L'appel de l'eau [PV Mélodie]

L'orphelinat, ce n'était vraiment pas chouette globalement pourtant, il y avait bien une chose que j'aimais, c'étaient les sorties à la piscine de la ville, j'adorais l'eau depuis toute petite cependant au départ, je ne savais pas que j'étais à moitié sirène puisque ma mère me l'a caché d'ailleurs, je lui en ai beaucoup voulu et encore aujourd'hui, je ne sais pas comment je réagirais face à elle.

J'étais donc à la piscine aujourd'hui, je serais bien restée pendant des heures entières, mais je ne pouvais pas, car c'était un cours et en sortant de l'eau, je ne pu m'empêcher de faire une mine triste en allant dans les vestiaires pour me rhabiller. Je ne m'attendais pas néanmoins qu'on vienne me parler de ce fait, je sursautai et me retournai.

C'était la professeure de sport, elle avait donc remarqué que j'étais très à l'aise à l'eau et celle-ci voulait savoir pourquoi. Je ne savais pas trop quoi répondre sur le coup, car je n'avais jamais parlé de ma moitié sirène même pas à ceux de l'orphelinat alors comment les gens allait-il le prendre si je le disais à quelqu'un et surtout à une adulte ? Telle était la question que je me posais en ce moment même.

- Je... Euh, répondis-je avec hésitation. Oui professeur, c'est vrai, mais je ne sais pas si je peux expliquer pourquoi. Enfin, ce n'est pas interdit, mais je ne sais pas comment vous allez réagir ...

On ne m'avait jamais posé une telle question à propos de mon aisément dans l'eau et comme on m'a caché que je suis à moitié sirène, je ne savais pas comment réagir. Je n'avais pas réellement pu en parler avec ma mère avant mon arrivée dans ce monde et je n'avais pas retrouvé encore mes parents. Qu'est-ce que je devais faire ?

Dans un premier temps, je lui expliquai que je ne savais pas comment la professeure allait réagir si je lui disais que j'étais une hybride, même si physique, je suis une humaine. Cette dernière me répondit que je n'étais pas obligée de lui dire et qu'elle ne m'y forcerait pas non plus. En soi, c'était rassurant, mais je ne savais pas trop pas où commencer, de ce fait, je pris une bonne respiration.

- En fait, je ne suis pas totalement humaine, répondis-je. Enfin si, mais…

Je ne savais pas que ça allait être si compliqué à dire, c'est pour cette raison que j'hésitai à continuer à dire que je suis à moitié sirène même si ça ne se voyait pas, qui allait me croire ? Peut-être personne, est-ce que les sirènes existaient-elles dans tous les univers ? Mystère…

- Je... Ma mère est une… Une sirène, répondis-je hésitant. Cependant, elle est devenue humaine grâce à ... À mon grand-père. Je sais ça parait fou, mais je vous jure que je ne vous mens pas professeur !

J'étais paniquée.

Je n'en revenais pas, je venais de dire les origines de ma mère et je pensais même que mon interlocutrice n'allait pas me croire. Pourtant, elle me croyait et comprenait même pourquoi j'avais cette attirance envers l'eau, de ce fait, l'institutrice me promit de ne rien dire à personne. Je soupirai de soulagement sans même me rendre compte avant de répondre :

- Merci professeur, je ne sais pas si je peux vraiment en parler aux gens parce que je suis allée à la bibliothèque de l'île et visiblement, c'est compté comme une créature magique ou surnaturel.

Elle avait senti que j'avais paniqué puisque celle-ci me rassura directement jusqu'à même me proposer de retrouver ma maman. Selon cette dernière, ma mère pourrait m'aider vis-à-vis de ce qu'elle appelait un appel de l'eau, je ne savais pas trop quoi répondre. Du coup, je pris quelques minutes de réflexion avant de répondre :

- Oui, peut-être, mais… On ne sait pas quitter en bon terme si on peut dire, elle m'a menti. J'ai découvert par moi-même ses origines et… Juste avant d'être séparée, on était en dispute et j'ai... J'ai commis des erreurs. Malgré ça, je ne sais pas si je pourrai lui pardonner.

La professeure de natation me dit que j'avais bien fait d'en parler à personne jusqu'à présent parce que peu de gens allait me croire. Pourtant celle-ci me croyait et garderait le secret, mais pourquoi celle-ci ne me demandait pas de preuve ? Enfin, ce n'était pas plus mal finalement, comme je n'avais rien pour lui prouver ce que je lui disais.

- Je sais qu'il existe plusieurs personnes de l'ile qui n'était pas forcément humaine dans leur univers, mais... Dis-je hésitante. Mais je suis une enfant de douze ans, on pourrait croire que je mens.

L'institutrice voulut dans un premier temps me faire comprendre qu'une mère, on en a qu'une et cette dernière savaient que je lui pardonnerais un jour. Maman m'aiderait sûrement aussi selon Alexandra, toutefois, celle-ci comprenait aussi que je veille attendre, la balle était donc dans mon camp.

Il est clair que je ne devais pas prendre de décision trop vite à ce sujet,  car j'étais dans un orphelinat depuis mon arrivée sur cette île. Un endroit où je ne me plaisais pas du tout et si je retrouverais mes parents, il est probable que j'aille vivre chez eux. Seulement, maman pourrait penser que je l'ai retrouvée que pour ça et les choses ne s'arrangeait pas.

- Je ne sais pas ce que je veux faire, répondis-je, hésitante à nouveau. J'ai l'impression d'être dans une impasse en vérité...

Selon la professeure de natation, c’était à moi de prendre les décisions de ce que je voulais faire par rapport à mes parents ou pouvoirs par exemple. Toutefois, Alexandra insista sur le fait qu’elle pouvait m’aider sur ses deux sujets là, même si je ne voyais pas comment et encore moins le rapport entre les deux.

- Ce n'est pas facile de prendre des décisions à mon âge, lui répondis-je toute triste. Malgré tout, mes parents me manquent, surtout mon papa…

Je ne savais pas si je ressentais la même chose en ce qui concernait ma mère, l’orphelinat était loin de me plaire aussi. Qu'est-ce que je devais faire ? Je l’ignorais actuellement, car j’étais prise au dépourvu par cette conversation avec l’institutrice et prendre une décision maintenant serait probablement insensé.

- Est-ce que je dois prendre une décision tout de suite ? Demandai-je, timidement. Parce que c’est… C’est compliqué, je n’aime pas l’orphelinat mais… Le problème, c'est que je ne sais pas comment je réagirai fasse à ma mère.

J’étais complètement perdue et je ne savais pas quelle décision prendre. Heureusement, je ne devais pas la prendre tout de suite. De ce que je pouvais comprendre, il fallait mieux prendre une bonne décision, peu importe l’âge que l'on avait. Ce qui me faisait peur, c'étaient les retrouvailles avec ma mère. Que devais-je faire ? cette question tournait en boucle dans mon esprit.

- Professeur, dis-je, hésitant. C-Comment je saurai que j’ai pris la bonne décision ?

La professeure me comprenait au point où elle me dit que je pouvais toujours rester à l’orphelinat même si je retrouvais mes parents. Il est clair que je ne sais plus où j’en suis tout s’embrouillait dans mon esprit entre l’envie, la peur vis-à-vis de mes parents et le fait que je détestais l’orphelinat.

- J-Je ne sais pas, dis-je en soupirant. J’ai plus envie de rester là-bas et en même temps, j-je ne crois pas que j’accepte de revivre avec maman si elle est toute seule du moins, dans un premier temps.

C’était donc mon instinct que je devais suivre pour que ça soit la bonne décision, est-ce que je n'allais pas faire une erreur si je faisais ça ? Je ne savais pas néanmoins, j’étais tout de même déterminée à ne plus rester à l’orphelinat. Je ne me sentais toutefois pas prête à vivre avec ma mère, de ce fait une idée me vint à l’esprit.

- M-Mon instinct, dis-je avec hésitation. Il me dit d-de … De vous demander si vous voulez bien m’héberger ? Je sais que c’est si soudain et que vous risquez de refuser.

C’est ce que je voulais vraiment en ce moment même, cependant je savais aussi que j’avais très peu de chance que la professeure accepte et encore moins si elle avait le droit. De plus, celle-ci me connaissait qu’en tant qu’élève et ne venait pas non plus de mon univers. J’étais idiote de lui avoir demandé ça.

- Oubliez ce que je viens de dire, dis-je immédiatement. Je n’aurais même pas dû, vous le demandez.

Avant même qu’Alexandra le dise, j’étais consciente que celle-ci allait refuser et c’est pour ça que je lui avais dit d’oublier ce que je venais de dire. La professeure de sport me rassura tout de même que ça ne l’empêchait pas de me conseiller. J’avais une idée qui me traversa l’esprit, mais est-ce que c’est une bonne ? Je me posais la question…

- Je comprends, je suis désolée. Est-ce que vous pourriez parler à ma mère ?

Je ne voulais plus être en face-à-face avec elle pour le moment tant que maman ne se rendait pas compte des choses. Je me disais que peut-être qu’un adulte pourrait lui ouvrir les yeux et Alexandra était sûrement l’une des mieux placées pour ça selon moi. Elle ne la connaissait certainement pas même si celles-ci auraient pu se croiser puisque ma mère est professeure de natation.

- Elle s’appelle Ariel, ajoutai-je. Ça vous dit probablement quelque chose ?

Elle pouvait parler à ma mère, mais les informations ne lui suffisait pas apparemment. La professeure voulait son nom de famille, ce que je ne connaissais pas puisque ma maman ne me l’avait pas dit. C’était une peine perdue, du moins c’est comme ça que je le voyais. La seule chose que je pouvais éventuellement lui communique, c’était le mien.

- Je ne sais pas son nom, mais peut-être que le mien peut aider ?

Il n’y avait aucune certitude que mes parents aient le même nom de famille que moi, l’île était très mystérieuse. Atlantica était mon nom, mais également le lieu d’origine de ma mère, je devais bien avouer que c’était bizarre. Il y avait tellement de choses qui ne s’expliquaient pas d’après ce que j’ai pu comprendre.

- Comment vous comptez la retrouver si vous ne la connaissez pas ?

C’était compliqué cette histoire de nom de famille, on n'en avait pas dans mon monde et je ne savais pas comment cela fonctionnait à l’arrivée sur cette île. Le prénom de ma mère était déjà une bonne chose, mon nom de famille pourrait l’aider si cette dernière avait le même que moi.

- Mon nom de famille, c’est Atlantica. En fait, c’est le nom de l’endroit où vivait ma mère avant de devenir une humaine.

Elle connaissait déjà pas mal de chose, mais si elle pouvait en savoir plus sur son physique puisque ça pourrait l’aide davantage. J’avais entendu parler d’un conte de fée intitulé “la petite sirène” et dont le héros principal s’appelle Ariel. Est-ce que ça avait rapport avec mon monde ? Je n'en savais rien et je n'avais pas approfondi les choses à ce sujet.

- Je ne sais pas si ça à un lien avec moi, mais est-ce que vous avez déjà entendu parler d’un bouquin intitulé “la petite sirène” ? J’ai cru comprendre qu’il y avait un personnage dans cette histoire qui s’appelle également Ariel.

Je ne m’attendais pas à de telle révélation, ce n’était donc pas une rumeur et l’œuvre avait été adaptée en dessin animé. Le personnage principal s’appelle également Ariel, il est clair que ça faisait beaucoup de coïncidence. Il fallait que j’en sache plus si c’était ma mère et pourquoi je ne suis pas dedans comme je suis sa fille. Je voulais comprendre et le meilleur moyen était de questionner la Professeur.

- Est-ce qu’elle a des cheveux roux ? Est-ce une sirène qui veut retrouver la terre ferme et qui se marie avec le prince Eric ?

Je commençais aussi à me rendre compte que je risquais d’être fort connue sur l’île et que c’était sûrement pour ça que je subissais des moqueries. Ça ne ressoudait pas le fait que je ne savais pas comment riposter. D’autant plus que les moqueries était liée au fait que je sois une hybride. J’étais un peu perdue, je devais bien l’avouer…

- Professeur… Pensez-vous que ma mère soit revenue en tant que sirène et non humaine ?

Les confirmations de la professeure ne me faisaient plus douter, il s’agissait bien de mes parents dont elle parlait. Ils existaient apparemment plusieurs version de ma mère, comment j’allais savoir si c’était la bonne. Apprendre ça allait compliquer les choses, qu’est-ce qui ne me fera pas douter que ce sont pas une des autres ? Je l’ignorais…

- Comment je vais savoir si c’est bien la bonne Ariel ? Je veux dire que si une est au courant que je cherche ma maman, cette femme pourrait me mentir et se faire passe pour ma mère, non ?

J’imaginais le pire scénario, mais j’étais encore une gamine de douze ans après tout et on peut facilement duper les enfants de cet âge-là. Il était aussi possible que ma mère soit une sirène, ça allait clairement compliquer les choses si c’était le cas. J’adore l’eau, mais je suis une humaine et donc je n’aurais pas les capacités de tenir énormément sous l’eau.

- Comment faire pour la retrouver si elle est dans l’eau ? Je suis à l’aise certes, mais je ne sais pas respirer sous l’eau professeur.