Cela fait plusieurs semaines que tu travailles avec l’entreprise de Frédéric. Une entreprise de sécurité qui t’a contactée pour l’entraînement de nouvelles recrues. T’avais d’abord refusé parce que tu avais des choses à gérer mais l’un des PDG, Frédéric, était revenu à la charge pour que tu prennes le job. T’avais fini par céder après avoir enquêté sur l’entreprise. Elle te semblait clean mais t’étais pas à l’abri de t’être fourvoyé. Tu avais donc entrainé les six nouvelles recrues, leur menant une vie très dure sur le terrain d’entraînement.

Et pourquoi? Parce que leur mission du jour était de veiller au bon déroulement d’un événement organisé par un des gros clients de l’entreprise de sécurité privée… La fête de la Saint Patrick dans le quartier de Baker Street. Autant dire qu’il allait y avoir plein de monde, plein de possibilité d’attenter à la vie du client mais aussi de certains de ses proches ou partenaires commerciaux. Et toi c’était pas le genre de missions que t’aimais filer à des bleus pour leur première sortie. Mais pour le coup c’était pas toi le patron…

Non non non… Le patron tu allais le rencontré une dernière fois ce matin avant de lancer l’opération en début d’après midi avec le défilé de 14 heures des chars de Lucky Charms… Plus t’y pensais et plus tu te disais que tu te rendrais toi même sur le terrain avec Frédéric pour voir comment ils s’en sortaient. T’avais d’ailleurs donné rendez vous à Frédéric chez toi, ou plutôt à ton bureau, pour mettre au point une dernière fois le déroulé de l’opération et voir s’il n’y avait pas eu des changement de dernière minute comme il était coutume de le voir chez les clients qui n’avaient pas conscience que leurs caprices pouvaient les mettre dans la merde.

Tu venais à peine de faire couler le café et caler une clope au coin de tes lèvres quand on sonne à la porte de ton bureau. Tu regardes ton écran de vidéo surveillance - on est jamais trop prudent - et tu vois que c’est ton « patron » du moment. Tu vas lui ouvrir la porte. « Salut. » Tu regardes à droite à gauche voir s’il n’y avait pas d’indésirables avant de lui ouvrir la porte en grand pour le laisser entrer. « Entrez. J’ai fait du café. J’vous en sers une tasse? » Tu te diriges vers la grande table que t’as dressé pas loin du bureau à l’aide de tréteaux et de planches et où trône une carte du quartier de Baker Street annotée du chemin du cortège et de la stratégie de surveillance du VIP. « La carte est là, on y jette un dernier coup d’œil avant de donner les instructions définitives? Votre VIP a pas changé le circuit? » Sait-on jamais…