lui faisais comprendre d’entrée de jeu que je pouvais être un danger pour les autres. Je souris malgré tout au moment où cette dernière précisa que ce qui comptait pour elle c’était moi et mon avenir.

« Eh bien peut-être que grâce à vous je pourrais me venter d’en avoir un. Je vous avoue que depuis mon arrivée ici, j’en doutais énormément. »

Elle déclara alors qu’elle comptait bien déterminer avec moi les objectifs que j’avais pour mon avenir. Cela me plaisait beaucoup même si j’étais encore dans le brouillard concernant beaucoup de choses que je voulais accomplir dans cette toute nouvelle vie. Ce nouveau moi que je voulais construire.

« Je vous remercie… cela me touche beaucoup de savoir que vous ne basez pas vos appréciations sur les avis des autres. C’est une qualité qui se fait de plus en plus rare de nos jours. »

Je finis cette phrase en lui adressant un sourire sincère. C’était important pour moi qu’elle le sache. Cela l’aiderait peut-être à comprendre que ce j’attendais d’elle était tout sauf ce que les professionnels m’avaient offert jusque-là.

« Ce que je désire par-dessus tout s’est retrouvé mes compétences intellectuelles et ma créativité. Mon cerveau est la chose la plus précieuse que je possède et je tiens à le traiter avec bienveillance et respect. Je voudrais donc pouvoir trouver une profession qui me permettrait de le faire travailler à plein régime… et comme je le disais il y a quelques instants, qui me donnerait l’impression d’être véritablement utile aux autres. »
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Marvin & Raven. ;

La conversation se poursuivait, je tentais de mon côté de me montrer aussi honnête que possible. Il était selon important pour moi qu’elle sache qui se trouvait en face d’elle. Il y avait bien sûr beaucoup de choses chez moi que je dissimulais encore. Assez étrangement, je craignais qu’elle en vienne à me tourner le dos et à claquer la porte. Je me sentais bien en sa compagnie et mon instinct me faisais croise qu’elle était quelqu’un de responsable et qui s’investissait pleinement dans la vie des personnes qu’elle était amenée à accompagner et à soigner. Je ne voulais donc pas perdre cet espoir que je venais d’acquérir. Or, si elle venait à connaître le vrai moi, c’était un risque que je courais. Autant ne délivrer que quelques bribes d’informations. Si nous venions à devenir un peu plus proche ou tout du moins à créer un lien de confiance, il serait toujours temps de lever un peu le voile sur ce grand mystère que je constituais.

Je lui souris au moment où elle affirma qu’elle veillerait sur moi et éviterait les débordements qui ne manquerait pas d’arriver. C’était parfait ! C’était tout ce que je souhaitais entendre de sa part. Au moins, j’avais placé un panneau alerte sur mon cas. Ce n’était pas le sentiment le plus agréable qui soit mais il était certain qu’il était nécessaire.

Mon attention se porta sur la suite de ses propos. Le sort qui lui avait été réservé à elle-même m’intriguait. Je me demandais alors qu’elle avait bien pu être sa vie pour connaître cette même impression de devoir subir le regard des gens. Je ne voulais pas me montrer trop curieux à son sujet. Cela aurait été sans doute déplacé compte tenu que c’était elle la thérapeute et moi son client. J’approuvais alors d’un léger signe de tête, un léger sourire compatissant aux lèvres.

« Je suis navré que vous ayez à subir ce genre de jugement. Ce n’est jamais agréable de devoir affronter le regard des autres, encore moins lorsque ce dernier s’avère être cruel. Comment avez-vous fait pour passer au-dessus de ça ? »

Après tout, certaines informations concernant son passé pourraient peut-être être salvateur pour moi. J’avais besoin qu’elle éveille chez moi un peu d’espoir qui aurait pu réchauffer mon cœur et m’aider à passer par-dessus certaines choses que me faisaient bien peur.

Elle m’informa alors d’avoir quelques idées concernant mon avenir et particulièrement mon avenir professionnel, chose qui était indispensable à un bon équilibre personnel et moral. Encore plus dans mon cas. Je savais à quel point l’oisiveté pouvait s’avérer dangereuse avec mon cerveau qui carburait toujours à 1000/km heure.

« Je vous avoue que je serais bien curieux d’entendre lesdites idées que vous pouvez avoir. Mais je suis persuadé quoi qu’il en soit qu’elles seront excellentes. »

Elle me demanda alors si nous pouvions convenir d’un prochain rendez-vous. Je n’avais rien contre et personnellement, j’avais même plutôt hâte de commencer ce travail avec elle. Elle avait l’air si sérieuse et professionnelle. Toutes ses idées et son travail ne pourraient qu’être de bon augure pour moi.

« J’ai hâte de pouvoir vous revoir et de nous mettre à travailler ensemble. Le plus tôt sera le mieux. Auriez-vous des disponibilités dans le courant de la semaine prochaine ? »
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